1 - LE RACHIS
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1 - LE RACHIS
N°10 DÉCEMBRE 2006 Tome 2 ORGANE OFFICIEL DU GIEDA INTER-RACHIS, DU GES (GROUPE D’ETUDE DES SCOLIOSES) ET DE LA SOFTER (SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES TECHNIQUES ENDOSCOPIQUES RACHIDIENNES) Programme Lettre du Président GIEDA - VENDREDI 15 ET SAMEDI 16 DÉCEMBRE 2006 1- Visual circle scale (VCS), visual analogue scale (VAS) et Likert scale Comparaison des échelles d'évaluation et de l'avis du patient correspondant 1 Bis- Cervicalgie “discale” et radiologie : la prise de contraste disco-vertébrale et épidurale en IRM avec contraste intraveineux 2- Etude intra et inter observateur de trois différentes mesures du canal médullaire du rachis lombaire 3 bis- Fixations lombaires postérieures : réduire les risques de complications mécaniques 7- Spécificités anatomiques, le carrefour unco-artérioradiculaire 10- Apport de l’IRM fonctionnelle ouverte (fmri) dans l’évaluation du rachis cervical dégénératif 11- Physiopathologie et approche thérapeutique de l’arthrose cervicale 12- L’arthrose cervicale vue par le rhumatologue 15- Le syndrome cervico-céphalique 18- Historique et panorama des arthrodèses intersomatiques 19- Discectomie et distraction intervertébrale par cage dans le traitement des discopathies dégénératives cervicales d'un ou deux niveaux. Étude rétrospective à propos de 49 cas avec un recul minimum de 12 mois 21- Ostéosynthèse par agrafe du rachis cervical antérieur 22- La foraminotomie cervicale : indications et technique 25- Parcours personnel 27- Les prothèses cervicales 28- Discectomie à invasivité minimale non endoscopique : indications et résultats 29- Nucléotomie percutanée cervicale au laser Holmium YAG. Étude prospective à 3 et 12 mois à propos de 57 cas de hernies discales cervicales 30- Intérêt des injections cortisonées au rachis cervical inférieur 31- La rhizolyse cervicale. Dénervation des articulations zygapophysaires C3C4 à C6C7 34- Intérêt de la discectomie par voie transforaminale après chirurgie interlamaire des hernies discales lombaires 35- Endoscopic Lumbar Decompression and Foraminoplasty : a paradigm treatment shift 36- Transforaminal endoscopic treatment of lumbar central stenosis 37- Dysphagie par ostéophyte cervical antérieur. A propos de deux cas 38- Traumatisme du rachis chez l’enfant 39- Cross-Point Microdiscectomy versus Endoscopic Lumbar Microdiscectomy 40- a stabilisation dynamique DYNESYS dans le rachis lombo-sacré : indication alternative 40 bis- Bilan après 100 prothèses de disque lombaire 45- Les lésions traumatiques du rachis cervical moyen et inférieur (C3-C7) D epuis dix-neuf ans déjà le GIEDA se réunit chaque année à Paris, en changeant de lieu cette fois, puisque le Centre International du Commerce qui nous accueillait jusqu’à présent a définitivement fermé ses portes. Nous nous retrouvons cette année dans les salons de la maison des Arts et Métiers, de l’autre côté de l’Avenue d’Iéna, pour exposer nos idées, échanger et débattre toujours dans un esprit amical et constructif. Le GIEDA s’est depuis longtemps singularisé par la diversité de ses orateurs, réunissant les spécialités médicales, chirurgicales, paramédicales ayant toutes la même passion pour le traitement des affections du rachis, permettant une vue d’ensemble qui manque parfois. Cette réunion centrée sur le rachis cervical où interviendront plus de cinquante orateurs est divisée en deux temps : - le rachis cervical dégénératif - le rachis cervical traumatique Notre spécialité en constante transformation se devait de faire une courte pause à Paris pour valider les avancées de chacun, avec une présentation des concepts anatomiques, biomécaniques et d’imagerie moderne, puis des différentes thérapeutiques actuellement utilisées, que ce soit les arthrodèses, les prothèses discales ou les techniques mini-invasives et percutanées, auxquelles une grande place a été réservée. Pour vous apporter les informations que vous attendez, nous comptons sur vous tous pour que cette réunion soit interactive, avec un auditoire actif et que de fructueuses discussions animent les séances. Bon congrès à tous. INFORMATIONS DES LABORATOIRES LE DISQUE ARTIFICIEL : L’AVENIR EDGARD SOQUENNE p. 26 Le Président : Pierre KEHR Le Secrétaire Général : Emmanuel FAVREUL CONGRÈS, COURS p. 27 Directeur de la publication : P. ANTONIETTI. Rédacteurs en Chef : P. ANTONIETTI, D. PIERRON Rédacteurs associés : Ph. BIRONNE, Ph. BOSSARD, R. CAVAGNA, B. EDOUARD, G. GAGNA, L. GHEBONTNI, P. KEHR, F. LISOVOSKI, Ch. MAZEL, D. ROBINE, P. STERIN, F. ZEITOUN. Chargé des relations avec le GIEDA : D. GASTAMBIDE (Paris). Chargé des relations avec le GES : Jean-Paul STEIB (Strasbourg). Chargé des relations avec l'Amérique du Nord : Fabien BITAN (New York). Chargé des relations avec la SOFTER : Benoît LAVIGNOLLE. Publicité : M. FOURNET - Secrétariat de rédaction : M. FOURNERAT - Marketing : M. PIERRON. 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ISSN 0997-7503 - Dépôt légal 4 éme trimestre 2006 Le Rachis - Tome 1 - N° 4 Décembre 2005 1 ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA VENDREDI 15 DÉCEMBRE ET SAMEDI 16 DÉCEMBRE 2006 avec une échelle "ordinale" (VAS). 1 VISUAL CIRCLE SCALE (VCS), VISUAL ANALOGUE SCALE (VAS) ET LIKERT SCALE COMPARAISON DES ÉCHELLES D'ÉVALUATION ET DE L'AVIS DU PATIENT CORRESPONDANT Huber JF 1, Zuberbühler UI 1, Kim S et Nguyen T 1, Husson JL 3, Schaller M 2, Lüscher M 1, Zumstein MD 1, Ruflin GB 1. 1- Service de l’orthopédie, Hôpital Cantonal AG, Aarau. 2- Institut pour statistique mathématique, Université de Berne. 3- Service d’Orthopédie et Traumatologie, CHU, Rennes. Comparaison d'une échelle graphique VCS, VAS et Likert avec l'opinion du patient lui-même. Matériel Des patients (n = 65) porteurs de maladies dégénératives de l'appareil locomoteur ont été, durant leur hospitalisation et après l'intervention suivis chaque jour avec un protocole de douleurs (nommé "douleurs d' aujourd'hui"). Méthode L’essai clinique est monocentrique et analytique. Les trois échelles (VAS, VCS, Likert) dans une séquence changeante ont été appliquées chaque jour pour quantifier les douleurs. Avec le dernier protocole des douleurs, les patients ont été interrogés sur l'usage des différentes échelles concernant : la simplicité pour les remplir, la représentation des douleurs ressenties et l'impression générale. Une étude statistique a été ensuite mise en œuvre. Résultats n = 65 patients, dont 40 femmes, âge moyen 60 ans ± 15,5 années de SD. Protocole des douleurs total 330 mesures (3 - 12 mesures par patient). Douleurs moyennes VCS 44,0 ± 23,7, VAS 39,3 ± 25,0, Likert 42,7 ± 21,7, médiane VCS 40,0, VAS 38,0, Likert 50,0 ! Les coefficients de corrélation (Spearman et Pearson) entre les échelles était r > 0.85. De l'avis des patients, le VCS a été préféré pour tous les domaines de 55%, pour le Likert par 31 % et le VAS par 14 %. Discussion Les patients préfèrent une échelle "catégorique" en comparaison Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Conclusion Le VCS est comparable aux échelles précédentes et communes. Du point de vue des patients, la quantification graphique avec le VCS semble être l'échelle préférée. ■ 1 bis CERVICALGIE “DISCALE” ET RADIOLOGIE : LA PRISE DE CONTRASTE DISCO-VERTÉBRALE ET ÉPIDURALE EN IRM AVEC CONTRASTE INTRAVEINEUX J. Prère, N. Marchand, P. Bartoli, G. Dubois, B. De Germay, B. Salmon. Clinique de l’Union. Dans la lombalgie, l’analyse critique des lésions du disque et des plateaux vertébraux en IRM s’est appuyée sur la concordance discographique et le résultat clinique des stabilisations, arthrodèses et prothèses. Dans la cervicalgie invalidante de l’adulte jeune, la discographie est peu utilisée, et la chirurgie peu fréquente en l’absence de compression médullaire ou radiculaire. Dans une série en cours nous avons donc comparé rétrospectivement à ce jour certains signes élémentaires étudiés en lombaire (GIEDA 2003 et 2005) dans 44 IRM cervicales avec injection de gadolinium de principe pour cervicalgie chronique invalidante avec 76 IRM cervicales injectées pour une autre cause dans la même tranche d’âge (35-55 ans). Pincement discal et déshydratation : pas de prévalence significative. Fissure discale radiaire : 9/44 dans le groupe cervicalgie mais 6/76 dans le groupe “témoin”. Par contre après injection, 8/10 prennent le contraste de façon intense chez les algiques contre 1/6 dans l’autre groupe. Cette néovascularisation intra discale reste un signe fiable, mais moins fréquent qu’en lombaire. Modic 1 : rare et peut-être moins utile qu’en lombaire (3/44 algiques mais 1/76 témoins. Modic 2 : ce signe isolé reste de peu d’intérêt relatif (4/44 algiques contre 6/76 témoins essentiellement dans la tranche 45-55ans). Nous avons essayé de “démasquer” comme en lombaire les “faux Modic 2”, avec persistance d’hyper vascularisation dans la graisse, forme de passage Modic 1 vers Modic 2 (GIEDA 2005) à ce jour sans résultat (petite série). Protrusion et hernie : les études de la littérature se succèdent, les unes pour souligner leur caractère banal, les autres pour affirmer que c’est la seule lésion probante. Les plus âgés d’entre nous ont pratiqué les phlébographies rachidiennes et la myélographie puis avec les premiers scanners, le scanner injecté pour le diagnostic de compression par hernie. Il était classique de décrire la prise de contraste rétroherniaire comme le refoulement des veines épidurales dans la hernie compressive… alors qu’en phlébographie nous retenions auparavant comme signe de compression la non opacification de ces mêmes veines !!! Dans cette série 27/44 algiques ont au moins une protrusion discale ou discoostéophytique mais aussi 41/76 témoins. Par contre chez 38/41 témoins l’opacification épidurale (veineuse) est amincie ou absente en arrière de la protrusion, mais persistante ou majorée chez 23/27 des algiques. Il ne s’agit donc sûrement pas des veines refoulées (surtout sur la ligne médiane) mais d’une prise de contraste inflammatoire réactionnelle, bien connue autour des hernies symptomatiques à l’étage lombaire. A ce stade de la série, il s’agit sans doute du signe le plus fiable pour différencier les protrusions et hernies symptomatiques des lésions ■ asymptomatiques. 2 ÉTUDE INTRA ET INTER OBSERVATEUR DE TROIS DIFFÉRENTES MESURES DU CANAL MÉDULLAIRE DU RACHIS LOMBAIRE Hovorka I. 1, Bronsard N. 1, Amoretti N. 2, Thollon L. 3, Serre T. 3 1- Service de Chirurgie Orthopédique, CHU de Nice, Hôpital de l'Archet II. 2- Service de Radiologie, CHU de Nice, Hôpital de l'Archet II. 3- Laboratoire de Biomécanique Appliquée, UMRT 24, Faculté de Médecine-INRETS, Université de la Méditerranée, Marseille. Malgré de nombreux travaux, il n'existe pas de méthode de classement généralement acceptée concernant les dimensions du canal médullaire, et la détermination radiologique du rétrécissement congénital du canal lombaire n'est pas clairement établie. Le but de ce travail Examiner la relation entre les différentes mesures du canal médullaire en incluant une mesure originale, le cercle inscrit ; examiner la concordance intra et inter observateur avec la méthodologie utilisée, et étudier les corrélations entre les différents paramètres. Matériel et méthode Cinquante scanographies volumiques du rachis lombaire ont été sélectionnées (30 femmes et de 20 hommes, l'âge moyen étant de 56,6 ans). Quatre coupes discales (L2-L3;L3-L4; L4-L5 et L5-S1) et quatre coupes pédiculaires (L3; L4; L5; et S1), soit au total 400 coupes ont été réalisées. Des mesures ont été informatiques, sur les dimensions des disques, des corps vertébraux, et du canal médullaire. Les dimensions du canal ont été étudiées en se basant sur ses diamètres, sur sa surface, et sur le diamètre du cer- cle inscrit. Trois mesures distinctes ont permis une étude inter et intra-observateur, sur 1200 séries de données. L'analyse statistique a recherché la fiabilité des mesures, et des corrélations. Résultats Le test de la fiabilité intra, et interobservateur a montré une excellente concordance, le coefficient de corrélation intra-classe a été supérieur à 0,9981 pour toutes les mesures de coordonnées en intra, et supérieure à 0,9956 en interobservateur. Nous avons retrouvé de fortes corrélations en comparant la section du canal médullaire avec des diamètres, et du cercle inscrit. Une corrélation a été retrouvée entre la surface du canal et du sexe (écart moyen : -0,394, p<0,001), de l'âge (-0,315; p<0,253) et la taille (0,359; p<0,365). Discussion Dans cette étude nous avons retrouvé une forte corrélation entre les mesures du canal médullaire et la surface. La mesure du diamètre cercle inscrit du canal médullaire au niveau discal ne montre pas d'intérêt, car le diamètre antéro-postérieur du sac dural montre un résultat très proche avec une corrélation similaire par rapport à la surface, et un mode d'acquisition facilitée. La méthodologie de mesure utilisée s'est révélée précise et reproductible, avec une excellente concordance au test intra et inter observateur. Il nous apparaît opportun d'utiliser cette méthodologie dans l'avenir sur une série plus importante en incluant divers paramètres vertébraux à la détermination des mor■ photypes vertébraux. Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 700 articles 2 3 bis FIXATIONS LOMBAIRES POSTÉRIEURES : RÉDUIRE LES RISQUES DE COMPLICATIONS MÉCANIQUES A. Templier 1, T. Mosnier, V. Lafage, J. Dubousset, W. Skalli 2, L. Rillardon 3, J. Pratt 4. 1- Surgiview. 2- Laboratoire de Biomécanique de L’ENSAM, Paris. 3- Hôpital Beaujon, Clichy. 4- Instituto de Biomecanica de Valencia, Espagne. Les complications mécaniques des fixations lombaires postérieures sont dues à la combinaison de plusieurs facteurs. Le but de ce travail était de valider un outil de modélisation géométrique et mécanique personnalisé du rachis lombaire, permettant de simuler différentes options chirurgicales et de détecter en préopératoire les configurations pouvant induire des surcharges mécaniques localisées. Matériels et Méthodes Ce travail a été réalisé sur la base d’un modèle 3D personnalisé du rachis lombaire préalablement développé au Laboratoire de biomécanique de l’ENSAM Paris. Les principales pathologies et instrumentations rachidiennes postérieures ont été également modélisées. Au terme d’une validation in vitro sur 24 spécimens et 4 instrumentations différentes, le modèle est à présent utilisé pour simuler des cas réels. Les charges appliquées sont déterminées en fonction des caractéristiques des patients (poids, taille, déséquilibre). Les résultats calculés sont les charges dans les implants et dans les disques intervertébraux. La pertinence clinique des résultats est évaluée grâce à la simulation en aveugle basée sur les données préopératoires de 69 cas cliniques instrumentés “rigide” : 25 montages L4L5-S1 et 44 montages L5-S1. Parmi ces patients 55 ne présentaient aucune complication mécanique et 14 présentaient des complications mécaniques (11 ruptures et 2 descellements de vis) à un recul minimum de 2 ans. Une comparaison fut alors effectuée entre les résultats des simulations numériques personnalisées et le devenir réel de ces patients. Résultats et Discussion13 simulations sur les 69 patients modélisés ont montré des chargements significativement plus élevés que la normale. 10 de ces 13 patients se sont avérés être effectivement des cas de complications mécaniques. Seules 3 des 55 simulations réalisées à partir de données de patients sans compliLe Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 cations ont indiqué une surcharge mécanique. Conclusion Pour la première fois, des simulations numériques ont permis de prédire de manière rétrospective des complications mécaniques à partir des données préopératoires. C’est une première étape très encourageante vers une utilisation de ces techniques de modélisation numérique dans le cadre de l’aide à la décision et de la planification en chirur- gie du rachis. Cet outil est actuellement en phase de test à l’adresse suivante : www.mywebspine.com ■ Remerciements Les auteurs remercient tout particulièrement les docteurs C. Mazel, J.P Steib, P. Gillet et Th. David pour leur aide dans le cadre de la collecte de cas cliniques, ainsi que la commission Européenne (CRAF-199971634 / IST-1999-57446) pour son support financier. 3 Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 700 articles ABSTRACTS DES 19 ÉMES JOURNÉES DU GIEDA 7 SPÉCIFICITÉS ANATOMIQUES, LE CARREFOUR UNCO-ARTÉRIORADICULAIRE P. Kehr, Strasbourg. Il existe de chaque côté de la colonne cervicale quatre carrefours unco-artério-radiculaires (figures 1 et 2), au niveau desquels se croisent un axe vertical représenté par l’artère vertébrale et un axe transversal représenté par le nerf rachidien cervical de l’étage concerné. Ce sont Figure 1 : Artère et nerf rachidien au contact dans le carrefour unco-artério-radiculaire. Figure 2 : Croisement de l’axe vertical vasculaire et de l’axe transversal radicualire. les niveaux C2-C3, C3-C4, C4-C5 et C5-C6. En C6-C7, il existe bien un uncus, mais sauf anomalie de pénétration artérielle transversaire, l’artère n’est pas à son contact car n’entre habituellement que dans le canal transversaire de C6 et ne traverse pas le trou transversaire de C7. Chaque carrefour comporte en dedans la face latérale du corps vertébral avec son apophyse semilunaire, dénommée uncus. Les corps vertébraux présentent en effet entre C7 et C3 aux deux extrémités latérales de leur face supérieure un crochet dirigé vers le haut et aux deux extrémités de leur face inférieure une échancrure contre laquelle s’adapte l’uncus de la vertèbre sous-jacente. Le carrefour comporte en dedans et en arrière le trou de conjugaison, orienté d’arrière en avant, de haut en bas et de dedans en dehors et occupé par la racine du nerf cervical correspondant, qui se divise ensuite en branche antérieure et postérieure. La paroi antérieure du foramen est constituée par la face postérieure de la fente unco-vertébrale (faussement appelée “articulation”), sa paroi postérieure par la face antérieure de l’articulation interapophysaire. Le plancher du carrefour est constitué par la face supérieure de l’apophyse transverse du corps vertébral sous-jacent et le plafond par la face inférieure de l’apophyse transverse du corps vertébral sus-jacent. Plancher et plafond sont perforés par le trou transversaire au travers Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 duquel passe l’artère vertébrale, les plexus veineux péri-artériels. Cette cage osseuse se répète ainsi entre C6 et C3 et se trouve complétée par les insertions musculaires, à savoir le rideau des muscles intertransveraires en avant et par les insertions scaléniques sur les tubercules transversaires. Beaucoup d’encre a coulé sur la signification de l’uncus. On a parlé d’arti- culation uncovertébrale de Luschka. L’étude embryologique a démontré que l’uncus se forme aux dépends du corps vertébrale et la fente unco-vertébrale loin d’être une articulation autonome, est en fait une fissuration latérale du disque, qui n’existe pas chez l’enfant et se développe avec la croissance et la prise de poids l’extrémité céphalique. Son rôle peut être défini à la fois comme une butée laté- 4 rale, protectrice de l’artère vertébrale. Par contre, son hypertrophie arthrosique va pouvoir la transformer en agent vulnérant pour le vaisseau, pour peu que ce développement arthrosique se fasse par à coups, après traumatisme par exemple. La contiguité de l’artère avec le périoste de l’uncus et sa proximité avec la racine l’empêchent de fuir l’hypertrophie arthrosi■ que de l’uncus (figure 3). Figure 3 : L’artère vertébrale fait une empreinte sur la racine et son adventice est au contact direct du périoste de l’uncus en dedans. Une véritable pince unco-radiculaire enserre l’artère vertébrale. 10 a APPORT DE L’IRM FONCTIONNELLE OUVERTE (FMRI) DANS L’ÉVALUATION DU RACHIS CERVICAL DÉGÉNÉRATIF b a c Figure 2 a-c : Images axiales en position couchée montrant la discrète protrusion 2a, en flexion avec la herniation 2b et en extension avec la hernie médiolatérale gauche comprimant la moelle. Ce malade de 62 ans avec un long passé de douleurs cervicales développa des signes de myélopathie cervicale avec dysfonctions dans les bras et mains lors d’efforts. L’IRM fonctionnelle mit en évidence des discopathies de toute la colonne cervicale, avec sténose L’IRM fonctionelle (fmri) permet d’examiner les malades sous charge, en position assise, debout, penché en avant, en arrière, (mouvements de flexion-extension), sur le côté et même lors d’inclinaison et de rotation. À titre comparatif, il est également possible de faire un examen couché qui sera comparé aux images positionnelles (pMRI) et dynamiques ou cinétiques (kMRI) (3,5). a b Figure 4 a et b : Images sagittales T1 montrant les discopathies majeures en C3/4 et C4/5 avec compression de la moelle ainsi que la hernie sous-ligamentaire en C5/6 (4b). adressée pour une IRM fonctionnelle en flexion et extension. Celle-ci démontra une hernie C5/6 comprimant la moelle en extension ainsi qu’un phénomène de bascule témoignant d’une dysfonction segmentaire (figures 2-4). La douleur à la compression axiale correspondant à cette dysfonction segmentaire ou instabilité verti- absolue C3-5, avec hernie discale C3/4 et C4/5 plus une ossification du ligament longitudinal postérieur, ainsi qu’une hernie discale C5/6 avec rétrolisthésis en extension et une protrusion C6/7, cliniquement asymptomatique (figures 5-6). Le traitement chirurgical comprenait une corpectomie de C4 avec discectomies adjacentes permettant l’ablation d’un ligament ossifié et adhérant à la duremère, reconstruction par cage et plaque antérieure. Le segment C5/6 fut traité par ACIF avec cage lordosante avec un bon résultat postopératoire. Le risque ultérieur d’une décompensation du segment adjacent fut discuté avec le malade. Discussion b c Figure 1 a-c : Images sagittales en T2 du rachis cervical en position couchée (1a), en charge en flexion (1b) et extension (1c). Une discrète protrusion est visible en 1c, une protrusion plus importante en flexion et une hernie avec déplacement de la moelle en 1c. Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Figure 6 : Décompression C3-5 par discectomie C3-5 et corpectomie C4, stabilisation par cage, plaque et vis C3-5, discectomie et cage lordosante C5/6 avec récupération rapide des déficits neurologiques et des douleurs en post-opératoire. du canal rachidien, de mettre en évidence des compressions dynamiques ainsi que les composantes d’instabilité sous-estimées par l’IRM en position couchée (1). Une étude en cours à Zurich a permis de mettre en évidence une sténose cervicale centrale dynamique isolée chez 61 des 234 patients adressés pour une fmri. Les sténoses foraminales et les instabilités seront évaluées dans un travail ultérieur. Méthode a Figure 5 a-c: Images axiales en C3/4, C4/5 et C5/6 montrant la compression médullaire, notez l’absence de liquide céphalorachidien autour de la moelle sur les images 5a et 5b. cale était ainsi expliquée. Une discectomie et arthrodèse intersomatique par cage firent disparaître toute symptomatologie douloureuse. La planification du traitement chirurgical des pathologies du rachis cervical dégénératif, résistant au traitement conservateur bien conduit, se base entre autres sur l’imagerie qui doit révéler une compression radiculaire et/ou médullaire, une instabilité manifeste corrélée au tableau clinique. L’IRM traditionnelle effectuée en position couchée sous estime les composantes dynamiques associées aux hernies discales et sténoses du canal rachidien ainsi que des foramens intervertébraux, contrairement à l‘IRM dynamique ouverte (4,7-9). Cette patiente de 44 ans avait développé des cervicalgies après une chute sur le verglas début 2005. Secondairement apparurent des irradiations variables dans les épaules, parfois dans l’avant-bras gauche accompagnée de céphalées, qui motivèrent une première IRM couchée : celle-ci montra une modeste protrusion C5/6 gauche (figure 1). Après plus d’une année d’un traitement conservateur exhaustif, la malade fut revue en consultation neurochirurgicale et c Figure 3 : Image sagittale T2 montrant le rétrolisthésis de C5 et la compression médullaire en C3/4 et C4/5 de même qu’un discopathie modérée en C6/7. J. P. Elsig, fmri Zentrum, Zurich. D. L. Kaech, Neurochirurgie, Kantonsspital, Chur. Casuistique b L’IRM dynamique permet de visualiser et de mieux comprendre la répercussion de pathologies discales et arthrosiques sur le contenu 5 Avec ces nouvelles connaissances anatomiques et biomécaniques, le médecin traitant obtient une aide décisionnelle pour le futur traitement du malade. La corrélation de l’imagerie fmri avec le tableau clinique parfois complexe permettra une chirurgie sur mesure dans un délai plus judicieux pour le patient. La poursuite d’un traitement conservateur acharné n’est désormais plus indiqué lors de pathologies mécaniques majeures (2). On peut espérer diminuer ainsi le nombre d’actes chirurgicaux avec résultats insuffisants et d’obtenir une aide lors de dilemme dans le traitement des pathologies du niveau adjacent (6). ■ Bibliographie 1. Elsig J.P. and Kaech D.L. Imagerie dynamique du rachis cervical et lombaire par IRM fonctionnelle (fmri) ouverte. In Socété Française de Chirurgie Rachidienne. Edited, Dijon, Rachis 2006, 2006. 2. Elsig J.P. and Kaech D.L. Imaging-based planning for spine surgery. Minimally Invasive Therapy: 1-7, 2006. 3. Jinkins J.R. Positional-kinetic MRI of the spine: p/k MRI. The evolving future responsibility of the medical imaging specialist in diagnostic imaging of the pre- and postoperative spine. Rachis, 15: 242-243, 2003. 4. Jinkins J.R, Elsig J.P. and Kaech D. L. Functional upright-kinetic MRI: Mobile stenosis of the spinal neural foramina, alteration in size of disc herniation and disc herniation missed on recumbent imaging. Interventional Neuroradiology, 11 (Suppl 2): 260-270, 2005. 5. Jinkins J.R. et al. Upright, weight- bearing, dynamic-kinetic MRI of the spine: pMRI/kMRI. Riv di Neuroradiol, 15: 333-357, 2002. 6. Kaech D.L. Practical dilemmas in the surgical treatment of spinal "adjacent segment disease". In Spinalna Chirurgia - Spinal Surgery, pp. 191-199. Edited by Rudinsky, B., 191-199, Bratislava, Slovak Academic Press, 2006. 7. Smith F.W. et al. Positional Upright Imaging of the Lumbar Spine Modifies the Management of Low Back Pain and Sciatica. In European Society of Skeletal Radiology. Edited, Oxford, England, 2005. 8. Smith F.W, Pope M. and Wardlaw D. Dynamic MRI using the upright or positional MRI scanner. Edited by Gunzburg, R., and Szpalski, M., 67-78, Wolters Kluwer, 2005. 9. Weishaupt D, Schmid, M.R, Zanetti M, Boos N, Romanowski B, Kissling R. O, Dvora, J. and Hodler J. Positional MR imaging of the lumbar spine : does it demonstrate nerve root compromise not visible at conventional MR imaging? Radiology, 215(1): 247-53, 2000. ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA 11 PHYSIOPATHOLOGIE ET APPROCHE THÉRAPEUTIQUE DE L’ARTHROSE CERVICALE E. Favreul, Clinique Saint-Charles, Lyon. La connaissance de la physiopathologie du phénomène arthrosique progresse et nous permet aujourd’hui de bénéficier de traitements nouveaux, encore peu employés pour la pathologie cervicale car l’arthrose stricto sensu n’intéresse que les articulaires postérieures. Nous ne reviendrons pas dans ce sujet sur la dégénérescence discale, bien que tout le monde comprendra quelle puisse être à l’origine des dégradations des articulaires postérieures car elle induit par la diminution de la hauteur de l’espace discal une surpression postérieure délétère pour celles-ci. Il est en effet bien rare d’être confronté à une arthrose des articulaires postérieures isolée en pratique clinique. Hormis dans le cadre de certaines pathologies rhumatismales (Polyarthrite rhumatoïde, Spondylarthrite ankylosante) où la pathologie synoviale prédomine. Aujourd’hui l’arthrose est un problème de santé publique majeur en grande partie à cause du vieillissement de la population. Elle touche plus volontiers les femmes sa prévalence est estimée à 17% en France. Le cartilage articulaire possède malheureusement une capacité limitée d’autorégénération. Les traitements communs des lésions traumatiques du cartilage utilisés depuis quelques décenies : débridement des zones atteintes, stimulation de l’os sous chondral (forages de Pridie) greffes de périoste et greffes ostéochondrales, ne sont malheureusement pas accessibles facilement au rachis cervical. Plus récement la transplantation de chondrocytes autologue a eu le mérite d’ouvrir une nouvelle voie dans le traitement des lésions du cartilage, mais malgré de bons résultats fonctionnels, la lourdeur de la mise en œuvre de ce protocole a conduit de nombreuses équipes à s’interresser aux techniques utilisant des biomatériaux comme matrice tridimentionnelle de support aux cellules à implanter associées aux facteur de croissance qui semblent donner de meilleurs résultats, toujours difficile d’accès pour le rachis cervical. Pour étendre le champ d’application aux lésions diffuses les techniques développées par génie Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 génétique font l’objet de nombreuses recherches. Pour l’instant nous ne disposons toujours que de traitements sympomatiques commes les antalgiques, antiinflamatoires et de certains traitement dits antiarthrosiques utilisés souvant de façon empirique. Nous ne disposons pas de traitements ciblés directement sur les mécanismes de cette maladie. Les progrès de la recherche fondamentale ont fait apparaître : - Le rôle clef de certaines cytokines dans l’arthrose (notament l’interleukine 1béta, le TNF-alpha) ces deux cytokines accélèrent le catabolisme du chondrocyte en diminuant leur capacité de synthèse. Elles interviennent aussi dans l’inflamation de la membrane synoviale augmentant ainsi encore la chondrolyse. Il était donc logique de penser à utiliser des antagonistes ou des anticorps monoclonaux de ces deux substances. Chez l’annimal, ils ont fait leur preuve. Les premiers essais ont été réalisés chez l’homme avec un antagoniste de l’interleukine 1 (IL-1ra) et ont montré un effet à court terme, l’utilisation des antiTNF alpha débute (essai thérapeutique en cours dans l’arthrose digitale). Deux problèmes ne sont pas encore surmontés : le choix de la voie d’administration, il faut en effet attteindre un tissu non vascularisé et le rapport risque /bénéfice dans une pathologie qui n’engage pas le pronostic vital. - Le rôle de certains produits secrétés par les adipocytes (on sait que le surpoids à un rôle important dans la genèse de l’arthrose) en particulier la leptine et l’adipoleptine. Le lien entre les adipokines est l’arthrose est prouvé, il existe au niveau des articulations atteintes une augmentation de l’expression de la leptine et une baisse de l’adipoleptine. Encore une autre voie thérapeutique qui va se déveloper, montrant au passage le rôle préventif de la lutte contre l’obésité, nouveau fléau de nos sociétés ■ modernes. 12 L’ARTHROSE CERVICALE VUE PAR LE RHUMATOLOGUE M. Benoist, Paris. L’arthrose cervicale est d’une extrême fréquence. Elle augmente progressivement avec l’âge. Soixante dix à quatre vingt dix pour cent des individus au dessus de 70 ans sont atteints. Elle peut rester totalement asymptomatique ou se révéler par des complications dont il existe quatre principaux syndromes : cervicalgie, névralgie cervico-brachiale, médullopathie et syndrome sus lésionnel cervicoencéphalique. La majorité des cervicalgies a une évolution favorable, le traitement visant à éviter la chronicité dont la prévalence est estimée dans la littérature entre 15% et 20% avec 5% d’invalidité sévère. La névralgie cervico-brachiale résulte de la compression/irritation d’une racine soit par une hernie discale molle (complication de la dégénérescence discale) soit par un nodule disco ostéophytique, formation osseuse proliférant dans le foramen. L’évolution est en général favorable sous l’influence du traitement médical et physique. L’imagerie actuelle a nuancé les modalités évolutives permettant de distinguer une hernie d’une compression osseuse. Il est maintenant acquis qu’un bon nombre de hernies discales cervicales régressent en quelques mois et que seules les névralgies persistantes malgré un traitement médical correct justifient une intervention. Les névralgies cervico-brachiales liées à une compression osseuse ont un pronostic plus incertain bien que souvent favorable. L’identification du niveau responsable n’est pas toujours facile, car rien ne permet sur l’imagerie (scanner ou IRM) de faire la différence entre une compression radiculaire symptomatique et une autre qui ne l’est pas. Le traitement rhumatologique de la névralgie cervico brachiale et ses résultats seront présentés. Les médullopahies cervicarthrosiques sont relativement rares, comparées à la fréquence de la cervicarthrose. En milieu rhumatologique les myélopathies sont en général découvertes à propos de symptômes radiculo-médullaires associant des signes radiculaires à des signes médullaires souvent prédominants : claudication intermittente non douloureuse avec réduction du périmètre de marche faisant rechercher déficit moteur et spasticité. L’imagerie en particulier l’IRM joue un rôle majeur sur le plan du diagnostic positif différentiel, et du pronostic. L’évolution des médullopathies cervicarthrosiques est en général lente et progressive, mais avec parfois des à coups précipitant l’évolution. Le rôle du rhumatologue sera d’exercer une surveillance attentive, l’aggravation neurologique pouvant imposer une intervention chirurgicale. Le syndrome sus lésionnel cérébromédullaire est souvent confondu avec le syndrome de Barré et Liéou ou syndrome sympathique cervical postérieur associant céphalées, troubles cochléo-vestibulaires, troubles visuels subjectifs et dropattacks. L’origine vasculaire par insuffisance vertébro-basilaire due à une compression de l’artère vertébrale par l’ostéophytose de l’arthrose vertébrale (souvent associée à des lésions 6 artérielles athéromateuses) a été démontrée. Si les données cliniques sont suffisantes pour suspecter fortement une compression extrinsèque d’origine vertébrale, il conviendra de la démontrer par écho-doppler, et par une angiographie si la chirurgie ■ est envisagée. 15 LE SYNDROME CERVICO-CÉPHALIQUE Figure 1 : Exemple de sténose uncarthrosique de l’artère vertébrale : le rétrécissement est médial. Professeur Pierre Kehr, Professeur Honoraire à la Faculté de Médecine de Strasbourg, 67000 Strasbourg. Ce syndrome a été décrit en 1929 par Liéou dans sa thèse de médecine et appelé à tort à l’époque “syndrome sympathique cervical postérieur de Barré et Liéou”, ces auteurs n’ayant pas pu mettre en évidence le rôle déterminant de l’artère vertébrale. C’est en effet la compression uncarthrosique de ce vaisseau qui explique la riche symptomatologie liée au déficit circulatoire du territoire vertébro-basilaire, tronc cérébral, cervelet et régions postérieures de l’encéphale. Ce syndrome ne doit pas être confondu avec les troubles neurovégétatifs que l’on peut rencontrer chez les hypochondriaques ou dans la post-ménopause. La caractère intermittent et surtout le caractère provoqué par les mouvements de la tête et du cou et tout particulièrement par les mouvements de rotation et d’extension du cou, doivent faire fortement suspecter l’origine unco-vertébrale. Le syndrome s’explique en effet par une adhérence anormale de l’artère et des veines vertébrales dans le trou transversaire et à la paroi interne du carrefour uncoartério-radiculaire, adhérence liée au développement d’une ostéophytose arthrosique unco-vertébrale. A chaque mouvement du cou, l’artère va alors être tiraillée, distendue et son flux sera modifié. Le syndrome comporte tout ou partie des symptômes suivants : • Céphalées souvent unilatérales, occipito-temporales. • Signes cochléaires à type d’hypoacousie, d’acouphènes • Signes vestibulaires de type vertiges vrais, sensations vertigineuses. • Troubles visuels de type fatigue visuelle, flou, réduction du champ visuel. • Dérobements brusques des membres inférieurs, appelés dropattacks. • Tendance dépressive. Figure 2 : Exemple de sténose post-traumatique : le rétrécissement est externe. Les examens cochléo-vestibulaires mais surtout l’artériographie vertébrale (de nos jours par angioIRM) vont permettre le diagnostic positif en montrant les déviations et rétrécissements de l’artère vertébrale provoqués par l’uncarthrose ou l’hématome traumatique éventuel (figures 1 et 2). Ce syndrome assez fréquent lorsque les voitures n’étaient équipées ni de repose-tête ni de ceinture de sécurité, était souvent la conséquence d’un traumatisme cervical de type whiplash et se manifestait de façon objective lorsque l’uncarthrose post-traumatique comprimait l’artère vertébrale. Cette uncarthrose peut aussi exister par suite des micro-traumatismes de la vie courante ou professionnelle, mais est alors souvent bien tolérée, une adaptation lente se faisant. ■ 18 HISTORIQUE ET PANORAMA DES ARTHRODÈSES INTERSOMATIQUES E. Favreul, Clinique Saint-Charles, Lyon. Le traitement chirurgical des affections dégénératives ou traumatiques du rachis s’impose souvent dans un double but : décompression, stabilisation en gardant hauteur discale et lordose, il fait le plus fréquement appel à l’arthrodèse antérieure. Le principe décrit par SmithRobinson et Cloward de l’arthrodèse antérieure reste sûrement la base de nos thérapeutiques actuelles dont les résultats varient en fonction : - l’indication (NCB ou myélopathie compressive), - de la technique même : Cloward ou Smith-Robinson, - de la présence ou non d’une ostéosynthèse, - de la nature de la greffe (auto xeno allogreffe ou biomatériaux). A partir des années 80, afin de diminuer le taux de pseudarthrose (impaction des greffons, glissement), apparaissent les cages intersomatiques inspirées de l’expérience animale menée par Bagby, initialement utilisée en chirurgie lombaire (cages BAK cylindrique vissée, cages TFC puis cages carbone et PEEK). L’application en chirurgie cervicale remonte aux année 90, l’analyse des résultats est encore difficile et se heurte à la disparité des moyens de mesure d’évaluation des résultats utilisés. On peut distinguer : - En fonction du dessin, les cages vissées cylindriques, les cages impactées de forme rectangulaire ou trapézoïdales. - En fonction du matériau utilisé, metalliques (en titane habituellement), en PEEK ou en carbone, enfin les cages résorbables. - Le comblement pouvant être assuré par de l’os autologue, une greffe osseuse de banque, des biomatérieux (céramique biphasée, hydroxyapatite le plus souvent), parfois la cage est implantée sans comblement ou pleine (titane plasmapore). Les études animales ont montré que biomécaniquement, l’adjonction d’une plaque antérieure améliore grandement la stabilité primaire surtout en extension (Wilke et al, Shimamoto), la plaque antérieure doit de préférence être solidarisée à la plaque car les cages présentent toutes un risque d’impaction [il faut pour cela toujours préserver l’os sous chondral. Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 (Eysel)] ; la forme des cages influence grandement la stabilité primaire (Wilke). L’augmentation des contraintes sur les disques sus et sous-jacent est directement liée à la rigidité du matériel (Maimann). Les résultats sur la consolidation Les cages comblées par de l’os autologue obtiennent entre 0 et 48% de fusion, ce taux est supérieur à celui obtenu par l’os illiaque tricortical seul. (Zdeblick). Il semble que la rigidité des cages influence les chances de consolidation par effet de stressshilding, la tentative des cages résorbables (PLA-PGA) obtient de faibles taux de fusion et d’importantes réactions inflamatoires (Cahill), il semble que la sélection de nouvelles cages résorbables lévogyres atténue ce risque. Les blocs d’hydroxyapatite permettent d’obtenir entre 30 et 67% de fusion (Shima), mais elles ont une faible résistance à la compression (25% de rupture selon Pintar), les céramiques biphasée (HA/bétaTCP) améliorent le résulttat de fusion (42% à comparer à 66% de fusion avec l’os autologue). 7 Les récentes études mettent en avant le pouvoir fort des BMPr (95% pour Zdeblick, 63% pour Lipmann). patients (Hacker)lorsque la prise est tricorticale, elle baisse netement si le prélèvement est spongieux pur en percutané. Les études cliniques Les cages-os autologues apportent d’excellents résultats pour le traitement des névragies cervico-brachiales (97% selon Matge). Pour les myelopathies les résultats sont moins bons avec 25% de reprise chirurgicale (Matge), l’utilisation des cages pourra induire une décompression insuffisante.La douleur liée au prélèvement iliaque perdure jusqu’à un an pour 10% des Les cages-biomatériaux ont permis, sans diminuer le taux de fusion de diminuer la iatrogénie de la prise de greffe. Les résultats radiologiques Les critères d’apréciation de la fusion au travers de cages radioopaques sont parfois flous, toutefois, on peut admettre une fourchette de : 80-97% pour les fusions avec la ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA technique de Smith-Robinson. Le taux de pseudarthrose peut atteindre 20% (Bolhman), il augmente avec le nombre de niveaux arthrodésés ; le pourcentage de fusion augmente avec les cages métalliques (Hacker série prospective randomisée), il n’en va pas de même avec les cages en carbone (38% selon Peolsson ). Les cages en PEEK donnerait un taux de fusion de 90%. Les cages implantées vides ne sont pas capables d’assurer la fusion (20% de pseudarthrose selon Player). L’association cage-biomatériaux donne des résultats variables : le ciment PMMA ne peut donner une fusion réelle et est susceptible de donner des nécroses osseuses, le BOP (biocompatible osteoconductive polymer) s’est avéré un échec sur le plan ostéoinduction et resorption. L’utilisation de l’hydroxyapatite poreuse d’origine corallienne avec cage permet de limiter le risque de fracture du substitut en permettant d’approcher 100% de fusion (Proosteon 2000). L’arrivée des BMP améliore sensiblement les résultats avec 100% de fusion à 3 mois selon Lanman mais n’est pas très diffférent du taux obtenu par l’os autologue à un an. Contairement à une idée communément admise la cyphose segmentaire et la hauteur discale n’ont pas d’influence sur le résultat final (Poelsson), il est recommandé de ne pas distracter de plus de 3 mm la hauteur du disque normal. Si l’impaction des cages est fréquente le risque d’expultion postérieure est très rare et un seul cas est décrit dans la littérature avec compression médullaire. D’une façon générale l’analyse de la littérature montre que les cages vissées ont tendance à l’impaction, les cages impactées à la migration. Le taux de réintervention pour les niveaux adjacents aprés arthrodèse par Smith-Robison est de 10%-16% (Hillibrand et Gore) ; Plus l’arthrodèse est haute plus le rachis est rigidifié, plus l’arthrodèse est basse plus les disques sont sollicités ■ (Maiman). 19 DISCECTOMIE ET DISTRACTION INTERVERTÉBRALE PAR CAGE DANS LE TRAITEMENT DES DISCOPATHIES DÉGÉNÉRATIVES CERVICALES D'UN OU DEUX NIVEAUX. ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PROPOS DE 49 CAS AVEC UN RECUL MINIMUM DE 12 MOIS JC. Lokietek, A. Abouchama, Service de Chirurgie Orthopédique, Centre Hospitalier de la Haute Senne Soignies (Belgique). Objectif de l'étude Notre étude comporte une série homogène de 49 patients atteints de discopathies dégénératives traitées par discectomie et remplacement discal par cages intersomatiques vertébrales en PEEK placées par le même opérateur. Le but est de montrer l'efficacité de cette technique et ce qu'elle peut procurer aux patients comme amélioration dans la vie courante. Rapport de la littérature Dans toutes les publications, la fusion vertébrale versus non fusion après discectomie antérieure, reste toujours un sujet de discussion. Certains auteurs proposent des allogreffes, d'autres utilisent le greffon de la crête iliaque. Les études récentes ont montré l'efficacité des cages cervicales antérieures dans : 1) le maintien de l'espace intervertébral, 2) le maintien de la lordose cervicale, 3) la rapidité de l'amélioration clinique de la symptomatologie douloureuse en tout cas à court terme. Matériel et méthodes 49 patients ont bénéficié d'une arthrodèse antérieure par cage cervicale contenant de l'hydroxyapatite. La symptomatologie clinique dominante : cervicobrachialgies associées ou non à des céphalées et/ou vertiges. Les niveaux lésés : entre C4 et C7 (discopathies associées ou non à des protrusions). La voie d'abord : pré-sternocléido-mastoïdienne gauche. L'arthrodèse a été effectuée à deux niveaux maximum sauf dans un cas où une plaque antérieure a été posée pour un troisième niveau atteint. Appréciation des résultats 1° Subjectif : pour la douleur : le VAS pour les activités quotidiennes : le Neck Disability Index 2° Objectif : appréciation de la fusion intervertébrale par clichés radiologiques dynamiques. Toutes les données ont été récoltées après convocation des patients à une consultation (dans 37 cas). 12 cas ont été investigués soit par téléphone, soit sur dossier. Résultats - 92% des patients se déclarent soulagés des douleurs cervicobrachiales. - Excellente amélioration du mode de vie des patients (Neck Disability Index), les chiffres exacts seront détaillés lors de l'exposé. - D'un point de vue radiologique, on note suivant nos critères, 100% de fusion. Par contre, on note 3 cas de malposition de cage ayant entraîné un tassement d'un plateau adjacent; il n'y a pas de migration de cage et l'on note 2 cas de discopathies sus et sous-jacentes symptomatiques d'apparition rapide (ou ignorées en préopératoire). - Aucune complication chirurgicale en post-opératoire immédiat hormis un cas de paralysie du récurrent avec rémission complète en deux mois. Conclusion L'arthrodèse cervicale antérieure par cage reste un geste chirurgical simple, rapide et nécessitant une hospitalisation a minima. La consolidation intervertébrale et l'amélioration clinique des symptômes sont bien démontrées dans cette série. Les échecs sont expliqués soit par la malposition initiale de la cage intervertébrale, soit par la dégénérescence des disques sus et sousjacents. ■ Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 700 articles Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 8 21 OSTÉOSYNTHÈSE PAR AGRAFE DU RACHIS CERVICAL ANTÉRIEUR O. Ricart 1, P. Bernard 2, V. Fière 3 1- Clinique Ambroise Paré, Thionville. 