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STATURE
Pour estimer la stature, l’anthropologue doit tout d’abord choisir la formule qui va permettre de
la calculer avec les os à disposition. Il existe plusieurs formules qui s’useront en dépendent du
type de corps et groupe d’individu. Par exemple, les hommes et les femmes ont des proportions
corporelles différentes : les hommes ont tendance à avoir les bras relativement plus longs que
ceux des femmes, et les femmes ont relativement des jambes plus longues que celles des hommes.
Également, les individus des populations de climats froids ont tendance à avoir un corps et des
membres plus trapus afin de mieux conserver la chaleur. Inversement, les humains des climats
chauds ont un corps et des membres plus allongés afin de maximiser le refroidissement du corps. Les estimations de la stature doivent également tenir compte de l’âge de la personne. En effet, une
fois la croissance d’une personne est terminée, vers les 30 ans, elle commence à se rapetisser avec la
compression des disques vertébraux et la dégénérescence des vertèbres (la colonne vertébrale a tendance
à se compresser). Les individus perdent alors environ un centimètre de leur stature chaque décennie à
partir de 30 ans.
Dans notre cas à l’étude, l’anthropologue médico-légal (ou légiste) a sélectionné un fémur et un tibia afin
d’estimer la stature de l’individu :
Le fémur mesure 50.7 cm. Le tibia mesure 41.0 cm. L’anthropologue a donc estimé la stature en utilisant
l’équation de régression suivante, applicable aux hommes d’origine européenne :
La formule de l’équation est :
0.05566 (L max. du fémur + L du tibia) + 21.64 = Estimation de la stature +/- 2.5”
Avec les longueurs maximales du fémur (507 mm) et du tibia (410 mm) la formule se présente
de la manière suivante :
0.05566 (507 + 410) + 21.64 = 72.68” +/- 2.5” (186 cm +/- 6.35 cm)
Comme a été mentionné ci-dessus, étant donné les différences de taille et de proportions corporelles
entre groupes humains, l’anthropologue a utilisé une formule spécifique à une population donnée afin
de calculer la stature. La formule concernant les hommes d’origine européenne fournit un intervalle
de confiance de 90%, ce qui signifie qu’il y a 90% de chances que la stature de la personne étudiée se
situe à l’intérieur de l’intervalle de tailles fourni par l’équation. Cependant, si l’individu retrouvé ne
fait pas partie du groupe ethnique européen l’anthropologue utilisera une formule différente. Dans ce
cas, l’intervalle de confiance sera certainement différent. Si le sexe et l’origine de la personne restent
inconnus, l’anthropologue va utiliser une formule plus générale qui va fournir un résultat moins précis.
Pour l’individu à l’étude, connu d’être d’origine européenne, la formule fournit une taille comprise dans
l’intervalle entre 180 et 192 cm (5’ 10” et 6’3”).
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Bien que les anthropologues aient utilisés les os longs des jambes, le fémur et le tibia, ils auraient aussi
pu utiliser les os longs des bras, l’humérus, le radius, et l’ulna. Bien sur que pour cela ils auraient dû
utiliser une autre formule. Cependant, étant donné que les mesures des os des bras ont une corrélation
moins claire à la stature que celles des os des jambes, la taille estimée aurait été moins précise. C’est à dire
que l’intervalle de valeurs obtenu aurait été plus large (dans notre cas, un intervalle de 180 à 192 cm calculée
avec les os des jambes en comparaison avec un tranche de 178 à 194 cm calculée avec les os des bras).
Cependant, l’estimation de la stature d’un individu n’est pas aussi facile qu’elle en a l’air. La stature
des adultes est le résultat de multiples facteurs dont la santé et la nutrition durant la croissance et le
développement ; le patrimoine génétique ; le sexe ; l’origine géographique ; et les conditions sociales.
Les anthropologues ne peuvent pas prendre en compte toutes ces variables lors de leur analyse, mais ils
peuvent essayer de rendre leur estimation la plus précise possible à l’aide de certaines informations issues
du profil biologique (ex. femme d’origine asiatique) et en utilisant la formule appropriée à chaque cas.
Les facteurs culturels doivent également être pris en compte. La taille, surtout pour les hommes, est
très importante dans notre société, ce qui peut mener à des erreurs dans les documents existants sur
l’individu (ou information ante-mortem). Par exemple, un homme peut avoir surestimé sa taille lorsqu’elle
lui a été demandée pour des documents officiels comme le permis de conduire. Aussi, dans des conditions
de stress, les membres de la famille peuvent se tromper lorsqu’elles donnent la taille de la personne
disparue aux enquêteurs. Ceci constitue un défi de plus pour les enquêteurs car ils ne peuvent pas
toujours être certains que la stature en vie a été rapporté avec exactitude.
Cela dit, la connaissance de la stature n’est pas toujours très utile lorsque l’on recherche une personne
disparue. Dans la plupart des populations, la stature des individus a tendance à suivre une distribution
normale, c’est-à-dire en « cloche ». Par conséquent, la plupart des gens se trouvent au centre de la
courbe (ils ont une taille « moyenne »), et peu d’entre eux sont très grands ou très petits. Dans le profil
biologique associé à des restes humains, si la personne est connue pour avoir une taille « moyenne »,
cette information ne contribue pas trop à son identification. Par contre, dans des cas où la personne
retrouvée était très petite, soit très grande, l’estimation de la stature est beaucoup plus utile dans le
processus d’identification.
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