INTERVENTION DE MONSIEUR JEAN

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INTERVENTION DE MONSIEUR JEAN
L’UNIVERSITÉ LIBRE MÉDITERRANÉENNE RENÉ CASSIN
INTERVENTION DE MONSIEUR JEAN-ROBERT RAGACHE
Professeur Agrégé d'Histoire, Ancien Grand Maître du Grand Orient de France
J'ai eu le sentiment que Nice était un passage obligé ce qui est tout à fait normal,
Gilbert, excuse-moi, je suis arrivé à Nice en 1940. J'avais des grands-parents qui
habitaient Nice et moi, en 1940, j'habitais les Ardennes, or vous savez que les
Ardennes sont un pays de tradition touristique, périodique, 1870,1914 et 1940. Je
n'ai pas connu les deux périodes précédentes, mais j'ai connu 1940. Donc, je me
suis retrouvé à Nice en 1940, et depuis, j'ai entendu beaucoup de gens qui disaient
que c'était une chance. Je dis que c'était peut-être tout à fait relatif, puisque c'était
une des villes de France où l'on avait le plus faim. Parce qu'on était très mal nourris.
Et moi enfant, j'ai été nourri essentiellement avec des pâtes et le goût m'en est resté,
d'ailleurs, je dois le reconnaître, sans aucune lassitude.
Cela c'est la première chose.
La seconde chose c'est que Gilbert m'a demandé de participer à ce colloque, j'en
suis très content, mais je me suis demandé un petit peu ce que je venais y faire,
puisque, apparemment, c'était quand même un colloque sur Nice, sur son passé, son
histoire, et que moi, brusquement, on me disait : il faut parler d'unité et de diversité.
L’UNIVERSITÉ LIBRE MÉDITERRANÉENNE RENÉ CASSIN
Sur ce thème, on peut dire beaucoup de choses, et j'ai demandé à préciser, étant
donné ma spécialité, j'ai dit : on pourrait peut-être parler à ce moment-là de FrancMaçonnerie. Je donne l'impression d'avoir un sujet unique dans la tête, mais ce n'est
pas tout à fait cela, je peux parler d'autre chose, mais pour l'unité et la diversité, cela
me paraissait intéressant.
L'Unité et la Diversité : ce sont des thèmes et des termes qui sont intéressants, mais
très ambivalents, qui sont très ambigus, auxquels on peut donner des sens différents
et opposés.
Cela peut-être une signification positive : l'Unité. Le problème de l'Unité, prenez un
dictionnaire des synonymes, toujours utile, et vous trouvez : Conformité. Déjà une
différence apparaît. Vous trouvez ensuite : Conformisme. Alors là, ça se gâte très
nettement. Et puis vous avez : Homogénéité, Harmonie.
Oui, c'est bien cela : Harmonie, cela évite les conflits. Vous trouvez aussi : Identité.
Alors, je ne parlerai pas de l'Identité, car je trouve que c'est un thème dont on a un
peu abusé ces derniers temps, et diversité c'est la même chose, la variété,
l'hétérogénéité, l'éclectisme, le pluralisme, la pluralité, la multiplicité, voyez ce que
l'on peut faire, et à ce moment-là, vous mettez dans l'unité et dans la diversité tout ce
que vous voulez, c'est-à-dire que, vous les traitez de façon positive ou vous les
traitez de façon négative.
Moi je me souviens d'une époque où l’on parlait d'Unité nationale, grâce aux
Principes Républicains qui visaient à l'assimilation. C'était quelque chose
l'assimilation, c'était dire à des populations qui arrivaient de l'extérieur : il faut que
vous oubliiez tout à fait d'où vous venez. C'était intéressant car, en effet, cela créait
une sorte d'unification. La troisième République, notamment, était une république
excessivement rigoriste, rigoureuse, qui disait : « je ne veux voir qu'une seule tête »,
et donc, on riait beaucoup à l'époque de cette expression : « Nos ancêtres les
Gaulois », en disant, vous vous rendez compte, on apprend ça aux enfants en
Afrique noire ou au Maghreb, « nos ancêtres les Gaulois » et cela faisait rire tout le
monde.
