Les niveaux de vie de la jeunesse limousine [...], 1792

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Les niveaux de vie de la jeunesse limousine [...], 1792
Archives en Limousin
Laurent Heyberger.- Les niveaux de vie de la jeunesse limousine [...], 1792-1940
Les niveaux de vie de la jeunesse
limousine d'après les registres de
la conscription, 1782-1940
Laurent HEYBERGER*
Les niveaux de vie des populations passées peuvent être saisis au moyen d'indices biologiques tels la mortalité, la
mortalité infantile, l'espérance de vie ou encore la stature moyenne des populations. Cette dernière constitue selon
l'OMS un indice de malnutrition chronique. Les historiens utilisent la stature moyenne depuis une vingtaine d'années afin
de reconstituer l'évolution des niveaux de vie au cours de l'industrialisation, moment clef de l'histoire européenne.
L'étude historique de la stature moyenne des populations passées peut paraître anecdotique au lecteur français.
Pourtant, la présente étude1 s'inscrit dans un large mouvement d'enquêtes d'histoire anthropométrique à l'échelle
internationale. Si les chercheurs français, à la suite d'Emmanuel Le Roy Ladurie, dans les années 1970, ont été les
premiers à se pencher sur l'anthropologie des conscrits2, c'est aux États-Unis d'Amérique que les élèves de Robert
Fogel3, Richard Steckel4 et John Komlos5, ont donné naissance et développent actuellement la New Anthropometric
History, l'une des principales branches de la New Economic History.Après avoir défriché le terrain pour leur propre
pays, les chercheurs étrangers se penchent depuis les années 1990 sur le cas français car, de l'avis général, notre
système conscriptionnel présente les meilleures archives au monde en ce qui concerne la taille des jeunes gens, alliant
ancienneté et exhaustivité6.
L'INTERPRÉTATION HISTORIQUE DE LA STATURE DES POPULATIONS PASSÉES
Ces recherches ont mis en évidence une particularité française par rapport aux autres pays en cours d'industrialisation.
Dans la majorité des pays, il existe au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, voire plus tard pour les pays plus
tardivement industrialisés, une baisse de la stature moyenne qui rend compte des fameux coûts humains de la première
révolution industrielle7. D'une part, l'environnement urbain est de plus en plus hostile au développement du corps en
raison des mauvaises conditions d'hygiène et de salubrité, mais aussi en l'absence de révolution des transports qui
interdit, dans un premier temps, d'augmenter les quantités de denrées alimentaires importées dans les villes, alors que
celles-ci, sous l'effet de la première vague d'industrialisation, connaissent une croissance démographique sans
précédent. D'autre part , dans les campagnes reculées aussi, la stature baisse au XIXe siècle car l'intégration au
marché national des espaces enclavés se traduit par une diminution de la ration alimentaire par habitant : les produits
agricoles qui étaient jusqu'à lors consommés sur place sont exportés vers les grands centres urbains afin de se procurer
l'argent nécessaire à l'achat de produits manufacturés. La baisse du niveau de vie est d'autant plus importante que ces
espaces périphériques sont en général des régions de montagne, donc d'élevage. L'économie pastorale
traditionnelle assure aux paysans un apport en protéines d'origine animale important sous forme de viande et bien plus
encore sous forme de lait. Or les protéines et le calcium sont très importants pour la croissance harmonieuse du corps.
L'histoire anthropométrique permet donc de saisir pour le XIXe siècle une dégradation du niveau de vie là où les
salaires, même réels, n'indiquent qu'une stagnation, voire une légère amélioration des conditions de vie. L'enquête
anthropométrique permet par ailleurs de pallier le manque de données fiables sur les salaires dans la première moitié
du XIXe siècle. Elle autorise aussi des comparaisons entre niveau de vie des salariés et des non salariés, encore très
nombreux dans la France du XIXe siècle, au moyen d'une mesure commune : la toise.
A l'opposé du XIXe siècle où elle noircit le tableau, l'histoire anthropométrique a tendance à donner une image plus
riante des améliorations du niveau de vie au XXe siècle que les indices dits traditionnels de niveau de vie (PIB par
habitant, revenu par habitant, salaires réels). En effet, les améliorations des conditions d'hygiène, de salubrité et de
soin, mais aussi les conditions de travail et l'enrichissement du régime alimentaire n'entretiennent pas de relation
nécessairement linéaire avec l'augmentation du PIB au cours du temps. Un point de plus dans le PIB au XXe siècle
peut alors se traduire par une élévation bien plus importante du niveau de vie biologique qu'au XIXe siècle. L'histoire
anthropométrique donne une image plus écologique du développement que les indices traditionnels de niveau de vie,
elle constitue un indice alternatif et complémentaire mais non contradictoire par rapport à ces derniers.
