Les patronymes wolof Notes sur les patronymes wolof
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Les patronymes wolof Notes sur les patronymes wolof
Les patronymes wolof par Charles Becker et Victor Martin (CNRS) suivi de Notes sur les patronymes wolof par Chérif Mbodj (CLAD), Charles Becker et Victor Martin (CNRS) Textes parus dans Réalités africaines et langue française. Bulletin du Centre de Linguistique Appliquée de Dakar, n° 12, février 1980, pp. 20-29 et 29-39 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Nous donnons ici un répertoire des patronymes rencontrés dans les pays wolof, à savoir le Jolof, le Walo, le Kayor, le Baol, le Saloum, ainsi que dans le Sine, le Rip et les environs de Koungeul. On sait que la situation ethnique qui prévaut dans ces différentes régions présente une réelle diversité, dont nous avons essayé de rendre compte dans la planche et la notice “Les groupes 1 ethniques” de l’Atlas National du Sénégal . Le répertoire suivant a été établi à partir d’un pointage systématique effectué dans les chefs-lieux d’arrondissement, où l’on a enregistré, par village, les patronymes de tous les chefs de carré figurant sur les rôles d’imposition. Les rôles d’imposition utilisés sont presque toujours ceux des recensements administratifs de 1972 ou 1973. Ce recensement a été réalisé en vue de la préparation d’enquêtes socio-démographiques et historiques : il a servi à déterminer des échantillons significatifs pour les études ultérieures qui ont été menées depuis lors dans près d’un millier de villages wolof. Par ailleurs, ce comptage a attiré notre attention sur certains traits caractéristiques de l’organisation socio-familiale wolof : de fait, dans beaucoup de zones, on remarque la prépondérance de la famille paternelle du chef de village — qui est souvent la famille descendant du fondateur de la localité — et une répartition entre plusieurs familles pour les autres chefs de carré dont les noms évoquent souvent des origines “étrangères” (sereer et peul surtout) ou une appartenance à des castes professionnelles (forgeron, cordonnier, laobé, voire griot) ; il a été possible de confirmer très largement, par les enquêtes ultérieures, l’hypothèse qu’on pouvait formuler à l’aide du recensement des patronymes des chefs de carré, à savoir que : * la famille détenant la chefferie du village descend très souvent directement du fondateur. En de nombreux cas, elle représente une aristocratie politique (membres des familles régnantes dans les différents royaumes ou des familles de laman, c’est-à-dire des détenteurs d’anciens droits fonciers) ou religieuse (familles de chefs musulmans). On doit remarquer que les totaux assez forts obtenus pour ces familles comportent non seulement les descendants effectifs des fondateurs, mais aussi des personnes de condition captive qui ont pu prendre anciennement le patronyme de leurs maîtres. * les autres familles sont presque toujours en nombre inférieur à celui de la famille du chef de village ; la somme des chefs de carré appartenant à celles-ci est variable selon les villages et dépasse assez souvent la moitié du total. Il s’agit essentiellement — comme on le supposait initialement — de personnes qui sont considérées comme “captives” ou qui font partie des castes professionnelles précitées. Il convient de nuancer, comme nous le ferons lors de