LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE Une problématique pédagogique

Transcription

LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE Une problématique pédagogique
Il est EIP, que faire ? (suite)
A l’école
Il est impératif, dès le plus jeune
âge, de prendre à bras le corps
les problèmes de socialisation
que rencontrent habituellement
les enfants à haut potentiel
intellectuel.
Leur permettre de rencontrer
d’autres enfants intellectuellement précoces, les inscrire
à des cours ou des activités
extrascolaires pour enfants
précoces, telles qu’en organisent
les associations de parents, sont
autant de moyens d’éviter que
l’enfant ne se renferme sur luimême et de préparer son avenir
dans la société
L’enseignant devra repérer ces
enfants qui ne se présentent
pas nécessairement comme
des élèves brillants, mais plus
souvent comme des éléments
perturbateurs avec parfois des
résultats scolaires médiocres
ou, à l’inverse comme des
enfants timides et calmes.
L’enseignant doit naturellement se montrer attentif aux
informations données par les
parents sur ce qu’ils observent
de leur enfant. C’est aussi
ce dialogue école - famille
qui permet la mise en place
d’une pédagogie adaptée aux
possibilités et aux besoins de
l’enfant, comme à sa soif de
connaissances.
L’accueil d’un enfant intellectuellement précoce doit se
faire dans un climat serein,
concerté avec des règles bien
définies et explicitées à l’enfant.
Il s’agit pour l’enseignant, non
d’augmenter la quantité de
travail qui lui est donné, mais
de lui permettre une étude plus
complète des sujets abordés en
élevant le niveau de complexité
des activités proposées.
Pour les cas difficiles, ou en cas
de désaccord avec les parents,
l’enseignant devra toujours se
référer à son IEN ; l’équipe
de circonscription est là pour
l’aider.
DES SOLUTIONS
Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour l’enseignant tenant compte du caractère, de la personnalité et de la maturité de l’enfant. Ces solutions reposent sur une combinaison de trois principes
:
L’accélération : Elle consiste à respecter le rythme de développement intellectuel de l’enfant et
peut se concrétiser par le saut d’une classe voire de deux (décision qui ne peut être prise que par
l’IEN sur proposition du conseil de cycle).
L’enrichissement consiste à élargir les notions étudiées dans une perspective pluridisciplinaire.
L’approfondissement. C’est l’étude plus complète des sujets abordés. Il permet également de relever le niveau de complexité des tâches proposées à l’enfant précoce.
D’une manière générale, ces enfants ont besoin d’une pédagogie adaptée à leurs potentialités mais
qui respecte néanmoins les autres dimensions de leur personnalité, dont le développement n’évolue
pas nécessairement au même rythme.
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LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE
Une problématique pédagogique
Les enfants intellectuellement précoces
§
Ils ont un
cheminement
logique différent
de celui des autres
enfants
§
Ils donnent la
solution des
problèmes sans
pouvoir expliquer
comment ils ont fait
§
Ils manquent de
méthode
§ Des enfants issus de tous les milieux
socioprofessionnels, avec autant de filles que de
garçons
§
Ils ont des cahiers
mal tenus
§ Des enfants qui pensent et fonctionnent
différemment et qui sortent de la norme du fait de
leur QI
§
Ils n’apprennent pas
les leçons
§
Ils ont des difficultés
en écriture, sont très
lents à l’écrit
§
Ils n’ont pas le sens
de l’effort
§
Ils n’aiment pas les
tâches simples à
réaliser
Qui sont-ils ?
§ Pas des petits génies qui savent tout
§ Des enfants dont le QI, mesuré par des tests, est
supérieur ou égal à 125 mais ceci ne constitue pas
une condition suffisante pour parler d’EIP
§ Pas des intellos, des matheux, des forts en thème à
lunettes
§ Pas forcément, voire rarement, des bons élèves
§ Des enfants comme les autres : certains rêvent en
classe, d’autres travaillent, certains se mettent en
avant, d’autres essayent de se faire oublier
§ Des enfants qui ont une capacité de raisonnement,
de mémorisation, d’invention, d’imagination,
d’émotion plus grande que la normale
§ Des enfants qui, s’ils ont un rythme de
développement plus rapide sur le plan intellectuel,
présentent des développements affectif, relationnel
et psychomoteur identiques à ceux des enfants de
leur âge. Ce décalage appelé « dyssynchronie »,
est d’autant plus évident que les adultes attendent
de ces enfants un comportement en rapport avec
leur intellect.
Le reconnaître ?
q Il fait preuve d’un intérêt particulier pour les
dictionnaires et les encyclopédies.
q Il possède une grande richesse de vocabulaire.
q Il veut tout savoir dans le moindre détail.
q Il pose des questions étonnantes : en classe, on
est frappé par l’opposition entre ses résultats
médiocres et sa soif d’apprendre, sans compter
les nombreuses connaissances acquises en dehors
de l’école, il est « fouineur », « perfectionniste ».
Cependant on constate souvent des difficultés
d’écriture.
