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Revue de presse Marc Deaubliaux
MARC
DESAUBLIAUX
DEUX GARÇONS SANS HISTOIRE
LE ROMAN DE LA CONSECRATION
ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR
Marc Desaubliaux, vous êtes on peut le dire un nouveau talent dans le paysage de l’édition française, édité par Des auteurs des livres. Pourtant vous écrivez
depuis plus de vingt ans et vous n’avez jamais vraiment cherché à être édité ? J’écrivais de mon côté,
l’édition française est un monde que je ne connaissais
pas vraiment. je n’avais donc pas l’opportunité de
présenter mes oeuvres.
Deux Garçons sans histoire Roman à paraitre en septembre, parle d’une amitié particulière entre deux
jeunes garçons, Sébastien et Jean-Denis qui tourne
au tragique. Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce
roman ?
J’ai toujours voulu écrire. Cet exercice est pour moi
autant un besoin qu’une souffrance. En ce qui concerne
‘’Deux garçons sans histoire’’, j’avais besoin d’écrire,
de réinventer mon enfance en partant quand même d’une
base réelle, Sébastien. Un des deux personnages principaux qui n’est autre que mon double romancé certes,
mais qui habite en lui ma propre personnalité, mes
propres souffrances d’enfance. J’ai écrit ce livre pour
me comprendre.
Comme vous, enfant, on comprend vite que Sébastien
est un jeune garçon timide et renfermé sur lui-même
Oui, c’est un personnage introverti, solitaire par obligation et non par désir. C’est un garçon qui n’ose pas. Il ne
vit pas la vie, il la regarde. Sa route a déjà été tracée, par
son éducation, par sa famille, une route qu’il n’accepte
pas, mais qu’il n’osera jamais dénoncer. Et comme toujours lorsque l’on vit dans le déni, on se réfugie dans une
solitude, une vie parallèle, et une profonde souffrance.
Jean-Denis, quant à lui, est l’autre personnage principal, il est l’inverse de Sébastien, comment le décrieriez-vous ?
Plutôt bien dans sa peau, assez ouvert aux autres, c’est un
personnage tout feu tout flamme. Quand j’ai créé Jean-Denis, j’ai voulu qu’il soit à l’ opposé de ma personnalité étant
enfant, et donc l’opposé de Sébastien. C’est justement la personnalité de Jean-Denis qui attire Sébastien. Sans l’entrain de
l’un, la rencontre avec l’autre n’aurait jamais pu se faire.
De la rencontre de ces deux garçons va naitre une
amitié compliquée, peut-on parler d’amour avec un
grand A ?
Oui et non, peut-on donner un nom aux sentiments qui
vont naitre entre ces deux personnages, alors qu’eux
mêmes ne comprennent pas ce qui leurs arrivent. Ils en
sont chamboulés. Les deux ressentent bien une attirance
forte, un désir d’être ensemble, de se rapprocherMais
d’affirmer qu’il s’agit bien d’une amitié ou d’un amour,
aucun n’en est capable. Le seul amour que Sébastien
peut identifier est celui qu’il porte à sa mère.
Justement cet amour entre Sébastien et sa mère est
lui aussi co pliqué, l’aime-t-elle comme elle devrait,
tant elle est présente dans sa vie ?
Oui, on peut même dire qu’il vit sa vie par procuration
à travers sa mère. Sébastien a un amour inconditionnel
pour cette femme, qui le lui rend avec la même intensité. Un amour tellement fort qu’il est, et on le comprend
facilement dans le livre, tout sauf mesuré et normal. La
mère de Sébastien est une bonne épouse mais pas une
femme heureuse en couple. C’est un peu deux solitudes
qui ont décidé de former un amour de substitution. Le
fils qui devient comme un mari idéal, un confident, car
le véritable mari est lui bien trop absent ; et la mère qui
devient la femme qu’il aime, la référence de sa vie. Pour
lui tout amour lui est interdit, sauf celui qu’il a pour sa
mère. Sébastien a l’impression que s’il se mettait à aimer une autre fille, sa mère ne l’accepterait pas, il est
convaincu qu’elle en serait même jalouse. Et comme on
doit aimer, comme l’être est fait comme cela, il va choisir au fond l’amour qui lui paraitra le moins risqué, celui
d’un garçon, en l’occurrence Jean-Denis. Sébastien vit
donc deux sentiments extrêmement compliqués. Celui
qu’il ressent pour Jean-Denis et celui pour sa mère, et à
son âge ces ressentis peuvent être dévastateurs.
