n°3099 28 décembre 2007

Transcription

Catholique
83 e année - Hebdomadaire
n°3099 - 28 décembre 2007
www.france-catholique.fr
2,90€
ISSN 0015-9506
FRANCE
FRANCE
Catholique
Catholique
FRANCE
Bioéthique, sexe,
avortement, fin de vie :
ce qui change
M 01284 - 3099 - F: 2,90 E
3:HIKLMI=YUW^U[:?d@k@j@t@a;
BRÈVES
FRANCE
Finances : Le budget 2008 a été adopté par
le Parlement le 19 décembre ; il prévoit un
déficit de 41,7 milliards d’euros. Le Conseil
économique et social a émis le même jour
un avis critique sur la TVA sociale.
Travail : Les salariés du fabricant de pneus
Continental à Sarreguemines ont accepté
le 17 décembre à une majorité de 75% un
allongement de la durée du travail contre
une hausse de salaires.
Après l'archevêque de Paris, le président
de la Fédération des protestants de France
a dénoncé le 13 décembre l’ouverture des
commerces le dimanche.
Social : La conférence qui a réuni le 19
décembre les partenaires sociaux autour du
président Sarkozy a déterminé les thèmes
de l’agenda social 2008 : marché du travail,
dialogue social, formation, pauvreté…
Les avocats se sont mis en grève le 19
décembre pour protester contre le projet de
divorce simplifié devant notaire.
Six syndicats de fonctionnaires ont appelé
à une grève le 24 janvier pour une revalorisation globale des salaires ; les syndicats
d’enseignants se joindront au mouvement.
Près du tiers des vols intérieurs au départ
d’Orly ont été annulés à l’approche des
fêtes en raison d’une grève des personnels
au sol ; le trafic n’est redevenu normal que
le 24 décembre.
Retraites : Le ministre du Travail, Xavier
Bertrand, a reconnu le 20 décembre que si
l’inflation s’avère supérieure aux prévisions,
la revalorisation des pensions devrait aller
au-delà du 1,1% prévu dans le budget 2008
de la Sécurité sociale.
Presse : Les trois membres du directoire
du journal Le Monde ont démissionné au
bout de six mois, le 19 décembre, suite à un
conflit avec la société des rédacteurs. Le
Figaro se trouverait confronté à des pertes
approchant les 10 millions d’euros en 2007.
Justice : Le Conseil d’État s’est déclaré
incompétent le 21 décembre pour juger de
la responsabilité de la SNCF dans la déportation des Juifs durant la Seconde guerre
mondiale ; à l’époque des faits, la SNCF
était une personne morale de droit privé
relevant des tribunaux judiciaires.
Logement : Le Premier ministre, Fr. Fillon,
a annoncé le 18 décembre qu’un contrat
serait soumis aux associations d’aide aux
sans-abri et signé le 15 janvier avec pour
objectif que personne ne soit contraint de
dormir dans la rue. Un SDF a été retrouvé
mort le 20 décembre place de la Concorde
à Paris.
Le directeur de cabinet de Christine Boutin,
mis en cause pour l’appartement qu’il oc
cupe pour un loyer en dessous du "prix du
marché", a démissionné le 20 décembre ; il
a mis au défi le maire de Paris de publier la
liste des nombreux bénéficiaires de sem
blables avantages.
Trésor : Un ensemble de 545 pièces de
monnaie datant de 75 à 50 avant JésusChrist a été découvert dans une ferme
gauloise et présenté le 17 décembre à
St-Brieuc ; c’est le plus important dépôt de
monnaie découvert en Armorique.
Sécurité publique : Après l’appel à
témoins concernant les émeutes du 25
novembre à Villiers-le-Bel, la police aurait
reçu une centaine d’appels dont dix utiles
à l’enquête.
Trois personnes ont été mises en examen
le 21 décembre pour homicide involontaire
par manquement à une obligation de sécurité à la suite de la collision entre un TGV et
un poids lourd dans l’Ain ; cet accident avait
fait un mort et 35 blessés.
Le gouvernement s’est fixé comme objectif
de faire passer le nombre de tués sur les
routes sous la barre des 3 000 en 2012
contre 4 500 cette année ; 2 500 nouveaux radars seront installés durant cette
période.
Terrorisme : Huit hommes soupçonnés
de fournir du matériel informatique aux
terroristes algériens ont été interpellés le 18
décembre dans la région parisienne.
Disparition : L’écrivain Julien Gracq est
décédé le 22 décembre à l’âge de 97 ans ; il
avait refusé le prix Goncourt en 1951 pour
son livre Le rivage des Syrtes.
Monde
Conjoncture : D’après la Commission
européenne, l’inflation détrône le chômage comme première préoccupation
des Européens ; aux États-Unis, l’ancien
président de la Réserve fédérale s’est
inquiété le 16 décembre d’un retour de la
« stagflation », situation qui cumule à la
fois inflation et récession.
Otages : En Colombie, un communiqué
des Farc a annoncé le 18 décembre
la libération de trois otages dont celle
de Clara Rojas, ancienne collaboratrice
d’Ingrid Bétancourt. Le premier ministre
François Fillon a indiqué que la France
était prête à accueillir les guérilleros qui
seraient libérés en échange des otages.
Pour les Farc, le principal obstacle à
l’échange d’otages est le président colombien Uribe lui-même.
Europe : Le secteur automobile européen
conteste les projets de sanctions prévus
par Bruxelles contre les constructeurs en
vue de limiter les émissions de CO2.
Avec l’entrée de l’Europe centrale dans
l’espace de Schengen le 20 décembre, la
zone de libre circulation va regrouper 400
millions de personnes.
Rome : Le président Sarkozy s’est rendu
à Rome le 20 décembre pour rencontrer
2 FRANCECatholique n°3099 28 décembre 2007
le pape Benoît XVI et prendre possession
de son titre de chanoine honoraire de la
basilique St-Jean-de-Latran. Son projet
d’Union méditerranéenne y a reçu l’appui
des chefs de gouvernement italien et
espagnol ; un sommet des pays riverains
de la Méditerranée est convoqué à Paris
en juillet 2008.
Grande-Bretagne : L’ancien Premier
ministre, Tony Blair, s’est converti officiellement au catholicisme le 21 décembre au cours d’une messe dans la chapelle
privée de l’archevêque de Westminster.
D’après un sondage publié le 23 décembre
par le Sunday Times, la Grande-Bretagne
compte actuellement plus de catholiques
pratiquants que d’Anglicans pratiquants.
Suède : Le gouvernement a fait voter le 17
décembre par le Parlement la suppression
de l’impôt foncier et de l’impôt sur la for
tune dès le 1er janvier 2008.
Cuba : Fidel Castro a annoncé le 17
décembre qu’il ne s’opposerait pas à
l’émergence d’une nouvelle génération en
politique.
Hongrie : Le Parlement hongrois a été
le premier à ratifier le 17 décembre, à
une écrasante majorité, le nouveau traité
européen.
Ukraine : Ioulia Timochenko est redevenue Premier ministre le 17 décembre, deux
ans après son limogeage ; le Parlement a
nommé un pro-occidental au poste de
ministre des Affaires étrangères.
Belgique : Le Premier ministre sortant,
Guy Verhofstadt, est parvenu le 18
décembre à convaincre cinq partis de former un gouvernement de coalition après
six mois de crise.
Corée du sud : L’ex-dirigeant de Hyundaï,
le conservateur Lee Myung-Bak, a remporté la présidentielle du 18 décembre,
mettant fin à dix ans de pouvoir de la
gauche.
THAILANDE : Le Parti du pouvoir du peuple
(PPP), dirigé par Samak Sundaravej et
où se sont regroupés des alliés de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra
(exilé à Londres après le dernier coup
d'État militaire), a décroché 232 sièges
sur les 480 que comptera la nouvelle
chambre basse du Parlement.
Afghanistan : Le 22 décembre le président Sarkozy a rencontré à Kaboul son
homologue afghan et les troupes fran
çaises stationnées dans le pays.
Tchad : Au procès de l’Arche de Zoé,
un intermédiaire soudanais a reconnu
le 22 décembre avoir livré une soixantaine d’enfants tchadiens en certifiant
qu’il s’agissait d’orphelins du Darfour. Les
membres français de l’association pourraient être expulsés vers la France après
la fin du procès.
J.L.
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
4 SOCIAL
5 etats-unis
6 avortement, sexe...
Libérer le travail ?
Alice Tulle
Primaires
Yves La Marck
L'automne fut chaud
Tugdual Derville
douze mois d'espérance
La radio qui parle
8 ÉVANGÉLISATION
10au jour le jour
à votre cœur
Clément Hubert
2008, le calendrier
Radio Espérance
esprit
Leçon de ténèbres
36mémoire des jours
Robert Masson
37 B.D.
Sac au dos sans trêve,10/40
Albéric de Palmaert - Palmar
38
Nouvelles des MEP en Corée
39
L'Aventurier de Dieu, 30/36
église
B.D.
40 LECTURES
Donatien Davaine
Dominique Bar, Guy Lehideux
Sur la route de la Ste Famille
Père Michel Gitton
magazine
41 ecclésia
Une fiscalité avantageuse
SPFC
42 livres
Le dictionnaire des religions
Patrick de Laubier
43 JOURNAL
La simplicité de Girard
Gérard Leclerc
45 musique
Guitare virtuose
François-Xavier Lacroux
46 expositions
L'art islamique au Louvre
Ariane Grenon
49 cinéma
"Gone baby gone", "Actrice"
"Je suis une légende", "La Fête du feu"
50
théâtre"Yael
M.-C. Renaud d'André - M.-L. Roussel
Tautavel ou l'enfance de l'art"
Pierre François
51 TÉLÉVISION "Master and commander",
"Le retour du roi", "Le dernier trappeur"
"Versailles, le rêve d'un roi"
Marie-Christine Renaud d’André
52 TÉLÉVISIONVotre début de soirée
M.-Ch. R. d’A.
54 BLOC-NOTES
Vie associative et d’Église
Brigitte Pondaven
Couverture : ¢ OSServatore romano
Bonne et sainte
année 2008
Une laïcité
L
nouvelle
prononcé par Nicolas Sarkozy à Saint-Jeande-Latran, le 20 décembre, est incontestablement à
marquer d'une pierre blanche, car il confère à la laïcité
de l'État une tonalité jusqu'ici étrangère à l'histoire de
la République française. Sans rien renier de l'indépendance de cet État à l'égard des religions, le président
de la République a tenu à célébrer, avec force et fierté,
le passé chrétien de notre pays, en insistant sur la pénétration de
la foi en profondeur dans la société française, en ce qui concerne
"[...] sa culture, ses paysages, sa façon de
vivre, son architecture, sa littérature" [...]
Son langage, nullement affecté, était, au
contraire, emprunt d'un lyrisme convaincu,
célébrant aussi bien les grandes figures
de la sainteté que celles de la théologie
et de la pensée, de saint Bernard à René
Girard... Et que dire de l'évocation du
cardinal Jean-Marie Lustiger, des fortes
citations de Georges Bernanos et d'Henri
de Lubac ? Non, on n'avait jamais entendu
par Gérard LECLERC
pareil propos dans une intervention officielle de la part d'un Président.
Beaucoup de réactions ont montré, depuis lors, un vif déplaisir
de la part des porte-parole du rationalisme, de la libre-pensée,
voire de la gauche française qui, par la voix de François Hollande, a
dénoncé le ton de "la droite la plus cléricale". Rien d'étonnant à cela.
Il faut bien reconnaître qu'il y avait un peu de provocation venant de
Nicolas Sarkozy, qui ne pouvait que secouer un secteur de l'opinion,
crispé dans ses préventions, ses phobies, ses réflexes agressifs à
l'égard d'une partie de l'identité française qui l'a toujours indisposé
et qu'il lui est arrivé de combattre jusqu'à la persécution - que l'on
pense à l'exil massif des congrégations religieuses au début de la
IIIe République ! Il est assez difficile à entendre pour certains que la
vision positive de la laïcité que nous pouvons avoir aujourd'hui est
rétrospective et que la loi de 1905 n'est devenue pacificatrice qu'en
sortant du climat anticlérical où elle était née, grâce à une évolution
favorable de la jurisprudence.
Nos amis non-catholiques et non-chrétiens auraient tort de
penser que l'exaltation des racines chrétiennes de la France par le
Président leur serait préjudiciable. L'appréciation positive du fait religieux est une chance d'ouverture pour tous dans une logique enfin
décomplexée qui joue pleinement pour la liberté de la conscience
et de l'Esprit. Sans doute, tous les graves problèmes, notamment
éthiques, qui se posent dans notre société, demeurent en suspens.
Ce n'est pas une raison pour ne pas saluer avec reconnaissance le
beau discours de Nicolas Sarkozy. ■
e discours
FRANCECatholique n°3099 28 décembre 2007
3
ACTUALITE
SOCIAL
par Alice TULLE
Libérer le travail ?
Le président de la République et le gouvernement ont toujours
l’intention de réformer aussi vite que possible la société française.
La question fort disputée du temps de travail est à l’ordre du jour.
L
e premier ministre a
lancé le mot d’ordre
dans un entretien
accordé au « Monde »
le 19 décembre : il est
nécessaire de « remettre les
choses à plat » en négociant
dans les entreprises des accords
pour aménager le temps de
travail. Pour François Fillon :
« Nous n’avons pas été élus pour
abroger les 35 heures mais pour
libérer le travail ».
Evoquer une libération, c’est
se rendre sympathique. Mais la
manière dont le gouvernement
conçoit la liberté du travail
provoque des complications et suscite de vives
critiques.
Ce qu’on désigne
comme « déverrouillage »
ou « détricotage » des
35 heures aboutit à
des dispositions d’une
complexité si grande que
les les employeurs ont
peine à s’y reconnaître.
Dans un premier temps,
les heures supplémentaires ont été défiscalisées
puis le président de la
République a annoncé que les
salariés pourraient « monétiser » des jours de réduction
du temps de travail (RTT). En
rachetant ces journées, l’employeur permettra aux salariés
de gagner plus en travaillant
plus selon le slogan consacré.
Mais des députés de droite
et de gauche s’aperçurent que
les heures de RTT rachetées
seraient payées moins cher (de
16% à 50%) aux salariés que les
heures supplémentaires
rémunérées selon la
loi du 21 août dernier
et il a fallu amender
in extremis le texte
initial. Il n’est cependant pas sûr que
ce mécanisme
fonc-
tionne : ce ne sont pas les
salariés qui peuvent choisir de
travailler plus mais les chefs
d’entreprises qui décident s'ils
peuvent proposer le rachat des
heures de RTT ou distribuer des
heures supplémentaires.
Les dispositions permettant d’étendre les possibilités
de travailler le dimanche font
quant à elle l’objet de fortes
critiques.
Le 29 novembre, Nicolas
Sarkozy avait souhaité « que les
salariés qui veulent travailler le
dimanche puissent le faire sur la
base de l'accord, du volontariat,
qu'ils soient payés le double et
que l'on puisse élargir les possibilités de travailler pour créer
la croissance ». Avant même
l’ouverture de discussions
sur le sujet, un amendement au projet de loi
sur la concurrence a
autorisé
l’ouverture le
dimanche des établissements de
commerce de détail de l’ameublement. C’est une nouvelle
atteinte au repos dominical,
proclamé par la loi du 13 juillet
1906 et qui reste inscrit dans
le code du travail - dont une
refonte présentée comme une
"simplification" (il est passé de
complexité si grande que les
( Une
employeurs ont du mal à s'y reconnaître
1 891 à 3 652 articles !) a pourtant
d'être adoptée par le Parlement le
même 19 décembre.
Le Medef voudrait aller plus
loin : Laurence Parisot souhaite
que les grandes surfaces puissent ouvrir « huit ou dix dimanches de plus » soit 13 ou 15
dimanches par an. Les syndicats,
notamment la CFTC, sont opposés à ces « aménagements ». Le
droit au repos, à la vie personnelle et familiale, à la vie spirituelle et aux relations amicales,
reprend une prescription aussi
ancienne que notre civilisation
et toujours actuelle. Dès octobre
dernier, Mgr Vingt-Trois avait
mis en garde les dirigeants politiques : tout en rappelant que
les catholiques doivent pouvoir
pratiquer leur religion le dimanche « sans avoir à se livrer à des
acrobaties pour gérer leur calendrier », le cardinal-archevêque
de Paris avait souligné que
« Les enjeux d'équilibre
humain dépassent les
enjeux particuliers d'une
religion (...) Comment
espérer que les familles pourront remplir leur mission éducative si on les entraîne, ou pire, si
on les accule, à une atomisation
du temps vécu en commun ?
Les nécessités de la vie de
vraient pouvoir être satis
faites le samedi sans qu'il
soit nécessaire que tous les
centres commerciaux soient
ouverts le dimanche. »
De nombreux économistes
ne perçoivent pas non plus cette
nécessité, le gain pour la croissance n’étant pas démontré.
