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29.08.2014
Service de presse de l’ambassade de France en Turquie
A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS
La quasi-totalité des Unes de la presse turque est occupée par l’investiture de Recep Tayyip Erdoğan en tant que 12 ème
président de la République de Turquie. Ce dernier a prêté serment devant l’assemblée nationale, avant une passation
en grande pompe avec l’ancien président Abdullah Gül au palais de Cankaya, en présence de nombreux représentants
étrangers.
La presse pro-gouvernementale est unanime dans son annonce d’une nouvelle période pour le pays et dans les louanges
pour le nouveau président : Yeni Şafak, « La grande Turquie » ; Akşam « 77 millions [de citoyens turcs] à Cankaya ».
Le quotidien libéral HaberTürk annonce lui en Une « l’époque Erdoğan ».
=== A l’agenda ===
Réunion du président Recep Tayyip Erdoğan avec le Premier ministre désigné Ahmet Davutoğlu ;
Annonce de l’équipe ministérielle par A. Davutoğlu ;
Réunion entre le président du parlement Cemil Çiçek et le vice-président argentin Amado Boudou ;
Réunion entre le ministre de l’Energie Taner Yıldız et le ministre vénézuélien des Transports Haiman El Troudi.
I. POLITIQUE INTÉRIEURE
Prestation de serment devant l’Assemblée : Tous les quotidiens rapportent en détail le programme de la
première journée de R.T. Erdoğan en tant que président, qui a commencé par un serment devant l’Assemblée.
La presse note notent le boycott par le parti kémaliste CHP de la cérémonie, à commencer par son leader. De
nombreux quotidiens, à l’instar d’HaberTürk, se font l’écho des propos du chef du parti Kemal Kılıçdaroğlu qui
s’exprimait en conférence de presse à Istanbul avant la prestation de serment au Parlement : « à quel point
peut-être convaincant le serment de fidélité à la Constitution d’une personne qui viole très clairement la
Constitution ? Je ne témoignerai pas au mensonge. Il [Erdoğan] va mentir là-bas. Il prêtera serment pour de
faux et moi, je ne témoignerai pas de ceci. J’ai prêté serment pour la souveraineté du peuple. J’ai juré fidélité
à la Constitution. J’ai juré sur mon honneur. Témoigner d’un mensonge signifie le rendre légitime. Ceci n’est
pas une chose que peut accepter le CHP. Ceci est ma responsabilité vis-à-vis de l’histoire ».
Avant l’arrivée au parlement de R.T. Erdoğan, le vice-président du groupe parlementaire CHP Engin Altay a
lancé à travers la salle le règlement intérieur de l’Assemblée alors qu’il avait souhaité prendre la parole mais
se l’était vue refusée. Le groupe parlementaire CHP a quitté la salle après cet incident. Les réactions politiques
sont nombreuses, et le quotidien islamo-conservateur Yeni Şafak y voit en première page « une mauvaise
action ».
Le vice-président de l’AKP et vice-Premier ministre Numan Kurtulmuş a critiqué l’attitude du CHP : « le
comportement du CHP qui intervient suite à une élection présidentielle irréprochable est inadmissible. Les
deux autres partis de l’opposition le MHP [ultranationaliste] et le HDP [pro-kurde] étaient également présent
dans la salle et y sont restés avec grande politesse jusqu’à la fin de la cérémonie. Ces deux partis ont reconnu
celui qui a été élu par le peuple, mais le CHP non. Afin de lancer une nouvelle crise, le CHP s’est rappelé de
la crise [économique de 2001] qui s’est propagée après le lancer de la constitution par le président de la
République Ahmet Necdet Sezer sur le Premier ministre. Ceci est une tentative désespérée. La Turquie
s’efforce de poursuivre une stabilité économique et politique solide qui ne rencontrera pas si facilement à des
crises, comme cela a été le cas auparavant ».
Le quotidien HaberTürk reprend les déclarations du coprésident du parti pro-kurde HDP Selahattin Demirtaş qui
critique ce comportement: « [quitter la salle] c’est leur affaire. Protester ou prendre la décision de ne pas
participer à la cérémonie pourrait-être compréhensible. Nous respectons cette décision bien évidemment si
celle-ci est une décision du parti. Mais lancer le livret à travers la salle est au-delà du manque de politesse.