Les deux personnages se rencontrent dans un collège
pour garçons, dans votre oeuvre les lieux sont décrits
avec beaucoup de précision. Ces lieux existent-ils
dans la réalité ?
C’est un assemblement de lieux différents, certains sont romancés, d’autres partent d’une inspiration d’endroits
que j’ai connus. On retrouvera par exemple le quartier de
l’Elysée ou le Parc Monceau à Paris, ou encore une ressemblance avec la ville de Senlis. Aussi bien pour les lieux que
pour les personnages, on y retrouvera toujours quelques
bribes de moi-même.
On découvre une simplicité dans
votre écriture, elle est agréable et
facile d’accès. Peut-on décrire votre
style comme populaire ?
A la base je n’avais pas de style précis, j’écrivais comme un enfant à
qui on donne un pinceau pour la
première fois, et puis au fil des ans
mon style s’est dépouillé, clarifié…
mais effectivement, aujourd’hui
j’aborde toujours une écriture en
ayant comme objectif d’être accessible.
Selon votre éditeur, cette oeuvre est la plus aboutie,
pourquoi ?
C’est l’oeuvre pour laquelle je me suis investi le plus.
Une oeuvre qui me touche et me confond au plus près.
Beaucoup de ma personnalité est dans cette oeuvre. Pe
dant longtemps je l’ai porté en moi.
Beaucoup d’endroits, de lieux et de
circonstances me rappelaient la nécessité de l’écrire, un désir incessant,
du fait de l’endroit où j’habite depuis
longtemps et que je n’ai jamais vraiment quitté.
Quelles sont vos inspirations ?
Très clairement, j’ai été fasciné par
Bruno Gay-Lussac, un auteur que
j’ai rencontré à la fin des années
90 et avec qui j’ai partagé quelques
conversations qui resteront gravées
à jamais. En lisant ces oeuvres, je
me suis toujours dit que j’aurais
aimé les écrire. Pour le reste, Proust
ou Montherlant m’ont beaucoup
inspiré aussi.
Pour revenir à ‘’Deux garçons sans
histoire’’, dans quelle condition
l’avezvous écrit ?
Beaucoup de souffrance. Ce n’est
jamais facile de raviver des plaies
que l’on croyait disparues. J’ai mis
4 ans à écrire et finir ce livre, avec
des périodes de pauses, de doutes,
et beaucoup de réécriture.
Sans dévoiler les intrigues du roman, on peut dire
que deux événements dramatiques surviennent dans
ce récit, dont un auquel on ne s’attend pas du tout ?
Oui, pour le premier il n’est que la résultante d’une
route prise par Sébastien qui s’avérera être dévastatrice,
et pour le second, c’est au fur et à mesure de l’écriture
que je me suis rendu compte de la nécessité de ce rebondissement qui, je vous l’accorde, est inattendu, mais qui
paradoxalement deviendra une évidence pour le lecteur.
Deux garçons sans hsitoire
Roman
ISBN : 978-2-36497-040-3
EAN : 9782364970403
PAGES : 306 pages
19 Euros
www.deuxgarconssanshistoire.fr
www.marcdesaubliaux.fr
«...C’est l’oeuvre pour laquelle
je me suis investi le plus.
Une oeuvre qui me touche
et me confond au plus près.
Beaucoup de ma personnalité
est dans cette oeuvre...»