Sujet 2009 – Note de Synthèse

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Sujet 2009 – Note de Synthèse
Sujet 2009 ± Note de Synthèse ± TREM PLI N 1
Consignes
Cet exercice comporte deux parties obligatoires :
x
La synthèse (60% de la note)
Le candidat rédigera une note de synthèse, titrée, présentant les idées essentielles des trois
textes de ce dossier, sans aucun jugement personnel ou en évitant toute citation ou toute
SDUDSKUDVHGXWH[WH,OFRQIURQWHUDOHVSRLQWVGHYXHH[SRVpVSDUOHVDXWHXUVVXUO¶REMHW
commun de leurs réflexions. Confronter signifie mettre en valeur les convergences et les
divergences entre les auteurs, ce qui implique bien évidemment que chaque idée soit attribuée
à son auteur désigné par son nom.
Cette note comportera 550 mots (+ ou 50 mots). Toute tranche entamée de 25 mots, au-delà
RXHQGHojGHFHVOLPLWHVHQWUDvQHUDXQHSpQDOLVDWLRQG¶XQSRLQWDYHFXQPD[LPXPGHGHX[
points retranchés. Le titre ne compte pas dans le nombre de mots. Les références aux auteurs
et aux textes cités sont comptabilisées.
On appelle mot toute unité typographique limitée par deux blancs, par deux signes
W\SRJUDSKLTXHVSDUXQVLJQHW\SRJUDSKLTXHHWXQEODQFRXO¶LQYHUVH/HVOHWWUHVHXSKRQLTXHV
ne sont pas considérées comme des mots. Un millésime (2005 par exemple) est un mot. Par
H[HPSOH©F¶HVW-à-dire » FRPSWHSRXUPRWV©DXMRXUG¶KXLªSRXUGHX[PRWVHW©YD-t-on »
pour deux mots, car « t » y étant la lettre euphonique, ne compte pas.
Le candidat indiquera le nombre de mots à la fin de sa synthèse. Il insérera dans le texte de sa
note de synthèse, toXVOHVFLQTXDQWHPRWVXQHPDUTXHWUqVYLVLEOHIDLWHjO¶HQFUHHWFRPSRVpH
de deux traits : // , cette marque sera répercutée dans la marge. Il donnera aussi un titre au
résumé du dossier. Ce titre ne compte pas dans le nombre de mots mais il sera pris en compte
pour affiner la notation.
Les éléments de la notation sont les suivants :
- SHUFHSWLRQGHO¶HVVHQWLHOF¶HVW-à-dire compréhension des idées et élimination de
O¶DFFHVVRLUHDSWLWXGHjPHWWUHHQpYLGHQFHOHVSRLQWVFRPPXQVHWOHVGLYHUJHQFHVSHUWinence
du titre.
- FRPSRVLWLRQG¶XQFRPSWH-UHQGXDXVVLILGqOHHWDXVVLFRPSOHWTXHSRVVLEOHF¶HVW-à-dire
restituant exhaustivement la confrontation). La synthèse doit être entièrement rédigée et ne
SDVFRPSRUWHUG¶DEUpYLDWLRQVRXGHQRPVG¶DXWHXUVHQWUHparenthèses par exemple.
- FODUWpGHODV\QWKqVHF¶HVW-à-dire aptitude à présenter clairement la question et à élaborer un
plan rigoureux et pertinent envisageant successivement les différents aspects du thème,
capacité à faire ressortir nettement le plan par la présentation des idées dans des paragraphes
distincts, par exemple en ouvrant chaque partie par une question et par la présence de très
courtes introduction et conclusion obligatoires).
- présentation matérielle et expression : orthographe, syntaxe, ponctuation, accentuation,
TXDOLWpGXVW\OHYRFDEXODLUHFODUWpHWSUpFLVLRQDEVHQFHG¶LPSURSULpWpVPDvWULVHGHV
SRO\VpPLHV8QEDUqPHGHSpQDOLVDWLRQVHUDDSSOLTXpHQFDVG¶LQREVHUYDWLRQGHVUqJOHVGH
O¶H[SUHVVLRQpFULWHIDXWHV -1 point, 6 fautes = -2 points. Le retrait maximal de points
pour la formulation est de deux points.
- respect des consignes données. En cas de non-respect des consignes autres que celles portant
sur la formulation ou la quantité de mots, il sera enlevé au maximum un point.
x
La réflexion argumentée (40 % de la note)
Ensuite le candidat répondra en 120 mots maximum à la question suivante :
/DUDLVRQG¶eWDWVXIILW-elle à exclure toute opposition ?
Le candidat justifiera sa réponse personnelle avec un ou deux argumenWVHVVHQWLHOVTX¶LO
pourra éventuellement illustrer.
Texte n° 1
'LYLVLRQGHO¶LQVWUXFWLRQSXEOLTXHHQWURLVSDUWLHV
De toutes ces réflexions, on voit naître la nécessité de trois espèces
G¶LQVWUXFWLRQWUqVGLVWLQFWHV
'¶DERUGXQHLQVWUXFWLRQFRPPXQHRO¶RQGRLWVHSURSRVHU
ƒ'¶DSSUHQGUHjFKDFXQVXLYDQWOHGHJUpGHVDFDSDFLWpHWODGXUpH
GXWHPSVGRQWLOSHXWGLVSRVHUFHTX¶LOHVWERQjWRXVOHVKRPPHV
de connaître, quels que soient leur profession et leur goût
ƒ'HV¶DVVXUHUXQPR\HQGHFRQQDvWUHOHVGLVSRVLWLRQVSDUWLFXOLqUHV
GHFKDTXHVXMHWDILQGHSRXYRLUHQSURILWHUSRXUO¶DYDQWDJHJpQpUDO
ƒ'HSUpSDUHUOHVpOqYHVDX[FRQQDLVVDQFHVTX¶H[LJHODSURfession à
laquelle ils se destinent.
/DVHFRQGHHVSqFHG¶LQVWUXFWLRQGRLWDYRLUSRXUREMHWOHVpWXGHVUHODWLYHV
DX[GLYHUVHVSURIHVVLRQVTX¶LOHVWXWLOHGHSHUIHFWLRQQHUVRLWSRXU
O¶DYDQWDJHFRPPXQVRLWSRXUOHELHQ-rWUHSDUWLFXOLHUGHFHX[TXLV¶\
livrent.
La troisième enfin, purement scientifique, doit former ceux que la
QDWXUHGHVWLQHjSHUIHFWLRQQHUO¶HVSqFHKXPDLQHSDUGHQRXYHOOHV
découvertes ; et par là faciliter ces découvertes, les accélérer et les
multiplier.
1pFHVVLWpGHGLVWLQJXHUGDQVFKDFXQHO¶LQVWUXFWLRQGHVHQIDQWVHW
celle des hommes.