Au final, l'histoire anthropométrique nous donne à voir la dégradation puis l'amélioration des conditions de « nutrition
nette » des habitants des pays en voie d'industrialisation. La nutrition nette se comprend alors comme un bilan
énergétique, elle se compose de la nutrition brute (total des apports en nutriments) dont on retranche les dépenses en
énergie (total des dépenses en énergie : travail des enfants, maladies infantiles, etc). L'OMS désigne encore la stature
moyenne comme indice de « malnutrition chronique », par opposition à la « malnutrition aiguë », qui se diagnostique plutôt
par le rapport poids-taille (i.e. Le fameux indice de Quételet)8. Enfin, les historiens anglo-saxons préfèrent employer le
terme de « niveau de vie biologique » (biological standard of living), afin de mieux montrer l'articulation étroite entre
phénomène d'ordre social et phénomène d'ordre naturel, biologique. Dans toute population, le phénomène naturel joue
entre individus. Ainsi, si Paul est plus grand que Pierre alors qu'ils ont vécu de la même façon, c'est que Paul possède
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un potentiel génétique de croissance plus important que celui de Pierre. On retrouve dans toute société une
distribution normale de la stature9, soit une courbe de Laplace-Gauss, que l'on peut schématiquement représenter sous
la forme d'une cloche (voir graphique 3). Cette distribution est un phénomène d'ordre biologique. En revanche, la
moyenne de cette population rend compte des conditions de vie de cette dernière. C'est l'ensemble de la distribution qui
se déplace au cours de l'histoire, vers le bas (dépression du niveau de vie) ou vers le haut (augmentation du niveau de
vie)10. La stature moyenne ( modale et médiane) se lit à la surface sommitale de chaque histogramme. Si la distribution
reste normale au cours de années 1782-1920 (années de naissance), la stature moyenne des Limousins s'accroît
considérablement (de 158,9 à 167,9 cm).
Encore faut-il garder la mesure du problème : les évolutions dégagées par l'histoire anthropométrique,bien que
d'origine socio-économique11, restent tributaires du biologique. Les évolutions observables sont de l'ordre de 1 à 1,5
mm/an au meilleur (ou au pire) des cas, soit +10 cm par siècle en cas de croissance économique soutenue et continue.
L'influence des facteurs socioéconomiques pose par ailleurs problème, dans la mesure où la stature moyenne constitue
un indice synthétique du niveau de vie, c'est à dire que la société imprime sa marque dans la chair et les os des
conscrits de manière continue de la naissance, voire in utero, jusqu'à l'âge d'examen. Les influences socioéconomiques
se font cependant bien davantage sentir sur la taille adulte aux époques où la croissance naturelle est la plus forte, soit
de la naissance à 3 ou 4 ans environ puis au moment de l'adolescence, dont les limites sont d'autant plus floues au XIXe
siècle qu'elles le sont encore actuellement12. Quoi qu'il en soit, c'est une sorte de fossile des conditions de vie à la petite
enfance (principalement) et à l'adolescence (secondairement) que nous fournit l'histoire anthropométrique. La
réévaluation récente de l'importance de la période de la petite enfance a conduit les chercheurs en histoire
anthropométrique à citer les tailles non plus à l'année d'examen, comme on le faisait il y a vingt ans, mais à l'année de
naissance. Cela explique que notre étude exploite des données conscriptionnelles mais qu'elle porte sur la période
1782-1940 alors que la conscription n'est instaurée qu'en 1798. La première année de l'étude fait référence à l'année
de naissance des conscrits de l'an XI, alors que la dernière se rapporte à l'année d'examen de la dernière classe étudiée
(classe 1940, née en 1920). En citant les dates extrêmes de naissance et d'examen des conscrits, on s'assure
qu'aucune période importante pour la détermination du niveau de vie n'est exclue.
POURQUOI ÉTUDIER LE LIMOUSIN ?
Les études menées jusqu'à présent en histoire anthropométrique sur la France du XIXe siècle sont basées sur des
comptes rendus nationaux et ne concernent que le trend national. Elles ont mis en évidence le maintien de la stature
des Français au début du XIXe siècle puis une croissance lente dans la première moitié du XXe siècle. La France
constituerait donc une exception dans l'Europe des débuts de l'industrialisation. Ces études présentent cependant
l'inconvénient d'en rester à l'échelle nationale et agglomérée (départementales). Les voies régionales du
développement confirment-elles l'évolution nationale française ? Pour répondre à cette question, notre étude se base sur
des dossiers individuels et sur des études de cas régionaux. Nous avons rassemblé 298 000 données d'origine
conscriptionnelle parmi lesquelles on compte plus de 61 000 dossiers de conscrits limousins13. Le Limousin constitue
une région relativement enclavée jusqu'au milieu du XIXe siècle, bien qu'il exporte déjà ses hommes et ses bœufs
semble-t-il depuis longtemps14. Le maximum de peuplement rural y est atteint beaucoup plus tardivement que dans le
reste de la France, dans les années 1890. Il semble donc que le schéma dégagé pour d'autres espaces européens en
cours d'intégration au marché soit pertinent. Il est par conséquent très probable que le niveau de vie biologique des
Limousins se dégrade au XIXe siècle. De plus, les Limousins sont, semble-t-il, les Français les plus petits au début du
XIXe siècle15. On étudie donc là un cas limite de la voie française de l'industrialisation. Malgré cette particularité
anthropométrique, le Limousin a beaucoup moins retenu l'attention des chercheurs16 alors que l'autre région française
de « petits », la Bretagne, connaissait un succès beaucoup plus marqué. On étudie plus précisément deux ensembles
territoriaux de Haute-Vienne représentatifs de la région pour constituer le trend, alors que des coupes concernant la
totalité des trois départements limousins sont réalisées pour les années d'examen 1800 et l'année 1868. Le premier
ensemble tiré de l'arrondissement de Saint-Yrieix, comporte les cantons de Saint-Germain-les-Belles, de Saint-Yrieix-laPerche et de Nexon. Il s'agit de l'espace le plus déprimé de la région d'un point de vue anthropométrique mais aussi
d'un pays peu ouvert sur le marché et essentiellement peuplé de cultivateurs sédentaires. Au contraire les cantons de
Chateauponsac, du Dorat, de Magnac-Laval et de Bellac représentent le Limousin migrant des maçons mais aussi le
Limousin de stature plus élevée.
