la traviata - Opéra national du Rhin

Transcription

la traviata - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2015-2016
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LA TRAVIATA
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Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 68 98 75 21 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
NOUVELLE PRODUCTION
Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi
Livret de Francesco Maria Piave d’après
La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils
Créé au Teatro la Fenice à Venise le 6 mars 1853
STRASBOURG Opéra
ve 11 décembre 20 h
di 13 décembre 15 h
ma 15 décembre 20 h
lu 21 décembre 20 h
me 23 décembre 20 h
di 27 décembre 15 h
ma 29 décembre 20 h
MULHOUSE La Filature
ve 8 janvier 20 h
di 10 janvier 15 h
Rencontre avec Pier Giorgio
Morandi et Vincent Boussard
Strasbourg, Librairie Kléber je 10 décembre 18 h 30
entrée libre
Direction musicale Pier Giorgio Morandi
Mise en scène Vincent Boussard
Décors Vincent Lemaire
Costumes Christian Lacroix
Lumières Guido Levi
Violetta Valéry Patrizia Ciofi /
Ana-Camelia Stefanescu
Alfredo Germont Roberto De Biasio
Giorgio Germont Étienne Dupuis
Flora Bervoix Lamia Beuque
Docteur Grenvil René Schirrer
Gaston de Letorières Mark Van Arsdale
Baron Douphol Francis Dudziak
Marquis d’Obigny Jean-Gabriel Saint-Martin
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2 h 20
Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée
Argument
Acte I
Violetta Valéry, courtisane de haut rang, donne une grande réception. Un ami, Gaston, lui présente le jeune Alfredo
Germont qui a pris chaque jour de ses nouvelles durant sa récente maladie. Violetta fait ironiquement remarquer à son
protecteur, le baron Douphol, qu’il manifeste moins d’intérêt pour elle que ce jeune inconnu. Alfredo propose alors un
toast. Dans la pièce voisine, les danses reprennent mais Violetta, saisie d’un malaise soudain, s’isole quelques instants.
Alfredo en profite pour lui déclarer sa flamme. Violetta, bien que touchée, ne semble pas le prendre au sérieux. Elle lui
donne néanmoins une fleur en lui priant de la lui rapporter lorsqu’elle sera fanée, dès le lendemain. Les invités prennent
congé et, restée seule, Violetta s’avoue troublée par ce jeune homme qui a éveillé en elle des rêves enfouis depuis
l’enfance. Soudain, elle se ressaisit : sa destinée n’est pas de vivre pour l’amour d’un seul homme mais bien de rester
libre et de parcourir tous les chemins du plaisir. Seuls les appels persistants d’Alfredo qu’elle croit entendre semblent
brouiller sa détermination.
Acte II - Premier tableau
Trois mois se sont écoulés. Violetta a fini par céder à l’amour d’Alfredo et s’est réfugiée avec lui dans sa maison de
campagne. Alfredo chante sa joie et son bonheur. Mais il apprend d’Annina, la femme de chambre de Violetta, que sa
maîtresse doit vendre ses biens pour faire face aux dépenses du couple. Il décide alors de regagner Paris afin de trouver
l’argent nécessaire. Violetta attend son homme d’affaires mais c’est Giorgio Germont, le père d’Alfredo, qui se présente.
Il aborde Violetta avec froideur, persuadé que la jeune femme ne pense qu’à soutirer de l’argent à son fils. Il se radoucit
lorsqu’il découvre que ce n’est pas le cas mais demande toutefois à Violetta de renoncer à Alfredo. Il évoque alors sa fille
qui ne peut se marier à cause de la liaison scandaleuse de son frère. Comprenant que son passé la poursuivra toujours,
Violetta cède, la mort dans l’âme : elle quittera Alfredo et reprendra son ancienne vie. Germont, satisfait, prend alors
congé. Violetta s’apprête à écrire une lettre de rupture à son amant mais, surprise par le retour d’Alfredo, s’éclipse après
des adieux que le jeune homme ne comprend pas jusqu’à ce qu’il ouvre la lettre que Violetta lui fait parvenir quelques
instants plus tard. Germont apparaît à nouveau et, sans rien dire de sa précédente conversation, cherche à consoler le
désespoir de son fils en lui vantant les vertus de la vie familiale. Mais Alfredo ne songe qu’à retrouver Violetta et court
la rejoindre à Paris.
