Ecouter pour reconnaître
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Ecouter pour reconnaître
IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur des écoles CLEMENT Sandrine 2004 Directrice de mémoire : Mme Colette MADELIN Sommaire 128 03STA00 1 Sommaire p.1 Introduction p.3 Ecouter pour reconnaître p.4 I. Références aux Instructions Officielles p.4 Au cycle des apprentissages premiers Au cycle des apprentissages fondamentaux Au cycle des approfondissements II. Que faire reconnaître ? p.6 des chants des extraits musicaux des instruments de musique des sons Jeu des polissons Reconnaissance de sons divers Jeu des couples sonores Ecouter pour créer et faire partager des émotions p.17 I. Références aux Instructions Officielles p.17 Ecouter pour créer Au cycle des apprentissages premiers Au cycle des apprentissages fondamentaux Au cycle des approfondissements Ecouter et faire partager ses émotions Au cycle des apprentissages premiers Au cycle des apprentissages fondamentaux Au cycle des approfondissements 2 II. Que faire créer ? p.18 Des sons (le sac à sons) Une chorégraphie de danse Un paysage sonore (bande dessinée vocale) III. Faire partager ses émotions p.24 S’exprimer suite à une écoute Enrichir son vocabulaire grâce à Musicabrac Ecouter pour découvrir p.25 I. Références aux Instructions Officielles p.25 Au cycle des apprentissages premiers Au cycle des apprentissages fondamentaux Au cycle des approfondissements II .Que faire découvrir ? p.26 De nouveaux univers musicaux Par des contes et musiques du monde Conclusion p.28 Bibliographie p.29 Discographie p.30 Annexes p.31 3 Introduction De plus en plus, dès son plus jeune âge, le jeune enfant est soumis à une quantité de bruits : à la maison, dans la rue, dans les magasins, etc. Ce fond sonore permanent agit directement sur ses comportements. On note une diminution de sa sensibilité et de son aptitude auditive, un manque de concentration ainsi que des grandes difficultés à fixer son attention. En effet, lors de mon stage tutelle, j’ai assisté à une séance d’Education musicale au cours de laquelle l’enseignant a mené une activité d’écoute. Les élèves devaient analyser le matériau sonore d’un morceau. Il s’est avéré qu’ils ont éprouvé des difficultés à admettre qu’aucun instrument de musique n’était utilisé dans le morceau. Il s’agissait d’un morceau africain produit uniquement avec la voix. Cette séance m’a fait me rendre compte de la nécessité de pratiquer des activités d’écoute. Dans ce cas précis, elles permettent une écoute analytique ainsi que la découverte d’univers musicaux peu familiers. Que permettent-elles d’autre ? Pourquoi pratiquer l’écoute de musiques à l’école primaire ? Avant d’apporter une réponse à cette question, il est important de définir ce qu’est l’écoute. Le dictionnaire Le Petit Larousse donne la définition suivante : « écouter, c’est prêter attention, s’appliquer à entendre ». Ecouter implique donc de faire des choix. Notre oreille sélectionne ce dont elle a besoin et délaisse les autres éléments. Dans le langage courant, les verbes écouter et entendre sont souvent employés l’un pour l’autre. Cependant, il est nécessaire de les différencier car entendre traduit un état passif alors qu’écouter représente un acte volontaire. Compte tenu des difficultés énoncées précédemment, il est donc important de mettre en place des activités d’écoute. Ces moments devront contribuer au développement des capacités auditives de l’enfant. Plus précisément, ils permettront à l’enfant de pratiquer une écoute plus analytique. Ils constitueront également pour lui des moments de création et d’expression et lui permettront d’enrichir sa culture musicale. 4 Ecouter pour reconnaître I. Références aux Instructions Officielles Les programmes pour l’école primaire en Education musicale valorisent l’écoute active. Au cycle des apprentissages premiers : Les activités d’écoute visent à « développer la discrimination et la mémoire auditive des enfants.» «Elles portent entre autres sur l’écoute du monde sonore. » 1 C’est ce que Gilbert UHRES propose dans Ecoute et relation : propositions.2 Il distingue différents axes d’écoute : l’écoute utilitaire, l’écoute musicale et l’écoute des milieux environnants. Ce dernier axe est vaste puisqu’il recouvre: la ville (avec entre autres les usines, les marchés, les grands magasins, les cinémas, les hôpitaux, les restaurants, les gares et aéroports, les rues...), la campagne (où l’écoute se déroule dans divers lieux comme la forêt, la ferme, la mare… ), l’école ( où l’on écoute les voix, les pas, les jeux…), le milieu familial ( avec l’écoute des personnes, d’ animaux familiers, d’objets usuels…),ou encore la mer et la montagne. Les activités portent également sur la mémorisation : « L’enfant mémorise des formes sonores, des segments particuliers, isole des sons, les compare, les reproduit, les identifie. » « Il commence à percevoir les contrastes forts, puis progressivement distingue des écarts moins marqués. » L’enfant en fin de maternelle doit être capable de « repérer des formules rythmiques corporellement ou avec des instruments. » 1 1 2 Au cycle des apprentissages fondamentaux : Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle?, CNDP, 2002. UHRES G., Ecoute et relation : propositions, CNDP de Nevers, 1985. 5 L’enseignant se donne pour objectif de conduire tous les élèves « à la mise en œuvre de plus en plus consciente des conditions d’une écoute active et adaptée à différents contextes. » A la fin du cycle des apprentissages fondamentaux, l’enfant doit être capable : «- d’isoler au travers d’écoutes répétées quelques éléments musicaux (repérer en particulier des phrases identiques, leur place respective) ; - de mémoriser certains éléments musicaux ; - d’écouter les autres enfants ; - et de pratiquer l’écoute intérieure de courts extraits ». 3 On emploie l’expression écoute intérieure pour traduire le fait de « chanter dans sa tête ». Dans La musique est un jeu d’enfant, François DELALANDE4, compare l’écoute intérieure avec la lecture. Il dit que comme la lecture, l’écoute intérieure n’est pas innée. Il explique que les enfants apprennent à lire à haute voix et que ce n’est que lorsqu’ils sont experts qu’ils réussissent à lire mentalement. Par cette comparaison, il en déduit que l’écoute intérieure se développe également. C’est en chantant d’abord à haute voix que l’on va pouvoir ensuite chanter dans sa tête. Au cycle des approfondissements : Les enfants doivent être capables : -« de soutenir une écoute prolongée ; - d’utiliser des consignes d’écoute ; - de repérer des éléments musicaux caractéristiques, de les désigner et de caractériser leur organisation (succession, simultanéité, ruptures…) en faisant appel à un lexique approprié ; - de reconnaître une œuvre du répertoire travaillé, de la situer dans son contexte de création et de porter à son égard un jugement esthétique. »3 Remarque générale : Que la reconnaissance porte sur des morceaux, des instruments de musique ou sur des sons, il faudra toujours veiller à ce que les éléments soient facilement identifiables au début. Petit à petit, on introduira des degrés de difficultés. 3 4 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP, 2002. DELALANDE F., La musique est un jeu d’enfant, Buchet-Chastel, Paris, 1994. 6 Autre remarque : La source en elle-même devra être de bonne qualité pour que l’écoute puisse se réaliser dans les meilleures conditions. Toutes les fois où cela sera possible, il sera préférable que l’écoute se fasse en direct car le son sera meilleur que celui d’un enregistrement. De plus, l’écoute aura davantage de sens pour les enfants car ils pourront à la fois voir et écouter. L’intensité de la source devra être assez forte pour que tout l’auditoire puisse profiter de l’écoute. II. Que faire reconnaître? Des chants Niveau : Petite section – Moyenne section Compétences : Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines et de chansons. Objectifs : Reconnaître une chanson jouée avec un instrument, une chanson fredonnée et une chanson chuchotée. Matériel : Une flûte à bec Chanson choisie : Trois petits lapins (sur le même air qu’ « Au clair de la lune ») Organisation : En classe entière au coin regroupement Observations : J’ai commencé à jouer, chanter et fredonner la chanson sans avoir au préalable dit aux enfants qu’ils la connaissaient. Ils ont remarqué qu’il s’agissait d’une chanson connue. Cependant, ils ont eu quelques difficultés à l’identifier. Le fait d’utiliser un instrument de musique a rendu l’activité plus attrayante pour les enfants. Des extraits musicaux 7 Lors de mon « stage tutelle » effectué dans une classe de CE2, j’ai pratiqué une reconnaissance de morceaux musicaux. Cette activité s’est déroulée de manière indirecte puisqu’elle faisait partie d’une séance d’Education physique et sportive. Education physique et sportive : expression corporelle Niveau : CE2 Compétences : Repérer des éléments musicaux caractéristiques, les