&HVWURLVHVSqFHVG¶LQVWUXFWLRQVHGLYLVHQWHQFRUHHQGHX[SDUWLHV(Q
HIIHWLOIDXWG¶DERUGDSSUHQGUHDX[HQIDQWVFHTX¶LOOHXUVHUDXWLOHGH
VDYRLUORUVTX¶LOVHQWUHURnt dans la jouissance entière de leurs droits,
ORUVTX¶LOVH[HUFHURQWG¶XQHPDQLqUHLQGpSHQGDQWHOHVSURIHVVLRQV
DX[TXHOOHVLOVVRQWGHVWLQpVPDLVLOHVWXQHDXWUHHVSqFHG¶LQVWUXFWLRQ
TXLGRLWHPEUDVVHUWRXWHODYLH/¶H[SpULHQFHDSURXYpTX¶LOQ¶\DYDLW
SDVGHPLOLHXHQWUHIDLUHGHVSURJUqVRXGHVSHUWHV/¶KRPPHTXLHQ
sortant de son éducation, ne continuerait pas de fortifier sa raison, de
QRXUULUSDUGHVFRQQDLVVDQFHVQRXYHOOHVFHOOHVTX¶LODXUDLWDFTXLVHVGH
corriger les erreurs ou de rectifier les QRWLRQVLQFRPSOqWHVTX¶LODXUDLW
SXUHFHYRLUYHUUDLWELHQW{WV¶pYDQRXLUWRXWOHIUXLWGXWUDYDLOGHVHV
premières années ; tandis que le temps effacerait les traces de ces
SUHPLqUHVLPSUHVVLRQVTXLQHVHUDLHQWSDVUHQRXYHOpHVSDUG¶DXWUHV
pWXGHVO¶HVSULt lui-PrPHHQSHUGDQWO¶KDELWXGHGHO¶DSSOLFDWLRQSHUGUDLW
de sa flexibilité et de sa force. Pour ceux mêmes à qui une profession
nécessaire à leur subsistance laisse le moins de liberté, le temps de
O¶pGXFDWLRQQ¶HVWSDVjEHDXFRXSSUqVWRXWFHOXLTX¶ils peuvent donner
jV¶LQVWUXLUH(QILQODGpFRXYHUWHGHVYpULWpVQRXYHOOHVOH
GpYHORSSHPHQWOHSURJUqVRXO¶DSSOLFDWLRQGHVYpULWpVGpMjFRQQXHV
la suite des événements, les changements dans les lois et les institutions,
doivent amener des circonstances où il devienne utile, et même
LQGLVSHQVDEOHG¶DMRXWHUGHQRXYHOOHVOXPLqUHVjFHOOHVGHO¶pGXFDWLRQ
,OQHVXIILWGRQFSDVTXHO¶LQVWUXFWLRQIRUPHGHVKRPPHVLOIDXWTX¶HOOH
FRQVHUYHHWSHUIHFWLRQQHFHX[TX¶HOOHDIRUPpVTX¶HOOHOHVpFODLUHOHV
préVHUYHGHO¶HUUHXUOHVHPSrFKHGHUHWRPEHUGDQVO¶LJQRUDQFHLO
faut que la porte du temple de la vérité soit ouverte à tous les âges,
HWTXHVLODVDJHVVHGHVSDUHQWVDSUpSDUpO¶kPHGHVHQIDQWVjHQ
écouter les oracles, ils sachent toujours en reconnaître la voix, et ne
soient point, dans le reste de leur vie, exposés à la confondre avec les
VRSKLVPHVGHO¶LPSRVWXUH/DVRFLpWpGRLWGRQFSUpSDUHUGHVPR\HQV
IDFLOHVHWVLPSOHVGHV¶LQVWUXLUHSRXUWRXV ceux à qui leur fortune ne
SHUPHWSDVGHVHOHVSURFXUHUHWTX¶XQHSUHPLqUHpGXFDWLRQQ¶DSDV
mis à portée de distinguer par eux-mêmes et de chercher les vérités
TX¶LOOHXUVHUDLWXWLOHGHFRQQDvWUH
1pFHVVLWpGHGLYLVHUO¶LQVWUXFWLRQHQSOXVLHXUVGHJUpVG¶DSUqVFHOXL
GHODFDSDFLWpQDWXUHOOHHWOHWHPSVTX¶RQSHXWHPSOR\HUj
V¶LQVWUXLUH
Les enfants, suivant la richesse de leurs parents, les circonstances où
VHWURXYHQWOHXUVIDPLOOHVO¶pWDWDXTXHORQOHVGHVWLQHSHXYHQWGRQQHU
plus ou moins de temps jO¶LQVWUXFWLRQ7RXVOHVLQGLYLGXVQHQDLVVHQW
pas avec des facultés égales, et tous enseignés par les mêmes méthodes,
SHQGDQWOHPrPHQRPEUHG¶DQQpHVQ¶DSSUHQGURQWSDVOHVPrPHV
choses. En cherchant à faire apprendre davantage à ceux qui ont moins
de facilité et de talent, loin de diminuer les effets de cette inégalité, on
QHIHUDLWTXHOHVDXJPHQWHU&HQ¶HVWSRLQWFHTXHO¶RQDDSSULVTXLHVW
XWLOHPDLVFHTXHO¶RQDUHWHQXHWVXUWRXWFHTXHO¶RQV¶HVWUHQGX
SURSUHVRLWSDUODUpIOH[LRQVRLWSDUO¶habitude.
/DVRPPHGHVFRQQDLVVDQFHVTX¶LOFRQYLHQWGHGRQQHUjFKDTXH
KRPPHGRLWGRQFrWUHSURSRUWLRQQpHQRQVHXOHPHQWDXWHPSVTX¶LO
SHXWGRQQHUjO¶pWXGHPDLVjODIRUFHGHVRQDWWHQWLRQjO¶pWHQGXHHW
à la durée de sa mémoire, à la facilité et à la précision de son
LQWHOOLJHQFH/DPrPHREVHUYDWLRQSHXWpJDOHPHQWV¶DSSOLTXHUj
O¶LQVWUXFWLRQTXLDSRXUREMHWOHVSURIHVVLRQVSDUWLFXOLqUHVHWPrPH
aux études vraiment scientifiques.
Or, une instruction publique est nécessairement la même pour tous
les individus qui la reçoivent en même temps. On ne peut donc avoir
pJDUGjFHVGLIIpUHQFHVTX¶HQpWDEOLVVDQWGLYHUVFRXUVG¶LQVWUXFWLRQ
JUDGXpVG¶DSUqVFHVYXHVGHPDQLqUHTXHFKDTXHpOqYHHQSDUFRXUUDLW
SOXVRXPRLQVGHGHJUpVVXLYDQWTX¶LOSRXUUDLW\HPSOR\HUSOXVGH
WHPSVHWTX¶LODXUDLWSOXVGHIDFLOLWpSRXUDSSUHQGUH7URLVRUGUHV
G¶pWDEOLVVHPHQWVSDUDLVVHQWVXIILUHSRXUO¶LQVWUXFWLRQJpQpUDOHHWGHX[
pour celle qui est relative soit aux diverses professions, soit aux sciences.
