Biladi n° 548

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Biladi n° 548
N° 548 du 20 Juillet 2010 - Quotidien d’informations générales
RAPT DES ESPAGNOLS
PRÉSUMÉS SALAFISTES
Les détenus
déclinent les visites
Les présumés salafistes détenus à la prison centrale de Nouakchott ont décidé ce
lundi de s'abstenir de recevoir leurs familles. Cette mesure paraît comme étant
une protestation contre les "intimidations auxquelles sont confrontées leurs
familles.
P.3
POUVOIR/ OPPOSITION
Ils se parlent
Entre Mohamed Ould Abdelaziz et les ténors de l’opposition, la muraille semblait
insurmontable. Pendant un an, ils ne se
sont ni adressé la parole ni serré la main,
ont exposé leur détestation réciproque
sur la place publique et évité de montrer
la moindre disposition au rabibochage.
P.4
ACCORD DE DAKAR
La COD exige
l’application
A la main tendue du pouvoir, qui se dit
disposé à dialoguer avec l’opposition,
on attendait, depuis quelque temps déjà,
la réaction de la Coordination de l’Opposition Démocratique. Celle-ci est
tombée au cours d’un débat organisé à
l’hôtel El Khater.
P.5
Procès “exceptionnel”
Prix : 100 UM
D
ÉDITO
ialogue national ? Tout le monde en parle,
mais il n’est toujours pas lancé. Du côté du
pouvoir, le président de la République avait
reçu le président de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) afin de lui exprimer sa
volonté ‘‘sincère’’ de négocier avec l’opposition. Le
Premier Ministre, qui avait déclaré à l’issue de la
table ronde de Bruxelles qu’il n’y a pas lieu de dialoguer avec l’opposion en dehors des cadres dédiés
à cet effet tels que le parlement, est revenu sur cette
position en déclarant, jeudi 8 juillet 2010, devant
les élus de la chambre basse, que le pouvoir était
tout à fait disposé à discuter avec l’opposition tous
les problèmes du pays…
Du côté de la COD, on a toujours appelé à la rencontre entre le pouvoir et ses adversaires politiques
comme unique remède pour traiter ce qui ne va
pas, politiquement, dans notre pays.
Alors, si tel est le cas, qu’est ce qui empêche cette
opération salutaire de démarrer ?
Beaucoup d’entraves. Il y a d’abord la nécessité de
rétablir la confiance entre deux partenaires politiques qui se regardaient, depuis au moins deux
ans, en chiens de faïence. Chaque camp cherchera
certainement à comprendre la situation et, surtout,
à s’assurer qu’il ne risque pas d’être ‘‘roulé’’ par
son vis-à-vis. Cette ‘‘vérification’’ prendra objectivement un peu de temps.
Ensuite, il y a le fait que le Président, auteur de la
nouvelle initiative du dialogue, ne lui a pas donné
de contenu. Une proposition assez vague de dialogue, même si on sent, chez le pouvoir, une volonté
nouvelle de ne pas jeter l’huile sur le feu. Qu’est ce
qui empêche donc le président, comme il l’avait
promis, de recevoir les autres dirigeants de l’opposition ? Une démarche qui pourrait pourtant tout
débloquer !
Enfin, il y a les divergences au sein même de l’opposition qui, trois semaines après l’offre faite par
Aziz, ne s’est toujours pas réunie pour définir une
position commune par rapport à la proposition
présidentielle. Sachant que cette opposition regroupe ceux qui sont hostiles à toute démarche qui
rapproche du pouvoir et ceux qui se hâtent et
prient jour et nuit pour qu’une entente, n’importe
laquelle, soit trouvée entre les deux parties. Qui
aura le dernier mot au sein de cette opposition peu
homogène ? Ni les calculs des uns, ni les réticences
des autres, rien de tout cela ne peut constituer une
raison valable pour que les deux bords politiques
laissent passer cette nouvelle occasion pour s’entendre. C’est, en tout cas, le souhait de chaque
mauritanien.
Quotidien d’informations
et d’analyses
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N° 548 du 20 Juillet 2010
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INSOLITES
INSOLITES
Les pères Noël restent
divisés sur la date du réveillon
Plus de 120 pères Noël et lutins de plusieurs pays européens,
des Etats-Unis, du Canada et du Japon, ont entamé lundi
après-midi leur 53e congrès mondial dans une forêt au nord
de Copenhague, pour débattre de la date du prochain réveillon. "Et comme les années précédentes, la date de la soirée de Noël demeure un sujet de controverse, un casse-tête
qui divise encore les pères Noël", a expliqué à l'AFP Jens
Peder Tornvig, porte-parole de ce congrès de trois jours qui
se déroule à Bakken, un parc d'attractions vieux de quelque
400 ans, au nord de la capitale danoise.
"Tout semble indiquer que la très grande majorité est pour le
24 décembre même si une minorité tient encore au 25 décembre ou au 6 janvier, date du Noël orthodoxe russe", a-til affirmé. L'absence cette année du père Noël russe "va
rendre la décision, annoncée mercredi, plus facile à prendre", a-t-il estimé. Autre absence remarquée, celle du père
Noël finlandais, "qui continue toujours de bouder le congrès,
contestant le caractère originel de Kalaallit Nunaat, le père
Noël du Groenland, l'unique au monde, reconnu presque par
tous depuis la nuit des temps", selon M. Tornvig.
Les congressistes, également "préoccupés" par leur grande
bedaine, vont faire un défilé à pied puis à vélo, mardi, dans
les rues de Copenhague, un parcours de plusieurs kilomètres
"pour perdre un peu leur embonpoint, et faire plaisir à un
grand nombre d'enfants impatients de leur donner en avance
leurs listes de voeux", a-t-il ajouté.
Tôt le matin, les congressistes, vêtus de leurs costumes d'apparat, prendront leur annuel "bain de pieds" traditionnel dans
les eaux de Bellevue, une plage huppée près de Bakken,
avant de mettre le cap sur Copenhague.
En voiture, en vélo, à la nage,
le fuyard a tout essayé... en vain
Les policiers ont interpellé samedi un homme de 24 ans qui
circulait dans une voiture volée, et sans permis de conduire,
au terme d'une course-poursuite en voiture puis à vélo et
enfin à la nage, a-t-on appris lundi auprès de la préfecture de
police (PP). Samedi vers 14H00, les policiers de la brigade
anticriminalité de Seine-Saint-Denis (BAC 93) repèrent un
véhicule qui roule à vive allure et lui font signe de s'arrêter.
Le conducteur n'obtempère pas et tente de percuter le véhicule de police qui se lance à sa poursuite sur le périphérique
intérieur, jusqu’à la sortie de la porte Dorée (XIIe) où le
fuyard accroche la glissière de sécurité.
Abandonnant sa voiture accidentée, il s'enfuit à pied avant
d'arracher le vélo des mains d'un cycliste qui roulait paisiblement non loin de là. Un des fonctionnaires réquisitionne à
son tour un vélo, emprunté à un autre promeneur, et la
course continue jusqu’au lac Daumesnil dans le Bois de Vincennes. Acculé, l'individu n'hésite pas à plonger pour regagner l'îlot central du lac, mais le policier à ses trousses, bon
nageur, le rejoint et l'interpelle.
L'homme a été placé en garde à vue pour refus d’obtempérer
et mise en danger de la vie d’autrui.
