POLITIQUE DE COHESION Bilan des
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POLITIQUE DE COHESION Bilan des
Brèves Européennes Du 22 mai au 4 juin 2008 MAISON EUROPEENNE DES POUVOIRS LOCAUX FRANCAIS N°46 POLITIQUE DE COHESION Bilan des négociations pour la période 2007-2013 1 SPORT Du sport au Parlement européen 2 TRANSPORT Les infrastructures européennes de transport en difficulté 3 PROCESSUS DECISIONNEL Du nouveau pour les 15 000 lobbyistes de Bruxelles 3 POLITIQUE DE COHESION Bilan des négociations pour la période 20072013 La Communication du 14 mai de la Commission européenne fait le bilan sur les résultats des négociations concernant les stratégies et programmes relatifs à la politique de cohésion pour la période de programmation 2007-2013. Pour la programmation 2007-2013, 347 milliards d’euros seront investis dans la politique de cohésion. Cette politique représente le deuxième poste de dépense après la PAC. La France recevra 12,6 milliards pour la période 2007-2013, soit 21% de moins que pour 2000-2006. D’après la communication : « Le processus de négociation entre la Commission et les autorités nationales et régionales a suivi pour fil conducteur une approche stratégique garantissant une focalisation des politiques et programmes opérationnels nationaux sur les principales priorités de l’UE, tout en tenant compte des contextes nationaux et régionaux. » La Commission a conclu, après avoir analysé 450 programmes, que les Etats et les régions ont sensiblement changé leurs priorités d’investissement d’une programmation à l’autre. Pour 2007-2013, leurs stratégies se concentrent sur la compétitivité des territoires, leur croissance et la création d’emplois. Les programmes se sont focalisés sur la mise en place de la stratégie de Lisbonne. La Commission s’en félicite et pense que c’est un facteur de succès. En France, 60% des crédits attribués aux régions convergence et 75% des crédits attribués aux régions compétitivité et emploi ont été fléchés vers des actions participant à la réalisation de la stratégie de Lisbonne. Ces actions concernent des projets relatifs aux transports, à l’énergie et aux télécommunications pour les régions convergence. Pour les régions compétitivité et emploi, les crédits fléchés visent le soutien à la recherche et à l’innovation, le développement d’un environnement favorable aux entreprises, les actions en faveur du développement durable et les actions qui soutiennent l’emploi et l’inclusion sociale. La recherche et l’innovation concentrent 25% des dépenses en moyenne dans l’UE. De même, les investissements dans les TIC sont importants puisqu’ils ont doublé en moyenne dans l’UE par rapport à la programmation précédente. Les programmes FSE ont pour but principalement d’améliorer la qualité et l’offre en matière d’éducation et de formation, d’éliminer les barrières à l’emploi pour les populations les plus défavorisées (femmes, migrants, jeunes, seniors, travailleurs peu qualifiés). Une autre partie du FSE sera consacrée à l’aide aux personnes menacées d’exclusion et ainsi qu’à la modernisation de l’administration et des services publics. Enfin, l’environnement et la lutte contre le changement climatique sont aussi des priorités. La France est un exemple à suivre en termes de lutte contre le changement climatique puisque tous ses programmes opérationnels sont neutres en carbone. Les négociations ont associé un nombre important d’acteurs (Etats Membres, collectivités, partenaires sociaux et économiques, acteurs locaux et société civile), ce dont se félicite la Commission. La Commissaire en charge de la politique régionale, Danuta Hübner a indiqué que le défi majeur consiste surtout à obtenir des résultats probants. Ces résultats ne seront pas visibles sans une mobilisation et des engagements de la part des Etats Membres et des collectivités territoriales. Les résultats seront mesurés grâce à de meilleurs indicateurs, les projets seront sélectionnés selon certains critères, et la liste des bénéficiaires d’aide sera publiée afin de rendre ces financements plus transparents. Maison européenne des pouvoirs locaux français 21 Square de Meeus, 1050 Bruxelles Tel: (+32) 02 501 01 00 Télécopie: (+32) 02 511 11 47 E-mail: [email protected] Rédaction : Montaine Blonsard et Caroline de Clock 1 Cette concentration des fonds dans des domaines stratégiques devrait produire des résultats nets. Ces résultats devraient limiter les critiques sur l’inefficacité et le saupoudrage des fonds structurels. Si les résultats sont à la hauteur, ce sera un argument de plus pour les défenseurs d’une politique régionale qui participe non seulement à la cohésion de l’UE mais aussi à la compétitivité de ses territoires. La communication http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docoffic/o fficial/communic/negociation/com_2008_301_fr.pdf