la publication des résultats de nos enquêtes socio-démographiques en pays wolof, le schéma ainsi proposé de la structure des villages wolof. En effet, il existe bien sûr des villages dont les membres sont presque tous de condition libre, voire noble, mais aussi des localités où ne se rencontrent que des “captifs” ou des personnes “castées”. Cependant la structure la plus fréquente, et assurément la plus typique, est celle qui comprend une forte représentation du lignage du fondateur, alors que les autres familles paternelles n’y comptent qu’un nombre limité de chefs de carré et sont souvent “castées”. On ne présent ci-dessous qu’une totalisation générale : ces résultats ont été obtenus par un dépouillement qui comporte les données par arrondissement et par département. Nous envisageons de fournir, dans une publication prochaine, les chiffres par département, qui permettent de remarquer les variations par pays pour l’implantation des différentes familles. Pour un certain nombre de noms, des problèmes se sont posés à l’occasion du comptage. En effet, plusieurs patronymes recensés et englobés dans la présente totalisation ne sont pas portés par des 1 Paris, IGN, 1977, planche 25, p. 67, notice, p. 64-66, où on verra surtout les deux tableaux finaux qui résument la situation par ancien pays. 2 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Wolof, mais par des Peul, des Bambara ou, plus rarement, par des Sereer (patronymes suivis d’un astérisque). Il n’a pas été possible, à partir des seuls rôles d’imposition utilisés qui ne comportent pas d’indication sur l’appartenance ethnique, de déterminer cette appartenance ethnique pour des chefs de carré portant ces noms et habitant toujours dans des villages dont le chef est lui-même wolof. On a exclu du comptage ces patronymes lorsqu’ils ont été recensés dans des villages dont le chef et la 1 majorité de la population n’est point wolof . Ces résultats ne reflètent donc qu’imparfaitement la situation et on doit attendre la publication des données du recensement général de 1976 pour avoir des chiffres assurés quant au chiffre et au pourcentage des diverses familles wolof. Le total des chefs de carré qui figurent sur la liste suivante s’élève à 102 450, si l’on exclut les 10 patronymes pour lesquels il se rencontre probablement une forte proportion de personnes non wolof, soit 17 201 chefs de carré pour les noms Ba, Sow, Diallo, Ka, Diarra, Traoré, Coulibaly, Barry, Keita et Doumbouya. Du total retenu, il convient de retrancher sans doute un bon nombre de chefs de carré pour les patronymes suivis de l’astérisque, ainsi que quelques unités, voire dizaines pour certains autres noms non mentionnés. Avant de commenter davantage ce tableau, on peut faire remarquer plusieurs faits : * la forte prépondérance des deux principaux patronymes wolof — Ndiaye et Diop — qui à eux seuls représentent près de 20 % des chefs de carré recensés. ** les 15 premiers noms — en excluant les patronymes d’origine peul (Ba, Sow, Diallo, et Ka) — constituent près de 60 % du total des chefs de carré. On peut donc constater l’importance particulière de ces patronymes, qui sont toutefois assez inégalement répartis selon les anciens pays. *** Parmi ces 15 familles, on remarque : — la présence des familles qui ont autrefois régné sur le Jolof (Ndiaye), le Kayor et le Baol (Fall et Diop), le