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ACTUALITES 1. Droit du commerce international et de la concurrence International Trade and Competition Law 2. Emergence d’un droit international/régional des affaires Emergence of an International/Regional Business Law 3. Droit et pratique des investissements internationaux International Investments Law and Practice 4. Sûretés, paiements et financements internationaux Securities, International Payments and Financing 5. Fiscalité internationale International Taxation 6. Arbitrage international et autres modes de règlement des conflits International Arbitration and Alternative Dispute Resolution 7. Energie et infrastructures Energy and Infrastructures 1. D ROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE I NTERNATIONAL T RADE AND C OMPETITION L AW POLITIQUES DE CONCURRENCE* COMPETITION POLICIES Responsable de la chronique : Nathalie JALABERT-DOURY,** Frédérick AMIEL,*** Jean-Cyril BERMOND,**** Joséphine FOURQUET,***** et Anne TERCINET****** Competition law; EU law EDITORIAL : INTENSIFICATION ET ELARGISSEMENT DE LA LUTTE CONTRE LES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES EDITORIAL: 2010: INTENSIFICATION AND EXPANSION OF THE ANTITRUST FIGHT De l’Europe à l’Asie en passant par les Etats-Unis, 2010 confirme une ferme volonté de la part des autorités de In 2010, across the world from Asia and the United States to Europe, antitrust authorities have shown their * Réalisé avec la contribution de Mayer Brown. ** Avocat associé, Mayer Brown Paris. *** Avocat, Mayer Brown Paris. **** Avocat, Salans Paris Avocat, Paris. ***** Avocat, Mayer Brown Paris. ****** Docteur en droit, EM LYON Business School. RDAI/IBLJ, No3, 2011 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 301 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE determination in fighting against cartels. Sanctions against companies and executives, whether administrative or criminal, have become more severe. concurrence de lutter contre les cartels, accompagnée d’un durcissement de la politique de sanction qu’elle soit de nature administrative ou pénale, à l’adresse des entreprises ou de leurs dirigeants. In the EU, 2010 was a record year for individual decisions in this field: 69 decisions were issued, compared with 45 in 2007, and 47 in 2006. This figure exceeds the total number of decisions for the period 1995– 1999. This proves the political will of the EU Commission to fight against anticompetitive practices that jeopardise the economy, especially during economic downturns. From 1990 to 1999, 245 final decisions were pronounced compared with 370 from 2000 to 2009. 2010 follows this trend. This is corroborated by the number of cases which were decided: seven in 2010, more than in 2009 (six), but equal to 2006 and 2008, although less than in 2007 (eight). For the decade 1990–1999, 21 cases were decided. For 2000 to 2009, the figure rose to 63, notably boosted by the leniency program. Dans l’Union européenne, 2010 est une année record en nombre de décisions individuelles prononcées en ce domaine, avec 69 décisions rendues, contre 45 en 2007, et 47 en 2006. Ce chiffre est supérieur au nombre total de décisions prononcées sur la période 1995-1999.1 Cela confirme la volonté politique de la Commission de lutter contre ces pratiques anticoncurrentielles préjudiciables à l’économie, a fortiori en temps de crise. Sur la période 19901999, 245 décisions furent rendues contre 370 sur la décade 2000-2009. 2010 confirme donc cette tendance plus répressive. Cela est corroboré par le nombre d’affaires ayant fait l’objet de décisions, sept ont été sanctionnées en 2010, ce qui est égal aux chiffres de 2006 et de 2008, et supérieur à 2009 (six) bien qu’inférieur à 2007 (huit). Sur la décade 1990-1999, le nombre d’affaires de cartels fut de 21. Il est passé à 63 pour la période 2000-2009. La politique de clémence n’y est pas étrangère. If we look at the total amount of fines imposed by the EU Commission concerning cartels, the e3.05 billion for 2010 comes in second place after the e3.34 billion of the record-breaking year of 2007. This amount for one year is four times that of the decade 1990–1999. If we compare 1990–1999 with the following decade, the increase is significant: in 2000–2009, e13 billion of fines were imposed. One can easily understand the strong impact on firms of such measures taken by the EU Commission. In terms of percentage of a company’s turnover used to determine a fine, out of 139 companies penalised following the 2006 guidelines, only 23 have been fined at between 9 and 10 per cent, and 62 at less than 1 per cent (given that the European Commission can impose fines up to 10 per cent of the global turnover). However, it is to be noted that, on December 31, 2010, out of the 10 largest fines inflicted to cartel members, nine were imposed between 2007 and 2010. En terme de montant global des amendes prononcées par la Commission européenne en matière de cartels, 2010 arrive juste derrière l’année record de 2007 avec plus de e3,057 milliards contre plus de e3,338 milliards. Ce montant annuel est quatre fois supérieur au montant global sur la période 1990-1999.2 Si l’on compare cette décade de 19901999 avec celle de 2000-2009, on observe une hausse significative. En 2000-2009, le montant global d’amendes prononcées était de plus de e13 milliards. On comprend dès lors l’émoi des entreprises devant une répression plus grande et des sanctions accrues de la part de la Commission. En termes de pourcentage du chiffre d’affaires retenu pour former l’amende prononcée, sur 139 sociétés sanctionnées en application des lignes directrices de 20063, seules 23 ont été sanctionnées à hauteur de 9 à 10 pour cent de leur chiffre d’affaires global, et 62 à moins de 1 pour cent de celui-ci.4 Ceci étant, il convient de noter que, au 31 décembre 2010, sur les dix amendes les plus importantes en valeur absolue infligées en matière de cartel, neuf d’entre elles l’ont été entre 2007 et 2010. Finally considering fines per case, 2010 saw the eighth biggest fine pronounced since 1969 by the Commission: e648.9 million in the LCD case. Considering fines per firm, Ideal Standard received the eighth biggest fine since 1969 in the Bathroom Fittings case, and Air France-KLM the ninth biggest for the Airfreight cartel. Enfin en montant d’amendes par affaire, 2010 offre la 8ème plus forte amende prononcée depuis 1969 par la Commission, avec e648,9 millions5 dans l’affaire LCD. En montant d’amendes par entreprise, en 2010, Ideal Standard dans le cartel des installations sanitaires détient la 8ème plus forte amende prononcée depuis 1969, suivie en 9ème position par la société Air France/KLM dans le cartel du fret aérien. At the EU Member States’ level, a similar trend is observed. In France, in 2010 the French Competition Au niveau des Etats membres, la tendance est semblable. En France, on constate qu’en 2010 l’Autorité de la 302 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE concurrence a prononcé dix décisions en matière d’ententes, plus une relative à une entente et un abus de position dominante. La plus forte amende globale prononcée cette année est de plus de e384 millions dans l’affaire des commissions interbancaires sur les chèques, prononcée à l’encontre de dix entreprises. authority pronounced itself on 10 cartel cases, plus one dealing with an agreement and an abuse of a dominant position. The biggest total fine in 2010 was more than e384 million against 10 banks in the ‘‘commissions interbancaires sur les chèques’’ cartel. Aux Etats-Unis, le durcissement des sanctions est patent. En février, un US District judge de l’Etat de l’Iowa a condamné, un dirigeant de nationalité américaine à 48 mois de prison ferme pour une participation à un cartel sur les prix et à une entente sur appel d’offres.6 Il s’agit d’une peine record qui n’a été prononcée à ce jour qu’une seule fois en matière de cartel dans une entente sur le Transport maritime à l’encontre d’un ressortissant américain dirigeant de la société leader du marché en cause.7 Jamais à ce jour un dirigeant ressortissant étranger n’avait été sanctionné à cette hauteur, même si les condamnations de ressortissants étrangers ont significativement augmenté. On se souvient dans l’affaire Marine Hose de condamnations à deux ans de prison. On se souvient également des 22 dirigeants poursuivis pour felony dans le cartel des panneaux LCD.8 In the United States, the hardening of penalties is clear. In February, a US District judge in Iowa sentenced an American executive to 48 months in prison for cartel and bid-rigging. This is the second time that such a long sentence has been given to an American citizen. The first time was in the Marine Transport case. No foreign executives have been condemned to such a long jail sentence, even if condemnations of foreign executives have increased significantly. It should be recalled that, in the Marine Hose case, sentences of two years were given, and in the LCD case, the 22 executives were indicted for felony. Pour l’année fiscale 2010, le Department of Justice a traité 60 dossiers de cartels. Il a fait imposer un total de $550 millions d’amendes pénales à l’encontre de 21 sociétés et 63 managers, et un total de 26.000 jours de prison à l’égard de 29 de ces managers.9 Si on compare ces chiffres aux années précédentes, on note une augmentation significative des peines d’emprisonnement. En 2010, 76 pour cent des personnes reconnues coupables ont été condamnées à une peine de prison contre 37 pour cent dans les années 90.10 Ainsi, dans l’affaire du cartel du fret aérien, le total des amendes pénales prononcées atteint $1,6 milliards pour 18 compagnies sanctionnées, et quatre dirigeants emprisonnés. Dans l’affaire LCD, les amendes totalisent $890 millions pour sept sociétés et 19 managers, sachant que trois autres dirigeants vont être jugés cette année. For the financial year 2010, the Department of Justice dealt with 60 cases. A total of $550 million of criminal fines were imposed against 21 companies and 63 executives, plus 26,000 days of prison for 29 of those executives. If these figures are compared with the previous years, a significant increase in prison sentences can be noticed. In 2010, 76 per cent of individuals who were found guilty were sent to jail, compared with 37 per cent in the 1990s. In the Air freight case, 18 companies received fines totaling $1.6 billion and four top executives were sent to jail. In the LCD case, fines totaled $890 million for seven companies and 19 managers, and three more executives will be tried this year. En Asie, la Corée confirme sa politique rigoureuse. La Fair Trade Commission coréenne vient de prononcer une amende globale record dans ce pays de e12 millions en matière d’entente à l’égard de 15 distributeurs de musique sur le marché des services de chargement en ligne de musique DRM (musique digitale), dont Sony Music Entertainment, Universal Music ou encore Warner Music Korea mais surtout Loen Entertainment condamné à e6,1 millions et Mnet Media à e1,27 million.11 In Asia, Korea follows its own rigorous policy. The Fair Trade Commission pronounced a total fine of e12 million in a cartel against 15 music distributors in the digital music market