Aimez-vousl`hiver?

Transcription

Aimez-vousl`hiver?
LE JOURNAL DE MONTRÉAL |
LE COURRIER
Un film à voir et entendre
Après avoir vu et, principalement, entendu le film Funkytown,
je le recommande sans hésiter.
Excellent choix d’acteurs, bon
scénario et musique disco à succès
des années 75 à 80 qui accompagne bien l’action. Les boomers y
seront particulièrement sensibles
avec un léger rappel des événements politiques du temps: la
victoire du Parti Québécois en
1976 qui a traumatisé nombre
d’anglophones, dont plusieurs ont
déménagé en Ontario, et celle du
NON au référendum de 1980, qui
les a réconfortés.
Le fait que les langues françaises
et anglaises, « l’anglais sous-titré
pour ceux qui comprennent moins
bien cette langue », alternent,
reflète bien le milieu du show-biz
montréalais du temps. Sans
longueurs même si le film fait
2 heures et 13 minutes.
Gilles Bousquet,
St-Hyacinthe
Intervention onusienne?
Définitivement, Haïti n’a pas fini
de souffrir. Je crois sincèrement
que la solution est qu’Haïti doit être
mis sous protectorat ou mis en
tutelle par l’ONU, le temps qu’il
faudra, pour redresser le pays.
L’empressement de faire des
élections avec si peu de candidats
de classe ne peut qu’attirer des
vautours et des pseudo-sauveurs
qui n’auront pour seul but que de
détourner l’aide financière de la
communauté internationale. Haïti
se prendra en main lorsqu’elle sera
prête, mais ce moment est loin
d’être venu.
Carol Deschenes
VOS COMMENTAIRES ›
opinionsjdm.canoe.ca
Mtl : 514 529-1177
Ext. : 1 888 767-6161
27
| MERCREDI 2 FÉVRIER 2011
JEAN-MARC LÉGER
Une enseignante à pénaliser
C’est définitivement ridicule et
totalement inadmissible. Pas de
Ziploc à l’école. Le manque flagrant
de sagesse et de psychologie de
certains(e)s enseignant(e)s.
Ce n’est pas l’écolier de six ans
qu’on doit pénaliser; c’est l’enseignante qui mériterait un stage de
réflexion chez elle, sans solde, afin
qu’elle réfléchisse sur son geste
irréfléchi.
On condamne l’extrémisme
musulman et d’autres excès
ethniques. On fait pourtant preuve
d’un même radicalisme ici au
Québec face à certaines applications directoriales. La pollution,
l’environnement, la nutrition, etc.
Faut pas paranoïer au point de
punir un gamin de six ans surpris
avec un minuscule sac de plastique
dans sa boîte à lunch.
Avis aux intéressé(e)s. Le jeune
garçon ne pouvait périr étouffé.
Le sac était trop petit pour y
enfouir sa tête.
Ce sac polluant ne respecte pas
les règlements? La réaction de la
direction ne respecte pas l’enfant.
Paul-A. Larcher,
Longueuil
NOUVELLES
[email protected]
Collaboration spéciale
Aimez-vous l’hiver?
M
étéomédia nous a annoncé
que Rouyn-Noranda a battu
son record de froid avec -41 C
alors que le record précédent était
de -39 C en 1964. La température
ressentie à Montréal était de -36 C et
jusqu’à -41 C au Saguenay.
Nous avons aussi battu le record
d’utilisation d’électricité avec une pointe
de consommation de 38 200 mégawatts à
7 h 38 lundi matin.
Et même le CAA aura connu la journée
la plus occupée de son histoire avec
12 554 appels, soit quatre fois plus
qu’habituellement.
BRRRR !
Il a fait froid en bibitte. On est loin du
réchauffement de la planète.
Eh bien, croyez-le ou non, mais il y a tout
de même 52 % des Québécois qui aiment
l’hiver, et j’en suis. Les jeunes hommes
demeurant en région aiment l’hiver.
Les femmes plus âgées, montréalaises et
plus riches détestent le plus l’hiver.
La réalité est simple. Ceux qui font un
sport d’hiver aiment l’hiver et ceux qui
n’en pratiquent pas détestent l’hiver.
Au cours de la dernière année, 60 % des
Québécois font du sport l’hiver. En ordre
d’importance, la randonnée pédestre, le
patinage, le ski alpin, le hockey, la raquette,
le ski de fond, la traîne sauvage, le quad, la
motoneige, la pêche sur la glace et la planche
à neige sont les sports les plus pratiqués.
L’hiver transforme le Québec en véritable
terrain de jeux et il faut en profiter.
Alors pourquoi pas vous? Que diriez-vous
de bouger, de marcher ou de skier sous les
flocons de neige en face du majestueux
fleuve St-Laurent ou sur un magnifique lac?
De glisser sur les 4000 kilomètres de sentiers
balisés et de se rapprocher de la nature québécoise. Plus exceptionnel encore, prendre
un bain nordique, visiter l’hôtel de glace,
faire du traîneau à chiens ou aller à la pêche
blanche.
JOUIR DE L’HIVER
22 % des parents d’enfants d’âge scolaire
vont prendre congé durant la relâche
scolaire et c’est bien peu. Certains d’entre
vous peuvent se permettre de prendre au
moins une petite journée avec vos enfants
pour jouir de l’hiver et faire des activités
en ville ou encore d’aller vous revigorer
devant les splendides paysages des
Laurentides, de l’Estrie ou de Charlevoix.