Sine et le Saloum (Diouf), la province du Ndoukoumane dans le Saloum (Ndao). On note que la famille Mbodj régnant jadis au Walo et aussi, parfois, au Saloum et au Sine, n’atteint qu’un pourcentage assez modeste. — la présence d’un bon nombre de familles dont les origines sont “étrangères” à l’ethnie wolof, en particulier sose (Cissé, particulièrement nombreux au Saloum, et Touré), maure (Diagne) ou sereer (Diouf et Sarr). — la présence de familles qui représentent dans certaines zones l’ancienne aristocratie foncière ou religieuse (Guèye, Niang, Mbaye, Sarr, Dieng). — la présence de familles dont la condition sociale peut être “castée” dans beaucoup de cas (Seck, Mbaye, Thiam, Diouf). Ainsi peut-on trouver ici un bon nombre d’artisans ou griots, voire des descendants d’anciens captifs. **** Pour les autres patronymes, très nombreux mais beaucoup moins représentés et parfois absents dans certains pays, il importerait d’en faire une présentation détaillée tenant compte des particularités régionales. On peut donc conclure, en reconnaissant l’importance numérique des principales familles wolof, avant même d’évoquer dans un texte prochain les origines de celles-ci et leur distribution régionale, ainsi que la place et les caractéristiques des autres familles paternelles. 1 Pour tous les villages de la zone ici repertoriée, nous disposions, grâce à nos propres enquêtes, du renseignement concernant l'ethnie dominante pour chaque village. Nous avons donc pu écarter les patronymes recensés dans les localités à majorité non wolof. 3 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Mbaké Mbàkke Liste et fréquence des patronymes Ndiaye Diop Fall Gueye Ba * Sow * Cissé Niang Diallo * Seck Mbaye Ka * Thiam Diouf Sarr Dieng Ndao Diagne Touré Dyao Gaye Faye Sall Lo Sène Kane Dia Samb Seye Ngom Dramé Sylla Mbeng Kamara Wade Sy Dieye Kébé Beye Mbodj Top Njaaay 1 JÓÓb Faal Géy Ba Sow Siise Ñafi Jàllo Sekk Mbay Ka Caam Juuf Saar Jefi Ndaw Jaañ Turé Jaw Gay Fay Sàll LÓÓ Seen Kan Ja Sàmb Sèy Ngom Daraame Silla Mbeng Kamara Wàdd Si Jééy Kebe Bééy MbÓÓj Toob 10 9 5 5 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Niasse Diakhaté Leye 486 227 419 419 949 936 216 145 016 005 956 843 697 570 429 390 358 072 025 780 667 659 574 474 320 296 146 099 026 976 963 899 886 788 714 651 645 630 587 539 536 Ñas Jaxate Lëy 533 508 501 500 Mboup Mbuub 467 Sakho Saaxo 454 Tall Taal 452 Loum Luum 446 Wilane Wilaan 444 Ndoye NdÓÓy 441 Badiane Bajaan 431 Diarra * Jara 423 Ndour Nduur 416 Dione Jonn 394 Gning Ñing 381 Traoré * Tarawore 372 Thiao Caw 330 Mbow Mbow 310 Dème Dem 307 Niane Ñaan 286 Hane Aan 267 Ndong Ndofi 248 Boye BÓÓy 242 Gadiaga Gajaga 228 Coulibaly * Kulubali 226 Diène Jénn 224 Biteye Bittéy 223 Tioune Cuun 222 Diba Diba 221 Diané Jaane 215 Khouma Xumma 215 Mané Maane 211 Kandji Kànji 205 Barry * Bari 203 Keita * Keyta 202 Konteye Kontey 183 Thioye Coy 183 Diak Jaag 171 Amar Ammar 167 Syll Sill 164 Babou Baabu 163 Ly Li 158 1 La transcription des patronymes wolof a été revue par MM. O. Dia et Ch. Mbodj (CLAD) et Ch. Becker Yade Yàdd 143 (CNRS) Nguer Ngeer 140 Les auteurs signalent à l'attention des lecteurs que certains patronymes 134les Bousso se prononcent BusÓ différemment selon régions du pays : Diasse Jaase 126 Lëy Léy Marone Maroon 123 Dem Deem Senghor Sefigorwolof). 