Acte II - Deuxième tableau
La fête bat son plein chez Flora Bervoix, une amie de Violetta. Alfredo surgit. Flora s’étonne de le voir seul, mais Violetta
fait à son tour son entrée, accompagnée du baron Douphol. Alfredo n’a qu’un seul désir : se venger. Il joue aux cartes
avec le baron et gagne une somme considérable. Violetta, partagée entre le désir de s’expliquer et la promesse qu’elle a
faite à Germont, finit par prétendre qu’elle aime Douphol. Fou de rage, Alfredo lui jette au visage l’argent qu’il vient de
gagner, expliquant à tous les invités qu’il la paye, telle une prostituée, pour ses services. Violetta s’évanouit, l’assistance
s’indigne et le baron provoque Alfredo en duel. Germont, qui a suivi son fils et mesure enfin combien Violetta l’aime,
lui reproche de traiter une femme de la sorte et le ramène avec lui.
Acte III
Violetta, gravement malade, est abandonnée de tous. Seule la fidèle Annina est restée auprès d’elle. Son médecin passe
la visiter comme tous les matins et confie à la femme de chambre que Violetta n’a plus que quelques heures à vivre.
Dehors, les rues de Paris renvoient l’écho des fêtes du Carnaval. Germont a écrit à la jeune femme pour lui annoncer
qu’Alfredo a blessé le baron au cours du duel qui les a opposés. Il a dû s’éloigner mais son père lui a avoué la vérité et
Alfredo est sur le chemin du retour. Violetta l’attend désespérément, même si elle pense qu’il est maintenant trop tard.
Alfredo arrive enfin. Il demande à Violetta de lui pardonner. Ils quitteront Paris à nouveau et elle recouvrera la santé.
Germont vient à son tour rendre visite à la jeune femme qu’il considère à présent comme sa fille, mais celle-ci est à bout
de forces. Elle supplie Alfredo de se trouver une épouse et l’assure qu’elle veillera sur eux. Prise d’un dernier sursaut de
vie, Violetta se croit tout à coup guérie mais s’effondre et meurt.
Quelques mots sur le projet de mise en scène
« Dell’invito trascorsa è già l’ora… voi tardaste… » I,1
Dès les premiers instants, La Traviata raconte la frénésie du temps qui court, celle d’une société qui s’offre au plaisir
sans cesse renouvelé, celle d’une courtisane au sommet de la convoitise qui se sait condamnée à une mort prochaine.
Cette odeur, ces accents de mort qui se mêlent à des sursauts d’amour, des éclairs de vie joyeuse et des trépidations
désespérées, finissent par laisser des traces glaçantes sur chacun des trois actes. L’âpre succession des quatre tableaux
témoigne de la brutalité d’un temps qui s’accélère irrémédiablement.
Dans l’illusion d’un amour hors commerce et rédempteur qui mettrait fin à cet emballement (la comète Alfredo), le cours
des choses va se précipiter et entrainer Violetta sur une voie ultime. Sacrifiant ce dernier amour à un urgent, soudain et
énigmatique désir de pureté, elle ravive une braise enfouie au plus profond de l’enfance sous la souillure des empreintes
cumulées de tous ces hommes qui se sont approchés d’elle. Elle souffle sur cette braise et « O Gioia ! » meurt dans un
élan vers la lumière.
Verdi cette fois, n’emprunte pas son récit au passé, ne s’attache pas à un personnage issu du roman de la grande histoire.
Après s’être refusé à mettre en musique le destin de Marion Delorme, au motif de sa condition de prostituée, il entrevoit
en Violetta un autre visage que celui de la simple courtisane et devine le mystère d’une femme habitée par la déviance,
l’amour et la mort. Il se saisit d’un temps qu’il (r)éprouve, de lieux qu’il connaît, d’une femme déjà croisée, sous ce
visage ou celui d’autres encore. Sans doute se nourrit-il d’échos intimes, ainsi que des souvenirs confus de ceux qui
ont aperçu, désiré ou possédé Marie Duplessis, la célèbre courtisane inspiratrice du roman puis de la pièce d’Alexandre
Dumas fils, décédée quelques années auparavant ; cette grande sœur en théâtre (celui du Paris mondain des années 1840
et ses grands boulevards que Verdi détestait tant) de Violetta Valery.
De l’unité scénographique, augmentée de brillances, de reflets, de mouvements voilés et de quelques fleurs, jaillissent
des personnages ancrés dans le Siècle et pourtant résolument proches du nôtre. Des femmes aux notes stridentes de
rouge, toutes prises au piège de briller et d’entretenir sans cesse le sombre feu des hommes, avides corbeaux.