désigner et caractériser leur organisation (succession, simultanéité, ruptures…) en faisant appel à un lexique approprié. Objectifs : Ecouter et se déplacer en fonction de la musique ; observer les autres élèves et formuler des observations. Matériel : Musique surprise de « Danse, Ecoute et Chante» volume 11 Organisation : En classe entière Consigne : « Vous allez danser sur la musique » Observations : Les élèves ont évolué librement sur l’extrait. Un premier regroupement a permis aux enfants d’exprimer leurs sentiments, leurs impressions. Je leur ai ensuite demandé le nombre de morceaux contenus dans cet extrait musical. Diverses propositions ont été données. Certains élèves ont très justement identifié le nombre de morceaux, d’autres ont éprouvé davantage de difficultés. Il s’agissait en fait de trois morceaux enchaînés plusieurs fois. Comme je me suis rendue compte que cette identification n’avait pas été claire pour tous, une seconde écoute a été faite pour que tous perçoivent distinctement les morceaux avant de continuer l’activité. L’extrait choisi était composé de trois morceaux assez différents de manière à pouvoir être aisément reconnus. J’ai pu observer si les élèves reconnaissaient les morceaux par l’introduction de contraintes. Les enfants devaient : - sur le premier morceau : choisir un tapis et se déplacer uniquement sur ce tapis ; - sur le second morceau : rester sur ce même tapis et se déplacer au sol ; - sur le troisième morceau : se déplacer dans toute la salle. La présence des observateurs m’a aidé dans cette tâche. Ils ont pu constater si les contraintes avaient été ou non respectées. 8 Cette activité m’a montré que les activités d’écoute ne se limitent à l’éducation musicale. En effet, la reconnaissance ne s’effectue pas que pour elle-même, elle est directement en liaison avec d’autres activités, une activité de création ici. Les activités sont alors plus ludiques pour les enfants. Le choix de la musique est important. En effet, pour la séance qui précède, mon choix s’était porté sur une « musique surprise » du Répertoire musical de Bourgogne car j’avais trouvé que ce type d’extrait se prêtait assez bien à une activité d’expression corporelle. Jacquotte Ribière-Raverlat 5distingue deux éléments à prendre en compte avant de choisir une musique : nos objectifs et l’âge des enfants. On choisira une musique car on souhaite « détendre ou stimuler les enfants après un moment d’effort ou de concentration ». On ne choisira pas la même musique si notre objectif est de faire réaliser une création aux élèves. De même, la musique ne sera pas la même si l’activité s’adresse à des enfants de maternelle ou à des élèves de CM2. Des instruments de musique Essayons d’expliquer comment les sons sont produits dans les instruments de musique. Ils sont émis et modifiés par trois composants : - le principal corps vibrant (la corde d’un violon, par exemple) mis en action par frottement, insufflation, percussion ou pincement ; - l’amplificateur ou résonateur qui lui est connecté (caisse de résonance, tube ou boîte) ; - des mécanismes associés altérant le son, comme les clés, les pistons, les frettes et les sourdines. Lorsque la reconnaissance porte sur des instruments de musique, c’est leur timbre qui permet de les reconnaître. Qu’est-ce que le timbre ? Le timbre est la couleur sonore spécifique de la voix ou de l’instrument qui l’émet c'est-à-dire les vibrations particulières à un son qui permettent à l’oreille humaine de le reconnaître et d’en identifier la source. 5 RIBIERE-RAVERLAT J., Développer les capacités d’écoute à l’école, PUF, l’Educateur, Paris, 1997. 9 Dans son ouvrage Enseigner la musique à l’école, Isabelle Lamorthe6 nous met en garde concernant la reconnaissance d’instruments. Elle est en désaccord avec les pratiques courantes des enseignants. Ces pratiques se déroulent de la manière suivante : les enseignants font entendre à la classe un extrait musical mettant en évidence un instrument particulier dont ils ont au préalablement présenté la photographie, son mode de fonctionnement, éventuellement son histoire. Un autre instrument sera présenté la séance suivante et ainsi de suite. Elle ajoute également qu’ « à la reconnaissance d’instruments succède trop souvent le contrôle de connaissances. » Les élèves doivent reconnaître tel ou tel instrument parmi ceux qu’ils ont étudié, c’est alors là que tout se mélange dans leur tête. Afin d’éviter ces blocages, elle préconise de pratiquer la reconnaissance d’instruments par le biais d’œuvres telles que Pierre et le loup de Serge Prokofiev, ou Piccolo Saxo et Compagnie d’André Popp. De cette façon, les sonorités des différents instruments restent liées à des significations symboliques et pourront être repérées par la suite sans qu’aucun blocage lié à la situation d’évaluation ne se manifeste. Il est important que la musique garde son caractère ludique. L’enseignant doit pour cela motiver les enfants, leur donner envie de faire l’activité. Il faudra alors leur faire vivre pleinement l’activité. La séance qui suit n’est en aucun cas une évaluation portant sur la reconnaissance d’instruments de musique, mais juste une constatation : les enfants sont habitués à écouter des musiques produites à partir d’instruments de musique. Séance observée en stage tutelle Niveau : CE2 Discipline : Education musicale Compétences : Repérer des éléments musicaux caractéristiques, les désigner et caractériser leur organisation (succession, simultanéité, ruptures…) en faisant appel à un lexique approprié. Objectifs : Identifier les instruments de musique utilisés dans un morceau Matériel : Un morceau produit vocalement. Consigne : « Ecoutez avec attention le morceau ». 6 LAMORTHE I. , Enseigner la musique à l’école, Hachette, Paris, 1995. 10 Observations : Il s’avère que les enfants ont éprouvé des difficultés pour dire que ce morceau était uniquement constitué de voix. Au début, ils ont même entendu un tambour, des maracas ainsi qu’une guitare électrique. En écoutant plus attentivement, ils sont parvenus à conclure qu’aucun instrument n’était présent dans ce morceau. Il faut reconnaître que ce morceau était de type africain et présentait des sonorités que les enfants n’avaient pas l’habitude d’entendre. Je me suis alors rendue compte à quel point il était important de familiariser les enfants à diverses cultures musicales. J’ai remarqué que l’activité n’avait pas duré très longtemps. La raison est simple : les jeux d’écoute demandent une grande concentration de la part des enfants et donc un effort important. Une activité plus courte peut être renouvelée plus souvent. Ici l’écoute s’est déroulée en classe entière et n’a nécessité ni le déplacement, ni le regroupement des élèves. L’enseignant a seulement demandé aux élèves de ranger tout ce qu’il y avait sur leur table afin d’éviter tout bruit qui viendrait perturber l’écoute. Je viens de dire à l’instant l’importance de ne rien avoir devant soi (sur la table) lors d’une écoute pour être le plus attentif possible. Ceci est également vrai lors de l’apprentissage d’un chant. Niveau : CE2 Discipline : Education musicale Compétences : Pouvoir interpréter de mémoire plus de dix chansons parmi celles qui ont été apprises. Objectifs : Apprendre un nouveau chant : « Le lion est mort ce soir » Matériel : Une guitare pour l’accompagnement, la partition et les paroles de la chanson Consigne : « Nous allons apprendre un nouveau chant, écoutez d’abord ». Organisation : en classe entière 11 Observations : Toujours lors de mon stage tutelle, l’école avait mis en place un projet de chorale autour du thème de la forêt. J’avais justement envie de leur apprendre le chant « Le lion est mort ce soir » chanté par Henri Salvador puis repris par le groupe Pow Wow. Les élèves n’avaient pas la partition, car je pense qu’avec elle ils auraient étés tentés de la regarder et auraient étés moins attentifs pendant la première écoute. Des sons Donnons tout de suite une définition au mot son. Un son est une sensation auditive due à une vibration acoustique transmise au tympan et au reste du corps. Les sons simples s’opposent aux sons complexes. Les sons simples sont les notes de musique par exemple, ils ont une seule fréquence (hauteur). Les sons complexes, eux, se composent d’ondes acoustiques de fréquences différentes. Plus le son est complexe, plus l’oreille humaine a du mal à l’analyser et à lui attribuer une qualité musicale, elle va alors le considérer comme un « bruit ». On distingue le son musical du son non musical. Ainsi, dans la théorie moderne de la musique occidentale, un son est musical s’il est « déterminé », c'est-à-dire produit par les vibrations régulières de corps élastiques comme des cordes. Le son non musical, ou bruit, est considéré comme « indéterminé », ce qui revient notamment à dire que l’on ne peut lui attribuer une note (hauteur) précise. La notion de son musical dépend aussi davantage de critères culturels qu’acoustiques. Voici