LES SOURCES ANTHROPOMÉTRIQUES DISPONIBLES
Les sources utilisées pour l'étude du Limousin ne sont pas toutes d'origine conscriptionnelle. On trouve en effet des
tailles dans les archives de la milice royale pour les subdélégations de Treignac, Neuvic et Bort à la fin du XVIIIe
siècle17. Ces sources présentent d'ailleurs la particularité de ne mentionner que les statures des miliciens réformés de
la milice pour défaut de taille (moins de 5 pieds, soit 60 pouces, graphique 1) et non la stature des miliciens retenus
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comme bons pour la milice. D'autre part, à l'époque révolutionnaire, certaines sources mentionnent des statures avant
l'instauration de la conscription. Il s'agit alors de données fragmentaires, de quelques dizaines d'individus, ce qui ne
permet pas de les exploiter dans la perspective de la constitution d'un trend18. Enfin, notons la mention de statures sur
les passeports des émigrés, ce qui donne une idée de l'abîme existant à l'époque révolutionnaire entre nobles et
simples paysans19 mais ne peut servir de base à l'étude d'évolution du niveau de vie.
Au contraire avec l'instauration de la loi Jourdan-Delbrel du 19 fructidor an VI (5 septembre 1798), les bases d'une série
statistique continue et souvent homogène sont posées. Nous avons tout d'abord exploité les « registres du contingent
départemental » pour la période allant de l'an XI à 182420. Y sont donc normalement inclus les seuls conscrits jugés
bons pour le service militaire et faisant partie du contingent. On remarque cependant qu'il y figure nombre de réformés
(ou ajournés) pour défaut de taille, ce qui ne devrait pas exister dans un registre de cette nature. On remarque aussi
que le nombre de conscrits toisés est largement supérieur à l'effectif du contingent départemental, alors qu'il devrait, au
mieux, lui être égal (puisque quelques statures individuelles nous manquent). Par exemple, pour l'année 1807 (classe
née en 1787) : l'effectif du contingent officiel est de 587 hommes, mais l'effectif toisé représente 1 178 individus. Il
semble donc qu'on ait ici affaire à un « tableau de la conscription »21 et non à un « registre du contingent », si ce n'est
dans le nom, du moins dans l'esprit. La remarque vaut pour les cotes I R 46 à I R 58. Par ailleurs, le répertoire de la série
R indique que la profession n'est mentionnée qu'à partir de la classe 1811, alors qu'en fait c'est le cas depuis 1807.
Pour la période 1816-1843, nous sommes forcés, comme dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et en Seine-et-Marne, de
recourir aux « listes de contingent », élaborées dans le cadre de la loi Gouvion Saint-Cyr ( 10 mars 1818). Il s'agit là d'un
pis aller, car les listes du contingent ne concernent par définition-même que les conscrits qui deviennent soldats, soit
environ la moitié d'une cohorte de naissance masculine dans la première moitié du XIXe siècle. On doit alors utiliser
cette source, car la rubrique « taille » des « listes de tirage au sort », qui comprennent théoriquement la stature
individuelle de tous les conscrits, c'est à dire de la totalité d'une cohorte de naissance ou peu s'en faut22, sont alors
laissées vierges. Les listes du contingent, contrairement aux « tableaux de la conscription » de la Révolution et de
l'Empire, ne sont pas complétées sous la responsabilité de l'autorité civile mais sous celle de l'autorité militaire, au
moment du conseil de révision, le plus souvent au mois de juin de la vingtième année révolue des conscrits.
À partir de 1843, les listes de tirage au sort comprennent la stature des conscrits et on a donc utilisé ces sources qui sont
les plus complètes de ce point de vue23. Comme les tableaux de la conscription, il s'agit de documents rédigés sous la
responsabilité de l'autorité civile, même si les décisions du conseil de révision y sont reportées. La prise de la taille a
alors lieu au moment du recensement (mois de janvier) ou au moment du tirage au sort (en février)24 puis est reporté
sur la page de gauche de la liste de tirage au sort (voir document I25). Il s'agit là d'une remarque importante, car au XIXe
siècle, la taille d'un conscrit âgé de 20 ans (liste de tirage au sort) n'est pas la même que celle du même conscrit âgé de
20 ans et 6 mois (liste du contingent) : intervient entre les deux une partie de ce qui est actuellement la croissance de
l'adolescence26. Les listes de tirage au sort sont remplacées après la loi de Cissey (27 juillet 1872) par les « listes de
recrutement cantonal » ; néanmoins on peut considérer que la philosophie du recrutement fixée par la loi Gouvion SaintCyr perdure jusqu'à la fin du XIXe siècle et que nos sources ne sont en rien affectées par le passage à la IIIe
République27. Enfin, la taille minimale d'ajournement est abolie en 1901 et la stature n'est en conséquent plus
enregistrée durant quelques années par les fonctionnaires qui estiment très vraisemblablement que l'opération n'a plus
lieu d'être. À partir de 1908, les « tableaux de recensement communal », héritiers des « listes de recrutement cantonal »,
mentionnent cependant à nouveau la stature des conscrits, et ce jusqu'à l'écroulement de la IIIe République28. Les
sources présentent donc une grande homogénéité de l'an XI à 1814 et de 1843 à 1940, seule la période 1816-1842
oblige à recourir à des sources qui différent sociologiquement des lites de tirage au sort ou de leurs équivalents.