C'était d'abord totalement symbolique, c'était une époque où le symbole avait une
raison d'être.
Je m'adresse à un amphithéâtre et dis : « qui peut être sûr aujourd'hui d'avoir des
ancêtres Gaulois ? ».
Si quelqu'un lève la main, je le félicite, car, après tout ce qu'a connu la France depuis
2000 et quelques années, il m'étonnerait qu'on ait que du sang Gaulois dans les
veines.
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On doit être quand même très différents sur le plan de nos origines, ne serait-ce que
dans des régions Méditerranéennes qui ont connu l'occupation romaine.
Il y a eu les Sarrasins, les Goths, les Francs ; j'habite la Normandie, il y a eu les
Vikings, mais qui peut dire qu'il est d'origine Viking ?
Donc, l'unité, c'était quoi ? C'était donner à une population une mémoire commune,
on avait tous une mémoire commune. Il faut reconnaître qu'aujourd'hui la question
est beaucoup plus délicate, la mémoire commune, c'est plus difficile, car on a des
populations très diversifiées, et l'unité, qui par le passé était le fait d'un certain
nombre d'institutions intégratrices, et lorsqu'on arrivait d'un pays européen, les
personnes arrivant de l'extérieur arrivaient d'Europe, Italie, Espagne, Pologne,
Belgique, Luxembourg... elles étaient intégrées. Mais pourquoi ? D'abord, par le
travail. Elles étaient intégrées ensuite, par l'école, et tout le monde parlait le français
à l'école, on exigeait le français à l'école -chez vous, vous parlez ce que vous voulez,
mais à l'école on parle le français - elles étaient intégrées par l'Eglise, parce que la
plupart de ces populations étaient catholiques, dont on allait voir le curé du coin et
l’on disait : « j'arrive d'Italie, j'arrive etc. », il y avait une familiarité. On était aussi
intégré par les partis politiques, et notamment le parti communiste, très intégrateur,
on était intégré par les syndicats, par le service militaire, très important tout cela.
Avec tout cela, vous faisiez une Unité nationale, une unité au-delà de la diversité.
Tous ces hommes et toutes ces femmes étaient très diversifiés, et en même temps
ils étaient tous unis dans un même sentiment , par une mémoire commune.
Aujourd'hui, il est incontestable que cette unité connaît des difficultés, d'abord par
énormément de revendications identitaires, par un communautarisme, or, un
communautarisme est généralement un communautarisme d'opposition à un autre
communautarisme, c'est cela le problème, car, en lui-même, le communautarisme
qui consiste à se retrouver avec une religion commune, des origines communes, ne
pose pas de problèmes, sauf si ce communautarisme est oppositionnel. Voilà donc
ce qui nuit gravement à l'unité, de même que la fracture sociale que l'on a appelé la
fracture sociale qu'on n'a pas réduite.
Généralement, une fracture, on la réduit et l’on vous dit : « maintenant, il faut
prendre du repos ». Nous on a commencé par le repos, et l’on n'a pas réduit la
fracture. Alors, on me dit de préciser mon sujet, je vais donc parler de Franc
Maçonnerie, où il y a quelque chose d'exceptionnel, c'est d'avoir su à la fois résoudre
le problème de l'unité et celui de la diversité.
Le problème de l'unité, c'est que, la Franc-Maçonnerie a une unité par ses origines,
elle est née en Angleterre, je ne vais pas vous faire son histoire... puis, elle a une
unité par ses principes et ses valeurs, universels.
L’UNIVERSITÉ LIBRE MÉDITERRANÉENNE RENÉ CASSIN
Je préfère les termes de principes que les termes de valeurs, parce que les valeurs
sont révisables, alors que les principes sont intangibles. Quand on me parle de
valeurs, je suis toujours un peu gêné, me disant que les valeurs d'une époque ne
sont pas forcément celles d'une autre époque.
Je préfère donc le terme de principe, le principe est ce qui vient en premier, est
essentiel.
Donc, on a des principes importants et que l'on a pu décliner de façon matérielle, de
façon pragmatique, parce que c'est bien de parler, de dire qu'on a tels ou tels
principes, mais ce n'est pas suffisant, il est bon d'avoir une application de ces
principes.