deux activités portant sur les sons : « Les polissons » Niveau : Grande section Compétences : Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions. Objectifs : identifier un intrus parmi des sons qui se ressemblent. Consigne : « Nous allons entendre des sons qui se ressemblent. Mais il y a un polisson, un son qui n’est pas comme les autres. Il faut le retrouver et l’attraper avec la main lorsqu’on l’entend. » Matériel : Toute ouie, 20 jeux d’écoute, lecteur Cd Organisation : par groupes de 8 enfants 12 Observations : Les enfants ont eu comme premier réflexe d’attraper tous les sons qu’ils entendaient. Puis ils compris qu’il ne s’agissait pas de sons intrus. L’identification des polissons a été réussie. Ce fut un moment de plaisir pour eux qui les a beaucoup fait rire. J’ai renouvelé ce jeu ultérieurement avec d’autres polissons. Ces derniers étaient un peu plus difficiles à repérer mais les enfants ont bien réussi. Niveau : Petite section – Moyenne section Compétences : Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions. Objectifs : Reconnaître des sons variés Consigne : « Nous allons entendre des sons. Le but du jeu est de reconnaître les sons. » Matériel : Différents sons sélectionnés dans le document A l’écoute du monde sonore7, et enregistrés sur une cassette audio : un cheval qui hennit, un téléphone qui sonne, une voiture qui démarre, un bruit de sifflet ainsi qu’un chien qui aboie ; des images symbolisant les différents sons des grilles de loto sur lesquelles apparaissent ces mêmes images. Organisation : Par groupes de 5 enfants. Observations : Parlons tout d’abord du lieu où s’est déroulée l’écoute. Il n’est pas indifférent. En effet, pour que les activités d’écoute puissent se dérouler convenablement, une atmosphère silencieuse est nécessaire. On imagine difficilement pouvoir écouter une musique si des bruits extérieurs viennent perturber l’audition. L’enseignant devra donc être très attentif au lieu qu’il choisit pour mettre en place son activité. Lors de cette activité, un problème s’est posé à moi. L’activité aurait nécessité que le groupe d’enfants et moi nous allions dans une autre pièce. 7 COMBES G., BOURDOT M.F, A l’écoute du monde sonore, Nathan. 13 En nous isolant, les enfants auraient pu bénéficier pleinement des sons et les autres enfants n’auraient pas été attirés par ce qu’ils entendaient. Cependant, je souhaitais en même temps participer à l’activité et veiller sur le reste des enfants. C’est pour cette raison que je me suis installée avec les enfants dans le coin regroupement. Cela nous amène à parler de l’organisation adoptée ici. Ecouter en comité restreint permet à chacun de profiter davantage du son. De plus, le petit groupe est aussi plus convivial, plus intime et permet un échange plus facile. Attachons-nous maintenant à analyser la démarche choisie. Comme il s’agissait de la première activité d’écoute, j’ai procédé progressivement. En effet, j’ai décomposé la tâche en partant de la simple reconnaissance de sons pour arriver à la pratique d’un loto sonore. Cinq sons ne seront peut –être plus suffisants lorsque les élèves seront habitués à ce jeu. Il faudra alors multiplier le nombre de sons. Ainsi, petit à petit, l’enseignant pourra se fabriquer des jeux de lotos sonores. Il pourra par exemple regrouper les sons par thèmes. On imagine facilement des thèmes comme la cuisine, la salle de bain, etc. Si l’on fabrique soi même le jeu, il faudra veiller à ce que les dessins soient facilement identifiables. Remarquons qu’il existe certainement dans le commerce des lotos sonores, mais c’est mieux de les fabriquer avec les enfants. Concernant l’évaluation, lors de ce même stage, je n’ai pas pu réellement évaluer les enfants. En effet, lors de la première séance, les enfants étaient par cinq et répondaient ensemble au moment de l’écoute. C’était donc les élèves les plus rapides qui s’exprimaient. Il s’est produit la même situation lors de l’activité avec les étiquettes. Par contre, j’ai pu davantage mener une évaluation lors du jeu de loto sonore puisqu’ils avaient une grille chacun. Cependant, la reconnaissance a été légèrement faussée car ils disposaient de la même grille sur laquelle les mêmes images apparaissaient aux mêmes endroits. Certains ont eu tendance à regarder sur les autres. J’aurais pu procéder de différentes manières. Les grilles auraient pu être constituées des mêmes images mais placées différemment. 14 Une autre possibilité aurait été d’évaluer chaque enfant individuellement mais cette proposition n’aurait pas été vraiment réalisable car elle aurait demandé beaucoup de temps. Toujours concernant le jeu de loto sonore, l’évaluation aurait pu être la suivante. Il aurait fallu disposer d’une assez grande quantité de sons divers. Chaque enfant aurait une grille différente sur laquelle seraient représentés différents sons. Il s’agirait alors ici du véritable jeu de loto. Lors de cette séance, j’ai présenté aux enfants un enregistrement de sons déjà tout fait. On pourrait imaginer de réaliser cet enregistrement avec les enfants pour ensuite construire un loto sonore propre à la classe. Ainsi, l’activité de reconnaissance aurait plus de sens pour les enfants. Voici une activité illustrant cette dernière idée. Ce jeu pourrait s’intituler : « Ecoutons les bruits et les sons de notre classe». Il s’agirait d’une écoute du monde sonore. Voici son déroulement. Un enseignant enregistre les bruits et les sons produits dans sa classe pendant une séance d’ateliers. Mais avant la séance d’enregistrement, il aura été nécessaire de faire découvrir aux enfants ce qu’est un magnétophone et d’expliquer ce à quoi il sert. Pour cela, l’enseignant pourra par exemple, enregistrer un moment de comptines qui a lieu au cours de la journée. Ainsi, lors de la phase d’enregistrement les enfants ne seront pas surpris. Lors de l’enregistrement, différents sons vont alors être enregistrés : les bruits produits par les morceaux de puzzles que les enfants manipulent, celui des feutres ou des crayons de couleur sur les feuilles de papier à l’atelier de graphisme ou encore la voix d’un enfant comptant une collection d’objets à l’atelier de mathématiques. Plus tard, une écoute de cet enregistrement est faite avec les enfants. Après celle-ci, les enfants essaieront de déterminer où se passe la scène et ce qu’on y entend. Les enfants remarqueront facilement qu’il s’agit de voix d’enfants. Par contre, les autres sons seront plus difficilement identifiables. L’intérêt de cette activité est de « montrer » aux enfants, grâce à des activités d’écoute, que toute activité produit des sons plus ou moins perceptibles. Par la suite, cette activité pourra être mise en place dans d’autres lieux de l’école. Ainsi, dans les toilettes, on entendra sur l’enregistrement le bruit de l’eau qui coule, des voix d’enfants, la voix de l’enseignante ainsi que celle de l’A.T.S.E.M.( Agent territorial spécialisé de l’école maternelle). 15 En salle de motricité, on pourra reconnaître de la musique, la voix de l’enseignant, celles d’enfants qui jouent, chantent ou crient. Dans la cour de récréation, les sons enregistrés seront ceux d’enfants qui courent, qui jouent, qui chantent, ou qui pleurent. Dans le dortoir, pendant la sieste, on entendra sur l’enregistrement la musique d’endormissement, la respiration des enfants endormis, les pleurs de certains ainsi que les voix des ATSEM essayant de les calmer. A la BCD, s’il y en a une, on entendra des bruits de pages de livres que l’on tourne, la voix d’un adulte racontant une histoire et des voix d’enfants manifestant leurs émotions face à l’histoire. L’enregistrement au cours de cette première activité concernait les activités des élèves de la classe. Il est également intéressant d’être attentif aux sons et aux bruits des classes voisines. En restant dans leur classe, les enfants peuvent imaginer ce qui se passe dans la classe voisine à partir des sons qu’ils entendent. Ils doivent distinguer les moments de bruit et les moments de silence, la voix de l’enseignant et celles des enfants. S’il n’y a pas de bruit perceptible, les enfants pourront alors en déduire que les enfants font des activités calmes. Voici une dernière activité de reconnaissance de sons : « Jeu des couples sonores » Niveau : Grande section Compétences : Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Objectifs : Ecouter les sons des différents pots pour retrouver les deux pots qui produisent le même son. Matériel : Des pots de yaourts, des trombones, des billes, des pâtes et du gros sel de cuisine pour constituer des maracas Consigne : « Il faut retrouver les pots qui produisent le même son ». Organisation : par groupes de 8 enfants 16 Observations : Les maracas ont été confectionnées par les enfants : ils ont rempli les pots avec les différents contenus proposés et les ont refermés. Ensuite, après un mélange des pots, le véritable jeu a pu débuter. Les enfants choisissent une maraca et l’agitent chacun leur