including Sony Music Entertainment, Universal Music, and Warner Music Korea. Leon Entertainment was given the heaviest fine of e6.1 million and Mnet Mediathe the second biggest with e1.27 million. Même en Chine la répression s’intensifie. L’Administration pour l’Industrie et le Commerce de l’Etat chinois (SAIC pour State Administration for Industry and Commerce) qui est l’une des trois autorités centrales en charge de l’application des règles de droit de la concurrence spécialement dédiée Even in China, sanctioning is becoming tougher. The State Administration for Industry and Commerce (SAIC), one of the three centralised authorities in charge of implementing competition law rules, especially dedicated to control agreements and abuses of dominant position (except price policy), pronounced c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 303 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE its first decision implementing art.13 of the Antimonopoly Act of August 30, 2007, which entered into force on August 1, 2008. This article forbids anticompetitive agreements. The SAIC condemned a construction association and five of its members for market allocation, following complaints by construction companies to the Jiangsu SAIC authority. The ‘‘association’s concrete committee’’ had coerced its 16 members to divide the market of the Lianyungang city based on their capacity. Chapter 7 of the Act provides that the fine can be up to 10 per cent of the turnover of the company involved. au contrôle des ententes et des abus de position dominante (sauf pratiques tarifaires), a rendu sa première décision en application de l’article 13 de la Loi antimonopole du 30 août 2007, entrée en vigueur le 1er août 2008.12 Cet article prohibe les ententes anticoncurrentielles. La SAIC a condamné une association et cinq de ses membres pour répartition des marchés, suite à des plaintes déposées auprès de l’antenne régionale de la SAIC de Jiangsu par des entreprises de construction victimes.13 Le comité de cette association en charge du béton avait contraint ses 16 membres à diviser le marché de la ville de Lianyungang en fonction de leur capacité. Selon le Chapitre 7 de la loi, l’amende va de 1 à 10 pour cent du chiffre d’affaires de l’entreprise en cause. Last year, for the first time, the National Development Reform Commission (NDRC), one of the three central authorities exclusively responsible for controlling pricesetting practices, fined 21 companies on the basis of Chapter 2 on agreements, art.13, for their active involvement in the rice noodles cartel. In addition, it implemented its leniency program. L’an passé, la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme ou National Development Reform Commission (NDRC),14 autre autorité centrale exclusivement en charge du contrôle des pratiques tarifaires, a sanctionné pour la première fois sur le fondement de l’article 13 du Chapitre 2 sur les ententes, 21 sociétés pour leur participation active au cartel des pâtes à base de riz15 et fait application du programme de clémence. In this context of global hardening, companies are more and more facing multiple sanction risks for the same practice. What about taking into account the sanctions already pronounced by one or several other antitrust authorities in the same international cartel against the same companies and/or executives? Dans ce contexte de durcissement global, les entreprises font de plus en plus souvent face à un risque de sanctions multiples pour une même pratique. Ne faudrait-il pas dès lors prendre en compte les sanctions prononcées par une ou plusieurs autres autorités de la concurrence dans un même cartel international par l’autorité d’un autre Etat à l’égard de ces mêmes entreprises et/ou dirigeants ? During a conference that took place in Miami last February where the main antitrust authorities were represented, Scott Hammond, current Deputy Assistant Attorney General of the US Department of Justice and previous Director of Criminal Enforcement of the US Department of Justice, evoked the eventuality of taking into account in the US decision the sanctions decided by foreign antitrust authorities. However, it would only apply if foreign law sanctions the concerned practice at the same level as US antitrust law and only where both concerned authorities had the occasion to cooperate and coordinate their interventions. Lors de la conférence qui s’est tenue en février à Miami réunissant entre autres les représentants des principales autorités de concurrence, Scott Hammond, actuel Deputy Assistant Attorney General de l’Antitrust Division Department of Justice, et ancien Director of Criminal Enforcement de ce même Department of Justice, a évoqué l’éventualité d’une prise en compte dans la décision américaine des sanctions prononcées par une autorité de concurrence étrangère. Ceci étant, cela ne vaudrait que pour un droit étranger pénalisant à la même hauteur que le droit antitrust américain et, uniquement lorsque les deux autorités concernées ont pu coopérer et coordonner leurs interventions. Scott Hammond explained that the process followed by the Department of Justice in the Marine Hose case toward the three British executives is an approach which will apply to other cases when the conditions required will be satisfied, i.e. two cumulative and sine qua non conditions: a bilateral cooperation between antitrust authorities which will lead to similar indictment of companies and executives, and a foreign partner which will have a criminal law toward cartels with jail penalty and will pronounce jail sentences against executives any time they are found guilty. Scott Hammond a expliqué que la démarche suivie par le Department of Justice dans l’affaire Marine Hose à l’égard des trois dirigeants ressortissants britanniques, est une démarche qui est appelée à se renouveler, dès lors que les conditions requises seront réunies, à savoir deux conditions cumulatives et sine qua non : une coopération bilatérale entre les autorités de concurrence qui aboutisse à une identité d’inculpation des sociétés et des dirigeants soupçonnés ; et un partenaire étranger doté d’un droit de la concurrence de nature pénale en matière de cartel Anne Tercinet 304 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE prévoyant et prononçant des sanctions de prison effectives à l’égard des dirigeants reconnus coupables.16 Anne Tercinet UNION EUROPEENNE UNION EUROPEENNE PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES TUE : REDUCTIONS D’AMENDE DANS L’AFFAIRE DES APPAREILLAGES DE COMMUTATION A ISOLATION GAZEUSE GCEU: FINE REDUCTIONS IN THE GASINSULATED SWITCHGEAR CASE Par deux arrêts en date du 3 mars 2011,17 le Tribunal de l’Union européenne a jugé que la Commission avait fait une appréciation erronée des sanctions à infliger aux entreprises pour leur participation à une entente sur le marché des appareillages de commutation à isolation gazeuse. In two judgments dated March 3, 2011, the General Court of the European Union ruled that the Commission had made an erroneous assessment of sanctions upon companies for their participation in a cartel on the market for gas-insulated switchgear. Le TUE a apporté à cette occasion des précisions utiles sur deux sujets récurrents dans les recours contre les décisions en matière de cartels. On this occasion, the Court has given useful precisions on two issues that are recurring in appeals against antitrust decisions. Le rôle de meneur de l’entente et les principes de l’égalité de traitement et de proportionnalité The role of leader in the cartel and the principles of equal treatment and proportionality Dans leur recours en annulation à l’encontre de la décision, les sociétés Alstom et celles du groupe Areva ont reproché à la Commission d’avoir majoré de 50 pour cent le montant de base des amendes infligées au motif qu’elles ont joué un rôle de meneur au sein de l’entente. Or, selon les requérantes, le fait de remplir les fonctions de « secrétaire européen » de l’entente ne leur aurait pas conféré un tel rôle. Par ailleurs, elles contestaient la majoration de 50 pour cent qui leur avait été appliquée, pourtant identique à celle appliquée à la société Siemens qui avait occupé cette même fonction de « secrétaire européen » pendant une durée bien supérieure. In their appeal for annulment of the decision, Alstom and the companies of the Areva group criticized the Commission for having increased by 50 per cent the amount of the fines imposed on the grounds that they played a leadership role within the cartel. According to the applicants, the duties of ‘‘European secretary’’ of the cartel would not have conferred upon them such a role. Moreover, they have contested the 50 per cent increase applied, identical to Siemens’, which had held the same position of ‘‘European secretary’’ for a much longer period. Pour le Tribunal, il ne fait pas de doute que le rôle de « secrétaire européen » relevait bien de la qualité de meneur de l’entente. For the court there was no doubt that the title of ‘‘European secretary’’ closely corresponded to the role of leader of the cartel. En l’occurrence, il constate que les tâches exercées par le « secrétaire européen » offraient le statut de chef de file à l’entreprise qui occupait ce rôle. Elle était le point de contact entre les membres de l’entente, prévoyait leurs réunions et procédait à la circulation de l’information en centralisant, compilant et échangeant avec les autres membres de l’entente. Le Tribunal observe également que la tenue de ce « secrétairiat européen » impliquait de consacrer des ressources substantielles de la part de l’entreprise qui en avait la charge, que ce soit en termes de temps ou de personnel. In this case, it finds that the duties carried out by the ‘‘European secretary’’ conferred leadership status to the company that held the position. It was the point of contact among cartel members, organised the meetings and circulated information by centralising, compiling and exchanging it with other cartel members. The Court also observed that the role of ‘‘European Secretary’’ implied that the company responsible devoted to it substantial resources, both in terms of time and personnel. c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 305 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE On the other hand, the court found that the Commission should have made a distinction according to the length of time during which companies served as ‘‘European secretary’’ of the cartel. Even if Alstom and the Areva group companies were able to hold for some time the functions of ‘‘European secretary’’, the fact remains that the time which they, in turn, held this position is still substantially shorter than the time that Siemens held the position. Nevertheless, just like Siemens, the cartel’s ‘‘European secretary’’ for over 11 years, they had to bear the 50 per cent fine increase, whereas Alstom, for example, only held this position for five years. En revanche, le Tribunal juge que la Commission aurait dû opérer une distinction selon la durée pendant laquelle les entreprises ont occupé les fonctions de « secrétaire européen » de l’entente. En effet, même si Alstom et les sociétés du groupe Areva ont pu assumer de manière durable la