Tendances dans le secteur informatique
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Tendances dans le secteur informatique
CeForA Bits, bytes et bugs : next generation Tendances dans le secteur informatique en Belgique CESO (KULeuven) à la demande de Cefora Octobre 2008 Hann Thone, Steven Marx et Sarah Martens sous la direction de Prof. dr. Geert Van Hootegem www.cefora.be Bits, bytes et bugs : next generation Table des matières Bits, bytes et bugs : next generation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Le secteur IT emploie 60.000 personnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Stéréotypes confirmés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Le secteur IT n’a encore jamais été aussi important . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Pour une entreprise qui disparaît, deux autres sont fondées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Informatique : plus seulement réservé aux personnes hautement qualifiées . . . . . . . . . . . 9 Pas suffisamment de cheveux gris sur le marché du travail IT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 De nouveau plus de professions dans les « zones dangereuses » . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 La nouvelle génération d’informaticiens réagit trop lentement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1 Bits, bytes et bugs : next generation Bits, bytes et bugs : next generation Les tendances du secteur de l’ informatique en Belgique Centre de formation de la CPNAE, le Cefora est au service d’un très grand nombre de sociétés IT et d’employés de ces sociétés1. Or, s’il veut jouer un rôle important de soutien aux entreprises qui relèvent de la CPNAE, le Cefora doit, en tant que centre de formation, pouvoir répondre aux évolutions sectorielles. Afin de passer en revue les défis actuels et le problème des fonctions critiques auxquels est confronté le secteur TIC, le Centre d’Études sociologiques (K.U.Leuven, sous la direction du Prof. Dr. Van Hootegem) a mis à jour, pour le compte du Cefora, une étude précédente portant sur le secteur IT « Bits, bytes et bugs » (et datant de 1999). L’enquête, dont les résultats sont repris ci-dessous, visait à examiner comment le secteur a évolué depuis la fin du millénaire précédent. Une fois toutes les statistiques existantes imaginables réunies, une image claire du secteur de l’informatique et de ses « troubles de croissance » s’est dégagée pour l’année 2007. De façon générale, la conclusion est que le secteur, malgré une grande instabilité, a connu une croissance constante du nombre d’entreprises actives ainsi que du nombre d’employés. Constatation d’importance : le jeu entre l’offre et la demande sur le marché du travail. En effet, il est évident que le secteur se laisse prendre, pour la deuxième fois, par un phénomène récursif « invisible », contre lequel il doit essayer de s’armer à l’avenir. L’offre sur le marché du travail réagit trop fortement et trop tard aux modifications de la demande, d’où l’apparition de fonctions critiques sur le marché du travail. Ainsi en a-t-il été lors du bogue de l’an 2000. La demande en employés a brusquement augmenté si bien que le secteur s’est retrouvé en plein essor, les employeurs appliquant une politique du personnel généreuse, etc. Dès lors, davantage d’étudiants se sont orientés vers l’informatique. Quelques années plus tard, alors qu’ils étaient disponibles sur le marché du travail, la demande est quelque peu retombée. Le même phénomène s’est produit ces dernières années (suite au fait notamment que moins d’étudiants ont à nouveau opté pour les orientations vers l’informatique), avec pour conséquence une longue liste de fonctions critiques. Le Cefora essaie depuis déjà plus de 10 ans d’organiser des formations novatrices et de courte durée, dans le domaine des professions IT, pour les demandeurs d’emploi de telle sorte que des opportunités d’emploi réelles et durables puissent leur être offertes (également aux demandeurs d’emploi peu qualifiés). Parallèlement, le nombre et la qualité des candidats disponibles ont augmenté. En complément, le Cefora met sur pied des formations professionnelles modulaires destinées aux employés afin de leur permettre de rester au fait des évolutions technologiques du secteur et donc de rester ‘engageables’, même si l’instabilité du secteur les forcent à changer d’employeur. De plus, l’enquête a, une nouvelle fois, confirmé que les formations IT ne pouvaient pas se limiter aux seules compétences techniques spécifiques, des compétences sociales et commerciales étant également requises. 