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décembre 2008 Numéro 139 Confédération Générale du Travail « FORCE OUVRIÈRE » Fédération de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle FORCE OUVRIÈRE FPA Syndicat National des Agents de la Formation Professionnelle des Adultes ÉLECTIONS PRUD ’ HOMALES : UNE ÉTAPE POUR AFFIRMER L’ EXISTENCE D ’ UN SYNDICALISME LIBRE ET INDÉPENDANT : LE 3 DÉCEMBRE , VOTEZ FORCE OUVRIERE « Si l’homme doit être une personnalité libre et consciente, les organisations qu’il constitue doivent être, elles aussi, des organisations libres. » Léon Jouhaux C ’est la dernière ligne droite pour les élections prud’homales. Dès cette semaine, celles et ceux qui auront choisi le vote par correspondance s’exprimeront et le vote physique, à l’urne, aura lieu le 3 décembre 2008. « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. » Jean Jaurès Dans ce numéro : Ce scrutin a deux objectifs majeurs. page 2 Parmi les revendications Force Ouvrière page 3 Prud’hommes : la juridiction qui tranche les conflits individuels du travail pages 4 A l’AFPA de Rennes, Force Ouvrière gagne aux prud’hommes Le premier c’est l’avenir des conseils de prud’hommes. Dernier recours du salarié quand il rencontre un problème dans l’exécution de son contrat de travail avec son employeur; le salarié, dans la grande majorité des cas, obtient satisfaction. Cette année, soixante-deux conseils de prud’hommes ont été supprimés. L’avenir de l’institution, qui représente un droit fondamental pour tous les salariés, n’est pas assuré. De ce point de vue, c’est le taux de participation au scrutin qui sera important. Plus ce taux sera élevé, plus cela garantira l’avenir de la justice prud’homale, une justice rendue par des femmes et des hommes de terrain formés aux questions juridiques. Le fort taux de confirmation des jugements en appel montre, par ailleurs, le sérieux de la justice prud’homale. Le deuxième objectif concerne les résultats réalisés par les différentes listes syndicales en présence. Même si ces résultats ne seront pas techniquement pris en compte pour évaluer la représentativité syndicale, les scores réalisés pèseront lourdement, tant psychologiquement que politiquement, dans le paysage syndical et chez les interlocuteurs gouvernementaux et patronaux. La cinquantaine de déplacements, ces dernières semaines, avec visites d’entreprises, rencontres avec les salariés, meetings, m’a permis de constater le rajeunissement et la féminisation de nos équipes et a renforcé ma conviction. Force Ouvrière a, dans les mois et années à venir, un boulevard pour se développer. Plus forts, nous nous ferons mieux entendre et ce sont tous les salariés qui en bénéficieront, surtout dans cette période de crise. Les élections prud’homales sont une étape. À vous toutes et tous de la franchir avec succès et de montrer que ce ne sont pas des positions communes sur la représentativité qui gêneront notre force syndicale et que ce qu’il faut aux salariés, c’est bien Force Ouvrière. Je compte sur chacune et chacun d’entre nous pour battre la campagne jusqu’au 3 décembre 2008. (extrait de l’édito de Jean-Claude Mailly FO hebdo N° 2871) Page PARMI LES REVENDICATIONS DE FORCE OUVRIÈRE 2 Augmenter les salaires ! POUR LES BANQUIERS : UN JACKPOT DE 360 MILLIONS D'EUROS ... AUX FRAIS DU CONTRIBUABLE POUR LES PATRONS DU CAC 40 : 58 % D'AUGMENTATION DES RÉMUNÉRATIONS EN 2007 POUR LES SALARIÉS TEURS À SOLDER : LA FACTURE DES SPÉCULA- - recul sur un an de 0,5% au premier trimestre 2008 du salaire mensuel de base - envolée des prix des produits de première nécessité : + 4,1% d'augmentation des produits alimentaires... avec 18,7% d'augmentation pour les fruits, + 5% pour le gaz, +2% sur l'électricité, - l'accès au logement de plus en plus difficile, qu'il s'agisse du locatif ou de l'accession à la propriété - un accès aux soins de plus en plus coûteux du fait des franchises médicales et des déremboursements. POUR FO UNE SEULE SOLUTION : REVENDIQUER L'AUGMENTATION DES SALAIRES, DES RETRAITES ET DES MINIMA SOCIAUX CAR TOUT EST LIÉ : LE POUVOIR D'ACHAT, LA RELANCE ÉCONOMIQUE, ET LE FINANCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE PAR LES COTISATIONS La retraite à 70 ans ? NON merci… 40 annuités, ça