&KDFXQGHFHVRUGUHVG¶pWDEOLVVHPHQWVSHXWPrPHHQFRUHVHSUrWHU
jGLYHUVGHJUpVG¶LQVWUXFWLRQHQGRQQDQWODIDFLOLWpGHUHVVHUUHUOH
QRPEUHGHVREMHWVTX¶HOOHSHXWHPEUDVVHUHWGHSODFHUSOXVRXPRLQV
loin la limite de chacun. Alors un père sage, ou celui qui en remplirait
OHVIRQFWLRQVSRXUUDLWDGDSWHUO¶LQVWUXFWLRQFRPPXQHHWDX[GLYHUVHV
dispositions des élèves et au but de leur éducation, suivant la facilité
QDWXUHOOHHWOHGpVLURXO¶LQWpUrWGHV¶pFODLUHU'DQVOHVLQVtitutions établies
pour les hommes, chacun trouverait de même une instruction
SURSRUWLRQQpHjVHVEHVRLQV$ORUVXQHpGXFDWLRQTXHO¶pTXLWpGRLW
destiner à tous ne serait plus combinée pour le petit nombre des
hommes que la nature ou la fortune ont favorisés. »
Antoine Nicolas Caritat, Marquis de Condorcet
&LQTPpPRLUHVVXUO¶LQVWUXFWLRQSXEOLTXH3UHPLHUPpPRLUH
(1791) © Flammarion
Texte n° 2
Le capital hérité et le capital acquis
Ainsi, les différences que la relation au capital scolaire laisse inexpliquées
et qui se manifestent principalement en relation avec l'origine sociale
peuvent tenir à des différences dans le mode d'acquisition du capital
culturel actuellement possédé ; mais elles peuvent tenir aussi à des
différences dans le degré auquel ce capital est reconnu et garanti par
le titre scolaire, une fraction plus ou moins importante du capital
effectivement possédé pouvant n'avoir pas reçu la sanction scolaire,
lorsqu'il a été directement hérité de la famille et même lorsqu'il a été
acquis scolairement. Étant donné l'importance de l'effet de survivance
du mode d'acquisition, les mêmes titres scolaires peuvent garantir des
rapports à la culture très différents, ² de moins en moins toutefois à
mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie scolaire et que croît le prix
reconnu par l'école aux manières d'user du savoir par rapport au prix
accordé au savoir. Si le même volume de capital scolaire comme capital
culturel garanti peut correspondre à des volumes différents de capital
culturel socialement rentable, c'est d'abord que l'institution scolaire
qui, ayant le monopole de la certification, régit la conversion du capital
culturel hérité en capital scolaire, n'a pas le monopole de la production
du capital culturel : elle accorde plus ou moins complètement sa
sanction au capital hérité (effet de conversion inégale du capital culturel
hérité) parce que, selon les moments et, au même moment, selon les
niveaux et les secteurs, ce qu'elle exige se réduit plus ou moins
complètement à ce qu'apportent les « héritiers » et parce qu'elle
reconnaît plus ou moins valeur à d'autres espèces de capital incorporé
et à d'autres dispositions (comme la docilité à l'égard de l'institution
elle-même).
Le décalage entre le capital scolaire et le capital culturel effectivement
SRVVpGpTXLHVWDXSULQFLSHGHGLIIpUHQFHVHQWUHGpWHQWHXUVG¶XQFDSLWDO
scolaire identique peut aussi résulter du fait que le même titre scolaire
peut correspondre à des temps de scolarisation très inégaux (effet de
conversion inégale du capital culturel scolairement acquis) : les effets
GLUHFWVRXLQGLUHFWVG¶XQHRXSOXVLHXUVDQQpHVG¶pWXGHVSHXYHQWHQ
HIIHWQ¶rWUHSDVVDQFWLRQQpVSDUOHGLSO{PH² FRPPHF¶HVWOHFDVDYHF
tous ceux qui ont abandonné leurs études entre la troisième et la
terminale ou, à un autre niveau, ceux qui ont passé une ou deux années
en faculté sans obtenir de titre. Mais en outre, du fait que la fréquence
GHFHGpFDODJHV¶HVWDFFUXHjPHVXUHTXHV¶DFcroissaient les chances
G¶DFFqVGHVGLIIpUHQWHVFODVVHVjO¶HQVHLJQHPHQWVHFRQGDLUHHWVXSpULHXU
des agents appartenant à des générations différentes (saisies sous
IRUPHGHWUDQFKHVG¶kJHRQWWRXWHVOHVFKDQFHVG¶DYRLUFRQVDFUpXQ
QRPEUHG¶DQQpHVG¶pWXGHs très différent (avec tous les effets corrélatifs,
GRQWO¶pOpYDWLRQGHODFRPSpWHQFHQRQVDQFWLRQQpHELHQV€UPDLV
DXVVLO¶DFTXLVLWLRQG¶XQUDSSRUWGLIIpUHQWjODFXOWXUH² effet
G¶©HVWXGLDQLVDWLRQª², etc.) dans des institutions scolaires très
différentes par leurs maîtres, leurs méthodes pédagogiques, leur
UHFUXWHPHQWVRFLDOHWFSRXUREWHQLUXQWLWUHLGHQWLTXH,OV¶HQVXLWTXH
les différences associées à la trajectoire sociale et au volume du capital
culturel hérité se doublent de différences qui, surtout visibles chez les
membres de la petite bourgeoisie eux-mêmes issus de la petite
bourgeoisie ou des classes populaires (et particulièrement représentés
GDQVODSHWLWHERXUJHRLVLHpWDEOLHUHIOqWHQWGHVFKDQJHPHQWVGHO¶pWDW
des rapports entre le syVWqPHG¶HQVHLJQHPHQWHWODVWUXFWXUHGHVFODVVHV
sociales : à ces différents modes de génération correspondent des
UDSSRUWVGLIIpUHQWVDXV\VWqPHVFRODLUHTXLV¶H[SULPHQWGDQVGHV
VWUDWpJLHVGLIIpUHQWHVG¶LQYHVWLVVHPHQWFXOWXUHOQRQJDUDQWLSDUO¶LQVWLWXWLon
VFRODLUHF¶HVW-à-GLUHG¶DXWRGLGD[LH
/¶DXWRGLGDFWHG¶DQFLHQVW\OHVHGpILQLVVDLWIRQGDPHQWDOHPHQWSDUXQH
UpYpUHQFHjO¶pJDUGGHODFXOWXUHTXLpWDLWO¶HIIHWG¶XQHH[FOXVLRQjOD
fois brutale et précoce et qui conduisait à une dévotion exaltée et mal
orientée, donc vouée à être perçue par les tenants de la culture légitime
FRPPHXQHVRUWHG¶KRPPDJHFDULFDWXUDO&KH]FHV©SULPDLUHVªTXL
cherchent dans une autodidaxie foncièrement orthodoxe une manière
de continuer par leurs propres moyens une trajectoire brutalement
interrompue, tout le rapport à la culture légitime et aux autorités
GpWHQWULFHVGHO¶DXWRULWpVXUFHWWHFXOWXUHUHVWHPDUTXpSDUOHIDLWTX¶LOV
RQWpWpH[FOXVSDUXQV\VWqPHFDSDEOHG¶LPSRVHr aux exclus la
reconnaissance de leur propre exclusion. Au contraire, les autodidactes
nouveau style se sont souvent maintenus dans le système scolaire
MXVTX¶jXQQLYHDXUHODWLYHPHQWpOHYpHWRQWDFTXLVDXFRXUVGHFHWWH
longue fréquentation mal récompensée un rapport à la fois « affranchi »
HWGpVDEXVpIDPLOLHUHWGpVHQFKDQWpDYHFODFXOWXUHOpJLWLPHTXLQ¶D
ULHQGHFRPPXQDYHFODUpYpUHQFHORLQWDLQHGHO¶DQFLHQDXWRGLGDFWH
ELHQTX¶LOFRQGXLVHjGHVLQYHVWLVVHPHQWVWRXWDXVVLLQWHQVHVHW
passionnés, mais placés sur de tout autres terrains, la bande dessinée
RXOHMD]]GRPDLQHVDEDQGRQQpVRXGpGDLJQpVSDUO¶XQLYHUVVFRODLUH
SOXW{WTXHO¶KLVWRLUHRXO¶DVWURQRPLHODSV\FKRORJLHYRLUHODSDUDSV\FKRORJLH
RXO¶pFRORJLHSOXW{WTXHO¶DUFKpRORJLHRXODJpRORJLH&¶HVW
sans doute dans ces catégories que se recrute le public de toutes les
SURGXFWLRQVTXHO¶RQUDQJHGDQVOD©FRQWUH-culture » (Charlie-Hebdo,
O¶eFKRGHV6DYDQHV6H[SROHWFHWTXLRIIUHQWDXMRXUG¶KXLVRXVXQH
forme journalistique les productioQVGHO¶DYDQW-garde intellectuelle
FRPPHG¶DXWUHV©YXOJDULVHQWªF¶HVW-à-dire diffusent au-delà du
JURXSHGHVUpFHSWHXUVOpJLWLPHVOHVSURGXLWVGHO¶DUULqUH-garde
DFDGpPLTXH+LVWRULDSDUH[HPSOHRXGHO¶DYDQW-garde consacrée (Le
Nouvel Observateur).