A vendre: fausses dents
en or de Winston Churchill
Des prothèses dentaires en or ayant appartenu à Winston
Churchill seront mises en vente le 29 juillet dans l'est de
l'Angleterre.
Ces fausses dents, estimées entre 4.000 et 5.000 livres
sterling (4.700 à 5.900 euros) par Keys Auctioneers, sont
mises en vente par le fils du prothésiste les ayant fabriquées.
Un autre jeu de dents a accompagné l'ancien Premier ministre britannique dans la tombe, et un troisième est exposé au musée du Royal College of Surgeons.
Selon les spécialistes de cette académie médicale, les prothèses avaient été spécialement conçues pour permettre à
Churchill de conserver sa fameuse diction peu articulée,
qu'il entretenait à dessein pour dissimuler un zézaiement.
"Churchill vivait dans la hantise de perdre ses fausses
dents, et avec elles sa voix d'orateur. Il insistait donc pour
toujours avoir un jeu de rechange à disposition", écriventils. D'autres objets liés à l'ex-chef de gouvernement seront disponibles lors des enchères, qui auront lieu à la
salle de ventes de Keys, à Norwich.
On pourra ainsi se procurer une boîte à cigares victorienne brisée mais arborant les initiales de Churchill sur
le couvercle ou encore deux séries de cartes à jouer imprimées pour lui et portant sa signature.
Frances Bean Cobain,
fille de Kurt et de
Courtney Love, expose
ses dessins dans une galerie
Los Angeles, États-Unis - Frances Bean Cobain expose
pour la première fois des dessins au fusain au grand public. Lire la suite l'article
Fille de Kurt Cobain et de Courtney Love, Frances Bean
Cobain possède un passé médiatique important. La jeune
femme, âgée de 17 ans, propose actuellement une exposition de dessins aux personnages tordus et aux visages
déformés. Sous le pseudonyme de Tim Fiddle, l'adolescente donne à voir une imagerie controversée appuyée de
légendes particulières : "Treat Me Like Your Mother Or
I'll Eat the Sun" (traite-moi comme ta mère ou je prendrai
un max de LSD), "Goat Sucks" (la chèvre craint) ou encore "I Don't Owe You Shit" (je ne suis pas redevable de
ta m**de). Le clou de l'exposition est un portrait du musicien punk rock G.G. Allin, connu pour jouer nu sur
scène mais également pour son comportement provocant
sur scène. L'expression artistique et l'inspiration décalée
n'ont pourtant pas empêché toutes les ébauches au fusain
d'être vendues. L'exposition s'étend tout le mois de juillet
à la Galerie La Luz De Jesus à Los Angeles.
Frances Bean Cobain héritera lors de son 18ème anniversaire d'une somme conséquente provenant des biens de
son père.
Annonce
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
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RAPT DES ESPAGNOLS
À LA UNE
Procès “exceptionnel”
Le procès de onze personnes accusées
de l’enlèvement de trois humanitaires espagnols,
en novembre 2009, non loin de la capitale
Nouakchott, est programmé pour ce mardi,
20 juillet.
nis à Paris pour une participation de leurs troupes au
défilé militaire annuel du 14
juillet.
ur les onze prévenus, six sont actuellement détenus
ou sous contrôle judiciaire parmi lesquels Amar
Ould Sid-Ahmed, alias Omar Sahraoui, un maure
malien âgé de 52 ans, un ‘’mercenaire’’ considéré par les
services de la police nationale comme le principal commanditaire de l’enlèvement. Il a été enlevé du nord de son
pays lors d’une opération rocambolesque commanditée
par les renseignements mauritaniens. Il clame haut et fort
son innocence et soutient qu’il a subi toutes sortes de torture. Son arrestation a été mal perçue par les maures du
nord du Mali qui entretenaient généralement de bons rapports avec l’Etat mauritanien.
Six autres personnes qui comparaîtront devant la cour criminelle sont des Maghrébins dont un Algérien, indiquet-on de sources proches de ce dossier. Il s’agit du nommé
Laïd Ould Hbouss, originaire du Sud algérien. Trois autres accusés, parmi lesquels Mokhtar Belmokhtar, alias
Khaled Abou Abbas “laouar”, ex-“émir” de katibat Moulathamine (les encagoulés) qui s’activait dans le sud d’Algérie, seront jugés par contumace, précise-t-on de sources
judiciaires.
La programmation de ce procès a suscité plusieurs interrogations d’autant que le procès s’ouvrira devant la cour
criminelle de Nouakchott, réunie en session extraordinaire, alors que les vacances judiciaires ont déjà commencé en Mauritanie.
Pourquoi la programmation de ce procès maintenant alors
que plusieurs détenus salafistes réclamaient leur jugement
depuis deux ans ? Selon des experts mauritaniens en matière sécuritaire, les autorités mauritaniennes veulent lancer un message pour confirmer leur maintien du rejet de
toute négociation pour libérer ces détenus dont le GSPC
exige la libération en échange des deux otages espagnols
et un Français.
D’autant que la Mauritanie a déjà rejeté toute libération
de présumés terroristes d’Al-Qaïda qu’elle détient pour
obtenir celle des otages occidentaux. En revanche, d’autres observateurs n’écartent pas que les autorités ont cédé
à la pression de l’Espagne et de la France, surtout que
l’annonce du procès exceptionnel coïncide avec l’ultimatum lancé par le GSPC diffusé sur Internet où l’organisation terroriste menace d’exécuter l’otage français Michel
Germaneau, enlevé fin avril dans le nord du Niger. “Nous
avons vu sur un site Internet il y a quelques jours un ultimatum. Cet ultimatum est suffisamment inquiétant pour
être pris très au sérieux”, avait déclaré lors d’un point
presse le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
“Les autorités françaises n’ont reçu à ce jour aucune demande, aucune revendication des ravisseurs”, avait-il
ajouté.
Interrogé pour savoir si un contact existait entre les ravisseurs et la France, le porte-parole du Quai d’Orsay s’est
borné à répéter que son gouvernement n’avait reçu “aucune revendication”. L’AQMI, qui affirme détenir
l’otage, a donné jusqu’au 26 juillet à la France pour obtenir la libération des prisonniers. Nicolas Sarkozy a évoqué “une inquiétude brûlante” au sujet de l’otage français
retenu “quelque part dans le Sahel”.
Le dossier a été abordé par le président Nicolas Sarkozy
avec ses homologues nigérien, malien et mauritanien, réu-
Les autorités judiciaires
mauritaniennes pourront,
selon des observateurs de la
scène sécuritaire, procéder à
l’extradition du Malien vers
son pays d’origine après
l’avoir condamné ou bien libérer les détenus après les
avoir condamnés à une
peine déjà consommée.
Donc le même scénario que
le Mali qui avait déjà libéré
deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé qui ont
été au préalable condamnés
à neuf mois de prison ferme
pour “détention illégale
d’armes de guerre” pour être
ensuite libérés en échange
du Français Pierre Camatte.
L’affaire avait provoqué à
l’époque une mini-crise diplomatique entre le Mali
d’un côté, l’Algérie et la
Mauritanie, de l’autre. L’Algérie avait alors qualifié cette libération de précédent
grave qui mettait en péril la lutte contre le terrorisme dans
le Sahel.
Les deux pays avaient, en signe de protestation, appelé
leurs ambassadeurs à Bamako. Mais le dossier en instance
de jugement ne concerne pas exactement les détenus salafistes. Il concerne en grande partie les membres de la
caravane qui transportait une quantité importante de
drogue et qui a été attaquée par l’armée mauritanienne,
poussée par ses alliés occidentaux, à l’intérieur même du
territoire malien et en a fait plusieurs prisonniers.