suffit ! En application de l'article 5 de la loi Fillon du 21 août 2003, applaudie par la CFDT, le gouvernement a porté, cet été, à 41 le nombre d'annuités pour une retraite à taux plein en 2012. Pour maintenir les "seniors" au boulot, voilà maintenant la limite d'âge portée à 70 ans ! Pour FO, 40 annuités de cotisations, c'était déjà trop. FO continue son combat pour bloquer les compteurs à 40 annuités, dans la perspec¬tive d'un retour à 37,5 pour tous. Bloquer les compteurs à 40 annuités pour tous coûterait 4,1 milliards par an à l'horizon 2020. Colossal ? ... Pas vraiment, comparé aux 360 milliards débloqués pour les banques ! Non à la déréglementation ! Oui au principe de faveur ! Abolir le "principe de faveur", c'est l'ob¬jectif proclamé du MEDEF. Pourquoi ? Parce que le principe de faveur stipule que rien ne puisse être négocié dans l'en-treprise (salaires, conditions de travail, etc.), qui soit en dessous des acquis de la convention collective et des accords de branche. La loi du 20 août 2008 "portant rénova¬tion de la démocratie sociale et réforme du temps de travail" va dans le sens de la revendication patronale. Elle autorise, dans l'entreprise, des dérogations défavorables aux salariés par rapport aux accords collectifs. C'est la "Position Commune" MEDEF-CGT-CFDT du 9 avril 2008 qui avait mis le ver dans le fruit : son article 17 propo¬sait la possibilité d'accords d'entreprise "pour dépasser le contingent convention¬nel d'heures supplémentaires". Cette loi est aussi un encouragement pour les patrons à faire la chasse aux syndicalistes et à constituer des syndicats-maison. PRUD ’ HOMMES : LA JURIDICTION QUI TRANCHE LES CONFLITS INDIVIDUELS DU TRAVAIL Licenciement abusif, salaires impayés, sanction disciplinaire infondée, etc. autant de motifs pour "aller aux prud'hommes" existe au moins un conseil (tribunal) de prud'hommes par département. I Les conseils des prud'hommes ont compétence pour juger tout litige individuel relatif à l'exécution d'un contrat de travail ou d'apprentissage. Ils peuvent à ce titre aussi bien être saisis par l'employé que l'employeur. Les motifs les plus fréquents de saisine de la juridiction prud'homale par les salariés sont : - la contestation des décisions de leur employeur leur portant préjudice individuel : sanction disciplinaire, licenciement individuel (pour faute présumée, ou encore suite au refus du salarié d'accepter une affectation sur un nouveau poste de travail inadapté, consécutive à une réorganisation technologique de l'entreprise ou encore à un accident du travail ou une maladie professionnelle), - le non-payement de sommes dues au salarié (qu'il s'agisse de salaires, de congés, de primes, etc.), - la requalification des contrats de travail : par exemple en contrats à durée indéterminée (CDI) de contrats à durée déterminée (CDD) cumulés sur plus de 12 mois dans la même entreprise. Le tribunal des prud'hommes ne jugeant que les contentieux individuels nés de l'application du contrat de travail, les conflits collectifs du travail ne sont pas de son ressort : ainsi la négociation des augmentations annuelles des salaires, l'organisation du travail dans l'établissement, de même les licenciements économiques collectifs (sauf toutefois en cas de plan social où les critères de choix ne sont pas objectifs). Page 3 Des Juges "paritaires" élus Les juges prud'homaux ne sont pas des magistrats professionnels de l'ordre judiciaire Ce sont des juges "paritaires" élus par leurs "pairs" salariés et employeurs. C'est pour cela qu'on vote le 3 décembre. Dans chaque conseil de prud'hommes, on compte 5 sections professionnelles : - industrie, - commerce - activités diverses, - agriculture - encadrement. Dans chacune de ces sections, on compte, c'est le principe du paritarisme un nombre égal de juges "employeurs" et de juges "salariés" élus au scrutin proportionnel sur la base des listes présentées d'un côté par les syndicats de salariés, de l'autre par les syndicats d'employeurs. Le mandat des juges est de 6 ans. D'où le renouvellement de tous les conseillers prud'hommes le 3 décembre. jugement", intervient e tribunal peut être La procédure prud'homale alors une autre étape, saisi soit par courrier celle du "départage", avec intervention d'un