Pour en savoir plus sur le FEDER en France : http://ec.europa.eu/regional_policy/atlas2007/france/i ndex_en.htm Pour en savoir plus sur le FSE en France http://ec.europa.eu/employment_social/esf/members/ fr_fr.htm SPORT Du sport au Parlement européen Le Parlement Européen a adopté lors de sa plénière du 8 mai à Bruxelles, un rapport sur le Livre blanc sur le sport du député Manopolis Mavrommatis (PPE-DE, GR) à une large majorité. Le Livre blanc, publié le 11 juillet 2007, représente la première initiative d’envergure sur le rôle du sport dans l’UE. Pour le moment, l’UE n’a pas de compétences dans ce domaine. La prochaine entrée en vigueur du Traité de Lisbonne devrait néanmoins fournir une base juridique au développement de cette politique. Le Livre Blanc propose des orientations stratégiques afin de faire face à certains problèmes spécifiques : pression commerciale, exploitation des jeunes athlètes, dopage, racisme, corruption, blanchiment d’argent... Le secteur sportif doit être encadré car il représente un secteur important de l’économie (407 milliards d’euros en 2004). Le Parlement s’accorde néanmoins avec la Commission sur le principe d’autorégulation dans le domaine du sport qui devrait éviter un développement trop « bureaucratique ». Au niveau européen, des rencontres régulières devraient avoir lieu entre le groupe de travail de la Commission européenne, les Ministres européens en charge du sport et les associations sportives non gouvernementales. Le Livre blanc se présente comme un instrument complémentaire aux législations nationales, et non réglementaire : le dialogue entre fédérations de sportifs, ligues, clubs et gouvernement doit donc toujours se poursuivre au niveau national et les collectivités devraient y être associées. Le Livre blanc a pour objectif premier de donner une cohérence aux politiques du sport en définissant les domaines d’action dans lesquels l’UE et les Etats membres devraient agir. Les jugeant insuffisantes, les députés ont appelé la Commission à proposer des lignes directrices plus claires pour l’application du droit communautaire dans le sport, qui permettraient d’assurer une plus grande sécurité juridique. Les députés souhaitent également qu’une ligne budgétaire spécifique au sport soit intégrée au budget européen de 2009. En matière de santé publique (activité physique, lutte contre le dopage), le Parlement s’est exprimé en faveur d’un alignement des actions judiciaires en matière de produits dopants, sur celles établies dans le domaine du commerce de drogues illégales. Le sport est aussi un instrument dans l’éducation et la formation, promoteur du bénévolat et d’une citoyenneté active, moyen d’inclusion sociale, d’intégration et d’égalité des chances, de répression du racisme et de la violence. Les députés souhaitent conserver la règle actuelle du « home-grown », exigeant un nombre minimum de joueurs formés au niveau local. Des campagnes de lutte contre la discrimination, le racisme et la xénophobie doivent être organisées. Les députés proposent d’établir une charte européenne de solidarité dans le milieu sportif, ainsi qu’un fonds de solidarité pour lutter contre la traite des êtres humains dans le sport. Le Parlement européen marque son accord avec l’interdiction des transferts des jeunes de moins de 16 ans et l’obligation d’obtenir un premier contrat dans son club formateur. Les députés regrettent que la question de l’égalité des genres n’ait pas été abordée notamment concernant la rémunération des athlètes. Ils ont aussi fait part de leur crainte de voir la libéralisation des loteries nationales tarir des sources de financement public indispensables aux organismes du secteur sportif. Le Parlement européen désire que les organismes sportifs réalisant des bénéfices excédentaires les redirigent vers les associations de bénévoles et les associations sans but lucratif. La vente des droits médiatiques doit être « centralisée » et ainsi assurer une redistribution équilibrée entre clubs, ligues, sport professionnel et amateur. Les parlementaires encouragent un échange de bonnes pratiques en matière organisationnelle dans lesquelles les collectivités locales jouent un rôle important. Ils proposent également de promouvoir une coopération transrégionale et transfrontalière (organisation d’événements communs pour une utilisation efficace des investissements en infrastructure). Dans cette résolution, le Parlement européen demande à la Commission de prendre en compte dans le cadre du « dialogue structuré », la contribution du Comité des Régions sur le suivi et la mise-en-œuvre des politiques sportives par les pouvoirs locaux et régionaux. Les collectivités territoriales sont concernées au premier plan par ce Livre Blanc et on peut regretter que le Livre Blanc ne prenne pas mieux en compte leurs actions, alors même qu’elles