123 Ammar Amaar ... etc. (cf. pages suivantes Notes sur les patronymes 4 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Tine Tin 120 Aw Konaté * Pouye Pène Nguète Fam Sangaré * Nguène Sine Wathie Diakhoumpa Sissokho * Marigo * Demba * Mbao Kayré Padane Kama Athie Diaby * Fofana * Loukar Wagne Koundoul Thior Bar Ngalane Goumbala Djigal Niak Watara* Wane Nder Diabo * Koné * Ladiane Sané * Sourang Tounkara * Seydi * Baro Fédior Ciss Sankhé Ndimbelane Tiobane Konté Diawara * Taye Bassel Gakou Diokh Djité Pan Dianka Jànqa 120 Sagnane Sañaan 116 Gassama Gasama 116 Dioum Jum 116 Guissé Gisé 114 Siniane Siñaan 113 Doumbouya * Dumbuya 111 Mar Maar 110 Sour Suur 109 Kassé Kase 108 Sok Sog 106 Mangane Màngaan 105 Thioub Cubb 97 Diong Jofi 94 Khoulé Xullé 92 Ndir Ndiir 92 Thial Caal 92 Salane Salaan 88 Bakhoum Baaxum 87 Dabo Daabo 87 Kanté Kànté 87 Thiané Caane 84 Tambédou Tambéédu 83 Sidibé * Siidibé 83 Souaré Suwaare 82 Diom Joom 82 Lam Laam 79 Sokhna Soxna 77 Diamé * Jamme 77 Diouk Juug 76 Ndom Ndoom 75 Aidara Aydara 72 Kobar Kobar 70 Tiongane Congaan 70 Ndongo Ndongo 69 Kounta Kunta 68 Nguirane Ngiraan 66 Mbathie Mbaaj 66 Bob Boob 62 Ndiabaye * Jabaay 62 Karé Kare 61 Sonko * Sonko 61 Soungoufara Sugufara 60 5 Aaw Konaate Puy Pen Ngeet Faam Sàngare Géén Siin Waaj Jaxumpa Sisoxoo Marigo Demba Mbaw Kayre Padaan Kama Aaj Jaabi Fofana Luqar Wañ Kundul Coor Baar Ngalan Gumbala Jigël Ñaag Watara Wan Ndeer Jaabo Kone Lajan Saane Surafi Tunkara Séydi Baro Fejoor Siis Sànqe Ndimlaan Cobaan Konte Jaawara Taay Basel Gàkku Joox Jiite Pan 60 59 57 57 56 55 55 54 54 54 53 53 52 50 48 46 45 44 44 44 44 44 44 43 43 42 41 40 40 40 40 39 39 39 39 39 39 39 39 38 37 37 37 37 36 34 33 33 33 32 32 31 31 31 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Soumaré Diokhané Diok Lekor Mban Diégane Diko * Manka * Ndiéguène Séwane Sao Nokho Siby Sathie Diatara Sog Téw Kandé Yali Ndakh Tabane Pomane Sossé Waniane Doukoura Gadji Yak Thiaré Tandiang Wool Hote Ndim Ndiol Sagne Sari Diata Foune Dangoura Niom Tialaw Tala Youm Wélé Gadio Khaya Pilor Dioung Diakho Dafé Diago Lakh Sawaré Sadji Tione Sumaare Joxaane Joog Lexoor Mban Jegaan Dikko Mànka Njégén Sewaan Saawo Nooxo Siibi Saaj Jatara Sog Tëw Kànde Yaali Ndaax Tabbaan Pomaan Soose Wañaan Dukkure Gajj Yàgg Caare Tànjafi WÓÓl Xott Ndiim Njool Sañ Sare Jaata Fuun Dàngura Ñom Calaw Tàlla Yum Wele Gaajo Xaaya Piloor Jufi Jaaxo Dafe Jaago Laax Sawaare Saaj Coon Bal Diaga Nofar Samakhé * Tioukra Basse Diour Danfa* Kor War Mbéssane Kouta Koyaté * Lom Ndiogou Sabara Simel Bak Bakham Dioussé Koundio * Ngate Nguénène Ngak Tièk Baradji Flèr Kambi * Mbéguéré Sebor Sakao Tiombane Wakho Diombokho Kendé Kital Kéné Koula Lakhonea Lélo Ngamb Tiang * Takho Tiong Tandiné Djigo Djiliw Diédiou Laniane Sembène Samoura Bathily * Dial Ham 29 29 29 29 29 28 27 27 26 26 26 25 25 25 24 24 24 22 22 21 21 20 20 20 19 19 19 18 18 18 17 17 17 17 17 16 16 15 15 15 15 15 14 14 14 14 13 13 13 13 13 13 13 13 6 Baal Jaaga Nofaar Samaxe Cukura Baas Juur Dafifa Koor Waar Mbesaan Kuta Koyaate Loom NjÓÓgu Saabaara Simeel Baag Baxam Juuse Kunjo Ngat Ngeneen Ngaag Cekk Baraaji Feleer Kàmbi Mbegeri Seboor Saakow Combaan Wàq(o?) Jomboxo Kende Kitaal Kene Kulla Làqun Leelo Ngamb Càfi Taxo Cofi Tandine JigÓ Jiliiw Jééju Lañaan Sémbéén Samura Bàccili Jal Xam 12 12 12 12 12 11 11 11 11 11 10 10 10 10 10 10 10 9 9 9 9 9 9 9 9 8 8 8 8 8 8 8 