Or la libération de ces derniers et de Omar Sahraoui en
particulier n’est pas réclamée par AQMI. La nébuleuse
S
Scénario
à la malienne ?
PRÉSUMÉS SALAFISTES
terroriste demande l’élargissement de certains de ses
membres qui ont du sang sur les mains et dont les dossiers
ne sont pas programmés dans la présente session de la criminelle.
Il semble que le président de la République aurait pris
l’engagement à certains notables maliens de libérer leurs
parents auxquels on ne reproche, en grande partie, que le
commerce de la drogue et non pas l’implication dans des
actes terroristes.
Seul Omar Sahraoui est accusé d’avoir facilité ou même
commis, pour le compe d’AQMI, l’enlèvement des espagnols. Il faut donc attendre la fin du procès pour voir un
peu plus clair dans cette situation.
Mohamed Mahmoud Targui
Les détenus s’abstiennent de recevoir la visite
Les présumés salafistes détenus à la prison centrale de
Nouakchott ont décidé, ce lundi matin, de s'abstenir de
recevoir leurs familles, dans le cadre des visites familiales prévues.
Selon une source proche de la population carcérale, il
s’agit d’une protestation contre ce qu'elle décrit comme
des "intimidations et provocations aux quelles sont
confrontées les familles des détenus".
La source a indiqué que « les autorités pénitentiaires ont
embrumé d’avantage les lucarnes par lesquelles se faisaient les visites au point que la vision de l’autre est quasiment devenue impossible » ajoutant que « les fouilles
et contrôles que subissent les visiteurs génèrent des malaises et les dissuadent de revenir souvent ce qui est mal
ressenti et mal vécu par les prisonniers ».
La source ajoute, par ailleurs, que les détenus sont soumis à de fréquentes pannes d'eau et d'électricité et qu'ils
"vivent dans des conditions difficiles."
Notons qu’aujourd’hui
mardi s’ouvre
le procès des
présumés auteurs de l’enlèvement en
novembre dernier de trois
humanitaires
espagnols.
Quelque uns
des accusés
seront à la barre de la Cour Criminelle tandis que d’autres seront jugés par coutimace.
Ce procès devra se dérouler sous haute sécurité pour
éviter tout dérapage comme il y en a eu par le passé.
N° 548 du 20 Juillet 2010
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ACTUALITÉ
POUVOIR/ OPPOSITION
Ils se parlent
Le chef de l’État, Mohamed Ould Abdelaziz, esquisse n’a pas montré l’intention d’organiser de telles concertaun timide début de dialogue avec l’opposition. Un an tions. Les ténors de l’opposition ayant dénoncé des
fraudes lors du vote puis boycotté son investiture, le 5
après son élection, il était temps.
août 2009, il ne juge pas nécessaire de prendre en compte
ntre Mohamed Ould Abdelaziz et les ténors de leur avis. Il ne reçoit pas les principaux représentants de
l’opposition mauritanienne, la muraille semblait l’opposition, pas même son chef de file institutionnel,
insurmontable. Pendant un an, ils ne se sont ni Ahmed Ould Daddah, à la tête du Rassemblement des
adressé la parole ni serré la main, ont exposé leur détes- forces démocratiques (RFD). Résultat : l’opposition
tation réciproque sur la place publique et évité de montrer considère que l’accord de Dakar – « seule référence »,
selon Mohamed Ould Maouloud, le président de l’Union
la moindre disposition au rabibochage.
Pourtant, le 29 juin, Boidiel Ould Houmeid, à la prési- des forces de progrès (UFP) – est bafoué, et elle espère
dence tournante de la Coordination de l’opposition dé- faire démissionner sa bête noire. Blocage…
mocratique (COD), coalition des principaux partis
Premiers petits pas
d’opposition, a été reçu par le chef de l’État. À l’initiative
de ce dernier. Les services de la présidence ont informé Pourquoi le chef de l’État a-t-il changé d’avis ? La déBoidiel Ould Houmeid le matin même. Le rendez-vous a cision n’est pas subite. En juin déjà, Aziz avait fait un
commencé à 14 heures. « C’était cordial, sympathique, pas en recevant Yahya Ould Ahmed Waghf, ex-Premier
respectueux, tout ce que vous voulez », témoigne-t-il. « ministre, proche du président déchu et président de
Aziz » a surtout donné des garanties à son invité. Celui- l’Adil, parti le soutenant à l’époque. Mais aucun engaci l’assure : « Il m’a clairement dit qu’il était prêt au dia- gement n’avait été rendu public. Cette fois-ci, une étape
logue avec l’opposition. »
est franchie.
La promesse répond à l’exigence première de la COD : le La communauté internationale n’y est pas pour rien. «
respect de « l’accord de Dakar ». Signé en juin 2009 par Marraine » de l’accord de Dakar, elle n’en a pas fait un
les détracteurs et les partisans d’Aziz pour débloquer une suivi étroit comme prévu. Les diplomates en poste à
situation politique paralysée depuis le putsch du 6 août Nouakchott ont néanmoins déjà signifié au chef de l’État
2008, le texte prévoit un « dialogue national inclusif » qu’un « dialogue national inclusif » serait bienvenu. « Je
entre « toutes les forces politiques mauritaniennes ». Les le lui ai déjà fait remarquer et je le dis à chaque ministre
sujets qui doivent être abordés dépassent les clivages », témoigne l’un d’eux. Des suggestions polies qui ont
politiques : rôle de l’armée, bonne gouvernance, code fini par faire leur effet.
électoral…
Autre explication : le premier anniversaire de son élection
Mais depuis son élection, en juillet 2009, le chef de l’État approchant (le 18 juillet), Aziz, solidement assis dans son
E
OTAGE FRANÇAIS AU SAHEL
L'inquiétude grandit
Ce retraité de 78 ans, menacé de mort par ses ravis- professionnelles, avant de prendre sa retraite à Marcousseurs islamistes, est membre d’une petite association sis, en région parisienne. « C’est en 2006, au cours d’un
séjour touristique au Niger, que nous avons eu l’idée de
d’entraide aux enfants du Niger.
lancer l’association Enminal pour venir en aide aux populations de ces régions désertiques », poursuit Yvonne
Libérez Michel… Un citoyen français sans famille Montico.
à part vous », lance la vidéo visible sur Internet. À
l’écran, se succèdent cinq amis de Michel GermaUn enlèvement incompréhensible
neau, ce Français capturé par des islamistes au Sahel en
Les Français ont décidé de concentrer leur action à Inavril. Ils dessinent le portrait de « l’otage oublié ». Sa pasAbangharet, un village reculé autour duquel vivent une
sion pour l’Afrique. Son engagement associatif auprès
quarantaine de familles de Touaregs. « Les ONG ne trades enfants du Niger. Sa vie de retraité célibataire sans
vaillent pas dans cette zone, précise Yvonne Montico.
parents proches ni enfants. Sa santé fragile aussi. Leur
Pour autant, on ne nous avait jamais fait part de menaces
ami, âgé de 78 ans, est obligé de prendre des comprimés
ou d’incidents. » Nommé coprésident de l’association, le
pour soigner son cœur.
guide touristique Abidine Ouaghi, originaire de la localité, sert aux bénévoles de relais sur place.