LES AUTRES SOURCES UTILISÉES
Afin de réaliser une écologie quantitative de la classe 1868 (née en 1848), nous avons exploité des sources
économiques et démographiques. Ainsi nous pouvons expliquer ou tenter d'expliquer la répartition de la stature
moyenne cantonale dans les trois départements limousins par les consommations alimentaires de différentes denrées,
par le travail des enfants, les densités de peuplement ou encore le taux d'urbanisation29. L'enquête agricole de 1852,
bien que très lacunaire, présente alors l'immense avantage d'être établie à l'échelle cantonale, ce qui permet de
réduire au maximum le risque d'ecological fallacy qui entache les corrélations linéaires réalisées avec des unités
écologiques plus grandes comme l'arrondissement ou le département. Dans une corrélation linéaire, qui vise à établir
un lien mathématique entre deux variables, l'une expliquée (ici la stature), l'autre explicative, plus l'individu statistique
de base (ici le canton) est petit, moins le risque que la corrélation soit due au hasard est élevé. L'enquête agricole de
1852 permet de saisir un grand nombre de variables (42) potentiellement explicatives du niveau de vie biologique. Cette
enquête a été complétée par l'enquête agricole de 1853 et celle de 1851, d'une part parce que les responsables de
l'enquête ont parfois confondu l'enquête de 1852 et celle de 1853 qui avaient lieu en même temps, et d'autre part
parce que les variables alors relevées n'ont pu changer radicalement entre 1851 et 185330 . Parmi les informations
relevées, le tableau concernant le budget d'une famille de cinq journaliers (voir document 2) a permis de mettre en
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évidence un groupe de canton qui forment des résidus négatifs dans les corrélations qui concernent les
consommations de pain et de produits d'origine animale. Il s'agit en fait des confins de la Haute-Vienne et de la Corrèze,
grands consommateurs de châtaignes. Ainsi l'analyse économétrique a permis de saisir l'effet diminuant de
l'autoconsommation d'un produit très pauvre en protéines, grâce à la mention du budget alloué aux consommations de
pain et de produits d'origine animale.
Par ailleurs, les archives départementales de la Haute-Vienne possèdent une très belle série de mercuriales, couvrant
la période 1853-194031. Celles-ci sont d'abord bimensuelles puis mensuelles à partir de 1902. Les mercuriales
renferment certaines informations d'importance que nous avons relevées : le prix, le nombre de bêtes à cornes vendues
et le poids moyen de celles-ci, et ce pour les bœufs, les vaches et les veaux (voir document 3). Les mercuriales
nous permettent alors d'analyser le phénomène le plus important dans la détermination du niveau de vie des Limousins,
plus important que les migrations saisonnières de maçons : le commerce de bovins. Au-delà des analyses traditionnelles
concernant le prix et le volume des transactions réalisées, les mercuriales permettent de fournir une estimation du poids
moyen des bœufs et vaches32. On a complété la série issue des mercuriales par deux estimations tirées des
recensements du bétail de 1814 à 182933. Ainsi nous pouvons proposer une comparaison de l'évolution de l'indice de
malnutrition chronique chez l'homme (taille) et de l'indice de malnutrition aigüe chez l'animal d'élevage (poids des
bovins), analyse encore très peu développée en histoire anthropométrique.
LA MÉTHODE STATISTIQUE D'ANALYSE
Au cours des analyses quantitatives de corrélation, il faut bien sûr être attentif à ne pas confondre thermomètre et
température, c'est à dire à ne pas confondre les variables observables grâce aux sources qui nous sont parvenues (le
thermomètre) et l'ensemble des variables ayant existé qui ont significativement influencé la stature moyenne sans que
les archives en gardent nécessairement trace (la température). Les corrélations que nous avons pu établir mettent
surtout en évidence le rôle important de la nutrition brute (i.e. les apports alimentaires) par rapport à la nutrition nette (i.e.
la nutrition brute moins les dépenses en énergie dues au travail, maladies, etc), mais il peut partiellement s'agir là d'un
effet trompeur, causé par le manque de sources concernant les dépenses en énergie et le milieu épidémiologique
local.