Mais la majorité parlementaire
restera sans doute insensible à
ces critiques : dans une phase
de baisse de l’activité générale,
il s’agit pour elle de faire flèche
de tout bois. n
ACTUALITE
ÉTATS-UNIS
par Yves LA MARCK
Primaires
La démocratie participative commence en Iowa le 3 janvier :
l’Amérique choisit ses candidats à l’élection présidentielle de
novembre 2008.
T
ous les quatre ans,
l’Amérique nous réserve
quelques surprises. Des
hommes ou des femmes
sortis du fin fond du
continent, c’est-à-dire de nulle
part pour ceux qui réduisent les
États-Unis à New York, apparaissent et disparaissent, sauf
celui qui sera choisi, le plus
souvent un quasi inconnu hors
de son État d’origine comme
l’étaient Carter ou Clinton, et
même Reagan ou Bush fils. La
cuvée 2008 ne fait pas exception. Côté démocrate, Hillary
Clinton, sénatrice de l’État de
New York, que l’on estimait
incontournable, a vu surgir
face à elle un jeune sénateur
frais émoulu devenu la coqueluche du monde entier, Barack
Obama. Côté républicain,
les vieux routiers Joe
McCain, ex-adversaire de George W.
Bush, et Rudi Giuliani,
ex-maire de New
York lors des attentats du 11 septembre, sont dépassés
par deux candidats
religieux, le mormon
Mitt Romney et un
pasteur baptiste du Sud
Mike Huckabee. Au duel
attendu Clinton-Giuliani, deux
New-Yorkais, les électeurs du
petit État de l’Iowa, au centre
géographique du pays, pourraient préférer un affrontement
Obama-Huckabee.
Même si le scénario est difficile à imaginer sur toute la durée
de la campagne des primaires,
il mérite que l’on s’y arrête un
instant. Les deux candidatures nous ramènent en effet à
quelques fondamentaux de la
vie politique américaine que
nous avons parfois tendance à
oublier. Quoiqu’elle
en ait, Hillary
Clinton demeure
marquée comme
son époux par
la génération 68, la
guerre du Vietnam
mais aussi et surtout
la guerre des valeurs.
adhère la majorité des électeurs
républicains et spécialement
sa composante évangélique. La
décrue de ces deux candidats
phare dans les sondages est l’indice d’un retour aux
Giuliani, qui incarne parfaitement la guerre contre le terrorisme, et auprès duquel Bush fait
pale figure, ne correspond pas,
dans sa vie personnelle et ses
convictions de morale privée,
au modèle traditionnel auquel
fondamentaux. L’antiterrorisme,
aussi prégnant soit-il, ne sera
pas le premier critére de choix
des Américains. Hillary Clinton
qui avait cru se dédouaner de son
image progressiste à l’intérieur
en approuvant l’intervention
en Irak et en s’alignant sur des
positions dures à l’extérieur, n’y
a rien gagné. Les 40% d’évangéliques qui votent en Iowa privilégient le pasteur Huckabee qui
se trouve être ironiquement un
ancien gouverneur de l’Arkansas
comme Bill Clinton.
Le cas Obama est encore
plus intéressant. Il est le type
idéal de l’homme nouveau qui
ringardise tout ce qui s’est
passé avant lui, et d’abord cette
fameuse guerre culturelle qui a
figé l’Amerique en deux depuis
les années soixante et qui coûte
toujours aux candidats démocrates les quelques centièmes
de points nécessaires pour faire
la différence. Il n’appartient à
aucune catégorie préétablie,
sorte d’extra-terrestre, fils d’un
Kenyan et d’une Américaine
du Kansas, métis élevé par ses
grands parents à Hawaï après
un détour par l’Indonésie.
Parcours incroyable même aux
États-Unis. Avec un discours
consensuel, transversal, universel, qu’on ne peut réduire aux
clivages anciens, il est le visage
humain d’une Amérique idéalisée, rêvée, qui pourrait renverser
la perception qu’en a le reste
du monde. Il est donc extrêmement précieux aux projections
de l’après-Bush.
Les financiers du parti ne
s’y sont pas trompés qui lui ont
constitué une solide cagnotte
pour tenir la distance face à la
machine de guerre Hillary. Les
Blancs, même au Sud, l’adulent;
les militants afro-américains,
dont il n’est pas, lui préfèrent la
femme de Bill, la môme Clinton.
C’est ce qui rend possible l’impossible.. n
L'antiterrorisme ne sera pas le premier
critère de choix des Américains
)
5
ACTUALITÉ
QUESTIONS DE VIE
par Tugdual DERVILLE
L'automne fut chaud
Bilan d’une année 2007 où la passion pour les questions de société
ne s’est pas démentie. Après le round d’observation préélectoral,
c’est à l’automne qu’ont commencé les empoignades.
E
n
contradiction
avec sa charge de
camp agne contre
l’idéologie soixantehuit arde, Nic olas
Sarkozy, devenu président,
laisse sa ministre de la Santé
reprendre à son compte une
revendication du Planning
familial. Discrètement, par le
biais de la loi automnale de
financement de la Sécurité
sociale, voici plus de 1 000
centres de planification familiale et de santé incités à diffuser la pilule abortive RU 486.
L’« IVG médicamenteuse » sort
de l’hôpital pour être vécue
à domicile. Pris de cours, les
députés ont à peine le temps
de réagir et se mobilisent peu.
Mais les sénateurs bataillent
ferme : à la Haute assemblée,
la réforme ne passe que grâce
à la gauche, comme en 1975.
Début de la vie :
RU 486 et vieilles ficelles
À la rentrée de septembre,
une nième campagne publicitaire
officielle promeut la contraception malgré l’échec des éditions
précédentes. Les 40 ans de la
loi Neuwirth sont célébrés sur
fond de lassitude des femmes :
c’est désormais pour les libérer de la pilule qu’on prône…
d’autres méthodes contraceptives.
Deux signes d’espoir,
touj ours à l’automne : en
France, le docteur Stéphane
(
Cleret, qui n’a rien d’un militant anti-IVG, détaille, dans
son livre Quel âge aurait-il ?
les conséquences psychiques
de l’avortement ; en Espagne,
le scandale des filières d’avortements tardifs illégaux éclate
enfin.
Bioéthique : le clonage
ringardisé par la science
En novembre, une découverte majeure change la donne
bioéthique : la transformation
des cellules adultes en cellules
souches pluripotentes. Par
ailleurs, les potentialités thérapeutiques des cellules souches
du cordon ombilical sont de plus
en plus démontrées. Les militants de la recherche sur l’embryon ne désarment pas, mais
certains chercheurs annoncent
qu'ils abandonnent cette orientation. Ian Wilmut – « père » de
la brebis clonée Dolly – renonce
au clonage humain qu’on prétendait « thérapeutique ».
Même si la polémique du
Téléthon 2006 s’est estompée, les dons de l’édition 2007
sont en baisse. Faut-il y voir la
conséquence du seul mauvais
temps ou celle du refus du
« fléchage » des dons ? En tout
cas les options stratégiques
de l’AFM sont ouvertement
contestées. La plupart des
scient ifiques, plus pragmatiques qu’idéologues, préfèrent trouver sans transgresser
l'éthique.
En France, les travaux
préparatoires à la prochaine
révision des lois de bioéthique ravivent les revendications : légalisation des mères
port euses (pour le moment
interdites), de la recherche sur
l’embryon (pour le moment
seulement autorisée à titre
dérogatoire) et de l’assistance
médicale à la procréation pour
les personnes homosexuelles.
Sexe : entre errance
et exhibition
L’élection présidentielle se
traduit, sans débat, par l’alignement fiscal du pacs sur le
mariage. Mais la célébration
solennelle d’un « mariage homosexuel » à laquelle aspirent ceux
qui revendiquent « l’égalité des
droits » semble s’éloigner, de
même que le contrat sarkozien
d’union homosexuelle en mairie
que le lobby gay juge « stigmatisant ». La France semble aussi
résister à l’homoparentalité qui
subit des revers judiciaires en
Cassation.
Pendant ce temps, le divorce
express, sans juge ni avocat, est
instauré (peut-être en partie en
raison de la rupture du couple
présidentiel ?). La France se
targue de décréter le libertinage indolore, malgré les
dégâts collatéraux, surtout sur
les femmes et les enfants.
L’expo conformiste de l’année, « zizi sexuel », s’inscrit
dans cette veine culturelle.
La France se targue de décréter le
libertinage indolore, malgré les dégâts...
Archétype de l’instabilité affective post-soixante-huitarde,
Nicolas Sarkozy exhibe une
nouvelle conquête avec la
chanteuse Carla Bruni. Sur
Internet, c’est l’intimité la
plus crue de la championne de
natation Laure Manaudou qui
est diffusée, peut-être par son
amant éconduit. Miss France,
Valérie Bègue se laisse également piéger par d'anciennes
photos douteuses. En investissant l’univers des « people »,
l’audience de la pornographie
explose sans tapage.
Fin de vie : orchestration
plombée
Le lobby de l’euthanasie
comptait au printemps sur le
procès de Saint-Astier pour
forcer l’adhésion des candidats à
l’élection présidentielle. Nicolas
Sarkozy semble alors fragilisé.
Une levée de boucliers de son
camp le fait se reprendre.
En fin d’année, la diffusion
longtemps reportée par TF1
du téléfilm Marie Humbert,
l’amour d’une mère devait
relancer le débat en faveur
d’une « loi Vincent Humbert »
dépénalisant l’euthanasie. Mais
les révélations du kinésithérapeute du jeune homme (« Il ne
voulait pas mourir ») enrayent
la mac hination médiatique,
d’autant que Denys Pellerin,
président honoraire de l’Académie de médecine, crédibilise le
témoignage d’Hervé Messager
par une lettre aux parlementaires. Par ailleurs, l’ADMD se
fracture avec le départ d’Henri
Cavaillet et la mise en examen
d’une ancienne Secrétaire
générale pour détournement de
fonds. Le lobby de l’euthanasie
a-t-il du plomb dans l’aile ? n
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ÉVANGéLISATION
La radio qui parl
Radio-Espérance, 9, avenue Benoît-Charvet, 42000 St-Etienne
Voici la radio libre la plus
chère au cœur des lecteurs
de France Catholique, qui
y écoutent bon nombre de
leurs grandes signatures.
Un jour prochain tous
pourront l'entendre.
(
D.R.
L
directeurs de WorldSpace
n'en reviennent toujours pas.
Lorsque Jean-Luc Perchot les a
contactés pour leur demander
d'inclure Radio Espérance à leur
bouquet satellite, la partie n'était pas
gagnée. Proposer une « petite radio libre
provinciale » aux côtés de mastodontes
comme Europe 1, RMC Info ou encore BBC
World et CNN, il fallait la foi. Les Américains
n'ont pas la réputation d'être des anges
en affaires. Pourtant, aujourd'hui, c'est
chose faite. Où que vous soyez en Europe,
Afrique et Moyen Orient, il est désormais
possible de capter Radio Espérance par
onde satellite (avec le poste ad hoc).
Ce petit épisode illustre le dur combat
que mène Radio Espérance depuis 25
ans. Combat tout simplement pour avoir
le droit d'être entendue de ses auditeurs.
Pourtant ils sont nombreux. Les dizaines
de milliers de lettres reçues à ce jour par
Radio Espérance sont là pour le prouver.
Lettres essentiellement d'encourage
ments et de remerciements. Pourquoi un tel
élan de sympathie de la part des auditeurs ?
Le mieux est encore de leur laisser la pa
role : « Je vous écoute souvent dès 6
heures quand je vais au travail. J'y puise la
force de tenir ma journée. » (Haute-Loire).
« Merci pour les excellentes émissions qui
apportent réconfort et joie, intériorité et
profondeur » (Puy-de-Dôme). « Dans ce
es
Ci-dessus : grâce à un équipement informatique important, les émissions
peuvent s'entendre en FM sur les fréquences suivantes : Annonay :
93,8; Autun 90,6 ; Bourg Argental : 102,2 ; Bourg-en-Bresse : 87,6 ;
Chambéry : 110,3 ; Clermont-Ferrand : 91,2 ; Embrun : 106,7 ; Gap :
89,3 ; Guéret : 88,3 ; Limoges : 88 ; Montceau-les-mines : 89,9 ;
Paray-le-Monial : 106,2 ; le Puy-en-Velay : 106,2 ; Roanne : 97,6 ;
Saint-Étienne : 93,9 ; Vienne (et Lyon) : 88,1.
(En médaillons : messe du 25e anniversaire - la régie).
monde déchristianisé, vous êtes notre
boussole. » (Rhône). « Votre radio m'aide à
passer le cap de mes épreuves. » (HautesAlpes). « Ayant des responsabilité parois
siales, Radio Espérance m'aide beau
coup. » (Haute-Vienne). « Merci de nous
donner soif de sa Parole. Merci pour les
enseignements, témoignages, louanges
des communautés nouvelles. » (Loire). « Je
ne trouve pas de mots pour vous dire tout
ce que j'ai ressenti à l'évocation continue
de la passion de Jésus, jeudi et vendredi. »
(Saône-et-Loire). « Je suis un chauffeur
routier qui, dès qu'il est possible de vous
Aider chaque personne à prier,
à se convertir, à grandir dans la foi
capter, est heureux de vous entendre. »
(Drôme) « Vous me donnez vraiment envie
d'avoir une radio diocésaine. » (un évêque
du Bénin qui capte Radio Espérance par
WorldSpace). Lors des JMJ 2000 à Rome,
certains ont éteint le son de leur télévision
pour écouter à la place les commentaires
proposés par Radio Espérance. Plus vi
vants, plus « live » d'après eux.
Doit-on chercher l'explication dans
une fidélité sans compromis à l'Église ? La
volonté d'aider chaque personne à prier,
à se convertir, à grandir dans la foi ? La
diffusion nécessairement en direct de
chaque temps de prière ?
Une équipe de plus de 80 bénévoles
convaincus de l'importance d'un tel outil
d'évangélisation... Des studios présents
le à votre cœur
par Clément HUBERT
Tél. : 04 77 49 59 69 – site : www.radio-esperance.fr
Radio Espérance essaie de faire vivre à ses auditeurs la prière de l’Église qui rythme
les heures de la journée. C’est sa principale raison d’être. L’angélus et le chapelet
trois fois par jour, la prière du matin, les laudes, la messe, l’heure de la Miséricorde
à 15 h 00, les vêpres, les vigiles et les complies tous les jours. Le chemin de croix
le vendredi et les vigiles en fonction des Solennités. Tous ces temps de prière
sont bien évidemment en direct. Ci-dessus, les bénévoles du chapelet, capables
de faire tourner le studio de St-Etienne. En médaillons : le chapelet des enfants à
Paray-le-Monial et l'Office depuis Randol...
au cœur de l'actualité de l'Église (Ars,
Paray-le-Monial, Rome, Israël, Randol,
Perpignan, Bordeaux et bien sûr SaintÉtienne). La création du « monastère in
visible », véritable appui spirituel de la
Radio. Des chroniqueurs qui diront
quelque chose aux lecteurs de
France Catholique, comme le Père
Michel Gitton, Gérard Leclerc,
Tugdual Derville, Marc Fromager,
Marie-Christine Renaud d'André,
Jean Meyssignac...
Voilà 25 ans que RE, guidée par
son capitaine Jean-Luc Perchot,
garde le cap. Reste fidèle aux
promesses de son baptême. Ne
cède pas aux sirènes de notre société de
consommation. Refuse toute publicité afin
de rester vraiment libre. C'est un choix
courageux car il oblige à s'en remettre
totalement à la Providence. À l'image des
communautés religieuses qui ne vivent
que de dons, pour exister, RE ne peut que
Jean-Luc Perchot
compter sur la générosité de ses auditeurs
et une subvention maigrelette.
Afficher clairement son identité ca
tholique en France n'est pas de tout repos.
Le combat est d'autant plus difficile, qu'il
se joue à deux niveaux : temporel et spi
rituel. Plusieurs serveurs informatiques qui
tombent mystérieusement en panne juste
un Vendredi saint. Un début d'incendie au
moment du départ de Jean-Luc Perchot
pour un voyage important à Rome. Après
25 ans d'existence, RE n'a obtenu la per
mission de diffuser que sur 16 villes. (1)
Certes, WorldSpace vient élargir le champ,
mais requiert l'utilisation d'un petit poste
de radio satellite. Pas si simple.
Mais le DMB pourrait bien faire ex
ploser cette camisole hertzienne dont
certains semblent se réjouir. Le DMB est
à la radio ce qu'est la TNT à la télévision.
Pour l'instant, la France n'est qu'en phase
de pré-test. RE, à l'affût de tout ce qui
pourrait améliorer son audience pour
mieux répondre à sa vocation, est déjà
dans les starting-blocks. Avec, à terme,
une présence catholique sur toute la
France...
En attendant, de nombreuses réjouis
sances sont prévues pour fêter ces 25
ans de présence catholique sur les ondes,
avec, en point d'orgue, un pèlerinage en
Terre sainte (du 3 au 16 septembre 2008)
accompagné par Mgr Séguy et les ani
mateurs de la Radio. Par ailleurs, une
fondation Radio Espérance vient de voir
le jour. Assurer la pérennité de Radio
Espérance et promouvoir tout moyen de
communication social d'inspiration ca
tholique, tels sont ses deux objectifs.
