Article 5 - La Guilde Culinaire
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Article 5 - La Guilde Culinaire
P12 [Gastonomie] BIÈRES ET PLAISIRS Décembre/Janvier 2010 Gibiers Comme nous le démontre Obélix, la cervoise et les sangliers chaque histoire. À défaut de vous encourager à courir dans les bois pour trouver votre sanglier et y croiser quelques romains, voici quelques suggestions de recettes mariant bière et gibier. Par Jonathan Garnier, collaboration spéciale T oute la beauté de la cuisine du gibier est de trouver une recette adaptée à chaque morceau. Si vous avez un filet de chevreuil, la bière et les épices entreront le plus souvent dans la préparation d’une sauce pour napper la viande; il serait dommage de faire braiser ou mijoter un tel morceau de choix. Un cuissot, quant à lui, sera mariné, puis cuit longtemps pour retrouver une texture agréable. Trois grandes voies s’offrent à nous : mariner, mouiller la pièce de viande durant la cuisson, ou faire une sauce à la bière. Si vous voulez que les arômes de bières ressortent, pensez à utiliser une bière forte en alcool, mais surtout en goût. Les vian- des de bois ont tendance à avoir un goût plus prononcé qui cache les autres arômes associés. Quand je pense gibier, je pense au sanglier, au marcassin avec beaucoup d’épices et de saveurs. Prenez une épaule de marcassin coupée en morceaux, laissez-la mariner pendant une douzaine d’heures dans une bière brune, plutôt goûteuse, avec deux clous de girofle, du poivre noir en grains, du sel, deux gousses d’ail et du vinaigre de vin. Après ce temps de marinade, vous sortez les morceaux et vous les faites saisir dans une poêle, pour les dorer. Puis, vous les déposez dans un plat allant au four et les mouillez à hauteur, avec le jus de la marinade que vous aurez préalablement filtré. Après environ trois heures de cuisson au four, à couvert à 375°F, la viande sera tendre à souhait. Les gibiers à plumes ne sont pas en reste. Vous pouvez les faire mariner ou les servir avec des sauces à base de bonnes bières épicées. Quand vous faites réduire une bière pour une sauce, pensez à équilibrer les goûts avec un peu de sucre, un peu de crème et un complément d’épices de votre choix. Avec une perdrix, par exemple, pensez à une belle tombée d’échalotes, quelques herbes de Provence, le tout déglacé avec une bière blonde ou ambrée. Une fois la bière tranquillement évaporée, ajoutez du sel et du poivre et vous aurez une préparation parfaite pour farcir une poitrine de volaille en portefeuille. Poêlez le tout pour colorer votre blanc de volaille, puis laissez cuire le tout au four à 375°F durant 15 minutes environ. Votre perdrix sera goûteuse et les arômes de base de la bière choisie seront pleinement présents. Pensons maintenant à une bonne fondue chinoise. Pourquoi ne pas faire un mélange de bouillon et bière et y cuire de tendres morceaux de viande de bois? Les proportions sont assez simples; utilisez environ 2/3 de bouillon et 1/3 de bière. Laissez cuire durant 30 minutes à feu doux, en ayant ajouté des oignons tranchés, deux gousses d’ail, du sel et du poivre. Votre bouillon sera différent et goûteux. L’usage d’une bière rousse ou brune est parfait, n’apportant pas trop d’amertume au mélange. Si vous trouvez le résultat très amer, pensez à ajouter une petite cuillère de sucre pour équilibrer le tout. J’aime particulièrement la Griffon rousse pour ce genre de recette. Bien sûr, n’oubliez pas d’accompagner vos repas de vos bières préférées. Bonne dégustation. Jonathan Garnier est Chef propriétaire à la GUILDE Culinaire www.laguildeculinaire.com 05611209 sont presque indissociables, et souvent signe de ripaille à la fin de