1 95% des sociétés qui portent le code NACE 72 ainsi que 93% des employés de ce secteur entrent dans le champ d’application des accords CCT conclus au sein de la CPNAE. 2 Le secteur IT emploie 60.000 personnes Bits, bytes et bugs : next generation Le secteur IT emploie 60.000 personnes Fin juin 2007, le secteur IT occupe plus de 60.000 personnes dont la plus grande partie est répartie dans les branches de la consultance : soit les sous-secteurs du « conseil rattaché aux logiciels » et des « sociétés de conseils en systèmes informatique ». Par ailleurs, il est frappant de constater que presque 71% des personnes engagées dans le premier sous-secteur avaient un employeur flamand. Illustration 1 Répartition des postes de travail dans le secteur IT par sous-secteur (Belgique ; 30 juin 2007) 3,2% 4,6% 3,7% 1,0% 51.840 18,4% 52.487 71.330 72.100 6,2% 0,5% 72.210 72.220 72.300 35,6% 72.400 26,6% 0,2% 72.500 72.600 Source : Statistiques centralisées de l’ONSS (Traitement propre) (51.840 Commerce de gros d’ordinateurs, d’équipements informatiques périphérique et de logiciels ; 52.487 Commerce de détail spécialisé en ordinateurs, équipements informatiques périphériques et logiciels ; 71.330 Location de machines de bureau et de matériel informatique ; 72.100 Conseils en systèmes informatiques ; 72.210 Edition de logiciels ; 72.220 Autres activités de réalisation de logiciels ; 72.300 Traitement de données ; 72.400 Banques de données ; 72.500 Entretien et réparation de matériel informatique ; 72.600 Autres activités rattachées à l’informatique) Comparativement, très peu d’employeurs bruxellois recrutent du personnel dans cette branche du secteur IT. Dans le secteur du traitement des données, par contre, 79% des employés travaillent pour un employeur bruxellois ; les personnes œuvrant dans l’édition de logiciels ayant assez bien de chances de se retrouver chez un employeur wallon. 36% des employés provenant de ce soussecteur sont embauchés, en effet, par une entreprise ayant son siège principal en Wallonie. 3 Le secteur IT emploie 60.000 personnes Illustration 2 Répartition des postes de travail dans le secteur IT selon la région et le sous-secteur (Belgique ; 30 juin 2007) Région flamande Région Wallone RBC 100% 80% 60% 40% 20% al IT on o to m ta ie le 72 Éc To t 00 .6 ce Na 00 .5 72 00 72 .4 00 72 .3 20 72 .2 10 72 .2 00 .1 72 30 .3 72 87 .4 71 .8 51 52 40 0% Source : Statistiques centralisées de l’ONSS (traitement propre) (51.840 Commerce de gros d’ordinateurs, d’équipements informatiques périphérique et de logiciels ; 52.487 Commerce de détail spécialisé en ordinateurs, équipements informatiques périphériques et logiciels ; 71.330 Location de machines de bureau et de matériel informatique ; 72.100 Conseils en systèmes informatiques ; 72.210 Edition de logiciels ; 72.220 Autres activités de réalisation de logiciels ; 72.300 Traitement de données ; 72.400 Banques de données ; 72.500 Entretien et réparation de matériel informatique ; 72.600 Autres activités rattachées à l’informatique) 95% de toutes les sociétés IT (sous-secteur informatique et activités apparentées, NACE 72) relèvent de la CPNAE. 93% des employés de ce (sous-)secteur dépendent des réglementations de la CCT de cette commission paritaire auxiliaire. Centre de formation de la CPNAE, le Cefora est, par conséquent, au service d’une très grande partie des sociétés IT et des employés de ces sociétés. En termes absolus, cela signifie que le Cefora peut former environ 55.800 employés du secteur IT. Afin d’offrir des services de qualité, le Cefora a examiné, dans cette enquête, quels sont les sous-secteurs dans lesquels on retrouve le plus d’employés et quels sont les défis et les fonctions critiques. De cette façon, le contact avec le secteur et ses besoins peut être maintenu. 