fonction de « secrétaire européen », il n’en demeure pas moins que le laps de temps pendant lequel elles ont, à tour de rôle, occupé ce poste, est sensiblement moins long que celui pendant lequel la société Siemens a elle-même occupé cette fonction. Pourtant, elles ont dû supporter une majoration de leur amende de 50 pour cent, au même titre que la société Siemens qui est restée « secrétaire européen » de l’entente pendant plus de 11 ans alors qu’Alstom, par exemple, ne s’est pas maintenue à ce poste plus de cinq ans. Therefore logically, we believe that the court reversed the Commission’s decision and reduced the amount of the increase applied to Alstom and the Areva group companies in consideration of the duration of their respective terms as ‘‘European secretary’’ of the cartel. C’est donc fort logiquement selon nous que le Tribunal a réformé la décision de la Commission en diminuant le montant des majorations appliquées à Alstom ainsi qu’aux sociétés du groupe Areva, en considération de la durée de leur mandat respectif en qualité de « secrétaire européen » de l’entente. THE RULES OF LEGAL SOLIDARITY IN THE PAYMENT OF THE FINE AND THE PRINCIPLE OF INDIVIDUALISATION OF THE OFFENCE AND THE PENALTY LES REGLES DE SOLIDARITE JURIDIQUE DANS LE PAIEMENT DE L’AMENDE ET LE PRINCIPE DE L’INDIVIDUALISATION DES DELITS ET DES PEINES The appeal brought by Siemens and its subsidiaries was also the occasion for the court to go back over the conditions of the application of rules of legal solidarity in the payment of fines. Le recours introduit par Siemens et ses filiales a aussi été l’occasion pour le Tribunal de revenir sur les modalités d’application des règles de solidarité juridique pour le paiement des amendes. The court recalled that firms that independently participated in an offence and who subsequently came under the control of another company, need not answer for unlawful conduct during a period prior to the acquisition. Should the purchaser continue in full knowledge of the facts the unlawful conduct of its new subsidiary, only then can responsibility be transferred from the subsidiary to the parent company. Le Tribunal a rappelé que les entreprises qui ont participé de manière indépendante à une infraction et qui, par la suite, sont passées sous le contrôle d’une autre société, ne répondent de leur comportement infractionnel que pour la période antérieure à leur acquisition. Ce n’est que si l’acquéreur fait perdurer en toute connaissance de cause le comportement infractionnel de sa nouvelle filiale que la responsabilité pourra alors être transférée de cette filiale à la société mère. This rule applies in the same way, the court added, in the case where, prior to its acquisition, a company ‘‘was involved in the offence not independently but as a subsidiary of another group’’. In other words, the new owner will only be held responsible for the conduct of its subsidiary at the date the acquisition became effective. Cette règle s’applique de la même manière, ajoute le Tribunal, dans le cas où, antérieurement à son acquisition, une société « a participé à l’infraction non à titre indépendant mais en tant que filiale d’un autre groupe ».18 En d’autres termes, le nouvel acquéreur ne sera reconnu responsable du comportement de sa filiale qu’à la date à laquelle l’acquisition est devenue effective. This division of responsibilities has implications for joint and several obligations regarding payment of fines. Cette répartition des responsabilités entraı̂ne des conséquences sur les obligations solidaires en matière de paiement des amendes. 306 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE Même si les responsabilités personnelles encourues par plusieurs sociétés pour avoir participé à une même infraction peuvent être différentes, cela ne constitue pas un obstacle au prononcé d’une amende à payer solidairement, mais, ainsi que le souligne le Tribunal, encore faut-il que cette solidarité se limite strictement à la période de l’infraction au cours de laquelle les entreprises incriminées formaient une même entité économique au sens du droit de la concurrence. En pratique, cela signifie que chaque entreprise solidairement condamnée doit pouvoir déduire, de la décision qui la sanctionne, la quote-part qu’elle doit supporter « dans sa relation avec ses co-débiteurs solidaires » pour une période précise. Although personal responsibility incurred by several companies for participating in the same offence may be different, this does not preclude imposition of a fine payable jointly and severally, but, as noted by the court, it is nevertheless necessary that this solidarity be strictly limited to the infringement period during which the undertakings concerned were a single economic unit within the meaning of competition law. In practice, this means that each company severally convicted should be able to determine, from the decision imposing the sanction, the portion it must bear for a specified period ‘‘in relation to its joint and several codebtors’’. C’est donc une obligation particulièrement contraignante de motivation qui pèse sur les épaules de la Commission européenne désormais en matière de condamnation solidaire au paiement des amendes. Le Tribunal insiste d’ailleurs pour rappeler que la détermination de ces quotesparts est une tâche qui lui incombe exclusivement et qu’elle ne saurait s’en délester auprès des tribunaux nationaux.19 Thus, a particularly restrictive obligation to justify now rests upon the shoulders of the European Commission for joint and several convictions to the payment of fines. The court also emphasised as a reminder that determination of this share is its sole responsibility and consequently, it cannot pass it on to the national courts. Jean-Cyril Bermond Jean-Cyril Bermond TUE : L’AFFAIRE DU TABAC ESPAGNOL EST L’OCCASION DE FAIRE LE LIEN DIRECT ENTRE IMPUTABILITE ET DISSUASION INDIVIDUELLE GCEU: THE SPANISH TOBACCO CASE CREATES A DIRECT LINK BETWEEN PARENT COMPANY’S LIABILITY AND INDIVIDUAL DETERRENCE Par cet arrêt, le Tribunal de l’Union européenne a confirmé le montant des amendes de la Commission dans l’affaire du tabac espagnol.20 In its ruling, the General Court of the European Union confirmed the fines imposed by the Commission in the Spanish Tobacco case. Les faits étaient somme toute classiques. La Commission relève que le marché espagnol du tabac brut a été cartellisé entre 1996 et 2001 par des accords : The facts were after all quite straightforward. The Commission noticed that the Spanish tobacco market was cartelised between 1996 and 2001 by agreements: . entre transformateurs sur le prix (maximal) moyen de livraison de chaque variété de tabac et sur les quantités qu’ils pouvaient acheter aux producteurs ; et . between processors on the delivery (maximal) average price of each tobacco’s variety and on the quantities that they could buy to the producers; and . entre producteurs concernant les prix. . between producers on prices. La Commission a sanctionné les entités concernées à des sanctions fluctuant entre e1 000 et e11,8 millions. The Commission has imposed on the concerned entities fines of between e1,000 and e11.8 million. Suite à la décision adoptée le 20 octobre 2004 par la Commission, la requérante a introduit un recours auprès du Tribunal de l’Union européenne par lequel elle contestait le montant de son amende. L’ensemble des moyens ne sera pas envisagé dans la présente chronique. Following the decision issued by the Commission on October 20, 2004, the claimant initiated legal proceedings before the General Court (GC), in which it challenged the amount of its fines. Not all of the legal points will be discussed in the present chronicle. Le recours introduit par WW Tobacco Espana SA contestait entre autres le coefficient multiplicateur appliqué à des fins dissuasives. The appeal lodged by WW Tobacco España SA targeted among others the multiplying factor applied for deterrence. Le Tribunal rappelle à titre liminaire que la dissuasion est l’un des éléments à prendre en considération dans le calcul du The Court underlines, as a preliminary point, that deterrence is one of the elements that must be c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 307 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE considered in the calculation of the fine’s amount. In order to do so, the size and the economic power of the concerned company may notably be taken into account. According to the Court’s practice, the application of a multiplying factor to the fine’s basis is justified by the fact that a company having a significantly higher global turnover than the other member of the cartel could more easily find the resources required to face its fine. montant de l’amende. Pour ce faire, lors du calcul du montant de l’amende, peuvent notamment être pris en considération la taille et la puissance économique de l’entreprise visée. Selon la jurisprudence constante de la Cour, une entreprise réalisant un chiffre d’affaires global largement supérieur par rapport à celui des autres membres de l’entente mobiliserait plus facilement les fonds nécessaires pour le paiement de son amende, ce qui justifie l’application d’un coefficient multiplicateur au montant de base de son amende. In this case, the claimant challenged the Commission’s opinion that it was part of a major international group, which grounded the application of a multiplying factor to the basis of the fine, asserting that the company was autonomous at that time. En l’espèce, la requérante a contesté que la Commission ait appliqué un coefficient multiplicateur au montant de base en raison de son appartenance à un grand groupe multinational alors qu’elle était au moment des faits autonome vis-à-vis de ce dernier. The Court fully confirmed the Commission’s reasoning. The judges considered indeed that the claimant belonged to a powerful group and that they form a single economic entity. Thus, according to the Court, the Commission may only apply a multiplying factor for deterrence where the parent company exercises a decisive influence over its subsidiary’s conduct, which was the case of WW Tobacco España at the time of the infringement. On the contrary, the Commission had not been able to establish that the other members of the cartel formed a single economic entity with their parent company and was as a result legally justified in not applying any multiplying factor to them. To conclude, the Court considers that the Commission had observed the principle of equal treatment. Le Tribunal valide en tout point l’argumentation de la Commission. En effet, les juges estiment que la requérante appartient à un groupe puissant mais surtout qu’elle forme une entité économique unique avec cette dernière. Ainsi, selon le Tribunal, la Commission n’est en droit de décider de l’application d’un coefficient multiplicateur aux fins de dissuasion que dans l’hypothèse où la société mère exerce effectivement une influence déterminante sur le comportement sur sa filiale ce qui, en l’espèce, était le cas lors de la commission des faits. A l’inverse, la Commission n’étant pas parvenue à démontrer que les autres protagonistes formaient une entité unique avec leur maison mère, elle était dès lors juridiquement fondée à ne pas