Des analyses statistiques plus simples à mettre en œuvre que la corrélation linéaire à partir de plusieurs sources de
nature différentes sont possibles en histoire anthropométrique. Ainsi, les registres de la conscription, suivant l'époque,
présentent un certain nombre de variables explicatives de la stature individuelle ou moyenne. Cependant, on ne peut
relever de manière continue les mêmes informations sur 140 ans. Tout d'abord, la date de naissance est toujours
présente, la profession du conscrit presque toujours. Dans les analyses socioprofessionnelles, on doit d'ailleurs garder
en mémoire que la profession déclarée par le conscrit reste un outil imparfait pour saisir le milieu socioprofessionnel
d'origine. D'une part, la mention d'une double profession dans les registres est extrêmement rare, alors que la
pluriactivité est davantage la règle que l'exception dans la France du XIXe siècle34. D'autre aprt, la profession de «
cultivateur », pour ne citer que la plus fréquente, laisse l'historien sur sa faim : les sources conscriptionnelles ne disent
rien de la stratification sociale à l'intérieur même d'un groupe professionnel alors que l'on sait bien qu'il existe de petites
et de grandes exploitations. Les analyses anthropométriques pourraient donc être complétées par d'autres sources
concernant le niveau de vie, mais cela supposerait alors un énorme travail prosopographique que nous n'avons pas
mené faute de temps. Deux autres variables explicatives de la stature individuelle n'ont pu être relevées sur la totalité
de la période : degré d'instruction ( non disponible avant les années 1840) et effectif de la fratrie du conscrit (non
disponible avant le XIXe siècle).
Avant de tenter des croisements de la variable expliquée (stature individuelle ou moyenne) avec les variables
explicatives (année de naissance, profession, nombre de frères et sœurs, degré d'instruction, consommation de
lait, poids des bœufs, etc.), il faut résoudre le problème le plus délicat de l'histoire anthropométrique : le traitement
statistique de la variable « stature individuelle » ou « stature moyenne ». En début de période, il faut d'abord tenir
compte des problèmes d'adunation, c'est-à-dire de passage du système de mesure ancien au système métrique35. De
plus, pour les années d'examen révolutionnaires (an XI à an XIV), il faut reconstituer la taille moyenne par année
grégorienne de naissance.
Ensuite, pour l'ensemble de la période d'examen an XI-1940, il s'agit d'analyser scrupuleusement les histogrammes de
distribution de la taille pour chaque unité écologique étudiée (année de naissance ou canton) afin de voir si la taille
minimale légale alors en vigueur est bien appliquée. Il s'agit là du principal biais en histoire anthropométrique : les sousenregistrements de la taille individuelle en-dessous de la taille minimale de réforme sont fréquents et ils entrainent une
surévaluation de la stature moyenne, d'autant plus importante que la stature minimale légale de réforme est élevée,
puisqu'on élimine alors du calcul de la moyenne davantage de petits conscrits. Le sous-enregistrement n'est cependant
pas systématique, puisque, dans les listes de tirage au sort et dans les documents équivalents, ce sont tous les jeunes
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gens d'une cohorte de naissance qui sont recensés, indépendamment de la décision médicale future du conseil de
révision. La taille de chacun figure donc théoriquement dans ce type de document, mais bien souvent les préposés au
registre ne se sont pas souciés de la taille de ceux qui mesuraient moins que la taille minimale de réforme, pensant que
la mention de leur taille était inutile puisque ces conscrits se feraient de toute façon réformer de l'armée. Pour les listes
du contingent, utilisées entre 1816 et 1843, le minimum légal de taille36 est bien évidemment appliqué avec rigueur,
puisqu'il s'agit alors de sources ne concernant que les conscrits incorporés dans l'armée. Enfin, il se peut que les listes
de tirage au sort enregistrent la taille en-deça de la taille minimale légale, mais que la distribution normale de la taille soit
perturbée par d'autres phénomènes. Ainsi, entre 1843 et 1872, les conscrits des cantons de Saint-Yrieix, Saint-Germainles-Belles et Nexon sont enregistrés au centimètre près des tailles les plus élevées jusqu'à 154 cm puis en-deça de 10
cm en 10 cm (graphique 2), alors que la taille minimale légale est de 156 (1831-1867) puis 155 (1868-1871) et enfin 154
cm (1872). Si l'enregistrement de la taille au centimètre près ne s'arrête pas à la taille minimale légale la plus utilisée sur
cette période (i.e. 156 cm) mais à 154 cm, C'est qu'en fait la toise alors utilisée n'est graduée de centimètre en
centimètre que de 200 à 154 cm. Le modèle de toise artisanale en service dans l'arrondissement de Saint-Yrieix
correspond à celui dont on possède le plan pour la Seine-et-Marne37. Le montant en bois de la toise n'est gradué que de
10 cm en 10 cm entre 1 mètre et 1 mètre 54, alors qu'une plaque de cuivre graduée en centimètres est apposée au
montant de bois pour les tailles comprises entre 154 et 200 cm.
