Artcile dossier lait Investir dans un DAC
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Artcile dossier lait Investir dans un DAC
Investir dans un DAC ? (Distributeur automatique de concentré) Les redistributions conséquentes de lait des dernières années et la perspective de sortie des quotas entrainent un accroissement important de la référence sur les exploitations laitières. Lorsque les infrastructures sont arrivés à saturation, le levier lait / VL est souvent recherché pour accroitre la production. De plus, l’agrandissement du troupeau conduit en général à étaler les vêlages sur l’année. Cette recherche de lait / VL dans des troupeaux composés de vaches avec des stades de lactation hétérogènes semble de moins en moins compatibles avec une ration complète. La mise en place d’une ration semi-complète avec une complémentation effectuée par un DAC permettrait, tout en réduisant la pénibilité de manipulation des concentrés, une meilleure gestion de la complémentation… Un investissement de 19 000 € à 25 000 € pour 60 VL : On compte 1 station pour 30 à 35 VL. Au total, pour 60 VL, l’investissement dans 2 stations avec 3 aliments s’élèvent de 19 000 € à 25 000 € suivant les équipements. Cet investissement se décompose de la manière suivante : 3 Le stockage des aliments : Pour 2 stations avec 3 aliments, en général, il est conseillé un silo de 21 m . Pour une trémie au-dessus des stations, il faut compter 5 000 €, pour un silo 6 000 €. Si le stockage doit être déporté des stations, il faudra ajouter deux vis (ex : ≈5 000 € supplémentaire pour une vingtaine de mètre). Les distributeurs d’aliment: Pour les 2 stations avec 3 aliments (incluant la distribution d’aliment liquide à base de propylène), compter ≈ 12 000 €. Ces deux pompes représentent 500 à 1600 € selon le système de fonctionnement (une pompe par station). L’équipement informatique : Il est possible d’ajouter un système de gestion évolutif : en connexion avec un à plusieurs ordinateurs (en wifi), voire avec des compteurs à lait. Cette option entraîne un surcoût de l’ordre 2 000 €. Pour le montage du DAC, il faut compter un forfait de l’ordre de 1 500 à 2 000 €. Les points clés de réussite de la mise en place d’un DAC : • Où positionner le DAC ? L’accessibilité du DAC doit être optimisée : les vaches doivent entrer et sortir sans être gênées. Pour éviter le « vol » par les vaches dominantes, il est possible d’équiper le DAC d’une porte arrière de station (≈ 1 000 €). Il faut aussi rester vigilant à l’accessibilité des cellules de stockage pour la livraison d’aliment. • Combien de temps doivent rester les vaches dans le bâtiment ? Il doit être suffisant pour que l’ensemble de vaches consomment leurs parts de concentré. Une vache ingère environ 400 g de concentré / min. Pour un troupeau de 60 VL (2 stalles), consommant 3 kg de concentré en moyenne au DAC, il faut compter 3 h 30 à 4 heures d’accès / j pour la consommation de concentré. • Quelle fréquence de distribution ? Le fractionnement de la distribution permet de réduire les troubles métaboliques liés à l’ingestion d’une grande quantité de concentré sur un pas de temps réduit. En augmentant la fréquence de distribution, Il faut rester alors vigilant à ce que le temps d’accès au DAC soit suffisant pour consommer la quantité totale journalière de concentré. • Quel choix d’aliment ? Les aliments distribués dans la ration auge peuvent être utilisé au DAC. Des fonctionnements avec des matières premières azotés (mélange soja/colza) peuvent être compatibles avec le DAC. • Vérifier l’étalonnage à chaque livraison : La granulation et le poids spécifique des concentrés peuvent varier d’une livraison à l’autre. Veiller aussi à surveiller l’écoulement en fin de silo. Enfin, certaines cellules sont équipées d’une fenêtre translucide permettant de surveiller les stocks de concentré restant et d’éviter les ruptures de stocks… • Adapter régulièrement le plan de complémentation en fonction du stade de lactation et de la production : Les plans de complémentation sont définis a priori en fonction de la parité et du stade de lactation. Pour le démarrage en lactation, le rythme d’accroissement des quantités de concentré doit être au maximum de 300 g/j. La quantité est ensuite modulée en fonction de la production laitière. L’objectif reste de favoriser la production laitière à partir des fourrages. Il s’agit donc d’adapter en priorité la complémentation protéique (soluble et protégée) pour favoriser l’ingestion (en particulier de fourrage) et de limiter le recours au concentré de production qui conduit à davantage de substitution et augmente le coût alimentaire. • Utiliser la pompe à propylène glycol avec parcimonie : Le propylène permet de lutter contre l’acétonémie. L’utilisation systématique de propylène glycol est antiéconomique, elle peut représenter un surcoût de 5 à 10 €/1000 l sur le coût de concentré. Le DAC permet de traiter les animaux à risque en évitant la contrainte du « drogage ». Il existe aujourd’hui des outils permettant de caractériser et de hiérarchiser finement le risque d’acétonémie sur chaque vache à partir du dosage en corps cétonique du lait. Gain de productivité et/ou réduction du coût de concentré par rapport à une ration complète ? Il est difficile d’affirmer que la mise en place d’une ration semi-complète avec un DAC s’accompagnera systématiquement d’un gain de productivité et/ou d’une baisse du coût de concentré par rapport à une ration complète. Cependant par rapport au contexte d’accroissement des cheptels, de recherche de productivité et d’étalement des vêlages, la ration semi-complète peut permettre de mieux gérer l’hétérogénéité des stades de lactation et favoriser une meilleure adéquation de la complémentation avec les besoins de production (cf graphique). En termes d’économie, voici une approche théorique permettant de donner une idée du gain de productivité ou d’économie à réaliser pour rentabiliser l’investissement pour un troupeau de 60 VL (25 000 € sur 7 ans à 2,5 % => 4 000 €/an) : sans modification de la quantité de concentré, la productivité des VL doit augmenter d’environ ≈ 200 l/Vl/an (hypothèse : prix du lait à 340 €/1000l) pour couvrir l’investissement. A productivité équivalente, le coût concentré doit diminuer de 8 €/1000 l. Graph : intérêt d’une ration semi-complète : La ration semi-complète en adaptant la complémentation présente trois intérêts majeurs : 1) Mieux soutenir le démarrage en lactation 2) Gérer l’hétérogénéité des potentiels génétiques 3) Éviter des surconsommations de concentrés en fin de lactation. Bertrand DAVEAU et Bénédicte BLIN Pour le groupe alimentation des vaches laitières des Pays de la Loire.