Ceci n’est même pas digne du code de comportement lors d’une session plénière quotidien de l’Assemblée. Il
s’agit d’un président élu par le peuple. Vous pouvez ne pas l’admirer. Et d’ailleurs, j’ai été candidat [à la
présidentielle] car je n’approuvais pas ses idées. Mais, ne pas approuver ses idées est une chose et respecter
la volonté du peuple en est une autre. Ce comportement était impoli ».
La presse note que le leader du parti ultranationaliste MHP D. Bahçeli et les membres de son parti se sont levés
lorsque R.T. Erdoğan est entré dans la salle. « Seuls trois membres du MHP ne se sont pas levés » indique
Milliyet. Les députés du HDP ont quant à eux applaudi brièvement le nouveau président de la République, un
geste que Vatan interprète comme une volonté pour le HDP de ne pas susciter de tensions avec l’AKP le temps
du processus de résolution de la question kurde.
Certains journaux font état du refus du président Erdoğan de porter un costume queue-de-pie, tradition pour les
présidents de la République depuis Mustafa Kemal. Il avait affirmé au quotidien Star après un meeting électoral
à Adana fin juillet que « cela n’est pas dans notre tradition, c’est dans la tradition d’autres. Cela ne nous
apporte rien ».
Visite au mausolée d’Atatürk : Après son serment au parlement, le président s’est rendu au mausolée
d’Atatürk où il a écrit un message dans le livre d’or : « Cher Atatürk, nous prenons en charge, en tant que 12 ème
président de la République de Turquie et premier président élu directement par les voix du peuple, notre
fonction. Aujourd'hui, jour où le premier président élu par le peuple prend ses fonctions, est le jour où la
Turquie renaît de ses cendres et renforce le processus d'édification de la nouvelle Turquie. N'ayez aucun doute
qu'aujourd'hui est le jour de la naissance des rêves et des idéaux de l'esprit de la grande Turquie dont vous avez
fait les premiers pas le 23 avril 1920 (…) En ce jour, je promets à mon peuple sacré que je vais encore plus
travailler pour notre pays, notre peuple, notre Etat et notre drapeau (…) ».
Réception de passation de pouvoir au palais de Çankaya : Lors de la passation de pouvoir, le 11ème
président de la République Abdullah Gül a déclaré : « j’ai la conscience tranquille en transmettant mon poste.
La Turquie va encore plus avancer sous le leadership de mon cher frère. Je suis un de ceux qui connaissent le
mieux le leadership de M. le président, sa volonté de travailler et son attachement au droit. Les douze
dernières années constituent la période la plus brillante de la Turquie ».
Le président Erdoğan a insisté sur le caractère historique de son élection au suffrage universel : « c’est la
première fois en 2000 ans d’histoire turque que le nom de celui qui est à la tête de l’Etat a été désigné par
notre peuple (…) Tant que je respire, je protègerais du mieux que je le peux ce qui m’a été confié. (…) Avec
l’élection directe par le peuple du président, la période de l’ancienne Turquie est fermée. La nouvelle période
qui ouvre grand ses portes est celle de la nouvelle, de la grande Turquie qui porte l’essence et l’esprit des
premières années de notre République. »
R.T. Erdoğan a affiché les objectifs de l’AKP pour les prochaines années : « A partir d’aujourd’hui, la Turquie va
se focaliser sur les objectifs de 2023. La marche vers l’adhésion à l’Union européenne va être encore plus
persévérante. Les réformes démocratiques ne vont pas perdre de vitesse. L’unité des 77 millions sera encore
plus fortifiée avec notamment le processus de résolution. (…) Nous considérons les injustices et la droiture
face à l’oppression comme l’axe principal de notre politique étrangère (…) Notre politique étrangère va se
poursuivre de manière plus active en se focalisant sur l’homme et la conscience ».
Au sujet de M. Gül, le président de la République Erdoğan a déclaré : « nous avons avancé ensemble avec notre
11ème président dans la pluie, dans la boue, dans la neige. Maintenant, nous allons marcher ensemble pour la
construction de la nouvelle Turquie ».
Le quotidien d’opposition kémaliste Cumhuriyet affirme que « Gül et Erdoğan ont dégainé les sabres » et voit
dans les déclarations des deux hommes lors de la cérémonie des signes de tension. L’ancien président Gül a ainsi
sur le fait qu’ils avaient « fondé le parti ensemble », tandis qu’Erdoğan s’est décrit comme « le premier leader
élu par son peuple en 2000 ans d’histoire turque ».