Otage depuis près de trois mois
“
Depuis près de trois mois, Michel Germaneau est retenu
en otage par l’organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui opère aux confins du Niger, du Mali,
de la Mauritanie et de l’Algérie, et détient deux Espagnols
capturés en Mauritanie en novembre 2009.
Capturé en même temps que Michel Germaneau, ce
Touareg de nationalité algérienne avait été relâché par ses
ravisseurs au bout de quelques jours. Sa libération avait
suscité la suspicion des autorités nigériennes qui l’ont arrêté pour complicité d’enlèvement, puis relâché. « Nous
connaissons bien Abidine Ouaghi, précise Yvonne MonLe Français a été enlevé le 19 avril près du village d’Intico. Il nous invite régulièrement dans sa famille. »
Abangharet, situé à 280 km du village d’Agadez. « Il revenait d’une visite de l’école d’In-Abangharet que nous
avons construite en 2009 », précise Yvonne Montico, la Les amis de Michel Germaneau ont décidé de sortir de
présidente de l’association Enminal (« entraide », en ta- leur silence après avoir entendu Nicolas Sarkozy « s’inquiéter » du sort de l’otage, mardi 13 juillet au soir, sur
mashek, la langue parlée par les Touaregs).
France 2. Ses ravisseurs le menacent de mort si Paris ne
Michel Germaneau est l’un des trois membres actifs de satisfait pas à leurs demandes. Aqmi a déjà mis ses mecette petite structure spécialisée dans l’éducation et la naces à exécution : en juin 2009, un touriste britannique
santé. Ingénieur électronicien, ce natif de Bazas en Gi- avait été tué lorsque Londres avait refusé de céder au
ronde a beaucoup voyagé dans le cadre de ses activités chantage des islamistes.
N° 548 du 20 Juillet 2010
Olivier TALLÈS
fauteuil de chef d’État, a désormais les coudées assez
franches pour donner un signe d’apaisement.
Enfin, il n’a pas choisi les « durs » de l’opposition pour
annoncer un dialogue, comme Ahmed Ould Daddah,
Messaoud Ould Boulkheir (le président de l’Assemblée
nationale et leader de l’Alliance populaire progressiste,
APP), qui a récemment appelé à la « chute » du régime),
ou Mohamed Ould Maouloud, qui le compare à un « dictateur ». Boidiel Ould Houmeid, lui, ne remet pas en
question l’élection d’Aziz.
Les deux hommes se connaissent. Lors du putsch de
2008, le premier était ministre-secrétaire général à la présidence, et le second le chef d’état-major particulier du
président qu’il allait renverser. Quelle sera la prochaine
étape ? « Aziz a promis de voir d’autres partis d’opposition », assure Boidiel Ould Houmeid.
ESCLAVAGE
(Jeune Afrique)
Tawwassoul réclame
la discrimination positive
Le parti Tawassoul
(mouvance islamiste) a
appelé à la mise en
place d’un programme
de « discrimination positive » en faveur des
descendants d’esclaves,
lors de la présentation
de son document politique contenant son programme
national de lutte contre l’esclavage et ses séquelles en
Mauritanie.
Il a également préconisé des solutions adéquates pour
éradiquer la pratique de l’esclavage, proposant une politique d’enseignement pour cette catégorie de citoyens.
Le parti, qui évolue actuellement dans une position de
ni ni, a critiqué le traitement réservé à cette question
par l’Etat et par les courants politiques, soulignant que
l’Islam s’oppose catégoriquement à la pratique de l’esclavage.
Le parti Tawassoul a également dénoncé la négligence
et l’utilisation à des fins politiques des mesures prises
à ce sujet, expliquant que la faiblesse de l’Etat et la fragilité du « nouveau contrat social » ont favorisé l’allégeance à la tribu ou à la région plutôt qu’à la mère
patrie.
Le document en question a rappelé les quelques textes
promulgués dans le sens de l’éradication de l’esclavage
en Mauritanie respectivement en 1969, 1981 et 2007
en considérant qu’ils n’ont pas été suffisants.
La même formation politique a affirmé que les origines
de l’esclavage en Mauritanie reviennent, selon la plupart des historiens du Sahara, à l’enlèvement et au commerce des personnes.
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ACTUALITÉ
DIALOGUE POLITIQUE
SUD-EST
A la main tendue du pouvoir, qui s’est dit disposé à
dialoguer avec l’opposition, on attendait, depuis
quelque temps déjà, la réaction de la Coordination de
l’Opposition Démocratique. Celle-ci est tombée au
cours d’un débat organisé par la COD à l’hôtel El
Khater. Compte-rendu.
Plus de deux cents foyers sont sans abris suite aux pluies
torrentielles qui se sont abattues ce week-end sur les régions du Guidimakha et du Gorgol, situées en zone fluviale. Les eaux de pluies ont ainsi provoqué la destruction
de plusieurs habitations dans la localité de Dar Selam, à
plus de 400 km au sud de Nouakchott.
A Maghama (sud-est), la montée des eaux a provoqué la
destruction d'une vingtaine de maisons et le déplacement
de plusieurs ménages vers les hauteurs avoisinantes. C'est
aussi le cas à M'Bout où 26 familles ayant perdu leurs habitations ont été installées dans des écoles par les services
de l'administration.
Selon l'Agence Mauritanienne d'Information, l'administration a appelé les populations à quitter les zones inondées, en attendant leur installation définitive et
l'organisation des secours.
En outre, quelque 1 000 têtes de caprins ont été pris dans
les eaux de l'Oued Ndjekoudji, à l'est du Gorgol.
Le gouverneur de cette région a indiqué que les eaux ont
provoqué la destruction d'une digue située sur la route principale de la région rendant cette partie " inaccessible".
La COD exige l’application de l’Accord de Dakar
L
e Président de la République est «disposé» au dialogue pour aborder «tous les problèmes réels du
pays» avec l’objectif «de bâtir un état de droit» et
«sortir la Mauritanie du sous-développement». Par ces
propos, tenus devant l’Assemblée Nationale, le 10 juillet
dernier, -Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf avait surpris
plus d’un. Sourd aux injonctions de l’opposition qui réclamait à cor et à cri la tenue d’un dialogue pour sortir le
pays de la crise, le pouvoir a enfin décidé de changer son
fusil d’épaule.
Quelle sera la réponse de l’opposition? Ira-t-elle à la table
des négociations ou non? La réponse à cette question s’est
fait attendre. Après plusieurs réunions, la Coordination
de l’Opposition Démocratique (COD) a enfin pris position. La réaction de l’opposition est finalement tombée
avant-hier, dimanche 18 juillet lors d’un débat animé
par les leaders Boidiel Ould Houmeid président de
Wiam, Mohamed Ould Maouloud leader de l’UFP, Lô
Gourmo Abdoul membre dirigeant à l’UFP, Nana Mint
Cheikhna sénatrice sous les couleurs du RFD, Mohamed Lemine Ould Nati membre dirigeant à l’APP, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed membre dirigeant au
sein de La Convergence.
dre qu’il n’est qu’une continuité de la «rectification»,
donc du coup d’Etat du 6 août 2008. Il est extrêmement
«regrettable» que l’UPR déclare être «une continuation
du putsch» du 6 août. Les coups d’Etat étant illégaux, en
contravention totale avec la constitution, ce parti «doit
être poursuivi», tonne-t-il.