En son milieu, trône, souvenir ardent d’un désir d’art, d’ivresses érotico-amoureuses, un piano dans les bras duquel on
aime à rêver que Violetta, pardon… Marie, (ou l’une ou l’autre…) chercha la trace, le derme, le parfum de Franz Liszt
qui se retira trop vite, trop tôt (ou trop tard… quelques mois avant la mort de la délicieuse créature en plein carnaval, un
3 février). Avant de rejoindre Constantinople, il fit, en bouquet d’adieu, livrer un Pleyel à la « pauvre Marie Duplessis »,
à l’évocation de laquelle à jamais « la corde mystérieuse d’une élégie antique résonne dans son (mon) cœur ».
Vincent Boussard, septembre 2015
L’ossature du décor en cours de montage
aux ateliers de fabrication de décors de l’OnR
Maquettes de décors
de Vincent Lemaire
Quelques mots sur l’œuvre
Lorsqu’en 1852, Verdi quitte le Théâtre du Vaudeville de Paris après avoir assisté à une représentation de La Dame
aux camélias d’Alexandre Dumas fils, il sait qu’il tient le possible sujet d’un prochain opéra. Ayant certainement déjà
lu le roman éponyme publié quatre ans auparavant, il semble avoir esquissé quelques premières idées dès la sortie du
spectacle et demande à recevoir le texte de la pièce. Pourtant, ce n’est curieusement pas à cet opéra auquel il pense
d’abord pour honorer la commande de la Fenice de Venise à l’occasion du carnaval de l’année suivante. Son fidèle
librettiste, Francesco Maria Piave, planche sur un autre livret dont on a aujourd’hui perdu toute trace : Verdi décide
subitement à l’automne 1852 de se consacrer au succès du dramaturge français.
Alors qu’on lui avait imposé une distribution vocale pour la création de son précédent ouvrage Il Trovatore – ce qui
d’ailleurs ne lui avait pas empêché de connaître le succès –, Verdi cherche à tout prix à imposer cette fois des chanteurs de
son choix. S’il trouve rapidement baryton et ténor pour interpréter les Germont père et fils, il se résigne, faute de mieux
et de temps, à confier le rôle-titre à Fanny Salvini-Donatelli dont le physique est bien loin de la Violetta idéale. Il doit
aussi passer l’épreuve de la censure vénitienne qui curieusement n’exige que de changer le titre initial Amore e morte.
C’est finalement davantage l’administration du théâtre qui fait preuve de prudence en décidant de transposer l’action,
censée se passer à l’époque de la création, au temps de Richelieu. Avec sa prima donna peu crédible et ses costumes du
XVIIe siècle, on est bien loin du mélodrame réaliste qui a remporté les suffrages du public parisien. Verdi sent le fiasco
qui se confirme lors de la première le 6 mars 1853. Si les spectateurs goûtent assez le premier acte, d’aucuns se gaussent
devant la diva qui peine à jouer les phtisiques même si certains reconnaissent ses talents de chanteuse contrairement
à ses collègues masculins. Et surtout, ce sujet bien trivial est loin des nobles intrigues qu’on est en droit d’attendre à
l’opéra.
Verdi boue et se répand partout, voyant certainement aussi dans cet échec l’argument imparable pour s’assurer à l’avenir
la totale maîtrise de ses prochaines créations. Il se lance tout de même dans quelques modifications de la partition et
accepte, non sans s’être fait prier, que l’opéra soit recréé un an plus tard au théâtre San Benedetto, toujours dans la cité
des Doges. Le succès est enfin au rendez-vous : La Traviata est reprise dans le monde entier et continue d’enflammer les
critiques face à l’immoralité du sujet. Un petit parfum de scandale… L’ouvrage achève avec Rigoletto et Il Trovatore ce
que l’on a coutume de surnommer aujourd’hui « la trilogie populaire » de Verdi. Et ouvre plus que jamais l’art lyrique
à la modernité car La Traviata exige du rôle-titre non seulement d’être une formidable chanteuse mais également une
brillante comédienne au physique et au jeu capables d’émouvoir son auditoire.
Avec son opéra, Verdi compose une musique d’une grande expressivité afin de sublimer le mélodrame. D’un grand
raffinement perceptible dès les premières notes du célèbre prélude, la partition regorge d’airs, de duos et d’ensembles
où la virtuosité vocale, loin d’être gratuite, cherche toujours à soutenir l’émotion. Sans oublier des chœurs qui, le plus
souvent en contrepoint du drame, sont parmi les plus célèbres du répertoire lyrique et constituent les moments d’éclats
de cet opéra plutôt intimiste.