4 Stéréotypes confirmés Bits, bytes et bugs : next generation Stéréotypes confirmés En ce qui concerne le profil des employés du secteur IT, l’étude a confirmé les stéréotypes. Le prototype de l’employé IT est très net : masculin (75%), employé (98%) et actif à temps plein (67%). Il est, en effet, étonnant de constater que le secteur reste un bastion masculin, malgré les nombreuses initiatives visant clairement à attirer les femmes. Cependant, il est important de noter ici que les chiffres reflètent tous les profils du secteur de l’informatique et pas seulement, celui des informaticiens. Autrement dit, le secteur est vraisemblablement peu accessible / attrayant pour le personnel administratif de soutien féminin par exemple. Force est donc de constater que ce n’est pas uniquement l’image stéréotypée des jobs informatiques qui freine l’accès des femmes au monde de l’informatique, mais aussi l’image des sociétés informatiques dans leur ensemble. Illustration 3 Répartition des postes de travail du secteur IT (NACE 72) selon le sexe, le statut et le régime de travail par rapport à l’économie totale (Belgique ; 30 juin 2007) Voltijds Deeltijds Employés Voltijds Hommes DeeltijdsFemmes Employés Ouvriers Économie totale Totale economie Économie totale Totale economie Économie totale Nace 72 Nace 72 Nace 72 Nace 72 Nace 72 0% 0% Ouvriers 20% 40% 60% 80% 40% 80%60% 100% 80% 20%0% 40%20% 60% Temps plein Temps plein 100% 100% 0% 0% 20% 20% 40% 40% 60% 60% 80% 80% 100% 100% Temps partiel Temps partiel Économie totale Économie totale Nace 72 Nace 72 0% 0% 20% 20% 40% 40% 60% 60% 80% 80% 100% 100% Source : Statistiques centralisées de l’ONSS (Traitement propre) 5 Le secteur IT n’a encore jamais été aussi important Le secteur IT n’a encore jamais été aussi important Fin juin 2007, le secteur IT occupe plus de 60.000 personnes. Or, l’enquête a démontré que c’était le résultat d’un processus de croissance appuyé et qui s’est intensifié d’année en année. Si de nombreuses personnes considèrent le changement de siècle comme étant les années d’or du secteur IT, les statistiques de cette enquête ont, en revanche, relativisé cette image. Effectivement, elles ne montrent ni une hausse importante du nombre d’entreprises actives durant le changement de siècle, ni une baisse claire au cours des années suivantes. Les statistiques montrent bien une petite diminution du nombre de personnes occupées dans le secteur IT après cette période, mais cette interruption de croissance a été largement compensée par la suite. Entre 1997 et 2001, l’emploi double dans le secteur IT. Ensuite, il y a quelques années de légère perte de vitesse, mais, depuis 2005, l’emploi dans le secteur IT est, à nouveau, à la hausse. Entre 1997 et 2001, en effet, on compte environ 5.000 à 6.000 emplois supplémentaires ; de 2001 à 2004, 2.000 emplois disparaissent en trois ans ; mais, à partir de 2005, nous constatons à nouveau une augmentation d’environ 3.000 emplois par an. Ainsi, le niveau d’emploi en 2005 est-il identique à celui de 2001 et y a-t-il, en 2007, environ 5.500 jobs de plus dans le secteur IT qu’en 2001. Illustration 4 Évolution du nombre de postes de travail dans le secteur IT (Belgique, 2e trimestre 1997 – 2007) Hommes Femmes Total 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 1997 1998 1999 2000 Source : Statistiques centralisées de l’ONSS (traitement propre) 6 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Pour une entreprise qui disparaît, deux autres sont fondées Bits, bytes et bugs : next generation Pour une entreprise qui disparaît, deux autres sont fondées Depuis 1997, le secteur IT a connu une croissance constante et presque linéaire du nombre d’entreprises actives. Cette constatation relativise les informations sur un secteur souvent dépeint comme étant fort instable. Tout lecteur, un tant soit peu attentif, de cette étude retiendra surtout que le secteur a certainement connu des remous ces dernières années, mais que le bilan final est positif et que le secteur a fini par trouver une certaine stabilité. Au fil des années, le nombre d’entreprises actives a augmenté de manière linéaire. La courbe de croissance du nombre d’entreprises actives est plus significative que celle du « secteur moyen ». En l’espace de 10 ans, le nombre d’entreprises a plus que doublé. Ainsi a-t-il progressé de 11.252 à 24.698 entreprises actives en Belgique. Illustration 5 Évolution du nombre d’entreprises actives dans le secteur IT (Belgique) secteur IT économie totale (*100) 30000 25000 20000 15000 11252 12114 14035 15274 16986 18740 19868 20689 22153 23402 24698 10000 5000 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Source : Direction Générale Statistiques et Informations Economiques (Traitement propre) Cependant, derrière cette représentation linéaire, se cache une réalité moins lisse. En effet, de plus en plus de sociétés du secteur IT disparaissent, d’année en année, depuis 1998. En revanche, dans l’économie totale, c’est le phénomène inverse. 