sont en charge de la gestion de la grande majorité des équipements 2 sportifs et qu’elle prennent une part active à l’organisation de manifestation sportives. Conseil ; en novembre 2008, la Commission organisera un forum européen du sport. Plusieurs études sont en préparation au niveau de la Commission : financement du sport de masse et le sport pour tous, une action communautaire visant les agents des sportifs, le bénévolat dans le sport. Le Livre blanc doit encore être débattu et voté au Communication sur le Livre Blanc sur le sport : http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/com/2007/com2007_ 0391fr01.pdf TRANSPORT Les infrastructures européennes de transport en difficulté Le Commissaire français au transport Jacques Barrot a présenté, le 6 mai un rapport alarmiste sur les 30 projets d’infrastructures de transport structurants européens. Estimés essentiels au développement de la compétitivité européenne, certains de ces projets risquent de ne pas voir le jour car il manque des financements. Un tiers de ces projets est maintenant terminé mais un effort supplémentaire est nécessaire pour achever le reste de ces réseaux de transport. Il y a plusieurs raisons à ces difficultés financières. D’une part, les coûts de ces 30 réseaux transeuropéens de transport ont augmenté de 16,8% par rapport aux premières estimations et d’autre part les dépenses communautaires dans les infrastructures de transport ne représentent plus que 0,5% du budget aujourd’hui, contre 1,5% en 1980. Cependant, le Commissaire a rappelé que sans la réalisation des RTE, les objectifs de diminution de 20% de CO2 en 2020 adoptés par les Chefs d’Etat et de gouvernement risquent d’être difficiles à atteindre puisque le secteur des transports représente à lui seul 26% des émissions totales. Pour pallier aux difficultés financières, le Commissaire a proposé de créer des PPP, de faire appel à la Banque européenne d’investissement ainsi qu’aux fonds régionaux. Parmi les 30 projets de RTE de transport, les liaisons TGV Paris-Bruxelles, Montpellier-PerpignanBarcelone-Madrid, Tours-Bordeaux-Dax-Madrid, Paris-Metz-Mannheim, Lyon-Turin, Lyon-GenèveAnvers, Paris-Strasbourg-Stuttgart-Bratislava, l’axe ferroviaire de fret Sines-Madrid-Paris, les autoroutes de la mer, et le canal Seine-Escaut parcourent le territoire français. Plus d’information sur les réseaux transeuropéens de transport : http://ec.europa.eu/ten/transport/index_fr.htm PROCESSUS DECISIONNEL Du nouveau pour les 15 000 lobbyistes de Bruxelles Le 8 mai, le Parlement européen réuni en session plénière a largement soutenu le rapport de Ingo Friedrich (PPE-DE, ALL) sur le lobbying auprès des institutions européennes. Ce rapport fait écho à l’initiative transparence de la Commission européenne. Une des mesures de cette initiative consiste à instaurer un registre dans lequel les lobbyistes s’inscriraient volontairement et signeraient un code de bonne conduite. Le Parlement européen va plus loin en demandant que l’inscription à ce registre soit obligatoire et accompagnée d’un accord avec un code de conduite. En cas de non respect des règles de ce code ou de mensonges, les lobbyistes pourraient se voir refuser l’accès aux institutions. Les lobbyistes seraient aussi obligés de fournir un certain nombre de renseignements financiers sur leurs activités. Le Parlement réclame aussi la mise en place d’un guichet unique aux trois institutions, pour que les lobbyistes n’aient besoin de s’inscrire qu’une seule fois, sur un registre commun au Parlement, à la Commission et au Conseil Le Parlement considère comme lobbyistes tous les acteurs "qui visent à influer sur l'élaboration des politiques et les processus décisionnels des institutions européennes : lobbyistes professionnels, représentants internes d'une entreprise, d'ONG, de groupes de réflexion, de groupements professionnels, de syndicats, d'organisations d'employeurs ou d'avocats, dès lors que ces derniers ne fournissent pas des conseils ou une assistance juridiques". Les collectivités territoriales ne sont pas considérés comme des lobbyistes, les associations les représentant entrent par contre dans le champ de la définition. Les empreintes législatives proposées par les députés consistent à permettre aux rapporteurs de dévoiler, s’ils le souhaitent, les noms des lobbies consultés ayant eu une influence sur la rédaction du rapport. Le Commissaire en charge de l’administration, de l’audit et de la lutte contre la fraude, Slim Kallas, à l’initiative des propositions relatives à la transparence, a annoncé la mise en place du registre facultatif de la Commission, le 23 juin. D’ici fin 2008, un groupe de travail interinstitutionnel fera des propositions quant à l’établissement d’un registre commun des lobbyistes aux trois institutions et aux possibles dispositions financières à révéler. 3