Les détenteurs du monopole de la manipulation du sacré, lettrés de
WRXWHVOHVpJOLVHVQ¶RQWMDPDLVEHDXFRXSG¶LQGXOJHQFHSRXUFHX[TXL
prétendent « découvrir en eux-PrPHVOHVVRXUFHVGHO¶DXWRULWp
traditionnelle » et accéder sans intermédiaires au dépôt dont ils ont la
garde : comme le montre bien Gershom Scholem, ils mettent toujours
« autant de barrières que possible sur les pas du candidat au chemin
P\VWLTXH>«@HWTXDQGOHVEDUULqUHVHIIUDLHQWOHSqOHULQHWOHIRUFHQW
jVHFRQWHQWHUGHO¶DQFLHQQHURXWHSDUFHTXHOHVQRXYHOOHVOXLVRQW
UHQGXHVLQDFFHVVLEOHVLOHQYDG¶DXWDQWPLHX[GXSRLQWGHYXHGH
O¶DXWRULWpª0DLVODFHQVXUHSUpYHQWLYHGHO¶LQVWLWXWLRQSHXWV¶H[HUFHU
VDQVTXHSHUVRQQHQ¶DLWjH[HUFHUQLFRQWU{OH ni contrainte : tandis que
OHVDXWRGLGDFWHVWUDGLWLRQQHOVDWWHQGHQWHQFRUHGHO¶LQVWLWXWLRQVFRODLUH
TX¶HOOHOHXULQGLTXHHWOHXURXYUHOHVUDFFRXUFLVGHODYXOJDULVDWLRQHW
de la vulgate, toujours dominées plus ou moins directement, par
O¶LQVWLWXWLRQOHs plus affranchis des nouveaux autodidactes cherchent
leurs maîtres à penser parmi des hérésiarques qui remplissent encore
la fonction traditionnellement impartie aux autorités, à savoir, comme
GLWDXVVL6FKROHPG¶©DQQRQFHUDXQpRSK\WHOHVH[SpULHQFHVDXxquelles
LOGRLWV¶DWWHQGUHªHWGHOXL©IRXUQLUOHVV\PEROHVJUkFHDX[TXHOVLO
pourra les exprimer ».
>1RWHGHO¶DXWHXU@/DUHFRQQDLVVDQFHGHO¶LQFRPSpWHQFHHWGHO¶LQGLJQLWpFXOWXUHOOHTXL
FDUDFWpULVHO¶DXWRGLGD[LHDQFLHQQHV¶REVHUYHVXUWRXWFKH]Oes membres de la petite bourgeoisie
établie issus
des classes populaires ou moyennes qui disent par exemple avec une très forte fréquence (70
% contre 31 % dans la petite bourgeoisie nouvelle issue des mêmes classes) que « la peinture
F¶HVW
ELHQPDLVF¶HVW GLIILFLOHª/¶DOLpQDWLRQFXOWXUHOOHGHVDXWRGLGDFWHVjO¶DQFLHQQHQHVH
manifeste jamais aussi clairement que dans leur inclination à donner les preuves de leur
culture lors même
TX¶RQQHOHVOHXUGHPDQGHSDVWUDKLVVDQWOHXUH[FOXVLRQSDUOHXUVRXFLGHprouver leur
DSSDUWHQDQFHjO¶LQYHUVHGHVELHQ-nés qui masquent leur ignorance en ignorant les
interrogations ou les
situations capables de la mettre au jour).
(2)G. Scholem, La Kabbale et sa symbolique.
Pierre Bourdieu
La distinction Critique sociale du jugement
(1979) © Les Éditions de Minuit
Texte n° 3
/¶H[SOLFDWLRQQ¶HVWSDVQpFHVVDLUHSRXUUHPpGLHUjXQHLQFDSDFLWpj
FRPSUHQGUH&¶HVWDXFRQWUDLUHFHWWHLQFDSDFLWpTXLHVWODILFWLRQ
VWUXFWXUDQWHGHODFRQFHSWLRQH[SOLFDWULFHGXPRQGH&¶HVWO¶H[SOLFDWHXU
TXLDEHVRLQGHO¶LQFDSDEOHHWQRQO¶LQYHUVHF¶HVWOXLTXLFRQVWLWXH
O¶LQFDSDEOHFRPPHWHO([SOLTXHUTXHOTXHFKRVHjTXHOTX¶XQF¶HVW
G¶DERUGOXLGpPRQWUHUTX¶LOQHSHXWSDVOHFRPSrendre par lui-même.