tour. Ils doivent alors trouver l’enfant qui détient la maraca qui produit un son identique La mise par paires s’est bien passée car les objets produisaient des sons bien différents. La validation s’est effectuée par l’ouverture de chaque pot. Le rôle de l’enseignant est multiple lors d’activité d’écoute. C’est lui qui mène l’activité. Il la prépare, il énonce les règles à respecter, observe les comportements des enfants pour en faire un bilan et s’implique dans le jeu lorsque le groupe n’est pas trop important. Il doit attendre que tous les élèves soient prêts pour débuter son activité. Remarquons qu’attendre trop longtemps ne rend pas les enfants plus attentifs, au contraire le fait de patienter peut les énerver davantage. L’enseignant doit choisir le moment le mieux adapté pour proposer aux enfants une activité d’écoute. Au cours de la journée, l’attention et la concentration des enfants varient en fonction de leurs rythmes biologiques et de leur intérêt pour les disciplines enseignées. Selon les travaux du professeur Hubert MONTAGNER8, il existe au cours de la journée deux moments qualifiés de difficiles en ce qui concerne la gestion de la classe : le matin, au moment de l’entrée en classe et le creux de l’après-midi. Ces deux périodes sont d’autant plus marquées et longues que les enfants sont jeunes. Il faut alors veiller à ne pas mettre en place des activités d’écoute nécessitant une grande attention pendant ces moments. Cependant, une écoute active pourra davantage être proposée en milieu de matinée et en milieu d’après-midi. 8 PERNOUD L., Les rythmes de l’enfant et de l’adolescent, Paris Stock, 1983. 17 Ecouter pour créer et faire partager ses émotions I. Références aux Instructions Officielles Ecouter pour créer : Au cycle des apprentissages premiers : Ecouter constitue la première étape. La seconde est créer : en chantant, en jouant, en reproduisant, en évoluant sur une musique, etc. « Chaque séquence est organisée en faisant alterner l’écoute, la production imitative, les reprises, les transformations et les inventions. » Pendant l’audition, les premières réactions de l’enfant sont des réactions corporelles rythmiques. Il écoute et va créer avec son corps. En fin de cycle I, les enfants doivent être capables : -« d’utiliser le corps et l’espace de façon variée et originale en fonction des caractéristiques temporelles et musicales des supports utilisés ; - et de faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores». 9 Au cycle des apprentissages fondamentaux : « Les interactions entre écouter, produire et inventer sont toujours au centre de toutes les démarches. L’écoute se réalise essentiellement dans l’audition des essais et des reprises successives et vise à améliorer les productions. » Les démarches de création s’appliquent à l’exercice de la voix chantée comme de la voix parlée. La langue française, les langues étrangères ou régionales sont autant de matériaux sonores qui permettront de nombreuses activités ludiques. En fin de cycle II, l’enfant doit être capable : - « de traduire des productions sonores sous forme de représentations graphiques, après appui éventuel sur des évolutions corporelles ; - et d’exprimer par des enchaînements dansés, personnels ou collectifs, une façon de ressentir une musique».10 9 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle?, CNDP, 2002. Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP, 2002. 10 10 18 Au cycle des approfondissements : Tout comme pour les cycles précédents, la démarche doit faire se succéder écoute, production, nouvelle écoute, invention. En fin de cycle III, l’enfant doit être capable « réemployer des savoir-faire au profit d’une production musicale ou chorégraphique inventée, personnelle ou collective. »11 Ecouter et faire partager ses émotions : Au cycle des apprentissages premiers : « Les activités d’écoute visent entre autres, à développer la sensibilité auditive des enfants. » Elles correspondent alors à des moments émotionnels et esthétiques : écoute pour le plaisir et non précisément finalisée (suite de conte, retour au calme). « L’expression verbale spontanée, puis rapidement dialoguée avec le maître, fait prendre conscience de la diversité des impressions personnelles. » En fin de cycle I, les enfants doivent être capables « de s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner leurs impressions. 12 Au cycle des apprentissages fondamentaux : En fin de cycle II, les enfants doivent être capables « de commencer à exprimer et justifier leurs préférences ». Ils prennent conscience que « toute musique peut être source de plaisir, voire de rejet ».12 Au cycle des approfondissements : En fin de cycle III, l’élève doit être capable « d’exprimer son appréciation pour qualifier une réalisation dansée, chantée ou jouée, à la fois comme acteur et comme spectateur ».12 11 12 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP, 2002. Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle?, CNDP, 2002. 19 II. Que faire créer ? Des sons Mon idée de départ était d’utiliser un objet sonore pour produire des sons. J’ai décidé de mettre en oeuvre la notion de « sac à sons ». Cette appellation désigne une activité de recherche : on découvre les sons produits par divers objets. Cependant, j’ai décidé de donner le même matériau sonore (une feuille de papier) à tous les enfants pour plusieurs raisons. La première raison est qu’un même geste aurait produit des sons différents selon les objets utilisés. La mise en commun aurait été plus difficile à mener. La seconde raison était pour éviter quelques soucis de jalousie entre les enfants. Ici, le terme « sac à sons » s’appliquera donc aux différents gestes trouvés. Niveau : Petite section – Moyenne section Compétences : Faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores. Objectifs : Produire et écouter des sons réalisés à l’aide d’une feuille de papier Matériel : Des feuilles de papier (des publicités) Organisation : En classe entière Consigne : « Nous allons faire des sons avec une feuille de papier ». Observations : Les enfants ont trouvé différentes manières de produire des sons : secouer la feuille, frotter la feuille entre les deux mains, frotter la feuille contre le sol et tapoter la feuille avec le doigt. Au début, les enfants ont eu tendance à imiter les façons trouvées par les autres enfants, puis l’imitation a fait place à la création, ils ont découverts d’autres sons. En effet, une phase de création passe toujours par une phase d’imitation quelle que soit l’activité. Au début, on imite, puis on apporte petit à petit des modifications. Remarque : les enfants n’ont pas osé déchirer les feuilles pour produire des sons, ils ont sans doute pensé que ce n’était pas autorisé. L’évaluation de cette activité : 20 Les deux séances ne m’ont pas permis d’évaluer les enfants. Sur une période plus longue j’aurais pu le faire. Tout d’abord, il aurait été nécessaire de choisir des gestes qui soient transposables à d’autres matériaux ou objets. * Le premier matériau aurait constitué une découverte, je n’aurais pas effectué pas d’évaluation avec celui-ci. *La recherche de sons aurait été renouvelée avec un second matériau. Pendant le déroulement de l’activité, j’aurais évalué quatre enfants sur ce matériau. Les séances suivantes, j’aurais continué l’évaluation avec d’autres matériaux et d’autres enfants. Remarquons qu’évaluer de cette manière prend du temps. Les enfants évalués avec le deuxième matériau maîtrisent certainement moins bien les gestes que les enfants évalués sur le dernier matériau. Pour remédier à cela, il faudrait tenir compte des dates d’évaluation et commencer à évaluer les enfants les plus âgés. Voici quelques prolongements possibles à cette activité : Activités d’écoute : - deviner comment est produit un son à partir de sons produits par des enfants cachés derrière un paravent, ou à partir de sons enregistrés sur cassette lors d’une séance précédente. Activités de production : - produire tous le même son en même temps. On pourra résoudre les difficultés de démarrage et d’arrêt par l’introduction d’un code : la main ouverte donne le départ, la main fermée, l’arrêt ; - répartir les enfants dans des groupes, chaque groupe produisant un son différent. Faire jouer les groupes seuls puis les uns à la suite des autres et enfin tous en même temps. Une chorégraphie en danse Il s’agit de la même séance que celle présentée pour la reconnaissance d’extraits musicaux. Seulement, ici je ne mets pas l’accent sur la reconnaissance d’extraits musicaux mais sur l’activité de création de mouvements de danse. Education Physique et Sportive : expression corporelle 21 Niveau : CE2 Compétences : Etre capable de concevoir et réaliser des actions à visée artistique, esthétique ou expressive. Objectifs : écouter et se déplacer en fonction de la musique, observer les autres élèves et formuler des observations. Matériel : Musique surprise de « Danse, Ecoute et Chante » volume 11 Organisation : En classe entière puis en effectif moins nombreux. Consigne : « Vous allez danser sur la musique. » Observations : Seulement une partie des élèves dansaient. Cinq élèves jouaient le rôle d’observateurs. Ils devaient regarder attentivement les déplacements des « danseurs ». Ils faisaient part de leurs remarques au cours de phases de regroupement. Ces remarques étaient « Jérôme faisait comme ça, Simon sautait … » Les danseurs devaient respecter des contraintes : sur le premier morceau, choisir un tapis et se déplacer uniquement sur ce tapis, sur le second morceau, rester sur ce même tapis et se déplacer au sol et sur le troisième morceau, se déplacer dans toute la salle. La séance s’est bien déroulée. Les enfants ont été très actifs et ont montré qu’ils pouvaient trouver des évolutions intéressantes. Cependant, quelques difficultés sont apparues lors des regroupements. En effet, les premières remarques des observateurs ont été « C’était bien. » Leurs remarques n’étaient pas très précises. Je pense connaître la raison. J’aurais peut-être dû leur demander de regarder l’évolution d’une personne du début à la fin de l’extrait. Car il est vrai que lorsqu’on regarde un groupe dans son ensemble, on ne perçoit pas forcément les détails. J’aurais pu leur demander de faire plus particulièrement attention aux mouvements de bras des danseurs, aux mouvements des pieds, etc. De plus, j’aurais dû élaborer avec les enfants une liste de verbes d’action, comme marcher, avancer, reculer, tourner, sauter, faire des petits/grands pas, des pas chassés, s’accroupir, se relever , s’arrêter, etc. De cette façon, ils auraient pu disposer d’un vocabulaire plus précis pour caractériser les déplacements des danseurs. 22 J’ai également mis en place une activité d’écoute en motricité avec des enfants beaucoup plus jeunes : PS – MS La sensibilité, l’imagination, la création : La voix et l’écoute Compétences : écouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Objectifs : écouter et se déplacer en fonction de la musique ; s’immobiliser lorsque la musique cesse. Matériel : Musicabrac volume 2, plage n° 2 ( Pick a ball of cotton) Consigne : « On se déplace sur la musique. Attention lorsque la musique s’arrête, on fait la statue » Observations : C’est un jeu qui est souvent pratiqué et que les enfants apprécient. Cependant, il permet de souligner les éventuelles difficultés des enfants. Souvent, avec les plus jeunes, et c’est le cas ici, les enfants sont pris dans leur mouvement (souvent circulaire) et ne s’immobilisent pas forcément à l’arrêt de la musique. Il est évident qu’il est difficile de s’arrêter juste à ce moment. Il y a toujours quelques mouvements qui se produisent. Mais ces enfants ont compris la règle du jeu. Pour d’autres, l’arrêt de la musique ne signifie rien car ils continuent de se déplacer. Un paysage sonore Longuement explorée par R.MURRAY SCHAFER13, cette notion nous ouvre une piste pour un travail d’écoute. On peut se rendre sur un marché, dans une ferme, un jardin public, une rue commerçante, etc., pour s’imprégner du climat sonore et le reconstituer dans la classe. Au départ, il ne s’agira pas d’une création puisque l’on recrée le paysage sonore entendu. Mais par la suite on peut laisser aller notre imagination et modifier le paysage comme on le souhaite. 13 MURRAY SCHAFER R., Le paysage sonore, J.-C. Lattès, Paris, 1979 23 L’exercice inverse pourra également être réalisé. A partir de diapositives, peintures ou simples cartes postales qui sont des représentations muettes de paysages sonores, les élèves sont invités (par groupe) à faire une production sonore de ce qu’ils entendent dans le tableau. Nous sommes bien ici dans une activité de création. Ils vont devoir se poser des questions: Quel fond sonore allons-nous choisir? ; Quelles émergences se détachent ? ; Dans quel ordre va-t-on les faire se dérouler ? On peut également réaliser une production sonore à partir d’une bande dessinée. Bande dessinée vocale Niveau : Grande section Compétences : Faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores. Objectifs : sonoriser une bande dessinée en utilisant uniquement sa voix Matériel : les différentes vignettes de la Bande dessinée, un enregistrement de sons divers extraits de Promenades sonores, faune domestique et sauvage d’Europe 14et Siestes estivales15 Organisation : en demi classe Observations : J’ai débuté par une remise en ordre des vignettes. Celle-ci a causé quelques soucis à certains enfants. Ensuite, pour aider les enfants, je leur ai fait reconnaître différents sons. Je leur ai demandé également de les imiter. De cette façon, ils ont pu commencer le travail de création par une phase d’imitation. La reconnaissance des divers sons préenregistrés s’est bien déroulée. La sonorisation des différentes vignettes a nécessité plusieurs séances. La première séance a permis d’expliquer aux enfants comment nous allions procéder. Il a fallu répartir les différents « rôles » (la petite fille, le vent, le tonnerre, la pluie, les oiseaux et l’éclatement du ballon). Nombreux étaient les enfants qui désiraient produire les sons du personnage principal. 14 15 ROCHE J.C., Promenades sonores, faune domestique et sauvage d’Europe, Editions FUZEAU. Siestes estivales, TERRE SAUVAGE, Nashvert Production. 24 Cependant, seulement un enfant à la fois pouvait produire les sons du personnage et de l’éclatement du ballon. Pour les autres rôles, il y a eu moins de soucis car plusieurs enfants pouvaient les occuper. Donc, afin de satisfaire un maximum d’enfants, nous avons recommencé plusieurs fois en changeant les rôles. Remarque : la bande dessinée était constituée de huit vignettes. Compte tenu de l’âge des enfants, j’ai décidé d’en sélectionner uniquement six. J’ai veillé tout de même à ce que le déroulement de l’histoire n’en soit pas perturbé. III. Faire partager ses émotions S’exprimer suite à une écoute Dans toute activité d’écoute, la première audition doit être suivie d’un échange au cours duquel les enfants font part de leurs sentiments, de leurs sensations. Lors mon stage tutelle, l’enseignant m’a fait part d’une de ses pratiques en matière d’écoute. Il réalise l’activité suivante : il fait se regrouper les élèves autour de photographies éparpillées sur le sol. Un morceau de musique est écouté. Les enfants doivent choisir la photographie qui selon eux, correspond le mieux au morceau entendu. Les élèves s’expriment ensuite pour justifier leur choix. On peut imaginer par exemple, la réponse d’un enfant qui pourrait être : « J’ai choisi cette photographie car on voit un petit garçon qui sourit et je trouve que cette musique est joyeuse ». J’imagine alors très bien l’activité inverse. Les élèves sont installés devant une image ou une photographie. Ils ne savent rien de celle-ci, ni ce qu’elle représente ni son histoire. Plusieurs morceaux de musique différents sont écoutés. Les élèves doivent choisir le morceau qui d’après eux coïncide le mieux avec l’image. Il faudra bien sûr que chaque morceau présenté ait quelque chose de spécifique. Ces deux activités sont intéressantes car elles permettent d’effectuer parallèlement un travail d’écoute et un travail de vocabulaire. En effet, je pense qu’en proposant régulièrement ce type d’activités aux élèves on va pouvoir élaborer avec eux tout un ensemble de mots et d’adjectifs pour exprimer ce qu’ils ressentent face à une musique. Au début, le vocabulaire employé par les enfants sera certainement limité. 25 Enrichir son vocabulaire. Pour essayer d’apporter une richesse à leur vocabulaire, on peut utiliser les coffrets Musicabrac.16 Ce support peut nous fournir un éventail assez conséquent de musiques. En effet, il contient plus de trente morceaux regroupés en cinq « malles» différentes : la première regroupe les musiques espiègles, moqueuses, burlesques…, la seconde les musiques mystérieuses, mélancoliques, inquiétantes…, la troisième celles qui rassurent, apaisent, calment…, la quatrième celles qui secouent, réveillent, éclaboussent…, et la cinquième celles qui sont pétillantes guillerettes, légères…. 