comités d`entreprise
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NOVEMBRE 2014 E R I A N E T R A P E S I R P E R T N E ’ D COMITÉS ITÉS D’ENTREPRISE E PARTENAIRE COM IC LA LETTRE DU SERV DU CRÉDIT MUTUEL LES NOUVELLES OBLIGATIONS COMPTABLES DES COMITÉS D’ENTREPRISE La loi du 5 mars 2014(1) relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, instaure, dans son article 32, une plus grande transparence des comptes des comités d’entreprise, entraînant pour ceux-ci de nouvelles obligations comptables et de gouvernance. Ces nouvelles obligations s’inscrivent dans une logique déjà mise en place par la loi du 20 août 2008 concernant les syndicats professionnels et leurs unions, les associations de salariés ou d’employeurs. Ces nouvelles dispositions (2) font suite à plusieurs contrôles de comités de grandes entreprises par la Cour des Comptes, qui ont relevé pour certains d’entre eux des dysfonctionnements dans la transparence de leurs comptes. Rappelons que le CE est doté de la personnalité civile. Il peut donc recruter du personnel, engager des frais pour son fonctionnement, mettre en place des activités à destination des salariés et disposer d’un patrimoine, comme le prévoit l’article L. 2325-1 du Code du Travail. Le comité assure une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans la vie de l’entreprise et la gestion, le cas échéant, des activités sociales et culturelles. Dans ce cadre, l’employeur est amené à apporter des dotations distinctes au titre du fonctionnement et des activités sociales et culturelles. La subvention de fonctionnement ne peut être utilisée que dans le cadre de la mission générale d’information et de consultation du CE, qui ne peut pas transférer les sommes non utilisées sur le budget des activités sociales et culturelles. Téléchargez nos lettres Partenaire CE : « Le Budget des ASC » (mars 2013) et « Comment utiliser le budget de fonctionnement ? » (juin 2013), sur creditmutuel.com/espace CE. PAGE PAGE PAGE PAGE 1 2 3 4 Les nouvelles obligations comptables Périmètres et obligations pour tous les CE Obligations selon les ressources du CE Actualité juridique et sociale L’article 32 comporte plusieurs dispositions : • les modalités d’établissement des comptes annuels, leur approbation et leur publication ; • l’intervention obligatoire d’un expert-comptable pour les CE d’une certaine taille ; • l’encadrement des conditions de nomination du commissaire aux comptes et de son suppléant ; • les modalités de communication du rapport concernant la gestion financière du CE ; • les procédures de création d’une commission des marchés. Les décrets d’application restent à paraître et nous attendons un règlement comptable de l’Autorité des Normes Comptables, mais nous souhaitions vous présenter ces nouvelles obligations dès aujourd’hui, puisqu’elles s’appliquent dès le 1er janvier 2015. (1) Loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale. (2) Mentionnées dorénavant à la section 10 du chapitre V du titre II du livre III de la deuxième partie du Code du Travail. IRRIE AEP N E T AMR P SE TR CO ITÉS D’EN LE PÉRIMÈTRE D’APPLICATION Ces obligations s’appliquent dans leur ensemble à tous les comités d’entreprise quelle que soit leur taille, les comités centraux d’entreprise, les comités d’établissement et les institutions sociales spécifiques des industries électriques et gazières (Caisse Centrale des Activités Sociales des industries électriques et gazières). Cependant, l’application de certaines dispositions diffère selon le niveau de ressources du CE. La loi précise que « Le comité d’entreprise dont le nombre de salariés, les ressources annuelles et le total du bilan n’excèdent pas, à la clôture d’un exercice, pour au moins 2 des 3 critères, des seuils fixés par décret, peut adopter une présentation simplifiée de ses comptes, selon des modalités fixées par un règlement de l’Autorité des normes comptables, et n’enregistrer ses créances et ses dettes qu’à la clôture de l’exercice ». LES OBLIGATIONS APPLICABLES À TOUS LES COMITÉS D’ENTREPRISE Obligation de plus de transparence Obligation d’établir des comptes annuels Par ailleurs, la loi organise la façon dont les comités d’entreprise devront présenter et approuver leurs comptes annuels : • un règlement intérieur doit définir les modalités d’arrêté de leurs comptes ; • les CE doivent élaborer un rapport de gestion présentant des