q Il peut être maladroit au niveau de la motricité
(fine, ou globale ou les deux).
q Il est « hypersensible » tant sur le plan
psychologique (peur de l’échec, des reproches,
angoisse devant les situations conflictuelles…) que
sur le plan physique (pulls en laine qui « piquent »,
étiquettes qui grattent…). Il possède également
une perception auditive, un sens de l’observation
et une acuité visuelle exceptionnels.
q Il dispose d’une remarquable mémoire qui le
conduit à posséder des connaissances « d’expert »
sur les sujets qui le motivent.
q Il a du mal à gérer ses tâches journalières, il est
plutôt lent, mais le rythme peut soudain s’accélérer
si une activité passionnante lui est proposée,
à condition que les tâches journalières soient
terminées.
q Il juge volontiers les autres (souvent de façon
perspicace) mais fait preuve d’autant d’exigence
envers lui-même qu’envers les autres.
En cas de doute
En cas de doute après lecture
des caractéristiques décrites
ci-dessus, il est recommandé
de procéder à une évaluation
psychométrique auprès d’un
psychologue. Cela est possible
dès l’âge de quatre ans.
Si les évaluations permettent
de constater une précocité
et/ou un important potentiel
intellectuel, il sera nécessaire
d’expliquer à l’enfant ce qu’il
ressent peut-être déjà comme
une différence. Il a, comme
chacun, besoin de se connaître,
mais la « mise en mots » d’une
précocité intellectuelle – tout
comme celle d’un handicap,
d’ailleurs – doit être menée
avec prudence car laisser
penser à un enfant qu’il est
« plus intelligent », « plus
fort », ou « au-dessus de
la moyenne » ne fait que
renforcer un sentiment d’isolement ou conforter une posture de « toute puissance »
plutôt préjudiciables à son
développement comme à sa
socialisation.
En revanche, on peut
expliquer simplement que
le
développement
d’un
être humain se réalise à
travers plusieurs dimensions
(croissance
physique
et
physiologique,
dimensions
relationnelle, psychologique,
émotionnelle, intellectuelle…)
et que, chez lui certaines
de ces dimensions se sont
développées plus rapidement
que ce qui est observé
habituellement.
Haut potentiel, surdoué, précoce... comment les détecte-t-on ?
La précocité intellectuelle se mesure par des tests psychométriques qui permettent
d’évaluer une certaine efficience intellectuelle et certaines aptitudes.
Les tests de Weschler (les plus utilisés actuellement) permettent un traitement statistique
du QI, c’est-à-dire de déterminer le rang auquel se situe l’enfant par référence à la
population des enfants du même âge.
Ainsi la précocité intellectuelle s’évalue par rapport à une norme statistique de
développement normal moyen pour une population. Le QI moyen est égal à 100, avec
un écart-type de 15. C’est-à-dire que le QI standard est compris entre 85 et 115.
Au dessus de 125, il y a précocité intellectuelle. Mais ce chiffre n’est qu’un repère et ne
présente qu’un aspect de la question.
L’enfant à haut potentiel intellectuel présente en effet d’autres particularités telles que :
l’hypersensibilité, l’empathie, l’intuition, la créativité, l’inventivité, la lucidité extrême,
un raisonnement logico-mathématique inhabituel, une pensée structurée différemment
(en arborescence), une organisation cognitive différente, une vitesse de transmission et
de traitement des données plus rapide que la normale.
Bien qu’il soit risqué de cantonner l’enfant à haut potentiel intellectuel à son QI, il
est important de signaler que plus le QI s’écarte de la norme, moins il y a d’individus
concernés et plus les différences chez l’enfant à haut potentiel intellectuel se font sentir
non seulement par rapport aux enfants normaux mais aussi par rapport aux autres
enfants à haut potentiel.
Il y a autant de différences entre un enfant au QI de 145 et un enfant au QI de 125
qu’entre un enfant au QI de 125 et un enfant normal au QI de 105.
Il est EIP, que faire ?
En famille
Sur le plan de l’éducation,
l’attitude des parents ne doit
pas différer de celle adoptée
avec les autres enfants.
Comme tous les autres, cet
enfant a besoin d’un cadre
précis, fait de règles à respecter
et de limites à ne pas dépasser ;
même s’il est constamment en
train de chercher à comprendre
le pourquoi des règles et à
repousser les limites.
Sur le plan affectif, les parents
doivent garder en tête que sa
maturité affective est bien
souvent plus en rapport avec
son âge réel qu’avec son âge
mental. Les enfants à haut
potentiel intellectuel ont un
énorme besoin d’amour et de
reconnaissance. Il ne faut pas
l’oublier.
compétences.
Il faut savoir admettre que l’on
ne sait pas tout et lui proposer
de chercher ensemble les
réponses dans les dictionnaires,
les encyclopédies, à la
bibliothèque, sur Internet. Il
apprendra ainsi à trouver luimême l’information,… et aussi
que nul n’est omniscient !
Son envie de tout savoir peut
pousser les parents jusqu’aux
limites de leurs propres
Sur le plan social, aider son
enfant à s’épanouir socialement
apparaît comme très important.

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