Nimeilleurnipire

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Nimeilleurnipire
LE JOURNAL DE MONTRÉAL |
NOUVELLES
29
| MERCREDI 22 OCTOBRE 2008
JEAN-MARC LÉGER
[email protected]
Collaboration spéciale
Ni meilleur ni pire
Vendredi
Bernard Landry
Marie-France Bazzo
Christopher Hall
abandonne-t-il le monde ? Il est grand
temps que le Canada reprenne sa glorieuse place et devienne véritablement
ce qu’il aurait toujours dû être – le gardien inébranlable de la paix, de la lutte
aux inégalités et des droits humains
fondamentaux – et par le fait même
nous rappeler ce que c’est réellement
que d’être fier d’être Canadien.
Alexandre Warnet
Citoyen canadien
Étudiant au master en
affaires internationales
Institut des Hautes Études
internationales et du développement
Genève, Suisse
Sarkozix choque notre Parizix
Le nouvel Astérix français… Sarkozix,
qui ne veut pas de division, mais un
Canada uni, a ainsi provoqué notre
Obélix québécois, Parizix, qui en est
resté tout pantois devant ce qu’il qualifie de « jugement » anti-souverainiste.
Ce qui rend Sarkozix intéressant et
sympathique, d’un autre côté, est le fait
qu’il préconise une refonte en profondeur du système financier mondial, à
commencer par l’abolition des paradis
fiscaux et des banques déviantes, ce
qui est contesté par messieurs George
W. Bush et Stephen Harper, deux
complices guerriers de droite.
Gilles Bousquet,
I
ci, on boit du Pepsi mais aussi de
bons vins. Ici, on vote bleu mais
bleu pâle. Ici, on aime s’acheter
des petits plaisirs même à crédit. Ici,
on aime recevoir les immigrants pour
autant qu’ils ne nous dérangent pas.
Ici, nous disons Bonjour même quand
c’est le moment de dire Au revoir. Ici,
il y a ce petit quelque chose qui fait
de nous un peuple unique, ni meilleur,
ni pire, mais différent.
Sur plus de 3000 attitudes et comportements testés au Québec et comparés au
Canada, nous avons découvert que 15 % de
nos comportements sont identiques, 69 %
légèrement distincts et 16 % totalement opposés. C’est ce 16 % de nos gènes qui fait toute
la différence. Voici quelques-uns des plus
pertinents :
Nous avons cette joie de vivre qui fait l’envie de nos voisins. On aime la fête, les amis,
la bonne bouffe et tous les plaisirs de la vie.
Nous avons cette créativité qui fait le tour
du monde avec le Cirque du Soleil, Céline
Dion, Robert Lepage, les festivals d’humour
et même Les Bougon.
Nous avons cette convivialité où les relations humaines sont plus importantes que
les acquisitions matérielles.
Nous avons cette spontanéité des
gens simples qui fait de nous des gens
heureux, épanouis, optimistes mais parfois
irresponsables.
Nous avons cette peur du risque et cette
gêne de l’argent qui nous empêche souvent
d’aller au bout des rêves.
Nous avons ce rejet de l’autorité, des
conflits, de la violence et des guerres.
Nous avons une minorité anglophone qui
ressemble bien davantage aux francophones
du Québec qu’aux anglophones de Toronto.
Nous avons un fort sentiment d’appartenance à cette terre
québécoise, tout en
ayant peur de perdre
les montagnes rocheuses que nous
n’avons jamais vues.
Nous sommes différents non seulement
parce que nous parlons
français mais parce
que nous sommes aussi
terriens, catholiques,
latins et minoritaires,
comme le disait si bien
mon ami, le regretté Jacques Bouchard.
Nous sommes issus, pour la majorité,
d’une culture française ayant adopté certaines valeurs amérindiennes, vivant dans
une société anglo-saxonne et ayant un mode
de vie nord-américain. Nous sommes émotifs
comme les Français, persévérants comme
les Amérindiens, traditionnels comme les
anglophones et pragmatiques comme les
Américains.
Cet heureux mélange a fait de nous ce que
nous sommes : des Québécois.
ATTITUDES ET COMPORTEMENTS
DES QUÉBÉCOIS ET DU RESTE
DU CANADA
Totalement
opposés
Nous avons
cette joie
de vivre
qui fait
l’envie de
nos voisins
Identiques
16% 15%
69%
Légèrement distincts
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Saint-Hyacinthe
JOSEPH FACAL
Jean Charest
Une déclaration étonnante !