La Franc-Maçonnerie fonctionne sur des rituels et les rituels sont les mêmes.
Interruption : d'un auditeur : et la vérité ? avec un grand V.
Les Francs-Maçons ont un principe, ils se méfient des majuscules, toutes les
religions ou toutes les obédiences qui utilisent la majuscule, cela m'inquiète toujours,
car la majuscule représente la vérité absolue ; moi je dis, il y a des vérités, soyons
modestes, il faut rester humble, l'homme, le terme d'homme, vient de l'humus.
Nous, on dit qu'on recherche la vérité. Je ne sais pas si on la trouvera un jour, sans
doute pas d'ailleurs, car la vérité est multiple, ce sont des vérités.
Les rituels maçonniques, on en parle beaucoup, tant d'articles existent de nos jours
sur la Franc-Maçonnerie que cela en devient lassant, parce que, toutes les
semaines... avant c'était l'été... Avant, quand on demandait aux journalistes, pourquoi
vous passez les Francs-Maçons au mois d'août, ils disaient que c'était pour ne pas
faire baisser les tirages au mois d'août, il faut qu'on ait un sujet porteur. Donc, on
était le sujet porteur. C'était bien parce qu'on aidait la presse nationale à subsister, je
n'ai jamais été contre. Aujourd'hui, la presse écrite est en crise, d'où les FrancsMaçons toutes les semaines... Vous pouvez mesurer la crise de la Presse écrite à la
périodicité des articles sur la Franc-Maçonnerie, le jour où cela sera quotidien, à mon
avis la presse sera morte. Ah oui, j'oubliais, il y a aussi l'Eglise.
Il y a donc des rituels identiques dans le monde entier, identiques, et c'est vrai,
lorsqu'on se trouve dans un pays étranger, j'étais il n'y a pas longtemps en Turquie,
j'étais en Tchécoslovaquie, enfin Tchéquie, je veux dire, dans des langues que
j'ignore totalement, mais il est vrai que les rituels sont les mêmes et ils sont familiers,
même en langue étrangère, donc on a cette unité de rituel.
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On a une unité de structure initiatique, il y a la gradation, puisqu'il y a des grades en
Franc Maçonnerie, qui ne sont pas des titres, le titre, c'est quelque chose d'immobile,
alors que le grade, comme son nom l'indique marque une progression.
Il y a donc une structure initiatique de grades avec les apprentis, les compagnons et
les maîtres.
Chacun sa structure, chacun son initiation.
Il y a aussi un sentiment d'appartenance qui crée l'unité.
Ce sentiment d'appartenance est d'autant plus fort que la Franc-Maçonnerie a
toujours suscité, premièrement une curiosité, deuxièmement une hostilité, et les
Francs-Maçons sont toujours accusés de quelque chose. Au dix-huitième siècle, ils
étaient accusés de faire tourner les tables, au dix-neuvième siècle aussi, un petit
peu, il y des trucs un peu magiques là-dedans. Je me souviens avoir été interviewé
par l'A.F.P et la jeune femme qui m'interviewait m'avait dit : « Je suis chargée
actuellement de la Franc-Maçonnerie et des sectes. » Je venais d'être élu à un poste
à la tête du Grand Orient de France et je me disais : « ça commence bien... Il va
falloir démystifier tout cela »...
Il y a donc un sentiment d'appartenance dû à cette méfiance à l'égard de la FrancMaçonnerie. Vous pouvez vous apercevoir de quelque chose : « les Francs-Maçons
sont toujours « derrière » quelque chose ; quand il se passe quelque chose, les
Francs-Maçons sont derrière : alors il y a le complot judéo-maçonnique qui est en
voie d'extinction, mais existe toujours un petit peu...