Nana Mint Cheikhna s’en prend
au «complice d’Ould Abdel Aziz»
D’entrée de jeu,Ould Maouloud a mis une condition à accepter la main tendue du gouvernement. «Nous sommes
prêts au dialogue mais sur la base de l’Accord de Dakar»,
a-t-il précisé. C’est la non-application de cet accord qui a
donné naissance à la crise politique que connaît le pays.
Pour lui, le PM Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf est
pour quelque chose dans cette crise. «Il doit démissionner», martèle-t-il.
Il s’était engagé solennellement à observer la neutralité
durant période de transition qui a débouché sur la présidentielle du 18 juillet et de veiller au respect des clauses
de l’Accord cadre de Dakar, mais dans les faits il a pris
fait et cause pour le camp putschiste, rappelle en substance le président de l’UFP ; avant d’ajouter : «Il est à
l’origine de la crise de confiance que traverse le pays aujourd’hui». Apparemment remonté, Ould Maouloud s’est
également attaqué à l’UPR, le parti-état qui a laissé enten-
« Nous voulons des négociations sur la base des accords»,
rappelle Nana Mint Cheikhna sénatrice et membre de la
délégation du RFD lors des négociations de Dakar. «Nous
ne voulons pas des journées folklores», en d’autres
termes, des négociations sur la base des règles fixées par
le pouvoir et dont les résultats seront préconçus. Aucune
des clauses de l’Accord cadre de Dakar (ACD) n’a été
respectée. Le consensus est la pierre angulaire de cet Accord, mais à l’arrivée il n’y a jamais eu de consensus entre
les différents acteurs de la crise politique issue du coup
d’Etat du 6 aout 2008.
«La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a été mise sur pied de façon unilatérale. Le décret
convoquant le collège électoral a été pris de façon unilatérale. La transparence tant garantie par l’accord de Dakar
a été faussée», dit-elle en substance avant de s’en prendre
au Groupe de Contact International qui devait de son côté
veiller sur le respect des termes de l’ACD, et qui a été, de
son point de vue, complice du camp de Mohamed Ould
Abdel Aziz. Lequel Groupe de Contact n’a pas levé le
petit doigt lorsque l’opposition a signalé des manquements graves concernant l’application de l’ACD.
Reste à savoir si le pouvoir va, oui ou non, accepter d’entamer des négociations avec l’opposition, sur la base de
Samba Camara
l’Accord de Dakar.
Le siège du programme de lutte contre la mendicité à
Nouakchott a abrité lundi les opérations de distribution
d'une nouvelle tranche d'aide présentée par le commissariat aux droits de l'homme, à l'action humanitaire et à la
société civile au profit de 300 mendiants dont chacun aura
à obtenir un salaire mensuel de 22000 ouguiya.
Chaque mendiant de ce groupe a obtenu aujourd'hui un
chèque de 88 000 UM représentant les salaires de 4 mois.
Mohamed El Hafedh Ould Mohamdy, coordinateur du
programme de lutte contre la mendicité à Nouakchott a
indiqué que ce contingent de mendiants a obtenu un montant global de 26 millions d'ouguiya relevant que ce programme a signé ce lundi un accord avec ceux qui peuvent,
parmi ce contingent, pour les orienter vers les centres de
formation dans les centres d'accueil ouverts par le commissariat. Ces mendiants profiteront de sessions de formation de plusieurs mois dans ces centres dans les
domaines de la couture, de la fabrication des tentes, du
grillage et des moustiquaires en prenant la place de la promotion qui sortira dans les toutes les prochaines semaines
de ce centre à l'issue de sa formation.
Le coordinateur a indiqué que les contingents qui ont subi
une formation profiteront de projets générateurs de revenus financés par le commissariat afin de les intégrer dans
le circuit économique.
Rappelons que le commissariat aux droits de l'homme, à
l'action humanitaire et à la société civile a entrepris l'ouverture de 6 centres d'accueil et de formation à Nouakchott qui abritent entre 150 et 200 mendiants bénéficiant
de deux repas par jour le petit déjeuner et le déjeuner.
Le commissariat a rassemblé les mendiants qui n'ont pas
pris le chemin des centres et a mis un bus à la disposition
de la wilaya de Nouakchott pour l'aider à transporter ces
mendiants vers les centres afin de les prendre en charge.
Ould Maouloud s’en prend au PM et à l’UPR
SOCIAL
26 millions d'UM pour les mendiants
Touché par des inondations
VILLAGE DE ENEAMA
Lettre au président
SOW MIN TEY se présente comme étant le porte parole
du village de ENEAMA. A ce titre, il vient d’adresser une
correspondance au président de la République pour lui
exposer le contentieux qui oppose les populations de cette
localité (commune de Touil) au directeur général des
Douanes, Dah Ould El Mamy. Ce dernier, estime le porteparole des habitants de la localité, a usé de son influence
auprès de l’administration pour les empêcher de creuser
un puits dans leur endroit, distant de 7 km du sien. ‘’Nous
sommes étonnés que des hommes, des femmes et des enfants soient impunément et délibérément assoiffés au profit de quelques animaux et qui s'abreuvent d ailleurs dans
cette zone qu'épisodiquement’’ pourrait-on lire dans la
correspondance envoyée au président.
Notons que ce problème est loin d’être un cas isolé dans
notre pays et qu’en dépit du discours révolutionnaire que
prône Aziz, certains gradés de l’armée continuent de faire
ceux qu’ils désirent faire et ne s’embarrassent pas à respecter ne serait-ce que les formes.
ECOLE DE SANTÉ
Sortie d'une
nouvelle promotion
Baptisée Feu Médecin Colonel Pr Mohamed Ould
Ahmed Aicha, la nouvelle promotion de l'Ecole Nationale
de Santé Publique est sortie officiellement ce dimanche.
Cette promotion se compose de 231 agents opérationnels, répartis infirmiers diplômés d'Etat (65) techniciens de santé de laboratoire (11) et infirmiers
médico-sociaux (137)
A cette occasion, le ministre de la Santé a indiqué que le
secteur des ressources humaines a bénéficié d'un intérêt
particulier dans le but d'élever de son niveau, du point de
vue qualitatif et quantitatif et de lui permettre d'accompagner les nouveautés, d'améliorer son rendement et de rechercher des solutions pour tous les problèmes qui se
posent à lui.
Le ministre a passé en revue les mesures prises par le département dont la création d'une école de santé publique
à Kiffa et d'un observatoire national des ressources humaines de la santé en Mauritanie, en plus de l'élaboration
et de l'adoption du plan stratégique de développement des
ressources humaines pour l'horizon 2015.
N° 548 du 20 Juillet 2010
6
ÉCONOMIE
BOURSE
La confiance revient sur les marchés agricoles
Au cours de la semaine du 12 juillet, blé, maïs et soja ont
poursuivi leur hausse, soutenus par une production plus
faible que prévu. En revanche, l’incertitude sur la reprise
fait souffrir le pétrole et les métaux de base.
Le pétrole a encore connu une semaine chaotique. Dopé
par un dollar en baisse, le baril a terminé à 77,15 dollars,
en progression de 2,20 dollars, mardi à New York tandis
qu’à Londres, le Brent gagnait 2,28 dollars à 76,65 dollars. Mais l’enthousiasme a été refroidi par la Fed qui, sur
la base d’indicateurs décevants, revoit à la baisse ses perspectives de croissance économique aux Etats-Unis et envisage même de prendre des nouvelles mesures de
soutien. A New York jeudi, le baril est retombé à 76,62
dollars. «Le principal élément directeur a été, malgré le
repli du dollar, les données économiques. En terme d’indicateurs avancés, les chiffres de l’activité manufacturière
dans les régions de New York et Philadelphie ont été
assez mous», a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics.