appliquer de coefficient multiplicateur. En conclusion, le Tribunal considère que le principe d’égalité a été respecté par la Commission. The Court has thus confirmed the amount of the fines the Commission had determined. However, the absence of any precision regarding the conditions that define the autonomy of a subsidiary towards its parent company may be regretted. Indeed, the practice of the EU courts shows that the notion of the parent company’s liability has more to do with economics than with law. Ainsi, les juges du Tribunal ont maintenu le quantum des sanctions telles que déterminées par la Commission. Si un regret doit être exprimé à la lecture de cet arrêt dense, c’est l’absence de développement sur les critères permettant de déterminer l’autonomie ou pas de la filiale au regard de sa maison mère. En effet, il ressort de la jurisprudence constante des juridictions communautaires que la notion d’imputation est pour le moins contestable puisque ayant plus à voir avec l’économie qu’avec le droit. Frédérick Amiel Frédérick Amiel COLLECTIVE REDRESS: A PUBLIC CONSULTATION RECOURS COLLECTIFS : LANCEMENT D’UNE CONSULTATION PUBLIQUE Whereas it is crucial to ensure the effective application of the European Union law, the European Commission launched on February 4, 2011 a public consultation aimed at establishing what would be the most effective and appropriate means to implement collective Considérant qu’il est d’une importance cruciale d’assurer l’application effective du droit européen, la Commission européenne a lancé le 4 février 2011 une consultation publique dont l’objet est d’établir quels seraient les moyens les plus efficaces et pertinents pour mettre en place des 308 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE recours collectifs en faveur des citoyens et des entreprises victimes d’une violation de leurs droits.21 redress for citizens and business who are victims of a violation of their rights. Sur le plan des actions individuelles, la Commission concède que plusieurs voies de droit peuvent être actionnées pour tenter d’obtenir réparation. En effet, à côté du rôle important joué par les autorités nationales, notamment dans les domaines de la concurrence, de la consommation et de l’environnement, la législation de l’Union européenne a évolué et mis au point des procédures accélérées permettant aux justiciables d’obtenir notamment des titres exécutoires pour le recouvrement de créances en cas de non contestation sérieuse.22 In terms of individual action, the Commission acknowledges that several remedies can be set in motion to seek redress. Indeed, alongside the important role played by national authorities, particularly in the areas of competition, consumption and the environment, European Union legislation has developed expedited procedures for litigants to swiftly obtain enforceable title for debt collection in minor uncontested claims. Malgré l’existence de ces outils, la Commission note cependant que la plupart du temps, les citoyens de l’Union comme les petites et moyennes entreprises se montrent plutôt réticents à engager des actions, en particulier si les coûts qu’ils doivent supporter s’avèrent supérieurs aux gains qu’ils peuvent espérer. Pour cette raison, elle estime nécessaire de se pencher aujourd’hui sur la création d’outils nouveaux qui leur garantiraient de pouvoir agir pour le respect de leurs droits en cas d’infraction commise. Despite the existence of these mechanisms, the Commission nevertheless notes that most of the time, EU citizens as well as small- and medium-sized companies are rather reluctant to take action, especially if the costs they may incur are greater than the compensation they may receive. For this reason, the Commission considers it necessary at this time to look into creating new mechanisms that would ensure that their rights are respected in case of infringement. Le concept d’action collective n’est pas nouveau en Europe. The concept of collective redress is not new to Europe. La Commission note que tous les Etats membres connaissent des procédures de cette nature dans leurs droits internes. Elle distingue à cet égard les procédures d’injonction en vue de faire cesser les comportements illicites et les procédures destinées à obtenir réparation des préjudices nés de l’infraction. Concernant en particulier cette dernière catégorie, la Commission constate que pas un système national n’est comparable à l’autre. Certaines ne permettent d’agir que pour des infractions très spécifiques alors que d’autres sont des voies de droit très largement ouvertes. Dans certains cas, ce sont des autorités ou des juridictions spécifiques qui sont compétentes pour traiter ce type de litiges, alors que dans d’autres systèmes juridiques, c’est le juge de droit commun qui est habilité à en connaı̂tre. Parfois, ces actions ne sont ouvertes qu’à des associations ou organisations privées. The Commission notes that the national laws of all Member States provide for some form of such a procedure. In this respect it makes the distinction between injunction proceedings to stop the unlawful conduct and procedures to obtain compensation for damages arising from the offence. With regard to the latter category in particular, the Commission finds not all national systems are comparable. Some allow action only in case of very specific infringements while others have a much larger legal scope. In some cases, these are specific authorities or courts competent to handle such disputes, whereas in other legal systems, cases are heard in ordinary court. Sometimes these actions are open only to associations or private organisations. Face à ces multitudes de situations, la Commission a jugé qu’il devenait aujourd’hui important de mettre en place une action cohérente en matière de recours collectifs dans les domaines de la concurrence et de la protection des consommateurs et des passagers. L’objectif de cette consultation dont les réponses sont attendues pour le 30 avril 2011 constitue la première étape vers un éventuel processus d’harmonisation sur cette question. On notera que cette préoccupation n’est pas nouvelle en matière de concurrence et que cette initiative sur les recours collectifs Facing this multitude of situations, the Commission decided that it was now imperative to implement coherent action on collective redress in the competition and the consumers’ and passengers’ protection domains. The purpose of this consultation, for which the deadline for response is April 30, 2011, is a first step towards a likely process of harmonisation on this matter. This is not a new concern for the European Commission. This initiative on collective redress now seems to take up the already open debate on class actions in competition law. c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * Jean-Cyril Bermond 309 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE semble aujourd’hui prendre le relais du débat qu’elle avait déjà lancé sur les actions de groupe. Jean-Cyril Bermond MEMBER STATES OF THE EU ETATS MEMBRES DE L’UE FRANCE: THE SUPREME COURT REAFFIRMS THE APPLICATION CONDITIONS OF THE EFFECT ON TRADE CRITERION AND HENCE, THE APPLICATION OF THE EU LAW FRANCE : LA COUR DE CASSATION RAPPELLE DANS SON ARRET DU 1ER MARS 2011 LES CONDITIONS D’APPLICATION DU PRINCIPE D’AFFECTATION DU COMMERCE INTRACOMMUNAUTAIRE ET PARTANT L’APPLICATION DU DROIT DE L’UNION EUROPEENNE In Decision No.08-D-30, the French National Authority fined Exxon Mobil and its subsidiaries Esso Réunion, Exxon Mobil International Aviation and Esso SAF, but also Pétroles Shell, Chevron USA Inc and its subsidiaries Chevron Texaco Global International, which became Chevron Products Company, and Total SA and its subsidiaries Total Outre-Mer and Total Réunion for a cartel on the invitation to tender organised by Air France in 2002 for the allocation of the Reunion Island’s airport kerosene market. Par sa Décision no 08-D-30, l’Autorité de la concurrence avait sanctionné les sociétés Exxon Mobil et ses filiales Esso Réunion, Exxon Mobil International Aviation et Esso SAF, mais aussi Pétroles Shell, Chevron USA Inc. et ses filiales Chevron Texaco Global International, devenue Chevron Products Company ainsi que la société Total SA et ses filiales Total Outre-Mer et Total Réunion pour entente lors de l’appel d’offres organisé par la société Air France en 2002 pour l’attribution du marché du kérosène à l’aéroport de la Réunion. Before the Court of Appeal and then before the French Supreme Court, all the claimants challenged the application of the EU law by the French Competition Authority, arguing that the effects limited to an overseas territory were not likely to affect intra-community trade. Devant la Cour d’appel puis devant la Cour de cassation, l’ensemble des requérantes a contesté l’application du droit de l’Union européenne par l’Autorité de la concurrence en ce que le commerce intracommunautaire n’était pas susceptible d’être affecté par une pratique dont les effets étaient limités à un territoire ultra-marin. The ruling of the French Supreme Court focused on two criteria: the effect, at least potential, on intracommunity trade and the appreciability of this effect. L’arrêt de la Cour de cassation23 s’articule autour de deux points : l’affectation au moins potentielle du commerce intracommunautaire et le caractère sensible de cette affectation. Regarding the first criterion, the French Supreme Court confirmed the Court of Appeal’s ruling. Indeed, it deemed that the two first conditions of art.101 of the TFEU, i.e. the products affected by the concerned practice are traded between Member States and the practices are likely to affect this trade, were fulfilled. Thus, according to the French Supreme Court, it appeared from the infringement (an horizontal agreement of market sharing), from the concerned companies’ positions (they belong to international groups and have their headquarters and the centre of their interests in Member States) and finally from the fact that Air France attracted Member States’ nationals to St Denis de la Réunion, that intra-community trade was, at least potentially, affected. S’agissant du premier point, la Cour de cassation valide l’arrêt de la Cour d’appel. En effet, elle estime que les deux premières conditions d’application de l’article 101 TFUE, à savoir l’existence d’échanges entre Etats membres portant sur les produits faisant l’objet de la pratique et l’existence de pratiques susceptibles d’affecter ces échanges, ont été satisfaites. Ainsi, selon la Cour de cassation, il résulte de la pratique menée (une entente horizontale de répartition d’un marché), de la position des entreprises concernées (elles appartiennent à des groupes de dimension internationale et ont leur siège et leur centre d’intérêt dans les Etats membres de l’Union européenne) et enfin, du fait que la société Air France attirait à Saint Denis de la Réunion des ressortissants d’Etats membres de l’UE, que le commerce intracommunautaire était, au moins potentiellement, affecté. Concerning the second criterion, the French Supreme Court rejected the Court of Appeal’s reasoning. Indeed, it considered that the appreciable effect on En ce qui concerne le second point, la Cour de cassation invalide l’argumentation