2- Clinique Saint Martin, Pessac. 3- Clinique du Parc, Lyon. L’intérêt de l’utilisation de cages pour la réalisation d’arthrodèses cervicales antérieures, notamment monosegmentaires intersomatiques, est actuellement largement reconnu. Cependant malgré les progrès de ces cages associant une meilleure stabilité primaire avec des systèmes d’ancrages (dents, picots, ailettes) et l’utilisation de matériaux ayant un module d’élasticité plus proche de l’os (PEEK), il demeure un risque de migration antérieure,et d’enfoncement de ces implants dans les plateaux pouvant être à l’origine de pseudarthroses et de cyphoses cervicales.Pour éviter ces risques certains préconisent systématiquement l’adjonction d’une plaque antérieure. Celle-ci apparaît d’autant plus justifiée quand l’arthrodèse s’étend sur plus de deux niveaux pour assurer une meilleure stabilité de ces implants, afin d’accélérer le délai de fusion et rétablir ou conserver un bon profil sagittal. Les complications potentielles liées à l’utilisation des plaques antérieures sont également bien connues : démontage, migration de vis, perforations viscérales, plaies médullaires, et évaluées dans la littérature en moyenne à 5% des cas. L’arrivée de plaques avec un système de blocage des vis dans la plaque réduit le risque de migration mais entraîne une rigidité du montage avec court-circuitage des contraintes aux dépens de la greffe pouvant être un facteur d’allongement du délai de consolidation voire de pseudarthrose. Nous avons voulu répondre à ces problèmes en utilisant un implant simple assurant une stabilité primaire suffisante afin d’éviter une cyphose segmentaire ainsi que le risque de migration antérieure précoce de la cage intersomatique, et ce, sans déviation des contraintes stimulant la consolidation de l’arthrodèse.L’agrafe cervicale antérieure à compression dynamique nous a paru remplir ce cahier des charges. Méthodes Nous rappellerons brièvement notre expérience passée concernant l’utilisation d’une agrafe cervicale antérieure à mémoire de forme en Nitinol, utilisée avant l’avènement des cages intersomatiques avec des greffons tricorti- caux selon la technique de Smith Robinson. Quatre-vingts patients avaient été opérés de Mai 1992 à Juin 1998, ayant un recul moyen de plus de 10 ans. Quatre-vingtdix pour cent avaient obtenu un bon ou excellent résultat selon la classification d’Odom. L’évolution plus récente de cet implant s’est faite vers un implant en titane avec effet de compression par écartement de la partie centrale de l’agrafe, conservant le principe de compression dynamique et d’auto-blocage de l’ancienne agrafe à mémoire de forme. Ce nouvel implant est utilisé depuis un an avec des résultats préliminaires très semblables à ceux obtenus avec l’ancien implant. Une étude multicentrique européenne est en cours actuellement. Résultats Les résultats ont été revus avec la classification d’Odom. Le bilan radiologique permet de confirmer la fusion s’il n’y a pas de liseré suspect au niveau de l’interface oscage remplie de substitut osseux (phosphate tricalcique) et s’il n’y a pas de pénétration de l’implant dans les plateaux vertébraux (perte de hauteur intervertébrale significative). Nous avons obtenu sur nos 50 premiers cas 95% de bons est excellents résultats à 6 mois de recul. Nous n’avons pas eu à déplorer de complication avec cette agrafe et notamment pas de déplacement secondaire, de migration ou de pseudarthrodèse. Conclusion L’intérêt essentiel de ce type d’implant est avant tout sa simplicité et rapidité d’utilisation en comparaison avec les plaques, sans le risque potentiel de blessure médullaire liée au vissage bicortical. L’agrafe permet une sécurisation de l’implant intersomatique, accélère le délai de fusion par rapport à une cage seule et permet de se passer d’immobilisation externe postopératoire. Dans des cas plus complexes ou la surface antérieure du rachis est très remaniée (ostéophytes, déformations frontales ou sagittales) l’agrafe peut s’adapter plus facilement qu’une plaque. Nous n’avons pas noté d’effet péjoratif lié à la compression axiale entraînée par l’agrafe pouvant être à l’origine d’une cyphose. La meilleure indication est à notre avis l’arthrodèse monosegmentaire en pathologie dégénérative, pour les cas où le chirurgien veut sécuriser la cage intersomatique afin d’éviter le risque potentiel de sa migration précoce. Les montages à deux niveaux sont possibles mais plus délicats à réaliser, en revanche l’utilisation de cet implant en pathologie traumatique ou tumorale, ou en cas d’ostéoporose sévère nous apparaît contre-indi■ quée. Kerrison fine. Afin d'éviter une destabilisation, on veillera à ne pas enlever plus de la moitié des facet- 22 tes aticulaires, suivant la recommendation de Zdeblick 8, basée sur une étude biomécanique. ■ Statistique Hôpital de Chur (hernies discales et sténoses cervicales) LA FORAMINOTOMIE CERVICALE : INDICATIONS ET TECHNIQUE Kaech DL, Sailer M, Muneer M, Woodtli MD. Neurochirurgie, Kantonsspital CH 7000 Chur. La foraminotomie cervicale a été proposée par Frykholm 1 et Spurling 2, puis Scoville 3,4, Williams 5, Kumar et coll. 6 pour le traitement des névralgies cervicobrachiales dues aux hernies discales latérales et sténoses foraminales. Elle offre un accès limité, permettant d'exposer et décomprimer la racine, d'extirper une hernie molle latérale ou luxée à côté de la moelle (ce qui peut nécessiter un abord élargi : "lamino-foraminotomie", avec hémilaminectomie associée) et d'éliminer les compressions postérieures liées à une arthrose facettaire 7. Du point de vue technique, Zdeblick et coll. 8 recommandent de limiter la résection à moins de 50% des facettes articulaires, afin d'éviter une hypermobilité postopératoire (figure 1). Figure 1 : Ostéophytose de l'uncus à gauche et sténose foraminale par arthrose facettaire à droite, recommandation de Zdeblick de réséquer au maximum la moitié de l'articulation 8. Choix de l'abord La plupart des hernies discales cervicales sont opérées par voie antérieure 9, un abord postérieur ne permettant pas l'ablation de tissu sur et à côté de la ligne médiane. En plus, une composante ostéophytaire est souvent associée à la dégénérescence discale évoluant pendant des années. La foraminotomie (figures 2 et 3) est pratiquée moins fréquemment, étant donné la prépondérence des lésions dégénératives mixtes avec compression avant tout antérieure, et les problèmes liés à la perte de hauteur discale et de lordose. La foraminotomie cervicale est un peu moins invasive que la discectomie antérieure, qui sans arthrodèse associée peut déstabiliser le ségment atteint et induire une kyphose. Alternatives La spondylodèse par voie antérieure ("ACIF" en anglais pour "anterior cervical interbody fusion") permet Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Figure 2 : Schéma illustrant une anatomie foraminale normale en C3C4 et C4C5, avec sténoses arthrosiques et secondaires au tassement discal, et la décompression par foraminotomie C6C7. Figure 3 : Foraminotomie C4C5 : Radioscopie peropératoire en fin d'intervention. de restaurer la hauteur de l'espace discal, une lordose ségmentaire physiologique et d'éliminer une composante d'instabilité 10. Les techniques classiques avec greffon cylindrique (Cloward 11,12) ou tricortical (Smith-Robinson 13) provenant de la crête iliaque ont été remplacées par les cages intersomatiques 10,14, ou renforcées par l'adjonction de plaques et vis 9,15. Lors de myélopathie cervicale le chirurgien pourra soit pratiquer un abord microchirurgical ciblé 16 ou devra pratiquer un corpectomie, avec cage, plaque et vis, en cas de compression antérieure pluri-étagée, parfois avec calcification du ligament longitudinal postérieur adhérant au sac dura l9 (figures 4 et 5). Figure 4 : Exemples de pathologies dégénératives cervicales : Hernies discales C3C4 et C4C5 avec décollement et ossification du ligament longitudinal postérieur (traitement par corpectomie C4, cage et plaque avec vis C3-C5 : cf. Fig. 5). Hernie médiane molle C5C6 (traitement par discectomie antérieure et cage intersomatique). Compression postérieure C6C7 (traitement par lamino-foraminotomie). Figure 5 : Radiographie postopératoire après corpectomie C4, discectomie C3C4 et C4C5, cage, plaque et vis C3-C5, ainsi que discectomie C5C6 avec cage lordosante. Le choix de l'abord chirurgical sera dicté par l'examen clinique lié à l'imagerie. Actuellement, l'IRM fonctionelle ouverte permet d'examiner le rachis debout ou assis, en flexion et extension, et même rotation, mettant en évidence des sténoses dynamiques parfois sousestimées par d'autres examens 17. Dans quelques cas de dilemme quant au choix de l'abord chirurgical, la foraminotomie sera choisie lors de radiculopathies unilatérales C7 et T1, chez des malades à cou large et court, chez des patients âgés atteints d'artériosclérose carotidienne, et chez les malades ayant subi des interventions et radiothérapies pour affections malignes, par exemple de la glande thyroide. Retenons comme règle générale : abord antérieur pour compression avant tout antérieure, pour instabilité et déformité (kyphose cervicale), abord postérieur pour compressions avant tout postérieures. Technique L'intervention est réalisée en décubitus ventral, la tète fléchie en avant (position "Concorde"), sous contrôle radioscopique, afin d'être certain de décomprimer le bon niveau (figure 1). Après décollement unilatéral de la musculature, visualisation des lames et du ligament jaune, puis de l'articulation latéralement, mise en place du rétracteur, puis du microscope. (N.B. Il existe des équipements "percutanés" avec dilatateurs-écarteurs musculaires et équipement endoscopique pour les chirurgien qui n'ont pas de microscope. Quelques neurochirurgiens pratiquent aussi des foraminotomies cervicales en position assise, d'autres pratiquent d'emblée un abord transmusculaire centré sur la partie médiane de l'articulation). L'ablation progressive d'os et de cartilage se fait de préférence avec la fraise à os (figure 2). Le tissu conjonctif périradiculaire peut être enlevé, de préférence après décompression accomplie, afin de minimiser le saignement veineux (Lyostypt, Surgicel), avant l'exploration en profondeur à la recherche d'un fragment discal exclu. Avec la fraise (diamant, fine) on peut élargir le foramen en direction latérale, ou à l'aide d'une curette ou d'une 9 ACIF Foraminotomies Discectomies Corpectomies Plaques 46 32 31 26 33 37 6 7 21 5 11 2 2 1 2 Bibliographie 1. Frykholm R. Lower cervical vertebrae and intervertebral discs; surgical anatomy and pathology. Acta Chir Scand 1951;101:345-359. 2. Spurling RG & Segerberg LH. Lateral intervertebral disk lesions in the lower cervical region. J Am Med Assoc 1951; 151:354-359. 3. Scoville WB. Cervical sponylosis treated by bilateral facetectomy and laminectomy. J Neurosurg 1961; 18: 423-428. 4. Scoville WB, Dohrmann GT, Corkhill G. 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C’est pourquoi, je retracerai ma propre expérience à travers quarante années de chirurgie du rachis cervical, avec plus de mille patients opérés, car mon itinéraire chirurgical correspond bien à l’évolution des idées durant cette période. Nos étapes ont été : la libération de l’artère vertébrale selon JUNG en dans son trajet latéro-cervical en 1962 ; l’ arthrodèse intersomatique selon CLOWARD en 1968 ; l’arthrodèse intersomatique selon ROBINSON en 1970 ; l’ostéophytectomie transdiscale selon MAGERL en 1972 ; la libération combinée de l’artère vertébrale et du canal cervical en 1972 ; l’ostéosynthèse par plaque antérieure en 1973 ; la corporectomie en 1976 ; la mise au point d’une cage-plaque en 1982 ; l’utilisation du corail en 1990 ; la mise au point d’une nouvelle cage-plaque en titane avec substitut osseux en 1992 ; la prothèse discale cervicale de BRYAN en 2000. Je me propose de vous décrire les faits marquants de ces diverses étapes. 1962 : L’artère vertébrale L’artère vertébrale est vulnérable dans son trajet V2 au niveau de chaque carrefour uncoartérioradiculaire situé entre deux apophyses transverses entre C6 et C2 et particulièrement en C5-C6 et C4-C5. Elle peut ainsi être déviée et comprimée par une arthrose unco-vertébrale se développant latéralement, l’artère ne pouvant fuir car maintenue par son passage dans les trous transversaires. Cette uncarthrose pourra ainsi être à l’origine d’une insuffisance vertébro-basilaire, mais également d’une cervico-brachialgie car peut de plus et souvent en même temps, se développer vers l’arrière et rétrécir le trou de conjugaison. Ce fut l’idée de A. JUNG de libérer ce vaisseau en réalisant une uncusectomie sans faire d’arthrodèse et après avoir abordé l’artère par transversectomie, c’est-à-dire ouverture du trou transversaire sus- et sousjacent à la zone comprimée, par résection de la partie antérieure de l’apophyse. Cette intervention ne pouvait se faire qu’après mise en évidence de la lésion par artériographie. La rôle pathogène de l’uncarthrose s’appuyait sur la clinique Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 (nucalgie, céphalées, vertiges, trouble auditifs et visuels, dépression psychique éventuelle) et en particulier sur la provocation de la symptomatologie par les mouvements de la tête et du cou, surtout l’extension et a rotation. Le tableau clinique avait déjà été décrit en 1929 par Barré et Liéou (à Strasbourg), mais rattaché à tort à une souffrance du nerf sympathique. L’uncarthrose pouvait avoir, quant à elle, une origine purement dégénérative par vieillissement du rachis cervical, mais pouvait également être post-traumatique due à un traumatisme cervical indirect comme le whip-lash, mécanisme très fréquent à l’époque alors que la ceinture et les repose-tête n’étaient pas encore obligatoires dans les voitures. Cette intervention, délicate, assez stressante pour le chirurgien, était par contre très efficace et gratifiante. 1962 : L’uncoforaminectomie de JUNG L’intervention présentée par JUNG en 1962 à l’Académie de Chirurgie à PARIS, ne comportait pas seulement la libération de l’artère vertébrale, mais avait pour cible la libération du trou de conjugaison par abord antéro-latéral. Ce geste traitait donc la cervico-brachialgie par uncarthrose, fréquente soit de façon isolée, soit associée à l’insuffisance vertébro-basilaire, surtout en C5-C6 et C6-C7. Logique, lorsqu’existait cette association, la libération première de l’artère vertébrale indispensable dans la technique, devenait une gêne ou apparaissait même comme dangereuse pour certains, lorsque le vaisseau était libre de toute compression. C’est pour cette raison que l’uncoforaminectomie de JUNG par abord antéro-latéral se vit supplantée par les abords médians, transdiscaux qui se développèrent par la suite. Entre 1962 et 1978, nous réalisâmes 39 uncoforaminectomies de JUNG (comme assistant et en premier à partir de 1974). 1973 : Grande libération antérolatérale et médiane de KEHR (figure 1). Alors que jusque là la discectomie sans fusion était la règle, ce fut le grand mérite des orthopédistes de montrer l’importance biomécanique de la lordose cervicale, que seule l’arthrodèse en bonne position permettait de conserver après ablation du disque et des ostéophytes. En combinant l’ostéophytectomie transdiscale selon ROBINSON et selon MAGERL avec la libération de l’artère vertébrale, il nous fut donné de mettre au point une intervention combinant un abord antéro-latéral et un abord antéromédian. Cette libération large selon KEHR nécessitait l’addition d’une ostéosynthèse pour stabiliser le segment cervical. Entre 1962 et 1986, nous avons libéré l’artère vertébrale dans 249 cas : - par transversectomie isolée dans 44 cas ; Entre 1976 et 2003, nous avons réalisé 156 corporectomies, stabilisées en interposant 50 fois un greffon prélevé sur la crête iliaque, 73 fois un bloc de corail et 33 fois un greffon fibulaire (dans les cas où il fallait libérer trois disques). A 1982 : la cage-plaque en INOX avec greffon en alumine perforée (Kehr). L’idée était de faire un “tout en un” en combinant greffon et ostéosynthèse. Très efficace, la technique avait l’inconvénient d’être opaque aux radiographies et en particulier ne permettait pas de prouver l’ostéoconduction dans les trous du greffon. Entre 1982 et 1992, nous avons posé 43 cages-plaques en INOX. B Figures 1 A et B : La grande libération par abord combiné antéro-latéral et antéromédian. - par uncusectomie dans 117 cas ; - par uncoforaminectomie de JUNG dans 39 cas ; - par grande libération de KEHR dans 19 cas. 1970 : Les arthrodèses intersomatiques sans puis avec ostéosynthèse. Nous n’avons utilisé la technique de CLOWARD que dans 11 cas, car malgré une instrumentation ancillaire perfectionnée, nous l’avons trouvée potentiellement dangereuse pour la moelle pendant sa réalisation même et peu fiable dans ses suites en raison du risque d’expulsion partielle du greffon. Notre choix se porta sur la technique de ROBINSON, le greffon tricortical en position verticale comme un livre sur un étagère, nous donnant plus de confiance dans une stabilisation mécanique de qualité. Après le Congrès de CHUR de la Société Suisse d’Orthopédie en 1972, nous utilisâmes la technique de MAGERL d’ostéophytectomie transdiscale terminée par une greffe selon ROBINSON, rapidement complétée par l’addition d’une ostéosynthèse. Entre 1970 et 1990 nous avons réalisé 99 arthrodèses selon ROBINSON et entre 1972 et 2003, 467 ostéophytectomies selon MAGERL et 461 ostéosynthèses antérieures du rachis cervical inférieur toutes chirurgies confondues. 1976 : La corporectomie A eu notre préférence lorsque deux niveaux adjacents étaient concernés car elle permet un abord premier du canal cervical au niveau de la concavité du mur postérieur du corps vertébral, véritable zone de sécurité à partir de laquelle l’on peut ensuite enlever les ostéophytes au rongeur en se portant vers le haut et vers le bas sans ajouter une compression supplémentaire instrumentale. 10 1990 : l’utilisation du Corail comme greffon (figure 2) Convaincus par les travaux de Jean-Louis PATAT, nous avons à la fois remplacé les greffons tricorticaux iliaques par du corail, mais également les grands greffons des corporectomies et enfin le greffon de notre cage-plaque par un substitut nouveau, l’Eurocer (hydroxyapatite) ; le corail n’ayant pas pu être serti à chaud dans l’anneau métallique. Nous n’avons déploré A aucune complication avec le corail, en particulier aucun sepsis ni réaction allergique. Chaque arthrodèse avec du corail a été systématiquement stabilisée par une ostéosynthèse. Entre 1990 et 2003, nous avons réalisé 106 ostéophytectomies selon MAGERL et 73 corporectomies, toutes ces 179 interventions stabilisées avec un greffon de corail et ostéosynthèse. 1992 : la cage-plaque en Titane et greffon Eurocer (Kehr) (figure 3) La conception de cette cage-plaque en titane et Eurocer a été guidée par une double exigence : pouvoir suivre l’ostéoconduction sur l’Eurocer et permettre des contrôles IRM postopératoires. Ainsi le greffon de substitut a été choisi plus haut de 4 mm que l’anneau porteur, ce qui a rendu possible la première proposition, à savoir le contrôle de l’ostéoconduction, les liserés postopératoires précoces étant progressivement comblés par de l’os néoformé, phénomène bien visible sur les radiographies de contrôle de profil. L’utilisation du Titane a permis de faire de l’imagerie postopératoire IRM ou scanographique par coupes fines dans les cas ayant des résultats moins bons afin de vérifier la bonne libération canalaire A B B C C Figure 2 : en A greffon de corail à J 6, en B à J 700 et en C à J 2400 : le tissu corallien a été entièrement remplacé par de l’os humain néoformé. Figure 3 A : L’implant en Titane et Hydroxyapatite - B : Vue de profil et C : contrôle scanographique. et le bon positionnement de la cage-plaque. D Entre 1992 et 2003, nous avons posé 63 cages-plaques en Titane avec greffon en Eurocer. 1998-2000 : L’évolution vers les prothèses discales cervicales. Notre idée personnelle fut de faire évoluer la cage-plaque vers une prothèse hémiarthroplastique placée sur le plateau supérieur du corps vertébral de la vertèbre inférieure et en conservant le fibrocartilage du plateau inférieur du corps vertébral de la vertèbre susjacente. Cette prothèse fut construite et testée sur rachis cervical cadavérique ; son application clinique n’eut cependant pas lieu pour des raisons administratives (délai d’obtention du dossier Loi Huriet) et de constatation d’ossifications périprothétiques sur une prothèse d’un autre auteur utilisant un concept similaire. Figure 4 : A et B : schéma de la Total Cervical Disc Prosthesis de Vince Bryan. C et D : clichés dynamiques post-opératoires montrant la bonne mobilité - excellent résultat chez ce patient avec un recul de six ans. Entre 2000 et 2003. nous avons posé 55 TCDP de Bryan. La chirurgie cervicale se doit d’être “tous azimuths” selon l’expression du regretté Raymond ROY-CAMILLE (RRC). Aussi, n’avons-nous pas négligé les abords postérieurs dans certaines indications. Notre préférence est allée vers les laminectomies larges associées à des ostéosynthèses selon RRC ou FUENTES dans les sténoses canalaires serrées plutôt que vers les laminoplasties des auteurs japonais. Cette libération postérieure a été réalisée dans des sténoses serrées et étagées du canal vertébral, afin d’éviter une compression iatrogène lors d’une libération par voie antérieure. La “Total Cervical Disc Prosthesis” (TCDP) de Vince Bryan (figure 4) nous fut présentée en 1999 et nous participâmes à une étude multicentrique européenne (Loi Huriet en France) à partir de janvier 2000. Cette prothèse, dotée d’un ancillaire spécifique à première vue complexe, était posée selon un protocole très précis et sécurisant. Sa première pose se fit avec un temps opératoire de quatre heures, mais une fois la courbe d’apprentissage bien intégrée, la pose se fit en moins de deux heures. Cette prothèse doit, à nos yeux, être essentiellement réservée à des patients motivés, plutôt jeunes ou du moins jeunes d’esprit, présentant une hernie discale ou une ostéophytose débutante, de préférence un seul étage, ayant une bonne mobilité des articulations zygapophysaires. D’autres prothèses existent à présent, souvent plus simples à poser. L’avenir dira quelles sont les meilleures à long terme. A B C Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 11 Dans certains cas un geste de décompression antérieur a été ajouté ultérieurement. Ainsi entre 1974 et 2003, 66 laminectomies avec ostéosynthèses furent réalisées pour canal cervical étroit étagé. Enfin, nous n’avons pas d’expérience personnelle de la chirurgie cervicale mini-invasive, en particulier percutanée. En conclusion, ces quarante années de notre activité professionnelle personnelle ont vu d’énormes progrès se faire en ce qui concerne aussi bien le diagnostic que le traitement des lésions dégénératives cervicales. Ces progrès sont en premier dus à l’essor de l’imagerie, scanner et IRM ; ensuite aux progrès de l’ostéosynthèse qui a permis une stabilisation immédiate de qualité, simplifiant les soins post-opératoires. Comme au niveau des grosses articulations, le rachis cervical est à présent devenu un champ d’indications prothétiques et de chirurgie mini-invasive. Tous ces progrès ne doivent cependant pas nous faire oublier l’importance de l’écoute et de l’examen du patient, qui doivent rester les vrais déterminants de nos indications. ■ ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA 27 LES PROTHÈSES CERVICALES La passion de l’innovation J.M. Vital, Unité de pathologie rachidienne, Tripode, 33076 Bordeaux. © a t e l + 33 (0)3 25 70 40 00 Les prothèses discales cervicales (PDC) ont été utilisées en clinique après les prothèses discales lombaires alors que la voie d’abord antérieure réalisée pour leur pose est plus naturelle et plus facile en région cervicale qu’en région lombaire où les rapports vasculaires peuvent poser problème. Leurs indications sont assez différentes ; si la prothèse lombaire est plutôt proposée pour un remplacement discal dans le cas de lombalgie chronique, la PDC est utilisée pour combler un espace discal traversé pour enlever une hernie (molle le plus souvent mais aussi parfois dure). La fusion, intersomatique par greffe autologue ou par cage, a fait largement ses preuves. Néanmoins, le risque d’hypersollicitation des segments adjacents par différence excessive de mobilité et d’amortissement, devrait être limité par ces PDC qui conservent une certaine mobilité. Nous décrirons successivement : un rappel succinct sur la physiologie du disque intervertébral (DIV) normal, la réalité du “syndrome des segments adjacents”, les différents types de PDC proposés à l’heure actuelle, notre expérience personnelle conservant deux d’entre elles et enfin les indications validées mais aussi “limites”. Suite au succès de l’introduction de MOBIDISC® pour les applications lombaires en 2003, LDR Médical est aujourd’hui fier de vous présenter la première prothèse cervicale à NOYAU MOBILE. Mobi-C® est implantée de la même façon qu’une cage cervicale, à l’aide d’un seul instrument et en une seule étape. Rappel physiologique La colonne vertébrale cervicale est très mobile, notamment au niveau du rachis cervical bas (de C3 à C7) où peuvent se réaliser 120° de flexion-extension (contre 15° en occipito cervical et 15° entre C1 et C2), 15° d’inclinaison droite et gauche (contre 0° en occipito cervical et C1 C2) et enfin 25° en rotation (contre 0° en occipito cervical et 25° en C1 C2). Chaque segment intervertébral a en moyenne une amplitude de flexion - extension de 15° (plus en C5 C6, segment le plus mobile, moins en C7 T1). Il existe une translation qui peut atteindre 2,5 à 3,5 mm en C2 C3 et 1,5 à 2 mm au-dessous. Cette mobilité diminue avec l’âge, du fait du phénomène de serrage notamment par pincement discal. Pour chaque segment intervertébral, le centre instantané de rotation se projette au milieu de la partie basse du corps inférieur. On estime que dans la vie courante, le sujet réalise 500 mouvements / heure. Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Technopole de l’Aube - BP 2 - 10902 Troyes Cedex 9 - France - Tél : + 33 (0)3 25 82 32 63 - Fax : + 33 (0)3 25 82 33 71 www.ldrmedical.fr Toutes ces notions doivent être prises en compte dans la conception de la PDC même si une prothèse mécanique ne doit pas chercher à reproduire intégralement le fonctionnement d’une articulation vivante. Qu’en est-il du “syndrome des segments adjacents à une fusion” ? Les travaux de BABA [1] et HILIBRAND [2] sur le même sujet donnent les mêmes chiffres. BABA [1], pour des fusions cervicales revues à 8,5 ans de recul moyen, note 26% de dégradation des disques sus jacents, 13% de dégradation des disques sous jacents mais seulement 16% des reprises chirurgicales. HILIBRAND [2], sur un recul un peu plus long de 10 ans, retrouve 25,6% de lésions radiologiques sur les disques sus et sous jacents mais simplement 18% de reprises chirurgicales. Il est vrai que toute fusion intervertébrale augmente le différentiel de mobilité mais aussi de rigidité ; ECK [3] a ainsi démontré expérimentalement une augmentation de pression de 73% dans le disque sus jacent et de 45% dans le disque sous jacent. GOFFIN [4] observe sur 180 12 patients une dégénérescence discale à proximité de l’arthrodèse dans 92% des cas mais avec un taux de réintervention de 6,1% seulement. Ce taux de reprise est plus fréquent si le sujet opéré est âgé, s’il a été opéré dans le cadre de l’arthrose et non de la traumatologie et si l’arthrodèse est étendue et s’est faite en cyphose (KATSUURA [5]). En fait, le problème est de savoir si l’évolution naturelle due au vieillissement à proximité des segments rigidifiés par l’arthrose, n’expose pas au même taux de dégénérescence cervicale. VIL- LAS [6] a ainsi comparé 50 patients opérés de 1 à 5 niveaux et 100 cervicalgiques non opérés avec des radiographies pratiquées sur une durée de 5 à 17 ans. Parmi les sujets opérés, il observe une altération des segments adjacents dans 32% entre 5 et 9 ans et 51% entre 10 et 15 ans après la fusion. Ces chiffres sont supérieurs chez les non-opérés : - 36% de dégénérescence entre 5 et 9 ans - 64% de dégénérescence entre 10 et 15 ans - 83% de dégénérescence après 15 ans Ainsi, d’après cette étude longitudinale à grand recul, l’involution naturelle des segments intervertébraux n’est pas aggravée par la fusion. Tout le problème est maintenant de savoir si la prothèse cervicale diminue le taux de syndrome de segment adjacent par rapport à la fusion classique. Beaucoup d’études de ce type sont en cours, mais imposent pour validation un recul suffisant. ROBERTSON [7] a comparé à 2 ans post-opératoires 74 prothèses métal/métal (prestige) et 158 fusions. Il note des signes radiologiques 2 fois plus souvent sur les segments adjacents à la fusion (34,6% versus 17,5%) et 7% de reprise chirurgicale après fusion contre 0% après prothèse. Figure 1a : Patiente de 42 ans présentant une NCB C7 gauche en rapport avec une double hernie gauche C5C6 et C6C7 ; flexion préopératoire. Figure 5a : Flexion postopératoire. Figure 3a : Double prothèse C5C6 et C6C7 de profil. Les prothèses discales cervicales Elles doivent assurer une mobilité proche de la normale et maintenir une lordose dans le segment intervertébral. On peut les opposer en PDC contraintes et non contraintes. Quel que soit le modèle utilisé, l’appui des plateaux se fera sur un os sous-chondral à bien conserver. Le ligament longitudinal dorsal est dans notre expérience toujours enlevé pour reconnaître le fragment herniaire très souvent rétroligamentaire ; dans les prothèses non contraintes, on doit néanmoins chercher à le conserver. La libération très latérale sur les côtés (uncusectomie) permet d’assurer une plus grande mobilité et pourrait éviter les calcifications périprothétiques (FUENTES [8]). Enfin, l’usure doit être minime et testée avec des simulations de 10 millions de cycles au minimum, qui correspondent à 10 ans de mobilité. - La prothèse métal-métal ou prothèse de Bristol décrite par CUMMINS dès 1989 et nommée Prestige 1, 2 puis 3. Le dôme sphérique est sur le plateau supérieur et la fixation des plateaux s’est faite par 4 vis puis par un rail. Cette prothèse s’est avérée encombrante et exposait au risque de dysphagie. - La prothèse métal-polyuréthane imaginée par BRYAN en 1990 comprend un noyau de polyuréthane et de polycarbonate de basse friction entouré d’un manchon souple en polyuréthane placé entre 2 plateaux en titane avec revêtement poreux. Une solution saline est injectée dans la chambre. Il s’agit d’une prothèse non contrainte. GOFFIN [9] a coordonné une étude multicentrique en Europe dès 2000. Les résultats à moyen terme sont bons et très bons dans 86% des cas, mais un taux de fusion s’observe dans 12% des cas ; il pourrait être dû au fraisage très large réalisé avant la pose. - La prothèse métal-polyéthylène avec 2 types : • la PRODISC de MARNAY et BERTAGNOLI qui existe depuis 2002 et comprend 2 plateaux en alliage chrome/cobalt/molybdène avec 2 ailettes et un noyau en polyéthylène, Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Figure 5b : Extension postopératoire. Figure 1b : Extension préopératoire. Figure 3b : De face. Figure 5c : Rotation droite postopératoire. Figure 4a : Contrôle radiologique postopératoire en flexion. Figure 2a : IRM sagittale préopératoire. Figure 5d : Rotation gauche postopératoire. Figure 2b : Coupe axiale en C5C6. Figure 4b : Contrôle radiologique postopératoire en extension. Figure 2c : Coupe axiale en C6C7. • et la MOBI C mise sur le marché en novembre 2004 avec 2 plateaux en chrome cobalt et un noyau en polyéthylène qui peut glisser sur le plateau inférieur. Elle a 3 degrés de liberté en rotation et 2 en translation. - La prothèse métal-céramique ou DISCOVERY vise la moindre usure observée dans les prothèses de hanche. - Enfin, un peu à part, il existe la prothèse non métallique, élastométrique de JACKOWSKI faite de silastic et d’une enveloppe de polyester. 13 Deux séries concernent les patients du service: - Dans la thèse d’AUROUER [10], sont analysés 160 patients opérés par V. POINTILLART de juillet 2000 à avril 2005. Il s’agissait de 89 hommes et 71 femmes d’âge moyen 43 ans (de 25 à 66 ans) avec seulement 8 patients déjà opérés. 143 patients étaient opérés pour NCB, 16 pour myélopathie avérée et 1 pour cervicalgie pure avec signal de MODIC 1 ; 95 patients ont été opérés à 1 niveau, 57 à 2 niveaux et 1 à 3 niveaux (233 prothèses posées). L’évaluation s’est faite avec le Cervical Spine Outcome Questionnaire, auto questionnaire proposé par la Cervical Spine Research Society, et les résultats sont exprimés en excellents, bons, moyens ou mauvais selon ODOM [11]. Au recul moyen de 2 ans, 75% des patients ont un excellent résultat, 6% un bon, 15% un moyen et 9% un mauvais. Ces pourcentages restent stables dans le temps et notamment dans le groupe qui a le suivi le plus long, soit de 48 mois. Il y a 12 complications dont 4 sévères (perforation de l’œsophage, abcès péridural, récidive de sténose et hématorachis). Sur le plan radiologique, une seule migration postérieure sans conséquence clinique a été observée. Sur le plan mobilité, on observe, avec recul moyen de 2 ans, une mobilité de 9°. 8% des prothèses ont une mobilité inférieure à 2°, ce qui est considéré dans la littérature comme une non fusion : on a noté chez ces patients des points osseux antérieurs pouvant évoquer une maladie de Forestier débutante. 7 patients ont présenté des problèmes radiologiques (ostéophytose, hypermobilité) au dernier recul de 48 mois, ce qui correspond à 23% des patients revus à ce délai. - La série multicentrique française (8 centres) à laquelle nous avons participé concerne la prothèse MOBI-C plus contrainte que la prothèse BRYAN et qui a l’avantage de ne pas imposer l’utilisation d’un ancillaire complexe. 92 patients ont été analysés avec un recul moyen de 1 an. L’âge moyen est ici aussi de 43 ans. 83% des opérés étaient vierges de chirurgie cervicale. L’évaluation s’est faite avec l’EVA cervicale et brachiale, le Neck Disability Index (NDI), le SF36 et un index de satisfaction. Les patients ont été opérés à 1 niveau (82 patients) et 2 niveaux (10 patients) pour subir la pose de 102 prothèses. L’hospitalisation moyenne est de 3 jours et l’arrêt de travail de 2,5 mois en moyenne. Parmi les complications, il y a 1 ablation pour déplacement, 1 cas de subsidence. La cervicalgie et la névralgie cervicobrachiale sont améliorées dans 75% des cas. Le NDI est amélioré de 46%. L’indice de satisfaction est de 95% vis-à-vis de la chirurgie, 85% visà-vis de la cervicalgie et 84 % visà-vis de la NCB. La mobilité moyenne est de 9,9° en flexion-extension et 93% des prothèses bougent de plus de 2° et sont donc dites mobiles. En conclusion - La pose de PDC paraît une alternative raisonnable à la pose de cage dans les suites immédiates de l’exérèse par voie transdiscale d’une hernie molle, voire dure chez un sujet encore jeune. - La pose s’est simplifiée mais il faut faire l’effort de positionner au mieux au centre de l’espace discal la prothèse, surtout si elle est semi contrainte. Les suites opératoires sont courtes puisqu’on peut considérer que la stabilité est quasi immédiate et qu’il n’y a, bien sûr, aucune prise de greffon. ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA - Nous avons successivement utilisé la prothèse de BRYAN non contrainte, très proche de l’anatomie normale mais exposant aux calcifications périvertébrales et au positionnement moyen en cyphose puis la prothèse MOBI-C plus facile à poser mais imposant un centrage parfait. Le problème est évidemment d’avoir un recul suffisant (au moins de 15 ans) pour s’assurer de la mobilité persistante et de la protection espérée des segments avoisinants. Si la prothèse se fige en lordose, on peut espérer un résultat aussi correct qu’avec une cage et avec des suites immédiates plus simples et courtes de façon évidente. La discussion est encore ouverte dans l’indication d’exérèse de hernie pour myélopathie par cervicarthrose, la mobilité intervertébrale n’étant pas forcément idéale pour la moelle. AUROUER [10] rapporte 16 cas avec des résultats cliniques et radiologiques satisfaisants. SEKON [12] sur 11 patients, note une amélioration du score de ■ NURICK. Rebif, soyons forts. ® Bibliographie Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 REBIF® solution injectable. COMPOSITION* : 22 μg (6 millions UI) ou 44 μg (12 millions UI) d’interféron bêta-1a par seringue préremplie. INDICATIONS THERAPEUTIQUES : Rebif® est indiqué dans le traitement des patients atteints de sclérose en plaques qui ont eu deux poussées ou plus au cours des deux années précédentes. Son efficacité n'a pas été démontrée chez les patients atteints de la forme secondairement progressive de sclérose en plaques évoluant sans poussées associées. POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION* : Rebif® 44 μg, voie SC, 3 fois/semaine. Pour les patients qui, selon l'avis du médecin traitant (spécialiste), ne peuvent tolérer la dose supérieure, Rebif® 22 μg, voie SC, 3 fois/semaine est recommandé.Tout traitement doit être institué sous la surveillance d’un médecin ayant l’expérience du traitement de la maladie. Rebif® ne doit pas être utilisé chez l’enfant de moins de 16 ans atteint de sclérose en plaques car Rebif® n’a pas été évalué chez ce type de patients.Actuellement, on ne sait pas combien de temps les patients doivent être traités. La sécurité et l’efficacité de Rebif® n’ont pas été démontrées au-delà de 4 ans de traitement. Il est recommandé d’évaluer les patients au moins tous les 2 ans au cours des 4 années suivant l'instauration du traitement par Rebif®, le médecin traitant décidant alors, au cas par cas, d’un traitement de plus longue durée. CTJ = 32,26 €/jour (22 μg) – 34,58 €/jour (44 μg). CONTRE-INDICATIONS : L'interféron bêta-1a (IFNß-1a) est contre-indiqué chez les patients ayant des antécédents connus d’hypersensibilité à l’interféron bêta naturel ou recombinant, à la sérum albumine humaine ou l'un des autres excipients. L'IFNß-1a est contre-indiqué chez la femme enceinte, chez les patients ayant des troubles dépressifs sévères et/ou des idées suicidaires et chez les patients épileptiques ayant des antécédents de crises non contrôlées de façon satisfaisante sous traitement. MISES EN GARDE SPECIALES ET PRECAUTIONS D’EMPLOI* : Informer les patients des effets indésirables les plus fréquents, dont les symptômes pseudo-grippaux, qui sont généralement plus importants au début du traitement et diminuent en fréquence et en intensité avec un traitement prolongé.A utiliser avec précaution : - chez les patients dépressifs. Dépressions et idées suicidaires sont connues pour être plus fréquentes dans la population atteinte de SEP et être associées à l'utilisation des interférons :les patients devront signaler immédiatement tout symptôme de dépression et/ou d’idées suicidaires,entraînant une surveillance étroite,un traitement approprié, voire un arrêt du traitement par IFNß-1a. - chez les patients ayant des antécédents de crises convulsives. Chez les patients sans antécédent et qui présentent une crise convulsive en cours de traitement,l’étiologie doit en être recherchée et un traitement anti-convulsivant approprié doit être instauré avant reprise du traitement. Surveillance étroite en cas de troubles cardiaques (angor, insuffisance cardiaque congestive ou arythmie), surtout à l'initiation du traitement, les symptômes pseudo-grippaux pouvant être éprouvants. Afin d'éviter une nécrose au site d'injection, conseiller aux patients d'utiliser une technique d'injection stérile et de varier le site à chaque injection. La procédure d'auto-injection par le patient doit être vérifiée périodiquement et, plus particulièrement, si des réactions au site d'injection se sont produites. En cas de lésion de la peau (avec gonflement ou suintement), conseiller au patient de consulter son médecin. En cas de lésions multiples, interrompre le traitement jusqu'à guérison. Informer les patients du risque abortif de l’IFNß.Augmentation asymptomatique des transaminases hépatiques fréquente : diminuer la dose de Rebif® si les ALAT dépassent 5 fois la LSN, puis la ré-augmenter progressivement après normalisation des transaminases hépatiques.Prudence recommandée chez les patients ayant des antécédents d'atteinte hépatique significative, présentant des signes cliniques d’une maladie hépatique active, un alcoolisme ou ayant un taux plasmatique d’ALAT élevé (> 2,5 x LSN). Contrôler les taux plasmatiques d’ALAT avant l’instauration du traitement, aux 1er, 3ème et 6ème mois de traitement, puis périodiquement ensuite, en l’absence de symptômes cliniques.Arrêter le traitement en cas d’ictère ou si tout autre symptôme clinique témoin d’une atteinte hépatique apparaît.Comme avec les autres IFNß,atteinte hépatique sévère,voire une insuffisance hépatique aiguë,possible (mécanisme non connu).Résultats anormaux des analyses biologiques ; il est recommandé un suivi NFS-plaquettes, en plus de la surveillance biologique de la SEP et de la surveillance des enzymes hépatiques. Ces examens doivent être plus fréquents à l'instauration du traitement par Rebif® 44 μg. Des dosages thyroïdiens sont recommandés avant instauration du traitement ; s’ils sont anormaux, les répéter tous les 6 à 12 mois. S’ils sont normaux,ne pratiquer des contrôles de routine qu'en cas de symptômes de dysfonctionnement thyroïdien.Administration avec prudence et sous étroite surveillance chez les patients insuffisants rénaux ou hépatiques sévères et les immunodéprimés sévères. Des anticorps sériques neutralisants peuvent apparaître vis-à-vis de l'IFNß1a, sans signification clinique établie. Dans ce cas, et si le patient répond faiblement au traitement, réévaluer le rapport bénéfice/risque de la poursuite du traitement par Rebif®. INTERACTIONS AVEC D’AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES D’INTERACTION* : Aucune étude d’interaction n’a été réalisée chez l’homme. Prudence en cas d’administration simultanée avec des médicaments ayant une marge thérapeutique étroite et dont la clairance dépend du système hépatique du cytochrome P450,par ex.les anti-convulsivants et certaines catégories d’antidépresseurs.Des études cliniques indiquent que les patients peuvent recevoir Rebif® et des corticostéroïdes ou de l’ACTH pendant les rechutes.GROSSESSE ET ALLAITEMENT* : Contre-indiqué.Les femmes en âge de procréer doivent utiliser des méthodes de contraception efficaces. EFFETS SUR L’APTITUDE A CONDUIRE DES VEHICULES ET A UTILISER DES MACHINES* : Oui. EFFETS INDESIRABLES* :Généralités :Syndrome pseudo-grippal (touchant 40 % des patients au cours des 6 premiers mois de traitement),réactions au site d'injection (inflammation modérée ou érythème) chez la plupart des patients,augmentations asymptomatiques des paramètres biologiques de la fonction hépatique et diminutions des globules blancs fréquentes. La majorité des réactions indésirables observées avec l'IFNß-1a sont généralement modérées, réversibles et sensibles à des diminutions de dose. En cas d'effets indésirables (EI) sévères ou persistants, diminuer temporairement la dose de Rebif® ou interrompre les injections. Effets indésirables identifiés au cours des essais cliniques : Affections hématologiques et du système lymphatique – fréquent (>1/100, <1/10) : neutropénie,lymphopénie,leucopénie,thrombocytopénie,anémie ; Affections endocriniennes – peu fréquent (>1/1.000,<1/100) :dysthyroïdie (élévation de T3 et T4,diminution de TSH) ; Affections psychiatriques – fréquent (>1/100,<1/10) :dépression, insomnie ; Affections du système nerveux – très fréquent (>1/10) : maux de tête ; Affections gastro-intestinales – fréquent (>1/100, <1/10) : diarrhée, vomissements, nausées ; Affections de la peau et du tissu sous-cutané – fréquent (>1/100, <1/10) : prurit, éruptions cutanées, éruptions érythémateuses, éruptions maculopapuleuses ; Affections musculo-squelettiques et systémiques – fréquent (>1/100, <1/10) : myalgie, arthralgie ; Troubles généraux et anomalies au site d'administration – très fréquent (>1/10) :inflammation au site d'injection,réaction au site d'injection,syndrome pseudo-grippal ; fréquent (>1/100,<1/10) :douleur au site d'injection,asthénie,frissons,fièvre ; peu fréquent (>1/1.000,<1/100) :nécrose au site d'injection, Médicament d'exception : abcès au site d'injection, tuméfaction au site d'injection ; Investigations – très fréquent (>1/10) : augmentation asymptomatique des transaminases.Effets indésirables identifiés au cours de la surveillance post-marketing :Affections du système prescription en conformité avec immunitaire – très rare (<1/10.000) : réaction anaphylactique ; Affections psychiatriques – très rare (<1/10.000) : tentative de suicide ; Affections du système nerveux – très rare (<1/10.000) : convulsions ; Affections vasculaires – très rare (<1/10.000) : événements thromboemboliques ; Affections hépatobiliaires – rare (>1/10.000, <1/1.000) : hépatite associée ou non à un ictère ; Affections de la peau et du tissu sous-cutané – très rare (<1/10.000) : angio-œdème, la Fiche d'Information Thérapeutique. urticaire, érythème polymorphe, réactions cutanées de type érythème polymorphe,chute de cheveux.Effets indésirables graves spécifiques et/ou fréquemment rapportés :Comme avec les autres IFNß,risque d'atteinte hépatique sévère (survenant la plupart du temps au cours des 6 premiers mois de traitement) : mécanisme responsable non connu, aucun facteur de risque spécifique identifié.Arrêter le traitement en cas d'ictère ou d'autres signes cliniques témoins d'un dysfonctionnement hépatique. Effets indésirables liés à la classe pharmacologique :Anorexie, étourdissements, anxiété, arythmies, vasodilatation et palpitations, ménorragie et métrorragie.Accroissement possible de la production d'auto-anticorps. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES* : Interférons. CONSERVATION* : Au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C) dans l'emballage extérieur d'origine, à l'abri de la lumière. Ne pas congeler. Une fois délivré au patient et en l’absence temporaire de moyen de réfrigération, Rebif® peut être conservé à une température ne dépassant pas 25°C pendant 30 jours maximum. Il doit ensuite être remis au réfrigérateur et utilisé avant la date de péremption. PRECAUTION PARTICULIERES D’ELIMINATION* : Seringue préremplie prête à l’emploi. Administration possible avec un auto-injecteur adapté. A usage unique. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : Serono Europe Limited, Londres. N° ET DATE D'AMM : EU/1/98/063/003 – 04.05.1998 (rév.19.10.2006) (22 μg) ; EU/1/98/063/006 – 29.03.1999 (rév.19.10.2006) (44 μg). CONDITIONS DE REMBOURSEMENT ET DE PRESCRIPTION : Solution injectable (0,5 ml) en seringue de verre (1 ml) ; REBIF® 22 μg : CIP N°347 417-0 : boîte de 12 , prix : 903,40 € ; REBIF® 44 μg : CIP N°350 809-3 : boîte de 12 , prix : 968,15 €. Remb Séc Soc : 65 %. Coll. LISTE I - Médicament soumis à une surveillance particulière pendant le traitement : prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en neurologie. Médicament d'exception : prescription en conformité avec la Fiche d'Information Thérapeutique. * : Pour une information plus complète, se reporter à la fiche signalétique ou au Dictionnaire Vidal. Représentant local : SERONO FRANCE S.A. 738, rue Yves Kermen, ^ 92658 Boulogne Cdx - Tél : 01.47.61.13.13 - Fax : 01.47.61.00.01. Pharmacovigilance et Info Médicale : Tél. (N° vert) : 0 800 888 024 - REB MLA-06-01 - février 2006. IF 062302 - 02/06 - Crédit photo : Getty Images 1. BABA H, FURUSAWA H, IMURA S, KAWAHARA H, TSUCHIYA H, TOMITA K. Late radiographic findings after anterior cervical fusion for spondylotic myelopathy. Spine 1993 ; 18 : 3167-73 2. HILIBRAND A.S, CARLSON G.D, PALUMBO M.A, JONES P.K, BOHLMAN H.H. Radiculopathy and myelopathy at segments adjacents to the site of a previous extension cervical arthrodesis. J Bone Joint Surg 1999 ; 81 A ; 670-5 3. ECK J.C, HUMPHREYS S.C, LIM TH et al. Biomechanical study on the effect of cervical spine fusion on adjacent-level intradiscal pressure and segmental motion. Spine 2002; 27: 2431-4 4. GOFFIN J, VAN LOON J, VAN CALENBERGH F et al. Long term results after anterior cervical fusion and osteosynthetic stabilization for fractures and/or dislocations of the cervical spine. J Spinal Disord 1995; 8: 500-8 5. KATSUURA A, HUKUDA S, SARUMASHI Y et al. Kyphotic malalignement after anterior cervical fusion is one of the factors promoting the degenerative process in adjacent intervertebral levels. Eur Spine J 2001 ; 10 : 320-4 6. VILLAS C, ALFONSO M, SCHLOTTREBECK R, DIAZ DE RADA P, DOLZ B, SILVA A. The way for approaching the truth in adjacent degenerative after cervical arthrodesis: final report of a controlled study. Communication à la réunion de l’European Cervical Spinal Society, Berlin 2006. 7. ROBERTSON J.T, PAPADOPOULOS S.M,TRAYMELIS V.C. Assessment of adjacent-segment disease in patients treated with cervical fusion or arthroplasty: a prospective 2 years study. J Neurosurg Spine 2005 ; 3 (6): 417-23 8. FUENTES J.M. Les prothèses discales cervicales. Rachis 2006 tome 2,2: 5-6 9. GOFFIN J, VAN CALENBERGH F, VAN LOON J, CASEY A, KEHR P, LIEBIG K. Intermediate follow-up after treatment of degenerative disc disease with the Bryan cervical disc prosthesis: single level and bi-level. Spine 2003 ; 28: 2673-78 10. AUROUER N. La prothèse de BRYAN dans le traitement des lésions dégénératives discales cervicale: résultats cliniques et radiographiques à court et moyen termes. Thèse Médecine de Bordeaux 2006 11. ODOM GL, FINNEY W, WOODHALL B. Cervical disk lesions. J Am Med Assoc 1958 ; 166: 23-8 12. SEKON LHS. Cervical arthroplasty in the management of spondylotic cervical myelopathy. Neurosurg Focus 2004 ; 17: 55-61 14 Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 700 articles 28 DISCECTOMIE À INVASIVITÉ MINIMALE NON ENDOSCOPIQUE : INDICATIONS ET RÉSULTATS D. Gastambide, P.L. Peyrou (Paris), S.H. Lee (Séoul) La discectomie à invasivité minimale est une méthode chirurgicale de traitement des hernies discales cervicales et de certaines discopathies dégénératives hyperalgiques. Indications Quoique la majorité des patients présentant une névralgie cervicobrachiale due à une hernie discale réponde à un traitement médical bien conduit, une minorité de patients voient leurs douleurs persister après une période appropriée de traitement conservateur. Les symptômes associés à une fibrose cicatricielle intra- et péri-neurale due à une pression prolongée sur la racine nerveuse, peuvent devenir irréversibles. Ainsi, l'apparition ou l'aggravation d'un déficit neurologique nécessite de poser l'indication d'une décompression chirurgicale. Enfin, la baisse du seuil de tolérance à la douleur, et le besoin de morphinomimétiques doivent faire avancer la date de l'intervention chirurgicale. Cette technique chirurgicale mini-invasive a les mêmes indications que les techniques chirurgicales conventionnelle dans le traitement de la névralgie cervicobrachiale due à une hernie discale. lance est mis en place, de face puis de profil. 2) Le défilé vasculo-viscéral Toute l'intervention est basée sur le fait que tout le contenu prévertébral du cou est très mobile. L'axe viscéral (trachée et larynx, oesophage et pharynx) est facilement refoulé du côté opposé à l'opérateur, tandis que l'axe vasculaire (artère carotide primitive, veine jugulaire interne) est refoulé en dehors. Lorsque l'index de l'opérateur se fraye un passage qui ouvre ce défilé sur le patient sous anesthésie, il perçoit parfaitement les battements de l'artère carotide en dehors. La pulpe de l'index se glisse ensuite en dedans vers la face antérieure des corps vertébraux, refoule en dedans l'axe viscéral, et perçoit le relief du bord antérieur du disque à traiter, entre deux dépressions correspondant à la concavité des corps vertébraux sus- et sous-jacents. 3) Les temps opératoires Courte incision cutanée horizontale puis passage de l’aiguille guide avec en coaxial son mandrin interne, et le premier tube de dilatation en périphérie. Une discographie peut alors être effectuée. Un deuxième tube de dilatation est passé sous contrôle scopique, puis le tube de travail. Une "carotte" de substance discale est prélevée plusieurs fois à l'aide de la tréphine passée au travers du tube de travail. Ensuite, une pince à disque fine dont on écarte les mors dès la sortie du tube de travail retire de la substance discale en se dirigeant sur le site de la hernie en allant contre le ligament vertébral postérieur saillant en arrière. La fermeture cutanée est assurée par du fil à résorption rapide. Matériel et méthodes Contre-indications Les contre-indications sont constituées par la cervicalgie aiguë isolée (torticolis aigu), la sténose canalaire prédominante avec ou sans syndrome pyramidal, ou un déficit neurologique sévère. Rappel technique La discectomie chirurgicale à invasivité minimale est habituellement effectuée sous anesthésie générale. Si l’opérateur souhaite effectuer une discographie dans un premier temps, pour un test à la douleur (reproduction de la douleur habituelle lors de l’injection du produit de contraste), une anesthésie locale avec neuropleptanalgésie est indiquée. La discographie permet de plus de confirmer les données d’imagerie IRM et/ou scanner, le siège et l’importance de la hernie discale. 1) Installation du patient Cette procédure est effectuée en salle d’opération avec une asepsie particulièrement rigoureuse. L'arceau de l'amplificateur de brilLe Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Sur 146 patients de 44 ans en moyenne (21 à 70ans, sex ratio 67/79), 100 ont subi une discectomie à un niveau, la majorité en C5C6, 44 ont été opérés à 2 étages simultanément, 2 à 3 niveaux dans le même temps opératoire. Trois patients ont été réopérés par la même technique, 1 après une récidive au même niveau, 2 autres patients après une récidive de NCB à un niveau différent. Certains patients ont été victimes de lombosciatique, soit en même temps que la NCB, soit avec un intervalle libre qui précédait ou suivait la NCB, et ont dû subir une intervention chirurgicale lombaire : • soit avant la discectomie cervicale (5 cas, avec un intervalle entre les 2 interventions de 3 mois à 3 ans) ; • soit après (9 cas, avec un intervalle de 8 jours à 3 ans). Nos plus anciens patients ont maintenant un recul de 16 ans. Nous comptons 136 patients opérés entre 1990 et 2004; parmi eux, 72 patients ont pu être joints par téléphone ou revus en consultation plus de 2 ans après l’intervention, 64 patients ont été soit perdu de vue, soit non revus après 23 mois. Résultats Nous avons séparé 2 groupes, le premier étant constitué des patients suivis plus de deux ans après l’intervention, et le second revus à moins de 2 ans et/ou perdus de vue. Sur les 72 patients suivis plus de deux ans, (moyenne 82 mois), 1 patiente a eu un résultat excellent durant 8 ans et a dû subir la même technique à 9 ans (excellent à un an), 13 patients ont un excellent résultat, 38 un résultat bon (minimes douleurs, même travail), 10 un assez bon résultat (amélioration nette estimée par le patient, mais changement de poste de travail ou médicaments antalgiques intermittents), 10 échecs dont 1 réopéré conventionnellement. Nous comptons au total 72% de bons et très bons résultats, et 86% de succès sur un suivi moyen de 6,88 ans. Sur les 64 patients opérés il y a plus de 2 ans, mais qui n’ont pu être suivis jusqu’à maintenant, 8 n’ont jamais été revus, 2 sont décédés (1 suicide, 1 de cause inconnue) ; sur les 54 restants revus au moins 1 fois en moyenne à 6 mois, nous comptons 38 bons et très bons résultats, 10 assez bons, 7 échecs dont 4 ont eu une arthrodèse, soit 68,5% de bons et très bons résultats, et 87% de succès . Discussion et commentaires 1) Commentaires techniques Les doses de rayons X doivent être minimisées par une technique stricte, le port de gants plombés. 2) Indications de la discographie Nous n’effectuons la discographie que lorsque le choix du disque à opérer reste à discuter. Faite sur un patient vigile pour donner une notion du test à la douleur provoquée, ses indications sont limitées aux patients consentants, et aux disques bien visibles de profil. 3) Discussion selon les caractéristiques de la hernie S.H. Lee a pu analyser ces paramètres sur 85 dossiers suivis plus de 24 mois après l’intervention, de DCP : la dimension antéropostérieure de la hernie, sa localisation médiane ou latérale, l’existence d’une fuite épidurale lors de la discographie, la présence d’une ostéophytose modérée ne constituent pas des facteurs déterminants dans le résultat final, ainsi que la quantité de matériel discal enlevé. Par contre, la positivité du test de provocation de la douleur habituelle lors de la discographie est un facteur favorable de bon résultat (61 fois sur 70 tests positifs, soit 87%) (p=0,01). Cependant, un test négatif n’empêche pas d’avoir un bon résultat (9 fois sur 15 soit 60%). La diminution relative de l’espace intersomatique en post opératoire est variable et semble avoir peu d’incidence sur le résultat. Si la taille de la hernie a diminué de plus de 42% sur l’imagerie de 15 contrôle, le pourcentage de succès est à 94% (32 succès sur 34 patients, p=0,0126). A l’opposé, une faible modification de la taille de la hernie après la chirurgie percutanée n’empêche pas d’avoir un pourcentage de bons résultats à 66%, dans 28 cas sur 42. 4) Complications théoriques Les complications restent essentiellement potentielles. Complications 1) Immédiates : blessure de la carotide (un cas personnel chez une femme étrangère au pannicule adipeux cervical particulièrement épais, un cas à Séoul tous deux ayant donné lieu à une réparation immédiate), hématome prévertébral, œdème laryngé, perforation œsophagienne, lésion du nerf récurrent, du nerf laryngé supérieur (IX), du grand hypoglosse (XII), bris de matériel intradiscal (un cas connu en Europe), aggravation de la symptomatologie initiale, compression médullaire avec troubles neurologiques. 2) Secondaires : spondylodiscite subaiguë, abcès épidural avec troubles neurologiques. 5) Comparaison avec la chirurgie conventionnelle La morbidité en est plus élevée: on note des complications chez 25 patients sur 75 à La Pitié entre 1995 et 1999, 10,5% (14/132) pour S.H. Lee, et 19/142 pour Hacker dans une étude multicentrique. La chirurgie discale avec ouverture antérieure reste le traitement classique. L'abord intercorporéal cervical suivi de fusion intersomatique reste la pierre angulaire du traitement chirurgical des hernies exclues et de certaines myélopathies cervicarthrosiques. Cette technique nécessite habituellement d'entrer dans le canal médullaire, et fait risquer au patient des complications telles qu'un saignement épidural, une fibrose périradiculaire, une irritation médullaire transitoire ou définitive, des problèmes relatifs au matériel d’ostéosynthèse et à la mise en place d’un greffon intersomatique, une cyphose cervicale séquellaire en l’absence de greffon, une dysphagie et une parésie transitoire ou définitive du récurrent avec voix bitonale. Pour les patients présentant une courbure cervicale normale avec cervicalgie au second plan et radiculopathie ou névralgie brachioantibrachiale prédominante, la discectomie antérieure constitue une indication classique. Sans arthrodèse, elle est techniquement plus rapide et il n’y a pas de complication liée au greffon. Dans cette technique sans arthrodèse, elle est grevée du risque de séquelles douloureuses liées à une instabilité segmentaire, à la perte de la lordose physiologique, la diminution de hauteur du disque, et au rétrécissement postérieur du foramen intervertébral. 6) Comparaison avec la chémonucléolyse La chémonucléolyse cervicale dont les statistiques ont été publiées a donné sensiblement les mêmes résultats, mais elle est contre-indiquée chez les patients allergiques, et le dictionnaire Vidal émet des restrictions : “la hernie discale cervicale n’est pas une indication (à la chymiodactine®) en l’absence d’étude clinique démonstrative et compte tenu de la possibilité de survenue d’effets indésirables sévères”. De plus, la fabrication en a été arrêtée à la fin 2001. Conclusions La discectomie chirurgicale à invasivité minimale a prouvé qu'elle offre un minimum de risque malgré le voisinage de structures vitales, si elle est pratiquée avec rigueur. Les craintes de complications per-opératoires, en particulier perforation oesophagienne ou hématome, ne sont pas confirmées ici. Son succès repose sur les éléments suivants : - bonne connaissance de l'anatomie, - respect rigoureux des détails techniques, - choix prudent de l'étage à opérer, - sélection rigoureuse des patients et identification des éléments psychosociaux dans la persistance de la douleur qui reste le seul et le plus important facteur du résultat final de discectomie chirurgicale. Les contre-indications à cette intervention sont rares. En effet, ni un volume important de hernie, ni la présence d’ostéophytes (à condition qu’ils n’occupent pas le devant de la scène), ni les antécédents de chirurgie conventionnelle au même niveau ou à un niveau différent, ne consti■ tuent de contre-indications. Résumé des avantages de la discectomie cervicale à invasivité minimale 1. Technique mini invasive sous anesthésie locale ou générale. 2. Possibilité de confirmer le diagnostic et le niveau à opérer par une discographie dans le même temps d’installation. 3. Temps d‘intervention réduit. 4. Pas de risque de saignement épidural. 5. Pas de fibrose périradiculaire post-opératoire. 6. Pas de risque d’instabilité, ni de cyphose post opératoire, ni de complications liées au greffon ou à l’ostéosynthèse. 7. Risque de récidive de hernie discale réduit sur une fenêtre chirurgicale d’exérèse antérieure. 8. Pas de gêne pour une chirurgie ouverte ultérieure. 9. 10 fois moins de complications que la chirurgie ouverte. 10. Durée d’hospitalisation réduite à 24 heures. 11. Reprise de travail plus rapide. ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA 29 NUCLÉOTOMIE PERCUTANÉE CERVICALE AU LASER HOLMIUM YAG. ÉTUDE PROSPECTIVE À 3 ET 12 MOIS À PROPOS DE 57 CAS DE HERNIES DISCALES CERVICALES Eric Gozlan, Paris. Valérie Lavignolle-Aurillac, Bordeaux. La nucléotomie percutanée au laser (N.P.L.) dans le traitement des hernies discales lombaires est une technique qui a débuté en 1986 sur l’impulsion conjointe de CHOY et ASCHER. Leurs publications sont nombreuses avec un taux de succès avoisinant 75%. En France, A. GANGI et J.L. DIETEMANN ont développé cette technique sous guidage scannographique. Les publications concernant les hernies discales au niveau cervical sont plus rares. Le premier cas de N.P.L. cervicale avec un laser Neodym-YAG a été effectué par HELLINGER en 1991. Mais, ce sont les travaux expérimentaux de W.SIEBERT depuis 1985 qui ont permis de codifier la technique à tous les étages du rachis. D’après lui, cette technique donne de meilleurs résultats au niveau cervical. De plus, dans son expérience, l’efficacité du laser Holmium-YAG semble supérieure au laser Neodym-YAG avec un meilleur taux d’ablation de disque et surtout une diffusion de température plus limitée. Matériels et méthodes Critères d’inclusion : -Patients souffrant d’une névralgie cervico-brachiale par hernie discale cervicale “molle” et résistant au traitement conservateur bien conduit. - Présence au scanner ou IRM d’une hernie discale non exclue dans le canal rachidien. - Correspondance radio-clinique. - Confirmation de l’étage symptomatique par test discographique. Critères d’exclusion : - Paralysie importante du membre supérieur (cotation inférieure à 3). - Manifestations dégénératives importantes, myélopathie cervicale. - Polyneuropathie d’origine endocrinienne ou métabolique. - Grossesse Technique : Le malade est positionné en décubitus dorsal, cou et tête maintenus en hyperextension. Une diazanalgésie est pratiquée de manière à ce Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 que le patient puisse signaler la moindre douleur. Mise en place d’une aiguille de 18 gauges par voie para-trachéale droite, centrée au milieu du disque. Test discographique en injectant successivement 3 fois 0,1cc de Iopamiron dans une seringue à insuline. Prise de clichés de profil lors de chaque injection, puis d’un cliché de face. La douleur provoquée est évaluée par le patient à l’aide d’une E.V.A. Une fibre laser de diamètre 400µ est ensuite introduite dans l’aiguille, en laissant dépassée l’extrémité de celle-ci de 2mm. 3 sessions de 50 joules à 1,2 joules par tir sont effectuées, pour un total de 150 joules. Évaluation initiale De novembre 2002 à septembre 2006, 57 patients ont été admis dans cette étude. Leur suivi a été 16 effectué à 0, 1, 3, et 12 mois. Le sex ratio est de H/F = 30/27, avec une moyenne d’âge de 46,05 ans (min. = 25, max. = 79). L’évolution des symptômes est de 1,77 ans pour les récidives et de 10,75 mois pour les évolutions d’un seul tenant. Sur le plan des antécédents, 2 patients avaient déjà été opérés sur un disque adjacent, 3 patients présentaient une récidive après chimionucléolyse, 7 patients avaient présenté un whiplash 10 à 20 ans auparavant. 60 disques ont été traités, 3 patients sur 57 présentant un hernie discale symptomatique à 2 étages. La topographie de la douleur est de : C7 = 31cas, C6 = 22 cas, C5 = 3 et C4 = 1cas. Des troubles neurologiques ont été constatés chez 17 patients sur 57. Les étages opérés se répartissent ainsi : C5C6 = 30, C6C7 = 24, C4C5 = 4 et C3C4 = 2. Lors du test discographique, la douleur provoquée à l’injection a été présente dans 52 cas sur 57 et égale ou supérieure à 5 sur l’E.V.A. dans 44 cas sur 57. Les patients ont été évalués à l’aide : - de deux E.V.A. séparées pour la douleur cervicale et radiculaire, - d’un questionnaire d’incapacité cervicale (score max. de 200 points), - et d’un tableau pour répartir les résultats excellents, très bons et bons, considérés comme un succès, des modérés, minimes et nuls considérés comme un échec. lués dans une étude précédente a montré une nette amélioration du taux de succès qui est passée de 72% à 87%. La comparaison des deux séries montre que les 28 derniers cas ont été un succès et qu’il n’y a eu aucun échec ni complication. La raison en est uniquement due à une meilleure sélection des patients. Les critères de sélection doivent associer : une corrélation radioclinique, la mise en évidence d’une hernie discale molle et l’absence de phénomènes arthrosiques importants. Résultats Discussion Nous avons constaté que les troubles neurologiques ont tous disparu en moins d’un mois. A 3 mois, la moyenne des E.V.A. radiculaires a diminué de 82% et celle des E.V.A cervicales de 69%. Enfin, 87% des patients ont considéré l’intervention comme un succès. Les résultats du questionnaire d’incapacité n’ont porté que sur 30 cas et il a été constaté une baisse de la moyenne de celui-ci de 76%. L’étude des échecs n’a révélé qu’une seule différence: celle de la douleur provoquée à l’injection du produit de contraste lors du test discographique, dont la moyenne de cette dernière est de 2,9 sur l’EVA alors qu’elle est de 6,4 dans les succès. A 12 mois, les résultats ont été évalués sur 27 cas et se maintiennent avec 89% de taux de satisfaction. De plus, il a été constaté une baisse de la moyenne des EVA radiculaires de 91% et cervicales de 77%. La NPLaser est effectivement une technique moins invasive que la chirurgie et que l’on peut comparer à la nucléolyse mais sans les risques allergiques. La durée d’intervention est d’environ 30 minutes et l’effet du traitement est quasi immédiat. L’hospitalisation est courte et peut être ramenée à une hospitalisation de jour. Cependant, cette technique nécessite un opérateur entraîné aux techniques percutanées, et si possible à la NPLaser au niveau lombaire. Le laser HO:YAG de dernière génération permet d’améliorer encore la sécurité. Il faut toutefois souligner que les indications doivent rester strictes, comprenant des signes de conflit disco-radiculaire évident, et une imagerie convaincante, mettant en évidence une hernie contenue, en l’absence de signes dégénératifs importants. Analyse statistique Conclusion Concernant les 50 patients estimés comme un succès, l’analyse statistique a été effectuée à l’aide de la moyenne et de l’écart-type. Les comparaisons des différences entre 3 et 0 mois et entre 12 et 0 mois ont été établies au moyen du test de Student. Cette analyse a révélé une amélioration significative (p<10 -4) à 3 et 12 mois après NPL sur le plan des deux EVA radiculaires et cervicales, ainsi qu’à 3 mois sur le questionnaire d’incapacité. Les résultats de cette seconde étude prospective contrôlée restent encourageants. L’analyse statistique a révélé à 3 mois une diminution significative des EVA radiculaires et cervicales ainsi que du questionnaire d’incapacité. De plus, les résultats semblent encore s’améliorer à 12 mois. Une meilleure sélection des patients a montré une franche augmentation du taux de succès entre notre première et deuxième évaluation et avec également absence de complication. Cette technique est intéressante car peu invasive et efficace au niveau cervical, si l’indication est bien posée. L’utilisation du laser Holmium Yag de dernière génération est un réel progrès par rapport aux autres types de laser du fait d’une diffusion de chaleur minime. Le test discographique et en particulier la douleur provoquée à l’injection, semblent avoir une valeur pronostique en rapport avec les ■ bons résultats. Complications Nous avons eu à déplorer : - Une spondylodiscite à staphylocoques lors de notre premier cas, du fait de l’absence d’antibiothérapie prophylactique et qui a nécessité une arthrodèse avec un bon résultat final. - L’apparition de troubles neurologiques bilatéraux, 6 semaines post-opératoire chez une de nos première patiente, et en rapport avec une myélopathie cervicarthrosique associée à une hernie discale, également traitée chirurgicalement, sans séquelles. Comparaison avec notre première série de 29 cas Cette nouvelle évaluation comprenant les 29 premiers cas déjà évaLe Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 30 INTÉRÊT DES INJECTIONS CORTISONÉES AU RACHIS CERVICAL INFÉRIEUR M. Wybier, P. Mathieu, V. VuilleminBodaghi, G. Morvan, J. Busson, Cabinet d’Imagerie, 5 rue Alfred Bruneau, 75016 Paris. La névralgie cervico-brachiale commune, affection fréquente et souvent très pénible, résiste parfois au traitement médical par voie orale, y compris cortisoné. Depuis une vingtaine d’années, l’injection radioguidée d’un dérivé cortisoné dans le foramen intervertébral de la racine nerveuse incriminée fait partie du traitement conservateur des névralgies résistantes. Cette technique a supplanté les injections intradiscales et les injections dans les articulations postérieures. Cependant, aucune étude scientifiquement menée n’a encore permis d’en valider les résultats et les publications sur des complications graves liées au geste se sont récemment multipliées. Ce travail fait le point sur le rapport bénéfice-risque de l’injection foraminale cervicale thérapeutique radio■ guidée. 