Vendredi, le coup de grâce a été donné par la dégradation
du moral des ménages américains, au plus bas depuis 11
mois, et des résultats de sociétés jugés décevants. Le brut
léger américain a fini sur un recul de 0,8%, à 76,01 dollars le baril. Au même moment, le Brent cédait 1,06% à
75,28 dollars.
«Le marché est très nerveux, il scrute les indicateurs
avancés sur la reprise. Il pourrait ressentir encore plus de
pression de la part de la situation économique dans les
jours à venir», prévient l’analyste.
Les métaux précieux ont eu aussi connu une semaine laborieuse. L’or a su tirer parti de l’affaiblissement du dollar
face à l’euro. Le billet vert a en effet plongé vendredi à
son niveau le plus faible depuis le 10 mai face à l’euro,
au-dessus de 1,30 dollar pour un euro. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a fini à 1189,25 dollars vendredi
au fixing du soir, contre 1208,75 dollars le vendredi précédent.
Dans la foulée, l’argent a terminé la semaine sur une
hausse timide à 18,25 dollars vendredi, contre 17,87 dollars une semaine avant. Le platine a même encaissé une
baisse, l’once finissant à 1505 dollars vendredi.
Le palladium a en revanche grimpé, atteignant 472,25
dollars l’once, son plus haut niveau depuis le début du
mois, malgré un secteur automobile européen en souffrance au premier semestre. D’après les analystes, les
AÉRONAUTIQUE
perspectives sont toutefois encourageantes pour ce métal
qui pourrait de nouveau toucher les 500 dollars, seuil atteint en juin dernier.
Les craintes sur le rythme de la reprise, exprimées par la
Fed en milieu de semaine, ont également fait planer le
doute sur les marchés des métaux de base. De plus, l’économie chinoise a également annoncé un ralentissement
de sa croissance au deuxième trimestre, à 10,3%, contre
11,9% au premier trimestre. Les incertitudes ont été renforcées après la publication, aux Etats-Unis, d’une production industrielle moins forte que prévu, en hausse de
13,7% au mois de juin.
Sur le LME, tous les métaux de base reculent. La tonne
de cuivre pour livraison dans trois mois valait 6483 dollars vendredi à contre 6722 dollars le vendredi précédent.
La tonne d’aluminium, de plomb et d’étain termine à
1978 dollars, 1770 dollars et 17.600 dollars.
Les matières premières agricoles ont à l’inverse connu
une semaine de hausse soutenue. Le cacao notamment, a
été porté par une tension sur l’offre causée par des perturbations climatiques en Cote d’Ivoire, premier pays producteur. Les fortes pluies dans le pays entraînent de
l’humidité qui peut faire augmenter le risque de maladie
pour la fève.
A cela s’ajoute une demande soutenue comme en témoigne la hausse de 12,7% des chiffres de concassage
(équivalent à la consommation) au deuxième trimestre,
publiés par l’association européenne du cacao. La reprise
de la demande a été renforcée par la publication d’une
hausse du concassage en Amérique du Nord de 12,07%.
Airbus et Boeing rivalisent de commandes
Le géant européen a reçu la commande de 122 appareils
pour un peu plus de 11 milliards de dollars devant son
rival américain qui n’en totalise que 70 pour 12 milliards.
Airbus et Boeing ont donné le ton dès le premier jour du
salon aéronautique de Farnborough lundi après avoir annoncé plusieurs commandes d’importance, confirmant la
matérialisation du retour de la confiance des compagnies
aériennes.
Sur la base des prix catalogues, purement indicatifs, les
commandes placées par les deux constructeurs représentaient un chiffre d’affaires d’environ 23,65 milliards de
dollars (17,85 milliards euros) en milieu d’après-midi.
Tandis que l’américain Boeing a enregistré 70 commandes d’appareils pour un montant total d’environ 12
milliards de dollars, Airbus a annoncé lundi avoir reçu
122 commandes d’avions pour un montant de près de
11,64 milliards. Dans le détail, la compagnie aérienne
russe Aeroflot a passé une commande de 11 appareils
A330-300, soit un montant d’environ 2,34 milliards.
Air Lease Corp, une société de location et de financement
N° 548 du 20 Juillet 2010
d’avions, a confirmé avoir commandé 31 Airbus A320
(2,52 milliards de dollars) et 20 A321-200 (1,91 milliard
de dollars), ce qui représente un montant total de 4,43
milliards pour ces 51 appareils.
«Dans le contexte actuel, la réduction des coûts d’exploitation et de la consommation de carburant, le respect de
l’environnement et une souplesse opérationnelle maximale, sont autant d’atouts pour les compagnies aériennes.
Les toutes dernières versions de la famille monocouloir
Airbus vont bien au-delà des standards les plus élevés»,
a déclaré Steven F. Udvar-Hazy, P-DG d’Air Lease Corporation.
Une autre société de location et de financement d’avions,
Gecas, filiale de General Electric, a acheté 60 avions de
la famille A320 pour un montant valorisé à environ 4,88
milliards de dollars. Un peu plus tôt, Gecas avait annoncé
avec Boeing une commande de 40 appareils 737 de nouvelle génération dans le cadre d’une transaction valorisée
trois milliards de dollars.
MARÉE NOIRE
Comment BP
compte payer la facture?
Aucun chiffre précis n'a encore été arrêté. Mais la facture
de la marée noire pour BP s'annonce salée.
Le groupe britannique est donc à la recherche d'argent
frais et plusieurs milliers d'emplois pourraient être menacés.
BP a annoncé lundi que la marée noire dans le golfe du
Mexique lui avait pour l'instant coûté près de 4 milliards
de dollars. Entre les frais de nettoyage, d'ingénierie et les
dédommagements, la facture finale devrait cependant atteindre des sommets.
Selon les dernières estimations de Crédit Suisse, elle
pourrait approcher les 37 milliards de dollars. Le groupe
cherche donc les moyens de payer l'addition. Dernière
solution en date: il pourrait se séparer de ses activités,
peu rentables, de raffinage et de stations services, a rapporté dimanche le quotidien britannique Sunday Times.
Ces dernières ne représentent que 3% de son bénéfice imposable mais emploient plus de la moitié des 80.000 salariés de BP. 50.000 postes à travers le monde pourraient
ainsi être sur la sellette.
La compagnie finalise une cession à son homologue américain Apache Corporation. Elle inclurait notamment une
part de BP dans Prudhoe Bay, le plus grand champ pétrolifère d'Amérique du Nord. Le groupe souhaite également
céder une partie, ou la totalité, de ses 60% d'actifs de la
«Pan American Energy of Argentina».
Pour faire face au coût de la catastrophe, BP pourra aussi
compter sur ses bons résultats passés. Il a réalisé près de
17 milliards de dollars de bénéfice net et un chiffre d'affaires de 246 milliards de dollars pour la seule année
2009.
Mais quelque soit le montant de la facture finale, «BP
semble avoir accepté qu'il sera une entreprise plus modeste» après la marée noire, a commenté un actionnaire
cité par le Sunday Times.