C’est en janvier 1861 que l’opéra de Verdi est joué pour la première fois à l’Opéra de Strasbourg par une troupe
italienne avant une création par la troupe locale en novembre 1869 sous la direction de J. Hasselmans. L’opéra est repris
régulièrement jusqu’en 1968. à l’OnR, il a été donné en 1980 (direction Alain Lombard / mise en scène Jean-Pierre
Ponnelle), 1993 (direction Friedrich Haider / mise en scène Tobias Richter) et 2003 (direction Marcello Bufalini / mise
en scène Olivier Tambosi).
à écouter, à voir
> Gabrielle Santini, Orchestre symphonique de Turin de la radio italienne, Chœur Cetra, Maria Callas (Violetta),
Francesco Albanese (Alfredo), Warner Classics, 2014 (remastérisé)
> Richard Bonynge, Orchestre Philharmonique National, Joan Sutherland (Violetta), Lucianno Pavarotti (Alfredo),
Decca, 1991
> Franco Zefirelli (msc), James Levine (dir), chœurs et orchestre du Metropolitan Opera, Teresa Stratas (Violetta),
Placido Domingo (Alfredo), Deutsche Grammophon, 1983 (DVD)
> Willy Decker (msc), Carlo Rizzi (dir), Orchestre philharmonique de Vienne, chœurs de l’Opéra de Vienne,
Anna Netrebko (Violetta), Rolando Vilazon (Alfredo), Deutsche Grammophon, 2006 (DVD)
Situation historique
Le titre de cet opéra évoque une femme de mauvaise vie, qui a abandonné l’honorabilité pour un « chemin de traverse »
(travia). En français, on dirait « La dévoyée ». La Traviata est le pivot de la carrière de Verdi. Outre son indiscutable
talent, il doit aussi son ascension artistique à la femme qui vit à ses cotés, et à laquelle on a fait les mêmes reproches qu’à
la Violetta de La Traviata. En effet, Giuseppina Strepponi avait notoirement été la maîtresse d’une personnalité connue
avant de rencontrer Verdi, et nombreux ont été les reproches de l’entourage du couple à son égard. Pour ces raisons,
La Traviata constitue à la fois une confirmation artistique du compositeur et un hommage appuyé à celle qui a partagé
ses années de difficultés.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, La Traviata a été un échec à la création. Le public n’a pas adhéré immédiatement.
La mise en scène était en effet incongrue, les costumes ineptes. Et pour couronner le tout durant l’acte final, les formes
rebondies de la chanteuse interprétant Violetta ont provoqué plus de rires que de larmes. Heureusement, l’opéra a ensuite
trouvé des interprètes exceptionnels pour restituer ce destin tragique à sa juste valeur.
(extrait des Grandes œuvres par Thanh Than Trong)
Giuseppe Verdi
Compositeur
Fils d’aubergiste, il est né dans la province de Parme en 1813. Il apprend la musique avec
l’organiste de son village et poursuit ses études à Busseto. Là-bas, il fait la connaissance
d’Antonio Barezzi, musicien amateur et mécène. C’est avec son aide qu’il obtient une
bourse lui permettant de parfaire son éducation musicale à Milan. En 1832, il échoue au
concours d’entrée au Conservatoire. En 1839, il présente son premier opéra Oberto à la
Scala de Milan.
Il remporte un tel succès que Merelli lui offre un contrat pour trois autres ouvrages :
Un giorno di regno (1840), Nabucco (1842) et I Lombardi (1843). Verdi est très productif
dans les années qui suivent, il devient célèbre dans toute l’Europe et très populaire en Italie.
Il enchaîne les ouvrages pour répondre à la demande : Ernani (1844), I due foscari (1844),
Giovanna d’Arco (1845), Attila (1846), Macbeth (1847) et Luisa Miller (1849). Ses plus
grands chefs d’œuvres datent de l’époque de son mariage avec la cantatrice Giuseppina
Strepponi. On lui doit alors : Rigoletto (1851), Le Trouvère (1853), La Traviata (1853),
Les Vêpres siciliennes (1855), Simon Boccanegra (1857) et Un Bal masqué. Son activité
créatrice est ralentie les trente-cinq dernières années de sa vie. Il ne compose que 6 ouvrages : La Force du destin (1862),
Don Carlos (1867), Aïda (1871), Requiem (1884), Otello (1887) et Falstaff (1893). Il meurt à Milan en 1901.