16 CPEM de Bourgogne, Musicabrac 2 26 Ecouter pour découvrir I. Références aux Instructions Officielles Les documents d’application des programmes de 2002 concernant « la sensibilité, l’imagination, la création » pour l’école maternelle, et « l’éducation artistique » pour l’école élémentaire précisent que « les programmes de l’école élémentaire en Education musicale valorisent l’écoute active, appliquée aux matériaux sonores les plus variés. » C’est en proposant à l’enfant l’écoute de matériaux sonores variés que l’enfant va découvrir des univers nouveaux. « L’écoute d’œuvres musicales, voire d’oeuvres entières reste l’une des meilleures manières de découvrir un maximum d’univers musicaux. »17 Les activités d’écoute peuvent porter sur l’écoute du monde sonore, l’écoute des productions de la classe ou d’autres classes, l’écoute d’extraits musicaux d’origines les plus variées possible ( époques, styles, genres, pays, cultures), ainsi que l’écoute de musique vivante ( musiciens invités à l’école, concerts, prestations d’élèves d’école élémentaire, de collège… Plus précisément : Au cycle des apprentissages premiers : Les programmes 2002 précisent que « chaque séquence est organisée en faisant alterner l’écoute, la production imitative, les reprises, les transformations et les inventions. » Ainsi, l’enfant, « par ses découvertes successives, commence à s’approprier des univers musicaux diversifiés. »18 Au cycle des apprentissages fondamentaux : « L’enseignant se donne pour objectif de conduire tous les élèves […] à l’identification des caractéristiques saillantes de musiques appartenant à des contextes culturels diversifiés ».18 Au cycle des approfondissements: 17 Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche, La sensibilité, l’imagination, la création, Education artistique, Documents d’application des programmes, CNDP, 2003 18 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle?, CNDP, 2002. 27 Il faut « dépasser l’opposition trop fréquente entre univers musicaux familiers, médiatisés et musiques plus éloignées et savantes : à cet effet, l’audition réitérée d’œuvres moins familières est nécessaire. »18 II. Que faire découvrir ? De nouveaux univers musicaux Par l’écoute de contes et musiques du monde : La voix et l’écoute Niveau : Grande section Compétences : écouter un extrait musical ou une production, puis s‘exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions. Objectifs : découvrir un conte africain Matériel : le conte musical « Le voyage de Yangélé » 19 Organisation : en classe entière Observations : Les enfants ont apprécié l’histoire de Yangélé. Chaque reprise a permis de faire un retour sur ce qu’il s’était passé précédemment et également d’émettre des hypothèses sur la suite de l’histoire. Les instruments associés aux différents personnages ont beaucoup plu aux enfants si bien qu’à la fin de l’histoire lorsque tous les instruments sont joués les uns après les autres, les enfants ont dit d’eux - mêmes à quels personnages ils correspondaient. La séquence s’est achevée par l’observation de l’affiche du conte sur laquelle sont présentés différents instruments de musique africains. J’ai complété cette découverte en faisant écouter aux enfants diverses musiques africaines. Enfin, les enfants ont observé le catalogue des Editions FUZEAU dans lequel apparaissent différents instruments de musique. Conclusion 19 FRAPAT M., CLEMENT G., TAVEL G., Contes et musiques du monde 2, Afrique – Asie, Nathan. 28 J’ai décidé de m’intéresser à l’Education musicale car cette discipline est souvent mise au second plan et on pense trop souvent que les séances de musique s’improvisent. L’écoute, m’a attirée car ce domaine m’était assez inconnu. L’écoute est importante. Jacques ATTALI l’affirme : « le monde ne se regarde pas, il s’écoute… ». Il est vrai que pendant longtemps, on a privilégié la vue par rapport à l’ouie. C’est pourtant par l’ouie que tout être humain prend contact avec les réalités du monde, et ce dès qu’il est dans le ventre de sa mère. A l’école, la pratique du chant a peu à peu été accompagnée de pratiques instrumentales ainsi que d’activités d’écoute. Les innovations technologiques et notamment l’invention du magnétophone et autres matériels d’écoute ont fourni la possibilité d’effectuer des activités d’écoute dans des conditions de quasi perfection. L’écoute ne se fait pas uniquement à partir d’enregistrements, celle réalisée en direct est vivement conseillée car elle est très riche. La nature des séances d’écoute peut prendre diverses formes : écoute de sons, écoute de morceaux en tout genre, etc. Je me demandais les raisons de pratiquer l’écoute de musiques à l’école. Avant de les exposer, il faut préciser que les activités d’écoute ont pour objectif fondamental d’amener les enfants à passer de l’acte automatique qui est « entendre » à un acte plus volontaire qui est « écouter ». J’ai identifié trois raisons principales de travailler l’écoute. L’écoute que l’on qualifie d’analytique fait travailler la mémoire grâce à des activités de reconnaissance de chants, d’extraits musicaux, de sons, ou d’instruments de musique. L’écoute est également le point de départ d’activités de création et d’expression en Education musicale, en Education physique et sportive ou encore en Arts visuels, car la création spontanée n’existe pas sans une écoute au préalable. Enfin, elle est source de découvertes les plus surprenantes : pratiques musicales de certains pays, sonorités de différents instruments, etc. Remarquons que les trois types d’activités citées précédemment à savoir la reconnaissance, l’expression et la découverte sont complémentaires et trouvent souvent leur place au cours d’une même activité. Nous l’avons vu, l’écoute est indispensable en Education musicale. Elle est également nécessaire dans d’autres disciplines, comme le français par exemple. Exercer les enfants à l’écoute n’est-il pas un moyen de les aider par exemple dans l’apprentissage de la lecture et notamment lors d’activités de discrimination auditive ? 29 Bibliographie Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle?, CNDP, 2002. Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP, 2002. 30 Ministère de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche, La sensibilité, l’imagination, la création, Education artistique, Documents d’application des programmes, CNDP, 2003. TERRIEUX J., PIERRE R., BABIN N., Programme Projets Activités, Hachette Education, 2002 RIBIERE-RAVERLAT J., Développer les capacités d’écoute à l’école, PUF, l’Educateur, Paris, 1997. GILLIE GUILBERT C., Se former à l’enseignement musical, L. FRISTCH Armand Collin, 1996. LAMORTHE I., Enseigner la musique à l’école, Hachette, Paris, 1995. DELALANDE F., La musique est un jeu d’enfant, Buchet-Chastel, Paris, 1994. UHRES G., Ecoute et relation : propositions, CNDP de Nevers, 1985. PERNOUD L., Les rythmes de l’enfant et de l’adolescent, Paris Stock, , 1983. MURRAY SCHAFER R., Le paysage sonore, J.-C. Lattès, Paris, 1979. Discographie REPERTOIRE MUSICAL DE BOURGOGNE, Danse, écoute et chante ! Volume 11. CLEMENT G., FRAPAT M., Toute ouie, 20 jeux d’écoute, « Graine de musique », Nathan. 31 COMBES G., BOURDOT M.F, A l’écoute du monde sonore, Nathan. CPEM de Bourgogne, Musicabrac volume 2. FRAPAT M., CLEMENT G., TAVEL G., Contes et musiques du monde 2, Afrique – Asie, Nathan. ROCHE J.C., Promenades sonores, faune domestique et sauvage d’Europe, Editions FUZEAU. Siestes estivales, TERRE SAUVAGE, Nashvert Production. 32 Annexes Annexe 1 PS-MS Compétences LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines et de chansons 33 Objectifs Consigne Matériel Organisation Durée Reconnaître une chanson jouée avec un instrument, (séance 1) une chanson fredonnée (séance 2) et une chanson chuchotée. (séance 3) « Devinez quelle chanson je joue. »(séance 1) « Devinez quelle chanson je chante. » (séance 2) « Devinez quelle chanson je dit. »(séance 3) Une flûte à bec (séance 1) Trois petits lapins (sur le même air qu’ « Au clair de la lune ») En classe entière 5 minutes DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Explication de l’activité : « Je vais jouer une chanson à la flûte, il faut la reconnaître ». « Je vais fredonner une chanson, il faut la reconnaître ». « Je vais chuchoter une chanson, il faut la reconnaître ». Reconnaissance et remarques des enfants BILAN : Les enfants ont remarqué qu’il s’agissait d’une chanson qu’ils connaissaient. Ils ont eu quelques difficultés à l’identifier mais ont trouvé cette activité très amusante. Annexe 2 CE2 EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE : EXPRESSION CORPORELLE Compétences Etre capable de concevoir et réaliser des actions à visée artistique, esthétique ou expressive Ecouter et se déplacer en fonction de la musique, observer les autres élèves et Objectifs formuler des observations 34 Consignes « Vous allez danser sur la musique. » Musique surprise de « Danse, Ecoute et Chante » volume 11 Matériel Organisation En classe entière puis en effectif moins nombreux 30 minutes Durée Place dans la 2ème séance (Une séance a déjà été menée avec l’enseignant titulaire.) progression DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Explication de l’activité « Vous allez vous déplacer en écoutant la musique. Vous devez danser en silence, on doit pouvoir entendre la musique ». Evolution libre sur l’extrait Regroupement : Ce que les enfants ont pensé de la musique, Quelles sensations leur a procuré la musique… De combien de morceaux est constitué cet extrait ? 