de la Cour d’appel. En effet, elle considère que le caractère sensible de l’affectation n’a pas 310 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE été démontré. Elle indique que les arguments repris par la Cour d’appel étaient insuffisants, à savoir la taille des entreprises visées par la procédure et leur lieu d’activités, lesquels avaient été précédemment utilisés pour satisfaire aux deux premières conditions. Selon la Cour de cassation, afin de démontrer le caractère sensible de l’affectation d’une entente ne couvrant qu’une partie d’un Etat, il est nécessaire d’apprécier le caractère significatif du volume de ventes affecté par la pratique au regard du volume de ventes global des produits en cause à l’intérieur de cet Etat. trade has not been established. It indicated that the Court of Appeal’s grounds, i.e. the infringers’ size and their activity location, which where previously used to fulfill the first two conditions, were not sufficient. According to the French Supreme Court, in order to establish the appreciability of the effect on trade of a cartel that was active only in part of a Member State, it was necessary to appreciate the importance of the sales volume affected by the concerned practice in relation to the global sales volume of the relevant products within that Member State. Frédérick Amiel Frédérick Amiel ESPAGNE : NOUVELLE EXEMPTION DE MINIMIS SPAIN: A NEW DE MINIMIS EXEMPTION La Loi du 15 février 2011, relative à l’économie durable,24 a introduit une exemption de minimis au seuil de contrôle en parts de marché. A compter du 8 mars 2011, les opérations atteignant l’un des seuils suivants devront être notifiées : Spain’s Sustainable Economy Act of February 15, 2011 has introduced a de minimis exemption under the broad market share threshold. From March 8, 2011 onwards, concentrations that meet either one of the following thresholds will have to be notified: . Le chiffre d’affaires cumulé réalisé par les parties à l’opération en Espagne excède 240 millions d’euros sur le dernier exercice, dès lors qu’au moins deux des parties ont un chiffre d’affaires individuel supérieur à 60 millions d’euros ; ou . The aggregated turnover in Spain of the parties to the concentration exceeds e240 million in the last accounting year provided that at least two of the parties to the concentration each have an individual turnover exceeding e60 million; or . Une part de marché de 30 pour cent du marché de produit pertinent, en Espagne ou sur un marché géographique pertinent en Espagne, est acquise ou atteinte. . A market share of 30 per cent or more of the relevant product market in Spain or a relevant geographic market within Spain, is acquired or increased. Cependant, l’opération d’examen, si : sera désormais dispensée However, concentrations are now exempted from merger control even when meeting the 30 per cent threshold if: . le chiffre d’affaires réalisé en Espagne par l’entreprise cible ou les actifs de celle-ci sont inférieurs à 10 millions d’euros sur le dernier exercice ; tant que . the aggregated turnover in Spain of the acquired company or assets does not exceed e10 million in the last accounting year; as long as . les parties à l’opération n’ont pas une part de marché individuelle ou cumulée supérieure ou égale à 50 pour cent sur un marché de produit pertinent, en Espagne ou sur un marché géographique pertinent en Espagne. . the parties to the concentration do not have an individual or aggregate market share of 50 per cent or more of a relevant product market in Spain or a relevant geographic market within Spain. Cette nouvelle exemption de minimis devrait réduire significativement le nombre de notifications auprès de la Comision Nacional de Competencia (CNC). It is expected that the new de minimis exemption will significantly reduce the number of merger filings before the Comisión Nacional de Competencia (CNC). Joséphine Fourquet Joséphine Fourquet PAYS-BAS : LA NMA MODIFIE SA PROCEDURE DE RECHERCHE ET DE SAISIE INFORMATIQUE HOLLAND: THE NMA MODIFIES ITS PROCEDURE OF SEARCH AND SEIZURE OF COMPUTER DATA La NMA fait œuvre de transparence depuis 2003 sur les modalités de recherche et de saisie informatique qu’elle applique au cours des inspections de concurrence qu’elle diligente. Elle a de nouveau modifié ces lignes directrices en Since 2003, the NMA has been showing transparency on the modalities of search and seizure of computer data it applies during the competition investigations it carries out. It has once more modified its guidelines in c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 311 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE 2010, notably in order to take into account the decisions issued since then. 2010 notamment pour tenir compte de la jurisprudence intervenue depuis.25 The new methodology is based on a first filtering by data blocks. This sorting is realised onsite between data that is ‘‘in the scope’’, ‘‘possibly out of scope’’ and data that is placed in a sealed envelope when these documents could possibly be covered by legal privilege. The data’s final sorting is made at the NMA’s office by a specialist in informatics, in the presence of the concerned company if it asks so. La nouvelle méthodologie repose sur un premier tri des données par blocs. Ce tri est réalisé sur site entre les données « dans le champ », « possiblement hors champ » et celles placées sous enveloppe scellée en présence de documents possiblement couverts par le privilège. Le tri final des données est effectué dans les locaux de la NMA par un spécialiste informaticien, en présence de l’entreprise concernée si celle-ci en fait la demande. The data placed in the sealed envelope is sorted by a legal privilege officer. In cases of contention, the company may refer the matter to a judge before the data is communicated by the legal privilege officer to the investigators in charge of the case. Les données placées sous enveloppe scellée sont quant à elles triées par un Responsable du Legal Privilege. En cas de contestation, un juge peut être saisi par l’entreprise avant que les données ne soient communiquées par le Responsable du Legal Privilege aux enquêteurs en charge de l’affaire. These guidelines are the most advanced example of search and seizure of computer data procedure set out by a competition authority. However, other competition authorities have also published their intervention modalities (European Commission, Canadian Competition Bureau, etc) or use intervention forces that have developed such rules (US Department of Justice for instance). Ces lignes directrices constituent l’exemple le plus abouti de procédure de recherche et de saisie informatique mise en place par une autorité de concurrence. D’autres autorités de concurrence ont cependant également rendu publiques leurs modalités d’intervention (Commission européenne, Bureau de la concurrence canadien, etc.) ou font appel à des forces d’intervention qui ont elles-mêmes développé de telles règles (Department of Justice américain par exemple). Nathalie Jalabert-Doury Nathalie Jalabert-Doury GERMANY: BHP BILLITON/RIO TINTO: ABORTION OF THE JOINT VENTURE PROJECT ALLEMAGNE : BHP BILLITON/RIO TINTO : ABANDON DU PROJET D’ENTREPRISE COMMUNE On January 24, 2011, the Bundeskartllamt published an information notice on the project of production joint venture between BHP Billiton and Rio Tinto, explaining the reason why a phase 2 had been opened before the parties withdrew their notification in this case, special in many ways. Le 24 janvier 2011, le Bundeskartellamt a publié une note d’information sur le projet d’entreprise commune de production entre BHP Billiton et Rio Tinto développant les raisons pour lesquelles il avait décidé d’ouvrir une phase 2 avant que les parties ne retirent leur notification dans cette affaire particulière à plus d’un titre.26 First of all, it was the second attempt after a prior merger project in 2008 between these two companies, which are among the main global players in the metals and minerals extraction sector. After the opening of phase II proceedings by the European Commission, BHP Billiton had renounced to the acquisition of Rio Tinto. Tout d’abord, il s’agissait d’une seconde tentative après un premier projet de fusion en 2008 entre ces deux entreprises comptant parmi les principaux acteurs mondiaux de l’extraction de métaux et minerais. Après l’ouverture d’une phase 2 par la Commission européenne, BHP Billiton avait alors renoncé à l’acquisition de Rio Tinto.27 This second attempt took the form of a joint venture gathering the Australian production assets of the two groups, which would have remained independent for the rest, and notably for the commercialisation of the concerned products. Structured in such a way, the transaction did not fall within the scope of the European merger regulation, but could possibly be analysed as a horizontal cooperation agreement within the meaning of art.101 of the TFEU. Indeed, the merger regulation exclusively covers full-function joint ventures and not joint ventures which are only dedicated to a specific function among the economic activities of their Cette seconde tentative se présentait par ailleurs sous la forme d’une entreprise commune réunissant les actifs de production en Australie des deux groupes, restant indépendants pour le reste, et notamment pour la commercialisation des produits concernés. Ainsi structurée, l’opération ne relevait pas du règlement européen sur les concentrations, mais le cas échéant de l’article 101 TFUE au titre des accords de coopération horizontale. En effet, le règlement sur les concentrations ne 312 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE couvre que les entreprises communes de plein exercice et non les entreprises communes ne reprenant qu’une seule fonction spécifique parmi les activités économiques de ses sociétés mères, sans disposer de leur propre accès au marché.28 Aucune notification ne s’imposait dès lors au niveau européen, mais la Commission avait la possibilité d’ouvrir une enquête en application de l’article 101, ce qu’elle a fait en date du 25 janvier 2010. parent companies, without having their own market access. There was therefore no filing required at European level, but the Commission had the opportunity to open an investigation in application of art.101 of the TFEU and it did so on January 25, 2010. En revanche, dans certains droits nationaux comme en Allemagne, le régime de contrôle des concentrations couvre également les prises de participation minoritaires, conduisant à une notification à ce titre compte tenu des chiffres d’affaires des deux parties. L’opération a fait l’objet d’une notification en Allemagne sur ce fondement le 22 janvier 2011. La Commission européenne et le BKA ont donc travaillé en parallèle, sur le fondement de textes différents, jusqu’à l’abandon du projet compte tenu des engagements que les parties estimaient devoir fournir aux autorités pour pouvoir faire aboutir leur projet. However, in some national laws such as in Germany, the merger regime also covers purchase of minority interest, leading to a filing in this regard, given the two parties’ turnovers. The transaction has thus been notified in Germany on this ground on January 22, 2011. The European