Cette fondation est véritablement catho
lique, à l'image de Radio Espérance,
comme le souligne opportunément JeanLuc Perchot. Elle devrait permettre aux
catholiques, soucieux du bon usage de
leurs dons ou legs de donner en toute
confiance. Elle incarne temporellement
cette belle parole de Sainte Thérèse de
Lisieux : « Mon Ciel, je le passerai à faire
du bien sur la terre ». n
9
10 FRANCECatholique n°3099
28 décembre 2007
11
ESPRIT
En
mémoire des jours
Leçon de
ténèbres
Par
Robert Masson
O
n a enfin eu des nou
velles d'Ingrid Bé
tancourt, cette Fran
co-Colombienne que ses
ravisseurs détiennent, dans
des conditions de totale
inhumanité. Le silence se
faisait évidemment pesant
pour sa famille, ses pro
ches, la foule de ceux qui se
sentent concernés par l'in
fortune de cette figure du
malheur innocent.
Hier, il y avait mainte
nant cinq années que durait
l'incertitude sur son sort. On
en était à implorer de ceux
qui la détiennent un "signe
de vie", comme on disait
en des termes terr ibles.
On en était à douter et à
redouter le pire. Des tenta
tives innombrables avaient
été entreprises, mais sans
résultat jusqu'alors. On pou
vait tout au plus la situer sur
une géographie improbable
d'une jungle qui retient
bien d'autres victimes de
la désespérance. Ingrid
Bétancourt n'est en effet
pas un cas isolé, mais le
symbole, malgré elle, d'une
foule d'otages qui parfois
sont là depuis dix ans. Ingrid
Bétancourt ne totalise que
cinq années de détention,
mais qui pèsent aussi leur
poids de détresse.
La lettre tant atten
due a enfin fini par arriver,
adressée à sa mère, Yolanda
Pulecio. Ce que ce manus
crit de douze pages, sans
aucune rature nous dit-on,
nous révèle, c'est le pire. À
l’exception de la mort bien
entendu. Une photo jointe à
la lettre n'est pas faite pour
rassurer, image d'un être
brisé par l'épreuve, aux limi
tes de sa capacité de résis
tance.
Tout est lugubre selon
les propres mots d'Ingrid
Bétancourt dans cet uni
vers de jungle où on ne sait
que dire non à tout. Depuis
des années par exemple,
elle implore la faveur d'un
dictionnaire, qui lui permet
trait au moins de meubler
de connaissances sa vie qui
se réduit à si peu. "La vie ici
n'est pas la vie, c'est un gas
pillage lugubre du temps".
Elle dort dans un hamac,
sous une moustiquaire, n'a
qu'une vieille veste pour se
protéger des nuits glacia
les, et doit être, à la moindre
alerte, prête à charger un
sac à dos trop lourd pour ses
épaules et à s'enfoncer, avec
les autres, prisonniers et
gardiens - uniquement des
hommes, - dans une jungle
qui est figure d'enfer.
Les années l'ont réduite
à une sorte d'ombre d'ellemême. Elle n'a plus le goût
de se nourrir, n'ose plus se
baigner dans la rivière…
Comme elle n'a droit à
presque rien, elle a pris son
parti de ne plus rien deman
der. Une Bible et un chape
let sont ce qui lui reste pour
nourrir sa foi, qui trouve là,
d'ailleurs, de quoi résister.
Elle a, malgré tout, le secours
d'un vieux poste de radio
abîmé, mais qui lui permet
d'apprendre, par bribes,
des nouvelles du monde, et
d'entendre la voix des siens,
qui a encore plus de prix.
La fidélité de ses enfants en
particulier est une de ses
consolations quand elle peut
capter leurs émissions régu
lières. Admirable échange
qui fait de cette maman aux
liens la plus heur euse des
mères, dit-elle, de manière
poignante quand on réali
se ce qu'on a fait d'un être
humain.
Ces objets sont les moyens
de se raccrocher aux pro
messes de la vraie vie, qui
n'a rien à voir avec celle
qu'on lui impose. Tout ce
qui lui reste est d'ordre
int érieur. Étonnant qu'elle
ait pu résister à cette usure
du temps qui s'écoule, sans
mobile, sans savoir sur quoi
il débouche, si ce n'est ce
rien à quoi tout se résume.
Le tout c'est de survi
vre, mais l'on ne peut ré
pondre de soi quand on en
est à l'ultime de tous les
poss ibles dans cet univ ers
sans horizon. La lumière, ce
sont donc les siens qui la lui
apportent et la grande com
munion qu'elle vit avec eux,
sans communication autre
que celle de l'amour.
C ha que jo ur, un d e
ses enfants se lève à qua
tre heures du matin, pour
ess ayer, compte tenu du
décalage horaire, d'être en
direct avec elle, à travers la
radio… Ces voix, si faibles
soient-elles, c'est le bonheur
pour cette femme condam
née sans appel. Ce qu'elle
endure tient à l'indicible.
Et cette lettre d'Ingrid
Bétancourt à sa maman est
un document porteur de
l'invincible espér ance, au
sens où Bernanos, disait que
l'espérance c'est le désespoir
surmonté.
Le terrorisme - quel autre
mot trouver ? - s'inscrit dans
le registre de la pire barbarie.
Mais on est comme frappé
de stupeur à la leçon d'hu
manité de cette lettre et en
même temps émerveillé par
l'étonnante capacité vitale
qu'elle nous rapporte. Dieu
veuille qu'en son calvaire,
Ingrid Bétancourt demeure,
de taille et de force.
Au jour où j'écris, on
app rend que les FARC ont
annoncé la libération pro
chaine de trois otages :
Clar a Rojas, la directri
ce de campagne d'Ingrid
Bet anc our t, enlevée en
même temps qu'elle, le fils
de Clara Rojas, Emmanuel
- conçu en captivité avec
un guérillero - et aussi une
parlementaire colombienne,
Consuelo Gonzalez. Plus que
jamais, il en va de la respon
sabilité des diplomates de
faire tout leur possible, de
peser sur ses ravisseurs pour
obtenir la libération d'Ingrid
Bétancourt, et de tous les
autres otages d'ailleurs.
La France ne saurait
oub lier cette femme qui
parle de notre pays comme
aucun de nous ne sau
rait faire. L'image de notre
patrie qui nous est renvoyée
là, depuis ces ténèbres de
forêt, est pour nous-mêmes
une invitation à nous tenir
debout et dans la prière
dans le cas présent.
Tout a des lueurs de tom
beau dans ces forêts. Comme
souvent, c'est un tombeau
où se lève la lum ière. Elle
le sait mieux que personne,
Ingrid qui nous redit comme
le psalmiste : "La ténèbre
n'est pas la ténèbre..." Pas
pour toujours en tout cas. n
Texte de A. de Palmaert
Dessins de Palmar
La vie de Jacques Sevin
12/40
sac au dos sans trêve...
© Editions Viltis - Albéric de Palmaert, 12 rue Botzaris, 75019 Paris - 06 62 22 37 75
FRANCE CATHOLIQUE
à suivre...
ÉGLISE
MISSIONS ETRANGèRES DE PARIS
Neuf ans à Kunpo
par le Frère Donatien DAVAINE
Le 15 décembre, le foyer
pour les enfants pauvres
de Kunpo (Corée du Sud),
animé par le Père Philippe
Blot, était béni.
E
n ce dimanche, il fait bien froid à
Kunpo. La neige a fait son apparition pour mettre la joie au cœur
des enfants petits et grands qui
habitent le foyer St-Jacques et
St-Jean. Bien sûr, à présent, alors
que les gens se pressent pour
assister à la cérémonie, le léger
manteau blanc a disparu. Qu'à
cela ne tienne, les nombreuses
personnes qui ont l’habitude de
nous aider depuis neuf ans ont
tout fait pour rendre cette journée
inoubliable. Tous sont au rendez-vous de
Mgr Dupont, évêque émérite de Andong,
et du père Blot. Autour de l'autel prennent place d'autres prêtres des Missions
Étrangères de Paris, mais aussi du diocèse.
La célébration sera rythmée par les chants
coréens d'une assemblée très recueillie, et
par la musique du petit orchestre instrumental réuni à cette occasion.
Les fleurs disposées dans tous les
recoins des quatre étages du foyer nous
réjouissent. Dans l'assemblée, nous reconnaissons des visages d’amis de la communauté francophone de Séoul. Mais il y a
bien sûr la foule des Coréens venus en
voisin, ou de plus loin. Faute de place,
certains ont dû redescendre au rez-dechaussée où un écran retransmet le déroulement de la bénédiction. Les enfants du
foyer, assis devant de l’autel, seront eux
aux premières loges pour la liturgie.
Tout a été préparé par l’équipe de séminaristes venue de notre diocèse de Suwon.
Alors que l'on dispose sous l'autel les reliques de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, de
St François-Xavier (qui nous rappelleront
tous les deux l'importance dans nos vies
de l'engagement missionnaire), de Saint
Vincent de Paul (apôtre de tous les pauvres
de ce monde) et de Maria Goretti (cette
jeune fille morte en martyre), nous croisons les yeux inquisiteurs de ces jeunes.
Peut-être se demandent-ils s'ils sauront
garder au cœur cette paix et cette joie
partagées en ce jour, celles de tous les
saints ? Au foyer, chaque jour apporte son
lot de questions, de peur et de consolations. Le témoignage des saints présents
dans la chapelle est un encouragement
pour chacun d’entre
nous. C’est d’ailleurs
ce qu'a voulu nous
partager Mgr Dupont
au cours de son homélie, en relatant
le parcours de témoins de l’espérance,
personnes rencontrées ici et là. Partis bien
souvent de situations douloureuses, ces
hommes et ces femmes ont atteint l’excellence dans leur activité, dans leur passion :
journaliste, alpiniste, architecte…
Nous espérons que nos jeunes sauront
entendre cette parole salvatrice. Confiés
au Père Philippe Blot, MEP, par la mairie de
Kunpo ou par des connaissances, ils n'ont
par manqué d'épreuves dès leur jeune âge.
Ils ont de neuf à dix-huit ans et portent les
cicatrices de situations familiales diffici-
Nous espérons que nos jeunes sauront
entendre cette parole salvatrice
)
les : séparation des parents, abandon, vie
dans la rue, maltraitance… Ils tentent avec
nous de retisser le fil de leur existence.
Entourés par une équipe mixte française et
coréenne d’éducateurs, ils retrouvent petit
à petit le chemin emprunté par les enfants
de leur âge respectif : l’école, le club de
sport, les sorties en famille, le premier
emploi… Il reste sans doute des limites à
cette réinsertion. Une fois acquise l'autonomie à l’adolescence avec un logement,
un travail… nous les revoyons parfois
revenir au foyer pour les quelques fêtes
de l’année. La maison reste leur soutien.
C’est pour cette raison que nous avons
agrandi le foyer en 2007.
Aujourd’hui, alors que les piliers,
l’autel et les statues de la nouvelle
chapelle sont consacrés par l’onction,
et que les différents étages sont bénis
par Mgr Dupont, nous avons des motifs
supplémentaires de rendre grâces.
Malgré les difficultés de financement,
la maison est terminée. Elle est le cadre
de rencontres et de vie. Des personnes y
passent pour donner des cours,
pour faire la cuisine mais aussi
pour y prier avec les jeunes, ou
tout simplement pour y être à
leur côté pour un temps.
Chaque année, des volontaires arrivent de France sous
l’égide des Missions Étrangères
de Paris pour aider pendant un ou deux
ans. Les enfants y voient alors quelque
chose de la gratuité et de la fraternité. Il
n’est d’ailleurs pas anodin d’avoir choisi
comme saints patrons du foyer les deux
frères Jacques et Jean, disciples du Christ
dans son apostolat. Nous voulons vivre du
même amour dont brûlait St Jean. Nous
remettons entre les mains du saint martyr
Jacques tous ces enfants en chemin.
Nous portons tous en nous le désir
que cette maison reste toujours le foyer
chaleureux et accueillant pour ces jeunes
en difficulté. ■
Father Blot, St James and St John House
435-010, Kyung-Guido Kunpo
Dang-Dong 915-15. Corée du Sud.
www.kunpohome.com
L'Aventurier de Dieu
Werenfried van Straaten
31/36
© Editions du Triomphe,
7, rue Bayen, 75017 Paris
FRANCE CATHOLIQUE
par
Dominiqu e Bar,
Guy Lehid eux,
d'après l'œ uvre originale
de Jean- Yves Clouzet et Pierdec.
à suivre...
ESPRIT
dimanche 30 décembre
Sur la route
de la Sainte
O
n ne soulignera jamais assez
le caractère insolite de la
famille de Joseph, Marie,
et Jésus. Avant d’en faire
un modèle de vie familiale,
il faut mesurer l’étrangeté de ce cas
unique et reconnaître que c’est un
modèle bien paradoxal, comme à
chaque fois que Dieu nous
invite à l’imiter : "soyez parfaits
comme votre Père du ciel
est parfait" (Matthieu 5,48),
"accueillez-vous mutuellement
comme le Christ vous a ac
cueillis pour la gloire de Dieu"
(Romains 15,7). "Comme", tout
simplement !
Regardons de plus près :
la famille qu’on nous propose en
exemple n’a eu qu’un seul enfant, et
cet enfant, les deux conjoints ne l’ont
pas fait ensemble. Est-ce cela qu’on
doit considérer comme l’idéal de la
famille ? Non, bien sûr. Le caractère
exceptionnel de la Sainte Famille tient
à l’enfant qu’elle abrite et qui est luimême totalement hors normes : quand
on a reçu le Don du ciel venu sur la
terre, comment voulez-vous prolonger
la série et, après ce rejeton unique,
continuer à transmettre la vie à
d’autres ? L’amour vraiment nuptial qui
unit Marie à Joseph et Joseph à Marie
n’a pu s’accomplir banalement comme
tous les autres et il a dû rester ouvert,
en attente, sans autre consommation
que celle que Dieu lui-même opérera
dans la chair de Marie.
Que pouvons-nous donc imiter, si
ce qui fait le cœur de la vie de la Sainte
Famille est à ce point inimitable ? Bien
des choses en vérité, à commencer
par ce respect du chemin propre de
(année a)
Famille
chacun. La famille n’a pas une dé
finition unique à laquelle il faudrait de
toute façon se plier. Loin du modèle
bourgeois où le mariage constitue un
état rangé et confortable, ennemi de
toute aventure, la famille de Jésus,
de Marie et de Joseph nous montre
un chemin plein de surprises et de
Retrouvez chaque jour, sur internet,
les points d'oraison du Père Michel
Gitton, et les commentaires des
Pères Louis et Bernard Hurault, à
partir des lectures du jour :
découvertes, où l’autre, avant d’avoir à
remplir une fonction ou un rôle prévu
pour lui, est ce don inattendu qui vous
oblige à revoir tout votre projet de vie :
si Marie et Joseph se sont vraiment
"choisis", ce n’est pas pour remplir
un programme fixé à l’avance, c’est
pour s’avancer ensemble, libres de
toute attache, sur la route où Dieu les
attendait.
La famille de Jésus, Marie et Joseph
n’est ni matriarcale, ni patriarcale, elle
n’est pas un lieu de pouvoir. Joseph
ne règne pas sur cette famille, il est
le serviteur de tous, il se tait, il prend
les décisions utiles au moment où il le
faut, et entraîne tout son monde, mais
il lui a fallu commencer par accueillir
"Soyez parfaits comme
votre Père du ciel est parfait"
)
(Matthieu 5, 48)
par le Père
Michel GITTON
chez lui deux êtres qu’il admire et
qui le dépassent, il a dû exercer la
responsabilité de père en faveur de
Jésus, dont certains choix lui restent
mystérieux, qu’il doit accepter de
croire sur parole et auquel il lui faut
continuer à faire confiance. Et il en
sera toujours ainsi.
Marie non plus ne règne
pas : malgré l’aura qui se dégage
d’elle, elle obéit, elle ne se fait
pas remarquer. Elle se solidarise
avec son mari pour demander
à Jésus des explications sur
sa conduite ("ton père et moi
nous étions dans la peine").
Elle suggère à son Fils d’agir à
Cana, mais ne lui force pas la
main. Elle est là quand il le faut et ne
s’impose jamais.
Ce n’est pas non plus une famille,
où l’enfant est tellement au centre
qu’il impose sa loi à tout l’entourage.
Jésus leur "était soumis", nous dit-on.
Marie et Joseph le laissent voyager
seul à douze ans au milieu des pèlerins
qui reviennent de Jérusalem avant de
s’inquiéter de son absence. Il est aimé
et non couvé.
En ces temps où il n’y a plus de
modèles tout tracés pour les familles
et où chacun doit inventer son chemin
pour être fidèle à sa vocation, la Sainte
Famille nous montre un parcours sans
faute qui mérite qu’on s’y arrête. Le
secret est dans l’amour fort qui unit
ces trois êtres et leur volonté d’être
avant tout fidèles à Dieu. C’est cela
qu’ils peuvent nous communiquer. n
Lecture du livre de Ben Sirac le Sage (3,
2-6.12-14) - Psaume 127 - Lecture de la
lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens
(3, 12-21) - Évangile de Jésus Christ selon
saint Matthieu (2, 13-15.19-23).