Alors, le secret Maçonnique, oui, c'est vrai qu'il y a un secret maçonnique. Je me
souviens d'avoir eu une discussion avec une dame qui s'appelait Gyslaine
Hotteinheimer, qui avait écrit un livre qui s'appelait « Les frères invisibles » et qui
disait : « il est scandaleux qu'il y ait un secret maçonnique, parce que, en
démocratie, il ne doit pas y avoir de secret. » Et j'avais été fasciné car cela prouvait
une méconnaissance totale de la philosophie politique, en démocratie il doit y avoir
des secrets, c'est cela le fond même de la démocratie. On ne sait pas pour qui vous
votez, heureusement, les urnes sont dans des isoloirs, et cela c'est la force de la
démocratie. C'est le totalitarisme qui exige la transparence absolue. Or, aujourd'hui
nous sommes dans une période grave où l'on exige la transparence, méfions-nous,
l'exigence de transparence c'est une voie vers le totalitarisme.
Il y a un secret maçonnique, comme il y a un secret bancaire, comme il y a un secret
de la confession, comme il y a un secret médical. Tous les secrets... le secret de
l'instruction. Les secrets ont tendance aujourd'hui à être un peu détruits, mais ils
existent toujours, tant mieux, je suis très content qu'il y ait du secret, y compris
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maçonnique.
Voilà pour l'Unité de la Franc-Maçonnerie, très rapidement, car sinon, on pourrait y
passer des heures.
Alors maintenant j'en arrive à la diversité et je terminerai avec cela.
La diversité maçonnique.
La diversité c'est le pluralisme, c'est quelque chose de très positif la diversité, à une
condition c'est qu'elle ne mène pas au désordre.
Je me souviens, lorsque j'étais en charge de cette obédience qu'on appelle le Grand
Orient de France, il y a une vingtaine d'années, on me demandait ce que j'y faisais ;
j'avais dit : « je gère l'anarchie », j'avais répondu sans réfléchir, puis finalement, en y
réfléchissant je m'étais dit que c' était tout à fait cela, et je suis très content
finalement de gérer un système libertaire, c’est-à-dire dans lequel vous avez la
possibilité de penser ce que vous voulez.
Pensez ce que vous voulez, et dites-le en plus !
Kant disait : « C'est bien de penser, mais en plus il faut exprimer sa pensée. »
Je crois qu’on peut exprimer sa pensée.
La diversité en Franc Maçonnerie provient des obédiences nationales, il n'existe pas
une unité comme on peut la trouver dans d'autres institutions comme l'Eglise par
exemple, où il y a une structure hiérarchique donnant une unité certaine.
La diversité parce qu'on a un principe d'universalisme, mais par contre l'universalité
n'est pas réalisée, l'universalité, cela voudrait dire que la Franc-Maçonnerie est
présente dans le monde entier, et c'est faux.
La Franc-Maçonnerie est un phénomène totalement européen.
Il a eu beau se répandre dans le monde entier, c'est un phénomène européen, fondé
sur des normes européennes, fondé sur des normes judéo-chrétiennes, et donc, qui
peut s'adapter dans un certain nombre de pays, notamment ceux soumis à l'Europe
pour des raisons de colonialisme, donc l'Afrique, l'Amérique du Nord, l'Amérique
latine... là vous pouvez trouver de la Franc-Maçonnerie...
L’UNIVERSITÉ LIBRE MÉDITERRANÉENNE RENÉ CASSIN
Il y avait de la Franc-Maçonnerie autour de la Méditerranée, très importante, on
oublie un peu aujourd'hui pour d'autres raisons que la Franc-Maçonnerie était très
forte en Iran, qu'elle était très forte en Egypte, en Jordanie, le roi de Jordanie était
Franc-Maçon,. En Turquie, elle est encore très importante, et la Turquie traverse des
difficultés, mais elle est tenue par une armée qui est Kémaliste donc qui soutient le
Principe de laïcité. Par contre elle n'est pas présente en Extrême-Orient, où elle y
est ponctuellement, sous l'influence de l'Angleterre coloniale et des Etats-Unis, au
Japon, mais la philosophie extrême-orientale, l'esprit, n'est pas du tout adapté à la
Franc-Maçonnerie et vice-versa.
Donc, il y a un universalisme relativement limité, car des modes de pensée tout à fait
différents existent.
