Rapport du Secrétariat - IndustriALL Global Union 2nd Congress
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Rapport du Secrétariat - IndustriALL Global Union 2nd Congress
Rapport du Secrétariat 2ème Congrès de IndustriALL Global Union Rio de Janeiro, octobre 2016 1. INTRODUCTION 2 2. SECTEURS INDUSTRIELS ET ACTIVITÉS INTERSECTORIELLES 3 INTRODUCTION AÉROSPATIAL AUTOMOBILE ET CAOUTCHOUC MÉTAUX DE BASE CHIMIE, PHARMACEUTIQUE ET SCIENCES BIOLOGIQUES ÉNERGIE INFORMATIQUE, ÉLECTRICITÉ ET ÉLECTRONIQUE INDUSTRIES DES MATÉRIAUX (VERRE, CIMENT, CÉRAMIQUE) INGÉNIERIE MÉCANIQUE MINES ET PRODUCTION DE DIAMANTS, PIERRES PRÉCIEUSES, OBJETS ORNEMENTAUX ET BIJOUX PÂTE, PAPIER ET EMBALLAGE CONSTRUCTION NAVALE ET DÉMOLITION DES NAVIRES TEXTILE, HABILLEMENT, CUIR ET CHAUSSURES TRAVAILLEURS NON-MANUELS FEMMES TRAVAILLEUSES 4 5 7 9 11 13 15 17 19 21 24 26 28 30 31 3. TRAVAIL RÉGIONAL 33 COMMUNAUTÉ DES ÉTATS INDÉPENDANTS (CEI) AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD (MENA) ASIE DU SUD ASIE DU SUD-EST AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 33 36 38 41 43 45 4. SYNDICALISATION, DROITS SYNDICAUX ET CAMPAGNES 48 DÉFENDRE LES DROITS DES TRAVAILLEURS ACTIONS D’INDUSTRIALL POUR DIRE STOP AU TRAVAIL PRÉCAIRE SALAIRE VITAL GOUVERNANCE ET COMMERCE MONDIAUX 48 55 57 60 5. RENFORCEMENT SYNDICAL 61 6. COMMUNICATIONS 63 7. COMITÉ EXÉCUTIF ET COMITÉ DES FINANCES 65 8. ADMINISTRATION ET PERSONNEL 66 Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 1 INDUSTRIALL GLOBAL UNION RAPPORT DU SECRETARIAT 1. INTRODUCTION Ce Rapport du Secrétariat, confectionné par notre équipe au plan mondial, résume les quatre premières années d’IndustriALL Global Union, qui a été fondée à Copenhague le 20 juin 2012 par la fusion de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses (ICEM) et la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC). Par le biais de cette unification, nous avons voulu donner le coup d’envoi d’une nouvelle ère de solidarité mondiale qui donne à chaque travailleur et travailleuse le droit d’adhérer librement à un syndicat et de recevoir la protection d’une convention collective, avec un salaire vital, un temps de travail raisonnable, sur un lieu de travail sûr et sain. Au sein d’une société mondialisée gangrenée par toujours davantage d’inégalité, de cupidité, de pauvreté, de chômage et d’injustice sociale, maintenant plus que jamais nous devons travailler ensemble par-delà les frontières nationales afin de nous renforcer. Sachant que seuls sept pourcents de la population active mondiale est syndiquée au sein d’organisations libres et indépendantes, notre priorité absolue a été d'organiser syndicalement et de faire croître les effectifs pour renforcer notre crédibilité en tant que porte-parole du monde du travail. Les projets de renforcement syndical d’IndustriALL ont aidé nos affiliés à organiser syndicalement des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses et à créer une culture de la syndicalisation. Nous voulions qu’IndustriALL soit une organisation qui syndique et fait campagne. Chaque semaine, nous avons mené des actions contre des entreprises et des gouvernements qui prétendent priver les travailleurs de leurs droits fondamentaux. Nous avons mené une campagne d’entreprise contre le géant minier Rio Tinto, qui a amené du changement. Nous avons construit des réseaux syndicaux en tant que contre-pouvoir de multinationales. Et, par le biais de l’innovant Accord du Bangladesh, nous avons donné une nouvelle dimension aux attentes par rapport à la responsabilité des multinationales vis-à-vis de leurs chaînes d’approvisionnement. Notre mission n’est pas d’expliquer ce qu’est le monde, mais de le changer. Les syndicats construisent un avenir meilleur pour les travailleurs et leurs familles. C’est pourquoi nous avons fait campagne contre le travail précaire et en faveur de politiques industrielles durables susceptibles de créer des emplois de bonne qualité. Après l’accord de Paris sur le changement climatique, nous avons entamé le travail en vue d’assurer une Transition juste pour les travailleurs dans le cadre de la future mutation des énergies. La grande famille qu’est IndustriALL Global Union continue à militer pour des sociétés reposant sur la démocratie ainsi que la justice économique et sociale dans l’esprit du slogan de notre Congrès La lutte continue – A Luta Continua Jyrki Raina Secrétaire général Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 2 2. SECTEURS INDUSTRIELS ET ACTIVITÉS INTERSECTORIELLES Présidence des Sections Aérospatial Coprésidence : Tom Buffenbarger, IAMAW, États-Unis et Maria Perez, FO, France Automobile Coprésidence : Dennis Williams, UAW, États-Unis et Gabriela Andrea Pignanelli, SMATA, Argentine. Vice-présidence : Sergio Butka, Força Sindical, Brésil Métaux de base Coprésidence : Thomas Conway, USW, États-Unis et Sanjyot Vadhavkar, SMEFI, Inde Industrie chimique Coprésidence : Iris Wolf, IG BCE, Allemagne et Sergio Luiz Leite, Fequimfar-Força Sindical, Brésil Énergie Coprésidence : Apsorn Krissanasmit, PTT LU, Thaïlande et Leif Sande, Industri Energi, Norvège Informatique, Électricité et Électronique Coprésidence : Shoji Arino, JEIU/JCM, Japon et Prihanani Boenadi, FSPMI, Indonésie Matériaux Présidence : Newton B. Jones, IBB, États-Unis Vice-présidence : Rosemeire Theodoro dos Santos, CNQ-CUT, Brésil Ingénierie Mécanique Coprésidence : Rainer Wimmer de Pro-GE, Autriche et Christiane Benner de IG Metall en Allemagne. Non-manuels Coprésidence : Martin Linder, Unionen, Suède et Anne-Catherine Cudennec, CFE-CGC, France Pâte et papier Coprésidence : Petri Vanhala, Paperiliitto, Finlande et Leeann Foster, USW, États-Unis Caoutchouc Présidence : Stan Johnson, Workers Uniting North America, États-Unis Vice-présidence : Linda McCulloch, Workers Uniting Europe, Royaume-Uni Construction navale – Démolition des navires Coprésidence : Satoshi Kudoh, JBU/JCM, Japon et Eileen Yeo Chor Gek, SMEEU, Singapour Vice-présidence : V.V. Rane, SMEFI, Inde Textile, Habillement, Cuir et Chaussures Coprésidence : Akiko Gono, UA ZENSEN, Japon et Athit Kong, CCAWDU, Cambodge Femmes Coprésidence : Christine Olivier, NUMSA, Afrique du Sud et Gwenne Farrell, COPE, Canada Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 3 Introduction Les activités ont été menées en conformité avec les cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL et les plans stratégiques triennaux adoptés par le Comité exécutif et préparées avec les dirigeants des sections et les affiliés. Renforcement du pouvoir syndical Toutes les activités sectorielles, en particulier au sein des réseaux syndicaux, ont contribué à la syndicalisation et à la croissance des effectifs. La priorité à été donnée au recrutement au sein des usines non-syndiquées. Confronter le capital mondial IndustriALL a mené différentes campagnes d’entreprise, avec dans le même temps des activités sectorielles destinées à renforcer la capacité des affiliés à combattre le capital international. Les réseaux syndicaux ont été renforcés et élargis, une attention particulière étant portée aux secteurs où les réseaux sont moins forts que dans d’autres. L’interaction à niveau mondial avec les multinationales et les accords-cadres mondiaux (ACM) ont joué un rôle important dans les activités sectorielles. IndustriALL a apporté des améliorations à la fois dans la mise en œuvre et dans l’exécution des accord-cadres mondiaux existants, tout en en négociant de nouveaux, plus solides, par le biais de processus participatifs et transparents. Le groupe de travail sur les ACM, mis en place par le Comité exécutif, a également amélioré la fixation des objectifs, la mise en œuvre et l’évaluation des activités. Un accent particulier a été mis sur les ACM dormants et inactifs. IndustriALL a mené une étude auprès des affiliés pour évaluer comment les ACM fonctionnent dans la pratique. Les nouveaux principes directeurs pour les ACM adoptés par le Comité exécutif définissent les principaux contenus et procédures des ACM. Le groupe de travail sur les ACM a développé des notions communes sur la neutralité, les mesures contraignantes de résolution des conflits et l’accès au lieu de travail, avec une attention particulière portée sur l’élaboration de grands principes pour les ACM destinés aux chaînes d’approvisionnement. Deux listes de contrôle, une pour les affilés et une pour le Secrétariat, formulent des critères sur ce qu’il convient de faire lorsqu’un ACM est signé. Défendre les droits des travailleurs La défense et le progrès des droits des travailleurs ont joué un rôle important dans les activités sectorielles. IndustriALL a mis la priorité sur une réplique rapide et vigoureuse à donner aux violations des droits syndicaux par le biais d’actions de solidarité et de campagnes d’entreprise. La santé et la sécurité ainsi que la participation des femmes, ont été des piliers de chaque activité. Il a été également été prêté attention aux travailleurs non-manuels. IndustriALL s'est conformée à la Charte de Solidarité d’IndustriALL Global Union dans le cadre de l’opposition aux violations des droits fondamentaux, adoptée par le Comité exécutif, dans le cadre de luttes syndicales en différentes régions du monde. Combattre le travail précaire Chaque secteur a œuvré pour limiter le recours au travail précaire et les réseaux syndicaux aussi bien que les accord-cadres mondiaux ont été d’importants instruments de cette lutte. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 4 Emploi industriel durable L’objectif d’IndustriALL a été d’assurer une présence significative au sein des plateformes intergouvernementales et multipartites sur les politiques industrielles et les initiatives de responsabilité sociale des entreprises. Des actions à niveau mondial ont été mises en place dans des secteurs tels que l’énergie, les mines et la chimie. Dans le secteur des mines, IndustriALL est un membre fondateur de l’Initiative pour une Certification Responsable de l’Exploitation Minière (IRMA), une coalition d’organisations nongouvernementales, d’entreprises clientes des industries extractives, de communautés riveraines concernées, de compagnies minières et de syndicats. L’IRMA vise au respect des droits humains, à l’obtention de lieux de travail sûrs, sains et respectueux, à l’absence ou à la limitation des dommages à l’environnement et à ce que l’héritage laissé soit positif. Dans le secteur de la chimie, IndustriALL fait partie de l’organe directeur de l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM), qui met en place un cadre de politiques pour promouvoir une gestion saine des produits chimiques. La SAICM soutient la réalisation de l’objectif convenu lors du Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg en 2002 visant à assurer qu’à l’horizon 2020, les produits chimiques soient produits et utilisés de manière à minimiser leurs impacts négatifs significatifs sur l’environnement et la santé humaine. L’accord sur le changement climatique signé lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 a donné un nouvel élan à la durabilité et aux politiques industrielles. Le Secrétariat a fait une analyse détaillée de la manière dont il allait affecter les secteurs relevant d’IndustriALL, qui est déterminée à lutter pour une Transition juste, de sorte que les travailleurs, leurs familles, les communautés auxquelles ils appartiennent et leurs syndicats soient respectés et protégés, tout en créant de l’emploi décent au sein d’industries durables. En mai 2016, le Comité exécutif a approuvé un plan d’action exhaustif visant à promouvoir une Transition juste et à faire des propositions spécifiques en matière de durabilité pour chaque secteur industriel Aérospatial Le secteur aérospatial d’IndustriALL comprend les avions civils et militaires, l’espace et la défense, ainsi que leurs chaînes de valeurs associées au niveau de la recherche et du développement, des pièces et composants ainsi que des opérations de maintenance et de révision. Conférence mondiale La Conférence mondiale des industries aérospatiales d’IndustriALL a rassemblé une alliance mondiale de syndicats du secteur aérospatial à Berlin en juillet 2015. Les affiliés présents à la conférence représentaient les plus puissants syndicats de l’aérospatial dans le monde avec la présence de participants en provenance d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Australie. En dépit de la bonne santé générale du secteur de l’aérospatial au plan mondial, les participants ont noté que les travailleurs et travailleuses du secteur continuent d’être confrontés à de nombreux défis dont des programmes nationaux d’austérité, un extrémisme anti-syndical et anti-ouvrier croissant, l’externalisation de tâches dévolues aux syndiqués ainsi qu’à la concurrence déloyale de pays tels que la Chine, qui ne respectent pas les règles internationales du commerce. Résultats De sorte à pouvoir relever ces défis et d’autres encore, les participants à la conférence ont adopté un ambitieux plan d’action qui, depuis, constitue le cadre du travail d’IndustriALL. Il a conduit à : des actions fermes au plan mondial pour soutenir ceux qu’il est convenu d’appeler les Huit d’Airbus, arrêtés lors d’une action syndicale en Espagne Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 5 la mise en œuvre de la toute première réunion du réseau mondial de Finmeccanica la collaboration au plan mondial avec les travailleurs de General Electric dans le cadre d’un effort intersectoriel la mise en place d’une réunion annuelle de dialogue social avec Rolls-Royce et la reconnaissance d’un réseau mondial Rolls-Royce soutenir des efforts de syndicalisation des affiliés dans le secteur soutenir les affiliés du secteur au sein des industries aérospatiales en croissance rapide dans la région MENA. Plus de 5,000 personnes sont descendues dans les rues de Madrid pour protester contre le procès de huit syndicalistes menacés d’emprisonnement pour avoir fait grève. Les huit ont été acquittés. PHOTO : CCOO Accord-Cadres mondiaux Au stade actuel, le secteur compte deux ACM, avec le groupe Airbus et avec Saab. IndustriALL est également en pourparlers avec Safran en vue d’un prochain accord. Il existe par ailleurs un potentiel de dialogue en vue d’un ACM avec Finmeccanica et avec Rolls-Royce. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 6 Automobile et caoutchouc La force d’IndustriALL au niveau de l’automobile et du caoutchouc se fonde sur de vastes réseaux syndicaux mondiaux qui ont réussi à habiliter des syndicats locaux, à syndiquer des travailleurs et travailleuses et à utiliser la puissance collective des syndicats de par le monde pour obtenir de meilleurs accords de la part des multinationales. Usine Mercedes-Benz de Sindelfingen, en Allemagne. PHOTO : Daimler AG Bâtir des réseaux, orgniser et renforcer les syndicats IndustriALL possède des accords concernant des réseaux syndicaux mondiaux avec neuf entreprises : Ford, General Motors, AB Volvo, Volkswagen, BMW, Daimler, Bosch, PSA et Renault. Les directions de ces compagnies sont parties prenantes aux réseaux syndicaux et y font rapport sur leurs stratégies d’entreprise, en donnant aux syndicats locaux davantage d’information sur leurs plans. Ces réseaux fournissent encore l’opportunité de débattre de certaines problématiques directement avec les hautes directions et, si nécessaire, d’obtenir le soutien d’autres syndicats du réseau, leur donnant ainsi plus de force que s’ils s’étaient retrouvé seuls à faire face. IndustriALL compte aussi des réseaux syndicaux mondiaux pour Fiat/Chrysler, Bridgestone, Goodyear et Pirelli mais ceux-ci n’ont pas encore fait l’objet de négociations et d’accords avec les directions. Affiliés d’IndustriALL chez les grands constructeurs automobiles à l’international : Chaque année, le Groupe de travail d’IndustriALL pour l’industrie automobile rassemble des syndicalistes d’au moins 18 pays représentant les travailleurs de tous les constructeurs automobiles mondiaux. Le groupe de travail débat et fixe des stratégies et actions concrètes Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 7 communes au sein du secteur en conformité avec le plan d’action d’IndustriALL. Le but est de renforcer les relations entre les syndicats, les entreprises et les pays afin de soutenir partout la syndicalisation et d’aider au renforcement des syndicats existants et nouveaux dans le secteur. Asie L’affilié japonais JAW, ensemble avec IndustriALL, organise tous les deux ans la Conférence asiatique des syndicats de travailleurs de l’automobile afin d’approfondir les relations entre les syndicats de l’automobile de la région et d’établir davantage de réseaux syndicaux d’entreprises multinationales. IndustriALL a soutenu avec succès des campagnes de recrutement de syndicats locaux en Asie et, avec l’aide des réseaux et des syndicats des maisons-mères, a pu syndiquer en Inde les travailleurs de Ford, BMW et Daimler. Dans le secteur automobile en Inde, toutes les usines sont syndiquées et ces syndicats font partie des réseaux syndicaux mondiaux ad-hoc. Les prochaines étapes porteront sur l’accroissement de la coopération entre les syndicats indiens au plan sectoriel, sur l’amélioration du dialogue social en impliquant les directions locales dans les activités d’IndustriALL et l’entretien des liens avec les syndicats des maisons-mères. IndustriALL compte un comité des travailleurs chez AB Volvo en Thaïlande, qui constitue un point de départ pour en syndiquer l’usine de ce pays. La prochaine étape sera General Motors. IndustriALL compte également plusieurs syndicats au sein d’usines de pneumatiques en Thaïlande. IndustriALL œuvre à développer une meilleure collaboration entre ces syndicats et soutient pour l’instant des efforts visant à structurer le travail syndical dans le secteur du pneumatique. Mexique IndustriALL a informé tous les syndicats des maisons-mères des constructeurs automobiles présents au Mexique sur les contrats de protection conclus dans ce pays par des syndicats jaunes au détriment des travailleurs et sans leur consentement. IndustriALL et ses affiliés du secteur automobile sont déterminés à combattre le système pourri du Mexique. IndustriALL est parvenu a obtenir l’engagement des directions de Volkswagen, Daimler, Mahle, Bosch et AB Volvo à collaborer au développement de structures syndicales démocratiques au sein de leurs usines au Mexique. IndustriALL a également un accord avec les directions de Ford et General Motors pour mener une mission commune au Mexique afin d’enquêter sur la question des contrats de protection et d’envisager quelles actions pourraient être requises. Des dirigeants syndicaux licenciés cinq ans auparavant font finalement leur retour au sein de l’usine Honda du Mexique pour y voter. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 8 Malgré le soutien d’IndustriALL, du JAW et du Syndicat Honda du Japon, le Syndicat indépendant des travailleurs de Honda Mexique (STUHM) a perdu de justesse un scrutin très disputé à l’issue d’un processus électoral entaché d’irrégularités. MENA Le secteur automobile est en plein boum au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MENA), avec comme pays clés, tant comme assembleurs qu’accessoiristes, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie. En 2015, IndustriALL a lancé un projet pour renforcer les structures syndicales dans la région MENA, avec le ferme soutien d’affiliés français. Chine En novembre 2015, IndustriALL a tenu ses tous premiers ateliers en Chine, et a au cours des trois dernières années organisé un échange d’expériences et une collaboration avec des représentants syndicaux chinois au niveau des usines. Le syndicat chinois possède également le statut d’invité au niveau des réseaux de Daimler, Volkswagen, BMW, Bosch et AB Volvo. Les leaders syndicaux du secteur automobile rencontrent leurs homologues chinois lors des ateliers d’IndustriALL en Chine. PHOTO : IndustriALL Métaux de base Les travailleurs et leurs syndicats ont été confrontés à deux défis de taille dans le secteur des métaux de base : la surcapacité en acier dont la Chine est à l’origine et de vastes restructurations d’entreprises aux États-Unis et en Europe. La sidérurgie est la deuxième plus grande industrie du monde avec un chiffre d’affaires de 900 milliards de dollars, et devrait croître de 50% d’ici à 2050. Pourtant, ce secteur est en crise, car le marché a été envahi par de l’acier à bon marché de Chine. Face à ces défis, IndustriALL a soutenu les syndicats du secteur des métaux de base partout dans le monde par des campagnes, du réseautage et du recrutement syndical. Comité de direction Seize syndicats de la sidérurgie venus de dix pays se sont rencontrés à Pittsburgh, aux États-Unis, en novembre 2014 à l’occasion du comité de direction des métaux de base d’IndustriALL. Tout en concevant un plan d’action assorti d’objectifs stratégiques pour le secteur, les participants ont également adopté une déclaration appelant les gouvernements à prendre des mesures contre la destruction du secteur des métaux de base. Le comité de direction est également convenu de tenir la Conférence mondiale des métaux de base en Allemagne en novembre 2016. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 9 Comité de direction des métaux de base d’IndustriALL à Pittsburg, États-Unis. PHOTO : IndustriALL Réseaux IndustriALL compte des réseaux syndicaux dans trois multinationales du secteur. Les réseaux des multinationales de la sidérurgie Gerdau et Tenaris/Ternium ont tenu des réunions chaque année, pour élaborer et évaluer leurs plans d’action. Le réseau syndical d’IndustriALL chez Alcoa, le plus grand producteur mondial d’aluminium primaire, s’est réuni deux fois pour accroître l’influence des travailleurs au sein de cette multinationale d’origine américaine. Les affiliés ont pu exprimer directement leurs préoccupations auprès du PDG d’Alcoa, M. Klaus Kleinfeld, lorsqu’il s’est adressé au réseau qui tenait sa réunion au siège de l’USW en mai 2016. L’accord mondial sur la santé et la sécurité avec ArcelorMittal fonctionne de manière régulière avec quatre réunions par an. Au niveau de la sidérurgie, IndustriALL compte aussi des réseaux syndicaux auprès de Tata, Aperan et Valorec. Campagnes et soutien aux luttes Les affiliés d’IndustriALL ont pris part à la semaine mondiale d’action à Alcoa en 2013 pour revendiquer des salaires équitables, de meilleures normes de santé et sécurité et le respect du droit des travailleurs à se syndiquer. Gerdau, le plus grand producteur de produits longs des Amériques, a pour politique de décourager l’implantation de syndicats démocratiques pour tenter de réduire les salaires et autres prestations. Lors de la réunion du conseil d’entreprise de Gerdau en Uruguay en mai 2016, IndustriALL a rejoint les participants pour élaborer un plan d’action visant à défendre les travailleurs de l’entreprise. Les affiliés d’IndustriALL des sidérurgistes Tenaris et Ternium partout dans le monde ont aussi mené des actions de solidarité en faveur des travailleurs de Colombie et du Guatemala. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 10 Les travailleurs du conseil mondial de Tenaris et le réseau syndical de Ternium à Vespasiano, dans l’état de Minas Gerais, au Brésil. PHOTO : IndustriALL OCDE IndustriALL a activement défendu les sidérurgistes auprès de l’OCDE. En décembre 2015, IndustriALL a soumis un plan de relance en cinq points auprès du Comité de Haut Niveau sur l’Acier de l’OCDE en exigeant que l’organisation prenne des mesures plus fermes pour mettre fin au dumping sur l’acier. En mai 2016, IndustriALL a pris part à une réunion de l’OCDE tenue à Bruxelles et a appelé les gouvernements à apporter de manière urgente des réponses à la crise de l’acier faute de quoi des milliers d’emplois risquent d’être perdus à jamais. IndustriALL a soutenu les affiliés dans leurs campagnes pour sauver la sidérurgie et, à Stockholm en mai 2015, le Comité exécutif a donné à l’unanimité son soutien aux travailleurs britanniques de Tata Steel se battant pour conserver leurs pensions. Chimie, pharmaceutique et sciences biologiques On a connu dans ces secteurs une évolution structurelle avec de nombreuses fusions et acquisitions, comme Dupont-Dow Chemicals et ChemChina-Syngenta. Le secteur est réparti entre pétrole et gaz, pétrochimie, chimie de base, chimie de spécialités, produits chimiques destinés aux consommateurs et produits pharmaceutiques et est caractérisé par de forts investissements en capital. En dépit de ventes à la hausse, l’emploi poursuit son déclin. La densité syndicale y est faible, en particulier dans la pharmaceutique. La Conférence mondiale des industries chimique et pharmaceutique d’IndustriALL tenue en mai 2015 à Hanovre, en Allemagne, a adopté un plan d’action reposant sur les cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL. Renforcer la puissance syndicale IndustriALL et ses affiliés œuvrent à consolider et développer la puissance et la solidarité syndicale en se concentrant sur la syndicalisation, l’augmentation de la densité syndicale ainsi que l’amélioration du droit à négocier collectivement et du dialogue social. Le secteur s’est concentré sur les non-syndiqués, les travailleurs précaires, les non-manuels, les jeunes travailleurs et les femmes, ainsi que sur les travailleurs et travailleuses qui ne bénéficient pas de conventions collectives. Confronter le capital mondial Les affiliés ont renforcé la solidarité par le biais de réseaux syndicaux aux plans mondial, régional et national. Au sein des plans d’action adoptés lors des conférences mondiales de 2010 et 2015, on retrouve la création de nouveaux réseaux qui ciblent les multinationales dominantes et émergentes ainsi que les sous-secteurs. Une attention particulière a été donnée au réseau Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 11 mondial des syndicats de la pharmaceutique, ainsi qu’au ciblage de compagnies comme Sanofi Aventis et Takeda. Réseau mondial d’IndustriALL des syndicats de l’industrie pharmaceutique réuni à Tokyo, au Japon. PHOTO : IndustriALL Dans l’industrie de la chimie, IndustriALL compte des accords-cadres mondiaux avec Solvay, concernant 31.000 salariés, Umicore pour 15.000 et Evonik pour plus de 33.500 travailleurs et travailleuses. L’ACM avec Solvay fixe d’importantes normes en matière de droits syndicaux, de réalisation de ses principes et de mécanismes d’évaluation, alors que l’ACM avec Umicore montre une continuité avec des actions conjointes régulières. Le forum mondial Solvay, récemment mis sur pied, est le seul exemple dans l’industrie chimique où les représentants des travailleurs sont reconnus par l’entreprise au plan mondial. Il existe des réseaux mondiaux et régionaux pour BASF, Akzo Nobel, Unilever et Linde. S’agissant de l’industrie pharmaceutique, des réseaux mondiaux et régionaux ont été élaborés chez Sanofi Aventis et Takeda. Défendre les droits des travailleurs Assurer que les normes mondiales et les attentes au plan international sont rencontrées par les employeurs des industries chimiques et pharmaceutiques, en recourant à plein aux organes intergouvernementaux et internationaux comme l’ONU, l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’OCDE a constitué une priorité pour IndustriALL. Les activités sectorielles de l’OIT au niveau de l’industrie chimique ont été mises à profit pour améliorer les droits des travailleurs et développer le dialogue social. Le dialogue social avec le Comité international des relations professionnelles des employeurs de l’industrie chimique s’est poursuivi avec des communications et collaborations régulières sur les activités de l’OIT et la durabilité. Combattre le travail précaire Des études au niveau sectoriel et des entreprises ont été menées pour déterminer l’étendue du travail précaire au sein des secteurs. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 12 Emploi industriel durable Conscientiser les affiliés et encourager leurs démarches en vue d’assurer un secteur chimique et pharmaceutique durable a été l’un des objectifs de cette mandature tout comme développer une vision commune entre les affiliés. Les activités dans le secteur ont cherché à obtenir des cadres législatifs et réglementaires internationaux, nationaux et régionaux plus forts en vue d’améliorer la santé et la sécurité professionnelles ainsi que l’environnement. Énergie La baisse du prix du pétrole au cours de cette dernière année a mis une énorme pression sur les travailleurs et travailleuses du secteur. Cette chute a déclenché une vague de pertes d’emploi dans tout le secteur au sein de compagnies comme Shell, Chevron, Halliburton, Baker Hughes et Centrica. Il y a une tendance à la consolidation avec une poignée de puissantes entreprises contrôlant le plus clair du marché de l’énergie. Ces compagnies sous-traitent leurs activités, créant un défi à la syndicalisation et rendant plus difficile l’évaluation de la santé et de la sécurité. La réponse d’IndustriALL a été de négocier et réviser des accords-cadres mondiaux (ACM), en soulignant le besoin d’inclure les travailleurs et travailleuses en sous-traitance et d’œuvrer en commun avec d’autres fédérations syndicales internationales pour assurer la couverture des chaînes d’approvisionnement. Un défi supplémentaire est posé par une évolution rapide des politiques et structures énergétiques nationales, due en partie au besoin de s’éloigner des carburants fossiles. Plateforme pétrolière en mer du Nord. PHOTO : Erik Christensen sur Wikimedia Commons Répondre à un environnement exigeant La Conférence mondiale de l’énergie s’est tenue à Madrid en avril 2014. Deux cent cinquante dirigeants syndicaux de quarante-cinq pays ont adopté un plan d’action renforçant le besoin d’unité. La conférence s’est efforcée d’analyser et de développer des politiques énergétiques progressistes qui prennent en compte les intérêts des travailleurs confrontés à un environnement en constante et rapide évolution. Le défi est de s’assurer que ces changements soient gérés par le biais d’un processus de Transition juste où les besoins des travailleurs pour des emplois durables Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 13 et de qualité soient pris en compte. L’industrie de l’énergie joue un rôle clé dans l’initiative mondiale d’IndustriALL pour une politique industrielle durable, en particulier en raison de ses rapports étroits avec le secteur manufacturier et son rôle central dans la durabilité environnementale. IndustriALL collabore avec d’autres fédérations syndicales internationales dans le secteur de l’énergie, par exemple avec l’Internationale des Services publics pour des multinationales comme EDF, ENEL et ENGIE et avec la Fédération internationale des Transports sur le Projet en rapport avec les hubs, qui concerne les entreprises de services pétroliers, sous-marins et maritimes du plateau continental de la Mer du Nord. Des accords ont été signés avec des multinationales, tel l’accord sur la santé et la sécurité avec GDF Suez (devenu ENGIE), une extension de l’ACM signé en 2010. Cet accord définit un plan pour éradiquer les accidents mortels, pour réduire continuellement le nombre d’accidents du travail et pour améliorer la santé et la sécurité en éliminant progressivement les produits contenant des substances toxiques auxquels on peut trouver des substituts. Deux accords-cadres mondiaux ont été signés durant la période écoulée, avec Gamesa et Total, qui couvrent 100.000 travailleurs et travailleuses dans plus de 130 pays. L’accord avec Total comprend d’importantes clauses comme le droit des travailleurs à former des syndicats, la complète neutralité par rapport au fait syndical, la garantie que les absences pour maternité n’auront aucune influence néfaste sur le salaire ou l’évolution de carrière et une assurance-vie pour l’ensemble des salariés. De plus, Total est convenu de promouvoir l’accord auprès des nombreux fournisseurs et sous-traitants de sa chaîne d’approvisionnement, allant jusqu’à la rupture de contrat pour ceux qui ne s’y conformeraient pas. Le réseau syndical mondial Shell a été mis sur pied à Singapour en septembre 2015, avec 60 dirigeants syndicaux en provenance de 22 pays de tous les continents, pour représenter les salariés de Shell. Cette réunion est intervenue juste après que Shell a annoncé ses intentions de supprimer quelque 10.000 postes en raison de la chute des cours du pétrole. Constitution du réseau syndical mondial Shell à Singapour. PHOTO : IndustriALL Une réunion sectorielle régionale pour l’Amérique latine s’est tenue à Buenos Aires, en Argentine, en 2016. Les dirigeants syndicaux y ont souligné le besoin de bâtir une solidarité syndicale entre les différents pays. Tous les participants sont convenus qu’augmenter les effectifs syndicaux était nécessaire au plan mondial. Le Réseau international des syndicats de travailleurs du nucléaire s’est réuni à Tchernobyl, en Ukraine, en avril 2016, ce qui coïncidait avec le 30e anniversaire de la catastrophe nucléaire. Des délégués en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, de France, du Japon, d’Afrique du Sud, de Corée du Sud, d’Espagne, de Suisse et d’Ukraine ont pris part à cette réunion sur l’industrie nucléaire mondiale. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 14 Participants de la réunion du Réseau international des syndicats de travailleurs du nucléaire à Tchernobyl, en Ukraine. PHOTO : IndustriALL Un réseau des travailleurs et travailleuses du pétrole et du gaz pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a été lancé en 2015. Les participants y ont débattu des défis et difficultés des syndicats du pétrole et du gaz dans la région ainsi que de la manière d’assurer avec succès le renforcement et le recrutement syndicaux sur fond de problèmes politiques et économiques. Les participants sont convenus de mettre en place un petit groupe de pilotage chargé de faire avancer le travail, au sein duquel on trouve des syndicats du Koweït, d’Irak, de Jordanie, d’Égypte, de Tunisie et du Maroc. Informatique, électricité et électronique Le secteur hautement concurrentiel et en constante évolution de l’informatique, de l’électricité et de l’électronique connaît une expansion rapide, souvent du fait de compagnies où la liberté syndicale et la négociation collective ne sont pas respectées. Ce secteur s’entremêle avec de nombreux autres secteurs relevant d’IndustriALL, sinon tous, et sa production dépend de chaînes d’approvisionnement parmi les plus vastes et les plus complexes. Le modèle “à flux tendu” de ce secteur alimente une hausse du travail précaire et la densité syndicale y est faible. Cependant, le travail d’IndustriALL au cours des quatre dernières années a permis de donner un coup de fouet aux effectifs syndicaux et à faire grandir les réseaux syndicaux au sein de ce secteur. En Asie, les femmes représentent 30% des travailleurs du secteur de l’électronique. PHOTO : SOMO Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 15 Plan d’action En juin 2015, la Conférence mondiale sur l’informatique, l’électricité et l’électronique a adopté le plan d’action du secteur, reposant sur les objectifs et stratégies clés d’IndustriALL. Ce plan proclame l’engagement des affiliés à renforcer les syndicats pour se confronter au capital mondial ; défendre les droits syndicaux ; combattre le travail précaire et à promouvoir une politique industrielle ainsi que la durabilité. Le travail au sein de ce secteur est orienté par son comité de direction, qui se réunit une fois l’an pour évaluer le plan d’action et affecter les priorités au niveau des activités. Syndicalisation IndustriALL a lancé en 2014 un projet de syndicalisation sur cinq ans soutenu par la Commission européenne. Il se concentre sur la syndicalisation des travailleurs et travailleuses de l’électronique dans la région ASEAN, dont 30% sont des femmes, et où l’on retrouve des travailleurs précaires et des migrants. Dans ce cadre, en 2014-2015, plus de 1.200 syndicalistes ont été formés au recrutement par des affiliés d’IndustriALL en Indonésie (FSPMI et Lomenik), en Malaisie (EIWU et coalition EIEU), aux Philippines (PMA, MWAP, ALU, ILO-PHILS et CFW), à Taïwan (ROCMU), en Thaïlande (TEAM) et au Vietnam (VUIT). Ceci a conduit à l'augmentation des effectifs syndicaux en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande et aux Philippines. Beaucoup de syndicats du secteur sont parvenus à toucher les travailleurs non-syndiqués, précaires (intérimaires, sous-traitants, migrants, etc.), les femmes et les jeunes travailleurs ainsi que les non-manuels et ont pu ainsi les inclure au sein de conventions collectives qui les protègent. Les affiliés du secteur ont augmenté leur participation à la campagne d’IndustriALL pour dire STOP au Travail précaire. IndustriALL a mené des études sur le travail précaire au niveau du secteur et des entreprises et a relevé le niveau de conscientisation par rapport au problème dans tout le secteur, y compris au sein des chaînes d’approvisionnement. Photos des sessions du projet : syndiquer les salariés pour combattre le travail précaire ! ROCMU, Taïwan FSPMI, Indonésie Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 16 EIWU et coalition EIEU en Malaisie VUIT, Vietnam Réseaux syndicaux Des réseaux syndicaux ont été créés et développés au sein de grandes multinationales comme Siemens, NXP, Ericsson, STMircroelectronics et SchneiderElectric pour renforcer la puissance syndicale et se mesurer aux entreprises au plan mondial. IndustriALL a développé des relations avec des organisations non-gouvernementales comme le réseau GoodElectronics, dans le but de former une alliance par rapport à des défis communs comme les droits des travailleurs et la santé et sécurité professionnelles. Une collaboration accrue entre les affiliés a conduit à ce que des syndicats collaborent pour développer une politique industrielle durable. Les syndicats ont renforcé leurs revendications auprès des gouvernements, aux côtés des centrales syndicales et des autres syndicats d’industrie de leurs pays respectifs. De récentes rencontres en Malaisie et au Japon ont mis en lumière les défis posés par la politique environnementale et Industrie 4.0 pour le secteur. Les syndicats continuent à rechercher une politique industrielle forte pour un avenir durable avec de l’emploi décent. Industries des matériaux (verre, ciment, céramique) Les industries des matériaux ont été affectées par d’énormes changements ces dernières années. Fusions, acquisitions et restructurations parmi les plus grands producteurs mondiaux de ciment et de verre ont posé un sérieux défi aux différents secteurs de cette industrie. Néanmoins, IndustriALL a répliqué avec fermeté, réussissant à engranger des avancées pour les travailleurs, à résoudre des conflits et à construire des réseaux. Lors de la Conférence mondiale des Industries des matériaux en Thaïlande en 2013, les participants ont adopté un ambitieux plan d’action et décidé de focaliser les activités sur le ciment et le verre. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 17 Des délégués des syndicats représentant les travailleurs du verre, du ciment et de la céramique ont participé à la Conférence mondiale d’IndustriALL pour les industries des matériaux à Bangkok, en Thaïlande. PHOTO : IndustriALL Ciment Cependant, les priorités ont changé lorsque Lafarge (France) et Holcim (Suisse), les numéros un et deux mondiaux de la production de ciment, ont annoncé leur fusion en 2014. Ceci a également conduit à l’extrême croissance du groupe irlandais de matériaux de construction CRH, qui a racheté tous les actifs dont ces deux entreprises se sont retirées. Plus tard, en 2015, la multinationale allemande HeidelbergCement a annoncé qu’elle reprendrait l’entreprise d’origine italienne Italcementi. Dans une réaction sans précédent, IndustriALL a collaboré avec son organisation sœur, l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ainsi qu’avec la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois pour protéger les droits des salariés dans le cadre de ces fusions et au-delà. Une campagne commune en deux phases principales a ainsi été lancée : Pas de fusion sans droits à la santé et à la sécurité pour les travailleurs ! et plus tard, LafargeHolcim, respectez les droits des travailleurs ! La campagne s’accompagnait d’un ensemble complet de matériel de soutien allant de prospectus et banderoles communs en passant par des journées d’action mondiales, tout en appelant LafargeHolcim à entamer le dialogue social. Manifestation lors de l’AG d’Holcim à Zurich, Suisse. PHOTO : IndustriALL Ces activités ont forcé le respect des employeurs et IndustriALL a été en mesure de mettre sur pied un comité syndical mondial et d’obtenir des pourparlers réguliers avec la direction générale de Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 18 LafargeHolcim. Au cours de cette campagne, IndustriALL est également parvenue à résoudre de nombreux conflits de par le monde, avec une victoire pour des travailleurs du ciment en Inde. Le succès de cette campagne a permis à son tour d’ouvrir la voie à un dialogue social avec HeidelbergCement. Beaucoup a déjà été obtenu, mais la lutte continuera jusqu’à ce que des canaux stables pour le dialogue social international soient établis à la fois chez LafargeHolcim et chez le nouveau HeidelbergCement. Verre Il y a eu d’importants changements dans le secteur du verre. La concurrence des producteurs chinois est croissante. Ils détiennent maintenant plus de 50% du marché mondial du verre. L’acquisition par la multinationale française Saint-Gobain de l’entreprise suisse Sika n’a pas encore abouti, mais l’entreprise s’est déjà transformée de manière spectaculaire, passant de simple producteur verrier à fournisseur de multiples services au sein du secteur de la construction. IndustriALL a mis sur pied un réseau mondial pour l’entreprise, destiné à établir un dialogue social au plan international, si possible. Entretemps, le réseau pour Owens-Illinois, dont l’implantation est également en train d’évoluer, fonctionne de manière virtuelle avec des conférences téléphoniques régulières et des contacts directs avec le Conseil d’entreprise européen. Premier réseau mondial formé chez Saint-Gobain. Paris, octobre 2015. PHOTO : IndustriALL Les consolidations, les fusions et les restructurations ont changé le visage des industries des matériaux et les multinationales ne respectent plus les anciennes limites sectorielles. De nouvelles évolutions, comme Industrie 4.0 auront aussi un impact. IndustriALL Global Union est prête à faire face à ces défis. La campange LafargeHolcim montre clairement que des tactiques empreintes de souplesse sont nécessaires pour faire la différence au nom de la main d’œuvre au plan mondial. Ingénierie mécanique Sont compris dans le secteur de l’ingénierie mécanique un large éventail de sous-secteurs tels que l’énergie éolienne, la production d’énergie, les machines destinées à l’exploitation minière ainsi que les ascenseurs et escalators. Tous ces segments connaissent des évolutions rapides en raison des avancées technologiques, de la robotique et de la numérisation des processus de fabrication par le biais d’Industrie 4.0. Une autre question importante est celle du transfert de la production en raison de l’évolution de la demande et d’une main d’œuvre moins chère. Au cours des quatre dernières années, IndustriALL s’est focalisée sur les ascenseurs et les escalators, les machines agricoles et de construction et sur le renforcement des réseaux syndicaux. SKF SKF, originaire de Suède, est présent dans 32 pays et compte une forte représentation en Europe, en particulier en Suède et en Allemagne. IndustriALL possède Conseil syndical mondial actif qui Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 19 fonctionne comme un réseau syndical et reprend également les tâches du Conseil d’entreprise européen. Représentants des travailleurs de SKF du monde entier réunis à Francfort, en Allemagne pour débattre de la manière d’intensifier leur coopération en cette période de défis posés par la faiblesse de l’économie mondiale. PHOTO : IndustriALL ThyssenKrupp En mars 2015, IndustriALL a signé un accord-cadre mondial avec ThyssenKrupp, qui protège et fait progresser les droits d’approximativement 160.000 travailleurs dans près de 80 pays. Cette entreprise multinationale originaire d’Allemagne est l’un des plus grands producteurs d’ascenseurs mais l’accord s’applique à l’ensemble des activités. Déjà lors de sa négociation, le projet d’accord a été utilisé pour résoudre des conflits dans différents pays, par exemple en Espagne. Actuellement, il n’y a pas de réseau syndical mondial en place chez ThyssenKrupp, mais un Conseil d’entreprise européen solide fonctionne en vertu de la législation allemande. Le comité international a débuté ses activités en 2015. Machines agricoles et de chantier La réunion de novembre 2012 sur le matériel de chantier, l’équipement minier et les machines agricoles a déterminé l’ordre du jour des actions à mener dans le secteur par IndustriALL pour la période menant au prochain congrès. IndustriALL a œuvré avec Caterpillar à renforcer le réseau syndical mondial qui couvre pratiquement tous les continents où l’entreprise est active. Le réseau se réunit chaque année et échange régulièrement des informations sur les sujets pertinents. Lors de sa dernière réunion à Bruxelles en juin 2015, les participants ont adopté un planning de travail et se sont engagés à livrer des résultats à des échéances spécifiques. Lorsque Caterpillar a annoncé des plans de restructuration en septembre 2015, le réseau a pris des mesures communes. IndustriALL a mis sur pied un réseau mondial chez John Deere, qui se réunit aussi régulièrement. En juin 2015, il a adopté les Principes directeurs du réseau John Deere d’IndustriALL qui définissent les objectifs du réseau. Il a conduit à une collaboration plus étroite, à de plus larges débats sur les différents systèmes de représentation syndicale et à l’intégration du Brésil au sein du réseau. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 20 Ascenseurs et escalators Des représentants syndicaux de treize pays des quatre grandes entreprises du secteur des ascenseurs et escalators, Otis, Kone, Schindler et ThyssenKrupp, se sont réunis en Autriche en novembre 2015 pour renforcer les activités en réseau. Résultat clé de la rencontre, les participants ont signé la Déclaration de Vienne visant à améliorer les conditions de travail au sein de l’industrie des ascenseurs et escalators. Conférence mondiale sur l’ingénierie mécanique, novembre 2015, Suisse Les participants de la Conférence mondiale du secteur de l’ingénierie mécanique d’IndustriALL, à Berne, en Suisse, ont adopté un plan d’action dans la lignée des cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL. Il comprend des politiques pour développer et renforcer les réseaux syndicaux, combattre le travail précaire, soutenir la syndicalisation au sein des multinationales, intégrer davantage de femmes et de jeunes travailleurs au sein des réseaux syndicaux et des postes dirigeants, œuvrer sur les nouveaux sous-secteurs comme les technologies de production d’énergie et l’écologisation de l’ingénierie mécanique et promouvoir de nouvelles stratégies pour Industrie 4.0 et la numérisation de l’ingénierie mécanique. Participants de la Conférence mondiale sur l’ingénierie mécanique à Berne, en Suisse. PHOTO : IndustriALL Mines et production de diamants, pierres précieuses, objets ornementaux et bijoux Les dernières années ont vu un effondrement du prix des matières premières, mettant en péril la profitabilité des entreprises et les écrasant sous une dette insupportable. La recherche