CARDINAL BARBARIN
Chers amis,
Certains d’entre vous se sont inquiétés
de mon état de santé. Deux semaines de
faiblesse, fin novembre, m’ont mis du côté
des malades et m’ont conduit à admirer
le dévouement des médecins et du
personnel soignant. Je remercie ceux qui
m’ont envoyé des signes d’amitié et des
messages de sympathie ; je sais que votre
prière et celle de tout le diocèse de Lyon
m’accompagnent fidèlement. Aujourd’hui,
les forces sont revenues et j’ai repris une
activité normale.
Je dois désormais me préparer à une
opération de la prostate, prévue pour la
fin du mois de janvier, car les analyses y
ont décelé des cellules cancéreuses. Fort
heureusement, les examens ont été faits
assez tôt, si bien que cette opération, assez
courante, conduit toujours à la guérison.
C’est ce qu’assurent les médecins qui me
suivent et en qui j’ai grande confiance.
Le 17 décembre, avec un groupe de
prêtres, je fêtais 30 ans de sacerdoce,
belle et fameuse aventure ! Permettezmoi de recopier le passage de l’épître
aux Philippiens qui revient dans la liturgie
de ce temps d’Avent : « Soyez toujours
dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous
le redire : soyez dans la joie. Que votre
sérénité soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets
de rien… » (4, 4-5).
Cardinal Philippe Barbarin
21 décembre 2007
ENFANCE ET SAINTETé
La congrégation romaine pour la cause
des saints a reconnu, le 20 décembre,
les vertus héroïques d'Antonietta Meo,
italienne morte à 6 ans et demi. Elle
pourra être béatifiée si un miracle dû à son
intercession est reconnu.
ZF07122005
NICOLAS SARKOZY
Benoît XVI a reçu le jeudi 20 dé
cembre le président de la République
française, arrivé un peu après 11 h 15,
et reçu dans la salle du « Tronetto ».
L'entretien de 25 minutes en tête à tête,
s'est déroulé en français. A l'issue de cet
entretien, le Président a présenté au Pape
les invités qui l'accompagnaient : le père
Guy Gilbert, le Père Philippe Verdin,
dominicain, co-auteur du livre d'entretien
avec le Président : La République, les reli
gions, l'espérance » (Cerf, 2004), un livre
Une fiscalité favorable...
Nous allons inscrire "84e année" sur l'en-tête de notre journal. Cela fait
réfléchir ! D'une époque à l'autre, les conditions ont beaucoup changé, mais pas
trop l'esprit qui a conduit ce journal. Les collections en témoignent ! Pour ce qui
nous concerne, nous avons connu aussi de sérieux coups de tabac, et nous nous
en sommes sortis par le soutien indéfectible de nos amis proches et lointains.
Car il a fallu beaucoup de générosités pour maintenir France Catholique ces dix
dernières années. Du point de vue financier, ce ne sont pas les plus riches qui
ont toujours donné le plus mais, tout de même, nous avons eu la chance d'une
fiscalité relativement favorable et il semble que celle-ci puisse encore nous
aider, à condition que ceux qui le pourront acceptent de nous suivre encore. Car
il faudra encore beaucoup investir pour continuer le renouvellement du lectorat
qui s'opère actuellement à la faveur notamment de nos partenariats avec de
grandes associations catholiques.
Ceux des amis de France Catholique, qui ont souscrit ou envisagent de
souscrire aux augmentations de capital que la Société de Presse France Catholique propose régulièrement, se voient en effet offrir par la Loi "en faveur
du Travail et du Pouvoir d'Achat" (TEPA) une nouvelle possibilité de déduction
fiscale. Rappelons qu'il existait déjà et qu'il continue d'exister une réduction
d'impôt sur le revenu, égale à 25% du montant de la souscription au capital
de PME, dans la limite annuelle de 40 000 euros pour les couples mariés et de
20 000 euros pour les personnes vivant seules (la réduction d'impôt maximale
annuelle est donc égale à 10 000 euros ou 5 000 euros).
La loi TEPA permet aujourd'hui aux souscripteurs d'augmentation de capital
de PME, à condition qu'ils soient imposables à l'ISF - nous savons bien que cela
ne concerne qu'une petite minorité de nos amis, mais cela doit être dit tout
de même car l'enjeu est vital pour nous - une seconde possibilité de réduction
fiscale, non cumulable avec la première ci-dessus rappelée.
Cette réduction d'ISF est égale à 75% du montant des souscriptions aux
augmentations de capital et ne peut excéder 50 000 euros. Voilà des dispositions encourageantes pour les Amis de France Catholique qui disposent d'un
capital imposable (il suffit souvent maintenant d'avoir un appartement à Paris
et de résider en province par exemple pour être soumis à l'ISF). Elle ne dispense
pas tous nos autres amis de continuer à nous soutenir, car nous vivons essentiellement, pour notre courte honte, de "l'obole de la pauvre veuve".
D'autres dispositions en faveur de la presse ont été préparées par l'ancien
ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. Si les décrets d'application
paraissent, nous aurons l'occasion d'en parler à nos lecteurs et actionnaires.
En attendant, il nous reste à nous confondre en remerciements et en action de
grâce pour toutes les merveilles que ce journal produit dans la vie de beaucoup
pour qui il est un soutien moral et spirituel indispensable. Meilleurs vœux à
tous pour une sainte année 2008.
Le Conseil d'Administration de la SPFC
que le Président a offert au Pape, relié
de rouge avec une dédicace en lettres
d'or, ainsi que deux romans de l'écrivain
catholique Georges Bernanos dans une
édition originale : La joie et L'imposture.
Le Président a ensuite été reçu par
le cardinal secrétaire d'État, Tarcisio
Bertone, accompagné de Mgr Dominique
Mamberti.
Anita S. Bourdin
ZF07121606
A.E.D.
Pierre-Marie Morel, 59 ans,
longtemps cadre expatrié de
grands groupes, membre de
la communauté de l'Emma
nuel, vient d'être nommé
secrétaire général de l'Aide à
l'Eglise en Détresse au siège international
de Königstein, en Saxe (Allemagne).
FRANCECatholique n°3099 28 décembre 2007 41
LIVRES
DICTIONNAIRE
Les religions
par Don Patrick de Laubier+
Instrument de travail pour
le dialogue interreligieux,
le Dictionnaire du cardinal
Poupard est désormais
accessible au large public.
L
e dictionnaire des religions, dont la
première édition date de 1984 et
la troisième de 1993, est main
tenant disponible dans la col
lection Quadrige, aux PUF, en
deux volumes, qu’on n’ose pas appeler
de poche.* Le cardinal Paul Poupard, qui
reste l’âme de cette entreprise, l’avait lan
cée dans les années 1980, lorsqu’il était
recteur de l’Institut catholique. On sait
qu’en France, contrairement à la plupart
des pays européens et des universités
américaines, la religion n’a pas sa place
dans les institutions publiques scolaires
et universitaires. L’auteur de ces lignes se
souvient d’avoir essayé dans les années
1990, aux côtés de Marek Halter, de
prévoir un enseignement sur la religion
dans le cadre d’un jumelage entre la Sor
bonne et l’université MGU de Moscou, la
tentative s’est heurtée à un refus du côté
français sous le prétexte que la religion
n’était pas une science.
Le Dictionnaire des religions prouve
brillamment que la science est au rendezvous dans un domaine qui touche pra
tiquement à toutes les disciplines relevant
des sciences humaines et particulièrement
en sociologie où, d’Auguste Comte à
Durkheim et en passant par Marx, on
a voulu éliminer (scientifiquement) la
dimension transcendante qui donne sa
spécificité à la religion.
Le cardinal Poupard a donc réussi
à relever un défi difficile et la situation
nouvelle, que nous observons depuis
une quinzaine d’années, témoigne d’un
retour inattendu du religieux dans la vie
(
politique et sociale du monde dans son
ensemble. Les pronostics qui annonçaient
une sécularisation généralisée des sociétés
modernes sont contredits sous nos yeux.
En Europe occidentale et en France
en particulier on observe une nouvelle
perception du phénomène
religieux dont les formes
multiples ont en commun un
« questionnement » ou une
recherche d’un sens à la vie
dans un monde en proie à un
déferlement des techniques
qui répondent au « comment »
des choses mais n’ont rien
à dire au « pourquoi » de
la vie. Cette mentalité in
terrogative est étrangère
aux débats classiques sur la
laïcité, réalité positive et aux
querelles du laïcisme qui est
une dérive sectaire.
Le Dictionnaire n’est pas
un traité des religions, il
constitue une somme d’in
formations dans un esprit
d’ouverture très remarquable,
dont un chrétien peut se féliciter
parce qu’on y pratique le respect des
croyances. La raison et la foi cohabitent
pacifiquement et on ne dogmatise pas
la méthode empirique comme le veut le
« sociologisme » de l’école positiviste si
importante dans la tradition française.
Un tel ouvrage ne se consulte pas
comme un annuaire téléphonique, il n’y a
pas seulement les divisions thématiques
et plus simplement alphabétiques, mais
aussi un esprit. Le choix des nombreux
collaborateurs, la place donnée à chacun
selon les thèmes traités, le style enfin des
rubriques et la liberté donnée à chaque
spécialiste, créent ce que l’on pourrait
appeler une atmosphère.
Newman disait que la culture uni
versitaire devait avant tout former des
« honnêtes hommes » disposant de repères,
d’échelle de jugement, davantage qu’un
lourd bagage d’érudition. Ce Dictionnaire
est certes plein d’érudition, mais il a fallu
être synthétique et rendre plus clair ce qui
reste inévitablement obscur. On ne veut
pas convaincre le lecteur comme dans les
encyclopédies soviétiques,
on se propose de rendre
service en laissant chacun
tirer ses conclusions de
l’observation des faits
compliqués du monde des
croyances.
Notons des rubriques
comme L'expérience reli
gieuse (Michel Delahoutre)
ou Histoire comparée des
religions (Julien Ries)
ou Humanisme chrétien
(Claude Larre) et Christ
et les philosophes (Xavier
Tilliette), ou encore Église
(Claude Brossolette) qui
offrent de courtes synthèses très bienvenues.
Il est clair que l’ini
tiative du Cardinal reste
marquée par les convictions religieuses qui
sont les siennes, mais si l’objectivité dans
l’étude de la religion reste une question
disputée, on peut dire que pour parler du
religieux il n’est pas superflu d’en avoir
une expérience personnelle. Cependant
pour éviter que la foi ne devienne un
préalable, il convient aussi d’écouter ceux
qui ne l’ont pas. Un dialogue de bonne foi
oblige chacun à tenir compte de l’autre.
Il faut donc saluer cette mise à dis
position d’un instrument de travail pour
le dialogue interreligieux dont les éditions
successives montrent la qualité et
l’utilité.
Signalons enfin le Que-sais-je ? sur
Les Religions du cardinal Poupard, qui en
est à sa dixième édition (2007), une sorte
de classique. n
Pour parler du religieux, il n'est pas superflu
d'en avoir une expérience personnelle
Dictionnaire des religions, sous la
direction du cardinal Paul Poupard,
Presses Universitaires de France,
2278 pages, en coffret, 49 e.
IDEES
LE JOURNAL DE GERARD LECLERC
La simplicité de Girard
1er OCTOBRE
Un nouveau Girard c'est toujours
un magnifique cadeau. Benoît Chantre,
qui le connaît très bien pour l'avoir déjà
publié, est allé le rencontrer à Stanford
pour parler de la guerre moderne à partir
d'un auteur aussi célèbre que mal connu :
Clausewitz ! Le livre d'entretiens qui en
résulte s'appelle d'ailleurs Achever Clausevitz (Carnets Nord, 368 pages, 22 €)
lecture non recommandée pour ceux qui
veulent à tout prix recevoir des leçons
d'optimisme. René Girard n'annonce que
des catastrophes et à l'heure où certains
prophétisent une pacification généralisée
des relations entre les hommes dans le
monde globalisé, lui ne voit que des raisons de s'inquiéter. Non seulement l'Apocalypse, (au sens de la catastrophe planétaire) est possible, mais elle constitue
même l'hypothèse la plus probable ! Ceux
qui avaient lu, il y a trente ans Des choses cachées depuis le commencement du
monde ne devraient pas être étonnés. Il y
a chez Girard une veine apocalyptique qui
vient de loin et ne s'est jamais tarie. Elle
s'explique par son pessimisme anthropologique : la violence est inhérente, depuis
les origines, à la vie des hommes qui n'ont
rien trouvé de mieux que le sacré pour
en parer les conséquences qui mettent
perpétuellement en danger les groupes
humains. Pourquoi les choses se seraientelles arrangées depuis lors ? L'influence
du christianisme ? Encore faudrait-il que
cette influence eût abouti à une totale
conversion du mimétisme humain, ce
mimétisme qui nous expose à l'envie, au
ressentiment, au meurtre, à moins qu'il
n'ait été retourné en imitation du Bien par
conversion à la charité.
Comme les moyens traditionnels
d'endiguement de la violence n'existent
plus avec la disparition du sacré, il faut
s'attendre au contraire à ce que Clauswitz
avait observé dans les guerres napoléoniennes et qui terrifiait le poète Hölderlin.
C'est-à-dire la montée aux extrêmes et
la guerre absolue. Le terrorisme qui s'est
spectaculaire annoncé le 11 septembre
2001 est une des manifestations de cette
montée aux extrêmes, avec une violence
armée qui échappe désormais à l'autorité
des États et aux codifications qui en résultent. Girard voit également dans la catastrophe écologique la résultante d'une
telle montée aux extrêmes, avec le dérèglement du désir d'arraisonnement de la
puissance économique qui se retourne
contre les arraisonneurs.
J'attends des protestations contre
ce qu'il y a de volontairement et claire
ment pamphlétaire dans ce livre. Ces
protestations s'étaient manifestées, il y a
trente ans, contre l'apocalyptisme girardien. Vont-elles ressurgir face à pareille
prophétie ? Ce serait bien intéressant.
J'aurais moi-même des objections à formuler - tout n'est pas conflit, il y a des
domaines préservés. L'exemple de la Pax
europeana n'est-il pas précieux à examiner avec cette volonté des nations européennes de mettre fin à leurs rivalités et
à la logique infernale qu'elles mettaient
en œuvre ? - Mais il me semble qu'il y a
avantage à écouter Girard jusqu'au bout
et avant toute réfutation éventuelle pour
comprendre ce qu'il nous dit et la plausibilité des enchaînements meurtriers.
J'entends autour de moi les objections classiques adressées à un système
"trop simple". Mais la simplicité n'est pas
forcément contraire à la complexité. Il
est possible qu'il y ait la même simplicité chez nombre de grands philosophes
qui ont découvert quelques génératrices
majeures de l'Être et du Devenir. Le problème est de savoir si ces idées simples
sont simplistes, c'est-à-dire incapables de
rendre compte de la complexité du réel.
Or, ce que j'observe avec le système de
Girard, et encore dans ce dernier livre,
c'est son étonnante capacité à épouser
les multiples déterminations du réel et
sa propension à susciter des réflexions
toujours inédites et éclairantes à propos
des aspects les plus divers du monde. J'ai
cité Hölderlin, mais la façon dont Girard
le comprend et le commente l'approfon-
dit et en aucune manière ne le réduit.
Il y a tout au long de la démonstration
une admirable culture - voire une érudition - qui s'exprime et donne à saisir une
acuité d'analyse jamais en défaut et un
renouvellement constant des champs de
démonstration. Le schéma mimétique
n'est jamais calqué arbitrairement sur
les phénomènes. Il se révèle subtilement
dans la recherche la plus fine, dans la
construction de ces phénomènes ou des
événements. Ici les nouveaux champs : la
polémologie, la philosophie politique, la
diplomatie… Inépuisable Girard.
3 OCTOBRE
Réception à Paris d'Alexis II, patriarche
de Moscou. Évidemment, je suis à NotreDame pour l'accueil du Patriarche par
l'Archevêque. L'instant est mémorable. Les
cardinaux Etchegaray, Ricard et Barbarin
sont au porche avec Mgr Vingt-Trois.
La cathédrale est comble. J'y reconnais
nombre d'amis, dont le cher Père Joseph
Vandrisse qui fut si longtemps correspondant du Figaro au Vatican et sait tout sur
l'histoire contemporaine des rapports des
papes de Rome avec l'orthodoxie. Il y a
aussi la plupart des évêques de la région
parisienne dans le chœur, j'ai l'impression
que Notre-Dame est aussi pleine d'une
grande partie de la communauté russe de
Paris, qui attend son patriarche depuis si
longtemps.
Il y a le prestige du lieu - auquel est
visiblement sensible Alexis II -, il y a le
caractère historique de l'événement qui
n'est que plus impressionnant si l'on a en
mémoire tout ce qui s'est passé de ter
rible en Russie depuis 1917. Et puis, pour
moi, il y a la civilisation russe, la littérature et ses chef-d’œuvre indépassables.