informations qualitatives sur leurs activités et leur gestion financière ; • les comptes annuels du comité d’entreprise seront arrêtés, selon des modalités prévues par son règlement intérieur, par des membres élus du CE désignés par lui et au sein de ses membres élus ; les comptes annuels et le rapport de gestion seront communiqués aux membres élus du comité d’entreprise au moins 3 jours avant la tenue de la séance plénière d’approbation ; • la réunion au cours de laquelle les comptes sont approuvés porte sur ce seul sujet. Elle fait l’objet d’un procès-verbal spécifique ; • le trésorier doit établir un rapport sur les conventions passées (voir ci-contre). Tous les comités d’entreprise, quel que soit leur niveau de ressources, doivent établir des comptes annuels (bilan, compte de résultats et annexe) avec l’obligation de détenir et conserver les pièces justificatives sur une durée de 10 ans. Mais également, le comité d’entreprise est dorénavant tenu de porter à la connaissance des salariés de l’entreprise, par tout moyen, ses comptes annuels ou, le cas échéant, les documents mentionnés à l’article L. 2325-46, accompagnés du rapport de gestion. Dans ce cadre, la loi a ajouté un article au Code du Travail (article L. 232545) qui stipule que le CE est soumis aux obligations comptables définies à l’article L.123-12 du Code de Commerce, à savoir : Enfin, la loi oblige les CE à fournir des informations sur les transactions significatives effectuées : • dans l’annexe aux comptes annuels pour les CE qui doivent en établir ; • dans le rapport de gestion pour les autres. Nomination d’un trésorier En premier lieu, les comités d’entreprise doivent désigner en leur sein un trésorier, responsable de l’établissement des comptes annuels et de la transparence des données financières, comme pour les associations. La loi lui confère l’obligation d’établir un rapport sur les conventions passées directement, indirectement ou par personne interposée entre le comité d’entreprise et l’un de ses membres qui sera présenté lors de la séance plénière d’approbation des comptes annuels. En cas de présence d’un commissaire aux comptes, ce rapport sera repris dans le cadre de son rapport spécial sur les conventions réglementées. • toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant son patrimoine. Ces mouvements sont enregistrés chronologiquement ; • elle doit contrôler par inventaire, au moins une fois tous les 12 mois, l’existence et la valeur des éléments actifs et passifs de son patrimoine ; • elle doit établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice au vu des enregistrements comptables et de l’inventaire. Ces comptes annuels comprennent le bilan, le compte de résultat et une annexe, qui forment un tout indissociable. A noter : les contenus et modalités de présentation, d’établissement des états financiers seront définis par un règlement à venir, publié par l’Autorité des Normes Comptables. POUR ALLER PLUS LOIN Demandez le guide « Gérer son CE », du Crédit Mutuel (rendez-vous dans votre agence). LES OBLIGATIONS SELON LE NIVEAU DE RESSOURCES DU COMITÉ D’ENTREPRISE Le législateur a pris en compte la taille des comités d’entreprise et les moyens consécutifs, notamment pour les comités de petites tailles. Des obligations différentes selon le niveau de ressources Les seuils de ressources doivent être fixés par décret (à paraître), néanmoins certains montants ont déjà été annoncés : Niveau de ressources Type de comptabilité et obligations Inférieur à 153 000 e Comptabilité Ultra simplifiée • Mise en place d’un livre de comptes retraçant chronologiquement le montant et l’origine des dépenses et des recettes (comptabilité « de trésorerie »). • Etablissement une fois par an d’un état de synthèse simplifié portant sur des informations complémentaires relatives à son patrimoine et ses engagements en cours. Supérieur à 153 000 e et inférieur à 2 des 3 critères définis ci-dessous Comptabilité avec présentation simplifiée • Enregistrement des créances et dettes uniquement à la clôture de l’exercice. • Production de comptes annuels comprenant le compte de résultat, le bilan et l’annexe. • Mission de présentation de leurs comptes annuels confiée obligatoirement à un expertcomptable. Le coût de sa mission sera pris en charge sur la subvention de fonctionnement. Supérieur ou égal à 2 des 3 critères suivants : • 50 salariés en équivalent