Commission and the BKA have been working in parallel, on the basis of different legal grounds, until the project’s abortion, given the commitments the parties deemed necessary to supply the authorities with, in order to carry their project through. Particulière, l’affaire l’est encore au titre de la mobilisation des tiers à l’opération, qui se sont manifestés auprès des différentes autorités intervenant sur l’opération, qu’il s’agisse d’Eurofer représentant les industriels européens de l’acier ou encore des producteurs d’acier japonais. This case is even more special in that it mobilized third parties to the transaction, as they intervened before the different authorities reviewing the transaction, such as Eurofer representing European steel industrials or Japanese steel producers. Enfin, la note d’information du BKA montre que cette affaire était également notable s’agissant des risques de concurrence identifiés. Si le premier risque — sans surprise — était lié à l’uniformisation de 90 pour cent de la production de minerai de fer et des coûts totaux des deux entreprises, respectivement no2 et 3 mondiaux, un risque de dominance collective avec Vale a également été identifié sur certains contrats d’exportation maritime de minerai de fer. Ce risque a été caractérisé par le BKA en présence d’un degré de concentration élevé, de parts de marché stables, d’un produit homogène, d’une transparence très élevée etc. tous critères usuels dans la détermination d’un risque de position dominante collective. Mais, de manière plus inhabituelle, la note du BKA révèle l’existence d’asymétries entre BHP Billiton et Rio Tinto d’une part, et Vale d’autre part, ainsi qu’une demande en forte hausse, ne permettant cependant pas d’écarter le risque de coordination. Finally, the BKA’s information notice shows that this case was also remarkable in regards to the identified competition risks. If the first risk was unsurprisingly related to the standardization of 90 per cent of the iron production and of the total costs of the two companies, respectively second and third greatest producers in the world, a collective dominance risk with Vale has also been identified regarding some iron shipping contracts. This risk has been established by the BKA in the presence of a high concentration level, stable market shares, an homogenous product, a high transparency, etc. all usual criteria to identify a risk of collective dominance. However, in a less common way, the BKA’s notice reveals asymmetries between BHP, Billiton and Rio Tinto on one hand, and Vale on the other, and a strongly increasing demand, which do not guarantee the absence of coordination. Nathalie Jalabert-Doury Nathalie Jalabert-Doury c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 313 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE INTERNATIONAL INTERNATIONAL AUTRES DROITS AUTRES DROITS UNITED STATES: DEPARTMENT OF JUSTICE INCREASING ACTIONS IN NON-MERGER MATTERS ETATS-UNIS : LE DOJ MULTIPLIE LES ACTIONS ANTITRUST The US Department of Justice Antitrust Division filed a complaint and a consent judgment on February 25, 2011, charging a Texas hospital system, the United Regional Health Care System, with unlawful monopolisation through a policy of offering steep discounts in exchange for exclusivity. Aux Etats-Unis, la division Antitrust du Department of Justice (« DoJ ») a déposé le 25 février 2011 une plainte contre un service hospitalier texan, le United Regional Health Care System, pour un abus de position dominante se traduisant par une politique de fortes remises consenties moyennant engagement d’exclusivité.29 In this case, the Antitrust Division alleged that the defendant had market power in its local market and entered into contracts with health insurers that effectively excluded competition. According to the complaint, the contracts offer a substantially larger discount off billed charges if United Regional is the only local provider in the insurer’s network. En l’espèce, le DoJ a estimé que l’entité concernée occupait une position dominante et que les contrats qu’elle concluait avec les assurances de santé entravaient significativement le libre jeu de la concurrence. Aux termes de la plainte, les contrats offraient une remise largement plus importante sur le prix facturé si United Regional était le seul fournisseur local dans le réseau de l’assureur. The Antitrust Division charged that the contracting practice was exclusionary because the contracts effectively foreclosed other competing hospitals from the most profitable health insurance contracts, led to higher prices and reduced quality by delaying and preventing new entry, limiting price competition, and preventing competitors from differentiating themselves based on quality, without having any pre-competitive business justification. Le DoJ a encore estimé que cette pratique contractuelle était restrictive de concurrence dès lors que les contrats excluaient les hôpitaux concurrents des contrats d’assurance santé les plus lucratifs, entrainaient une hausse des prix et une baisse de qualité en retardant et restreignant les nouvelles entrées, en limitant la concurrence par les prix et en empêchant les concurrents de se différencier qualitativement. Par ailleurs, le DoJ n’a identifié aucune justification pro-concurrentielle à cette pratique. This action showcases the Antitrust Division’s commitment to bringing non-merger antitrust actions, particularly in the health care area. Cette affaire annonce des actions antitrust plus nombreuses de la part du DoJ, notamment dans le secteur de la santé. CHINA: A NEW REVIEW PROCEDURE FOR FOREIGN INVESTMENT IN CHINA CHINE : NOUVELLE PROCEDURE DE CONTROLE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS On February 3, 2011, a new circular published by China’s State Council established a multi-agency panel that will assess the extent to which a proposed foreign investment in, or acquisition of, a domestic Chinese enterprise raises certain national security or related concerns. Le State Council de Chine a publié le 3 février 2011 une nouvelle circulaire30 établissant un panel inter-agence qui examinera la mesure dans laquelle un projet d’acquisition, ou un simple investissement, envisagés par des entités étrangères et concernant une entreprise chinoise, serait susceptible de soulever des préoccupations de sécurité nationale. It sets out four broad areas that will be the focus of a security review: La circulaire définit quatre larges domaines qui cristalliseront l’attention du panel dans son contrôle : . impact on national security; . l’impact sur la sécurité nationale ; . impact on national economy; . l’impact sur l’économie nationale ; . basic social order; and . l’ordre public ; et . research and development capabilities of key national security technologies. . les capacités de R&D des technologies essentielles à la sécurité nationale. 314 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE La circulaire précise également qu’une entité commerciale étrangère envisageant de réaliser une telle opération devra effectuer sa demande auprès du Ministère du Commerce chinois (Mofcom), afin que celui-ci se prononce sur la nécessité d’un contrôle de sécurité nationale. Si c’est le cas, le Mofcom aura cinq jours pour transmettre l’affaire au panel. The circular also specifies that a foreign business operator intending to implement such a transaction is required to apply to China’s Ministry of Commerce (Mofcom) to ascertain whether a security review is required. If so, Mofcom will submit the case to the panel within five days. A l’issue du contrôle, le panel aura le pouvoir d’interdire la réalisation de l’opération envisagée, ou de soumettre sa conclusion à la prise d’engagements, s’il considère que de telles mesures peuvent permettre de lever les préoccupations identifiées. After completing a security review in relation to a proposed transaction, the panel will effectively have the power to block the deal, or impose conditions on it, if it considers that such measures are appropriate to address the identified concerns. La nouvelle circulaire instaure un nouveau niveau de réglementation et de contrôle des investissements étrangers en Chine. Reste à savoir comment les autorités chinoises appliqueront cette circulaire, dont les critères d’application demeurent assez larges, et comment ce régime s’articulera avec celui du contrôle des concentrations. The new circular implements a further layer of regulation and review for foreign investments in China. As this circular’s criteria are quite broad, it will be interesting to watch how the Chinese authorities will apply it to proposed transactions and how it will link up with the merger control regulation. HONG KONG : PROJET DE LOI DE CONCURRENCE HONG KONG: NEW COMPETITION BILL Un projet de loi de concurrence, actuellement examiné par le Conseil législatif de Hong Kong et qui pourrait entrer en vigueur au premier semestre 2012, vise à interdire des conduites qui empêchent, restreignent ou affectent la concurrence à Hong Kong. The comprehensive cross-sector Competition Bill currently before Hong Kong’s Legislative Council that may be enacted in the first half of 2012 aims at prohibiting conduct that prevents, restricts or distorts competition in Hong Kong. Il contient trois interdictions majeures : It contains three key prohibitions: . l’interdiction de certaines opérations de fusionsacquisitions restreignant la concurrence ; . prohibition of certain M&A transactions that restrict competition in Hong Kong; . l’interdiction des accords anticoncurrentiels ; . prohibition of anti-competitive agreements; and . l’interdiction des conduites unilatérales constituant des abus de position dominante. . prohibition against unilateral conduct that constitutes abuse of substantial market power. Aux termes de ce projet de loi, toute contravention à ces règles exposera l’entreprise concernée à : According to the Bill, any contravention of these rules will expose the concerned company to: . des amendes allant jusqu’à 10 pour cent du chiffre d’affaires total ; . penalties of up to 10 per cent of global turnover; and . des cessions forcées d’actifs ou des exclusions de marché. . assets divestment or markets exit. En outre, les cadres supérieurs et dirigeants sont susceptibles de se voir imposer des amendes personnelles et d’être déchus de leurs fonctions s’ils sont impliqués dans la direction d’une entreprise contrevenante, particulièrement s’ils ont facilité l’infraction, s’ils l’ont encouragée ou y ont participé consciemment (directement ou indirectement). De plus, les dirigeants courent également le risque d’être poursuivis par leur entreprise s’ils sont In addition, company directors and senior executives need to be aware that they may also face significant financial penalties and disqualification if they are involved in the operation or management of a company that contravenes the law, especially if they aid or abet, or are knowingly concerned in (directly or indirectly) the infringement. Moreover directors also potentially face the risks of being sued by their company if they are relevantly involved in a breach of law that exposes the company to penalty or loss. c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 