7 Pour une entreprise qui disparaît, deux autres sont fondées Illustration 6 Évolution du nombre d’entreprises disparues dans le secteur IT (Belgique) secteur IT économie totale (*50) 2000 1800 1817 1600 1400 1200 1000 800 1080 860 1202 1277 1350 1479 1490 1563 1676 916 600 400 200 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Source : Direction Générale Statistiques et Informations Économiques (Traitement propre) Parallèlement, les statistiques indiquent qu’il y a encore beaucoup d’entreprises créées dans le secteur, mais que cela se fait de manière bien moins linéaire. Dans les années qui suivent juste le changement de siècle on constate, en fait, un grand nombre de créations d’entreprises dans le secteur IT, malgré la baisse dans le « secteur moyen ». Durant cette période, le secteur IT connaît donc une dynamique atypique par rapport à la conjoncture. La demande importante, les informations positives concernant le secteur et les attentes élevées n’y seraient pas étrangères. En outre, le fait qu’un certain nombre d’employés du secteur fondent, à ce moment-là, leur propre société pour garantir leur emploi joue également un rôle. Au cours des années suivantes, le secteur retrouve, toutefois, une relative stabilité et l’évolution du nombre d’entreprises créées connaît le même développement que celui de l’économie totale. Ce phénomène pourrait signifier que la fondation d’entreprises du secteur est, à présent, plus influencée par les phénomènes récursifs de l’économie générale (conjoncturelle). L’étude a démontré que le nombre de créations dans le secteur compensait largement le nombre de disparitions et que, dès lors, le secteur connaissait un nombre croissant d’entreprises actives. Cette « turbulence » qui règne dans le secteur n’est ni tout à fait mauvaise ni tout à fait bonne. La création d’entreprises peut, en effet, être une force motrice de l’innovation dans le secteur. En même temps, cette « turbulence » peut signifier une entrave pour la consolidation de l’innovation. En outre, il y a bien sûr des aspects humains et organisationnels liés à cette « turbulence » : incertitude, contrat psychologique modifié, mobilité inter-organisationnelle, etc. Le Cefora a surtout retenu de ces constatations de l’étude qu’elles sont une confirmation de l’importance de s’engager dans des actions pour le secteur IT. C’est un secteur qui évolue en permanence et qui est porteur d’emploi. De plus, on peut supposer que les employés du secteur de l’informatique ont un besoin supplémentaire en formations continues afin de rester, autant que possible, flexibles parce que le risque est relativement élevé (comparativement aux autres secteurs) qu’ils passent (doivent passer) un jour d’une société à l’autre. 8 Informatique : plus seulement réservé aux personnes hautement qualifiées Informatique : plus seulement réservé aux personnes hautement qualifiées Depuis 1999, les personnes peu qualifiées occupent une place de plus en plus importante dans le groupe des informaticiens demandeurs d’emploi du VDAB. En 1999, 12% seulement des demandeurs d’emploi intéressés par un job dans l’informatique étaient peu qualifiés contre presque 23% en 2007. En 2007, presque 60% des demandeurs d’emploi qui se sont présentés auprès du VDAB à la recherche d’un job d’informaticien ne disposaient tout au plus que d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Ces chiffres reflètent différentes tendances qui interviennent probablement toutes en même temps. Avant tout, la partie d’informaticiens demandeurs d’emploi moins qualifiés a augmenté parce que le secteur a commencé à recruter des personnes peu qualifiées en réponse aux manques sur le marché du travail. Certains de ces informaticiens sont, ensuite, redevenus demandeurs d’emploi, étant à nouveau disponibles pour un job dans l’informatique. De surcroît, le fait qu’un certain nombre de demandeurs d’emploi aient acquis des compétences spécifiques en informatique dans un autre contexte que leur travail et que ceux-ci engagent « leurs compétences acquises ailleurs » dans leur quête d’un nouveau job n’est pas à négliger. Pour le Cefora, cette constatation signifie à tous égards que les formations en informatique pour les demandeurs d’emploi peuvent toucher de plus en plus facilement des groupes cibles de personnes peu qualifiées. En dirigeant ses initiatives de formation surtout vers ces groupes de demandeurs d’emploi, il peut, en tant que fonds de formation sectoriel, remplir sa mission sur le marché du travail. Cette mission comporte trois aspects : offrir des opportunités d’emploi aux groupes à risque sur le marché du travail, proposer des personnes bien formées et compétentes à des