Si je mets Dostoïevsky en tête, je lui associe Soljénitsyne et quelques autres. Il
faudrait évoquer plus que des titres de
livres avec Vladimir Grossmann, dont Em-
Où en sommes-nous à l'heure où les
progressismes ont perdu leur prestige ?
)
43
IDEES
manuel Lévinas avait lu avec admiration
et piété Vie et Destin. Mais je pense aussi
à Pasternach, Dombrowski, Boulgakov
(sans oublier les poètes, Mandelstam).
Malgré mes réticences à l'égard du tolstoïsme que Soloviev a confirmées définitivement, je ne puis rejeter le Tolstoï de
Guerre et Paix dont on reparle ces tempsci à cause d'une production télévisée.
Je ne reprendrai pas le débat attisé par
les slavophiles d'une extériorité radicale
de la Russie par rapport à l'Occident. La
différence évidente d'une civilisation ne
constitue pas nécessairement une cause
d'éloignement définitif. Nous ne pouvons
pas rejeter la Russie nouvelle hors d'Europe. Même si on se refuse de la faire entrer
dans l'organisation actuelle du continent.
Il faut trouver des liens sui generis correspondant à une parenté singulière.
Jean-François Colosimo, témoin attentif de la rencontre, m'explique que
pour les Russes la symbolique de NotreDame de Paris est essentielle. La France,
pour eux, est la nation catholique par essence, plus encore que l'Italie dont l'unité
est trop récente. Il s'agit donc bel et bien
de retrouvailles entre les deux traditions
catholique et orthodoxe, la France s'identifiant clairement à la première. Seraitce l'étape préalable et indispensable à la
rencontre tant attendue entre le patriarche de Moscou et le pape de Rome ?
La cérémonie à la cathédrale est belle
et brève. Après l'échange des salutations
entre Mgr Vingt-Trois et Alexis II, c'est la
vénération de l'insigne relique de la Couronne d'épines. Un moment exceptionnel
de communion, en attendant la seule plénière qui ne peut être qu'eucharistique ?
Grande réception après Notre-Dame,
dans la superbe salle gothique, immense,
de la Conciergerie, au Palais de Justice. Là
encore, Paris offre ce qu'il a de mieux pour
une circonstance exceptionnelle. Beau
coup de visages amis dont la présence
s'impose ici. Le Père André Gouze, si ardent apôtre de notre rapprochement avec
l'Orthodoxie et qui me rappelle tout ce
qui s'est fait avec France Catholique sur le
sujet, notamment pour le millénaire de la
Russie, à l'instigation de Robert Masson.
Heureux aussi de retrouver Yves Hamant
qui, aux côté d'Irina Alberti, nous avait si
bien permis de comprendre la Russie sur
(
le point de se dégager de l'emprise soviétique. Mais Yves n'a pas perdu le fil avec
la réalité d'aujourd'hui dont il est un des
meilleurs observateurs.
5 OCTOBRE
En prolongement avec la visitation
d'Alexis II, Mgr Jean-Louis Riocreux, que
j'ai revu longuement le lendemain dans sa
ville épiscopale de Pontoise, me raconte
un épisode vécu alors qu'il était encore
recteur de Notre-Dame de Paris. Un jour,
il reçoit la visite de représentants de la
première chaîne de télévision russe qui lui
font une demande inattendue. Ils aimeraient pouvoir filmer la Couronne d'épines ! Un peu étonné, Jean-Louis Riocreux
réfléchit à la réponse qu'il peut faire,
craignant une utilisation un peu trop
spectaculaire de la précieuse relique... Et
puis il décide d'accepter à condition que
la séance de tournage se fasse dans les
conditions nécessaires de respect. Il se
rend donc au Trésor de Notre-Dame pour
exposer la relique de la meilleure façon et
il fait entrer toute l'équipe de journalistes
et de techniciens. Quelle n'est pas alors
sa surprise de les voir tous s'agenouiller
et se signer avant même qu'ils ne songent à installer leur matériel et faire les
repérages qui s'imposent… Il n'y a pas si
longtemps que la première chaîne russe
était soviétique et se devait de relayer la
propagande athée du régime. La Sainte
Russie est réapparue avec une vitesse et
une force qui nous confondent. Saurionsnous imaginer pareille métamorphose
pour nous-mêmes, et songeons un instant à ce qui se serait passé avec une de
nos équipes habituelles de télévision !
Mais ma journée du jeudi 4 octobre a
été amplement remplie par le colloque de
l'Aide à l'Eglise en Détresse sur le thème
"A-t-on encore le droit d'évangéliser ?"
J'étais au courant du projet depuis au
moins un an, car Marc Fromager m'avait
mis dans le coup en me demandant mes
idées. Je crois que l'assemblée n'a pas été
déçue. Les organisateurs avaient même
prévu trop court car il ne fut pas possible de répondre favorablement à toutes
les demandes des membres de l'A.E.D.,
la salle n'était pas assez grande. Je ne
veux pas faire un compte-rendu exaus-
Non recommandé pour ceux qui
veulent des leçons d'optimisme
44 FRANCECatholique n°3099 28 décembre
2007
tif. Quelques impressions générales partagées par beaucoup. Tout d'abord, le
sujet s'imposait, presqu'un demi-siècle
après l'ouverture de Vatican II. Il demeure
aujourd'hui beaucoup d'incertitude sur
"le droit" à évangéliser malgré les appels de Jean-Paul II et la thématique de
la Nouvelle Évangélisation. Un évêque
du Maghreb ne regrettait-il pas, il n'y a
pas si longtemps, que les congrégations
missionnaires aient pris leur retraite alors
que pour la première fois se dessinaient
des mouvements souterrains en faveur
du christianisme ? Par ailleurs, un climat
assez généralisé de syncrétisme, alimenté
par le comparatisme et une vision sociologique du fait religieux, contribue à ré
pandre le doute. Toutes les religions se
valent, ou même en négatif, aucune ne
le cède à l'autre en risques de fanatisme.
La menace fondamentaliste met en péril
l'équilibre mondial et la vague évangéliste
qui se déverse sur tous les continents ne
nous rassure guère plus que la vague islamiste…
Une incertitude théologique interne
au monde chrétien aggrave encore le
trouble. Fabrice Hadjadj, dans son intervention, l'a bien mise en évidence : "Saint
François Xavier partait convertir les infidèles pour les sauver de la damnation
et il semble bien que sa certitude était
travaillée par une interrogation à laquelle
il ne lui était guère possible de répondre.
À l’inverse les contre-doctrines qui se
sont opposées à un tel radicalisme ont
abouti à une démobilisation qui met en
cause la foi elle-même en unique sauveur.
Le temps semble venu d'un retour à une
certaine gravité de l'enjeu du salut qui
n'oublierait ni la miséricorde, ni l'ardente
obligation d'annoncer l'Évangile. Pour répondre à la question posée, il ne fallait
pas moins de cinq évêques auxquels se
joignirent Fabrice et moi-même comme
représentants du laïcat.
Je dois faire mention également de
ma participation à un magazine de KTO
pour le 45e anniversaire de Vatican II,
l'occasion de remettre mes souvenirs au
net, d'esquisser des analyses sans vouloir
trop s'engager sur des bilans. Bientôt vont
paraître les deux gros tomes des Carnets écrits par le Père de Lubac durant
le concile. Voilà qui va nous permettre
de revisiter Vatican II d'une façon tout à
fait éclairée. Il sera intéressant de faire
la comparaison avec le journal de Congar
sur le même sujet. ■
MUSIQUE
instruments
Guitare virtuose
par François-Xavier LACROUX
Malgré le travail d'Alexandre
Lagoya, la guitare a du mal à
s'affirmer comme instrument
virtuose. Et pourtant…
Les grands classiques
de la guitare rejoués
par Arnaud Dumond
– Integral Classic
010.601 – Nouveauté
D
isque fourre-tout au premier
abord, le choix de la diversité
d’Arnaud Dumond est réellement
bien pensé. Avec quelques complices,
en solo, duos ou quatuor, le guitariste,
dans une délicatesse extrême, et avec
une très belle sonorité, revisite quelques
classiques sans jamais tomber dans la
vulgarisation commerciale.
D’Albeniz à Tarrega, en passant par
le célèbre « Jeux Interdits », le parti
pris d’interprétation surprend et séduit
à chaque page, sans jamais détourner
l’esprit de ces chefs-d’œuvre. Les pièces
« grand public » sont rendues dans leur
attrait originel. Il eût été facile d’aborder
ces musiques à la « André Rieu ». Mais
Arnaud Dumond ne tombe jamais dans ce
travers. L’auditeur se laisse alors étonner
par les couleurs qui se peignent à travers
les cordes des interprètes. La technique
est parfaite, le bon goût aussi.
Pour autant, on regrettera de ne pas
entendre le soliste dans un répertoire
moins convenu, même si l’homogénéité
de la réalisation ne se dément jamais.
Ainsi seul le choix d’être redondant dans
un répertoire surjoué est critiquable.
Alors que le nombre d’œuvres enfermées
dans les bibliothèques est toujours aussi
considérable, pourquoi nous redonner à
l’envi ces pièces ? Mais ne gâchons pas
notre plaisir de posséder au moins en
un exemplaire ces pages célèbres… Et
découvrons alors que la composition
originale qui clôt le programme, celle de
l’interprète lui-même, est finalement la
pièce la plus intéressante du disque !
Giuseppe
Antonio
Brescianello
(1690 – 1758)
– Intégrale
des Partitas –
Alain Prevost,
guitare – M&A
Classique – JS214 – 2 CD – Nouveauté –
Distr. Integral
C
ompositeur à peu près totalement
inconnu de nos jours, Giuseppe
Antonio Brescianello est un de
ces nombreux musiciens Italiens à avoir
exercé en Allemagne durant la première
moitié du XVIIIe siècle. Au service de
la famille royale de Wurttemberg à
Stuttgart, il reçut rapidement le titre de
Kapellmeister, promotion unique pour un
Italien. Peu d’œuvres de lui ont pourtant
été retrouvées.
Les partitas présentées ici sont à
l’origine pour colachon (ou colascione),
instrument de la famille des luths, d’ori
gine toscane, à six rangs de corde.
Elles sont transposées pour guitare par
l’interprète du jour. Peut-être en perdentelles une certaine verdeur et par là une
dynamique propre à rendre ces œuvres
autrement plus passionnantes qu’elles ne
le sont à la guitare ?
Alain Prevost nous présente une in
terprétation originale et intéressante.
Il s’essaie avec énergie et dextérité à
relever ces pages. Pour autant, le jeu
reste relativement égal, voire plat. On
en vient à se demander si sa guitare
est forcément en accord avec ce type
d’œuvres. Quant à la prise de son, elle
met en exergue des résonances pas
toujours agréables, un manque de fondu
et de netteté. Cet enregistrement serait
alors, malgré la science et les qualités
reconnues de l'interprète, plus à mettre
sur le compte d’archives que de véritable
contribution artistique…
J.S. Bach & D. Scarlatti – Works for
guitar – Jan Zacek – Novalis 150 187-2 –
Distr. Integral
S
i Jan Zacek, guitariste virtuose
Tchèque, ne s’identifie pas du tout
au mouvement de musique baroque
et au désir d’authenticité manifesté par
celui-ci – jeu sur instruments d’époque ou
copies, phrasé… - il n’en reste pas moins
que son propos est de rendre vivantes
des pages magnifiques de deux grands
compositeurs qui
ne sont pas des
tinées à la gui
tare et de res
pecter l’esprit de
chacun
d’eux.
Certaines œuvres
ont nécessité des
arrangements, en particulier les suites
pour violoncelle seul, pour lesquelles il a
fallu parfois rajouter une ligne de basse,
sans dénaturer la partition.
Mais Bach lui-même ne se livrait-il
pas à ces transcriptions, manipulations
parfois choquantes pour des puristes,
mais qui parcourent toute l’histoire de
la musique ? Ainsi la suite en mi pour
luth ne fut-elle pas tirée d’une de ses
partitas pour violon seul ? Les pièces de
Scarlatti sont quant à elles ses fameuses
et virtuoses sonates pour clavecin.
Mais n’est pas Bach ou Scarlatti
qui veut et ajouter ou retirer des notes
à ces chefs-d’œuvre n’est pas chose
aisée. Pourtant, le travail de Zacek est
remarquable et la transcription d’une
rare pertinence. Il faut dire que la
sublime qualité d’interprétation met en
valeur cette approche. Un jeu coloré,
dynamique, jamais rébarbatif, d’une
précision évidente, redonne à ces pages
une nouvelle vie. Et rend la guitare plus
attrayante que jamais. L’authenticité
n’est-elle pas l’esprit plutôt que la
lettre ? n
Un jeu coloré, dynamique, jamais
rébarbatif, d'une précision évidente
)
45
expositions
musée du Louvre
L’art islamique,
un monde sup
Deux expositions placées sous le signe de
l’Orient et présentées au Louvre, rassemblent,
dans le hall Napoléon, des œuvres d’art de l’Iran
Safavide, tandis qu’un choix de chefs-d’œuvre
issus des collections de l’Aga Khan sont montrées
dans l’aile Richelieu.
L
a Perse Safavide connaît du XVI e au
XVIIIe siècle, une floraison artistique qui
marque toutes les disciplines, depuis
l’urbanisme jusqu’à la peinture en passant par les objets.
Les métaphores littéraires s’allient aux motifs
d’un art conceptuel qui se sert de symboles pour
exprimer la beauté du monde.
Les poèmes persans, souvent inédits,
éclairent l’environnement, des tapis posés au sol
aux carrés de céramique qui revêtent les murs.
Et les peintres de manuscrits démontrent
la continuité du passé en tant que
métaphore du présent.
Un univers arabe
Le monde persan
L’identité collective, en
Iran comme en Chine, est
un vécu qui transcende les
différences régionales et
les divisions politiques. La
littérature et l’art iraniens
se sont propagés dans
l’Empire ottoman et l’Inde
Moghole.
Le monde spirituel y est
une réalité supérieure. L’art ne
dépeint jamais le monde matériel : le ciel peut être de lapis, de
turquoise ou bien d’or selon la lumière ;
le visage est stylisé en forme de lune, les
yeux en amandes et la bouche comme un pois.
La littérature persane est le miroir de l’art,
avec des manuscrits, hélas dépecés, le plus
souvent par des Occidentaux ! Avec l’exemple
fun este de ces livres si souvent découpés,
alors qu’ils sont toujours ordonnés selon des
doubles pages ! Et pourtant les calligraphes n’illustrent jamais le texte qui produit des images
mentales.
La vaisselle de céramique ou de bronze
adopte des formes métaphoriques, le cercle
notamment pour signifier le ciel ; l’oiseau n’est
pas un quelconque volatile mais celui du "jardin
du Royaume des Anges". Les tapis de soie sont
souvent destinés aux grands sanctuaires.
Astrolabe
Espagne, probablement
Tolède, XIVe siècle
Alliage cuivreux gravé
et incrusté d'argent
L a conquête arabe érigea son jeune
empire sur les vestiges de l’Antiquité, puis des
Sassanides et s’est étendue ensuite jusqu’à l’Espagne et l’Atlantique d'un côté pour s’arrêter, de
l'autre, en Asie Centrale, aux marches de l’Empire chinois.
Pour la tradition Chiite traduite dans l’écriture, les calendriers et toutes les inscriptions sur bois sont liées au culte de la
relique. L’écrit est une architecture !
L’écriture coranique s’adapte
à l’objet, ainsi somptueusement
décoré ! Les lettres se croisent et s’entrecroisent. Puis
on remarque des échantillons de l’écriture profane,
puis cursive. Mais aussi
les sandales du prophète !
Car tout peut se déchaîner dans l’espace de prière,
quand l‘homme s’oriente
vers La Mecque.
On admire aussi une calligraphie profane, tel ce plat
d’Asie Centrale à décor épigraphique. En céramique, on apprécie les décors d’engobes ou les glaçures transparentes.
Après la période fatimide, avec les
"Basins", textiles égyptiens ou syriens, on
remarque les pièces de cuivre martelé au décor
gravé et incrusté d’argent. Dans une autre vitrine des étendards déploient des inscriptions poétiques.
Shâh Abû al-Ma‘alî
Signé par Maître Dûst musavvir
Inde, vers 1556
Gouache sur papier.
par Ariane Grenon
érieur
On admire les fragments d’un Coran manuscrit et son papier oriental orné d’encres colorées.
Sur une feuille de parchemin on emploie de l’or,
un grand luxe ! Ou encore cet exploit calligraphique miniaturisé : la copie intégrale d’un Coran
sur deux pages !
Une sourate de Syrie du XIIe siècle se lit sur
un bandeau de bois au décor sculpté. Tandis que
ces deux éléments de frises iraniennes à inscriptions coraniques, datent du XIVe siècle.
Une céramique siliceuse à décor monté et
lustré sur une glaçure opacifiée, affiche ces
rehauts de couleurs, saphir, turquoise et brun.
La collection de l’Aga Khan
Non loin de là, dans l'aile
Richelieu, les chefs-d’œuvre isla
miques de l’ample collection de
l’Aga Khan, préfigurent son futur
musée, prévu à Toronto.