315 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE impliqués dans une infraction qui expose l’entreprise à une amende ou à des pertes. Finally, persons who cooperate in an investigation or court proceedings could receive immunity from prosecution or a guaranteed reduction in penalty. Enfin, les personnes coopérant à l’enquête ou à la procédure pourraient bénéficier d’une immunité, ou se voir accorder une réduction d’amende. INDIA: MERGER CONTROL PROVISIONS INDE : ENTREE EN VIGUEUR PROCHAINE DU REGIME DE CONTROLE DES CONCENTRATIONS Under the notification released on March 4, 2011, filing should be considered in India where either (i) the acquirer and the target (the ‘‘Parties’’) or (ii) the group to which the target/merged entity will belong postacquisition (the ‘‘Group’’) meet the following thresholds: Selon la « notification » publiée le 4 mars 2011, les parties à une concentration devront envisager une notification en Inde dès lors que (i) l’acquéreur et la cible (les « Parties ») ou (ii) le groupe auquel la cible ou l’entité ainsi créée appartiendra (le « Groupe ») atteignent les seuils suivants : . The Parties have combined assets in India of Rupees 1500 crores (approx. $333 million) or combined turnover in India of Rupees 4500 crores (approx. $1 billion); or . Les actifs cumulés des Parties en Inde atteignent 15 milliards de roupies (environ 333 millions de dollars) ou un chiffre d’affaires domestique cumulé de 45 milliards de roupies (environ 1 milliard de dollars) ; ou . The Parties have combined worldwide assets of $750 million or combined worldwide turnover of $2.25 billion and combined assets in India of Rupees 750 crores (approx. $166 million) or combined turnover in India of Rupees 2250 crores (approx. $500 million); or . les Parties ont des actifs totaux cumulés de 750 millions de dollars ou un chiffre d’affaires total cumulé de 2,25 milliards de dollars et des actifs cumulés en Inde de 7,5 milliards de roupies (environ 166 millions de dollars) ou un chiffre d’affaires domestique cumulé de 22,5 milliards de roupies (environ 500 million de dollars) ; ou . The Group has assets in India of Rupees 6000 crores (approx. $1300 million) or turnover in India of Rupees 18000 crores (approx. $4000 million); or . le Groupe a des actifs en Inde de 60 milliards de roupies (environ 1.3 milliards de dollars) ou un chiffre d’affaires domestique de 180 milliards de roupies (environ 4 milliards de dollars) ; ou . The Group has worldwide assets of $3 billion or worldwide turnover of $9 billion and assets in India of Rupees 750 crores (approx. $166 million) or turnover in India of Rupees 2250 crores (approx. $500 million). . le Groupe a des actifs totaux de 3 milliards de dollars ou un chiffre d’affaires total de 9 milliards et des actifs en Inde de 7,5 milliards de roupies (environ 166 millions de dollars) ou un chiffre d’affaires domestique de 22,5 milliards de roupies (environ 500 million de dollars). The requirement to notify the Competition Commission of India is mandatory and this duty is imposed to the acquirer. This new regime is expected to come into effect on June 1, 2011. All transactions which are not closed at that time are likely to be caught by the new rules. La notification devra être effectuée auprès de la « Competition Commission » et la charge de cette obligation pèse sur l’acquéreur. Ce nouveau régime entrera en vigueur le 1er juin 2011 et toutes les opérations qui n’auront pas été réalisées à cette date devront a priori y être soumises. DIALOGUE ET COOPERATION INTERNATIONALE DIALOGUE ET COOPERATION INTERNATIONALE CREATION OF THE AFRICAN COMPETITION FORUM LE CONTINENT AFRICAIN SE DOTE D’UN AFRICAN COMPETITION FORUM On March 8, 2011 the African Competition Forum at Nairobi in Kenya was created. Its creation has been supported by 23 African States, but also by regional Le 8 mars dernier a été créé l’African Competition Forum à Nairobi au Kenya.31 Sa création a été soutenue par 23 Etats africains, mais aussi par des agences régionales et des 316 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE organisations internationales telles que notamment l’OCDE, la Banque Mondiale et l’Union européenne. Les principaux Etats africains impliqués dans ce forum sont le Kenya, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Gambie, la Tanzanie, le Maroc, l’Egypte et la Zambie. L’objectif de ce forum est de promouvoir l’adoption des principes de concurrence et leur intégration dans les politiques nationales et régionales des Etats africains, en vue d’atténuer la pauvreté, d’améliorer la croissance économique, le bien-être des consommateurs et d’accroı̂tre les investissements, la productivité et l’innovation. institutions and international organisations, such as the OECD, the World Bank and the European Union. The main African States taking part in this Forum are Kenya, South Africa, Senegal, Gambia, Tanzania, Morocco, Egypt and Zambia. This forum’s objectives are to promote the adoption of competition principles and their integration in the national and regional policies of African States, with a view to reduce poverty, increase economic growth and consumers’ welfare and develop investments, productivity and innovation. Frédérick Amiel Frédérick Amiel UNION EUROPEENNE-RUSSIE : SIGNATURE D’UN PROTOCOLE D’ACCORD DE COOPERATION Un protocole d’accord en matière de coopération a été signé, le 10 mars 2011,32 par la Direction Générale de la Concurrence de la Commission européenne et le Service Fédéral de Lutte contre les Monopoles33 (FAS) de la Fédération de Russie.34 Il est entré en vigueur le jour de sa signature. Il fait suite à un Accord de Partenariat et de Coopération (APC) entre les Communautés européennes et leurs Etats membres d’une part, et la Fédération de Russie d’autre part, du 30 octobre 1997, dont le Titre VI est consacré à la concurrence, la protection de la propriété intellectuelle et à la coopération législative. En vertu de l’article 55.1 de l’APC, la Russie s’engageait « à s’appliquer à garantir que sa législation devienne progressivement compatible avec celle de la Communauté ». Les deux parties à l’APC s’accordaient « à travailler, à remédier et supprimer les restrictions de concurrence issues des entreprises, ou causées par l’intervention de l’Etat, au travers de l’application de leurs règles de droit de la concurrence ou autrement, dès lors que ces restrictions peuvent affecter le commerce entre la Communauté et la Russie ».35 Cet APC fait actuellement l’objet d’une renégociation confiée à la DG Commerce de la Commission visant à conclure un accord tenant compte de l’entrée prochaine de la Russie dans l’OMC. Le protocole d’accord du 10 mars est également une réponse au Rapport conjoint du Sommet de Rostov-onDon des 31 mai et 1er juin 2010 qui constatait que les pratiques anticoncurrentielles peuvent constituer des obstacles à l’expansion des relations commerciales et des investissements mutuels entre l’Union européenne et la Fédération de Russie. Sans force contraignante, il propose une assistance technique avec échange de personnel et organisation de séminaires, et établit un cadre de coopération administrative, de dialogue et d’échanges d’informations non-confidentielles, de coordination, voire d’assistance mutuelle entre ces deux autorités de MEMORANDUM OF UNDERSTANDING BETWEEN THE COMPETITION DIRECTORATE GENERAL OF THE EUROPEAN COMMISSION AND THE RUSSIAN ‘‘FAS’’ A Memorandum of Understanding has been signed between the Competition Directorate General of the European Commission and the Federal Anti-Monopoly Service of the Russian Federation (‘‘FAS’’). It comes after the Agreement on Partnership and Co-operation (APC) establishing a partnership between the European Communities and their Member States, on one side, and the Russian Federation, on the other, signed on October 30, 1997. Title VI of this Agreement was dedicated to competition, intellectual property protection and legislative co-operation. Under art.55.1 Russia agrees to ‘‘endeavour to ensure that its legislation will gradually be made compatible with that of the Community’’, and under art.53.1 both parties agreed ‘‘to work to remedy or remove through the application of their competition laws or otherwise, restrictions on competition by enterprises or caused by State intervention in so far as they may affect trade between the Community and Russia’’. This APC is currently the focus of a renegotiation entrusted to DG Trade of the European Commission, aiming to reach an agreement that takes Russia’s impending entry into the WTO into account. The Memorandum of Understanding on Cooperation of March 10, 2011 is based on the joint statement launching the EU-Russia Partnership for Modernisation agreed on at the Rostov-on-Don Summit of May 31 and June 1, 2010, which recognised that anticompetitive practices can pose obstacles for the expansion of trade relations and mutual investments between the European Union and the Russian Federation. It provides for technical assistance, with an exchange of personnel and the organisation of seminars. It establishes a framework for administrative cooperation, dialogue and exchanges of non-confidential information, coordination, or even mutual assistance between the two competition authorities, when possible and in line with their mutual interest during the investigation. It is not binding. Anne Tercinet c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 317 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE concurrence, lorsque cela est possible et dans leur intérêt mutuel, lors d’une enquête. Anne Tercinet OECD: 10TH GLOBAL COMPETITION FORUM OCDE : 10EME GLOBAL COMPETITION FORUM : CARTEL DE CRISE ET FUSIONS TRANSNATIONALES AU MENU On February 17 and 18, 2011, the Competition Forum devoted its two debate to crisis cartels and control mergers in developing countries economies. OECD’s Global annual days of of cross-border and emerging Les 17 et 18 février 2011, le Global Competition Forum de l’OCDE a consacré ses deux journées annuelles de débat aux cartels de crise et au contrôle des fusions transnationales dans les pays en développement et les économies émergentes.36 Noting that the recent economic crisis has seriously disrupted market mechanisms, in particular in the banking sector, the OECD has decided to examine the need to relax rules on sanctions against cartels during a crisis situation. Partant du constat que la crise économique récente a sérieusement bousculé les mécanismes de marché, en particulier dans le secteur bancaire, l’OCDE a choisi de s’interroger sur la nécessité d’assouplir les règles sanctionnant les cartels en situation de crise. This topical issue provides an opportunity for the OECD to not only inquire about a more precise definition of what the concept of crisis cartel means but to also establish whether or not the expected consequences of such an agreement are likely to provide a solution to be favoured in case of crisis. Au travers de cette question d’actualité, c’est l’occasion pour l’OCDE de chercher à définir plus précisément ce que recouvre la notion de cartel de crise mais aussi d’établir si les conséquences attendues d’une entente de ce type sont de nature à apporter une solution que l’on pourrait chercher à privilégier