3 morceaux qui s’enchaînent plusieurs fois. Evolution libre sur l’extrait, 5 élèves sont observateurs Regroupement Remarques des observateurs sur ce qu’ils ont pu voir. Comment se déplaçaient les danseurs ? Evolution libre sur les 3 premiers morceaux de l’extrait en respectant des contraintes, 5 autres élèves observent. Contraintes : Sur le premier morceau : choisir un tapis et se déplacer uniquement sur ce tapis ; sur le deuxième morceau : rester sur ce tapis et se déplacer au sol ; sur le troisième morceau : se déplacer dans toute la salle Regroupement : Remarques des observateurs. Les contraintes ont –elles été respectées ? Evolution libre sur la totalité de l’extrait toujours en respectant les contraintes, 5 autres élèves observent Regroupement suivi des remarques des observateurs. L’enseignante demande aux élèves d’imaginer d’autres contraintes qui pourront être mises en place lors des séquences suivantes. Annexe 2 (suite) BILAN : La séance s’est bien déroulée. Les enfants ont été très actifs et ont montré qu’ils pouvaient trouver des évolutions intéressantes. Cependant, quelques difficultés sont apparues lors des regroupements. En effet, les premières remarques des observateurs ont été « C’était bien. » Leurs remarques n’étaient pas très précises. 35 Je pense connaître la raison. J’aurais peut-être dû leur demander de regarder l’évolution d’une personne du début à la fin de l’extrait. Car il est vrai que lorsque l’on regarde un groupe dans son ensemble, on ne perçoit pas forcément les détails. J’aurais pu leur demander de faire plus particulièrement attention aux mouvements des bras des danseurs, aux mouvements des pieds, etc. De plus, j’aurais dû élaborer avec les enfants une liste de verbes d’action, comme marcher, avancer, reculer, tourner, sauter, faire des petits/grands pas, des pas chassés, s’accroupir, se relever , s’arrêter, etc. De cette façon, ils auraient pu disposer d’un vocabulaire plus précis pour caractériser les déplacements des danseurs. PROLONGEMENTS POSSIBLES : Construire des déplacements plus précis sur l’un des trois morceaux de l’extrait. Annexe 3 CE2 EDUCATION MUSICALE Compétences Pouvoir interpréter de mémoire plus de dix chansons parmi celles qui ont été apprises Apprendre un nouveau chant : « Le lion est mort ce soir » Objectifs 36 Consignes « Nous allons apprendre un nouveau chant, Ecoutez d’abord ». Une guitare pour l’accompagnement, la partition et les paroles de la chanson Matériel Organisation En classe entière Durée 30 minutes DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Explication de l’activité Nous allons apprendre un nouveau chant, Ecoutez d’abord ». Apprentissage du chant L’enseignante chante le chant en entier. Puis elle commence l’apprentissage en découpant en phrases musicales. Les élèves n’ont pas les paroles. BILAN : Ce fut la première séance d’apprentissage de ce chant. C’est l’enseignant titulaire qui a poursuivi ensuite cet apprentissage. Annexe 4 GS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE SEANCE 1 « Jeu des polissons » 37 Compétences Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Dans un ensemble de sons qui se ressemblent, identifier l’intrus Objectifs Consignes Nous allons entendre des sons qui se ressemblent. Mais il y a un polisson, un son qui n’est pas pareil qui s’est caché, il faut le retrouver. On essaie de l’attraper avec la main lorsqu’on l’entend. Le lecteur CD et le Cd « Toute ouie » Matériel Plages n° 19 « Ruban et rebonds » et n° 34 « Les oiseaux et la vache ». Organisation En classe entière Durée 5 minutes DEROULEMENT Explication de l’activité Pilou et Lili sont deux enfants. Leur oncle leur fait souvent des farces. en voici une : Phase 1 Nous allons entendre des sons qui se ressemblent. Mais l’oncle des enfants y a caché un polisson, un son qui n’est pas comme les autres. Il faut le retrouver. On essaie de l’attraper avec la main lorsqu’on l’entend. Puis on baisse sa main. Attention, il s’est peut-être caché plusieurs fois… Ecoute de l’extrait Phase 2 Attraper le polisson quand on l’entend. Bilan A votre avis, comment était produit le polisson ? Phase 3 une balle de ping pong dans un pot de yaourt en verre A votre avis, comme étaient produits les autres sons ? avec des voix BILAN : Ce fut la première fois que je présentais le jeu aux enfants. Ils ont eu comme premier réflexe d’attraper tous les sons qu’ils entendaient. Puis ils compris qu’il ne s’agissait pas de sons intrus. L’identification des polissons a été réussie. Ce fut un moment de plaisir pour eux qui les a beaucoup fait rire. J’ai renouvelé ce jeu ultérieurement avec d’autres polissons. Ces derniers étaient un peu plus difficiles à repérer mais les enfants ont bien réussi. Annexe 5 PS-MS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE SEANCE 1 38 Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Reconnaître des sons variés Objectifs Différents sons sélectionnés dans le document A l’écoute du monde sonore, et enregistrés sur une cassette audio : un cheval qui hennit, un Matériel téléphone qui sonne, une voiture qui démarre, un bruit de sifflet ainsi qu’un chien qui aboie ;des images symbolisant les différents sons Organisation Par groupes de 5 enfants 15 minutes Durée Compétences DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Explication de l’activité : « Nous allons entendre des sons. Le but du jeu est de reconnaître les sons ». Ecoute et reconnaissance : - Observation des différentes étiquettes - Les sons sont écoutés les uns après les autres. Après chaque son entendu, les enfants s’expriment et disent ce qu’ils ont reconnu. Un enfant montre ensuite l’image correspondante. Les enfants peuvent s’ils le veulent imiter les sons, activité qu’ils ont tendance à faire naturellement. Les sons pourront être réécoutés plusieurs fois. Ecoute et mémorisation : Phase 3 Les enfants ont ensuite à se souvenir de l’ordre dans lequel ils ont entendu les sons. Pour faire apparaître cet ordre, on place les images de gauche à droite. BILAN : Cette première séquence s’est déroulée comme je l’attendais. Les enfants ont écouté avec une grande attention. Ils ont facilement reconnu les sons et ont également su associer sons et images. La remise en ordre a elle aussi bien fonctionné dans l’ensemble. Le seul souci a été que cette activité a dû être mise en place au sein de la classe de manière à pouvoir veiller sur tous les élèves. Les conséquences ont été les suivantes : la classe n’était pas très calme, or une activité d’écoute requiert un certain silence. Les autres enfants étaient perturbés par les sons qu’ils entendaient et voulaient venir participer au jeu. Annexe 5 (suite) SEANCE 2 Compétences Objectifs Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Reconnaître des sons variés. 39 Matériel Organisation Durée Différents sons sélectionnés dans le document A l’écoute du monde sonore, et enregistrés sur une cassette audio : un cheval qui hennit, un téléphone qui sonne, une voiture qui démarre, un bruit de sifflet ainsi qu’un chien qui aboie ; des images symbolisant les différents sons et des grilles de loto sur lesquelles apparaissent ces mêmes images Par groupe de 5 enfants 15 minutes DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Rappel par les enfants de la séquence précédente et nouvelle écoute : La séance 2 est identique à la séance 1. Jeu de loto : Les enfants ont une grille comportant les images correspondant aux différents sons, ainsi que des jetons. Au fur et à mesure que les enfants entendent les sons qu’ils ont sur leur grille, ils placent des jetons sur les cases correspondantes. Il y a ensuite vérification des sons entendus. BILAN : Mêmes remarques que précédemment. Le jeu de loto a lui aussi été apprécié. Il n’y a pas eu de problème particulier. SEANCE 3 Compétences Objectifs Matériel Organisation Durée Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Ecouter un conte musical Conte musical Sacha le chat, l’oreille en colimaçon Par groupe de 5 enfants 5 minutes à chaque fois BILAN : Ce conte a bien sûr été écouté en plusieurs fois. Chaque écoute a été suivie d’un moment de langage pendant lequel les enfants ont pu s’exprimer librement sur ce qu’ils venaient d’entendre et émettre des hypothèses. L’écoute de ce conte s’est faite avant tout pour le plaisir. Annexe 6 GS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE « Jeu des couples sonores » 40 Compétences Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Retrouver les deux maracas qui produisent le même son Objectifs Consignes Il faut retrouver les pots qui produisent le même son. » Des pots de yaourts, des trombones, des billes, des pâtes et du gros sel de Matériel cuisine pour constituer des maracas Organisation Par groupes de 8 enfants Durée 10 minutes DEROULEMENT Explication de l’activité Phase 1 Règle du jeu : Les enfants choisissent une maraca et l’agitent chacun leur tour. Ils doivent alors trouver l’enfant celui qui détient la maraca qui produit un son identique. Vérification : Phase 2 La validation s’est effectuée par l’ouverture de chaque maraca. BILAN : Les maracas ont été confectionnées par les enfants : ils ont rempli les pots avec les différents contenus et ont mélangé les pots. La mise par paires s’est bien passée car les objets produisaient des sons bien différents. A l’ouverture de chaque