$YDQWG¶rWUHO¶DFWHGXSpGDJRJXHO¶H[SOLFDWLRQHVWOHP\WKHGHOD
SpGDJRJLHODSDUDEROHG¶XQPRQGHGLYLVpHQHVSULWVVDYDQWVHWHVSULWV
ignorants, esprits mûrs et immatures, capables et incapables, intelligents
et bêtes. Le tour propUHjO¶H[SOLFDWHXUFRQVLVWHHQFHGRXEOHJHVWH
LQDXJXUDO'¶XQHSDUWLOGpFUqWHOHFRPPHQFHPHQWDEVROXF¶HVW
PDLQWHQDQWVHXOHPHQWTXHYDFRPPHQFHUO¶DFWHG¶DSSUHQGUH'¶DXWUH
SDUWVXUWRXWHVOHVFKRVHVjDSSUHQGUHLOMHWWHFHYRLOHGHO¶LJQRUDQFH
TX¶Ll se charge lui-PrPHGHOHYHU-XVTX¶jOXLOHSHWLWKRPPHDWkWRQQp
jO¶DYHXJOHWWHjODGHYLQHWWH,OYDDSSUHQGUHPDLQWHQDQW,OHQWHQGDLW
GHVPRWVHWOHVUpSpWDLW,OV¶DJLWGHOLUHPDLQWHQDQWHWLOQ¶HQWHQGUDSDV
OHVPRWVV¶LOQ¶HQWHQGOHVV\OODEHVOHVV\OODEHVV¶LOQ¶HQWHQGOHVOHWWUHV
que ni le livre ni ses parents ne sauraient lui faire entendre mais
seulement la parole du maître. Le mythe pédagogique, disions-nous,
GLYLVHOHPRQGHHQGHX[,OIDXWGLUHSOXVSUpFLVpPHQWTX¶LOGLYLVH
O¶LQWHOOLJHQFHen deux. Il y a, dit-il, une intelligence inférieure et une
intelligence supérieure. La première enregistre au hasard des
perceptions, retient, interprète et répète empiriquement, dans le cercle
pWURLWGHVKDELWXGHVHWGHVEHVRLQV&¶HVWO¶LQWHOOLJHQFHGXpetit enfant
HWGHO¶KRPPHGXSHXSOH/DVHFRQGHFRQQDvWOHVFKRVHVSDUOHVUDLVRQV
elle procède par méthode, du simple au complexe, de la partie au
WRXW&¶HVWHOOHTXLSHUPHWDXPDvWUHGHWUDQVPHWWUHVHVFRQQDLVVDQFHV
en les adaptant aux capacités intelOHFWXHOOHVGHO¶pOqYHHWGHYpULILHU
TXHO¶pOqYHDELHQFRPSULVFHTX¶LODDSSULV7HOHVWOHSULQFLSHGH
O¶H[SOLFDWLRQ7HOVHUDGpVRUPDLVSRXU-DFRWRWOHSULQFLSHGH
O¶DEUXWLVVHPHQW
Entendons-le bien, et, pour cela, chassons les images connues.
/¶DEUXWLVVHXUQ¶HVWSDVOHYLHX[PDvWUHREWXVTXLERXUUHOHFUkQHGHVHV
pOqYHVGHFRQQDLVVDQFHVLQGLJHVWHVQLO¶rWUHPDOpILTXHSUDWLTXDQWOD
GRXEOHYpULWpSRXUDVVXUHUVRQSRXYRLUHWO¶RUGUHVRFLDO$XFRQWUDLUH
LOHVWG¶DXWDQWSOXVHIILFDFHTX¶LOHVWVavant, éclairé et de bonne foi. Plus
il est savant, plus évidente lui apparaît la distance de son savoir à
O¶LJQRUDQFHGHVLJQRUDQWV3OXVLOHVWpFODLUpSOXVOXLVHPEOHpYLGHQWH
ODGLIIpUHQFHTX¶LO\DHQWUHWkWRQQHUjO¶DYHXJOHWWHHWFKHUFKHUDYHF
méthoGHSOXVLOV¶DWWDFKHUDjVXEVWLWXHUO¶HVSULWjODOHWWUHODFODUWpGHV
H[SOLFDWLRQVjO¶DXWRULWpGXOLYUH$YDQWWRXWGLUD-t-LOLOIDXWTXHO¶pOqYH
FRPSUHQQHHWSRXUFHODTX¶RQOXLH[SOLTXHWRXMRXUVPLHX[7HOHVWOH
souci du pédagogue éclairé : le petit comprend-il ? il ne comprend
pas. Je trouverai des manières nouvelles de lui expliquer, plus
rigoureuses dans leur principe, plus attrayantes dans leur forme ; et je
YpULILHUDLTX¶LODFRPSULV
1REOHVRXFL0DOKHXUHXVHPHQWF¶HVWMXVWHPHQWFHSHWLWPRW, ce mot
G¶RUGUHGHVpFODLUpV² comprendre ² TXLIDLWWRXWOHPDO&¶HVWOXLTXL
arrête le mouvement de la raison, détruit sa confiance en elle-même,
la met hors de sa voie propre en brisant en deux le monde de
O¶LQWHOOLJHQFHHQLQVWDXUDQWODFRXSXUHGHO¶DQLPDOWkWRQQDQWDXSHWLW
PRQVLHXULQVWUXLWGXVHQVFRPPXQjODVFLHQFH'qVORUVTX¶HVW
SURQRQFpFHPRWG¶RUGUHGHODGXDOLWpWRXWSHUIHFWLRQQHPHQWGDQVOD
manière de faire comprendre, cette grande préoccupation des
méthodistes et des progressistes, esWXQSURJUqVGDQVO¶DEUXWLVVHPHQW
/¶HQIDQWTXLkQRQQHVRXVODPHQDFHGHVFRXSVREpLWjODIpUXOHHWYRLOj
tout : il appliquera son intelligence à autre chose. Mais le petit expliqué,
lui, investira son intelligence dans ce travail du deuil : comprendre,
F¶HVW-à-GLUHFRPSUHQGUHTX¶LOQHFRPSUHQGSDVVLRQQHOXLH[SOLTXH
SDV&HQ¶HVWSOXVjODIpUXOHTX¶LOVHVRXPHWF¶HVWjODKLpUDUFKLHGX
PRQGHGHVLQWHOOLJHQFHV3RXUOHUHVWHLOHVWWUDQTXLOOHFRPPHO¶DXWUH
si la solution du problème est trop difficile à chercher, il aura bien
O¶LQWHOOLJHQFHG¶pFDUTXLOOHUOHV\HX[/HPDvWUHHVWYLJLODQWHWSDWLHQW,O
verra que le petit ne suit plus, il le remettra dans le chemin en lui
réexpliquant. Ainsi le petit acquiert-il une intelligence nouvelle, celle
des explications du maître. Plus tard il pourra être explicateur à son
WRXU,OSRVVqGHO¶pTXLSHPHQW0DLVLOOHSHUIHFWLRQQHUDLOVHUDKRPPH
de progrès.
(3)Jacques Rancière valorise Joseph Jacotot, pédagogue innovant, lequel affirmait que
O¶KRPPH² GRQFO¶enfant ² peut et doit apprendre par lui-même.
Jacques Rancière
Le maître ignorant (1987) © Librairie Anthème Fayard
proposition de corrigé pour la synthèse
/HVGpULYHVGLVFULPLQDWRLUHVGHO¶pFROHUpSXEOLFDLQH
/¶LQVWUXFWLRQSXEOLTXHREOLJDWRLUHHW JUDWXLWHGHYDLWGpPRFUDWLVHUO¶pGXFDWLRQ&RQGRUFHW
philosophe des Lumières, proposait de diversifier les cursus pour réaliser cette équité. Deux
siècles plus tard le constat du sociologue Bourdieu révèle une accentuation des inégalités :
GDQVO¶pFROHHW SDUPLFHX[TX¶HOOHH[FOXW/HSKLORVRSKH-DFTXHV5DQFLqUHGpQRQFHGDQV
O¶DFWHPrPHG¶H[SOLTXHUO¶DEUXWLVVHPHQWTXLVWLJPDWLVHO¶DXWRGLGDFWH&HVUpIOH[LRQVVXU
O¶pFROHDUWLFXOHQWOHXUVGLYHUJHQFHVDXWRXUGHWURLVSHUVSHFWLYHVODVRXPLVVLRQDX[
dépRVLWDLUHVGXVDYRLURSSRVpjO¶DXWRGLGDFWLVPHO¶LPSpUDWLIGXPRGqOHVFRODLUHXQLTXHRXVD
diversification, le progrès comme démocratisation ou élitisme.