Par ailleurs, on remarque sur le graphique 2 que le mode de la distribution est à 156 cm et qu'il ne correspond pas à la
moyenne, que l'on peut estimer graphiquement à 160 cm. Les habitants de l'arrondissement de Saint-Yrieix sont tellement
petits que les jeunes gens qui mesurent un peu moins que la taille minimale légale ont vu leur taille individuelle
généreusement arrondie à 156 cm afin de remplir les contingents assignés à chaque canton. Sans cette perturbation
d'ordre social, il n'y aurait aucune raison pour que les classes 157, 158 et 159 cm soient sous-représentées par rapport à
la classe 156 cm, puisque selon la loi de Laplace-Gauss, les effectifs vont croissants de la queue gauche de la
distribution (130 cm) à la moyenne (160 cm). La distribution n'est donc à proprement parler normale qu'à partir de 157 et non
156 cm, c'est à dire que les effectifs augmentent de façon régulière ou sont du moins stables entre 157 et 160 cm. On voit
donc que le point effectif de troncation de l'échantillon, c'est à dire le point en-deça duquel la distribution de la stature n'est
plus normale, ne correspond pas nécessairement à la stature minimale de réforme38. Deux possibilités s'offrent à
l'historien pour résoudre ce problème délicat de troncation de la distribution. La plus simple consiste à ne calculer des
statures moyennes qu'à partir d'échantillons dont on aura préalablement éliminé toutes les observations inférieures au
point de troncation le plus élevé. On précise alors dans les résultats « stature moyenne des conscrits mesurant plus de
x cm ». Les évolutions et les inégalités entre unités écologiques que l'on dégage alors sont à peu près les mêmes
qu'avec des moyennes calculées sur une distribution complète, sauf que toutes les valeurs sont décalées vers le haut.
Une seconde voie s'offre à l'historien, mais elle est statistiquement plus complexe : il s'agit d'utiliser la méthode du
maximum de vraisemblance, qui permet de maximiser la vraisemblance de la distribution partiellement connue, sachant
que celle-ci est normale39.
Une fois cette opération effectuée, il reste à corriger les moyennes obtenues pour les standardiser à l'âge de 20 ans et 6
mois, qui correspond à l'âge d'examen le plus courant au XIXe siècle. Cette correction est nécessaire pour les périodes
de guerre ( Révolution, Empire, 1870-1871, Grande Guerre) et d'après guerre40 ainsi que pour les listes du contingent,
puisque la prise de taille n'a pas lieu dans ces documents au même moment que dans les listes de tirage au sort et
autres sources équivalentes.
Contrairement à l'adunation et à la taille minimale légale, les arrondis à la dizaine ou à la demi-dizaine de centimètres, très
fréquents au XXe siècle, ne constituent pas un problème statistique, même lorsqu'ils sont très importants (graphique 3
nette surreprésentation des effectifs à 155, 150,165, 170 et 175 cm), de même que les arrondis aux nombres pairs,
encore très courants de nos jours (graphique 3, surreprésentation des effectifs à 158 par rapport à 159 cm par exemple).
En effet, malgré leur importance, ces arrondis n'affectent pas la valeur des moyennes calculées par année, profession
ou canton, dans la mesure où ce sont aussi bien des valeurs inférieures que supérieures à la moyenne qui sont alors
concernées : les arrondis se compensent de part et d'autre de la moyenne.
L'histoire anthropométrique nécessite des traitements statistiques qui peuvent paraître lourds aux historiens français,
mais elle permet d'apporter un regard neuf et original sur l' évolution des niveaux de vie et des inégalités en France et
en Limousin. Les perspectives de recherche sont immenses grâce à la richesse des sources françaises. Il serait notamment
très utile qu'en Limousin une recherche soit menée sur Limoges, afin de voir si l'évolution de la ville rouge correspond à
celle des campagnes ou si au contraire le milieu urbain donne naissance à une voie urbaine vers le mieux-être.
*HEYBERGER (Laurent), L'évolution des niveaux de vie en France, de la fin de l'Ancien Régime à la Seconde Guerre
Mondiale, approcha anthropométrique, université Marc Bloch (Strasbourg), thèse, 2004, 792 p.
1Compte rendu de soutenance de BOUGUINAT (Nicolas), Histoire et sociétés rurales, 22, 2004, 2e semestre, p. 287290. version remaniée à paraître fin 2005 : HEYBERGER (Laurent), La révolution des corps. Décroissance et croisance
staturale des habitants des villes et des campagnes en France, 1780-1940, Strasbourg, Belfort, 750 p.
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Archives en Limousin
2LE ROY LADURIE (Emmanuel), BERNAGEAU (Nicole), PASQUET (Yves), « Le conscrit et l'ordinateur. Perspectives
de recherche sur les archives militaires du XIXe siècle français ». Studi Storici, 10, 1969,p. 260-308 ; LE ROY LADURIE
(Emmanuel), BERNAGEAU (Nicole), « Étude sur un contingent militaire (1868) : mobilité géographique, délinquance et
stature, mise en rapport avec d'autres aspects de la situation des conscrits », Annales de démographie historique, 1971,
p. 311-337; LE ROY LADURIE (Emmanuel), ZYSBERG (André), « Anthropologie des conscrits français (1868-1887) »
Ethnologie française,9, 1979,p.47-68; ARON (Jean-Paul), DUMONT (Paul), LE ROY LADURIE (Emmanuel),
Anthropologie du conscrit français d'après les comptes numériques et sommaires du recrutement de l'année (18191826). Présentation cartographique,Paris, La Haye, 1972, 262 p. ; SOUDJIAN (Guy), La population parisienne à la fin du
Second Empire d'après les archives du recrutement militaire, université de Paris I, thèse, 1978, 254 p. ; LE ROY
LADURIE (Emmanuel), DEMONET (Michel), « Alphabétisation et stature : un tableau comparé », Annales Économies,
Sociétés Civilisations, 35, 1980, p. 1329-1332.