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 6 6 6 6 6 6 5 5 5 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Khoudia Xujja Kambèl Kambél Mésséré Mesere Mal Maal Mengué Menge Ndang Ndafi Sawané Sawane Tiène * Ceen Tabara Tabara Bokoum BÓÓkum Bo BÓ Bobane Bobaan Borane Boraan Diomsokho * 4 Diam Jam Damaré Damaare Déré Deere Kabe Kàbb Kéré Keere Lobé Lobe Sadi Saadi Sango Sango Soukoum Sukkum Tialak Calax Tibo Tibbo Wate Wat Nar Naar Diakh Jaax Dièl Jéél Dekh Deq Khoussa Xusa Maréma Mareema Marane Maraan Médor Medoor Ngane Ngaan Polane Polaan Sérang Serafi Samba Sàmba Sambou * Sàmbu Sénéba Seneba Tiakh Caax Tiandoum * Càndum Tagué Tàgge Wergane Wergaan Diongo Jofio Bongo Bofio Bayang Bayafi Diogoye Jogoy Djigam Jigaam Diakham Jëxëm Diafé Jafe Guiro GirÓ Kantey Kantey 5 5 5 5 5 5 5 5 5 4 4 4 4 Jomsoxo Magat Mango * Niokh Nayel Saré Siagne Soyer Tiamkho Tiakho Tiakou * Tiélé Tiengou Tiathie Abasse Bandéla Beya Bilal Chérif Daba Dado Daro Diabakh Diabel Diadié Diawar Dièm Djimbra Fara Fondé Gagnesiry Gamadji Gankal Gori Kalam Kalebèr Khar Kodolé Kosso Koumané Labo Lagué Lao Léa Lène Loukebar Mas Massali Matéké Mbadane Mbargane Méta Nak Nal Ndat 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 7 Màggat Màngo Ñoox Nayel Sare Siyañ Soyeer Camxo Caaxo Càkku Céélé Céngu Caaj Abbaas Bandeela Beeya Bilaal Sërif Daba Daado Daaro Jabaax Jabel Jaajé Njawar Jéém Jimbeera Fara Fonde Gañsiri Gamaaji Gànkal Gori Kalaam Kalbéér Xaar Kodoole Koso Kumaane Làbbo Lagge Lawo Leeya Léén Luqbaar Maas Masali Mateke Mbadaan Mbargaan Méta Naag Naal Ndat(e) 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Nday Ndoumbé Ndouré Nguétiam Nguissane Niabas Oumar Pam Pègue Roussol Sangaté Sangoté Sassama Sélé Seni Soukèr Talibé Tene Nday Ndumbé Nduure Ngéccam Ngisaan Ñabbaas Umar Paam Peeg Rusool Sàngatte Sangote Saasama Sele Sééni Sukéér Taalibe Teñefi 1 1 1 Thigal Tiambel Tioro Tiouk Tobor Toro Wabé Wedji Yat Yéw Yoli Youssou Baldé * Kanouté * Samané * 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Cigal Cambél Coro Cuug Toboor Tooro Waabe Wéjji Yaat Yeew Yoli Yuusu Balde Kanute Samaane Total 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 11 731 Notes sur les patronymes wolof par Chérif Mbodj (CLAD), Charles Becker et Victor Martin (CNRS) 1 1. Dans l’introduction du Répertoire des “Patronymes wolof” , nous avons évoqué les problèmes qui se sont posés à l’occasion du comptage des patronymes. On peut préciser ces questions, en soulignant que toutes celles-ci ne peuvent pas être résolues et qu’une enquête, cas par cas, serait nécessaire pour un grand nombre de noms, en particulier ceux qui n’apparaissent que rarement. Nous avons regroupé des noms qui sont parfois orthographiés différemment selon les arrondissements où l’on a fait le relevé, lorsqu’il paraissait très probable qu’il s’agissait d’une orthographe française variable pour le même patronyme. Signalons ainsi : — Ngétiam ou Ngétian — Lélo ou Lalo — Koyaté ou Kouyaté — Tioukra ou Tioukré ou Tiouklé ou Tioukoulé — Nofar ou Nofor — Doukoura ou Doukouré — Fam ou Fama — Diabaye ou Diobaye — Siniane ou Séniane Pour d’autres noms, il est possible que la liste distingue les mêmes patronymes dont la prononciation régionale ou l’orthographe administrative pourrait connaître des variantes. Ainsi : Dièm Yoli Thigal Tiouk Sangaté Pègue (ou Pègne) Ndouré 1 (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) peut correspondre à “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ cf. ci-dessus, Introduction. 