Alors, il vaut mieux prendre l’hiver du
bon côté, car le réchauffement de la planète
ne nous rapprochera pas de Miami. Le
Québec a deux saisons, l’hiver et le mois
de juillet.
Vous pouvez participer à
› endes
sondages et gagner des prix
vous inscrivant sur le site :
SONDAGE LÉGER MARKETING
Aimez-vous l’hiver ?
Oui
Non
Au cours des 12 derniers mois
avez-vous pratiqué … ?
Randonnée pédestre dans la neige 39 %
Patinage
25 %
Ski alpin
12 %
Hockey
11 %
Raquette
11 %
Ski de fond
10 %
Traîne sauvage
9%
Le Quad (quatre roues)
7%
Motoneige
6%
Pêche sur la glace
4%
Planche à neige
3%
Aucun sport
40 %
*le total donne plus de 100 %, car plusieurs ont
pratiqué plus d’un sport
Durant la relâche scolaire, allez-vous ?
Faire des activités en ville
Faire des activités à la campagne
Faire du sport
Faire un voyage dans le sud
Aller au chalet
Aucune
25 %
14 %
12 %
7%
5%
51 %
*le total donne plus de 100 %, car certains ont nommé
plus d’une activité
SONDAGE 1008 QUÉBÉCOIS,
DU 24 AU 27 JANVIER 2011, +/- 3,1 %
www.legerweb.com
JOSEPH FACAL
52 %
48 %
[email protected]
Collaboration spéciale
Le deuxième front
O
n entend beaucoup dire qu’il
y aurait une montée de la
droite au Québec.
Tout dépend de ce qu’on veut dire par
là. Je vois quatre types de droite dans le
paysage québécois : une droite économique modérée, une droite libertarienne,
une droite nationaliste et une droite
morale.
NUANCES
C’est la droite libertarienne qui fait le
plus parler d’elle ces temps-ci, parce
qu’elle s’est dotée de porte-paroles allumés
et dynamiques, comme mon collègue Éric
Duhaime ou Joanne Marcotte, et de lieux
de rassemblement comme le Réseau
Liberté Québec. La droite économique
modérée, qui s’incarne dans les organisations qui parlent au nom des gens
d’affaires, me semble stationnaire. La
droite morale, incarnée par un Mgr Ouellet, ne va nulle part. La droite nationaliste
voit bien que le PQ et le Bloc restent
fermement ancrés à gauche.
Évidemment, dans les faits, des animateurs de radio pourront jouer sur
plusieurs registres de droite en même
temps. La plupart des gens auront aussi,
comme moi, des idées de droite sur
certains sujets, des idées de gauche sur
d’autres, et pas d’opinions fermes sur un
tas de sujets. Bien sûr, pour le militant
borné, de gauche ou de droite, tous ceux
qui ne pensent pas comme lui seront
rangés dans le camp adverse et affublés
d’une étiquette infamante.
À mon avis, en dehors de la région de
Québec, cette montée de la droite reste un
phénomène médiatique pour le moment.
Lors de la partielle
de KamouraskaTémiscouata, le
score de l’ADQ
marquait simplement un retour au
niveau d’appui de
2007. Tous les sondages montrent que
nos concitoyens disent vouloir moins
d’État tant que la
question reste
vague, mais qu’ils
ne veulent pas envisager une réduction des services publics
dont ils profitent personnellement.
La montée
de la droite
reste un
phénomène
médiatique
pour le
moment
ESPACE
Il est vrai cependant que les affrontements entre la gauche et la droite prennent plus de place qu’auparavant. Il y a
deux raisons à cela. La première est que le
modèle québécois, qui s’est construit sur
une philosophie sociale-démocrate, vit de
graves difficultés. On écoute donc davantage les discours critiques à son endroit.
La deuxième est que la question nationale est moins visible que jadis parce que
personne ne croit sérieusement que le
Québec soit à la veille d’un référendum
sur la souveraineté. Forcément, cela
dégage un espace pour discuter d’autre
chose. Au sein même de la famille souverainiste, les gens qui sont critiques de ce
syndicalo-étatisme encore très présent ne
se sentent plus obligés d’avaler ses
couleuvres.
Nonobstant les raisons personnelles
qu’ils pouvaient aussi avoir, voyez le profil
idéologique des gens connus qui se sont
éloignés du PQ ces dernières années
(Bouchard, Boisclair, Lemieux, Legault,
moi, etc.). Ces gens ne sont pas franchement de droite, mais ils ont certainement
en commun de ne pas croire que l’État est
toujours la réponse à tout.
DESTIN
Cette émergence d’un deuxième front
dans nos débats est salutaire si elle nous
permet de confronter des problèmes
importants trop longtemps ignorés. Elle
est cependant funeste si elle accrédite
l’idée fausse que la question nationale, qui
se pose depuis 250 ans, serait durablement
disparue. À vrai dire, si cette disparition
se confirmait, ce serait une tragédie. À
moyen terme, notre destin serait acadien.
À long terme, nous serions cajuns.
› Réagissez à cet article en ligne à :
[email protected]