La // scolarisation est-HOOHSUpIpUDEOHjO¶DXWRGLGD[LH"3RXU&RQGRUFHWO¶©,QVWUXFWLRQ
publique ªTX¶LOLQYHQWHFRQFUpWLVHXQGURLWpTXLWDEOHjODIRUPDWLRQGHO¶KRPPHHWGX
FLWR\HQMXVTX¶DORUVUpVHUYpHDX[SULYLOpJLpV$XFXQHVRXPLVVLRQDX[GpSRVLWDLUHVGXVDYRLURX
aux professionnels, eux-PrPHVpOqYHVG¶pFROHVVSpFLDOLVpHVO¶REMHFWLIHVWOH
GpYHORSSHPHQWGHO¶HVSULWFULWLTXHHWOHUHIXVGHODVXSHUVWLWLRQ0DLVOHVGHX[SHQVHXUV
FRQWHPSRUDLQVRSSRVHQWDXWRGLGDFWHVHWpOqYHVRXPLV'¶DSUqV%RXUGLHXOHVH[FOXV
traditionnels du système scolaire gardaient le respect de leurs enseignants même danVO¶pFKHF
; les nouveaux évincés suivent les idoles de la // contre-culture. Les dépositaires du savoir se
répartissent entre maîtres obtus reconnus et adeptes de la nouveauté, mais ils jouissent chacun
de la déférence des étudiants. Après ce constat commuQVHXO-DFTXHV5DQFLqUHV¶LQVXUJHOHV
LJQRUDQWVRQWLQWpULRULVpOHXULQFDSDFLWpG¶DSSUHQGUHSDUHX[-mêmes suggérée par ces maîtres.
/HP\WKHGHO¶H[SOLFDWLRQLQGLVSHQVDEOHDEUXWLWO¶pOqYH
/¶pFROHGRLW±HOOHV¶DGDSWHUjO¶pOqYHRXOXLLPSRVHUXQPRule unique ? Jacques Rancière et
&RQGRUFHWDIILUPHQWTXHOHPDvWUHGRLWPRGXOHUO¶HQVHLJQHPHQWHQIRQFWLRQGHVGLIILFXOWpVRX
GHVGLVSRVLWLRQVHWGLVSRQLELOLWpVGHO¶DSSUHQDQWIDLUHFRPSUHQGUHH[LJHGHUHQRXYHOHUOD
SpGDJRJLH/¶HVVHQWLHOGHVSURSRVLWLRQVGH&RQGRUFHWGpWDLOOHFHWWHGLYLVLRQGHO¶,QVWUXFWLRQ
publique en fonction des aptitudes intellectuelles des étudiants, de leur âge ou du temps de
loisir. Il diversifie les établissements selon les fonctions visées : culture élémentaire et
citoyenne, formation professionnelle, recherche scientifique. Au contraire, Bourdieu révèle //
O¶H[FOXVLRQGHVLQDGDSWpVDXV\VWqPHVRUWLVVDQVGLSO{PH$XFDSLWDOFXOWXUHOKpULWpV¶DMRXWH
OHFDSLWDODFTXLVGDQVHWKRUVGHO¶LQVWLWXWLRQPDLVVHXOHO¶pFROHFRQYHUWLW ce savoir, le
UHQWDELOLVH2XYULUO¶HQVHLJQHPHQWDX[FODVVHVSRSXODLUHVGpPXOWLSOLHOHVLQpJDOLWpVHWOHV
réussites illusoires.
Une éducation progressiste est- // elle démocratique et libératrice ? Bourdieu nuance la thèse
de la reproduction sociale paUO¶pFROHODFXOWXUHGHVKpULWLHUVSULYLOpJLpVQHVXIILWSDV
Cependant, la démocratisation des études créa de nouvelles discriminations par les conditions
G¶REWHQWLRQGXGLSO{PHGXUpHHWW\SHGHODVFRODULWp/HVpOLWHVGLVVLPXODLHQWOHXULJQRUDQFH
/O¶H[FOXVLRQSUpFRFHGXFROOpJLHQOHVWLJPDWLVHQpDQPRLQVOHVQRXYHDX[pWXGLDQWVPrPH
recalés se valorisent par la contre-culture. Les deux philosophes reconnaissent ces rapports
HQWUHpFROHHWSRXYRLUV$ORUVTXH&RQGRUFHWYRLWGDQVO¶LQVWLWXWLRQVFRODLre républicaine le
PR\HQG¶XQSURJUqVYHUVOHV/XPLqUHVHWO¶pJDOLWpSDUODUDLVRQHWSRXUO¶+XPDQLWp-DFTXHV
5DQFLqUHDXFRQWUDLUHGpQRQFHOHGHVSRWLVPHGXPDvWUH/LHUODFRPSUpKHQVLRQjO¶H[SOLFDWLRQ
SDUOHVDYDQWGpYDORULVHO¶LJQRUDQWHWOXLGpQLH O¶XVDJHGHODUDLVRQ,QVWUXLUHHVWDORUVDVVHUYLU
$X[SULYLOpJLpVGHO¶$QFLHQUpJLPHO¶pFROHDVXEVWLWXpODGLVWLQFWLRQGHODERXUJHRLVLHOHV
KpULWLHUVUpXVVLVVHQWPLHX['LYHUVLILHUOHVFXUVXVHWOHVLQVWLWXWLRQVQHSHUPLWSDVO¶pTXLWpPDLV
accHQWXDFHVGLVFULPLQDWLRQV3LUHLQVWUXLUHV¶RSSRVHjO¶DXWRQRPLHGHO¶pWXGLDQWVRXVUpVHUYH
G¶XQHFRQWUH-culture iconoclaste.
589 mots
Commentaires du jury
/HVFRQFRXUVG¶HQWUpHHQeFROH6XSpULHXUHGH&RPPHUFHSURSRVHQWDX[FDQGLGDWV
des épreuves exigeantes, en matière de culture générale particulièrement. Tremplin 1 ne
déroge pas à la règle. La synthèse de document, notamment, relève de ces exigences : les
thèmes abordés par les extraits relèvent de questions classiques ou traditionnelles ou de
GpEDWVG¶DFWXDOLWp6XUFHSRLQWOHVFRUUHFWHXUVGHODVHVVLRQUHJUHWWHQWSUHVTXH
XQDQLPHPHQWOHVIDLEOHVVHVTX¶RQWUpYpOpHVGHWURSQRPEUHXVHVFRSLHV&RQGRUFHWQ¶HVW
tout simplement pas identifié (voire totalement méconnu) ; les thèses du sociologue
français Pierre Bourdieu sont ignorées ; les polémiques et interrogations sur la sélection
RXO¶pJDOLWpGHVFKDQFHVGXSULPDLUHjO¶XQLYHUVLWpVHPEOHQWDYRLUpFKDSSpDX[
préoccupations des candidats. Certes il reste possible de composer une copie correcte
malgré ces carences. Toutefois les postulants aux postes de responsabilité auxquels
SUpSDUHQWFHVeFROHVGRLYHQWVHVRXFLHUG¶pODUJLUOHXUKRUL]RQLQWHOOHFWXHOSHUVRQQHO
6¶LQWpUHVVHUDYHFHVSULWFULWLTXHHWSUpFLVLRQjO¶DFWXDOLWpFRQVROLGHUOHs fondamentaux de
ODSHQVpHSDUO¶DSSURSULDWLRQGHVFODVVLTXHVVHWHQLUDXFRXUDQWGHVLQWHUURJDWLRQV
FRQWHPSRUDLQHVFHODVLJQLILHV¶LQVWUXLUHRXVHFXOWLYHU,OV¶DJLWG¶XQDQWLGRWHSUpFLHX[HW
WHOOHPHQWDJUpDEOHjODVSpFLDOLVDWLRQTX¶LPSOLTXHQWGHV études de plus en plus techniques
ou « pointues » ! La préparation au concours intègre cette dimension de la culture
personnelle !