8 Dièl Yali Djigal Diouk Sangoté Pène Ndour (3) (22) (40) (76) (1) (57) (416) C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Diawar Dado Beya Saré Dièl Samba Sérang Polane Marane Dekh Wate Borane Ngate Sadji Diakho Gadio Sog (1) (1) (1) (2) (3) (3) (3) (3) (3) (3) (4) (4) (9) (13 (13) (14) (24) “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ “ Diawara (33) Daro (1) Beye (587) Sari (17) Dial (5) Samb (1 099) Sourang (39) Pomane (20) Marone (123) Nder (39) ou à Déré (4) Wade (714) Bobane (4) Ngak (9) Sathie (25) Diago (13) Gadji (19) Sok (106) Signalons enfin les problèmes concernant les six noms suivants dont la distinction n’a pas toujours été aisée : Konteye (183), Konté (23), Kanté (87), Kanteye (2), Kandé (22) et Kendé (7). Il est possible toutefois que nous ayons commis quelques erreurs, en incluant ou en omettant certains patronymes dans la liste et la totalisation correspondante, surtout pour les noms très peu fréquents. De même certains noms suivis de l’astérisque peuvent parfois être portés par des personnes qui se considèrent comme wolof, alors que d’autres, comptés comme wolof, le sont par des chefs de carré appartenant à une ethnie différente. 2. Il convient également de signaler à l’attention des lecteurs non spécialistes les quelques 1 principes qui fondent le système de transcription adopté, ainsi que la valeur phonétique de certains sons. A. Principes de transcription 2 1. En finale absolue, les occlusives sonores /b/ , /j/ et /g/ sont réalisées implosées ou assourdies. 3 Aussi a-t-on l’impression de percevoir respectivement [p], [c] et [k] En position intervocalique, c’est-à-dire lorsqu’elles n’occupent plus la position finale (devant un suffixe commençant par une voyelle), elles retrouvent leur articulation normale. ex : njÓÓbéén, mbuuba ... D’où l’option que nous avons prise de transcrire /JÓÓb/, /MbÓÓj/, /Aaj/, etc..., et non : [jo:p], [mbo:c], [a:c] ... 4 2. La gémination consonantique permet de noter les consonnes fortes . ex : 1 2 3 4 Sàll Yàgg [sal:] [jag:] cf. rapport de la commission consultative et/ou publications CLAD. notation phonologique. notation phonétique. Il s'agt des consonnes dites géminées. 9 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof 3. Les voyelles longues sont marquées par le redoublement de la voyelle concernée. Cuun Saar [cu:n] [sa:r] B. Valeur phonétique 1. Les lettres suivantes empruntées à l’alphabet latin ont dans l’alphabet officiel du Sénégal la valeur phonétique suivante : a) Consonnes c : occlusive palatale sourde. Approximativement ce qu’on entend en français dans “tiens” ou en anglais dans “church” Coon Cuun (Thione ou Tione) (Thioune) j : occlusive palatale sonore. Approximativement ce qu’on entend en anglais dans “judge” JÓÓb Gajaga (Diop) (Gadiaga) ñ : occlusive nasale palatale. Existe en français dans “agneau” Jaañ Ñas (Diagne) (Niasse) x : fricative vélaire sourde. En allemand, on la trouve dans “nach”. Elle existe également en arabe dans “Khaf” Xaaya Laax (Khaya) (Lakh) q : occlusive uvulaire sourde. Elle est réalisée très gutturale. Ce son existe en arabe dans “qrib” Sànqé Laqun (Sankhé) (Lakhoune) w : consonne labiale ou vélaire. Elle doit pas être prononcé v comme dans “wagon” Wàdd