temps plein, • 1.55 million e de total bilan, • 3.1 millions e de ressources. Comptes annuels complets • Enregistrement des créances et dettes de manière chronologique en comptabilité d’engagement. • Etablissement de comptes annuels comprenant le bilan, le compte de résultat et une annexe, qui forment un tout indissociable. • Nomination d’un commissaire aux comptes titulaire et un suppléant. Le coût de la certification sera pris en charge par le budget de fonctionnement. • Mise en place d’une commission des marchés afin d’améliorer la transparence des procédures des travaux et d’achats de biens et de services. • Procédure d’alerte du commissaire aux comptes spécifique, prévue par la loi. Précision : l’obligation de nommer un commissaire aux comptes titulaire et un suppléant s’applique dès la première année de dépassement des seuils, et ce, à compter du 1er janvier 2016. Le mandat du commissaire aux comptes est défini par le Code de Commerce et a une durée de 6 ans. Obligation d’élaborer des comptes consolidés Si le CE contrôle une ou plusieurs entités et que l’ensemble dépasse 2 des 3 seuils précisés ci-dessus, il est tenu d’établir des comptes consolidés. Le comité d’entreprise tenu d’établir des comptes consolidés doit nommer deux commissaires aux comptes. Le rapport de gestion du comité doit alors porter sur l’ensemble constitué du CE et des entités qu’il contrôle. A noter : les prescriptions relatives à ces comptes consolidés seront définies par un règlement à venir de l’Autorité des Normes Comptables. La commission des marchés Pour les comités d’entreprise dépassant 2 des 3 seuils cités ci-avant, la loi instaure la mise en place obligatoire d’une commission des marchés. C’est le règlement intérieur du comité d’entreprise qui doit fixer les modalités de fonctionnement de la commission, le nombre de ses membres, les modalités de leur désignation et la durée de leur mandat. Les membres sont désignés par le CE parmi ses membres titulaires. Le comité d’entreprise détermine, sur proposition de la commission des marchés, les critères de choix des fournisseurs et des prestataires et la procédure des achats de fournitures, de services et de travaux. La commission des marchés choisit les fournisseurs et les prestataires du comité d’entreprise. Elle rend compte de ces choix, au moins une fois par an, au comité d’entreprise selon des modalités déterminées par le règlement intérieur et sur la base d’un rapport d’activité annuel qui devra être joint en annexe au rapport de gestion. A noter : un seuil sera défini par décret en deçà duquel il ne serait pas obligatoire de faire usage de la procédure de recours à la commission des marchés et de justification du choix du prestataire ou du fournisseur. Ce seuil devrait se situer entre 20 000 e et 30 000 e par marché. En conclusion, tous les CE sont concernés, à des niveaux d’obligations différents. Transparence et sécurité doivent être les maîtres-mots de chaque comité d’entreprise et nous leur conseillons de se faire accompagner dans la mise en œuvre de ces nouvelles mesures. Article rédigé par Michèle Lorillon – In Extenso – Experts-comptables IRRIE AEP N E T AMR P SE TR CO ITÉS D’EN POUR VOUS AIDER À SUIVRE CHAQUE TRIMESTRE L’ ACTUALITÉ JURIDIQUE ET SOCIALE, NOUS AVONS RELEVÉ POUR VOUS LES INFORMATIONS SUIVANTES Du nouveau dans l’apprentissage Le décret du 10 sept. 2014 met en conformité la partie règlementaire du Code du Travail suite à plusieurs dispositions de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale. La nouveauté réside dans la modification des conditions d’âge d’entrée en apprentissage. Ainsi, les jeunes de moins de 16 ans peuvent entrer en apprentissage dès lors qu’ils sont âgés de 15 ans entre la rentrée scolaire et la fin de l’année civile, qu’ils ont suivi une scolarité du 1er cycle de l’enseignement secondaire, et qu’ils sont inscrits dans un lycée professionnel ou centre de formation d’apprentis sous statut scolaire, avec nécessairement des périodes de formation en milieu professionnel. La formation doit conduire à un diplôme ou un titre à finalité professionnel reconnu. Décret n°2014-1031 du 10 sept. 2014 Egalité hommes - femmes dans la vie professionnelle Des mesures sont prises pour réduire les écarts de rémunération et les possibilités de discrimination dans les définitions des postes de travail entre femmes et hommes. Les employeurs sont