juge profesrecommandé, soit en se rendant au greffe. sionnel du tribunal d'instance. Au cours de la procédure, le salarié peut se faire assister ou représenter soit : par un délégué d'une organisation Une fois l'affaire jugée par le conseil des prud'hommes, syndicale, un avocat, un salarié de la même branche, et appel peut être fait de la décision rendue devant le Cour d'appel , le jugement rendu par la Cour d'appel étant luimême son propre conjoint. même susceptible d'être contesté auprès de la Cour de Dans chaque "section" existe (au moins) un "bureau de cassation. conciliation" composé d'un représen-tant employeur et d'un représentant salarié, qui ont pour mission de trouver Les délais moyens (qui se cumulent) : une solution amiable au litige. (L'intérêt pour les justiciables salariés de cette procédure est d'éviter un procès - Conciliation : environ 2 mois de longue durée et de ne pas attendre parfois plusieurs - Jugement (procédure plus prononcé du juge¬ment) : années avant de se voir allouer une indemnisation jamais environ 9 mois acquise d'avance). - Appel (procédure plus prononcé du jugement) : 14 à 15 Si la "conciliation" échoue, l'affaire est alors portée mois, devant le "bureau de jugement" de la section compétente. - Cassation : 3 ans mini¬mum. Mais le jugement doit avoir été exécuté préa¬lablement à son examen par la Si aucune majorité absolue ne se dégage en "bureau de Cour de Cassation. L Page 4 FORCE OUVRIÈRE FPA Syndicat National des Agents de la Formation Professionnelle des Adultes Directeur de publication : Hervé LE BRUN Commission paritaire : 0308 S 08128 Journal imprimé par RPN, Livry-Gargan3ème trimestre 2008 1 euro SNFOAFPA 13, place du Gal de Gaulle 93108 MONTREUIL Cedex : 01.48.70.53.09 : 01.48.70.38.11 @ : [email protected] : www.fo-afpa.fr FNEC FP-FO : http://fnecfpfo.net A L’ AFPA DE RENNES , FORCE OUVRIÈRE GAGNE AUX PRUD ’ HOMMES l’AFPA est condamnée à verser des dommages et intérêts à des formateurs du centre AFPA de Rennes à propos des heures de veille technique et pédagogique ! À l’initiative du syndicat Force Ouvrière de l’AFPA, et avec l’assistance du service juridique de l’union locale des syndicats Force Ouvrière de Rennes, neuf formateurs du centre AFPA ont saisi la juridiction prud’homale pour faire dire que le temps de veille pédagogique prévu par les accords collectifs internes ne leur était pas rémunéré. En effet les accords relatifs à l’aménagement et la réduction du temps de travail au sein de l’AFPA prévoient que la durée de travail des formateurs est fixée à 35 heures par semaine, que la part consacrée aux activités directes de production pédagogique représentent trois heures, dont une heure en moyenne hebdomadaire consacrée à la préparation du formateur, à l’animation des équipes et collectifs et que par ailleurs deux heures hebdomadaires en moyenne sur l’année sont consacrées à la veille professionnelle, technique et pédagogique (il s’agit pour les formateurs de se tenir à niveau sur le plan technique et scientifique de l’évolution du métier qu’ils enseignent). Les salariés ont perdu devant le conseil des prud’hommes dans la mesure où ils n’apportaient pas la preuve que leur temps de travail réel, y compris la veille technique et pédagogique, est supérieur au temps de travail payé. Cette difficulté de preuve résulte d’un système déficient d’enregistrement des horaires au sein de l’AFPA. Toutefois la cour d’appel a retenu que les demandeurs, par la voix du service juridique de Force Ouvrière, faisaient «observer de manière tout à fait pertinente, que leur employeur a failli à son obligation découlant de l’accord… Consistant à suivre les décomptes et le temps de veille pédagogique et technique, au même titre que leurs autres activités, il les a ainsi privés des éléments d’information et de mise en œuvre nécessaires pour que cette veille s’effectue dans le respect de leurs droits ». La cour d’appel a donc alloué des dommages-intérêts substantiels à chacun des salariés concernés. Au final, l’AFPA devra payer à chacun des huit salariés 2500 € et pour la neuvième 500 € du fait d’une ancienneté beaucoup plus faible. Sans compter les frais de procédure (200 € par personne)… Elections prud’homales le 3 décembre Votez FORCE OUVRIÈRE