« C’est au Québec que l’on a le mieux
contrôlé la croissance des dépenses. »
– Jean Charest
Il y a vraiment des déclarations qui
confinent à la vantardise. Venant du
chef d’un gouvernement qui a englouti
400 millions dans l’îlot de l’UQAM et
ce, sans le voir se terminer, c’est manquer de respect aux payeurs de taxes.
Dépenser inutilement deux fois le scandale des commandites et s’en vanter,
faut le faire ! Quand on sait également
le coût inhérent à la réalisation du nouveau CHUM, à l’intérieur duquel il faudra trouver des médecins introuvables
pour travailler, et son utilité plus que
discutable, la déclaration du premier
ministre devient carrément ridicule.
Gilles Langevin,
Montréal
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Collaboration spéciale
Le retour du boomerang
N
icolas Sarkozy a donc confirmé
ce qu’il laissait entendre depuis
des mois. Notre relation avec la
France est toujours « privilégiée »,
mais son camp est désormais celui
de l’« unité canadienne ».
Les souverainistes lucides ont bien vu
la gravité de l’affaire. Les souverainistes
mêlés étaient dans leurs petits souliers.
Et on trouvera toujours des fédéralistes
québécois pour jouir quand le Québec se
fait dire de prendre son trou.
On a beaucoup expliqué la position du
président de la France par ses amitiés
particulières et sa propension à parler
avant de réfléchir. Quand vous voulez en
plus moraliser le capitalisme planétaire,
vous n’avez rien à foutre du Québec.
Il a aussi dû se dire qu’il avait plus
à gagner du côté canadien. Pourtant,
sitôt qu’il s’est envolé pour aller jaser
des « vraies affaires » avec un George
Bush dont les boîtes sont déjà faites,
Stephen Harper laissa entendre qu’il
ne voulait rien savoir de la croisade
sarkozienne.
DEUX FOIS DÉÇUS
Au-delà de Sarkozy, mettez-vous cependant à la place de la classe politique
française qui nous regarde. Voici un
sympathique peuple québécois qui lui
casse les pieds avec son imminente souveraineté depuis 40 ans.
Une fois sur le bout du plongeoir, ce
peuple décide, deux fois plutôt qu’une,
de redescendre piteusement les marches
de l’escalier pour s’emmitoufler dans sa
serviette. Vous reviendrez nous voir
quand vous serez sérieux, se disent les
politiques français.
On peut se demander pourquoi les
souverainistes n’ont pas répondu sèchement au président
de se mêler de ses
affaires.
Les choses sont
malheureusement
plus compliquées
que cela. Depuis des
lunes, les souverainistes n’ont cessé de
demander aux politiques français de se
mêler des affaires
canadiennes en donnant leur appui à la
souveraineté.
Logiquement, on
ne peut demander à quelqu’un de parler
pour dire ce qu’on veut et lui intimer ensuite de se taire quand il dit ce qu’on ne
souhaite pas entendre. Les boomerangs
ont parfois la fâcheuse habitude de
revenir.
Le jour
où les
Québécois
se
décideront,
le reste
du monde
suivra
DÉCIDER ENTRE NOUS
Je mesure certes le rôle clé de la
France dans l’éventuelle reconnaissance
d’une déclaration québécoise de souveraineté. Je sais aussi tout ce que la maigrichonne politique internationale du
Québec doit à la France.
Je dis seulement qu’il était déjà assez
imprudent de mettre tous les œufs souverainistes dans le panier français. S’il
faut en plus que le panier soit percé…
LA « PETITE PHRASE »
Personnellement, il y a peu de choses
que je trouve plus dérisoires que de voir
les leaders souverainistes rechercher
frénétiquement la « petite phrase » du
grand frère français qui les rassure périodiquement que leur dossier est encore
actif à Paris. Inévitablement, le jour où
la « petite phrase » n’est plus celle qu’on
attend, c’est le drame.
Au-delà de son importance objective,
il y a, dans notre rapport politique à la
France, quelque chose de névrotique et
de malsain qui a des relents coloniaux.
Un peu comme l’écrivain québécois qui a
le sentiment qu’il est vraiment « arrivé »
quand il est publié à Paris. Quand les
« grands » lui font une petite place au
bout de la table.
Le jour où les Québécois se décideront, le reste du monde suivra. Le problème est ici et nulle part ailleurs.
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