Mardi 7 février
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Mardi 7 février
Mardi 7 février écran 1 18:00 écran 2 18:15 THE FALL DE PETER WHITEHEAD LAND OF THE DEAD ÉTATS-UNIS/1969/COULEUR/1 H 56/VOSTF/VIDÉO AVEC PETER WHITEHEAD, ALBERTA TIBURZI, MARK RUDD, PAUL AUSTER, RAFAEL MONTAÑEZ-ORTIZ, STOKELY CARMICHAEL, TOM HAYDEN, ARTHUR MILLER, ROBERT RAUSCHENBERG ÉTATS-UNIS-FRANCE-CANADA/2005/COULEUR/1 H 33/ VOSTF/35 MM/INT. – 12 ANS AVEC SIMON BAKER, DENNIS HOPPER, ASIA ARGENTO, ROBERT JOY, JOHN LEGUIZAMO En tournage à New York, un cinéaste de mode cherche un sens à sa vie, tandis que les événements politiques se précipitent (assassinats de Kennedy et de Luther King). Il le cherche dans les milieux artistiques de la contre-culture, en participant à l’occupation de l’Université de Columbia par les étudiants, aux côtés de Mark Rudd, Tom Hayden et des Black Panthers, et en explorant les formes de montage qu’offrent le cinéma et la vidéo. « J’éprouvais le désir de réaliser une fiction à base de matériau documentaire, je pensais en particulier à The Warren Commission Report de Mark Lane – mais Mark Lane a donné le projet à Emile de Antonio. Le 4 avril 1968, je me retrouve à Washington pour une projection de Tonite, et soudain on apprend l’assassinat de Martin Luther King. Le cinéma ferme car il se trouve non loin des ghettos, les émeutes flambent, je filme tout, je ne peux pas m’arrêter de filmer. Plus tard je passe une journée à filmer Bob Kennedy en campagne, puis à New York le monde des artistes : Rauschenberg, Rafael Montañez-Ortiz… J’apprends l’occupation de Columbia, j’arrive à y entrer parce que quelqu’un à l’intérieur a vu mes films au New York Film Festival, et pendant cinq jours je filme les étudiants, Tom Hayden, les futurs membres du Weathermen, le drapeau rouge sur le bâtiment des mathématiques, l’assaut de la police. Je sais que les flics vont casser les caméras, alors je jette les bobines impressionnées dans des buissons, je pars, puis je reviens les récupérer. Ce n’est que lors de la seconde occupation, une semaine plus tard, que j’ai filmé les manœuvres et la répression à l’extérieur des bâtiments. Je rentre à Londres et, en atterrissant, j’apprends l’assassinat de Bobby Kennedy. Le film devait rendre compte de tous ces événements et les lier. » PETER WHITEHEAD, CAHIERS DU CINÉMA N°654, MARS 2010 DE GEORGE A. ROMERO « La contre-utopie cauchemardesque créée par le réalisateur a pris la forme d’un monde dévasté, envahi par des morts-vivants anthropophages. Une partie de l’humanité s’est réfugiée dans des cités cadenassées et assiégées par les monstres à l’intérieur desquelles elle se divise en ploutocrates cyniques et avides logés au sommet de buildings gigantesques, protégés par des milices surarmées et en un sous-prolétariat vivotant dans les faubourgs de la ville. Le récit s’articule ici autour d’un chantage engagé par un homme de main floué par ses propres patrons et menaçant d’envoyer des missiles sur la ville. […] Il est facile de voir dans l’érection de cette nouvelle cité “romérienne” une allégorie politique un peu évidente, métaphore d’un Occident égoïste exploitant un prolétariat et menacé par les hordes affamées venues du tiersmonde. S’arrêter à cette lecture serait aussi frustrant que facile, car Land of the Dead va certainement plus loin que la construction d’une fable idéologique “de gauche”. En mettant à nu des peurs contemporaines, en dévoilant cellesci et en trouvant, par le biais d’apparentes conventions, une imagerie qui renvoie autant au réel historique qu’aux archétypes de la terreur, Romero dépasse les limites du cinéma horrifique. Le choc des humains et des mortsvivants, le sentiment que le citadin contemporain peut être une proie que ne protégerait aucune des barrières qu’il s’est construites lui-même, le spectacle de ces hommes en costume et attaché-case voués à une mise à mort inéluctable ne renvoie-t-il pas à une nouvelle forme de frayeur, une frayeur consécutive à ce que le spectacle des événements du 11 septembre a désormais inscrit dans la conscience des Occidentaux? » JEAN-FRANÇOIS RAUGER, LE MONDE, 18 MAI 2005