Il doit être le phare de la culture
musulmane sur le continent américain avec jardins et plans d’eau
autour d’une cour intérieure.
Des éléments de sculptures présentent ici les marbres et les pierres
colorées de l’Égypte ; ou des marbres sculptés en Espagne avant l’an
mil, de motifs végétaux. Un chapiteau plissé en éventail incarne la
rupture, en quelques années, d’avec
le modelé hérité de l’antique !
De la figuration à la narration
À l’époque médiévale, une seule
figure suffit ! La calligraphie est
l’art par excellence ! Qui s’est développé aussi dans le domaine profane.
Le XVe siècle verra le développement de l’art du livre, jusqu’au XVIIe, avec toutes les
dimensions illustratives et narratives. On voit apparaître de grands prés fleuris où reposent les biches
du XVIe siècle. À remarquer cette délicate coupe
à l’oiseau ou la bouteille au décor à relief
(XIIe siècle) illustrée d’une scène de chasse qui
se déroule autour de la panse.
Le passage de la figuration à la trame s’observe sur le fameux manuscrit iranien, le Livre
de Rois (XVIe siècle) qui relate l’épopée de l’Iran
jusqu’à la conquête arabe. C’est le temps des
grandes découvertes, selon plusieurs cycles :
l’apprivoisement du feu, le travail du métal… On
observe des mouvements de bascule entre aventures romanesques
et considérations morales !
À côté de la gouache ou de
l’encre sur papier qui préludent à
l’enluminure, l’influence occidentale se fait sentir dans la peinture
à l’huile et les premiers effets de
perspective !
L’Inde et l’Iran islamiques
reçoivent à la fois l’héritage scientifique de la Grèce antique et des
modèles artistiques occidentaux :
tel ce personnage sur les berges
dans un paysage. On voit même
une "Crucifixion" ! Début de l’orientation, le premier "Astrolabe" vient
de l’Espagne chrétienne, bien qu’il
porte quelques instructions en
arabe. On voit aussi un traité de
pharmacie, transmission des Grecs !
Et jaillir, en suivant l’Occident, des
tulipes et des iris au XVIIe siècle.
L’influence de la Chine est capitale dans le domaine de la céramique et des textiles précieux : les
motifs décoratifs en témoignent.
L’Islam admire la blancheur de la
céramique ou les plats au bouquet
Plats supérieur et inférieur
chinois (Japon) au XVIIe siècle !
de reliure
Tout
l’art
devient métaphorique : en Europe
Iran, XVIe siècle
on
admire
un
"Bassin à vin", un manuscrit enluPeinture sur encollage de
miné
ou
tel
hanap,
avec couvercle… Pour figurer
carton, "laquée", vernis,
poussière d'or et de nacre. un Pavillon, on représente l’intérieur et l’exté-
La calligraphie
est l'art
islamique
par excellence
47
expositions
rieur de la maison. Un "Banquet royal" géant
tient une grande place !
L‘épopée Safaride est relatée par des
compositions, des portraits et des chefs
d’œuvre de bronze ou de céramique… Tel ce
bassin goudronné de céramique monochrome au
bleu puissant. Ou le jade vert translucide d’un
autre réceptacle.
La peinture se révèle souvent enchâssée en
scènes successives, comme de petites boîtes.
Les paysages
relèvent
parfois
d'une grande
liberté
Des plaques d’ivoire en étoiles sont fragmentées
avec des applications ou perforées d’un ajour
damasquiné. Les paysages relèvent parfois d’une
grande liberté, avec des espions perchés sur les
roches ou des poètes égarés dans la nuit de la
forêt…
Les compositions se font plus larges. On y
sent un nouveau sens de l’espace, les paysages
trouvent leur liberté et le personnage se fait
plus grand dans le monde des objets. C’est le
début de la métamorphose qui accompagne
une recherche d’expression : sur un plateau du
XVIIe siècle, de grands oiseaux blanc s’envolent
sur un céladon kaki. Les tapis de soie sont des
merveilles, tel cet "Arbre parlant", de 1529.
Un très rare reflet de la mosquée d’Ispahan
se dépose sur l’eau du fleuve ! Et marque cette
peinture d’une avancée occidentale !
Sans que cesse la pérennité des anciens
concepts, on aborde une céramique multicolore,
de nouveaux motifs s’imposent, tels en peinture,
les effets de gaze légère.
La tentation de l’Occident s’affiche au XVIIe
siècle. De nouveaux concepts stylistiques
apportent des bouleversements. De très grandes
enluminures affichent un nouveau réalisme. Le
dessin s’affirme désormais sur une feuille isolée,
avec une recherche d’expression. On voit par
exemple, un iris se dresser seul sur un fond abstrait ou un petit éléphanteau figurer au centre
d’un tableau. La diffusion de l’art safavide se
développera bien au-delà de l’Iran, vers l’Asie
Centrale jusqu’à Samarkand et l’Hindoustan.
Voici deux expositions admirables, par la
somptuosité des pièces et la rareté avec laquelle
on les voit présentées. Une plongée dans l’univers raffiné et précieux de ces civilisations lointaines. Façon de nous dire adieu ? Un dernier
portrait à l’huile fort classique – à l’occidentale !
– peint en 1607 par un Asiatique, est tout à fait
conforme à la peinture hollandaise… ■
"Le chant du monde, l’art de l’Iran safavide"
(1501–1736), et "Chefs d’œuvres islamiques
de l’Aga Khan Museum" au musée du Louvre
Richelieu, jusqu’au 7 janvier 2008. Rens. tél.
01.40.20.53.17, www.louvre.fr
"Purs décors ? Chefs-d’œuvre de l’Islam aux
Arts décoratifs" au musée des Arts Décoratifs
de Paris", 107, rue de Rivoli, 75001 Paris, tél. :
01.44.55.57.50, jusqu’au 13 janvier 2008.
Panneau évoquant un mihrab
Syrie, Damas, vers 1575-1580
Pâte argilo-siliceuse,
couleurs sous glaçure
transparente incolore.
48 FRANCECatholique n°3099
28 décembre 2007
CINEMA
Actrices
gone baby gone
Marcelline est une actrice proche de la
quarantaine, célibataire et sans enfant. Son
désir d'avoir un bébé se fait de plus en plus
pressant. Le sentiment de voir le temps qui
passe sans qu'elle semble pouvoir maîtriser le
cours de sa vie l'effraie...
 À l'instar de "Il est plus facile pour un
chameau...", le premier long métrage de Valéria
Bruni-Tedeschi, son nouvel opus a toujours des
résonances autobiographiques que la
réalisatrice explore sans complaisance, avec un
brin d'humour et d'amertume. Son héroïne est
actrice et semble avoir davantage d'emprise sur
ses rôles que sur sa propre existence. Parfois
maladroite, alourdie de quelques scènes inutiles,
cette comédie douce-amère teintée de fantaisie
n'en est pas moins très touchante.
 L'héroïne en mal d'enfant implore de
façon émouvante la Vierge. Difficile de rester
insensible à sa fragilité. Les relations
amoureuses dans ce film se déclinent parfois
sur un mode cynique ou peu reluisant.
M.-L. R.
Comédie dramatique
française (2006) de
Valeria-Bruni Tedeschi,
avec Valeria BruniTedschi (Marcelline),
Noémi Lvovsky
(Nathalie), Mathieu
Amalric (Denis), Louis
Garrel (1h47). (Grands
adolescents). Sortie le
26 décembre 2007.
Je suis une légende
À la suite d'une terrible pandémie, un homme
se retrouve seul à New York...
 Cette adaptation du roman de
Richard Matheson est mise en scène avec
efficacité. Les séquences dans les rues
désertées de New York sont très réussies, alors
que celles avec les mutants sont plus
convenues. Will Smith est excellent.
 Notre héros est un homme courageux
prêt à se sacrifier. Des scènes éprouvantes.
M.-L. R.
Film de science-fiction
américain (2007) de
Francis Lawrence avec
Will Smith (Robert
Neville), Alice Braga
(Anna), Charlie Tahan
(Ethan), Salli Richardson
(Zoé) (1h40). (Grands
adolescents) Sortie le 19
décembre 2007.
Un polar métaphysique
par Marie-Christine RENAUD d’André
Ben Affleck, qui ne s'est pas
toujours montré inspiré en tant
qu'acteur dans le choix de ses rôles,
réussit avec brio son passage derrière
la cam éra. Il signe une œuvre
parfaitement maîtrisée, subtilement
agencée, à la fois intense et
émouvante. Les décors de Boston sont
habilement exploités. Casey Affleck
parvient par la simple force de son
regard à transcrire les dilemmes qui
habitent son personnage.

Face au pouvoir du mal, les
personnages sont confrontés à
des choix qui auront un impact
sur toute leur existence.
P
our son premier long métrage en
tant que réalisateur, l'acteur et
scénariste Ben Affleck a choisi
d'adapter un polar de Dennis Lehane.
En 2003, un autre roman de l'écrivain,
"Mystic river" avait magistralement
été adapté au cinéma par Clint East
wood. L'œuvre de Dennis Lehanne se
caractérise par une certaine noirceur,
mais surtout par les nombreuses ques
tions morales qu'elle soulève.
Dans un quartier pauvre de la ban
lieue de Boston, une fillette de 4 ans,
Amanda, a disparu. La police se mobi
lise, mais trois jours après, l'enfant n'a
toujours pas été retrouvée. Béatrice, la
tante d'Amanda, sollicite alors l'aide
de deux jeunes dét ectives privés,
Patrick Kenzie et Angie Gennaro, qui
vivent dans ce quartier et le connaissent
bien. Mais c'est la première fois de
leurs carrières qu’ils sont confrontés à
une affaire aussi sombre.
(
La distribution comporte
quelques acteurs
chevronnés comme
Morgan Freeman
  Le récit nous dépeint un
mond e très dur (violence, trafic de
drogue, pédophilie…). La foi imprègne
les questions morales que se pose le
héros. "Nous sommes comme des
brebis au milieu des loups. Il nous faut
avoir la prudence du serpent et
l'innocence d'une colombe" (Mathieu,
10 ; 16) confiera un prêtre à Patrick. ■
Gone baby gone. Drame américain (2007) de Ben Affleck,
avec Casey Affleck (Patrick Kenzie), Michelle Monaghan
(Angie Gennaro), Morgan Freeman (Jack Doyle), Ed Harris
(Remy Bressant), John Ashton (Nick Poole), Amy Ryan
(Hélène McCready), Amy Madigan (Béa McCready) (1h55).
(Grands adolescents). Sortie le 26 décembre 2007.
La Fête du feu
Une jeune Iranienne sur le point de se marier est engagée
par un jeune couple en pleine crise conjugale...
 Le cinéaste iranien Asghar Farhadi nous plonge
avec brio dans une atmosphère oppressante, captant avec
beaucoup de justesse les sentiments des personnages, le
malaise qui les habite, la tension qui les traverse.
 Le cinéaste met en scène un drame conjugal autour du thème du soupçon et de la
trahison. Le parcours de la jeune héroïne constitue un contrepoint plus lumineux à cette tension,
même si elle perd une partie de son innocence.
Marie-Lorraine Roussel
Drame iranien (2006) de Asghar Farhadi, avec Hedieh Tehrani (Modjeh), Taraneh Alidousti (Rouhi), Hamid Farokh-Nejad (Morteza), Pantea Bahram
(Simin), Matin Heydarnia (Amir Ali), Houman Seyedi (Abdolreza), Hassan Tasïri (l'ex-mari de Simin), Sahar Dolatshahi (la sœur de Mojdeh) (1h44).
(Grands adolescents). Sortie le 19 décembre 2007.
49
theatre
"Yæl Tautavel ou l’enfance de l’art"
Vérité
et sobriété
par Pierre François
Le metteur en scène de
"Yæl Tautavel" prétend être
arrivé à l’âge où l'on enlève des
éléments plutôt que d’en rajouter.
Le résultat est d’une sobriété qui
livre l’essentiel, même si le début
du spectacle déroute un peu.
"Y
Tautavel"(1) est une pièce étrange
dans sa forme et très visuelle. Les
enfants présents dans la salle sont
attentifs et réagissent régulièrement
aux saillies des comédiens, dont trois
évoquent les sentiments de la pré-adolescence.
Sentiment d’être abandonné par son frère dès
lors qu’il devient amoureux et prise de distance
par rapport à tout ce qui concerne la vie sentimentale d’une part, impression de tout savoir
de l’art dès lors qu’un adulte a initié à quelques rudiments d’autre part, tels sont les deux
axes principaux de cette pièce. Dans les deux
domaines, la progression de la situation est bien
amenée. La représentation enfantine du monde
est tout à fait fidèle. Certes, on peut regretter
quelques incorrections de vocabulaire ou jeux de
mots faciles, mais à condition d’admettre dans
le même élan que ce sont effectivement ceux
employés à cet âge, notamment pour dissimuler
son malaise par rapport au corps. Qu’on en juge :
"– Je veux vivre ma vie. – Moi aussi, je veux vivre
D.R.
æl
Cette pièce
a le mérite
de présenter
la vie sous
un jour positif
En accueil et en tournée
Tandis que "Yæl Tautavel" sillonne(1) la France et la Suisse (cinquante dates
jusqu’en mai prochain à Gap, Pantin, Noisy-le-sec, Clamart, Corbeil, Villefontaine,
Décine, Briançon, Grenoble, Genève, Albertville, St Raphæl, Martigues, Alès,
Villeneuve Les Maguelone, Perpignan, Nancy, Homécourt, Auxerre, Grasse, Vire,
Aubusson, Chalon-sur-Saône, La Rochelle, Foix et Mulhouse), le Théâtre Nouvelle
Génération(2) accueille dans le cadre du festival "Re-génération" des troupes venues
de tous les horizons, du 7 au 13 janvier. ■
(1) http://www.tng-lyon.fr/ donne les dates de tournée sur sa page "création, production et
tournées", rubrique "les tournées".
(2) Théâtre Nouvelle Génération (centre dramatique national de Lyon), 23 rue de Bourgogne,
CP 518, 69257 Lyon Cedex 09, réservations au 04.72.53.15.15.
ta vie.", "… de singe en fils", "– Y’a un
animaux en particulier qui te plairait
[de voir peint] ? – Un chien. – Quelle
marque ? – Labrador. – C’est jaune ou
bleu ?", "- Qu’est-ce que vous faites ?
– On s’aime. – C’est dégueulasse." Et
les enfants du public de rire abondamment tant ces répliques évoquent
des réalités qu’ils vivent.
Cela est évoqué dans une mise en
scène tellement épurée que durant
les cinq premières minutes on se
demande où on va. Puis tout se met
en place, on comprend que le texte,
certes important, ne l’est pas plus que
les éclairages au scalpel qui sculptent
et les personnages et les ambiances.
Ils créent aussi une respiration entre
les mondes de la blancheur et de la couleur, de
l’idée et de la vie.
Un seul personnage est un peu décalé par
rapport aux autres, celui du facteur dont le jeu
est caricatural alors que les autres sont en justesse. Pourquoi ? Mystère.
Néanmoins, il reste que cette pièce est très
juste, très épurée et qu’elle permet effectivement
une double lecture selon que l’on est enfant (on
s’identifie aux trois héros) ou adulte (on porte
un regard plus distancié sur l’existence et ses
leçons). Elle a également le mérite de présenter la vie sous un jour positif, ce qui dans une
période de pessimisme généralisé n’est pas un
mince avantage.
Enfin, pour ceux qui ne seraient pas sur le
chemin de la tournée (voir encadré), il existe un
Dvd. Il est à noter que ce médium est conçu non
pas comme la reproduction de ce qui s’est passé
sur scène mais comme une nouvelle création,
à travers des choix de cadrages et de prises de
vue spécifiques. Peut-être est-ce à cause de cela
que nombreux sont les spectateurs qui désirent
l’acquérir ? n
(1) "Yæl Tautavel ou l’enfance de l’art",
de Stéphane Jaubertie. Avec Antoine de la
Roche, Angélique Heller, Cédric Marchal,
Corinne Méric, Jacques Pabst, Alain-Serge
Porta. Mise en scène et conception visuelle
de Nino d’Introna.
TÉLÉVISION
Le seigneur des anneaux
«Le retour du roi»
Master and Commander
par Marie-Christine RENAUD d’André
Gondor, dernière citadelle du royaume des
Hommes, a été sévèrement attaquée par les
armées de Sauron. Seul un roi pourrait
encore sauver les Hommes, mais Aragorn,
hésite encore, ne sachant quel parti adopter.
 On demeure sans voix devant la
beauté des paysages, le souffle épique qui
traverse le film et l'extraordinaire réalisme
des batailles. Dans cet ultime épisode, sans
doute le plus réussi des trois, parce que le
plus émouvant, l'éternelle lutte entre les forces du bien et celles du mal est une métaphore de celle qui se déroule au cœur de
chacun d'entre nous.
 Peter Jackson a parfaitement
réussi à donner forme à l'œuvre magnifique de Tolkien, exaltant l'amour, l'amitié,
la fidélité, le courage, etc.