3Récente synthèse : FOGEL (Robert William), The Escape from Hunger and Premature Death, 1700-2100, Europe,
America, and the Third World, Cambridge (EUA), 2002, 191 p.
4Article fondateur : STECKEL (Richard H.) « Slave Heights Profiles from Coastwise Manifests », Explorations in
Economic History, 16, 1979, p. 363-380; étude récente : STECKEL (Richard H.), ROSE (Jerome C.), The Backbone of
History. Health and Nutrition in the western Hemisphere,Cambridge (EUA), 2002, 633p.
5KOMLOS (John), Nutrition and Economic Development in the eighteenth-century Habsburg Monarchy. An
Anthropometric History, Princeton, 1989, 325 p.
6VAN MEERTEN (Michiel Alexander), « Développement économique et stature en France, XIXe-XXe siècles ».
Annales Economies Sociétés Civilisations,45, 1990, p. 755-778; WEIR (David R.), « Parental Consumption Decisions
and Child Health During the Early French Fertlity Decline, 1790-1914 ». Journal of Economic History, 53, 1993, p. 259274; WEIR (David R.), « Economic Welfare and Physical Well-Being in France, 1750-1990 », Health and Welfare during
Industrialization, dir. STECKEL. (Richard H.). FLOUD (Roderick)
7Pour une synthèse récente en français concernant l'histoire anthropométrique : KOMLOS (John), « Histoire
anthropométrique : bilan de deux décennies de recherche », Cahiers de l'ISMEA, Économies et Sociétés, Série histoire
économique quantitative,AF 29, 2003, p. 1-24; voir également HEYBERGER (Laurent), Santé et développement
économique en France au XIXe siècle. Essai d'histoire anthropométrique, Paris, 2003, p. 21-35.
8Organisation Mondiale de la Santé, Utilisation et interprétation de l'anthropométrie. Rapport d'un comité OMS
d'experts, série des rapports techniques, 854, Genève, 1995, p. 81; SELIG (Jean-Michel), Malnutrition et
développement économique dans l'Alsace au XIXe siècle, Strasbourg, 1996, p. 57 et 59.
9On parle de distribution de la stature, mais à proprement parler il s'agit de la distribution des effectifs des conscrits
suivant des classes de stature. Pour plus de clarté nous nous en tenons cependant ici à l'usage courant de l'expression.
10Excellente illustration graphique de ce phénomène dans CARRET (Jules), Etude sur les Savoyards,Chambéry, 1882,
p. 59.
11Les interprétations raciales de la stature sont bien évidemment à rejeter. Voir à ce sujet OMS, passimainsi que L.
Heyberger, La révolution des corps... op. Cit., p. 43-95.
12Voir OMS, passim
13Les trois régions étudiées sont : l'Alsace (rurale et urbaine avec Mulhouse), La Brie et le Limousin. Les résultats
sont publiés dans HEYBERGER (Laurent), La révolution des corps..., op. cit. et pour le Limousin dans HEYBERGER
(Laurent), « nutrition nette et évolution des niveaux de vie des conscrits limousins, 1782-1940 », Histoire et sociétés
rurales, à paraître en 2006.
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14CORBIN (Alain), Archaïsme et modernité en Limousin auXIXe siècle 1845-1880. 1. La rigidité des structures
économiques, sociales et mentales. II. La naissance d'une tradition de gauche,Limoges, 1998 (réimpr.), 1175 p.
(première édition 1975); MOULIN (Annie), Les Maçons de la Creuse. Les origines du mouvement, Limoges, 1994
(réimpr., première édition 1986), 564 p. ; DELHOUME (Jean-Pierre), " L'élevage bovin en Limousin au XVIIIe siècle.
Des boeufs gras pour Paris, Histoire et sociétés rurales,22, 2004, 2e semestre, p. 65-101.
15Livret général de recrutement, exercice 1820,ouvrage manuscrit, relié et paginé, s.I.,1821, p. 51-55 (Service
historique de l'Armée de terre, I M 2036); ARON (Jean-Paul), DUMONT (Paul), LE ROY LADURIE (Emmanuel), op. cit.,
p. 53-55; ANGEVILLE (Adolphe d'), Essai sur la statistique de la population française considérée sous quelques uns de
ses rapports physiques et moraux, Bourg-en-Bresse, 1837, réimpr. La Haye, 1969, carte hors texte n°5.
16COLLIGNON (René), Anthropologie de la France : Dordogne, Charente, Creuse, Haute-Vienne,Paris, 1894, 79 p.,
carte reproduite dans CORBIN (Alain), op. cit. p. 102 ; EROY (Paul), « Évolution sociale et alimentation dans les
campagnes », dans Annales d'hygiène publique industrielle et sociale,1930, p. 609-630 ; BLEY (Daniel), Démographie
et anthropologie d'une population agricole limousine. Ses conditions de travail, thèse, université Paris VII, 1978, 112
p.;BOETSCH (Gilles), Anthropologie et socio-démographie d'une population agricole limousine :habitation et habitat,
thèse, université Paris VII, 1978, 113 p.; HENRY (Jean-Pierre), Évolution démographique de la population rurale de
Chateauponsac (Haute-Vienne) : milieu familial et croissance des enfants,thèse, université Paris VII, 1979, 112 p.;
LAVOUX (Thierry), Chateauponsac (Haute-Vienne) de 1820 à nos jours : Évolution démographique , avenir scolaire et
professionnel des enfants et influence de la dimension de la famille sur leur croissance,thèse, université Paris VII, 1979,
113 p.
