REUSSIR SON PREMIER TRAIL Les 5 erreurs à éviter
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REUSSIR SON PREMIER TRAIL Les 5 erreurs à éviter
Source : ENDURANCE n°74 – Mars – Avril 2009 REUSSIR SON PREMIER TRAIL Les 5 erreurs à éviter L'euphorie de la réussite masque bien souvent les réelles difficultés qui ont jalonné notre chemin, alors que la déception de l'échec met en relief nos points faibles sur lesquels nous serons alors plus vigilants. Nous nous sommes adressés à quelques trailers expérimentés pour connaître leur position sur la question.ces erreurs, ils les ont commises et vous parlent en connaissance de cause. Par Pascal Balducci. Erreur n°1 Arrivé fatigué au départ d'une course Conseil essentiel Il faut couper avant l'épreuve et ne pas avoir enchaîné des trails difficiles dans un laps de temps trop court. Un trail par mois et un objectif rythme important largement contraire, les par trimestre suffisant. risques Dans encourus est un le cas sont bien évidemment la blessure (tendinite, périostite, déchirure, fracture defatigue....), la chute due à un manque de concentration et le recours à des produits illicites pour surmonter une fatigue passagère. A ce propos, le traiter doit Christophe Malardé : «Faire trop de compétitions avant l'épreuve, une réduction de l'entrainement trop tardive, du sommeil en retard... Cette année, les 3 premiers des Templiers (Thomas Lorbianchet, David Laget et moi-même) n'ont fait aucun gros trail en septembre, et octobre. Cette fraîcheur physique s'accompagne d'une fraîcheur mentale. On a envie !...» se préserver au maximum de l'automédication car nombre de médicaments courants sont inscrits sur la liste des produits dopants Vous pouvez trouver les informations nécessaires sur les 2 sites (encadré ci-dessous) et compléter ainsi les renseignements donnés par votre médecin et votre pharmacien, 3 précautions valant mieux qu'une. Pour un trail long, pensez à couper 10 jours avant la course en gardant un peu de qualité et Cathy Dubois : «II faut éviter de courir la course de trop. La semaine précédent le jour J, ne faites pas trop de volume (de km) et ménagez-vous des temps de repos.» en réduisant fortement le volume Une alimentation saine et du sommeil sont réparateurs. Erreur n°2 Se battre contre des adversaires Conseil essentiel Consensus des trailers sur la question. Ces réflexions rejoignent tout à fait les recettes de la sérénité édictées par Dawa Sherpa dans le numéro précédent d'Endurance-Mag (#73). 1/3 Source : ENDURANCE n°74 – Mars – Avril 2009 Si les autres sont plus forts, tant mieux pour eux ! Mais si le groupe est trop lent pour soi, il faut avoir la sagesse et le courage de partir. Toutefois, en début de saison notamment, il est souvent difficile d'ajuster ses sensations à son niveau du moment, et les fins de course deviennent laborieuses. Christophe Malardé : «Evitez de courir en fonction de quelqu'un, de calquer sa course sur les autres. Le trait est une affaire personnelle dans l'effort Marquer quelqu'un conduit forcement l’échec.» Nicolas Darmaillacq : «Sans repères kilométriques ni de temps prévisionnels, votre seul adversaire doit être vousmême. Evitez de suivre un coureur dont les qualités ne sont pas les mêmes que les vôtres sur telle ou telle portion (relance, montée, descente, technique, plat...). Il faut se battre contre soi-même, en permanence, et être à l'écoute de ses sensations personnelles pour rester à la limite de la rupture...» Aurélien Brun : «N'adaptez pas votre rythme à celui d'un groupe : si il est trop faible on tombe dans un faux rythme, si il est trop important on risque d'exploser.» Erreur n°3 Tester du matériel pendant la course Conseil essentiel : Christophe Malardé : «Ne pas tester du matériel pendant la course : chaussures, produits diététiques etc... Il y a déjà trop de paramètres à négocier pour la réussite d'une course. Il est inutile d'en rajouter avec des tests matériels au dernier moment, qui s'avérera au final un matériel inadapté.» On le répète à l'envi. Ne testez aucun matériel le jour de la course ! Ni bâtons, ni textiles, ni produits énergétiques, ni sac, ni camel, ni ceinture, et encore moins les chaussures ! L'observation d'un stand de ravitaillement sur des courses comme I'UTMB ou Les Templiers est significative. Beaucoup de coureurs n'ont pas prévu assez, boivent la première boisson énergétique venue et mangent avec avidité tout ce qui leur tombe sous la main. Les conséquences sont catastrophiques : maux d'estomac dûs à des problèmes de vidange gastrique, vomissements... abandons. 