Fantastique américain (2003) de Peter Jackson, avec Elijah Wood
(Frodom), Ian McKellen (Gandalf), Liv Tyler (Arwen), Viggo
Mortensen (Aragorn), Sean Astin, Cate Blanchett (3h20). Diffusion le
dimanche 30 décembre, sur TF1, à 20h50.
Le dernier trappeur
Dans les immenses espaces sauvages du
Grand Nord canadien, Norman Winther est
un trappeur à l'ancienne qui refuse les facilités du monde moderne. Malgré les dures
conditions de sa vie (souvent par - 40°), il
continue à respecter cette nature somptueuse qu'il aime tant.
 Quel film magnifique ! Nicolas
Vanier, écrivain et explorateur, rend un bel
hommage à ces hommes rudes que sont
les trappeurs. Suivant la vie quotidienne de
Norman Winther (un nom prédestiné !) au
fil des saisons, il nous offre un bel échantillon d'images, toutes plus belles les unes
que les autres, soulignées par une musique en situation. Cet hymne à la splendeur
de la Création est un vibrant appel à la
préservation de la nature.
Documentaire (2004) de Nicolas Vanier, avec Norman Winther, May
Loo, Alex Van Bibber (1h37). Diffusion le vendredi 4 janvier, sur
France 2, à 17h15.
Un film d'aventures spectaculaire
et lyrique, en même temps
qu'un bel affrontement d'idées.
L
es progrès technologiques permettent toutes les audaces en
matière de mise en scène. Mais, le
plus souvent, les effets spéciaux se suf
fisent à eux-mêmes au lieu d'être au service d'un bon scénario. Avec un cinéaste
aussi talentueux que Peter Weir, on est
assuré de voir les moyens techniques mis
au service d'une belle histoire d'hommes.
En 1805, le «Prestige», qui navigue au
large du Brésil, reçoit l'ordre de pour
suivre un navire corsaire français. Mais le
capitaine Jack Aubrey, qui a servi sous les
ordres de l'amiral Nelson, se fait sur
prendre dans la brume par les Français, et
son navire subit de graves dommages.
Vexé, le capitaine engage alors un
combat inégal contre le navire français,
plus rapide et plus maniable que le sien.
 Cette libre adaptation de plusieurs romans de Patrick O'Brian offre
une belle matière romanesque. Outre des
scènes spectaculaires (celles de la tempête, de l'abordage, etc.), cette œuvre
magnifique est un fascinant docu
mentaire sur la vie quotidienne à bord
d'un navire de guerre anglais, en même
temps qu'un bel affrontement d'idées.
Les personnages sont bien dessinés, chacun des deux héros campant un type
(
Un magnifique voyage,
en compagnie de
deux amis musiciens
bien défini (le premier représentant un
monde qui disparaît, le second celui qui
va le remplacer), et l'interprétation,
dominée par le subtil et charismatique
Russell Crowe, est sensationnelle.
 Ce film magnifique est visible en
famille, car les violences sont limitées.
Quant aux discussions sur l’art du commandement, elles sont remarquables. ■
Master and commander «De l’autre côté du
monde». Aventures américaines (2003) de Peter Weir, avec
Russell Crowe (le capitaine Jack Aubrey), Paul Bettany (le docteur Stephen Maturin), Billy Boyd (Barrett Bonden), James
d'Arcy (le lieutenant Pullings), Lee Ingleby, George Innes
(2h14). Diffusion le mardi 1er janvier, sur France 3, à 20h50.
Versailles, le rêve d’un roi
Le château de Versailles est l’un des plus somptueux
châteaux du monde. Symbole de la puissance du roi Soleil,
il continue de fasciner les visiteurs. Pour rendre compte
de sa beauté, les auteurs de ce beau documentaire-fiction
ont eu l’heureuse idée de raconter l’histoire de sa
construction, tout en racontant la vie de Louis XIV.
 En s’attachant aux pas du monarque
(parfaitement interprété par Samuel Theis, qui possède le panache et la grandeur nécessaires),
Thierry Binisti retrace l’évolution de ce gigantesque chantier, en montrant, en même temps,
l’évolution de la politique du roi. Le téléspectateur est entraîné à travers les salles du palais, en
particulier la galerie des Glaces, filmée dans toute sa splendeur, peu de temps après la fin de sa
rénovation, à travers les jardins, dessinés par Le Nôtre, avec ses magnifiques jeux d’eau, etc. C’est
aussi somptueux que passionnant, même s’il manque à ce bel album d’images cette petite flamme,
cette émotion, qui sont la marque des grandes œuvres. Quant aux images, elles ne sont pas
toujours très discrètes, ce qui est dommage pour un documentaire destiné au plus grand nombre.
Documentaire-fiction français (2007) de Thierry Binisti, avec Samuel Theis (Louis XIV), Jérôme Pouly - de la Comédie-Française-(Colbert), Caroline
Bourg (Madame de Montespan), Florence Huige, Laura Weissbecker, Antoine Coesens) (1h30). Diffusion le jeudi 3 janvier, sur France 2, à 20h50.
51
television
Dimanche 30 décembre
Lundi 31 décembre
Mardi 1er janvier
TF1
TF1
TF1
TF1
20.50 Le grand quizz.
20.50 Le seigneur des anneaux
«Le retour du roi» J. Fantastique
20.50 Les enfants du 31.
20.50 Le top 50 du rire.
DR
Divertissement présenté par JeanLuc Reichmann, avec Muriel
Robin, Michel Blanc, Jean-Marie
Bigard, Kad et Olivier, Élie Kakou,
M. Bean, Florence Foresti, etc.
22.55 Ushuaïa, extrême nature.
Magazine de Nicolas Hulot.
France 2
20.50 N’oubliez pas les paroles.
Divertissement présenté par
Nagui, avec Thierry Lhermitte,
Shirley et Dino, Philippe
Candeloro, Nelson Monfort, Claire
Keim, Guy Forget, etc.
23.10 Highlander 1 A. Fantas
tique (1985) de Russel Mulcahy,
avec Christophe Lambert, Sean
Connery, Roxanne Hart (1h48) 2.
 Spectaculaire, mais il y a
beaucoup de violences et des
images suggestives.
France 3
20.50 Master and commander
«De l’autre côté du monde» J.
Aventures (2003) de Peter Weir,
avec Russell Crowe, Paul Bettany,
Billy Boyd, Lee Ingleby (2h14) 2.
(Voir notre analyse page 35)
23.35 Concert du nouvel an dirigé par Herbert Karajan. Concert
avec l’Orchestre Philharmonique
de Vienne.
Arte
20.45 Les racines du ciel GA.
Aventures (1958) de John Huston,
avec Errol Flynn, Juliette Gréco
(2h11).  Magnifique.
22.50 La forêt interdite J.
Aventures (1958) de Nicholas Ray,
avec Christopher Plummer (1h33).
 Un beau film d’aventures.
M6
20.50 Magiciens «Leurs plus
grands secrets». Divertissement
avec Shirley et Dino et Ève Angéli.
22.45 T’empêches tout le
monde de dormir «Les meilleurs
moments». Magazine présenté par
Marc-Olivier Fogiel.
Canal +
DR
Benjamin Castaldi, avec Florence
(2003) de Peter Jackson, avec
Arthur, Virginie de Clausade et
Foresti, Liane Foly, Pascal Obispo,
Elijah Wood, Sean Astin (3h20) 2.
Sandrine Quétier, avec Claire
Lorie, Pierre Palmade, Dany
Chazal, Carole Rousseau, Flavie
Brillant, Dave, Laurent Baffie, etc.
Flament, Anne-Sophie Lapix,
France 2
23.10 New York, unité spéciale.
Cécile de Ménibus, Victoria
Série avec Chris Meloni 3.
Silvstedt, Jean-Pierre
00.50 New York, police judi- Émissions religieuses :
Foucault, Jean-Luc
08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud- Reichmann, etc.
ciaire. Série avec Jesse L
dhistes», «Islam», «À Bible ouverte», «Source de
Martin 3.
vie», «Présence protestante» - 10h30 Le jour du France 2
France 2
20.50 Le plus grand cabaret
Seigneur «Livres en fête» - 11h00 Messe, en
20.50 Les stars de l’année
du monde sur son 31.
direct de la collégiale Saint-Jean-Baptiste, à
2007. Divertissement présen- Retournac (43).
té par Virginie Guilhaume,
Patrick Sébastien, avec
Olivier Minne et Henri-Jean
20.50 Marche à l’ombre A.
Mathilda May, Pascal Legitimus,
Servat, avec Céline Dion, Johnny
Comédie (1984) de et avec Michel
Nelson Monfort, Isabelle
Hallyday, Michel Delpech, David
Blanc, et avec Gérard Lanvin,
Mergault, Pierre Perret, Nâdiya,
Guetta, Chris Willis, Christophe
Sophie Duez (1h22).  Une
Michèle Laroque, Nicolas Can
Willem, Koxie, Amel Bent, Vitaa,
comédie très réussie, mais des
teloup, Eugène Saccomano, etc.
Patrick Fiori, Roch Voisine,
images sensuelles.
01.15 Le chanteur de Mexico.
Christine Ricol, Lorie, etc.
22.45 Le carton GA. Comédie
Opérette de Francis Lopez, avec
23.10 On n’est pas couché «Best
(2004) de Charles Nemes, avec
l’Orchestre National d’Île-deof». Magazine présenté par
Vincent Desagnat (1h26).  Un
France, sous la direction de Fayçal
Laurent Ruquier.
comique facile et vulgaire.
Karoui, et avec Mathieu Abelli,
Rossy De Palma, Clotilde Courau.
France 3
France 3
France 3
20.50 Divine Émilie A/Ø. Téléfilm
20.50 La grande illusion.
avec Léa Drucker, Thierry Frémont,
Aurore Clément.  Un
Valérie Benaïm, avec Jérôme
téléfilm réussi sur Mme du
Rothen, Jérôme Alonzo, Rémy
Châtelet, l'amie de Voltaire, des
Martin, Gérard Darmon, Catherine
dialogues brillants et une remarMatausch, Massimo Gargia, Emma
quable interprétation. Mais les
de Caunes, Faudel, Anne
images ne sont guère discrètes.
Roumanoff, Danièle Évenou, etc.
23.05 Jean-Marie Rivière, de
23.20 On purge bébé J. Théâtre
20.50 E.T. l’extraterrestre J.
l’Alcazar au Paradis Latin.
de Georges Feydeau, avec Michel
Fantastique (1982) de Steven
Documentaire.
Galabru (1h03).  Gros, mais
Spielberg, avec Henry Thomas,
très amusant.
Dee Wallace, Peter Coyote, Drew
Arte
00.40 Feu la mère de Madame.
Barrymore (1h55).  Superbe
20.40 L’aventure humaine «La
Théâtre de G. Feydeau, avec Jeanet émouvant.
Cité interdite de Pékin» J. 
Paul Roussillon, Jacques Charon.
23.15 Showgirls Ø. Comédie draTrès intéressant et superbe.
01.05 Anna Karenine GA. Drame
matique (1995) de P. Verhoeven,
22.30 360° - Géo «Les chasseurs
en NB (1948) de Julien Duvivier,
avec Elizabeth Berkley (2h05) 3.
de serpents du Cambodge».
d’après Tolstoï, avec Vivien Leigh,
 Brillant, mais exhibiMusica
Ralph Richardson (2h08). 
tionniste, érotique et violent.
23.25 Bodytalk. Documentaire.
Beau, mais très classique.
Arte
M6
Arte
La folie du jeu
20.50 Nick Cutter «Les portes du
Jules Verne et l’esprit d’aventure
20.50 Lady Chance A. Comédie
temps». Série avec Douglas
20.50 Vingt mille lieues sous les
dramatique (2002) de W. Kramer,
Henshall, James Murray 2.
mers J. Aventures (1954) de R.
avec William H. Macy (1h37).
23.20 Night Stalker : Le guetFleischer, avec Kirk Douglas,
 Un film noir réussi, mais
teur. Série avec Stuart Towsend
James Mason (2h06).  Une
des violences et de la sensualité.
3.
des meilleures adaptations.
22.30 Comment gagner des milCanal +
22.55 Mon Jules Verne J. 
lions. Documentaire.
Un superbe documentaire.
23.25 Réveillon à Caracas.
23.50 Le tour du monde en vingt
Concert.
jours. Documentaire.
M6
M6
20.50 Stuart Little 3 «L’appel de la
20.50 Zone interdite «Dans le
forêt». Téléfilm d’animation (1h12).
secret des plus beaux palaces».
Canal +
22.50 Enquête exclusive «Jet-set,
20.50 The holiday GA. Comédie
20.50
Prête-moi ta main GA.
corruption et argent sale : La face
(2006) de Nancy Meyers, avec
Comédie (2006) de Éric Lartigau,
cachée de Marbella». Magazine.
Cameron Diaz, Kate Winslet, Jude
avec Alain Chabat, Charlotte
Canal +
Law (2h10).  Une comédie
Gainsbourg (1h26). 
romantique élégante.
21.00 L’année du zapping.
Amusant, mais parfois vulgaire.
Divertissement.
KTO
KTO
KTO
20.50 VIP «Christian Bobin».
20.50 Récital Cecilia Bartoli
21.45 J.-S. Bach «Oratorio de
20.50 La foi prise au mot «Thérèse
22.10 KTO magazine «Taizé, une
Noël».
de Lisieux, docteur de l’Église».
communauté dans le vent».
23.15 KTO magazine «Groupes de
22.15 Le chant perdu de
23.00 Vigiles de la Mère de Dieu,
rock chrétien : La crise ?».
Grégoire.
en direct de Saint-Gervais à Paris.
DR
Samedi 29 décembre
20.50 L’âge de glace 2 T. Film
d’animation (2006) de Carlos
Saldanha, avec les voix de Gérard
Lanvin, Élie Semoun, Vincent
Cassel (1h26). (Voir ci-contre)
KTO
10.00 Messe, à l’occasion de la
journée mondiale de la paix, en
direct de Rome.
20.50 Patrick Gabarrou, le pèlerin des cimes.
21.45 Un jour, une foi «Églises du
monde».
television
Mercredi 2 janvier
Jeudi 3 janvier
Vendredi 4 janvier
TF1
TF1
TF1
20.50 Combien ça coûte ? «Les
20.50 Une femme d’honneur «Un
20.50 Star Academy.
(3/3) «Les livres de la connais
sance» J. Téléfilm avec Julie Gayet,
Thierry Neuvic, Julie de Bona, Paul
Blaise, Manon Gaurin. 
Prenant et bien fait, mais la fin
déçoit.
22.20 Supernova. Téléfilm avec
Luke Perry, Tia Carrere (2h46) 2.
01.15 Pinocchio et Gepetto J.
Comédie (2000) de Michael
Anderson, avec Martin Landau,
Udo Kier (1h25).  Très réussi.
Canal +
20.50 Le grand appartement A.
Comédie (2006) de Pascal Thomas,
avec Laetitia Casta, Mathieu
Amalric, Pierre Arditi (1h43).
 Amusant, mais assez
démagogique. Une scène très suggestive.
KTO
20.50 La saga de la chanson
française «Gilbert Bécaud».
21.50 Un jour, une foi «La famille
en questions».
20.40 Schackleton, aventurier
de l’Antarctique J. Téléfilm avec
Kenneth Branagh, Lorcan Cranitch,
Mark McGann (3h20).  Très
bien fait, mais un peu long.
M6
20.50 Iznogoud T. Comédie
(2004) de Patrick Braoudé, avec
Michael Youn, Jacques Villeret
(1h34).  Amusant.
22.30 La beuze A. Comédie
(2002) de François Desagnat et
Thomas Sorriaux, avec Michaël
Youn (1h28).  Nul et vulgaire.
Canal +
20.50 24 heures chrono :
«18h00-19h00», «19h00-20h00».
Thriller avec Kiefer Sutherland 3.
KTO
20.50 Sous les mots, la terre
«L’école biblique et archéologique
française de Jérusalem».
21.45 Un jour, une foi «Art et
culture».
du Rassemblement de la Communauté de Taizé, en direct de Genève.
19h30 Grand Témoin "Jean Vanier,
fondateur de la Communauté de
l'Arche"
23h Il était une foi "Le sens des
symboles de Noël", avec le Père B.
Marliangeas (dominicain, spécialiste
de liturgie)
Dimanche 30 décembre
17h Dialogue "Représenter Dieu
DR
dans l'art", avec Michel Feuillet
17.15 Le dernier trappeur T.
Documentaire (2004) de Nicolas
Vanier, avec Norman Winther
(1h37). (Voir notre analyse page
35)
20.50 PJ «Monstres» GA. Téléfilm
avec Emmanuelle Bach (0h53) 2.
 Moyen et ambigu sur l’avortement.
21.50 Avocats et associés
«Guacamole» GA. Téléfilm de
Bruno Garcia, avec Frédéric Gorny
(0h50).  Raté et ridicule.
22.45 Musiques au cœur cinq
étoiles. Magazine présenté par
Ève Ruggiéri.
France 3
20.50 Faut pas rêver «Sahara :
Sur la route des caravanes».
Magazine présenté par Laurent
Bignolas.
23.20 Passionnément Maillan.
Documentaire.