Le quotidien islamo-conservateur Yeni Şafak annonce en première page « La séparation de 91 ans entre le
peuple et son président est terminée ».
Le quotidien d’opposition kémaliste Cumhuriyet titre en page intérieure « le président de la République aux
dollars », et signale : « les résultats de l’élection présidentielle et la déclaration de patrimoine d’Erdoğan ont
été publiées hier au journal officiel avec un retard de 13 jours ». Le quotidien cite un ancien collaborateur
d’Erdoğan à l’époque de son mandat de maire et président de la région d’Istanbul (1994/1998), qui affirme qu’il
« ne possédait rien sinon un appartement à Kaptanpaşa ». D’après sa déclaration de patrimoine, le président de
la République possède 4 million 400 mille livres turques sur différents comptes bancaires ; Cumhuriyet rapporte
que « son patrimoine a augmenté d’environ 1 million de livres en 3 ans ».
Suite à la réception de passation de pouvoir, le président Erdoğan a reçu Ahmet Davutoğlu et lui a donné l’ordre
de former un gouvernement. La presse indique que le cabinet devrait être dévoilé aux alentours de 12h30.
II. POLITIQUE ÉTRANGÈRE
EIIL : Les quotidiens d’opposition Taraf et Zaman se font l’écho des affirmations de la chaîne allemande ARD
selon laquelle l’EIIL disposerait d’un bureau à Istanbul dans le quartier de Fatih, qui lui permettrait de mener le
recrutement de volontaires pour combattre en Syrie et en Irak.
III. IMAGE DE LA FRANCE
Nouvel avion présidentiel Airbus A330-243CJ : de nombreux quotidiens, à l’instar d’HaberTürk, se font
l’écho de la livraison aujourd’hui à Istanbul du nouvel avion présidentiel Airbus A330 qui vient s’ajouter à
l’inventaire des avions de l’Etat. Le quotidien indique que l’avion a été produit dans l’usine d’Airbus à Toulouse
pour être ensuite envoyé aux Etats-Unis pour une conception intérieure spéciale.
Lutte contre l’EIIL : le quotidien islamo-conservateur Yeni Şafak titre en page intérieure « véto de Paris
contre Assad » et indique que la France refuse de prendre part à la coalition pour la lutte contre l’EIIL. Le
quotidien reprend les déclarations du président François Hollande expliquant cette décision : « Bachar Al Assad
ne peut pas être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme ».
« Le Temps »
Islamo-libéral,
confrérie
Gülen,
(1 000 000 ex.)
« La liberté »,
Quotidien
de référence,
libéral
Groupe Doğan
(420 000 ex.)
« La
Nation »,
libéral,
groupe
Demirören
(187 000 ex.)
« Radical », Libéral
de gauche groupe
Doğan
(25 000 ex.)
« Le
soir »,
progouvernemental,
groupe
CengizLimak-Kolin
(100 000 ex.)
« Le
Porteparole »,
nationalokémaliste
(280 000 ex.)
« Info
turque »,
libéral
Groupe Ciner
(215 000 ex.)
Conservateur,
progouvernemental
(140 000 ex.)
«
L’agenda
libre »,
prokurde
Version anglaise de
Zaman
(11 000 ex.)
«
La
Patrie »,
libéral-nationaliste,
Groupe Demirören
(130 000 ex.)
« Parti pris »,
Opposition,
libérale,
antikémaliste,
(80 000 ex.)
« nouvelle aurore »,
islamoconservateur,
progouvernemental,
Groupe
Albayrak
(100 000 ex.)
« La République »,
opposition,
très
kémaliste
(50 000 ex.)
« Le
matin »,
progouvernemental,
groupe Çalık
(320 000 ex.)
Quotidien
Anglophone
Groupe Dogan
(5 000 ex.)
CE DOCUMENT A ETE REALISE A PARTIR D’UNE TRADUCTION LIBRE DES ARTICLES DE LA PRESSE TURQUE ET NE REFLETE PAS LA POSITION OFFICIELLE DES AUTORITES FRANÇAISES.
SON CONTENU N’ENGAGE PAS LA RESPONSABILITE DE L’AMBASSADE DE FRANCE.