emplois vacants que les employeurs ont du mal à pourvoir et travailler de manière « complémentaire » au marché des formations privées. Illustration 7 Évolution de la répartition du niveau de formation des demandeurs d’emploi (offre) et des emplois vacants (demande) pour les fonctions dans l’informatique (Flandres) Bas Moyen Elevé 100% 80% 60% 40% 20% 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande Offre Demande 0% Offre Bits, bytes et bugs : next generation 2007 Source : VDAB (Traitement propre) 9 Pas suffisamment de cheveux gris sur le marché du travail IT Pas suffisamment de cheveux gris sur le marché du travail IT Contrairement aux personnes peu qualifiées, il semble que les demandeurs d’emploi plus âgés n’aient pas encore entamé de mouvement de rattrapage sur le marché du travail IT. Bien que la représentation des informaticiens demandeurs d’emploi en 2007 soit légèrement plus « grisée » que celle de 1999, il y a, quand même, encore environ 31% d’informaticiens demandeurs d’emploi de plus de 40 ans (contre seulement 23% en 1999). Or, la majeure partie des informaticiens demandeurs d’emploi (en 2007 : 62%) ont entre 20 et 40 ans. Apparemment, les générations plus anciennes ne s’adaptent toujours pas aux technologies de la communication avec lesquelles elles n’ont pas grandi. Le Cefora voit surtout, dans ces statistiques, un potentiel inentamé. Orienter les demandeurs d’emploi plus âgés vers un job dans l’informatique, à l’aide d’une formation qui leur est adaptée, peut résoudre, en partie, le problème des fonctions critiques du marché du travail. En effet, non seulement les demandeurs d’emploi plus âgés peuvent augmenter leurs opportunités de trouver un emploi, mais les employeurs peuvent aussi trouver des candidats qui sont en mesure, certainement au niveau des compétences non-techniques, d’apporter une plus-value aux « entreprises encore raisonnablement jeunes ». ≤ 19 ans 20-29 ans 30-39 ans Informatique Évolution de la répartition de l’âge des demandeurs d’emploi (offre) pour les fonctions de l’informatique comparée au total des demandeurs d’emploi (Flandres) Informatique Illustration 8 40-49 ans ≥ 60 ans 50-59 ans 100% 80% 60% 40% 20% 1999 Source: VDAB (Traitement propre) 10 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Total Informatique Informatique Informatique Informatique Informatique Informatique Total Informatique 0% 2007 De nouveau plus de professions dans les « zones dangereuses » Bits, bytes et bugs : next generation De nouveau plus de professions dans les « zones dangereuses » On a déjà abordé plusieurs fois ci-dessus le fait que le secteur de l’informatique éprouvait des difficultés à pourvoir ses emplois vacants : en 2007, certainement pas moins que pendant les années aux alentours du changement de siècle, même si les journaux n’en parlent plus autant et que les employeurs ont quelque peu revu leur généreuse politique du personnel. Ceci ressort des analyses que les services de médiation régionaux de l’emploi (VDAB, Actiris et Forem) font régulièrement sur la base de la quantité de postes vacants complétés et de la rapidité à laquelle ils le sont. Selon les trois études régionales, c’est surtout en Flandres et à Bruxelles qu’il y a des postes vacants critiques dans le secteur de l’informatique. Pour la Wallonie, le Forem a, certes, enregistré, entre 2000 et 2005, de nombreux postes vacants critiques, mais plus après 2005. En 2007, 13 professions liées à l’informatique apparaissent dans la liste des postes vacants critiques du VDAB. Il s’agit, entre autres, de chefs de projet, de gestionnaires réseau, de gestionnaires de système, d’analystes-programmeurs, de programmeur d’application, de techniciens PC, etc. Pour les gestionnaires de système et les analystes-programmeurs, les sociétés ont, d’année en année, éprouvé des problèmes pour pourvoir leurs emplois vacants. Pour les chefs de projet et les techniciens PC, le manque a été moins cuisant durant un certain nombre d’années, mais, depuis 2005, les techniciens PC sont réapparus sur la liste et, depuis 2007, le chef de projet également. Et la Flandre d’estimer que le caractère critique de ces postes vacants est à la fois quantitatif et qualitatif. L’offre ne peut pas suivre la demande sur le marché du travail. De plus, les candidats ne présentent pas toujours le juste mélange entre des compétences techniques spécifiques et d’autres, commerciales et/ou administratives. Bien qu’une comparaison entre Bruxelles et la Flandre requière une certaine prudence pour