2/3 Cathy Dubois : «Penser à tester son matériel en amont, dans des conditions proches de celle du trait (éclairage, chaussures, sac à dos, bâtons, coupe vent sous la pluie ...). Idem pour les produits énergétiques ou boissons diverses, et ne faites pas l'erreur de tester lors du trail des aliments nouveaux croisé par exemple sur les stands de ravitaillement.» Source : ENDURANCE n°74 – Mars – Avril 2009 Erreur n°4 Avoir un matériel inadapté Conseil essentiel : Le point crucial, ce sont les chaussures car sur un trail de 50 km par exemple, vos pieds vont rentrer en contact avec le sol près de 50 000 fois ! Les qualités d'amorti et de maintien sont donc prépondérantes. Il ne faut pas s'engager sur un trail technique (pierriers, traversée de rivière, dévers ...) avec des chaussures de marathon de 200 g. Idem pour Cathy Dubois : «Ne pas partir trop couvert(e), ni trop chargé(e) (textile, nourriture, eau). Calculez le temps moyen entre les ravitaillements et adapter la quantité en fonction.» Aurélien Brun : «Ne pas s'engager avec du matériel en inadéquation avec le type d'épreuve.» les textiles qui doivent être en lien avec la température extérieure et les éventuels changements de conditions météo. Encore une fois, tout doit être testé à l'entraînement. Erreur n°5 Assimiler le trail à de la randonnée Conseil essentiel : En effet, même le coureur d'ultra, quel que soit son niveau, doit passer par les fondamentaux de la course à pied : travail de la vitesse — Nicolas Darmaillacq : «Ne pas croire que le puissance, de la vitesse maximale aérobie, du trail est seulement de la randonnée ou de la seuil anaérobie .... Des coureurs performants randocourse, et cumuler des heures et des sur ultra et trails longs comme Sébastien heures d'entraînement à la même allure basse. Chaigneau, Nicolas Darmaillacq,Thomas Le trail reste de la course, et il faut donc Lorblanchet, David Pasquio ou Christophe travailler toutes les bases du coureur à pied.» Malardé, le sont aussi sur trail court et même en cross où les deux derniers cités sont champion et vice-champion départementaux 2009.Si la VMA est moins prépondérante en ultra que sur trail court à long, elle reste toutefois un des principaux facteurs de la performance. Rappelons que l'endurance fondamentale, course entre 60 et 70 % de votre Vitesse Maximale Aérobie (etiou de votre fréquence cardiaque maximale) occupe en moyenne 70 % de votre entraînement (sortie longue, échauffement, récupération). Pour les trails longs et les ultra, ce pourcentage peut être plus important et les séances de rando-course de plusieurs heures sont bien entendu plus utiles que les séances de VMA. Il est alors pertinent de raisonner par cycle d'entraînement avec un objectif principal par cycle. Par exemple, un cycle hivernal de 2 mois ayant pour objectif principal le développement de la VMA afin de gagner en vitesse de base et en aisance gestuelle. Par la suite, cette VMA sera administrée en piqûres de rappel à raison d'une séance par semaine (ou tous les 10 jours), ou intégrée dans une sortie longue si l'on a que trop peu de temps à consacrer à sa préparation. Pour conclure, notons que tous ces traileurs insistent sur la nécessité de ne pas trop se prendre au sérieux car le trail reste un sport amateur dans lequel chacun doit se faire plaisir. S'entraîner consciencieusement, repousser ses limites, mais respecter l'autre qui doit devenir un allié dans la lutte contre son seul adversaire : soi-même. 3/3