/¶pSUHXYHGHV\QWKqVHGHWH[WHVGXFRQFRXUV7UHPSOLQSUpVHQWHFHWWHGLIILFXOWp
VSpFLILTXHTX¶HOOHFRPELQHGHX[pSUHXYHs en une. Sa durée de trois heures accentue
HQFRUHODQpFHVVLWpG¶XQHQWUDvQHPHQWSRXUDSSUHQGUHjJpUHUOHWHPSVHWSRXUDFTXpULU
les savoir-faire permettant une efficacité optimale. La réflexion argumentée requiert des
qualités de jugement, la synthèse à proprement parler est un exercice extrêmement
technique et rigoureux.
LA REFLEXION ARGUMENTEE
/DUpIOH[LRQDUJXPHQWpHUHVWHODSRUWLRQGHO¶pSUHXYHTXHOHVFDQGLGDWVQpJOLJHQW
beaucoup trop souvent. Pourtant avec 8 points sur le total de 20, elle représente 60 % de
ODQRWHJOREDOHDORUVTX¶HOOHQHUHOqYHSDVGHVPrPHVFRQWUDLQWHVIRUPHOOHVTXHOD
synthèse. Le candidat est invité à répondre en 120 mots maximum à une question. Les
FRQVLJQHVSUpFLVHQWTX¶LOIDXWMXVWLILHUDUJXPHQWHUHWLOOXVWUHUFHtte réponse personnelle.
Le libellé du sujet 2009 est le suivant :
/¶pFROHJDUDQWLW-HOOHO¶pJDOLWpGHVFKDQFHV"
Rapport du jury ± Concours Tremplin 1 ± Épreuve de synthèse de textes ± Session 2009 ± 2 &HWUDYDLORIIUHO¶RFFDVLRQGHPDQLIHVWHUXQHUpflexion personnelle, de faire preuve
G¶XQHRULJLQDOLWpHIIHFWLYH,OLPSRVHTXHOHFDQGLGDWH[HUFHVRQMXJHPHQWTX¶LOGLVWLQJXH
O¶LPSRUWDQWGHO¶DFFHVVRLUHTX¶LODLOOHjO¶HVVHQWLHOHWIDVVHSUHXYHGHFRQFLVLRQ(VSULWGH
finesse et esprit de géométrie sont de la sorte convoqués. Trop de copies se cantonnent à
un discours convenu, oscillent entre des positions moyennes, alors que les candidats sont
LQYLWpVjV¶HQJDJHUjSUHQGUHSRVLWLRQHWjFRQYDLQFUH/DSHUWLQHQFHGHVLOOXVWUDWLRQV
véritablement personnelles est également déterminante.
/¶H[HUFLFHSRUWHQpDQPRLQVVXUXQHTXHVWLRQGRQFXQSUREOqPHSUpFLVHW
ULJRXUHXVHPHQWGpILQLSDUOHOLEHOOp,OHVWLQGLVSHQVDEOHGHO¶DQDO\VHUHWG¶HQOHYHUOHV
DPELJXwWpV&HWWHDQQpHSDUH[HPSOHODQRWLRQG¶ « égalité des chances » a été le plus
VRXYHQWUpGXLWHjODTXHVWLRQILQDQFLqUHRULO\DELHQG¶DXWUHVSULYLOqJHVTXHFHOXLGH
O¶DUJHQW/HVKDQGLFDSVRXOHVKLVWRLUHVLQGLYLGXHOOHVVXVFLWHQWGHVVpJUpJDWLRQVpJDOHPHQW
redoutables. Mettre en rapport cHWWHpJDOLWpDYHFODGpPRFUDWLVDWLRQGHO¶LQVWUXFWLRQ
SXEOLTXHRXDYHFODPpULWRFUDWLHODTXHOOHYRXGUDLWQ¶LPSXWHUTX¶DXWUDYDLOLQGLYLGXHOOHV
GLIIpUHQFHVVRFLDOHVDXUDLWVXIILSRXUTX¶XQHFRSLHV¶pORLJQHGHVSRQFLIVOHVSOXVpFXOpVHW
simplistes. Un candidat perspicace aurait remarqué que le verbe « garantir » impose une
obligation de résultat et non pas une obligation de service ou encore il aurait indiqué
TXH©O¶pFROHªpW\PRORJLTXHPHQWFHWHPSVGHORLVLUFRQVDFUpjO¶pWXGHQ¶HVW
probablement pDVO¶XQLTXHOLHXGHO¶pJDOLVDWLRQGHVGURLWV
/DUpIOH[LRQDUJXPHQWpHRIIUHDX[FDQGLGDWVODSRVVLELOLWpG¶H[SULPHUOHXU
personnalité voire leurs convictions, encore faut-LOTX¶LOVV¶DVWUHLJQHQWjWUDLWHUGX
SUREOqPHSRVpHWTX¶LOVSDUYLHQQHQWjpWD\HUleur propos de façon pertinente et
convaincante.