des raisons méthodologiques, nous voyons, toutefois, qu’à Bruxelles, ce sont à peu près les mêmes professions qui figurent sur la liste des professions critiques qu’en Flandres. En 2007, cependant, les employeurs bruxellois semblent éprouver moins de difficultés à pourvoir leurs postes vacants. Pour le marché du travail bruxellois, le manque de candidats multilingues constitue un écueil supplémentaire, ce que les employeurs du secteur de l’informatique apprennent à leurs dépens. Le Cefora retient les résultats de ce genre d’étude pour engager ses efforts de formation de manière aussi efficace que possible. Il organise des formations, orientées vers les professions critiques du marché du travail, pour les demandeurs d’emploi : de préférence, de courte durée. Elles sont surtout intéressantes lors d’une forte fluctuation de la demande de candidats sur le marché du travail. Ainsi, si le besoin est extrême, le Cefora peut-il former un groupe de demandeurs d’emploi pour le marché du travail dans un délai relativement court, là où les filières classiques de l’enseignement peuvent facilement prendre 3 ans. 11 La nouvelle génération d’informaticiens réagit trop lentement La nouvelle génération d’informaticiens réagit trop lentement Ces dernières années, la situation sur le marché du travail fait vraiment au fameux « cycle du cochon ». Il s’agit d’un phénomène économique récursif apparu dans le secteur agricole. Les éleveurs porcins se développent souvent en masse au moment où l’offre est basse et le prix élevé, d’où l’effondrement des prix et l’obligation, pour de nombreux éleveurs, de cesser leurs activités. Dès lors, le cycle peut recommencer. La même chose s’est produite avec les étudiants IT. Alors que le secteur connaissait un pic en termes d’emploi aux alentours du changement de siècle, on a parlé de manière très euphorique de l’IT si bien que de nombreux étudiants ont débuté une formation dans ce domaine. Mais, lorsqu’ils ont terminé leurs études quelques années plus tard, l’emploi dans l’IT avait diminué et l’on parlait du secteur de manière bien moins positive. De ce fait, le succès du secteur auprès des étudiants s’est à nouveau amoindri, avec, pour conséquence, un nouveau manque d’informaticiens diplômés quelques années plus tard. Le grand nombre de fonctions critiques que nous observons actuellement est la conséquence de ces mouvements. En d’autres termes, le secteur se retrouve confronté à une offre qui réagit excessivement et surtout avec retard aux variations de la demande. Le Cefora a, dans ces mouvements contre-cycliques, un rôle important à jouer. En tant que fonds de formation sectoriel, le Cefora organise des formations IT innovatrices pour les demandeurs d’emploi et les employés. Le Cefora a compris que les formations pour les demandeurs d’emploi sont de préférence les plus courtes possibles, de telle sorte qu’il puisse mettre, dans un délai raisonnablement court, un nouveau régiment « hautement qualifié » avec des compétences IT spécifiques sur le marché du travail. Pour les employés, le Cefora veut surtout investir dans des formations qui maintiennent le personnel en exercice à jour. L’étude a confirmé que les formations pour le secteur IT doivent être construites autour de deux piliers : celui des compétences sociocommerciales et celui des compétences techniques spécifiques. 12 Avenue E. Plasky 144 1030 Bruxelles Tél. 02-734 62 11 Fax 02-734 52 32 [email protected] http://www.cefora.be Nos antennes régionales Hainaut-Brabant wallon Chaussée de Charleroi 38 6061 Charleroi Tel. (071) 23 01 40 - Fax (071) 23 01 49 e-mail: [email protected] Antwerpen-Limburg Wommelgemsteenweg 18 2110 Wijnegem Tél. (03) 320 82 90 - Fax (03) 320 82 99 e-mail: [email protected] Namur-Liège-Luxembourg Rue Côte d’Or 68 4000 Liège - Sclessin Tel. (04) 254 50 77 - Fax (04) 254 45 37 e-mail: [email protected] Oost- en West-Vlaanderen Derbystraat 323 - Maaltecenter Blok G 9051 Gent Sint-Denijs-Westrem Tél. (09) 242 88 70 - Fax (09) 242 88 71 e-mail: [email protected] L’asbl Cefora est le centre de formation de la Commission Paritaire 218 (CPNAE). Chaque année, le Cefora organise un large éventail de formations. Axées sur les besoins des entreprises, elles sont accessibles gratuitement à tous les employés de la CPNAE. L’asbl Cefora est gérée de façon paritaire par les partenaires sociaux de la CPNAE : CGSLB, CNE, Setca, FEB et ses fédérations membres ainsi que UNIZO. © CEFORA 2008. Tous droits réservés. 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