31 LA RHIZOLYSE CERVICALE. DÉNERVATION DES ARTICULATIONS ZYGAPOPHYSAIRES C3C4 A C6C7 M. Forgerit 1, A. Chauviere 1, C. MArandJourdain 1, F. Wilpotte 1, B. Lavignolle 2. 1- CH Niort. 2- CHU Bordeaux. La rhizolyse cervicale est un traitement symptomatique des cervicalgies chroniques d’origine articulaire postérieure dont la prévalence est estimée entre 25 et 38% par Aprill et Bogduk 1 dans les cervicalgies communes et à 50% dans les cervicalgies chroniques après traumatisme en extension ou whiplash 2-3. Au niveau cervical, la rhizolyse reprend le principe de la dénerva- 17 tion des articulations zygapophysaires lombosacrées introduit par Sheally 4, modifié par McCulloch 5 puis par Bogduk 6 qui consiste à thermolyser la branche postérieure issue de la racine antérieure après sa bifurcation en utilisant une électrode monopolaire reliée à un générateur de radiofréquence. Comme à l’étage lombaire, l’innervation d’une articulation zygapophysaire est assurée, comme l’a décrit Bogduk 7, par des contingents issus des branches postérieures de l’étage sus et sous-jacent. C’est la miniaturisation des électrodes qui a permis son utilisation à l’étage cervical. Comme pour la rhizolyse lombosacrée, les résultats sont dépendants de la rigueur apportée à la sélection des patients et de la qualité de la procédure qui nécessite un parfait positionnement de l’électrode de radiofréquence. Cette dénervation est réalisée préférentiellement au niveau du rachis moyen et inférieur, SM. Lord considérant la technique difficile et moins efficace dans les névralgies occipitales 8-9. Peu d’équipes ont une expérience de la rhizolyse du nerf d’Arnold 10. Sélection des patients L’examen clinique, avec la recherche des points douloureux, l’étude de la mobilité et la mise en évidence du syndrome cellulo-ténomyalgique de R. Maigne 11, apporte des indications surtout utiles pour déterminer l’étage douloureux. L’imagerie très pauvre dans les séquelles de traumatisme bénin en extension est malheureusement souvent trop riche lorsqu’il s’agit de cervicalgies communes, tant sont banales après 40 ans les images de dégénérescence discale souvent asymptomatiques 12. Il faut savoir éliminer les patients présentant une insuffisance musculaire avec syndrome myofacial de Travell 13 ou s’inscrivant dans un contexte poly-algique diffus et d’hypersensibilisation à la douleur comme on le rencontre chez les fibromyalgiques. Seuls les tests anesthésiques de la branche médiane postérieure au niveau du point cible de Bogduk 6 -7 permettent de rattacher les douleurs à une origine articulaire 1-2-14-15. - Les blocs simples de Mooney et Robertson 16 ont une faible spécificité de 62% et un taux de faux positifs évalué entre 25 et 38% 2-17. Ce type de sélection peut être à l’origine des résultats négatifs de certaines études randomisées 18. - Les blocs comparatifs consistent à injecter dans un premier temps un anesthésique d’action courte, puis quelques jours après un anesthésique d’action lente et ce, dans un ordre non connu par le patient. Dans ces conditions, il existe peu de faux positifs, la sensibilité est de 54% et la spécificité de 88% 8-14-15-19-20. - Les blocs comparatifs contrôlés avec placebo préconisés par SM. Lord 8-15 comportent toujours dans un ordre non connu par le patient une troisième infiltration placebo de sérum physiologique. Il s’agit alors d’une procédure lourde et difficile à mettre en œuvre en pratique courante. Malheureusement, ces blocs comparatifs contrôlés augmentent le taux de faux négatifs et privent donc de traitement des patients susceptibles d’être répondeurs. Pour McDonald 19 les résultats obtenus sont identiques, que la sélection soit faite par les blocs contrôlés ou par des blocs contrôlés avec placebo. Procédure La technique parfaitement mise au point en 87 par Bogduk 21 consiste à positionner l’extrémité libre de l’électrode de radiofréquence non protégée par un isolant au contact de la branche médiane qui innerve l’articulation. La rhizolyse peut être conduite sous anesthésie locale chez un patient prémédiqué ou sous neurolept analgésie légère. L’électrode est positionnée parallèlement à la branche médiane de la racine postérieure qui chemine dans une gorge située à égale distance des articulations zygapophysaires supérieures et inférieures. Le contrôle des incidences de face et de profil ainsi que la mesure de l’impédance qui doit être comprise entre 350 et 500 Ohms aident à affiner la position de l’électrode. Pour McDonald 19, une erreur de 1 mm dans le positionnement de l’électrode est susceptible de rendre la dénervation inefficace. Avant de procéder à la dénervation, il est conseillé de réaliser en premier lieu un test sensitif par application d’un courant de 50 HZ dont l’intensité est lentement augmentée de 0 à 1 Volt. Puis on effectue, en utilisant un courant excito-moteur de 2 HZ, un contrôle de stimulation motrice afin de s’assurer que l’on ne stimule pas la racine antérieure. Si au niveau lombaire l’ensemble des auteurs appliquent une température de 80°C comme le préconise Bogduk 21, il n’existe pas de consensus sur la température à utiliser au niveau cervical : pour certains 80°C pendant 90 secondes 8-19-21, pour d’autres 67°C pendant 60 secondes 22, voire 60°C comme nous le préconisons en particulier pour rhizolyser le nerf d’Arnold en C1C2 10. Cette dénervation étant douloureuse, il est recommandé de procéder préalablement à une anesthésie locale. Sous l’effet de la chaleur, il se produit au niveau du nerf une dénaturation des protéines qui bloque la conduction nociceptive 23. L’articulation zygapophysaire étant innervée par deux rameaux provenant des branches supérieure et inférieure, il faut donc procéder à une rhizolyse à deux étages afin de la dénerver 21. Résultats Deux études randomisées en double aveugle 8-22 positives à 6 mois permettent de valider cette technique à cours et à moyen terme en ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA particulier dans les cervicalgies chroniques après traumatisme bénin en extension 8-24. Il a été également montré d’une part que les problèmes associés psychologiques ou dépressifs des victimes disparaissent avec l’amélioration des douleurs 25, et d’autre part que, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les problèmes de contentieux sont sans incidence sur les résultats 26. McDonald 19, également dans les séquelles de traumatisme en extension, obtient 71% de résultats positifs grâce à une bonne sélection et une bonne technique, avec une durée moyenne d’amélioration de 422 jours dans le groupe des patients répondeurs, certains pouvant être soulagés pendant plus de 5 ans. Dans cette étude il montre que les patients qui ont obtenu un bon résultat lors d’un premier traitement sont susceptibles, en cas de récidive, de bénéficier avec succès d’une deuxième voire d’une troisième procédure, comme cela avait été également mis en évidence à l’étage lombaire 27. En effet, si le ganglion reste intact, la régénération du nerf se poursuit et la douleur est susceptible de réapparaître. Les complications se résument à des dysesthésies transitoires ne nécessitant pas de traitement particulier dans 30 à 40% des cas 8. La survenue de douleurs de désafférentation serait pour McDonald 19 en rapport avec une destruction thermique du ganglion qui doit être évitée. Dans son mémoire de rhumatologie interventionnelle, Wilpotte 28 reprend une série de quatorze rhizolyses du rachis cervical moyen et inférieur réalisées en 2000 et 2001 chez des patients présentant des cervicalgies communes d’origine dégénérative. L’âge moyen était de 60,8 ans ± 14,6, la durée de la cervicalgie de 3,7 ans ± 2,2. Avec un recul supérieur à un an, le taux de succès qui était de 71% est ramené à 65% à quatre ans, 3 patients ayant bénéficié de nouvelles procédures, dont 2 au même étage pour récidive de la symptomatologie à 15 et 18 mois. Discussion Si l’efficacité de la dénervation des articulations zygapophysaires au niveau du rachis cervical moyen et inférieur est clairement démontrée 8-9-19-24-25-26, ce traitement ne doit toutefois être envisagé qu’avec beaucoup de prudence du fait de la présence au sein de la capsule articulaire de capteurs proprioceptifs qui ont un rôle fondamental dans la régulation du tonus musculaire et des réflexes posturaux 29-30. Un test anesthésique de l’articulation à dénerver est toujours réalisé pour évaluer la bonne tolérance de cette anesthésie sur le tonus postural 19. Dreyfuss ayant montré, à l’étage lombaire, que la rhizolyse entraîne toujours, lorsqu’elle est efficace, Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 une dénervation partielle du multifidus mise en évidence à l’électromyographie 31, il faut savoir ici limiter la dénervation à un ou deux étages au maximum et du côté symptomatique exclusivement 19. C’est pourquoi dans les traumatismes en extension nous privilégions les techniques de rééducation posturale et de reprogrammation proprioceptive 32-33-34-35-36 ainsi que les techniques utilisant le cou- plage oculo-cervical dont l’efficacité a été démontrée par Revel 37-38. Si dans les cervicalgies après whiplash les infiltrations des articulations zygapophysaires de corticoïdes paraissent peu efficaces 39, il n’en est pas de même dans les cervicalgies communes d’origine dégénérative. D’ailleurs, Carette 40, dans une étude randomisée à partir de patients ayant répondu favorablement aux blocs tests, a prouvé que ce traitement est efficace au 18 niveau du rachis lombaire. A ce sujet, il faut rappeler que l’étude randomisée négative de Lilius 41 ne comportait pas de sélection de ses patients par bloc test. Dans les cervicalgies communes d’origine dégénérative, lorsque les patients ont un résultat favorable mais transitoire après une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes, on a 70% de chances de les soulager plus ou moins durablement en procédant à une dénervation zygapophysaire 28. Conclusion La rhizolyse des articulations zygapophysaires est un traitement dont l’efficacité à court terme dans les cervicalgies chroniques est validée 8-24-42. Toutefois, la destruction des capteurs proprioceptifs de l’articulation et l’effet délétère sur la musculature imposent de restreindre les indications au niveau cervical. Une étude randomisée 43 ayant montré qu’il n’existait pas de différence significative entre les traitements réalisés à 67°C et ceux à 40°C, l’utilisation d’un programme de radiofréquence pulsée limitant la température à 42°C serait susceptible, si elle se montre efficace, de réduire les effets iatrogènes de cette technique puisqu’à cette température, seules les fibres C assurant la conduction nociceptive sont interrompues. ■ Bibliographie 1. Aprill C, Bogduk N. The prevalence of cervical zygapophysial joint pain. A first approximation. Spine 1992; 17: 744-747. 2. Barnsley L, Lord SM,Wallis BJ, Bogduk N. Chronic cervical zygapophysial joint pain after whiplash: a prospective prevalence study. Spine 1995; 20: 20-6. 3. Lord SM, Barnsley L,Wallis BJ, Bogduk N. Chronic cervical zygapophysial joint pain after whiplash: a placebo-controlled prevalence study. Spine 1996; 21: 1737-1745. 4. Sheally CN. Percutaneous radio frequency denervation of spinal facets. J. Neurosurg 1975; 43: 448451. 5. 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Lavignolle-Aurillac, Bordeaux. Une étude multicentrique a été effectuée à propos de 125 cas de patients souffrant d’une radiculalgie après chirurgie interlamaire conventionnelle et opérés par la technique Y.E.S.S. (YEUNG ENDOSCOPIC SPINAL SYSTEM). Les patients ont été évalués à 3 et 12 mois post endoscopie. Objectifs Déterminer les causes d’échecs ou de récidives après chirurgie intracanalaire. Evaluer l’efficacité de la Discectomie Endoscopique Transforaminale (D.E.T.) et poser les indications pouvant relever de cette technique. Références Cette étude fait suite à une étude multicentrique publiée dans la revue RACHIS (congrès GIEDA 2006). Elle concernait 644 cas de patients ayant subi une D.E.T. L’évaluation à 3 mois avait montré un taux de succès de 83,4%, et surtout un taux de complications minimes de 1,08%. Cette étude avait inclus toutes sortes de hernies discales et en particulier 46 patients qui avaient déjà subi une chirurgie conventionnelle. Le taux de succès après D.E.T était alors de 87%. Revue de la littérature Les publications concernant les échecs de la chirurgie interlamaire sont nombreuses : - Déjà en 1989, John A. MCCULLOCH (Principles of Microsurgery for Lumbar Disc Disease, chap. 21) avait établi les critères de récidive herniaire : les patients doivent être guéris après une première intervention et présenter à nouveau de réels symptômes et signes de conflit disco-radiculaire. Dans son expérience sur les récidives, cellesci apparaissent au même étage dans 60 à 80% des cas et dans 10 à 20% du côté opposé. La sténose foraminale est la seconde cause de récidive, due au pincement discal ou à des phénomènes d’instabilité apparus après la première intervention. Les investigations complémentai- res ne sont pas toujours concordantes et il souligne le fait que le diagnostic de “fibrose” est trop souvent porté abusivement alors que les patients présentent cliniquement de réels signes de récidive herniaire. - Dans plusieurs publications, BURTON CV et coll. (Clin. Orthop. 1981-1996), a clairement identifié que les échecs de la chirurgie ouverte représentaient aux USA un véritable problème de santé publique et concernait 25000 à 50000 cas par an. Dans son expérience, il a trouvé que la diminution du volume discal après curetage prédisposait à une future sténose latérale. Il estime que la sténose latérale est l’étiologie principale des causes d’échecs de la chirurgie conventionnelle et concerne 57% des patients opérés. - D’après ROBERTSON JT (Eur Spine J., Neurosurgery, 1996), les échecs de la chirurgie conventionnelle concernent environ 15% des patients opérés et sont principalement dus à un diagnostic et une chirurgie inappropriés. Une des causes les plus importantes est la fibrose péridurale qui peut induire des phénomènes de tractions sur la duremère et les racines nerveuses. Sur une étude IRM effectuée chez des patients opérés, il a découvert une corrélation significative entre l’extension de la fibrose péridurale et la persistance de la radiculalgie. - FRITSCH EW et al. (Spine 1996) dans une étude rétrospective à propos de 182 cas a montré que les résultats sont mauvais chez 10 à 30% des cas après première intervention. Le taux de réintervention nécessaire se situe entre 5 et 18% avec dans ces cas des résultats peu satisfaisants. En particulier, son étude a montré que la laminectomie effectuée lors d’une première chirurgie pourrait être le seul facteur pouvant conduire à une seconde chirurgie. Les premières expériences de D.E.T. après chirurgie conventionnelle Les 3 causes principales susceptibles d’être traitées par D.E.T. après chirurgie conventionnelle sont : le plus souvent une récidive in situ facilement détectable par l’IRM, assez souvent une insuffisance de décompression et parfois une hernie discale non identifiée à un autre étage. - SANG-HO LEE et al. (SPINE 2004) a été le premier à publier une étude à propos de 43 cas de patients opérés et ayant subi une D.E.T. après récidive. Le suivi moyen était de 31 mois et les résultats satisfaisants ont été estimés à 81,4%. Concernant l’insuffisance de décompression, il faut distinguer : un fragment discal séquestré non identifié ou bien un fragment postérolatéral et/ou foraminal persistant, ou encore une sténose foraminale (préexistante ou induite). - A.T. YEUNG et M. KNIGHT considèrent que la sténose foraminale est présente dans 70% des cas ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA d’échec après chirurgie conventionnelle. Dans ce but, ils ont mis au point la technique de foraminoplastie endoscopique assistée au laser pour élargir le foramen et décomprimer la racine sortante. Prodisc®, la maîtrise du mouvement retrouvé Lors du dernier congrès de l’IITS (avril 2006), quatre publications ont été présentées sur ce même sujet : - M. KNIGHT a trouvé un taux de succès de 85% chez 65 patients opérés et évalués à 1 an et 81% à 3 ans après D.E.T. - T. HOOGLAND et coll., dans une étude prospective de 262 patients opérés évalue les résultats de la D.E.T., à 2 ans, avec un taux de succès de 85,71%. - S. RUETTEN et coll. obtiennent un taux de succès de 91%, à 1 an, chez 40 patients opérés et repris par D.E.T. - E. GOZLAN a publié une étude prospective à propos de 78 cas opérés évalués à 3 mois après D.E.T., avec un taux de succès de 82%. Les auteurs concluent que cette technique présente plusieurs avantages par rapport à la chirurgie conventionnelle : simple neurosédation, incision minime, résection osseuse et fibrose épidurale quasi absentes, suites post opératoires simples et période de réhabilitation raccourcie. Prodisc-C Matériels et méthodes Prodisc-L Le matériel utilisé est un endoscope de 3ème génération (WOLF), une électrode bi polaire H.F.R. ainsi qu’un laser Holmium-YAG de 45 watts (L.I.S. LASER) pour l’hémostase et la thermomodulation des déchirures annulaires. L’étude multicentrique actuelle a rassemblé les résultats sur 125 patients traités dans quatre centres différents de janvier 2002 à mars 2006, par la même technique. La moyenne d’âge était de 47,12 ans (min.16 et max. 80). Le sexe ratio était de H/F = 65/60. La moyenne de durée des symptômes après chirurgie primaire était de 17,46 mois. A noter que 55 patients présentaient des signes neurologiques. La répartition des étages opérés était la suivante : 71 disques L4L5, 50 disques L5S1, 16 disques L3L4 et 1 disque L2L3. 13 patients ont subi une D.E.T. à 2 étages et dans 30 cas une foraminoplastie a été associée. Une chromodiscographie en pré ou per opératoire a été systématiquement effectuée. La distribution selon les résultats radiologiques (IRM, scanner, discographie) était la suivante : 74 récidives herniaires in situ, 6 fragments sequestrés, 16 hernies foraminales, 30 sténoses foraminales, 13 H.D. situées à un autre étage. Les résultats ont été évalués, d’une part, à l’aide d’une E.V.A. séparée pour les douleurs lombaires et radiculaires, et d’autre part, à l’aide des questionnaires de DALLAS et/ou d’OSWESTRY. Le taux de succès a été évalué en séparant les bons, très bons et excellents Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 - Préservation de la mobilité : flexion/extension, rotation et inclinaison latérale, restauration de la hauteur du segment concerné tout en limitant les contraintes sur les articulations facettaires par des mouvements guidés et controlés - Une expérience démontrée : plus de 10.000 implantations depuis 1990 - Adaptation anatomique : choix de la taille, de l’angle de lordose, insert en PE disponible en 3 hauteurs, design anatomique de la plaque - Excellente fixation : primaire grâce à une quille centrale, secondaire grâce à un revêtement en titane poreux pour une croissance osseuse optimale. Original Instruments and Implants of the Association for the Study of Internal Fixation – AO/ASIF 1078 av. Oehmichen – B.P. 21019 25461 ETUPES – Cedex France Tél. : 03 81 31 25 50 – Fax : 03 81 31 25 51 www.synthes.com PUB_DISQUE_SYNTHES_V3ok.indd 1 résultats, des modérés, minimes et nuls. Résultats Les résultats à 3 mois sur 125 cas post D.E.T. ont montré : - La disparition des signes neurologiques dans 42 cas sur 55, - une diminution de la moyenne des E.V.A. radiculaires de 74%, - une diminution de la moyenne des E.V.A. lombaires de 48%, - une diminution de la moyenne du 14/04/06 12:06:07 questionnaire de DALLAS, calculée sur 112 cas, de 40%. - une diminution de la moyenne du test d’OSWESTRY, calculée sur 17 cas, de 75%. - Le taux de succès global a été évalué à 79%. Les résultats à 1 an, évalués sur 79 patients, ont montré: - une diminution de la moyenne des E.V.A. radiculaires de 83%, - une diminution de la moyenne des E.V.A. lombaires de 68%, 20 une diminution de la moyenne du questionnaire de DALLAS de 48%. - Le taux de succès global a été évalué à 87%. En particulier, aucune complication majeure n’est apparue dans cette étude. Analyse statistique L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du “test de Student”. Celle-ci a montré une différence significative (p<10-4), à 3 mois et à 12 mois, tant sur le plan de la qualité de vie que sur les 2 échelles analogiques lombaires et radiculaires. En ce qui concerne les 17 patients évalués à l’aide du score d’OSWESTRY, l’analyse statistique a été effectuée avec “le test de Sign”. Dans ce groupe, le test est significatif (p<10-4), et l’on peut également constater une amélioration statistiquement significative à 3 mois, par le score d’OSWESTRY. Les résultats à 1 an montrent une évolution encore plus favorable par rapport à ceux de 3 mois avec une diminution nette de la moyenne des EVA radiculaire et lombaire ainsi que du questionnaire de DALLAS. De plus, le taux de succès est passé de 79% à 87%. Discussion D’après A. DEBURGE (SOFCOT 2001) : “La chirurgie de reprise tient une place croissante dans l’activité du chirurgien du rachis. On sait pourtant que les résultats de cette chirurgie sont moins satisfaisants que ceux de la chirurgie initiale”… “Si l’on prend en compte la totalité des complications y compris les complications générales non spécifiques ce taux est beaucoup plus important et atteint 25,6% dans notre expérience récente (12% si on exclut les brèches durales et les complications générales incident)”. La Discectomie Endoscopique par voie Transforaminale (D.E.T.) est une technique déjà très répandue dans le monde entier et reconnue comme moins invasive avec un taux de complications minime. Nous citerons en particulier une étude multicentrique de John C.CHIU et coll. (J.M.I.S.T., 2001), à propos de 26 860 cas de discectomies endoscopiques percutanées, effectuées par 40 chirurgiens répartis dans 19 centres. Le