Pour ses nouvelles rues, Grenoble fait place aux femmes et Charleroi
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Pour ses nouvelles rues, Grenoble fait place aux femmes et Charleroi
300516-03 Pour ses nouvelles rues, Grenoble fait place aux femmes et Charleroi ? Question posée par le Conseiller Luc Parmentier Seulement 3 % des rues de Grenoble portent un nom de femme » explique Martine Jullian, déléguée au Patrimoine historique et à la mémoire. « Les noms choisis correspondent à nos valeurs et ne doivent pas susciter d’opposition violente de la part des habitants » prévient-elle. Ils doivent aussi correspondre à la mémoire historique et/ou aux noms déjà attribués au quartier : par exemple la Résistance et l’innovation scientifique pour la Presqu’Île, dont une nouvelle rue est baptisée « allée Rose Valland », en hommage à cette historienne de l’art et Résistante (1898-1980). Le quartier Châtelet met également les femmes à l’honneur avec sa nouvelle rue Annie Ferrey-Martin (médecin et militante dans la lutte pour l’avortement, 1936-1980) ou son futur square Barbara, dédié à la chanteuse (1930-1997), qui s’est réfugiée à Saint-Marcellin entre juillet 1943 et octobre 1945. Saviez-vous d’ailleurs que la chanteuse Barbara a commencé sa carrière à Charleroi dans la salle de la mansarde située dans le grenier du cinéma Hansa de la rue Léopold à la VilleBasse ! Dans le cadre de la suppression des doublons odonymiques, ne serait-il pas judicieux de tendre vers la parité ? Qu’en pensez-vous ? Réponse de Madame l’Echevine Françoise Daspremont Une commission odonymique a spécialement été créée à Charleroi dans le cadre de la problématique des doublons des noms de rues. La COC analyse les propositions faites par les citoyens et valide les plus adéquates. A défaut de propositions citoyennes, celle-ci suggère, sur base de différents critères, un nom. L’accord de la Commission Royale de Toponymie est enfin l’étape incontournable de ce processus. Le respect de la parité n’est donc pas du ressort de la Citoyenneté. Enfin, pour information, la chanteuse Barbara n’est pas décédée depuis suffisamment longtemps pour que son nom puisse être attribué à une rue (moins de 50 ans). Actuellement, 29 rues ont changé de nom ; 12 concernant des patronymes : 10 masculins, 2 féminins. Sur 273 propisitions, 81 concernent des patronymes – 77 masculins, 4 féminins. Plus de 2/3 des noms ne sont pas des patronymes : on privilégie les noms de lieux-dits, de fêtes locales, le retour aux anciennes appellations. Cette disproportion tient en grande partie au passé de Charleroi : politiques, industriels, réformateurs sociaux, scientifiques étaient presque exclusivement des hommes ; surtout que s'impose la règle de 50 ans (ne pas donner le nom d'une personne décédée il y a moins de 50 ans). L'influence des femmes était sans doute moins prégnante dans le passé. En outre, consciente de cette problématique, j'avais dès sa création, proposé que le Conseil Consultatif égalité femmes-hommes siège à la COC. Je ne peux que déplorer que celui-ci n'y soit que rarement présent. En tout état de cause, je serai attentive à corriger cette disproportion dans le cadre de nouvelles voiries.