17Arch. dep. de la Haute-Vienne, C 289, listes de exemptés, procès-verbal de tirage au sort, 1778.
18Voir notamment Arch. dep. de la Haute-Vienne, L 268, liste des volontaires de Haute-Vienne, 1791 et 1792, deux
premiers bataillons, L 271, volontaires, organisation de troisième bataillon, listes nominatives des compagnies, 1791,
1792 et L 278, recrutement du contingent assigné au département dans la levée de 30 000 hommes de cavalerie par la
loi du 22 juillet 1793, liste des hommes compris dans la réquisition.
19Quelques dossiers dépouillés dans la série Q (contentieux des domaines nationaux, Arch. dep. de la Haute-Vienne,,
I Q 183, I Q 184, I Q 207, I Q 212, I Q 228, I Q 244, I Q 245, I Q 249, I Q 250, I Q 265)
20Arch. dep. de la Haute-Vienne, I R 46 à I R 53 ((I R 48 non communicable), I R 55 à I R 58.
21Appelé aussi « liste de la conscription » dans les autres départements.
22Peu s'en faut car beaucoup d'exemptés ne sont pas présents au momrnt de l'examen et bien sûr nous ne
connaissons pas la taille des jeunes gens morts avant d'atteindre l'âge de 20 ans
23Arch. dep. de la Haute-Vienne, I R 120 à I R 149
24Mais non pas au moment du conseil de révision comme le pense SELIG Jean-Michel, op. cit., p. 58.
25En revanche, la décision médicale du conseil de révision reportée en page de droite est bien renseignée au
moment du conseil de révision
26On rappelle que l'adolescence physique des jeunes gens du XIXe siècle est beaucoup plus tardive que celle de nos
contemporains. Il reste cependant que les différences de taille dues à des facteurs socioéconomiques à l'âge de 20 ans se
retrouvent à l'âge adulte. Nos ancêtres différent de nous non seulement par la lenteur de leur croissance, mais aussi par
leur taille adulte
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27Listes de recrutement cantonal : arch. dep. de la Haute-Vienne, I R 150 à I R 179
28Tableaux de recensement communal : arch. dep. de la Haute-Vienne, I R 187 à I R 201, IR 203, IR 205, IR 207 à 209, IR
211 à IR 223.
29Ici encore, pour les résultats de ces analyses, nous revoyons à HEIBERGER (Laurent). La révolution des corps..., op.
cit., p. 323-354.
30Voir à ce sujet DEMONET (Michel), Tableau de l'agriculture française au milieu du 19e siècle : l'enquête agricole de
1852, Paris, 1990, 304 p. ; GILLE (Bertrand) , Les Sources statistiques de l'histoire de France des enquêtes du XVIIIe
siècle à 1870, Paris, 1964, p. 241-243. Enquête agricole de 1852 : arch. dep. de la Haute-Vienne, 6 M 450; arch. dep. De
la Corrèze, 6 M 565, complété de 6 M 563 (recensement des animaux, 1851); arch. dep. de la Creuse, 6 M 459
(enquête agricole annuelle, 1853).
31Arch. dep. de la Haute-Vienne, 6 M 377 à 6 M 384.
32Nous avons écarté les veaux car ils ne sont pas commercialisés au même âge durant toute la période : un bond
dans le poids moyen témoigne de ce phénomène d'ordre commercial plutôt que biologique.
33Arch. dep. de la Haute-Vienne, 6 M 445 à 6 M 446.
34MAYAUD (Jean-Luc), La Petite exploitation rurale triomphante. France XIXe siècle,Paris, 1999, 278 p.
35On doit le mot « adunation » à Sieyès; voir DESROSIERES (Alain), La politique des grands nombres. Histoire de la
raison statistique, Paris, 1993, réédition 2002, p. 45. Pour plus de détails sur la méthode d'analyse statistique,
HEYBERGER (Lauren), « estimer la stature des Alsaciens (1780-1794). Problèmes méthodologiques et résultats »,
Histoire et mesure, 18, 2003, n° 1-2, p. 73-94; HEYBERGER (Lauren), La révolution des corps..., op. cit., p. 117-178.
36Il varie entre 154 (1830) et 157 (1816-1829).
37Arch. dep. de la Seine-et-Marne, I R 216.
38Voir graphique 2, distribution tronquée à 154 cm en raison du modèle de toise utilisée et distribution normale
perturbée jusqu'à 157 cm par l'existence d'une stature minimale légale à 156 cm, par comparaison avec le graphique 3,
distribution non tronquée (toise graduée de cm en cm jusqu'aux plus petites valeurs et abolition de la taille minimale de
réforme en 1901).
39A 'HEARN (Brian), « A restricted maximum likelihood estimator for troncatedheights samples », Economics and
human Biology,2, 2004, p. 5-19. Cette méthode nécessite l'utilisation des logiciels SPPS et STATA.
40Où ont lieu les appels de classes rétroactifs ou anticipés en raison du contexte politique mouvementé.
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