taux de satisfaction était supérieur à 90%, le taux de complication était inférieur à 1% et le taux de réintervention également inférieur à 1%. Cette technique a désormais fait la preuve de son efficacité en France avec des résultats stables, voire meilleurs à 1 an et peut donc constituer une alternative significative à la chirurgie conventionnelle. Les principaux avantages de la D.E.T. sont d’une part, d’être moins invasive en évitant en particulier l’abord intra-canalaire et l’effraction des muscles spinaux profonds, mais également avec un taux minimal constant de complications. D’autre part, l’absence d’anesthésie générale permet de l’effectuer chez des patients âgés ou à risques. Enfin, la durée d’hospitalisation et de convalescence sont raccourcies. Cependant, la courbe d’apprentissage relativement difficile de l’endoscopie rachidienne par voie transforaminale freine la diffusion de cette technique en France. Il faut souligner que les derniers progrès techniques ont permis de produire des instruments et endoscopes de plus en plus performants. De plus, la découverte de nouvelles thérapeutiques telles que le remplacement nucléaire, la réparation et régénération discale, la mise en place de cages inter-somatiques par voie percutanée vont probablement surmonter cette inertie. Dans notre expérience, chez les patients déjà opérés,les examens Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 radiologiques tels que scanner et IRM peuvent se révéler insuffisants dans le diagnostic, essentiellement du fait de la présence d’une fibrose épidurale, mais qui ne doit pas systématiquement être mise en cause. Le test discographique est alors indispensable permettant de révéler une décompression insuffisante par la persistance d’un fragment discal compressif ou la présence d’une récidive mal visualisée sur les autres examens. En cas de sténose foraminale arthrosique, cette technique endoscopique est idéale du fait de l’abord direct du foramen et des possibilités d’élargissement de celui-ci par foraminoplastie instrumentale et au laser. Conclusion La technique Y.E.S.S. est maintenant bien rôdée et reproductible. Elle peut donc constituer une alternative efficace après une première chirurgie interlamaire. Cependant, les indications doivent être bien posées en se fiant en priorité à la clinique, les examens radiologiques ne venant que confirmer le diagnostic. En effet, on connaît bien maintenant la fréquence des faux positifs ou négatifs de ceux-ci. En cas de doute, et surtout après discectomie chirurgicale, le test discographique prend une importance primordiale dans le diagnostic et l’indication d’un traitement endoscopique transforaminal. De plus, l’endoscopie permet d’utiliser la thermomodulation par électrodes HFR ou laser. Cette dernière technique adjuvante est d’autant plus justifiée après chirurgie primaire, par la constatation d’une néoneurogénèse et angiogénèse, souvent retrouvées au niveau du disque opéré et à l’origine de douleurs discogéni■ ques. 35 ENDOSCOPIC LUMBAR DECOMPRESSION AND FORAMINOPLASTY : A PARADIGM TREATMENT SHIFT Martin T.N. Knight MD FRCS MBBS, The Spinal Foundation, Meadowside, Mountbatten Way, Congleton, Cheshire CW12 1 DN. The study the clinical outcome and morbidity following the use of Endoscopic Lumbar Decompression and Foraminoplasty in the treatment of patients with continuing lifestyle degradation caused by back pain following lumbar fusion for chronic lumbar Spondylosis offers the opportunity to examine the importance of treating structures in the foramen with the role of the disc and intervertebral movement removed. Materials & Methods: This prospective study involved “day case” Endoscopic Lumbar Decompression and Foraminoplasty performed on 37 males, and 28 females with an average age of 53 years (42-81 years) and reviewed at 12, 24 and 48 months. The average preoperative duration of symptoms was 9,2 years (5 - 27 years) and had undergone 1 - 7 previous open operations. 10 patients had undergone a caged ALIF, 16 an ALIF and instrumented PLIF, 20 an instrumented PLIF with intervertebral caging or mesh, 12 PLIF alone and 7 posterolateral bone grafting. Further open surgery had been deemed unlikely to be of benefit. 30 had had a single level fusion. A 50% reduction in back AND leg symptoms and a doubling in Oswestry Disability Index was deemed the threshold for a “clinically successful response” Results. Concordant symptoms were produced by spinal probing & discography at a non operated level in 13 patients. A clinically successful response was recorded in 56 (85%) at year 1, 50 (78%) at year 2 and 45 (70%) at year 3. 1 patient evidenced deterioration arising from symptoms at an adjacent level in year 2 and 3 in year 3. The mean pre-operative pain score was 8,6 (SD : 1,4). Cohort integrity at the 3 year review was 60 (92%) and included 2 deaths. By year 3, 3 ELDs were revised at the same level, 3 at a level adjacent to the fusion and 3 within original fusion. Clinically 4 patients exhibited adjacent level symptoms impairing the outcome. There were no post-operative infections. 7 patients had a flare of symptoms lasting 3 - 8 weeks manifest as backpain and 4 had a transient parasthesiae lasting up to 12 weeks. 1 patient required early same level revision for causalgic symptoms which were relieved. The causal pain source involved tethering of the nerve to the disc wall, shoulder or facet joint osteophytes, superior foraminal ligament or impingement by disc wall aggravated by implant positioning or malplacement of pedicle screws. Conclusions. Aware state surgery allows the definition of post fusion pain sources. Transforaminal endoscopic Foraminoplasty and decompression allows many patients deemed inoperable to be offered amelioration over a sustained period. Where the role of adjacent deterioration is excluded the benefit afforded by the procedure was 81% at year 3. The benefit occasioned demonstrates the importance of foraminal extradiscal pathology in the causation of axial and referred pain and highlights the opportunity to focus upon foraminal sources and limit surgical collateral damage and the need for a paradigm shift in treatment to Minimal Invasive Spine Surgery. ■ 21 36 TRANSFORAMINAL ENDOSCOPIC TREATMENT OF LUMBAR CENTRAL STENOSIS R. Morgenstern, Centro Médico Teknon, Barcelona. Lumbar central stenosis shows one or two levels of bulging discs, mostly L3-L4 and L4-L5. This central stenosis causes limitation in ambulation with or without leg irradiated pain. Endoscopic surgery was performed by the author using a transforaminal approach. He performed a laser(Ho-Yag) and reamered- (Thessys System by joimax) annuloplasty and dorsal decompression of the tecal sac. This endoscopic technique was previously described by Sang-Ho Lee and others. Four female patients (age ranging from 59 to 82 years), showing compressive central stenosis, were operated endoscopically by the author. Two cases were decompressed in two levels (L3-L4 and L4-L5) and two in one level (L4-L5). The procedure did not require general anesthesia, as a light sedation was sufficient. All four cases had good results. Only in one case a patient showed weakness in both legs but recovered after three days of oral corticotherapy. All patients required only one day of hospitalization and showed an acceptable post-operative gait performance without leg pain. The author presents these four cases in detail as an example for this new ■ complex technique. 37 DYSPHAGIE PAR OSTÉOPHYTE CERVICAL ANTÉRIEUR À PROPOS DE DEUX CAS M.K Benchenouf, H. Cherifi, A. Saighi Bouaouina, Service de chirurgie orthopédique “A”, Etablissement Hospitalier Spécialisé, Douera 16103, Alger. Les altérations du rachis cervical ont habituellement une traduction clinique de type mécanique ou neurologique. Des manifestations cliniques respiratoires ou digestives par action directe de ces altérations rachidiennes sont assez rares et s’expliquent par les rapports de la face antérieure du rachis cervical avec l’axe aérodigestif. La découverte d’ostéophytes corporéaux antérieurs au niveau du rachis cervical est très fréquente et souvent banale, en particulier chez le sujet âgé ; leur implication dans la survenue de symptôme respiratoire ou digestif est très rare. Objectif Rapport de deux cas de dysphagie par ostéophytes cervicaux antérieurs. Matériel et méthode L’observation concerne deux patients ; une femme et un homme, âgés respectivement de 66 et 59 ans, se plaignant de dysphagie. Dans le premier cas le symptôme évoluait de façon progressive depuis un an, était de type mixte et associé à un tableau de cervico-brachialgies bilatérales, le retentissement sur l’état général était modéré. Le bilan biologique ne montrait pas d’anomalies particulières, et le bilan inflammatoire était normal. Les radiographies standard du rachis montraient une atteinte dégénérative cervicale diffuse avec volumineux ostéophyte C5-C6. Il n’y avait pas d’autres anomalies associées. Chez le deuxième patient, porteur d’un diabète de type II, la dysphagie était le symptôme dominant, évoluait depuis six mois et concernait essentiellement les aliments solides. Le retentissement sur l’état général était très important. La radiographie du rachis cervical montrait une ostéophytose très marquée en C6C7. L’enquête étiologique, avec entre autre une endoscopie digestive, a éliminé une cause digestive, ORL ou mediastinale. On note la présence d’ostéophytes de façon diffuse avec atteinte axiale et périphérique ; le reste du bilan a permis de retenir le diagnostic d’hyperostose squelettique idiopathique diffuse. Les deux patients ont été traités de première intension de façon conservatrice associant hygiène diététique et AINS. Un programme rééducatif a été associé chez la première patiente. Résultats L’évolution a été rapidement favorable chez la femme et s’est maintenu à 16 mois de recul. Par contre, chez l’homme, l’amélioration a été partielle et de courte durée motivant ainsi l’indication chirurgicale trois mois après le début de sa prise en charge. L’exérèse de l’ostéophyte a été réalisée par abord antérieur, les suites opératoires ont été simples, avec reprise d’une alimentation normale après une semaine. L’état général s’est rapidement amélioré avec prise pondérale. A 18 mois de recul, le patient ne présente aucun symptôme. Discussion La présence d’ostéophytes cervicaux est très habituelle, tout particulièrement chez les sujets âgés. Elles peuvent être exceptionnellement responsables de dysphagies ou de symptômes respiratoires. L’atteinte dégénérative et l’hyperostose idiopathique diffuse (maladie de Forestier) en sont les principales étiologies. La physiopathologie n’est pas totalement élucidée ; l’intrication de phénomènes mécaniques et inflammatoires est communément admise. La responsabilité de cette excroissance dans la survenue de la dysphagie doit être formellement établi. Le traitement médical associant entre autre les AINS permet assez souvent d’obtenir une régression voire la disparition de ce symptôme. L’échec du traitement conservateur conduit à la chirurgie. L’exérèse ne pose pas de problèmes particuliers mais les récidives après chirurgie sont fréquentes bien qu’elles ne soient pas systématiquement synonymes de récidive de la dysphagie. L’atteinte dégénérative doit faire discuter l’association d’une arthrodèse. Conclusion Nous rapportons deux nouveaux cas de dysphagie par ostéophytes cervicaux antérieurs. Il s’agit d’une cause rare, donc d’un diagnostic d’exclusion. La chirurgie ne doit être proposée qu’en dernier ressort et doit s’adapter au contexte étiologique (exérèse simple ou associée à une arthrodèse). ■ 38 M a r q u a g e C E / C - JAW S e s t u n e m a r q u e M ED I C R E A ®/ P r o d u i t b r e v e t é / D é v e l o p p é p a r M ED I C R E A ® s o u s L i c e n c e E x c l u s i v e N e w D e a l ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA La fin des plaques cervicales ?* * Voir les indications et contre-indications sur la notice d’utilisation : disponible sur demande Agrafe compressive cervicale C-Jaws ® • Compression dynamique • Implant mini-invasif • Implantation ultra-rapide • Stabilisation optimisée de la cage • Implant en titane pur : compatible à l’IRM • Conditionnement stérile • 4 tailles TRAUMATISME DU RACHIS CHEZ L’ENFANT Mrabet A, Ladeb M F, Daghfous MS, Chelli Bouaziz M Institut M T Kassab d’orthopédie. Les traumatismes du rachis chez l’enfant sont beaucoup plus rares que chez l’adulte. Ces traumatismes surviennent sur un rachis en croissance Durant une période de 30 ans, 73 cas ont été colligés dans notre institution. Il s’agissait le plus souvent d’un garçon de 7 ans 1/2 d’âge moyen victime d’un accident de la voie publique ou d’une plongée en eau peu profonde. Les traumatismes du rachis cervical représentaient 41% avec surtout les fractures de l’odontoïde et la luxation C1-C2. Au rachis dorsal et lombaire, la fracture intéressait souvent plus que deux vertèbres. 45% des patients présentaient des signes neurologiques. 10 cas ayant une paraplégie ou une tétraplégie n’avaient pas de lésion discovertébrale visible sur les radiographies Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 V isi t e z MEDICRE A au c ongr è s du GIEDA - Par is, le s 15 e t 16 dé c embr e 2006 w w w.medicr ea.c om MEDICREA est une société française cotée depuis Juin 2006 sur le marché Alternext d’Euronext Paris. Code Euronext : ALMED - FR0004178572 standard ou le scanner. L’IRM, pratiquée 3 fois a révélé des signes de souffrance médullaire sans atteinte disco-vertébrale. 60% des patients ont eu un traitement orthopédique qui a été poursuivi jusqu’à la fin de la croissance. 40% ont nécessité une réduction chirurgicale avec arthrodèse souvent postérieure avec ou sans montage. La récupération neurologique était totale dans 36% des cas. Elle était partielle dans 46% des cas. 18% des patients ont gardé une paraplégie complète avec effondrement du tronc et ayant nécessité une arthrodèse postérieure avec synthèse. L’évolution en cyphose est la complication la plus redoutée surtout après traitement orthopédique. Le dépériostage excessif est à éviter chez l’enfant surtout au rachis cer■ vical. 22 Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 700 articles 39 CROSS-POINT MICRODISCECTOMY VERSUS ENDOSCOPIC LUMBAR MICRODISCECTOMY N. Jucopilla 1, P. Cervellini 2, G. Mazzo 1, L. Bezzan 1, S. Peci 1. 1- UAC Orthopedics San Bonifacio ULSS 20 Verona. 2- NCH OC Vicenza. Microdiscectomy (MD) actually represents the ‘gold-standard’ in the surgical treatment of discal hernia and corresponding pathologies. For about ten years, Endoscopic Microdiscectomy has been considered as an alternative technique, in the beginning inspiring much enthusiasm from various orthopaedic surgeons involved in research for less invasive surgery, (introduced, firstly, in the field of orthopaedics from the experience already consolidated in the surgery of the joints), later this enthusiasm waned because earlier expectations were not completely satisfied. With this report we intend to show the experience of two expert surgical teams who have experimented with both methods with similar results. The Orthopaedic team started their experience in microsurgery in 1987 with more than 4000 operations until now. The Neurosurgical team started in 1990 and have performed more than 3000 operations until now. Endoscopic Microdiscectomy was started in San Bonifacio in 1997 and in Vicenza in 1998. Medical literature does not presently offer comparable satisfactory studies. vely). MED requires a longer training period to be able to perform the operation. Materials and Methods Major complications occurred in eleven MED patients (5,5 %) and five MD patients (2,5%). Composing 4 radicular lesions and 7 dural lesions in the first group (MED), 1 radicular lesion and 4 dural lesions in the second group (MD). Two groups of patients with discal lumbar hernia were studied. One operated on by an orthopaedic team and the other by a neurosurgical team using both microsurgical technique (MD) and endoscopic technique (MED). Criteria for exclusion were : Operation on more than one level, previous surgical treatment of discal hernia, Lumbar stenosis of the channel. All the patients were examined with standard x-rays of the Lumbar-Sacral column, CT Scan or NMR. The analogical scale VAS and Oswestry were used, results were analysed pre-surgery and 1, 6, 12 and 24 months post-surgery. Minimum follow-up was for twenty-four months. Thirteen MED patients required another operation. 7 reoccurrences, 2 hernias at another level or in different sites, 4 scar syndrome. Eleven MD patients required another operation. 5 reoccurrences, 3 hernias at another level or in different sites, 3 scar syndrome. Both groups of patients returned to work and sports activities without any significant differences. Conclusions The two teams obtained similar results with both techniques. Results 400 patients were included in this study, 100 patients operated on with microsurgical technique and 100 patients operated on with endoscopic technique by each team, consequently two groups of 200 patients. Within the group treated with MED : The average age was 41 years old with a range from 25 to 68yrs. 127 males and 73 females. The group treated with MD had an average age of 43yrs (Range 2271) ; 118 males and 82 females. The analysis of the results according to the VAS and ODI scales shows an improvement between pre-surgery and one month after in both groups without significant differences. Both remain stable at six months and showed a decline at 12 and 24 months. The duration of surgery was significantly longer for MED in comparison with MD (50 minutes, 30 minutes respecti- MED presents notable disadvantages in comparison with MD: - Training is markedly longer than for MD. - The frequency of major complications is higher. - More costly (disposable instruments ) - Available light, magnification and three dimensional vision not comparable with the new microscopes. - Duration of procedure markedly longer even for well experienced surgeons. - Anatomical pathological limits: obesity reoccurrences. In consideration of the above, both teams abandoned the use of MED in favour of MD which, with the new generation of instruments (Williams), has become less surgically invasive, to almost the same ■ level as MED. 40 LA STABILISATION DYNAMIQUE DYNESYS DANS LE RACHIS LOMBO-SACRÉ : INDICATION ALTERNATIVE G. Calvosa, M. D’Arcangelo, Première Clinique Orthopédique, Université de Pise. Les auteurs présentent la casuistique de la Première Clinique Orthopédique de l'Université de Pise des stabilisations dynamiques du rachis lombo-sacré. Les auteurs ont utilisé initialement le Dynesys avec prudence en cas de dégénérescence discale et de microinstabité à un niveau pour ensuite affronter des cas toujours plus sévères. Il s'agit de 60 cas depuis 2001 avec un recul de 1 à 5 ans. Ils présentent en détail les cas avec des indications alternatives qui sont : - les spondylolisthésis dégénératifs, - les sténoses canalaires relatives, - les récidives des hernies discales, - les scolioses de l'adulte. Les résultats sont très bons comme le confirment les scores d'Osvestry et VAS qui sont nette■ ment améliorés. 40 bis Complications Superficial infections Discitis Dural lesions Radicular lesions Urinary infections Thromboembolitis Mortalities Re-operations MED MD 1 2 7 4 0 0 0 2 1 4 1 0 0 0 MED MD BILAN APRÈS 100 PROTHÈSES DE DISQUE LOMBAIRE ARTICLE PARU DANS LE N° DE SEPTEMBRE 2006 DU BLUEPRINT (REVUE TRIMESTRIELLE DU CHC-LIÈGE) Y. Lecomte, Soignies. 13 7 2 4 Total Reoccurrences Different level or site Scar syndrome VAS MED VAS MD OSWESTRY MED OSWESTRY MD 11 5 3 3 Pre-op 1 month 6 months 12 months 24 months 82.2 81.4 31.9 33.2 32.1 33.8 35.1 34.7 36.4 37.2 Pre-op 1 month 6 months 12 months 24 months 46 44 21 22 22 24 26 28 28 29 Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 23 Après avoir placé la première prothèse de disque lombaire (Prodisc ®) en Belgique francophone en janvier 2002 et encouragés par les premiers résultats, nous avons résolument privilégié cette nouvelle option thérapeutique pour la proposer aux patients souffrant de lombalgies ou lombosciatalgies chroniques invalidantes, résistant aux traitements médicaux conservateurs habituels. Nous vous proposons un premier bilan après 100 interventions réalisées dans le service d’Orthopédie de janvier 2002 à avril 2006. Mises au point et testées pendant plus de 15 ans dans des centres de référence (1980 : 1ère prothèse discale "SB Charité"), les prothèses de disque connaissent à partir des années 2000 une utilisation de plus en plus largement répandue, et à l’instar des autres prothèses articulaires (hanche, genou…), elles permettent aujourd’hui de remplacer adéquatement les disques intervertébraux déficients et douloureux. Figure 1 : Schéma de la prothèse Prodisc ®. Indications Ce concept chirurgical est indiqué chez les patients plutôt jeunes (de 20 à 60 ans, avec une bonne qualité osseuse) qui présentent des douleurs lombaires ou lombosciatalgiques chroniques invalidantes évoluant depuis plus de six mois, résistant aux traitements médicaux conservateurs habituels et développées sur : 1. Discopathie dégénérative avec affaissement discal de plus de 25%, associée ou non à une protrusion discale (globale, médiane, postéro-latérale ou latéralisée). 2. Discarthrose évoluée (disque écrasé +++). 3. Syndrome post-discectomie : récidive de douleurs lombosciatalgiques après cure d’hernie discale, associée ou non à une récidive d’hernie discale ou à une fibrose péridurale localisée. 4. Hernie discale (non exclue) avec antécédents de lombalgies chroniques. 5. Syndrome du disque charnière (décompensation d’un disque adjacent à une arthrodèse lombaire). Contre-indications - D’ordre général : 1. Obésité (cf. voie d’abord chirurgical antérieure). 2. Ostéoporose. - D’ordre rachidien : 1. Hernie discale avec symptomatologie radiculaire +++. 2. Spondylolisthésis isthmique. ABSTRACTS DES 19 ÈMES JOURNÉES DU GIEDA 3. Canal lombaire étroit arthrosique. 