pot, les enfants étaient contents de voir qu’ils ne s’étaient pas trompés. Annexe 7 PS-MS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE SEANCE 1 41 Compétence Objectif Consigne Matériel Organisation Durée Phase 1 Phase 2 Phase 3 Faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores. Produire et écouter des sons réalisés à l’aide d’une feuille de papier. « Nous allons faire des sons avec une feuille de papier ». Des feuilles de papier (des publicités). En classe entière 20 minutes DEROULEMENT Explication de l’activité : « Nous allons faire des sons avec une feuille de papier ». Les enfants sont dispersés dans toute la salle pour une recherche individuelle des différents sons possibles. L’enseignante passe auprès des enfants pour les aider et écouter les sons qu’ils ont trouvés. Mise en commun - verbalisation. (Dire en faisant ) Les enfants font par des différentes manières trouvées de produire des sons. J’attendais le vocabulaire suivant : « Je secoue la feuille, je frotte la feuille, je tapote la feuille, je froisse la feuille, je déchire la feuille, je souffle sur la feuille ». BILAN : Les enfants ont trouvé différentes façons de produire des sons : « Je secoue la feuille, je frotte la feuille entre mes deux mains, je frotte la feuille contre le sol et je tapote la feuille avec le doigt ».Ils ont eu tendance à imiter les façons trouvées par les autres. Certains enfants n’ont pas participé et n’ont trouvé aucune façon. SEANCE 2 Compétences Objectifs Consignes Matériel Organisation Durée Faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores Produire et écouter des sons réalisés à l’aide d’une feuille de papier. Nous allons refaire les sons que nous avons trouvés la dernière fois. (phase 1) Nous allons faire les sons chacun notre tour. (phase 2) Des feuilles de papier (des publicités). En classe entière 20 minutes Annexe 7 (suite) DEROULEMENT 42 Rappel par les enfants de l’activité faite la séance précédente. Pour cela, l’enseignante montre une feuille de papier aux enfants et leur demande ce qu’ils Phase 1 ont fait avec cette feuille la fois dernière. Les enfants refont les différentes façons trouvées lors de la séance précédente et toujours en verbalisant. Les enfants sont assis en cercle. Les enfants et l’enseignante choisissent ensemble une façon de produire un son. Phase 2 Tous les enfants vont donc produire le même mais avec un départ différé. En effet, le premier commence à produire le son, le deuxième vient se rajouter au premier et ainsi de suite, de façon à avoir un crescendo BILAN : Les enfants se sont assez bien souvenus des façons que nous avions trouvées. Cependant, ils n’ont pas osé déchirer les feuilles pour produire un son, ils ont sans doute pensé que ce n’était pas autorisé. Le départ différé de la phase n ° 2 a nécessité une petite explication. Les enfants ont bien compris qu’ils ne devaient commencer que lorsque je leur faisais signe. Il faut faire démarrer les enfants assez vite les uns à la suite des autres car les premiers risquent de se lasser alors que les derniers auront à peine commencer. Il faut également choisir une façon de faire qui soit réalisable par tous et qui puisse se faire assez longuement sans avoir mal aux doigts par exemple. Prolongements possibles : Activités d’écoute : - deviner comment est produit un son : - à partir de sons produits par des enfants cachés derrière un paravent par exemple, - à partir de sons enregistrés sur cassette lors de la séance précédente. Activités de production : - produire le même son en même temps. Les difficultés de démarrage et d’arrêt pourront par exemple être résolues par l’introduction d’un code : la main ouverte signifiant le départ, la main fermée, l’arrêt. - répartir les enfants dans des groupes, chaque groupe produisant un son différent. Faire jouer les groupes seuls puis les uns à la suite des autres et enfin en même temps. - faire terminer l’activité qui aboutit à un crescendo (phase 2 de la séance 2), par un decrescendo (exercice inverse où les enfants vont s’arrêter les uns après les autres). Annexe 8 43 PS-MS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE « Le jeu des statues » Compétences Objectifs Consigne Matériel Organisation Durée Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Ecouter et se déplacer en fonction de la musique ; s’immobiliser lorsque la musique cesse « On se déplace sur la musique. Attention lorsque la musique s’arrête, on fait la statue. » Musicabrac volume 2, plage n° 2 ( Pick a ball of cotton) En classe entière 10 minutes DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Explication de l’activité : « On se déplace sur la musique. Attention lorsque la musique s’arrête, on fait la statue. » Retour au calme, bilan BILAN : Les enfants ont été pris dans le mouvement et ne se sont pas immobilisés pas forcément à l’arrêt de la musique. Il est évident qu’il est difficile de s’arrêter juste à un moment précis. Il y a toujours quelques mouvements produits. Mais ces enfants ont compris la règle du jeu. Pour d’autres, l’arrêt de la musique ne signifiait rien et continuaient de se déplacer. Annexe 9 44 GS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATION LA VOIX ET L’ECOUTE Bande dessinée vocale SEANCE 1 Compétences Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Remettre en ordre les vignettes de la bande dessinée Objectifs Identifier des sons et les imiter Nous allons remettre les images dans l’ordre pour reconstituer l’histoire. Consignes Nous allons reconnaître les sons et nous les imitons. Les différentes vignettes de la bande dessinée, un enregistrement de sons divers Matériel extraits de Promenades sonores, faune domestique et sauvage d’Europe et de Siestes estivales Organisation En demi classe 30 minutes Durée DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Phase 3 Explication de l’activité Présentation des différentes vignettes de la bande dessinée Remise en ordre chronologique avec argumentation quant à l’ordre proposé Ecoute et identification de divers sons préenregistrés Imitation de ces sons Explication de la séance suivante : « Nous allons ajouter des sons à cette bande dessinée. » BILAN : La remise en ordre des vignettes a causé quelques soucis à certains enfants. Cependant, la reconnaissance de divers sons préenregistrés s’est bien déroulée. Cette première séance a permis d’expliquer aux enfants comment nous allions procéder. Annexe 9(suite) 45 SEANCE 2 Compétences Faire des propositions lors de phases de création et d’invention, avec son corps, sa voix ou des objets sonores Sonoriser une bande dessinée en utilisant uniquement sa voix Objectifs Nous allons ajouter des sons à ces images avec notre voix. Consignes Les différentes vignettes de la bande dessinée Matériel Organisation En classe entière 20 minutes Durée DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Rappel de la séance précédente Remise en ordre rapide des vignettes Répartition des rôles (la petite fille, le vent, le tonnerre, la pluie, les oiseaux, l’éclatement du ballon) Sonorisation des différentes vignettes : L’enseignante montre au fur et à mesure les vignettes pour guider les enfants. BILAN : La principale difficulté a été de répartir les différents rôles. Nombreux étaient les enfants qui désiraient produire les sons de la petite fille ou du ballon qui éclate. Alors, afin de satisfaire un maximum d’enfants, nous avons recommencé plusieurs fois en changeant les rôles. Il aurait souhaitable de faire un enregistrement de cette séance. Malheureusement, il n’a pas été possible d’en réaliser un. 46 47 Annexe 10 GS LA SENSIBILITE, L’IMAGINATION, LA CREATON LA VOIX ET L’ECOUTE Ecoute d’un conte musical Compétences Ecouter un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour donner ses impressions Découvrir un conte africain Objectifs Découvrir des instruments africains Consignes « Nous allons écouter l’histoire de Yangélé. » Le conte musical « Le voyage de Yangélé » (Contes et musiques du monde Matériel volume 2) Organisation En classe entière 10 minutes Durée DEROULEMENT Phase 1 Phase 2 Explication de l’activité « Nous allons écouter l’histoire de Yangélé ». Ecoute du conte BILAN : Les enfants ont apprécié l’histoire de Yangélé. Chaque reprise a permis de faire un retour sur ce qu’il s’était passé précédemment et également d’émettre des hypothèses sur la suite de l’histoire. Les instruments associés aux différents personnages ont beaucoup plu aux enfants si bien qu’à la fin de l’histoire lorsque tous les instruments sont joués les uns après les autres, les enfants ont dit d’eux - mêmes à quels personnages ils correspondaient. La séquence s’est achevée par l’observation de l’affiche du conte sur laquelle sont présentés différents instruments de musique africains. J’ai complété cette découverte en faisant écouter aux enfants diverses musiques africaines. Enfin, les enfants ont observé le catalogue des Editions FUZEAU dans lequel apparaissent différents instruments de musique. 48