Pour avoir des informations sur
la Mauritanie, consultez:
www.mauritanidees.fr
7
INDE
INTERNATIONALES
Collision ferroviaire meurtrière
Dramatique accident de train en Inde. Plus d'une soixantaine de personnes ont été tuées tôt lundi matin dans une
collision entre deux trains dans l'est du pays. Le bilan
reste incertain, de nombreux passagers étant encore prisonniers des décombres. On ignore pour l'heure les causes
de l'accident, mais le ministre de la Protection civile du
Bengale occidental a affirmé que la catrastrophe était due
à une négligence et non à un acte de sabotage.
Srikumar Mukherjee a par ailleurs indiqué que l'accident
avait fait 61 morts, et 165 blessés, dont 89 graves. La ministre des Transports a quant à elle indiqué que 500.000
roupies (10.500 dollars) seront versés aux familles des
disparus et 100.000 roupies aux familles des blessés.
Un train express se rendant à Calcutta a percuté vers 02h
lundi matin (20h30 GMT dimanche) l'arrière d'un autre
train, qui était à l'arrêt dans une gare du district de Birbhum, à environ 200 km au nord de Calcutta. L'impact a
été tellement violent qu'un des wagons arrières du train à
l'arrêt a été projeté en l'air sur un pont enjambant les
voies, où il est resté accroché.
Aucune information n'était disponible sur les causes possibles de la collision, qui intervient deux mois après une
collision ferroviaire dans ce même Etat, attribué à un sabotage des rebelles maoïstes, qui avait fait 150 morts.
Un train assurant la liaison Calcutta-Bombay avait déraillé et s'était encastré dans un train de fret arrivant sur
la voie d'en face. «Nous avons toujours des doutes à l'esprit sur qui est derrière cet accident», a déclaré à la presse
la ministre des Transports ferroviaires, Mamata Banerjee,
elle-même originaire du Bengale occidental.
«J'étais endormi sur la couchette du haut quand il y a eu
un énorme choc comme une explosion. J'ai été éjecté de
la couchette et des gens ont commencé à crier, c'était la
panique totale», a raconté à la chaîne Times Now un rescapé.
La plupart des tués se trouvaient à l'arrière du train, dans
des wagons sans places numérotées, qui sont d'ordinaire
TURQUIE
bondés. «Les passagers décédés voyageaient dans des
compartiments sans réservation. Nous ne disposons ni de
leurs noms ni des informations essentielles pour informer
leurs proches», a expliqué un responsable local du trafic
ferroviaire. «Des trains de secours ont été dépêchés de
Calcutta», a-t-il ajouté.
Le réseau ferré, géré par l'Etat, transporte 18,5 millions de
personnes chaque jour en Inde et reste le principal moyen
de transport longue-distance dans ce vaste pays, malgré la
concurrence féroce de nouvelles compagnies aériennes
privées.
Chaque année, on recense 300 accidents ferroviaires et
de précédents accidents ont fait des centaines de morts.
En 1995, plus de 300 personnes avaient péri dans une collision près de Ferozabad, près de la ville d'Agra, qui abrite
le célèbre Taj Mahal.
Le pire accident remonte à 1981, lorsqu'un train avait déraillé avant de tomber dans un cours d'eau, dans l'Etat de
Bihar (est), tuant 800 personnes.
Nouvelles inculpations au sein de l'armée
La justice turque a inculpé 196 personnes, dont des militaires en activité ou à la retraite, dans le cadre d'une enquête ouverte il y a plusieurs mois sur une tentative de
renversement en 2003 du gouvernement islamo-conservateur, a annoncé la presse turque lundi 19 juillet.
Les inculpations, prononcées à Istanbul, sont le résultat
d'une enquête commencée en février avec une spectaculaire vague d'arrestations de militaires.
Le suspect numéro un est le général à la retraite Cetin
Dogan, ancien chef de la Première armée, basée à Istanbul, ville où le complot aurait été fomenté, peu après l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du
développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, en
2002, selon l'agence de presse Anatolie. L'amiral à la retraite Ozden Ornek, ancien chef de la marine, le général
à la retraite Halil Ibrahim Firtina, ancien chef de l'armée
de l'air, et l'ancien adjoint au chef d'état-major, le général
à la retraite Ergin Saygun, font partie des inculpés.
Le journal Hurriyet indique sur son site internet que plus
de 30 militaires en activité ou à la retraite figurent parmi
les inculpés. Ils sont accusés d'avoir 'tenté de renverser le
gouvernement ou de l'empêcher de mener à bien sa mission par la force ou la violence', un crime passible de 15
à 20 ans de prison, selon Anatolie. La date du procès n'a
pas été communiquée.
Plusieurs dizaines de personnes, dont des hauts gradés de
l'armée, ont déjà été inculpées dans le cadre de l'investigation visant à punir les instigateurs du plan 'Balyoz'
('masse de forgeron'). Cette tentative de coup d'Etat, datant de 2003, prévoyait de déstabiliser le gouvernement
en lançant une série d'attaques spectaculaires contre des
chasseurs grecs au-dessus de la mer Egée et contre des
mosquées à Istanbul. Des dizaines d'intellectuels, d'opposants et de journalistes devaient être arrêtés.
Les tensions sont vives depuis plusieurs années entre
l'institution militaire, qui s'estime gardienne des institutions laïques, et le gouvernement issu de la mouvance islamiste, au pouvoir depuis 2002. Avec l'élection de Recep
Tayyip Erdogan à la présidence, le pouvoir de l'armée
s'est érodé, sous l'effet des réformes engagées dans le
cadre des négociations avec l'Union européenne.
TRANSFERT DE MEGRAHI
Londres ne compte
pas revoir l'accord
Le gouvernement britannique n'a pas l'intention de revenir sur l'accord de transfert d'Ecosse en Libye d'un détenu
libyen, après les déclarations de BP qui a reconnu avoir
fait des démarches en ce sens.
Des personnalités politiques américaines veulent savoir si
la compagnie pétrolière britannique a joué un rôle dans le
rapatriement du Libyen Abdel Basset al Megrahi,
condamné à la réclusion à vie pour son rôle dans l'attentat
qui a détruit en 1988 un avion américain au-dessus de la
localité écossaise de Lockerbie et fait 270 morts, dont
189 Américains.
Les autorités écossaises ont libéré l'an dernier Megrahi
en pensant que, souffrant d'un cancer, il n'avait plus
que trois mois à vivre, mais il vit toujours aujourd'hui
à Tripoli.
"Pour être bien clair, la libération de Megrahi était une
décision basée sur des raisons humanitaires et n'était pas
liée à des discussions avec la Libye concernant des transferts de prisonniers", a déclaré un porte-parole du Premier
ministre David Cameron. "Il n'est pas question de revoir
l'accord de transfert du prisonnier".
David Cameron doit rencontrer mardi à Washington le
président Barack Obama. Outre la polémique sur la remise en liberté de Megrahi, la marée noire causée dans le
golfe du Mexique par un puits accidenté de BP figurera
sans nul doute à l'ordre du jour.
Le nouveau Premier ministre britannique a déjà déclaré
que la libération de Megrahi relevait d'une mauvaise décision.
BP a confirmé être intervenu auprès du gouvernement
travailliste en faveur d'un transfert du prisonnier parce
qu'il craignait que son maintien en détention ne nuise à un
accord de forage en mer avec la Libye. Cependant, BP a
dit n'avoir pas été impliqué dans les discussions sur sa remise en liberté.