4. Scoliose, fracture, tumeur, etc. La technique chirurgicale comprend l’abord vertébral par miniabord antérieur médian extrapéritonéal, l’excision discale complète, la restauration de la hauteur discale par distraction intervertébrale et la mise en place de la prothèse discale non cimentée et en compression, sur un à trois niveaux. Les suites opératoires sont habituellement simples et très rapides : lever du patient le lendemain de l’intervention, mobilisation vertébrale précoce, retour à domicile entre le 3ème et le 5ème jour post-opératoire. L’indolence lombaire est pratiquement immédiate. La reprise des activités domestiques prend deux à trois semaines. Les résultats (patients revus à 3 mois, 6 mois et 12 mois et chaque année) montrent : - 87% de bons et très bons résultats sur la douleur lombaire et les irradiations sciatalgiques (Patients strictement indolores ou gardant une petite gène lombaire très occasionnelle). - 13% de résultats médiocres ou moyens (Patients déçus ou peu satisfaits car restant douloureux mais sans aucune aggravation cependant). - Une reprise rapide des activités professionnelles (2 à 3 mois postop) grâce à la mobilisation vertébrale immédiate, y compris pour des métiers contraignants tels que : infirmière, pompier, professeur de gymnastique, chauffeur, couvreur, ouvrier chapiste, maçon, etc. - La persistance d’une mobilité intra-prothétique de 8 à 16° (moyenne 12 à 13° ). - L’absence de complication grave : pas de dislocation, d’infection ni de reprise prothétique. + 33 (0)3 25 70 40 00 © a t e l Exemples 1. Première patiente, opérée en janvier 2002, avec recul post-op à 4 ans : persistance d’une mobilité intra-prothétique de 14 °. La passion de l’innovation LDR Médical Technopole de l’Aube - BP 2 - 10902 Troyes Cedex 9 - France - Tél : + 33 (0)3 25 82 32 63 - Fax : + 33 (0)3 25 82 33 71 www.ldrmedical.fr 2. Patient de 42 ans ayant bénéficié de 3 prothèses discales Prodisc ®. Conclusion Le remplacement discal par prothèse de disque offre des avantages indiscutables. Il permet d’agir efficacement sur la douleur lombaire et lombosciatalgique qui trouve habituellement son origine dans le disque intervertébral dégénératif (les influx douloureux étant transmis par les plexus nerveux périvertébraux Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 comprenant les nerfs méningés de Luschka et les rameaux communicants). effet de diminuer à long terme les contraintes mécaniques sur les disques adjacents. ciatalgique que dans la restauration rapide d’une fonction vertébrale optimale. Il permet de restaurer l’anatomie (récupération de la hauteur discal physiologique, ouverture des foramens…) avec stabilisation segmentaire efficace tout en assurant la persistance de la mobilité vertébrale, notamment par opposition à l’arthrodèse vertébrale, ce qui a pour Forts de cette expérience, nous pouvons confirmer que le remplacement discal par prothèse de disque est une technique sûre, qui a fait ses preuves (recul depuis plus de 15 ans) et qui démontre son efficacité tant sur la prise en charge de la douleur lombaire ou lombos- Elle peut donc certainement être envisagée et proposée chez les patients souffrant de lombalgies ou lombosciatalgies chroniques invalidantes résistant aux traitements médicaux conservateurs habituels. ■ 24 45 LES LÉSIONS TRAUMATIQUES DU RACHIS CERVICAL MOYEN ET INFÉRIEUR (C3-C7) Emmanuel Favreul, Clinique Saint-Charles, Lyon. Nous passons en revue içi quelques classifications faisant référence en traumatologie sans avoir la prétention d’être exhaustif, car les classifications sont trop nombreuses pour être toutes décrites. Lésions corporéales - Fracture triangulaire du corps vertébral. - Fracture en tear drop avec lésions discales. Aspect d’une larme qui simule une avulsion du coin vertébral antéroinférieur. Deux types : - Type I : En plus de l’avulsion, il existe un trait sagittal du corps, un rétrolisthésis (sténose canalaire donc lésions neurologiques), des lésions des arcs postérieurs des vertèbres sus et sous jacentes. Le mécanisme est en flexion compression. - Type II dans cette varieté l’image en goutte est sur le plateau inférieur, le mécanisme est en hyper extension il existe une instabilité postérieure, les troubles neurologiques sont moins fréquents. - Fracture en compression flexion du corps. - compression simple - burst fracture - Fracture saggitale pure. - Fracture des pédicules. lisé : 4 types selon Dosch Type I Luxation unilatérale Type II Fracture de l’apophyse articulaire. Type III Fracture de l’isthme La solution de continuité traverse le massif articulaire, les apophyses articulaires et les moyens d’union avec les vertèbres sus et sous jacentes restent intactes. C’est une fracture extra articulaire de bon pronostic. Type IV Fracture séparation du massif articulaire - séparation simple - avulsion Le type IV fracture séparation du massif articulaire qui reste intègre associe une fracture pédiculaire en avant et une fracture lamaire en arrière ; le massif peut basculer en avant. ■ Lésions de l’arc postérieur Luxation et fractures des articulaires postérieures. Syndrome de l’antélisthésis latéra- Type Sous-type Type I Luxation unilatérale On the top Over the top Type II Fracture unilatérale Apophyse articulaire supérieure Apophyse articulaire inférieure Type III Fracture de l’isthme Type IV FSMA Stade I : avec lésions ossseues pures Stade II : I+lésions capsulo-ligamentaires Stade III : II+atteinte discale Stade IV : III+dislocation interapophysaire contro-latérale Classification des lesion fracturaires du rachis cervical selon Argenson. Elle décrit au mieux aujourd’hui les différents types de lésions fracturaires du rachis cervical inférieur. APPEL À NOS LECTEURS COMPLICATIONS INHABITUELLES DE LA DISCECTOMIE LOMBAIRE LE RACHIS entreprend de lancer des enquêtes auprès de ses lecteurs, dans différentes disciplines. Il nous semble en effet essentiel de colliger des informations résultant de la pratique, utiles aux praticiens, afin de les publier et les communiquer aux sociétés savantes. Celles-ci en tireront des conclusions et des recommandations, et pourront en faire l’usage le plus judicieux, dans une optique médico-légale par exemple. Pour commencer, il nous semble intéressant de demander à nos lecteurs chirurgiens de nous rapporter leurs complications inhabituelles en matière de discectomie lombaire pour hernie discale. Chacun peut avoir rencontré des cas rares qu’il est essentiel de porter à la connaissance de la communauté médico-chirurgicale.Nous demandons donc à tous les chirurgiens que cette démarche peut intéresser, de nous faire parvenir leurs dossiers sous forme de cas clinique, dans l’idée d’une publication si l’auteur le souhaite, puis transmission à la commission de morbidité de la SFCR. D’autres études seront lancées au cours de l’année dans toutes les spécialités, et les informations colligées transmises régulièrement aux sociétés savantes concernées. LE RACHIS espère que cette démarche, d’intérêt collectif manifeste, trouvera le meilleur écho auprès de ses lecteurs, et vous tiendra bien sûr au courant de l’évolution de ces enquêtes. Merci de votre participation. La Rédaction Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 25 INFORMATIONS DES LABORATOIRES LA NOUVELLE INSTRUMENTATION CENTRELINE™ : PLUS GRANDES PRÉCISION ET SIMPLICITÉ LE DISQUE ARTIFICIEL : L’AVENIR La nouvelle instrumentation disponible au début de l’année 2007 permettra d’affiner encore plus le EDGARD SOQUENNE geste chirurgical pour la sécurité de vos patients. • L’instrumentation «alignée» optimisera l’implantation axiale • L’amélioration du distracteur parallèle facilitera l’insertion de l’implant • Les connexions modulaires simplifieront l’ensemble. ■ DIRECTEUR DEPUY SPINE FRANCE “L’équipe de Depuy Spine France travaille aujourd’hui à la reconnaissance de cette chirurgie pour vos patients de demain et remercie l’ensemble des praticiens qui nous ont aidés dans cette tâche pour leur confiance et leur soutien. Meilleurs vœux à tous pour 2007” L e disque artificiel Charité™, très apprécié, est un implant à trois composants résultat d’une technologie de préservation de mouvement pour le traitement de maladies dégénératives des disques lombaires. Fort de plus de 17 années d’expérience clinique avérée, le disque artificiel Charité™ dispose d’un historique clinique solide preuve de son efficacité et de sa durabilité. Le disque artificiel Charité™ bénéficie de la technologie unique de noyau reproduisant un mouvement physiologique quasi-normal, considéré comme favorisant la réduction de risques de dégénérescence subséquente de disque adjacent. La nouvelle instrumentation Centreline™ simplifie notablement l’intervention chirurgicale et améliore la précision du positionnement. Le disque artificiel Charité™ définit la norme de remplacement par disque artificiel grâce à un solide historique clinique, une biomécanique proche de la situation naturelle et une instrumentation améliorée pour une intervention chirurgicale optimisée. UNE BIOMÉCANIQUE PROCHE DE LA NORMALE, INHÉRENTE À LA CONCEPTION La technologie unique de noyau de l’implant Charité™ assure un axe de rotation instantané qui, de manière identique au comportement du noyau d’un disque naturel, se déplace postérieurement en flexion et antérieurement en extension, reproduisant ainsi le mouvement physiologique presque normal du rachis lombaire. RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS La revue LE RACHIS est consacrée à la publication de travaux se rapportant essentiellement à la pathologie vertébromédullaire : articles spécifiques originaux, notes techniques, faits cliniques, perspectives technologiques, actualité. Tous les textes reçus à la Rédaction sont soumis, de façon anonyme, à l’approbation de deux membres au moins du Comité Rédactionnel afin que puissent être respectées les normes de publication. Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que leurs auteurs. Les textes doivent être adressés à la Rédaction : Les Editions LE RACHIS informent leurs lecteurs que toutes personnes souhaitant publier dans ses pages des articles adressés à la rédaction ainsi que des photographies et illustrations éventuellement jointes, sont présumées détenir seules à ce titre les droits de parution et d’exploitation. En adressant pour parution un article à la rédaction, les candidats à la publication autorisent les Editions LE RACHIS à publier tout ou partie de cet article dans leurs colonnes, à le reproduire dans toute autre revue y compris après traduction éventuelle dans la langue de ladite revue. Dans cette éventualité, les articles concernés seront publiés avec le nom de l’auteur et la référence de parution dans les Editions LE RACHIS. • Le disque artificiel Charité™ dispose de plateaux vertébraux destinés à restaurer la lordose lombaire et à réduire les forces de cisaillement appliquées à l’implant et aux éléments postérieurs. • Les plateaux vertébraux coronaux du disque artificiel Charité™ permettent le positionnement optimal du centre de rotation tout en optimisant la couverture du plateau vertébral ce qui réduit le risque d’enfoncement. RÉSULTATS À LONG TERME RÉSULTATS DE L’ÉTUDE IDE (EDR - Examen de Dispense de Recherche) SUR 2 ANS GAMME D’IMPLANT COMPATIBLE AVEC L’ANATOMIE DE VOTRE PATIENT Grâce à la conception biomécanique exceptionnelle et la gamme sans équivalent de plateaux vertébraux, le disque artificiel Charité™ est compatible avec l’anatomie de pratiquement tous les patients. Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 amélioration ou une préservation de l’amplitude de mouvement ainsi qu’une réduction plus précoce de la douleur par rapport aux patients traités par fusion rachidienne. • Meilleure réduction précoce de la douleur • Meilleure amélioration précoce fonctionnelle • Mouvement physiologique maintenu après 2 ans. Cette étude multicentrique randomisée était destinée à évaluer la sûreté et l’efficacité du disque artificiel Charité™ par rapport à la fusion inter-spinale antérieure pour le traitement de maladies dégénératives discales à un seul niveau entre L4 et S1. D’après les résultats les patients instrumentés avec le disque artificiel Charité™ présentent une Une étude de référence avec un suivi à long terme de 13,4 ans (moyenne 11,3 ans), avec 93% de suivi patients, démontre les points suivants : • Résultats cliniques : 90% Excellent/Bon • Mouvement maintenu : 10,3° AM moyenne en F/E • Restauration de la qualité de vie : 92% de retour aux activités professionnelles • Protection future : 2% de maladie de niveau adjacent. 26 TITRE : Le titre doit indiquer explicitement le sujet du travail. PRÉSENTATION DES TEXTES : Les textes doivent être saisis sous Word, en format A4, chaque page comprenant en moyenne 35 lignes. Supports conseillés : CD Rom. FOURNIR : • Deux sorties imprimante accompagnées d’un CD-Rom. • Les articles originaux ne doivent pas excéder 12 pages, bibliographie comprise, les notes techniques, 4 à 6 pages, les faits cliniques, 4 à 6 pages, les perspectives technologiques 8 pages. BIBLIOGRAPHIE : Elle se limite aux articles cités dans le texte. Les références sont classées par ordre alphabétique, avec une numérotation permettant un rappel dans le texte, et doivent être conformes aux normes internationales (Index Medicus). ICONOGRAPHIE : Les figures et tableaux sont présentés séparément en mentionnant de façon précise, le numéro d’ordre, l’orientation et toutes les indications utiles. Une légende succinte s’impose en français. Supports conseillés : CD-Rom. TIRÉS À PART : Des tirés à part sont adressés gratuitement à l’auteur pour chaque article. Tout texte ou matériel d’illustration provenant d’une publication antérieure doit être accompagné d’une autorisation écrite de l’auteur et de l’éditeur concernés. CONGRÈS, COURS 16-20 mai 2007 – Taormine, Sicile, Italie CONGRÈS 38 ème Congrès du GES Organisateur : Paolo MANGIONE 11-12 janvier 2007 – Bordeaux, France Table ronde principale : Ostéotomies trans-pédiculaires ( JL Tassin) Discussion de Dossiers : Cyphoses sur maladie de Scheuermann ( direction : B. Mouillesseaux) Scolioses congénitales ( direction : R Zeller ) PRE-INSCRIPTION avant le 15 JUIN 2006 Télécharger le bulletin : http://www.ges.asso.fr/congres/2007/congres2007.htm SOCIÉTÉ FRANÇAISE DES TECHNIQUES ENDOSCOPIQUES RACHIDIENNES ET DES APPROCHES PERCUTANÉES Président : Benoit LAVIGNOLLE Bordeaux Secrétaire scientifique : Michel FORGERIT Niort Secrétaire général : Eric GOZLAN Paris Trésorier : Philippe MINOT Tours 5-9 juin 2007 – Albi, Toulouse, France International Intradiscal Therapy Society 20ème CONGRES ANNUEL ALBI, TOULOUSE Secrétaire administrative et Webmaster : Lyliane GOZLAN Site : www.softer.com.fr Courriel : [email protected] Président 2007 : Martin KNIGHT(G.B.) Directeur Exécutif : Anthony T. YEUNG (U.S.A.) 4 WORKSHOP SUR LA CHIRURGIE ENDOSCOPIQUE DU RACHIS ET DES TECHNIQUES PERCUTANEES JEUDI 11 ET VENDREDI 12 JANVIER 2007 ème Avec la participation scientifique du GIEDA (Groupe International d’Etude des Approches Intervertébrales du rachis) et de la SOFTER (Société Française des Techniques Endoscopiques Rachidiennes et des Approches Percutanées) Université Victor Segalen Bordeaux 2 146 rue Léo Saignat, 33076 BORDEAUX-France Thème : Réunion sur le rétablissement de la motricité lombaire par la chirurgie mini invasive Laboratoire d’Etudes et de Recherches en ANATOMIE CHIRURGICALES (L.E.R.A.C.) B. LAVIGNOLLE, J. GUERIN, R. DUPUY, M. DE SEZE E. GOZLAN (Paris, C.H. FOCH, Clinique Turin) M. FORGERIT (C.H. Niort) P.J. FINIELS (NIMES) D. GASTAMBIDE (Paris) R. MORGENSTERN (Barcelone) K. SCHOEPPE (Allemagne) D. WERNER (ARKADE Klinik Breitungen- Allemagne) La Société Internationale de Thérapie Intradiscale (IITS) dans sa 20ème année souhaite réunir, avec ses membres, les spécialistes des nouvelles techniques chirurgicales mini invasives, endoscopiques et percutanées du rachis dans le but de restaurer la mobilité de la colonne vertébrale ainsi que rétablir l’activité du patient. Pour tous renseignements, appel à communications et inscriptions, veuillez consulter le site de l’IITS : www.iits.org THEMES PROPOSÉS - Discectomie endoscopique par voie transforaminale, interlamaire et cervicale - Foraminoplastie, Thermomodulation - Nucléotomie percutanée laser cervicale - Implantation de cages intersomatiques et plaques par voie percutanée - Techniques percutanées appliquées au rachis (I.D.E.T., Rhizolyses) - Atelier pratique au laboratoire d'anatomie 7-9 juin 2007 – Nantes, France Congrès Commun SFCR / SFNCR Le prochain congrès aura lieu à NANTES les 7, 8 et 9 juin 2007, il réunira les deux sociétés de chirurgie du rachis la SFCR et la SFNCR (Société Francophone de Neurochirurgie du Rachis). Le congrès sera organisé par les Pr Norbert Passuti et le Pr Roger Robert Le jeudi 7 juin après-midi sont prevus des cours pratiques au laboratoire d'anatomie pour les plus jeunes collègues. Le congrès se déroulera le vendredi toute la journée et le samedi matin. Inscriptions limitées à 20 places, réservation recommandée à l’avance Bulletin d’inscription à imprimer sur le site de la SOFTER : www.softer.com.fr et à retourner accompagné de votre règlement à l’ordre de AMCERA AMCERA (IBAN FR76 3000 4003 29000 0052 1775 385) Secrétariat : E. DELAMARRE, Laboratoire Anatomie Université Bordeaux 2 146, rue Léo Saignat, 33076 BORDEAUX-France Tél : 33 05 57 57 16 99, Mail : [email protected] COURS RICHARD WOLF Endoscopes, GENERAL ELECTRIC, NEURO-FRANCE IMPLANTS, SMITH&NEPHEW COURS DU GRIS SOUS L'ÉGIDE DU CEPUR - STRASBOURG 28 janvier-1er février 2007 – Rio, Brésil IRM DU RACHIS ET DE LA MOELLE ÉPINIÈRE 7èmes Journées de Pathologie Osseuse Congrès Franco-Brésilien d’actualisation Strasbourg, 13-14 septembre 2007 organisé par le Professeur JL DIETEMANN à l’Institut de Radiologie - 11, rue Humann F-67085 Strasbourg PRÉSIDENTS Alain DAMBREVILLE (France) Marcos MUSAFIR (Brésil - Vice Président de la SBOT : Société Brésilienne d’Orthopédie et Traumatologie) Jean PUGET : Président du Collège Français des Chirurgiens Orthopédistes Protocoles d’examen, nouvelles séquences Cours magistraux consacrés aux principales pathologies de la moelle épinière et du rachis Inscriptions limitées à 30 participants SECRÉTARIAT SCIENTIFIQUE Brice EDOUARD et Gérard PELTRE Renseignements et inscriptions SECRÉTARIAT D’ORGANISATION 124, Boulevard Exelmans – 75016 PARIS Tel : 01 47 43 50.00 - Fax : 01 47 43 50.01 e-mail : [email protected] Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 Professeur JL DIETEMANN Service de Radiologie 2 - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre - Avenue Molière - F-67098 Strasbourg Cedex Tél. : 03 88 12 78 89 - Fax : 03 88 12 71 18 E-mail : [email protected] 27 CONGRÈS, COURS COURS DU CEPUR - STRASBOURG COURS DU CEPUR - STRASBOURG IMAGERIE FONCTIONNELLE CÉRÉBRALE IRMf, spectroscopie, perfusion et diffusion APPLICATIONS CLINIQUES DE L’IRM EN PATHOLOGIE CRANIO-ENCÉPHALIQUE Strasbourg, 5 et 6 juin 2007 Strasbourg, 7, 8 et 9 juin 2007 organisé par S. KREMER, IJ. NAMER et JL. DIETEMANN organisé par le Professeur JL DIETEMANN Avec la participation de M. BRAUN, S. RODRIGO, T. SCHUNCK à l’Institut de Radiologie - 11, rue Humann F-67085 Strasbourg Dans le service de Radiologie 2 CHU de Strasbourg – Hôpital de Hautepierre Protocoles d’examen, nouvelles séquences, sémiologie élémentaire Cours magistraux consacrés aux principales pathologies de l’encéphale Discussion de dossiers Principes physiques, acquisition, post-traitement et applications cliniques. Neuroanatomie sulcale et fonctionnelle cérébrale. Cours magistraux et travaux pratiques (consoles d’acquisition et de post-traitement) Inscriptions limitées à 30 participants Inscriptions limitées à 12 participants Renseignements et inscriptions Renseignements et inscriptions Professeur JL DIETEMANN Service de Radiologie 2 Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre Avenue Molière F-67098 Strasbourg Cedex Tél. : 03 88 12 78 89 - Fax : 03 88 12 71 18 E-mail : [email protected] Professeur JL DIETEMANN Service de Radiologie 2 Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre Avenue Molière F-67098 Strasbourg Cedex Tél. : 03 88 12 78 89 - Fax : 03 88 12 71 18 E-mail : [email protected] Facultés de Médecine de Besançon, Dijon, Nancy, Reims, Strasbourg UNIVERSITÉ LOUIS PASTEUR Faculté de Médecine de Strasbourg DIPLÔME INTERUNIVERSITAIRE DE RADIOLOGIE OTO-NEURO-OPHTALMOLOGIQUE DIPLÔME D’UNIVERSITÉ D’IRM CLINIQUE Organisé par les Professeurs JL Dietemann, F Veillon (Strasbourg) L Picard, S Bracard (Nancy) JF Bonneville (Besançon), F Ricolfi (Dijon), L Pierot (Reims) Responsable : Professeur Jean-Louis Dietemann Avec la participation des Professeurs : P Bourjat, A Gangi, IJ Namer, C Roy, F Veillon et des Docteurs : C Audibert, Ph Choquet, JC Dosch, J Durckel, Ph Germain, Ch Jahn, MY Jeung, M Koob, S Kremer, Th Moser, S Riehm, MN Roedlich, D Vetter, G Zöllner L'enseignement se fera par 6 sessions de 2 jours, réparties sur une année universitaire. Deux séances à Nancy, deux séances à Strasbourg, une séance à Dijon ou Besançon et une séance à Reims. Pour les deux sessions de Strasbourg, les cours se déroulent les jeudis et vendredis à l'Institut de Radiologie de la Faculté de Médecine de Strasbourg (5ème étage), 11, rue Humann 67085 Strasbourg (Tél. : 03 90 24 34 50). Le contrôle de connaissance comprend une épreuve écrite et une épreuve orale. Les 3 semaines de cours du DU abordent les principes de la RMN et de l’IRM, la technologie des imageurs, les bases physiques du contraste et de la qualité de l’image, les effets biologiques, les artefacts, l’imagerie rapide et fonctionnelle, l’angio-IRM, les produits de contraste ainsi que les indications et les résultats de la méthode en pathologie cranio-rachidienne, ostéo-articulaire, thoracique et cardio-vasculaire, abdomino-pelvienne et pédiatrique. Le contrôle de connaissance comprend une épreuve écrite de 3 heures (6 questions de 30 minutes) et une épreuve orale. Les cours et les séances de travaux dirigés se déroulent à l’Institut de Radiologie de la Faculté de Médecine de Strasbourg (5ème étage) 11, rue Humann 67085 Strasbourg Cedex (03 90 24 34 50) Renseignements Par courrier Faculté de Médecine – Bureau des Capacités et des Diplômes d’Université 4, rue Kirschleger – 67085 STRASBOURG Cedex Sollicitez par écrit l’envoi d’un dossier d’inscription pour la (les) formation(s) souhaitée(s) en y joignant une grande enveloppe (format A4) affranchie à 3,00 euros et libellée à votre adresse. Dès réception de ces documents un dossier personnalisé sera adressé à votre domicile. Par courrier électronique [email protected] ou Marie-Claude. [email protected] Par internet http://www-ulpmed.u-strasbg.fr (Enseignements et formations : Cliquez sur Capacités - DU ou DIU) Par courrier : Professeur L Picard Service de Neuroradiologie, Hôpital Neurologique 29, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 54037 Nancy Cedex Par téléphone : 03 83 85 14 56 Par télécopie : 03 83 85 13 91 Renseignements et inscriptions Par courrier Faculté de Médecine – Bureau des Capacités et des Diplômes d’Université – 4, rue Kirschleger – 67085 STRASBOURG Cedex Sollicitez par écrit l’envoi d’un dossier d’inscription pour la (les) formation(s) souhaitée(s) en y joignant une grande enveloppe (format A4) affranchie à 3,00 euros et libellée à votre adresse. Dès réception de ces documents un dossier personnalisé sera adressé à votre domicile. Par courrier électronique [email protected] ou Marie-Claude. [email protected] Par internet http://www-ulpmed.u-strasbg.fr (Enseignements et formations : Cliquez sur Capacités - DU ou DIU) ✃ LE RACHIS Revue mensuelle des pathologies et douleurs chroniques ❑ M. B U L L E T I N D ’ A B Je souhaite me réabonner pour : ❑ 1 an/90 € ❑ Etranger 130 € Je m’abonne pour la première fois pour : ❑ 1 an/130 € ❑ Etranger 160 € Je souhaite bénéficier du tarif préférentiel réservé aux spécialistes en formation (Sur présentation d’un justificatif) : ❑ 1 an/75 € ❑ Mme ❑ Mlle O N N ❑ 2 ans/160 € ❑ 2 ans/190 € E M N ❑ Etranger 200 € ❑ Etranger 240 € ❑ 2 ans/130 € ❑ Je désire recevoir un justificatif pour déclaration fiscale. Nom : ............................................................................................................................................................................. 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Le Rachis - Tome 2 - N° 10 Décembre 2006 E 28 Le Rachis Service abonnements 149, boulevard Voltaire - B.P. 253 92602 Asnières Cedex Fax: 01 47 93 17 28 T