LA SYNTHESE
/DV\QWKqVHHVWODSDUWLHGHO¶pSUHXYHTXLH[LJHODSOXVJUDQGHPDvWULVHWHFKQLTXH,O
HVWUHFRPPDQGpDX[FDQGLGDWVGHV¶HQWUDvQHUFDUO¶H[HUFLFHQ¶HVWJXqUHFRPSDWLEOHDYHF
O¶LPSURYLVDWLRQ
&HWWHpSUHXYHHVWG¶DERUGXQWUDYDLOGHOHFWXUHHWGHFRPSUpKHQVLRQGHVH[WUDLWV
proposés. Il convient de dégager pour chaque texte : les thèses essentielles, la ligne
directrice et la démarche. Ensuite la mise en rapport des conceptions et propos des
auteurs convoqués conduit à leur confrontation, tant pour les points de convergence que
SRXUOHVRSSRVLWLRQV/DKLpUDUFKLVDWLRQGHVWKqPHVHQWUHOHSULQFLSDOHWO¶DFFHVVRLUHOHV
arguments et les illustrations ou exemples, les thèses majeures et les détails est le moyen
GHFRQVWUXLUHOHSODQHWO¶RUJDQLVDWLRQGHODV\QWKqVH
Cette synthèse doit être introduite : un court paragraphe doit préciser le domaine
concerné, le problème traité, les auteurs convoqués et les perspectives distinctes qui sont
leVOHXUV&HWWHLQWURGXFWLRQV¶DFKqYHSDUOHSODQGHODV\QWKqVH
Rapport du jury ± Concours Tremplin 1 ± Épreuve de synthèse de textes ± Session 2009 ± 3 Le développement de la synthèse se décompose usuellement en trois ou quatre
paragraphes. Chacune de ces portions de devoir trouve son unité dans un point de vue
particulier de la confrontation des documents. Elle attribue à chaque fois, explicitement,
la thèse évoquée au penseur qui la soutient. Il faut également mentionner les
rapprochements, les regroupements partiels et les oppositions entre les textes. Une copie
qui juxtaposerait les résumés successifs de chacun des documents proposés serait hors
VXMHWHWORXUGHPHQWSpQDOLVpHLOQHV¶DJLUDLWSOXVG¶XQHV\QWKqVH
La conclusion tire le bilan de la synthèse. Elle rappelle le domaine abordé et dégage
O¶LQWpUrWGHODFRQIURQWDWLRQ,OFRQYLHQWGHPRQWUHUOHVHQMHX[GHVSULVHVGHSRVLWLRQGHV
différents auteurs. Les principales mises en rapport des thèses en présence peuvent être
rappelées.
CeVTXHOTXHVOLJQHVH[WUDLWHVGXUDSSRUWGHODVHVVLRQSUpFLVHQWO¶HVVHQWLHOGHV
exigences techniques de la synthèse. Les copies de la session 2009 ont respecté, dans leur
immense majorité, ces consignes formelles rigoureuses. Les synthèses aberrantes sont
devenues rarissimes, il semble judicieux de reconduire les formulations du rapport
antérieur.
Les extraits de la session 2009 ont chacun à sa façon mis en évidence une difficulté
VSpFLILTXHGHO¶pSUHXYHGHV\QWKqVHGHGRFXPHQW
Une page de CondoUFHWH[WUDLWHGX3UHPLHUGHV0pPRLUHVVXUO¶LQVWUXFWLRQ
publique (1791) a le plus souvent été appréhendée sans tenir compte de son contexte
historique. Sa dimension prospective ou programmatique, ses présupposés sur
O¶pGXFDWLRQHWO¶LQVWUXFWLRQVRQFDUactère révolutionnaire sont demeurés inaperçus aux
yeux de nombreux candidats. Toutes les indications fournies dans les sujets ont leur
utilité. Il était difficile de confronter en vérité les textes des auteurs concernés en
ignorant le statut particulieUGHFHVOLJQHVG¶XQSKLORVRSKHGHV/XPLqUHV/HFRQWH[WH
notamment historique des documents à confronter peut ainsi se révéler déterminant.
Les lignes de Pierre Bourdieu, reprises de La Distinction, ont déconcerté bien
des candidats par la subtilité de leur argumentation. Plaquer sur ce passage les thèses
JpQpUDOHVHWFDULFDWXUDOHVWURSVRXYHQWDWWULEXpHVjFHWDXWHXUHPSrFKDLWG¶HQVDLVLU
O¶RULJLQDOLWpHWO¶LQWpUrW/HVRFLRORJXHHQFHWH[WHOLPLWHO¶LPSDFWGX©FDSLWDOFXOWXUHOªHW
notamment sa tUDQVPLVVLRQPpFDQLTXHLOPHWHQpYLGHQFHODSODFHGHO¶KLVWRLUH
LQGLYLGXHOOH,OV¶LQWHUURJHSULQFLSDOHPHQWVXUOHVDXWRGLGDFWHVHWGLVWLQJXHSDUPLFHX[-ci
des attitudes et des rapports différents au savoir et à ses dépositaires. Les candidats en
O¶RFFXUUHQFHQ¶RQWVRXYHQWSDVSULVOHWHPSVGHVXLYUHGDQVOHGpWDLOO¶DUJXPHQWDWLRQGH
O¶DXWHXUHWGHGpJDJHUVHVWKqVHVOHVSOXVVXEWLOHV
Les lignes du philosophe Jacques Rancière ont souvent prêté à confusion voire à
contre-sens ! Le caractère polémique HWGRQFO¶LURQLHTXLFDUDFWpULVHQW/HPDvWUH
LJQRUDQWQ¶RQWSDVpWpVXIILVDPPHQWGpJDJpVDORUVPrPHTXHO¶R[\PRUHGXWLWUHDXUDLW
G€VHUYLUG¶LQGLFH«,OIDXWOjHQFRUHIDLUHSUHXYHG¶XQHJUDQGHGLVSRQLELOLWpG¶HVSULWHW
QHSDVV¶HQIHUPHUGDQVGHVOHFtures préconçues ou toutes faites. Les extraits proposés
chaque année aiguillonnent parfois la réflexion par des prises de position originales ou
iconoclaste. Il convient donc de les lire sans idée préconçue et avec une honnêteté
intellectuelle et une disponibilité authentiques.
Rapport du jury ± Concours Tremplin 1 ± Épreuve de synthèse de textes ± Session 2009 ± 4 %,/$1'(/¶(35(89('(/$6(66,21
/HVFDQGLGDWVGHODVHVVLRQRQWIRXUQLGHVFRSLHVKRQRUDEOHVGDQVO¶HQVHPEOH
légèrement meilleures que celles des années antérieures. Des compositions convenables,
XQSHXODERULHXVHVPDLVDSSOLTXpHVHWLQIRUPpHVGHVH[LJHQFHVGHO¶pSUHXYHRQWFRQVWLWXp
O¶HVVHQWLHOGXORWGpYROXjFKDTXHFRUUHFWHXU(QUHYDQFKHOHVH[FHOOHQWHVFRPSRVLWLRQV
WRXWFRPPHO¶RULJLQDOLWpGHODUpIOH[LRQSHUVRQQHOOHHWODULFKHVVHGHODFXOWXUH
SHUVRQQHOOHRQWpWpSDUWLFXOLqUHPHQWUDUHV«HWDSSUpFLpHV
Les principales difficultés rencontrées par les candidats se concentrent cette année
encore sur les insuffisances de la maîtrise de la langue française, soit dans la
compréhension des textes soit lors de la composition des réflexions ou la rédaction de la
synthèse.
/HSUpVHQWUDSSRUWV¶HVWRULHQWpYHUVXQDXWUHSUREOqPHUHQFRQWUpORUVGHFHWWH
session : la relaWLYHUDUHWpGHVFRSLHVH[FHOOHQWHV/HVRXFLG¶HQULFKLUVDFXOWXUH
SHUVRQQHOOHO¶H[LJHQFHG¶XQHFRPSUpKHQVLRQILQHGHVHQMHX[GHVH[WUDLWVO¶RULJLQDOLWp
G¶XQHUpIOH[LRQFRQVWUXLWHHWDUJXPHQWpHFRQVWLWXHQWGHVDWRXWVSRXUWRXVLOVSHUPHWWHQW
parfois de faire la différence, ce qui est déterminant dans un concours !
!

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