Quelque chose d'important qui donne de la diversité : des rites différents ; ce qui peut
paraître secondaire et curieux que la Franc-Maçonnerie soit dotée d'un certain
nombre de rites, mais il est vrai que les approches des problèmes selon les rites
soient tout à fait différentes ; il est des rites symbolistes, d'autres moins symbolistes,
plus pragmatiques, il y a des maçonneries qui s'occupent plus du social, des
maçonneries plus repliées sur elles-mêmes, plus rituéliques, la diversité est grande.
Les Francs -Maçons eux-mêmes sont très différents, d'abord par le recrutement dans
tous les milieux de la population, certains milieux sont moins concernés, comme les
milieux ouvriers, pendant longtemps plus tournés vers les partis politiques de
gauche, notamment le parti communiste qui avait des relations difficiles avec la
Franc-Maçonnerie, puisqu'on avait été condamnés par les communistes pendant
longtemps et qu'il avait fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale en 1945,
pour qu'enfin, il y ait une sorte de rapprochement, car Francs-Maçons et
communistes s'étaient retrouvés ensemble dans les camps de concentration pour
faits de résistance...
Il n'y avait plus la possibilité à ce moment-là d'avoir des ukases à l'encontre de la
Franc-Maçonnerie et cela a été une bonne chose.
Le monde paysan n'est pas touché non plus par la Franc-Maçonnerie qui est un
phénomène plutôt urbain, mais sinon, on a incontestablement une diversité sociale
très importante, qui est un enrichissement considérable.
On se retrouve dans une loge maçonnique avec des enseignants, des médecins, des
architectes, des artisans... permettant d'avoir des approches diversifiées, car on a
tendance à se retrouver avec les mêmes catégories sociales, ce qui peut entraîner
un effet de lassitude, car très vite on tombe dans le même type de discours.
L’UNIVERSITÉ LIBRE MÉDITERRANÉENNE RENÉ CASSIN
Très grande diversité de milieu social, de tendance politique, d'origine politique, alors
que les Francs-Maçons ont une aura de tendance politique, plutôt à gauche, ce qui
n'a pas une qualification partisane, mais une qualification politique, c’est-à-dire qu'on
a une certaine conception de l'évolution de la société et du travail qu'on peut
effectuer sur la société, donc, effectivement on n'est pas conservateur ; on est
réformiste ; on n'est pas révolutionnaire non plus, la Franc-Maçonnerie n'est pas
révolutionnaire, elle est réformiste, elle dit : « il y a des choses à changer dans cette
société, il faut y penser en amont », et pas mettre des compresses en aval, comme
le fait par exemple la Franc-Maçonnerie américaine, qui comme il y un système
social qui est très inégalitaire, il va peut-être changer, mais en attendant, elle
s'occupe d'un certain nombre d'oeuvres de charité. C'est le système américain, on ne
travaille pas en amont, mais on travaille en aval. Nous, on travaille plutôt en amont, à
une réflexion.
En 1872, on a proposé l'Impôt progressif sur le revenu qui n'est passé qu'en 1914,
en 1876, on a réfléchi aux congés payés, ils n'ont été réalisés qu'en 1936, soixante
ans plus tard, c'est pour cela que quand on parle de l'influence de la FrancMaçonnerie, c'est vrai, mais elle travaille sur les esprits progressivement, très
progressivement, sans brutalité. On a des opinions philosophiques différentes, des
opinions religieuses différentes, car, en Franc-Maçonnerie libérale, vous pouvez être,
athée, agnostique, pratiquant d'une religion, pratiquant de la religion chrétienne,
juive, musulmane, bouddhiste...
À une certaine époque, la Franc-Maçonnerie du Grand Orient de France était une
Franc-Maçonnerie très laïque, peut-être au mauvais sens du terme, c’est-à-dire un
peu trop exagérée ; je me souviens de la lettre d'un impétrant en 1900, qui disait :
« Monsieur le Président, j'ai l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance,
l'autorisation d'entrer dans votre association. Je suis républicain et anticlérical. » Il
était sûr de passer. C'était le critère absolu du Grand Orient de France de l'époque.
Et bien non, cela a changé. Aujourd'hui, il est possible d'avoir tout type de religion
possible et de pratiquer sa religion.
Unité, diversité, j'ai répondu, j'ai essayé de répondre, avec beaucoup d'omissions à
ce qu'on m'avait demandé.
Merci.

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