SYRIE
Le port du niqab
interdit à l'université
Les étudiantes syriennes n'auront plus le droit de porter
de voile couvrant leur visage à l'université, a déclaré, dimanche 18 juillet, le ministre de l'enseignement supérieur
syrien Ghiyath Barakat à l'agence de presse Syria News,
rapporte Al-Arabiya. Toute étudiante ne respectant pas
cette décision sera exclue.
Quelque 1 200 enseignantes portant le voile islamique intégral ont été exclues en juin du secteur éducatif en Syrie,
a indiqué mardi 13 juillet une organisation de défense des
droits de l'homme.
"Le ministre de l'éducation nationale Ali Saad a ordonné
le mois dernier la mutation de 1 200 enseignantes portant
le niqab du ministère de l'éducation à celui de l'administration locale", a déclaré à l'AFP le président de la Ligue
syrienne de défense des droits de l'homme, Abdel-Karim
Rihaoui.
Selon lui, cette décision a été prise à la suite de "plaintes
déposées par des parents d'élèves du premier cycle d'enseignement qui y dénonçaient des abus de la part de ces
enseignantes", sans préciser la nature de ces "abus". Pour
le ministère, cette décision était nécessaire pour combattre l'extrémisme religieux.
En Egypte, en 2009, le port du voile intégral a été interdit
à l'université Al-Azhar, la principale université d'études
de l'islam sunnite. De même, les étudiantes voilées intégralement n'ont plus le droit de se présenter aux examens
dans trois universités du pays.
N° 548 du 20 Juillet 2010
8
SPORTS
COORDINATION DES CLUBS DE FOOTBALL
Appel au respect des textes
La coordination des clubs de football dénonce les manipulations et inapplication des textes juridiques sportifs du
ministère des sports qui entravent le développement de
notre football.
Dans une déclaration rendue publique cette semaine, la
coordination estime qu’on ne peut guère négocier dans
un domaine juridiquement inexistant. « Nous suivons une
politique sportive bien précise édictée par notre gouvernement qui doit être scrupuleusement appliquée par les
instances et structures sportives nationales (loi n°97/021
et ses textes d’application). Par conséquent, il n’en est pas
moins vrai que l’application de ces textes inspirés entraînera l’épanouissement et le développement du sport en
général et le football en particulier ».
Cependant, toute négligence et inapplication de ces textes
juridiques qui tiennent lieu de soubassement intellectuel
de valeur ne feront, indique la coordination, que nous
fixer davantage dans cette bannière sportive caractérisée
par la léthargie et l’immobilisme, etc. » La coordination
des clubs de football souligne que l’inexistence du bureau exécutif au niveau de la FFRIM bloque la fonctionnalité de la fédération. Cette structure que dirige Balla
Ould Salem formule un ensemble de griefs relatifs à
l’inexistence de véritables structures d’animation, de
compétitions des jeunes (championnats cadet et juniors),
manque de transparence dans la gestion financière et matérielle de la fédération (subvention annuelle de la FIFA
de 250 000 dollars, Mattel 15 millions d’UM). Selon la
coordination, les différentes activités de la fédération ne
N
ou
v
ea
u
SALAM
TRANSPORTS
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous
les dimanche à 7 heures du
matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 548 du 20 Juillet 2010
sont assujetties à aucune
planification
et sont caractérisées par
l’improvisation.
La coordinat i o n
condamne et
dénonce ces
graves entorses
qui
sont à l’origine de l’actuelle léthargie et l’immobilisme de notre
sport roi.
Cette coordination regroupe les associations sportives juridiquement reconnues par les autorités et affiliées à la
fédération. Son objectif principal, affirme Balla Ould
Salem, son président, vise la promotion et le développement du football. « La coordination suit, poursuit son président, une politique sportive bien précise édictée par le
gouvernement et s’oppose à toute manipulation illégale et
contraire aux textes en vigueur ».
Enfin, la coordination exige essentiellement la référence
aux textes en vigueur (textes du ministère) qui régissent
notre sport en général et le football en particulier mais
aussi la transparence dans la fonctionnalité (administrative, financière et sportive de la fédération de football).
LIGUE DES CHAMPIONS ORANGE
Honneur
aux équipes en déplacement
La première journée de la
Ligue
des
champions
Orange a de quoi laisser les
observateurs perplexes. Aucune des quatre équipes qui
évoluaient devant leur public
n’est parvenue à s’imposer à
la maison. Pire trois d’entre
elles ont été battues et la quatrième a réussi à préserver le
seul point d’un résultat nul.
Est-ce à dire que les vainqueurs TP Mazembe, Espérance
de Tunis et JS Kabylie ont déjà posé des jalons sur un
avenir brillant, au même titre qu’ Al Ahly qui est allé
chercher un point à Owerri. Il est évidemment trop tôt
pour oser le moindre pronostic car les vaincus d’hier peuvent être les vainqueurs de demain. Mais ceux qui ont fait
le plein de points sont des grosses cylindrées et, on le sait,
en Ligue des champions, un bon départ donne un élan à
une équipe et la porte pour la suite de la compétition. On
constate que les trois vainqueurs de la première journée
effectuaient, chacun, un voyage périlleux, les champions
en titre à Harare face aux Dynamos FC, les Tunisiens
chez leur voisin algérien à Sétif, finaliste de la dernière
Coupe de la Confédération Orange, et la JS Kabylie à Ismaïlia. On notera avec satisfaction que les Algériens ont
été très bien accueillis en Egypte. Et Al Ahly a réalisé une
performance tout aussi honorable que les trois équipes
précitées en obtenant un nul intéressant au Nigeria face
au dernier finaliste de la Ligue des champions. On savait
au départ que les équipes présentes dans le Top 8 étaient
du lourd ; on ignorait que les premiers résultats seraient
un peu déroutants. On n’était pas habitué lors des premières journées à un échec des équipes qui recevaient. Il
faudra encore patienter pour comprendre ce qui s’est
exactement passé. Parmi les buteurs de la première journée, on relève le nom de Mohamed Aboutreika. Le milieu
égyptien a marqué le but égalisateur d’Al Ahly au Nigeria
contre Heartland. On se souvient que celui qui fut considéré il y a deux saisons comme le meilleur joueur évoluant en Afrique n’était pas présent au début de l’année à
la CAN en Angola.
Il se remettait d’une blessure. Aujourd’hui, fort heureusement, tout va bien. Il va encore donner quelques soucis
aux défenses adverses. Figure également le nom du Zambien Given Singuluma qui avait été transféré au TP Mazembe il y a un peu plus d’un an après avoir remporté le
titre de meilleur buteur de la première édition du CHAN
en Côte d’Ivoire. C’est lui qui, à Harare, a sonné le glas
des espoirs zimbabwéen en signant les deux buts du
champion congolais. Que les battus du jour se rassurent.
Comme l’a dit Elvis Chiweshe, l’entraîneur des Dynamos
FC après la défaite contre Mazembe : « Nous restons
dans le coup pour la suite de la compétition ».Encore un
mois et demi d’attente et on y verra beaucoup plus clair
puisqu’à la fin du mois d’août on aura déjà disputé quatre
journées de Ligue des champions Orange.
Résultats
Groupe A
Entente Sétif (Algérie) - Espérance (Tunisie) 0-1
Dynamos FC (Zimbabwe) - TP Mazembe (RD Congo) 0-2
Groupe B
Heartland FC (Nigeria) - Al Ahly (Egypte) 1-1
Ismaily (Egypte) - JS Kabylie (Algérie) 0-1
Rassemblés par Saydou Nourou T.