Biographies
Pier Giorgio Morandi
Direction musicale
D’abord assistant à la Scala de Milan de Riccardo Muti et Giuseppe Pananè, il étudie
la composition et la direction d’orchestre au Mozarteum de Salzbourg avec Ferdinand
Leitner et à Tanglewood (États-Unis) avec Leonard Bernstein et Seiji Ozawa. Il devient,
en 1989, chef principal à l’Opéra de Rome où il dirige Ernani, Madama Butterfly et
de nombreux concerts symphoniques. Il dirige le répertoire italien sur les principales
scènes lyriques italiennes et européennes et travaille avec les grands orchestres
(Budapest, Rome, Vérone, Tokyo, Osaka, Helsingborg…). Récemment, il a dirigé
Don Carlo, Aida et Lucia di Lammermoor à la Scala de Milan, Otello à Copenhague,
Madama Butterfly à Oslo, Manon Lescaut, Rigoletto, Turandot, Madama Butterfly,
La Bohème et La Traviata à Dresde, Otello à Pékin. Il est actuellement chef principal
invité de l’Orchestre symphonique de Helsingborg.
Vincent Boussard
Mise en scène
Après des débuts au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, il se consacre
principalement à l’opéra. Tout commence par Dido & Aeneas de Purcell avec Les Arts
Florissants et William Christie à Paris et à New York. Il collabore ensuite, et entre
autres, avec le festival Haendel à Halle (Floridante), le Staatsoper Berlin (Agrippina,
Candide, Mahagonny), Munich, Graz, San Francisco (I Capuleti e i Montecchi),
Francfort (Adriana Lecouvreur, Ezio de Gluck), Hambourg (Madama Butterfly,
La Fanciulla del West), le Theater an der Wien (Radamisto), les festival d’Innsbruck
et de Baden-Baden (Don Giovanni), St Gall (Salomé), Stockholm (Carmen), Bruxelles
(Il Re pastore, Eliogabalo, Frühlings Erwachen), Toulouse (La Favorite, Un ballo
in maschera), Marseille (Maria Golovin, Hamlet), le festival d’Aix-en-Provence
(Le Nozze di Figaro, La Finta Giardiniera) et Tokyo (La Traviata). À l’OnR il a mis en
scène Frühlings Erwachen, Louise, Hamlet, Les Pêcheurs de perles et L’Amico Fritz.
Prolongements pédagogiques
Arts du langage
> Du roman à l’opéra : La Dame aux camélias / La Traviata
> Littérature : le sacrifice par amour, les courtisanes
> Un opéra en langue italienne
> Le rôle de Violetta : course contre le temps et la mort (mise en avant par le metteur en scène),
la courtisane et son sacrifice par amour
> Réflexions, débats, travaux d’écriture à partir de la question des apparences et des préjugés
(rôle destructeur du père d’Alfredo), l’acceptation de la différence
Arts du son
> Chanter les airs célèbres de l’œuvre
> Voix lyriques et expression des sentiments, la musique guidée par la tension dramatique et les émotions
(le Romantisme)
> écoutes comparatives de différentes versions des grands airs de La Traviata
> Giuseppe Verdi : histoire personnelle liée à La Traviata, ses œuvres, son rapport à l’histoire de l’Italie
> écouter le « Dies irae » du Requiem
Arts du visuel, mise en scène
> Décors du spectacle : une même disposition pour les trois actes (grand plan en courbe) qui évolue en fonction des
tableaux (vidéo, contrastes entre accumulation et dépouillement, reflet de la lumière sur les objets comme une grande
table ovale, un piano, une ombrelle suspendue, etc.)
> Films (La Dame aux camélias, M. Boligny ; La Dame aux camélias, A. Calmettes et H. Pouctal ;
Le Roman de Marguerite G., G. Cukor ; La Dame aux camélias, R. C. Smallwood ; La Traviata, F. Zeffirelli)
Comparaisons de mises en scènes d’extraits de La Traviata (captations de spectacles sur support DVD)
Arts du spectacle vivant
> L’espagnolade, liée à la danse au XIXe siècle (Acte II, deuxième tableau)
> Arts du cirque : les funambules (lien avec la mise en scène)
Arts de l’espace
> Théâtres à l’italienne de proximité (Colmar, Mulhouse et Strasbourg)
> Théâtre de La Fenice à Venise, lieu de création de La Traviata
Thème transversal
> Paris au XIXe siècle (arts, sciences et techniques, histoire), les salons parisiens,
représentation de la société bourgeoise

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