en cas de crise. The OECD observes as well that many economists have put forth a number of advantages in favour of the formation of cartels in a crisis situation. Thus, for example, in an overcapacity market, it may be more beneficial to allow agreement rather than to encourage the development of competition. In industries where incremental production costs are down while production levels are increasing, it may be preferable to allocate the bulk of market shares to a few in order to enable each company to lower production costs. L’OCDE constate également que plusieurs économistes ont pu mettre en avant certains avantages en faveur de la constitution de cartels en situation de crise. Ainsi, par exemple, sur un marché en surcapacité, il peut s’avérer plus salutaire de permettre une entente plutôt que d’inciter au développement de la concurrence. Dans les industries où les coûts de production incrémentaux baissent alors que les niveaux de production augmentent, il peut s’avérer préférable de ne réserver l’essentiel des parts de marché qu’à quelques-uns pour permettre à chaque entreprise d’abaisser ses coûts de production. In the end, the stakes lie in knowing when, within a crisis context, the benefits of a cartel are likely to outweigh maintenance of normal competition. Tout l’enjeu de la question réside finalement dans le fait de savoir à quel moment, dans un contexte de crise, les avantages d’un cartel sont susceptibles de l’emporter sur le maintien du jeu normal de la concurrence. In this respect, the OECD notes that during crises, it is the States in particular that implement instruments encouraging the practices of coming together and cartels. Furthermore, these are also justified by the government in consideration of such concerns as job losses, rationalisation of market overcapacity or the desire to stabilise prices. A cet égard, l’OCDE note que lors des crises, ce sont surtout les Etats qui mettent en place les instruments encourageant les pratiques de rapprochement et de cartels. Elles sont d’ailleurs justifiées par les pouvoirs publics en considération notamment de préoccupations liées aux pertes d’emploi, à la rationalisation de marché en situation de surcapacité ou encore à la volonté de stabiliser les prix. Here, the goal pursued by the OECD is to be able to identify the various national crisis cartel experiences in order to support the elements that the competition L’objectif ici poursuivi par l’OCDE est de parvenir à recenser les différentes expériences nationales en matière de cartel de crise, afin de renforcer les éléments dont les autorités de 318 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * POLITIQUES DE CONCURRENCE la concurrence et les pouvoirs publics peuvent s’inspirer pour déterminer leur politique envers les ententes lors de périodes difficiles. authorities and governments can use to determine their policy towards cartels during difficult times. Parmi les contributions remises, on notera avec attention celle de la Commission européenne, laquelle souligne avec force que le cartel de crise ne saurait exister dans un contexte autre que celui, strict, d’une crise structurelle de marché. Elle exclut qu’il puisse être recouru à des pratiques d’ententes pour surmonter un cycle de crise économique ou une récession induite par une baisse de la demande. Elle semble concéder toutefois que les problèmes de surcapacité ne peuvent être surmontés par la seule action des forces en présence sur le marché. Among the contributions presented, that of the European Commission deserves particular attention, with its emphasis that, strictly speaking, the crisis cartel does not exist in a context other than a structural market crisis. It precludes turning to cartelisation to rise above a cycle of economic crisis or a recession induced by a drop in demand. It seems, however, to concede that one cannot rise above problems of overcapacity by the sole action of market forces. S’agissant ensuite des fusions transnationales et des pays en voie de développement, l’OCDE part d’un constat : celui selon lequel les pays en voie de développement ou dont l’économie de marché est encore émergente ne se montrent pas très sensibles aux problèmes liés au droit de la concurrence en général, ni à ceux du contrôle des concentrations en particulier. Pourtant, une partie de leur essor économique passe par la mise en place d’un cadre juridique spécifique aux fusions transnationales. Il doit s’agir d’instaurer un cadre destiné à favoriser les investissements directs à l’étranger dont ces économies doivent pouvoir bénéficier. Concerning transnational mergers and developing countries, the OECD uses as its point of departure the observation that developing countries or those whose market economies are still emerging do not appear very sensitive to issues related to competition law in general or merger control in particular. However, establishing a specific legal framework for cross-border mergers is a crucial element of economic development. Establishing such a framework would facilitate direct investment abroad which would benefit these economies. Dans cette optique, l’OCDE se félicite des progrès accomplis dans le sens d’une convergence et d’une harmonisation des mécanismes de contrôle dans le cadre de liens de coopération bilatérale établis entre les autorités nationales de concurrence des pays en voie de développement sur ce sujet. From this point of view, the OECD welcomes the progress made towards convergence and harmonisation of control mechanisms within the framework of bilateral cooperation on this matter among national competition authorities of developing countries. Il est cependant relevé que la plupart des économies susceptibles d’être concernées par des fusions transnationales ne sont pas encore aujourd’hui dotées d’un régime efficace de contrôle des concentrations. A ce titre, la coopération multilatérale au sein d’instances comme l’OCDE peut servir au développement d’une réglementation. It is, however, noted that most of the economies likely to be involved in cross-border mergers still do not have effective merger control systems. As such, multilateral cooperation within bodies like the OECD can be used to develop regulations. Surtout, l’accent est mis sur l’absolue nécessité de disposer d’une législation adéquate sur les aspects essentiels du contrôle des concentrations. Il importe de créer des procédures bien élaborées, applicables et transparentes, en particulier s’agissant des mécanismes de notification des fusions et la possibilité de mettre en œuvre des mesures correctives. Above all, emphasis is placed on the absolute need for appropriate legislation on key aspects of merger control. It is important to create well-developed procedures, applicable and transparent, particularly in relation to merger notification mechanisms and the ability to implement corrective measures. Jean-Cyril Bermond Jean-Cyril Bermond c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors * 319 DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE LA CONCURRENCE Notes 1. Sur la période 1995-1999, 60 décisions ont été prononcées par la Commission, dont des décisions de clémence. 2. Qui était de plus de e832 millions. 3. En dehors de celles bénéficiant de l’immunité. 4. Pour plus de détails voir les statistiques publiées par la Commission au 31 décembre 2010, disponibles sur le site http://ec.europa.eu/ competition [Vu le 26 avril 2011]. 5. Pour une analyse de cette affaire voir : RDAI no2, 2011, pp 177-179. 6. Voir Press release (February 8, 2011). 7. Department of Justice, Press Release, (January 30, 2009), p.1. 8. Voir RDAI no2, 2011, pp.177-179. 9. De ces 63 managers. 10. Christine A. Varney, Department of Justice, ‘‘Overview of 2010 Antitrust Enforcement’’, 7th Annual Institute on Corporate Securities and Related Aspects of Mergers and Acquisitions, New York, October 7, 2010, p.11. 11. Rachel Bull, ‘‘KFTC tackles music download cartel’’, GCRNews, March 4, 2011. 12. Pour une présentation de cette loi et d’un historique du droit chinois de la concurrence, voir : François Souty, « Chine : La loi antimonopole du 30 août 2007 et l’émergence d’un droit chinois moderne de la concurrence », Concurrences Nº4, 2007, pp.158-164. 13. Rachel Bull, ‘‘SAIC takes first enforcement steps’’, GCRNews, March 2, 2011. 14. Pour une présentation du développement institutionnel du droit chinois anti-monopole voir : François Souty, « L’autorité chinoise de la concurrence tire un premier bilan des deux années d’application de la loi anti-monopole », Concurrences Nº4, 2010, pp.235-238. 15. Décision en date du 30 mars 2010, cf. entrée libre, no10, p.4. 16. Ron Knox, ‘‘Foreign enforcement may have deterrent value for US’’, GCRNews, February 4, 2011. 17. Siemens AG Österreich et VA Tech Transmission & Distribution GmbH & Co. KEG, Siemens Transmission & Distribution Ltd et Siemens Transmission & Distribution SA et Nuova Magrini Galileo SpA c./ Commission européenne (T-122/07 à T-124/07) 3 mars 2011 (TUE). 18. T-122/07 à T-124/07, Siemens AG et autres, précité, point 140. 19. T-122/07 à T-124/07, Siemens AG et autres, précité, point 157. 20. World Wide Tobacco España SA c./ Commission européenne (T-37/05) du 8 mars 2011 (TUE). 21. IP/11/132. 22. Règlement no 805/2004 du Parlement européen et du Conseil, du 21 avril 2004, portant création d’un titre exécutoire européen pour les créances incontestées [2004] JO L143/15. 23. http://www.autoritedelaconcurrence.fr/doc/cass_travail_temporaire.pdf [Vu le 26 avril 2011]. 24. Loi 2/2011 relative à l’économie durable du 15 février 2011, Journal officiel espagnol no.55 du 5 mars 2011. 25. http://www.nmanet.nl/Images/100603%20Externe%20digitale%20werkwijze%208%20juni%202010%20-%20vertaling%20definitief_tcm16-142416.pdf [Vu le 26 avril 2011]. 26. BKA, case summary 24 janvier 2011, disponible à : http://www.bundeskartellamt.de/wEnglisch/News/2011_01_24_Case_summary_II.php [Vu le 26 avril 2011] et communiqué de presse de la Commission européenne du 25 janvier 2010 IP/10/45. 27. Communiqué de presse de la Commission européenne IP/08/1798 du 26 novembre 2008. 28. Art.3(1)b du Règlement Nº139/2004 et Communication consolidée sur la compétence (2009). 29. United States v. United Regional Health Care System (N.D. Tex. 25 fèvrier 2011). 30. Circular of the General Office of the State Council on the Establishment of a Security Review System Regarding Mergers and Acquisition of Domestic Enterprises by Foreign Investors (Guo Ban Fa [2011] No. 6). 31. http://www.competition.or.tz/fcc_files/public/african_competition_forum_launched.pdf [Vu le 26 avril 2011]. 32. Le texte est disponible sur le site : http://ec.europa.eu/competition/international/bilateral/mou_russia_en.pdf [Vu le 26 avril 2011]. 33. Depuis le 9 mars 2004, une autorité de concurrence unique est en charge de l’application du droit de la concurrence, la FSA. Voir son historique et la législation sur le site officiel du Federal Antimonopoly Service : http://en.fas.gov.ru [Vu le 26 avril 2011]. 34. Voir également le communiqué de presse IP/11/278 sur le site de la DG Concurrence. 35. En vertu de l’article 53.1. 36. www.globalcompetitionforum.org [Vu le 26 avril 2011]. 320 c 2011 Thomson Reuters (Professional) UK Limited and Contributors *