Arte
20.40 Les gammes de la vie
A/Ø. Téléfilm avec Kostja
Ullmann, Hinnnerk Schönemann,
Katja Weinzenböck (1h28).
 Une belle histoire d’amitié, mais des images peu discrètes.
DR
20.50 La Légende des trois clefs
Radios
Samedi 29 décembre
16h Magazine spécial, à l'occasion
Divertissement présenté par Nikos
Aliagas.
23.15 Sans aucun doute.
Divertissement présenté par Julien
Courbet.
France 2
homme peut en cacher un autre»
GA. Téléfilm avec Véronique
Genest, Mouss Diouf, Alexis
Desseaux.  Un épisode prenant, mais un peu outrancier.
22.35 La méthode Cauet «Les 20
fauteuils stars !». Divertissement
présenté par Cauet.
France 2
20.50 Versailles, le rêve d’un roi
GA. Documentaire-fiction de
Thierry Binisti, avec Samuel Theis,
Jérôme Pouly, Caroline Bourg,
Florence Huige, Laura Weiss
becker, Antoine Coesens (1h30).
22.30 Égypte «Sur les traces de
Ramsès II» J. Documentairefiction avec Matthew Kelly, Linsey
Baxter (1h15).  Les
contrées visitées sont magnifiques, mais la reconstitution de la
vie de Belzoni (et de celle de
Ramsès II) manque d'ampleur,
avec un doublage médiocre.
France 3
20.50 De nouvelles vies A.
Téléfilm avec Isabelle Candelier,
Jean-Yves Berteloot, Julie Dray,
Hélène Vincent, Marc Citti. 
Émouvant et bien fait, mais une
scène peu discrète.
22.55 Le retour de l’inspecteur
Harry A. Policier (1983) de et
avec Clint Eastwood, et avec
Sondra Locke (1h52) 3. 
Un excellent policier, mené tambour battant, mais très violent.
Arte
DR
10 chiffres de l’année». Magazine
présenté par Jean-Pierre Pernaut.
22.40 Les experts. Série avec
Marg Helgenberger 3.
France 2
20.50 Je hais les parents GA.
Téléfilm avec Stéphane Freiss,
Carole Richert, Daniel Prévost
(1h25).  Lourd et teinté de
sensualité.
22.25 Patrick Sébastien au
Casino de Paris. Divertissement.
00.25 Candide. Opérette de
Leonard Bernstein, avec l’Ensemble orchestral de Paris, William
Burden, Anna Christy, Lambert
Wilson (2h49).
France 3
20.50 15e festival international
du Cirque de Massy.
Vincent Perrot.
23.10 Rue des Figuiers GA.
Téléfilm avec Marthe Villalonga,
Fellag (1h21).  Pittoresque,
mais bien long.
Arte
20.40 Mission Antarctique J.
(2h).  Superbe, mais un peu
trop didactique.
22.45 Le dessous des cartes «Le
dessous des glaces de l’Antarctique». Magazine.
22.55 Les origines secrètes de
l’aventure spatiale européenne.
Documentaire.
M6
RCF
Le secret de Léonard de Vinci
22.10 Le code Léonard.
Documentaire.
23.50 La Joconde de par le
monde J.  Intéressant.
00.50 La Lucarne «Vagues de souvenirs». Documentaire.
M6
20.50 N.C.I.S. enquêtes spé
ciales : «Des cadavres dans le
placard», «La rançon», «Pour le
meilleur et pour le pire». Série
avec Mark Harmon 2.
23.20 Sex and the city. Série
avec Sarah Jessica Parker 2.
Canal +
20.50 Toi et moi… et Duprée
GA. Comédie (2005) de Anthony
et Joe Russo, avec Owen Wilson,
Kate Hudson, Matt Dillon (1h49).
 Loufoque et raté.
KTO
20.50 KTO magazine
«Bienheureuses clarisses».
21.45 Un jour, une foi «La vie des
diocèses».
(professeur à l'université Lyon III)
19h30 Visages "Le Cardinal
Etchegaray, une vie au service et à
l'écoute du monde"
Lundi 31 décembre
10h A votre service "Tout savoir
sur le champagne".
14h30 Halte spirituelle "Trouver la
paix", avec Bernadette Maréchal,
(religieuse franciscaine). (1/5) [tous les
jours de la semaine à 14h30 ou 20h45]
21h Veillée de fin d'année, en direct
du Rassemblement de Taizé, à
Genève, animée par Mathieu Mercier
Mardi 1er janvier
10h A votre service "2500 trucs
pratiques pour vous faciliter la vie en
2008", avec I. Peyret ("Dictionnaire
des trucs" Editions du Dauphin)
Mercredi 2 janvier
13h30 Témoin aujourd’hui "Le
migrant est signe de Dieu pour moi
et pour l'Église - Rencontre avec
Sœur Agnès, de l'Institut SaintJoseph en Ardèche"
Vendredi 4 janvier
13h30 Il était une foi "Le sens des
couleurs dans la liturgie", avec S.
Kerrien (ancien directeur adjoint du
Centre national de Pastorale liturgique)
France Culture
Dimanche 5 mars
10h Messe, depuis l'église Notre-
Dame du Rosaire, 194 rue Ray
mond Losserand, 75014 Paris,
commentée par Frère Eric Macé
Prédicateur : Père Boet
Marie Bizien
sur Canal +
Mardi 1er, à 20h50
L’âge de glace 2 T
Le réchauffement de la planète risque de provoquer la fonte d'un
barrage de glace et, corollairement,
l'engloutissement de la vallée où
vivent Manny, Sid et Diego.
 Le premier volet de «L'âge de
glace», qui ne manquait pas d'originalité, avait connu un très grand
succès. Cette suite reste dans la
même lignée, tout en étant plus
riche visuellement et plus poussée
techniquement.
 C’est charmant et sympathique, même si les monstres marins
peuvent effrayer les plus jeunes.
T : Tout public
Repères
J : Adolescents
GA: Grands adolescents
A : Adultes
Ø : Œuvre (ou scène) nocive
: Elément positif
: Elément négatif
53
BLOC-NOTES
Paris
✔ Le Centre Trinité, 3 rue de la
trinité 75009 Paris, ✆ 01.48.74.79.
93, centretrinite@latriniteparis.
com, www.centretrinite.com propose un cycle pour les 26-45
ans "Les amours qui n’avancent
pas", par le Cabinet Mots Crois
és : E. Content, B. Lucereau, V.
Mathieu, les 11 janvier (20h30)
"Homme et femme en quête
d’identité", 18 janvier (20h30)
"Suis-je déterminé(e) par mon
passé", 25 janvier (20h30) "Oser
entrer en relation et savoir prendre son temps", 8 février (20h30)
"Discernement : poser un choix
devant Dieu". Egalement les 8,
15, 22, 29 janvier (20h-21h30),
un cycle "Acquérir la sagesse",
avec le Père Louis Pelletier. En
partant d’un regard de sagesse
éva ng é li qu e su r l ’h o mm e,
comm ent passer de la tête au
cœur, d’un raisonnement humain
fermé sur lui-même à une pensée
ouverte à la lumière du Christ.
Aisne
✔ La communauté de la Sainte
Trinité propose une session de
guérison intérieure, du mercredi
2 (10h) au samedi 5 janvier 2008
(17h), "Et tu sauras que c'est
moi, le Seigneur qui te sauve" (Is
60 1,6), animée par Bernard Dihl
(diacre). Inscription : frère Ephrem
Yon, Prieuré Saint Pierre et Saint
Paul, 02210 La Croix sur Ourcq,
✆ 03.23.55.26.57 / courriel :
[email protected]
Ardèche
✔ La Famille Missionnaire de
Notre-Dame, 07450 Saint-Pierrede-Colombier, ✆ 04.75.94.41.95,
fax 04.75.94.57.75 / saint.
pierre @fmnd.org prévoit une
"Nuit de prière du nouvel an",
"Pour implorer la miséricorde
de Dieu sur l'année écoulée et
lui confier la nouvelle année",
le 31 décembre. Egalement une
récollection "Par le baptême
nous avons choisi le Christ, nous
avons choisi la vie éternelle !",
les 2 et 3 février ou 16 et 17
février. Site : www.fmnd.org
Loir-et-Cher
✔ La communauté Catholique
des Béatitudes, Burtin, 41600
Nouan-le-Fuzelier, ✆ 02.54.88.
77.33 / [email protected]
propose une Ecole de Prière,
"Quand vous priez, dites : Père",
pour tous, du 15 (19h) au 20 janvier (16h), animée par Bernard
Dubois.
Drôme
✔ Des Exercices Spirituels de
St Ignace seront donnés, pour
hommes, par les Coopérateurs
Paroissiaux du Christ-Roi : 8 au
13 janvier / 8 au 16 janvier / 17
au 22 mars / 14 au 16 avril. Rens.
CPCR, Nazareth, 26120 Chabeuil,
✆ 04.75.59.00.05 / nazareth.
[email protected] / http://www.cpcr.org
Pour dames et jeunes filles, se
renseigner à la même adresse.
Haute-Loire
✔ Une session "Chant et cithare"
sera animée par Sœur Marie
Diane, les 26 et 27 janvier, au
centre des religieuses domini
caines, 100 avenue de Vals, BP
610, Vals-près-le-Puy, 43008 Le
Puy-en-Velay, ✆ 04.71.09.33.39,
fax 04.71.04.05.97, (Sr Marie
Diane). [email protected].
Haute-Savoie
✔ Le foyer de Charité «La
Flatière», 943 route de la
Flatière, 74310 Les Houches,
✆ 04.50.55.50.13, propose
une retraite du 21 (18h30) au
27 janvier (9h) «Dieu révélé aux
humbles», avec le père Ravanel.
[email protected]
Loir-et-Cher
✔ La Communauté Catholique
des Béatitudes, Maison Marthe
et Marie de Béthanie, Burtin,
41600 Nouan-le-Fuzelier, ✆ 02.
54.88.77.33/bethanie@wanadoo.
fr organise une Ecole de prière :
"Quand vous priez, dites :
Père", du 15 (19h) au 20 janvier (16h), animée par Bernard
Dubois, pour tous.
✔ La Communauté Saint-Martin,
53 rue du Château, B.P. 34,
41121 Candé-sur-Beuvron cedex
✆ 02.54.52.48.10, propose aux
garçons et filles (17 à 30 ans),
de se préparer aux grands temps
liturgiques par des récollections,
afin de nourrir la vie chrétienne
par une prière plus intense et
une réception fructueuse des
sacrements, renforcer la foi par
des enseignements substantiels
et des conseils pratiques de vie
spirituelle, susciter des amitiés
vraies, fondées sur la charité fraternelle et sur l’idéal commun
de mieux servir le Christ, proposer à ceux qui le souhaitent la
grâce d’être aidé et accompagné
par un prêtre.
Manche
✔ L'abbaye Notre-Dame de
Grâce, 5026 0 Bricque b e c
accueille toute l’année des personnes (hommes et femmes) qui
souhaitent passer quelques jours
dans le silence et le recueillement : individuels, couples,
BLOC-NOTES
groupes enfants ou adultes. Un
moine est affecté pour les entretiens personnels. Une accueil
est également réservé aux étu
diant(e)s pour réviser. Rens.
✆ 02.33.87.56.10, fax 02.33.87.56
13/[email protected]
Pas-de-Calais
✔ La Maison la Retraite St LouisMarie, 56120 Josselin, ✆ 02.97.
22.21.92, fax 02.97.22.36.08,
[email protected] propose une retraite "Ta Parole fait
les délices de mon cœur" (Jr 15,
16) , du 18 (18h) au 20 janvier
(15h), animée par Sœur Marie
Poac (Le Verbe de Vie). Pour tous.
✔ La Maison diocésaine
«Les Tour elles», 12, av. de
l’Yser, 62360 Condette, ✆ 03.
21.83.71.42, fax 03.21. 92.42.89
organise une préparation au
mariage pour les fiancés, du 12
(16h) au 13 janvier (16h), également le 27 janvier (9h15-17h),
avec une soixantaire de couples,
des laïcs responsables de la pastorale familiale et un prêtre.
Rhône
✔ "La crèche historique de Beth
léem" [ création artistique de la
Communauté des Apôtres de la
Paix] est exposée, à la Crypte de
l’Eglise Sainte Trinité, 111 av. Jean
Mermoz, Lyon 8e. (12m de long
par 1m50 de large). Le travail a
été effectué avec les moindres
détails : 300 personnages façonnés ! Au rythme d’une bande son
qui allie paroles bibliques et musique, une dizaine de tableaux s’illuminent… et plongent le visiteur
dans le contexte de la naissance
du Christ. Jusqu'au 6 janvier, tous
les jours de 15h à 18h.
✔ Le Musée de Fourvière, 8
place de Fourvière, 69005
Lyon, propose une exposition
"L'enfant, le jeu et Dieu" et
aussi une crèche exceptionnelle
(50m2) jusqu'au 6 janvier, tous
les jours (10h-12h30 et 14h17h30), sauf les 31 décembre
et 1er janvier. Tarif 5 e, réduit
3 e, gratuit pour les enfants.
✆ 04.78.25.13.01.
✔ La Maison Saint-Joseph,
Mont-Luzin, B.P. 16, 69380
Chasselay, ✆ 04.78.47.35.26 (permanences téléphoniques du mardi
au samedi (9h-10h et 15h-16h) , fax
04.78.47.36.78/[email protected]
organise les célébrations pour
le Nouvel-An du 31 décembre,
avec une messe (12h), un temps
de prière (20h30), au 1er janvier avec une messe de la Mère
de Dieu (11h). Egalement une
formation pour les fiancés "Toi
et moi pour la vie" est prévue
par une cycle de 5 rencontres,
avec un enseignement du père
Joseph-Marie Verlinde.
Yvelines
✔ Le Petit Salon des antiquaires
(vaisselle, bibelots, linge de maison,
curiosités, tableaux et meubles) tient
ses portes ouvertes jusqu’au
30 avril 2008, les vendredis
(14h-19h) , samedis (11h-19h) ,
dimanches (11h-19h) au 8 rue de
la Moutière, 78490 MontfortL’Amaury. Entrée libre.
Ecole d'Education et de Culture
✔ La maison Marie Educatrice
offre aux familles, pour la rentrée 2008-2009, une dizaine de
places destinées à des enfants en
déroute scolaire parce qu'ils ont
eu à affronter un choc, bien qu'ils
ne souffrent d'aucune lésion cérébrale. Ils doivent avoir entre sept
et douze ans, sont accueillis en
internat (cinq jours par semaine du lundi midi au vendredi
midi). Rens. Ecole d'Education et
de Culture Alcuin, La Corroirie,
37460 Chemille-sur-Indrois,
✆ 02.47.92.64.89 (Mlle Miqueau)
/ [email protected].
Religio
✔ Le salon "Religio" ouvre
ses portes du 19 au 21 janvier
(10h-18h) à l'espace Champerret,
place de la Porte de Champerret,
75017 Paris.
Des invitations
gratuites sont
distribuées à
tous nos abonnés sur simple demande, par
retour du courrier.
www.salonreligio.com
Voyages-pèlerinages
✔ L'Egypte telle que vous
ne l'avez jamais vue avec "Le
Monde Copte". Sur les pas de
Sainte Famille en Moyenne
Egypte et des Pères du désert à
Ouadi Natroun et aux monastères de la Mer Rouge, à la
rencontre de l'Eglise copte, des
chrétiens d'Egypte et des iconographes. Du 15 février au 3 mars
2008, 2200 e.
Et aussi, toute l'Egypte du Sinaï
à Abou-Simbel, sur les pas de
Sœur Emmanuelle, croisière sur
le Nil de Louxor à Assouan. Du
3 au 16 avril 2008, 1650 e.
Du Sinaï à Louxor, du Caire à la
Moyenne Egypte. Pour les 2, résidence au centre spirituel oecuménique Anafora, oasis dans le
désert inspiré par Taizé. Conduits
par le Pr A. Sadek (égyptologue et
coptologue) , et Marie-Gabrielle
Leblanc (historienne d'art et journaliste) . Rens. ✆ 01.48.07.05.84,
[email protected]
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l'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis,
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par mandats internationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques
bancaires libellés en euros et payables en France ou par chèques ban
caires domiciliés à l'étranger moyennant une surtaxe de 18 , ou par
carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr ou par
téléphone : 01 46 30 37 38. Le journal ne rembourse pas les abonnements interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août.
Petites annonces
Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 . Domiciliation : 9 . Communiqué dans le
bloc-notes, forfait : 20 
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vacances, tous niveaux, tous âges, toute l'année, dates
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en France. one to one : pour assurer ou sauver une
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basée à Saint-Etienne, recrute deux communicateurs
catholiques : 1 - vers les jeunes [bonne connaissance de
la musique Pop'louange, expérience missionnaire envers
les jeunes]. 2 - généraliste [pour faire connaître la vitalité de l’Eglise, ses initiatives de charité, ses peines, ses
souffrances, et ses espérances]. Les candidats doivent
avoir une solide formation humaine et culturelle, unie
à de fortes motivations spirituelles et missionnaires,
possédant autant que possible des bases de théologie et
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n°3099 28 décembre 2007

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