Saakow (Wade) (Sakao) fi : occlusive nasale vélaire. Prononciation de l’anglais “to sing” Ñafi Jafi (Niang) (Dieng) b) Voyelles a : voyelle centrale, habituellement plus fermée qu’un a en français. Dans les syllabes inaccentuées, elle est parfois aussi fermée que le e muet entendu dans le français “dehors” Bari (Barry) 10 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof Diba (Diba) à : voyelle centrale, plus ouverte que le a précédent et plus ouverte qu’un a français, avec une tendance à l’allongement. D’où la difficulté de la distinguer d’un a long : aa Kànji Sàmb (Kandji) (Samb) e : voyelle d’avant mi-ouverte. C’est le son è ou ê du français dans “père” ou dans “tête” Kase Demba é: 1 (Kassé) (Demba) voyelle d’avant mi-fermée, un peu plus fermée que dans “dé” Géy Bittéy (Guèye) (Bitèye) ë : voyelle centrale mi-fermée. C’est le son e du français, comme dans “demain” Jiguël Tëw (Djigal) (Tew) o : voyelle d’arrière mi-ouverte. C’est le o ouvert de “pomme” Sog Jofi o: 2 (Sok) (Diong) voyelle d’arrière mi-fermée. C’est le o fermé de “beau”, de “chose” Gori BusÓ (Gori) (Bousso) u : voyelle d’arrière fermée, comme dans “trou” Ture Xumma (Touré) (Khouma) 2. Les consonnes transcrites par une double lettre 3 4 mp : prénasalisée bilabiale sourde : Jaxumpa (Diakhoumpa) mb : prénasalisée bilabiale sonore : MbÓw Sàmb (Mbow) (Samb) 1 La fermeture des voyelles é et Ó peut être le résultat d'une assimilation vocalique. Dans ce cas, il est inutile de la noter. ex : Gisé peut-être transcrit Gise. 2 cf. note précédente. 3 Il s'agit des prénasalisées ou prénasales. Ces sons doivent être réalisés sans e à l'initiale du mot : Mbay et non * embay. 4 Les prénasalisées sourdes n'apparaissent pas à l'initiale (plan synchronique). 11 C. Becker, V. Martin et C. Mbodj, Les patronymes wolof suivi de Notes sur les patronymes wolof nt : prénasalisée dentale sourde : Kànte Kunta (Kante) (Kounta) nd : prénasalisée dentale sonore : Ndaw Kundul (Ndao) (Koundoul) nc : prénasalisée palatale sourde. Le segment nasal se prononce ñ. Gànciri (Ganthiri) nj : prénasalisée palatale sonore. Le segment nasal se prononce ñ. Njaay Kànji (Ndiaye) (Kandji) nk : prénasalisée vélaire sourde. Le segment nasal se prononce fi. Sonko Tunkara (Sonko) (Tounkara) ng : prénasalisée vélaire sonore. Le segment nasal se prononce fi. Ngom Ñing (Ngom) (Gning) nq : prénasalisée uvulaire sourde. Le segment nasal se prononce fi. Janqa Sànqe (Diankha) (Sankhé) Les autres voyelles et consonnes, qui n’ont pas été mentionnées ici, ne posent aucune difficulté de prononciation : elles ont la même valeur phonétique que dans l’alphabet latin utilisé pour le français. Cependant, deux remarques s’imposent : s : est toujours prononcé sourd, comme dans “seul”, et jamais sonore, comme dans “base”. g : est toujours occlusif comme dans “garçon”, quelle qui soit la voyelle qui suit, et non constrictif comme dans “magique”. Nous devons souligner enfin qu’une étude approfondie mériterait d’être faite à propos des patronymes qui se rencontrent assez rarement dans les pays wolof, pour déterminer leur origine exacte et les conditions dans lesquelles ils sont apparus chez les Wolof. L’histoire et la linguistique pourraient apporter des éléments importants pour une connaissance de l’origine des familles qui ont été intégrées au monde wolof à une date plus ou moins ancienne. 12