obligés d’engager une négociation annuelle sur les objectifs d’égalité professionnelle et salariale, présentant les mesures permettant de les atteindre, soit dans le cadre d’un accord, soit dans le cadre d’une négociation particulière. Plusieurs autres mesures sont applicables à compter du 1er octobre 2014 : tout salarié qui conclut un Pacs a droit à 4 jours de congés rémunérés ; l’employeur ne peut pas rompre le contrat de travail d’un salarié, sauf faute grave ou impossibilité de maintenir ce contrat pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant, pendant les 4 semaines qui suivent la naissance de son enfant ; le conjoint d’une femme enceinte, son partenaire de Pacs ainsi que la personne vivant maritalement avec elle, quel que soit son sexe, peut s’absenter de son travail, sans perte de salaire, pour se rendre aux examens prénataux obligatoires (échographies en particulier) dans la limite toutefois de 3 examens. Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 - JO du 5 Rupture conventionnelle Il était déjà possible de conclure une rupture conventionnelle avec un salarié apte au travail avec réserve. Aujourd’hui, la Cour de Cassation va plus loin, puisqu’elle a admis qu’il était possible de conclure une rupture conventionnelle pendant une période de suspension du contrat de travail consécutive à un accident de travail, dès lors qu’elle n’est pas entachée de fraude ou vice de consentement. INDICES 2014 C. de Cassation – Ch. sociale, 30 sept. 2014, n°13-16297 Entretien préalable L’absence du salarié et de l’employeur à l’entretien préalable de licenciement du salarié régulièrement convoqué, n’entraîne pas l’irrégularité du licenciement. C. de Cassation, Ch. sociale, 17 sept. 2014, n°13-16756 Plan de formation La loi du 5 mars 2014 prévoit un rôle accru des représentants du personnel en matière de consultation relative à la formation professionnelle. Le CE doit être consulté sur l’exécution du plan de formation de l’année précédente et de l’année en cours, dans le cadre de 2 consultations annuelles, dont les dates sont fixées par un accord collectif, ou à défaut avant le 1er octobre et avant le 31 décembre. La 1ère consultation doit se réaliser au cours d’une réunion spécifique, sans autre point à l’ordre du jour. Les documents communiqués par l’employeur, dont la liste est définie à l’article D.2323-5 du Code du Travail doivent être transmis au CE au moins 3 semaines avant la réunion. Loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 Actualités fournies par In Extenso, Experts-comptables Bons d’achat limite d’exonération de cotisations sociales 156 e Titres restaurant limite d’exonération de cotisations sociales € 5,33 e Primes de crèche, nourrice, garde d’enfants limite d’exonération de cotisations sociales € Plafond mensuel de la sécurité sociale € 1 830 e 3 129 e SMIC horaire € 9,53 e € 3,51 e Minimum garanti Valeur du point ARRCO 1,2513 e Valeur du point AGIRC 0,4352 e Prix à la consommation avec tabac août 2014 128,29 BON À SAVOIR Votre nouveau guide « Gérer son CE » ! LE SERVICE DE CONSEIL JURIDIQUE DÉDIÉ AUX CE Entièrement mis à jour, avec notamment les nouvelles obligations des CE en matière comptable, votre guide Partenaire CE est disponible dans votre agence du Crédit Mutuel. Pour consulter ce service et vous procurer ainsi les textes d’actualité cités ou poser des questions juridiques, fiscales, sociales, administratives ou financières à notre avocat conseil, rendez-vous dans votre Caisse locale. EXPERTS In Extenso, acteur majeur de l’expertise comptable en France et spécialiste de l’accompagnement des CE. www.inextenso-associations.com experts-comptables Un service exclusif pour les CE clients du Crédit Mutuel ! La lettre du Service Partenaire Comités d’entreprise est éditée par la Confédération Nationale du Crédit Mutuel 88, rue Cardinet - 75017 Paris - Tél. 01 44 01 10 10 • Directeur de la publication : Martine Gendre ([email protected]) • Rédactrice en chef : Nicole Deyhérassary ([email protected]) • Comité de rédaction : Eric Anglade, Jean-Bernard Auder, Chantal Béato, Christelle Caillette, Christel Clargé, Dorothy Dal Pio Luogo, Hervé Frioud Chatrieux, Soazig Gallais, Stéphanie Guimard, Marie-Anne Lafaye, Kathleen Manson, Sylvie Mantel, Ronan Marrec, Delphine Spanhove, Jean-Philippe Tatu, Stéphane Vequeau. • Réalisation : Zest en plus - 01 60 45 94 07 • ISSN : 1637-6110