de bénéfices à court terme aux dépens d’une durabilité à long terme est typique du secteur et ce sont les travailleurs qui en paient le prix. Il y a eu des pertes d’emploi, une expansion massive de l’externalisation, des attaques sur les conditions d’emploi, des catastrophes environnementales et des coupes au niveau de la santé et de la sécurité. On a connu une vague d’accidents miniers mortels évitables dans le sillage de la crise, avec l’horreur de situations impliquant des travailleurs emprisonnés sous terre sans espoir d’être secourus. Renforcer la puissance syndicale Les différents réseaux mondiaux se sont concentrés sur la syndicalisation et le renforcement syndical en recourant à des études sur les conventions collectives afin de développer des stratégies communes de négociation collective. Les stratégies ont été mises en pratique par la mise en œuvre de campagnes, comme celle au plan mondial sur Rio Tinto et des campagnes d’entreprise de moindre envergure au plan mondial comme celle contre Glencore. On a soutenu des efforts en vue de syndiquer et d’aller vers une unité syndicale en Indonésie, en Zambie, au Mozambique, à Madagascar, en République démocratique du Congo et aux Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 21 Philippines, ainsi que le réseau régional pour l’Amérique latine. Des résultats significatifs ont été engrangés. Des syndicalistes de Glencore du monde entier se sont réunis au Cap, en Afrique du Sud PHOTO : IndustriALL Confronter le capital mondial Des réseaux mondiaux ont été mis sur pied pour les entreprises suivantes : Rio Tinto, Glencore, Anglo American, AngloGold Ashanti et BHP Billiton. On compte également des réseaux mondiaux thématiques pour le charbon et le diamant. Défendre les droits des travailleurs La terrible catastrophe minière de Soma, en Turquie, a souligné la crise qui perdure au niveau de la sécurité minière et l’échec des gouvernements à prendre des mesures efficaces en ratifiant et mettant en œuvre la Convention 176 sur la sécurité et la santé dans les mines. Des casques disposés sur de faux cercueils lors de la manifestation à Istanbul, pour accuser le parti AKP au pouvoir de la responsabilité de la catastrophe minière survenue dans l’ouest de la Turquie. PHOTO : Reuters/Can Erok Dans la lignée de la campagne mondiale d’IndustriALL pour la ratification de la C176 de l’OIT, des réunions tripartites régionales ont été tenues sous les auspices de l’OIT en Indonésie et en Tanzanie. Des réunions tripartites nationales ont été tenues en Mongolie et au Myanmar. Par le Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 22 biais de la campagne et en lien avec l’accent mis par la campagne mondiale Rio Tinto sur la santé et la sécurité en Mongolie, le pays a maintenant ratifié la C176. La catastrophe de Soma a conduit à l’intensification de la campagne avec pour résultat que la Turquie a maintenant également ratifié la convention. Des actions de solidarité pour un large éventail de luttes syndicales ont été menées par le biais des réseaux mondiaux. Les compagnies minières ont réagi à la crise affectant leurs bénéfices en augmentant leur recours à l’externalisation, faisant passer la responsabilité par rapport à leurs salariés sur les épaules de leurs sous-traitants. IndustriALL a recours aux réseaux et aux campagnes à l’échelle mondiale, à des stratégies au niveau des négociations collectives ainsi qu’à des projets régionaux et nationaux pour combattre cette tendance. Durabilité Intégrer la contribution du charbon au changement climatique et le besoin de passer à des carburants plus propres est un défi pour le secteur. La conséquence en a été la fermeture de puits, en particulier en Espagne avec tous les effets potentiellement dévastateurs sur les travailleurs et les communautés auxquels ils appartiennent. La conférence mondiale sur l’extraction du charbon à Hanovre, Allemagne, en novembre 2015, a examiné ces problématiques dans le détail. IndustriALL est profondément convaincue du besoin de créer une industrie minière durable, qui soit sûre, avec des emplois stables et des stratégies d’investissement à long terme pour les compagnies minières et sans dommages pour l’environnement. Là où il sera nécessaire d’abandonner des industries néfastes, une Transition juste est exigée. Conférence mondiale La Conférence mondiale tenue à Leipzig en mai 2016 a adopté un plan d’action exhaustif par rapport aux objectifs et stratégies clés d’IndustriALL. Le plan d’action s’appuie sur la création réussie de réseaux d’entreprise au plan mondial et leur renforcement. Il prévoit également un nouvel élan à donner en faveur de la ratification de la C176 de l’OIT ainsi qu’un accent important mis sur la Transition juste. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 23 Les délégués de la Conférence mondiale des mines à Leipzig appellent à la ratification de la Convention 176 de l’OIT. PHOTO : IndustriALL Steve Hunt des Métallos USW lors de la conférence à Leipzig: “Arrêtez le massacre. Appliquez la loi. Ratifiez et mettez en œuvre la C176 de l’OIT”, PHOTO : IndustriALL Pâte, papier et emballage IndustriALL compte des affiliés du secteur de la pâte et du papier sur chaque continent. Cette industrie connaît des évolutions significatives à mesure que les régions de production changent et que la communication s’effectue de plus en plus de manière électronique. IndustriALL travaille avec ses bureaux régionaux et ses affiliés à cartographier la puissance syndicale dans le secteur, en particulier au niveau des multinationales. Travailleurs du papier de l’USW. PHOTO : Facebook Groupe de travail sur la pâte à papier et le papier Le secteur est piloté par le groupe de travail sur la pâte à papier et le papier élu par la Conférence mondiale en 2012. Lors de la réunion annuelle du groupe de travail en avril 2016, les principaux syndicats du secteur ont défini un plan d’action dans la lignée des objectifs stratégiques d’IndustriALL. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 24 Leeann Foster, coprésidente du groupe de travail d’IndustriALL sur la pâte à papier et le papier donne le coup d’envoi de la conférence de l’USW : “Levez-vous et exprimez-vous. Pour la sécurité” PHOTO : USW Réseaux syndicaux Des réseaux syndicaux internationaux sont actifs chez Sappi, International Paper, Huhtamaki, Smurfit Kappa, Mondi et dans la région Amérique latine. Une action sur les stratégies du capital sera menée en parallèle avec la prochaine campagne de recrutement de l’USW chez Huhtamaki aux États-Unis. Chez International Paper, le réseau mène des études sur la santé et la sécurité pour préparer des revendications communes auprès de l’entreprise. Accords-cadres mondiaux IndustriALL compte actuellement deux ACM dans le secteur avec Norske Skog en Norvège et SCA en Suède. Un troisième ACM avec Stora Enso, de Finlande, devrait être signé avant la tenue du 2e Congrès d’IndustriALL. On peut citer comme probables futurs partenaires d’ACM Sappi d’Afrique du Sud et Mondi d’Autriche. Actions IndustriALL se concentre sur le soutien aux syndicats de la pâte et du papier qui recrutent en Colombie et en Turquie, sur fond d’agressions anti-syndicales dans les deux pays. Une autre région qui retient l’attention est l’Asie du Sud-est, où IndustriALL va poursuivre son soutien à la construction de l’unité ainsi que des actions de solidarité pour favoriser la syndicalisation. Un vaste sous-secteur de l’industrie de la pâte et du papier se contracte à mesure que les gens communiquent toujours davantage de manière électronique, mais les sous-secteurs des mouchoirs et de l’emballage devraient poursuivre leur croissance. Entretemps, la production du secteur subit une mutation géographique au plan mondial, du Nord au Sud et d’Ouest en Est. Alors que la croissance intérieure de la Chine ralentit, le pays possède d’énormes surcapacités au niveau de la pâte et du papier, provoquant une sursaturation du marché et de nouvelles menaces sur les emplois ailleurs. IndustriALL se coordonne avec deux autres fédérations syndicales internationales, l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), qui représente les travailleurs des industries forestières et UNI Global Union qui représente les travailleurs des industries graphiques. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 25 Construction navale et démolition des navires IndustriALL s’est concentrée sur le renforcement syndical au sein des pays émergents en termes de construction navale et de démolition des navires, sur l’attention à porter aux travailleurs précaires et sur l’amélioration de la santé et de la sécurité dans le secteur. La pression de la concurrence de la Chine et la chute mondiale des prix de l’acier ont un grand impact sur l’industrie de la démolition des navires. Travailleurs du chantier de démolition navale de Chittagong au Bangladesh. PHOTO : IndustriALL Renforcer la puissance syndicale La Conférence mondiale sur la construction navale et la démolition des navires en novembre 2014 a adopté le Plan d’action du secteur reposant sur les cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL. La campagne de syndicalisation d’IndustriALL a ciblé des syndicats en Asie du Sud, Asie du Sudest et Amérique latine. Des activités bilatérales ou multilatérales, comme le projet sur la démolition des navires FNV-IndustriALL ont servi à soutenir le développement de syndicats forts, démocratiques, indépendants et durables au sein de l’industrie de la démolition des navires en Inde (SMEFI), au Bangladesh (BMF et BML) et au Pakistan (NTUF). En Inde, les deux syndicats de démolisseurs de navires du SMEFI ont augmenté leurs effectifs de 10.000 membres au cours des quatre dernières années et leur total est maintenant d’environ 20.000 membres. Les participants de la Conférence mondiale sur la construction navale et la démolition des navires à Nagasaki, au Japon. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 26 Campagnes La campagne pour assainir la démolition des navires a été lancée en mai 2015. Elle promeut la ratification de la Convention internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires, qui devrait permettre de rendre cette industrie plus sûre pour les travailleurs. Des syndicats, tant du secteur de la construction navale que de la démolition des navires, d’Australie, du Bangladesh, du Danemark, d’Allemagne, d’Inde, du Japon et du Royaume-Uni ont agi concrètement dans le cadre de cette campagne et les gouvernements ont réagi positivement par rapport à la ratification. La campagne se poursuit en ciblant des pays clés en termes de flotte et d’enregistrement des pavillons afin d’atteindre les quotas requis à cet égard pour une entrée en vigueur. IndustriALL a suscité des actions communes de syndicats affiliés au niveau de la campagne pour dire STOP au Travail précaire. Par l’échange des bonnes pratiques entre affiliés, des syndicats ont été en mesure de se servir de conventions collectives pour limiter le recours aux travailleurs précaires dans un certain nombre de cas. Travail sectoriel IndustriALL a développé les réseaux syndicaux sur de nombreux plans, dont celui des entreprises multinationales (EMN), dans les secteurs commercial et naval et au niveau des régions et pays. Le réseau syndical de BAE Systems a été le premier à être lancé en novembre 2014. IndustriALL continue à œuvrer à la mise en place de davantage de réseaux au niveau des MNE de l’industrie de la démolition des navires. Par le biais de la conférence mondiale et des réunions du groupe d’action, IndustriALL a permis aux affiliés de développer et mettre en œuvre leur propre vision d’un développement industriel durable. Les affiliés ont échangé leurs points de vue et leurs pratiques s’agissant d’une construction navale à valeur ajoutée, comme les vaisseaux offshore et écologiques, ainsi que pour la promotion de politiques industrielles durables au sein de leurs propres pays. IndustriALL est impliquée dans le processus de création d’un nouveau Recueil de directives pratiques en matière de sécurité et hygiène dans la construction et la réparation navales proposé par l’OIT et qui sera conclu en 2017. La section a également collaboré avec industriAll Europe sur des politiques et des actions de solidarité contre les attaques sur les droits des travailleurs, où qu’elles aient lieu. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 27 Textile, habillement, cuir et chaussures Depuis qu’IndustriALL Global Union a été fondée en 2012, le secteur textile, habillement, cuir et chaussures (THCC) a accompli d’importantes avancées en obtenant des droits pour les travailleurs, en développant des mesures de santé et sécurité et en sauvegardant le droit des travailleurs et travailleuses à rejoindre un syndicat. Travailleuse d’une usine de confection au Bangladesh. PHOTO : Abir Abdullah Accord du Bangladesh et ACT L’industrie du textile et de la confection est caractérisée par une large dispersion géographique de la production, des évolutions rapides sous l’impulsion du marché et des marges bénéficiaires réduites. Nous avons été témoins au cours des quatre dernières années des pires accidents industriels dans ce secteur depuis l’incendie de l’usine Triangle Shirtwaist à New York en 1911. Les catastrophes des usines de confection de Rana Plaza, Tazreen et Ali Enterprises soulignent l’échec de la responsabilité sociale des entreprises sous forme volontaire et les méthodes traditionnelles de réglementations gouvernementales pour la protection des droits des travailleurs et de leurs conditions de travail. La politique d’IndustriALL est d’entrer en relation avec les enseignes et détaillants de format mondial par le biais d’accords opposables. Les plus importantes initiatives dans le secteur THCC, l’Accord sur les mesures de sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments au Bangladesh et ACT, offrent une réelle opportunité de former des relations professionnelles au sein des chaînes d’approvisionnement. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 28 Cette démarche innovante, négociée dans le sillage de l’effondrement du Rana Plaza en 2013, est un accord juridiquement contraignant entre des fédérations syndicales internationales et plus de 200 enseignes multinationales de la mode visant à rendre sûres 1.600 usines de confection bangladaises. Cet accord est considéré comme une évolution importante dans les relations professionnelles au sein des chaînes d’approvisionnement, car il s’attaque aux problèmes systémiques par le biais de l’action collective. IndustriALL, avec son organisation sœur UNI Global Union, a fait activement appliquer l’Accord et les mesures correctives sont en cours d’exécution. Cependant, ces corrections et la mise en place de comités de santé et sécurité ne seront pas exécutés totalement avant 2018. C’est pourquoi le Comité exécutif d’IndustriALL a approuvé la renégociation de l’Accord par la section. Le processus dit ACT est considéré comme un modèle pour la manière dont les problèmes au sein des chaînes d’approvisionnement peuvent être pris en charge par le biais d’accords entre les entreprises et les syndicats en vue d’appliquer des réformes à l’échelle d’un secteur. IndustriALL a signé un Protocole d’entente avec, pour l’instant, 18 enseignes mondiales, dans le but d’introduire des négociations collectives sectorielles en lien avec le pouvoir d’achat des enseignes de la confection, de sorte à proposer des salaires vitaux. Accords-cadres mondiaux Le secteur compte trois accords-cadres mondiaux, avec Inditex, H&M et Mizuno. Ces trois accords concernent plus de trois millions de travailleurs des chaînes d’approvisionnement et sont un outil pour régler les conflits, donner de l’élan à la solidarité syndicale internationale et augmenter de manière proactive la densité syndicale. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 29 La première conférence mondiale du secteur THCC a vu 135 représentants de plus de 60 syndicats du textile et de la confection de 35 pays se rassembler à Francfort, en Allemagne, en mai 2016. Syndiquer, obtenir des salaires vitaux et une négociation à l’échelle sectorielle faisaient partie des points principaux de l’ordre du jour. Les participants ont adopté un plan d’action centré sur les objectifs stratégiques clés d’IndustriALL tels qu’ils concernent le secteur. Travailleurs non-manuels Les travailleurs du secteur non-manuel sont confrontés à des environnements de travail en rapide évolution, à une montée du travail précaire et à des temps de travail excessifs. À mesure que la numérisation prend pied dans l’industrie, le besoin d’être flexible face à de nombreux changements de fonction pose des défis tant aux travailleurs qu’aux syndicats qui les représentent. IndustriALL a un engagement à toucher et protéger les travailleurs non-manuels de ses secteurs. Votre bureau en poche La première réunion du groupe de travail des non-manuels a eu lieu en Suède en octobre 2012 avec des affiliés en provenance de Belgique, du Danemark, de Finlande, de France, d’Allemagne, du Ghana, de Norvège, d’Espagne et de Suède. Les participants ont approuvé un plan d’action qui appelle à davantage de visibilité pour les travailleurs non-manuels au sein des sections d’IndustriALL, en particulier dans les TIC. Il a également lancé Votre bureau en poche, un atelier annuel d’IndustriALL qui s’occupe des questions qui affectent les travailleurs non-manuels comme la numérisation, la syndicalisation et la tenue de campagnes par le biais des médias sociaux, le stress et le fait d’être connecté, le télé-travail et l’emploi indépendant. Syndiquer les non-manuels Syndiquer les travailleurs non-manuels, améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’inclusion des femmes ont été les thèmes dominants de la deuxième réunion du groupe de travail des non-manuels tenue à São Paolo en décembre 2014. Le syndicat suédois Unionen, qui représente les travailleurs indépendants, a partagé son expérience couronnée de succès de la syndicalisation de 100.000 nouveaux adhérents en quatre ans. Pareillement, le Syndicat des mineurs du Ghana a révélé comment un changement d’image lui avait permis de recruter le personnel spécialisé et les cadres en plus des cols bleus. Les affiliés présents à la rencontre sont convenus de mettre la priorité sur le recrutement des travailleurs non-manuels et sur l’échange d’informations sur les questions clés comme le stress, le temps de travail, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’évaluation des échelles salariales. Numérisation L’impact d’Industrie 4.0, la quatrième révolution industrielle, a été un thème clé de l’atelier des travailleurs non-manuels à Barcelone, en Espagne, en novembre 2015. Les propositions avancées par les participants ont ensuite été entérinées par le Comité exécutif en mai 2016. Elles comprennent des actions en vue : de constituer une politique d’entreprise sur la numérisation et Industrie 4.0 et de l’intégrer dans le plan d’action existant sur une politique industrielle durable ; de mener des études particulières aux secteurs sur les avantages, les faiblesses, les opportunités et les menaces (sociales, physiques et mentales) pour les travailleurs, leurs familles et les communautés auxquelles ils appartiennent en conséquence de la numérisation et d’Industrie 4.0 ; de revendiquer une place à la table aux côtés des gouvernements et des entreprises dès lors que le sort de millions de travailleurs se décide ; d’engager un dialogue social avec des entreprises qui souhaitent transformer leurs procédés industriels de fabrication de faire campagne pour une Transition juste pour tous les travailleurs affectés par les transformations et la numérisation, tout en portant une attention particulière aux disparités et injustices qui existent déjà à l’égard des femmes, des travailleurs précaires et du monde en développement en général. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 30 Femmes travailleuses On a vu poser au cours des quatre dernières années d’importants jalons pour l’amélioration de la participation des femmes aux structures d’IndustriALL. En plus de la formation de comités mondiaux, régionaux et nationaux de femmes, chaque section d’IndustriALL devrait maintenant compter deux coprésidences dont l’une doit être occupée par un homme et l’autre par une femme. Augmenter la représentation des femmes au sein des structures d’IndustriALL par un quota de 40% a constitué une revendication clé des femmes. Activités Le comité mondial des femmes d’IndustriALL a été créé en juin 2012 et des réunions se sont tenues depuis deux fois par an, lors du Comité exécutif. Des comités régionaux des femmes ont également été mis sur pied en Afrique, Asie-Pacifique, Amérique latine et les Caraïbes et pour la région MENA (Liban, Égypte, Maroc et Tunisie). Au plan national, les affiliés d’IndustriALL ont formé de comités des femmes en Inde, en Indonésie, en Malaisie, au Cambodge, aux Philippines, au Zimbabwe et au Cameroun. Des activités d’IndustriALL ont soutenu la progression des femmes au sein des syndicats par le biais de formations au leadership et à la négociation collective. Les femmes au sein des affiliés d’IndustriALL partout dans le monde ont pris à leur compte la lutte contre la violence, le harcèlement sexuel et le travail précaire, tout en faisant également campagne pour une meilleure protection de la maternité, l’égalité des salaires ainsi que la santé et la sécurité, entre autres problématiques. Harcèlement sexuel IndustriALL, ensemble avec son organisation sœur, l’UITA, a signé un engagement avec Unilever qui pose un jalon pour la prévention du harcèlement sexuel au travail. Cet accord donne une définition claire et exhaustive du harcèlement sexuel pour assurer que chacun dans l’entreprise, y compris les salariés de fournisseurs ou de tierces parties, soit pleinement conscient de ce qui constitue le harcèlement sexuel. Il prévoit également des procédures permettant aux salariés de rapporter, en confiance, un problème potentiel ou tout abus. Protection de la maternité Faire campagne pour que davantage de pays ratifient la Convention 183 de l’OIT sur la protection de la maternité a été un sujet de préoccupation clé pour IndustriALL, en particulier en Asie du Sudest. Quatorze affiliés d’IndustriALL aux Philippines ont marqué la Journée internationale de la femme par un appel unanime à une protection améliorée de la maternité. Par le biais du comité des femmes pour les Philippines, 95 dirigeantes de tous les secteurs relevant d’IndustriALL ont validé le plan de travail 2016 et se sont engagées à faire pression pour l’adoption au parlement du projet de loi sur la protection de la maternité ainsi que la ratification de la Convention 183 de l’OIT. Aux Philippines, les femmes, tous secteurs d’IndustriALL confondus, ont placé la protection de la maternité tout en haut de l’ordre du jour pour 2016. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 31 Femmes aux postes de direction Changer la face des syndicats, dominés par les hommes, a été un thème récurrent pour les femmes. Les conférences régionales des femmes à Bogotá, Bangkok et Pretoria ont envoyé un message clair : davantage de femmes aux postes de direction et au moins un quota de 40% pour les femmes à tous les niveaux au sein d’IndustriALL. Conférence mondiale Plus de 300 femmes de 60 pays se sont réunies pour la première Conférence mondiale des Femmes d’IndustriALL à Vienne, en Autriche, du 14 au 16 septembre 2015. Les femmes y ont débattu de thèmes allant de la protection de la maternité à la violence faite aux femmes en passant par la représentation des femmes. Ces thèmes, ainsi que d’autres préoccupations, ont été repris dans la Charte pour l’égalité et dans un document sur la durabilité, qui a été adopté par la conférence. Conférence mondiale des femmes d’IndustriALL à Vienne, en Autriche, 2015. PHOTO : IndustriALL Résultat clé, la conférence a adopté à l’unanimité une résolution pour proposer d’augmenter le pourcentage des femmes dans les structures dirigeantes d’IndustriALL de 30 à 40%. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 32 3. TRAVAIL RÉGIONAL Communauté des États indépendants (CEI) La situation générale des droits syndicaux au sein de la Communauté des États indépendants (CEI) se dégrade, en raison de nouvelles initiatives législatives néolibérales. Il existe également un degré important de tension politique entre certains états de la région, ce qui sape la solidarité. Nonobstant, les syndicats de la région sont résilients et ont engrangé quelques victoires significatives. Le bureau régional d’IndustriALL conduit des activités avec 51 affiliés de 11 pays. Attaques sur les droits syndicaux On a connu un certain nombre de tentatives pour utiliser la législation aux fins de limiter le pouvoir des syndicats. Parmi celles-ci, on retrouve la Loi sur les syndicats au Kazakhstan et une tentative de certains cercles politiques au Kirghizstan de faire pression pour une loi permettant l’emprisonnement de travailleurs pour une durée allant jusqu’à 15 ans pour des blocages de production au sein de la principale compagnie d’extraction d’or du pays. En Russie, des amendements à la législation ont réduit les possibilités légales de protection des droits des travailleurs et ont permis aux organismes chargés de l’application des lois d’étendre celles contre l’extrémisme aux activités syndicales. En Ukraine, les autorités de l’État ont refusé d’établir un dialogue social avec les syndicats et il y a eu de nombreuses violations de droits syndicaux en Biélorussie. Après des années d’attaques contre les droits syndicaux en Géorgie, les syndicats sont parvenus à obtenir les premières améliorations de la législation du travail depuis 2013. Les autorités ont arrêté de s’immiscer dans les conflits collectifs de travail en prenant parti pour les employeurs, ce qui a amélioré l’exercice des activités syndicales. Syndicalisation Le bureau régional a conduit de nombreux ateliers sur la syndicalisation et la construction d’une puissance syndicale en Arménie, Moldavie, Russie et d’autres pays de la région. En raison de l’amélioration de la situation en Géorgie, IndustriALL a choisi de faire de ce pays une priorité pour la syndicalisation. L’affilié norvégien Industri Energi, en partenariat avec IndustriALL, a débuté un projet de syndicalisation avec le Syndicat des travailleurs de la métallurgie, des mines et de la chimie de Géorgie. Ce projet a eu pour résultat de faire passer les effectifs syndicaux des compagnies RMG Gold et RMG Cooper de 3.000 à 5.000 membres. Les effectifs sont ensuite retombés à environ 4.000 en 2015, à la suite d’une contre-attaque de l’employeur. Les syndicats de Géorgie ont organisé de nombreuses grèves pour protéger leurs droits et leurs intérêts. Ils ont remporté la victoire dans une majorité de ces grèves, avec le soutien du mouvement syndical international. Une campagne de syndicalisation couronnée de succès au Kirghizstan a conduit à une hausse impressionnante des effectifs du Syndicat des mines et de la métallurgie du Kirghizstan (MMTUK), de 16.000 à 20.000 membres entre 2012 et 2016. Une des principales victoires au Kyrgyzstan a été de résister avec succès aux plans du gouvernement visant à créer un Code du Travail antitravailleur et antisyndical. IndustriALL a été à l’initiative d’une campagne de solidarité internationale et a impliqué la CSI et l’OIT pour parfaire ses efforts. Grâce à la pression internationale et à la lutte courageuse du MMTUK et d’autres syndicats sectoriels, ce Code du Travail a été bloqué et des représentants syndicaux ont été invités à se joindre à une commission parlementaire sur la législation du travail. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 33 Des membres du MMTUK manifestent contre une proposition d’amendements au code du travail du Kirghizstan. PHOTO : MMTUK Renforcer la solidarité en dépit de la tension politique Il existe un degré élevé de tension politique dans la région, dont le conflit entre les gouvernements d’Arménie et d’Azerbaïdjan et la tension extrêmement élevée entre l’Ukraine et la Russie. IndustriALL joue un rôle important dans le maintien de relations régulières entre les syndicats des pays respectifs. La réunion sous-régionale annuelle, où les leaders des syndicats de la CEI se rencontrent, ainsi que les réunions sectorielles sous-régionales aident ces syndicats à maintenir une communication positive et leurs valeurs de solidarité. Stop au travail précaire Dans le cadre de la campagne contre le travail précaire, un flashmob “Planet for Decent Work” en faveur du Travail décent à l’échelle mondiale a été organisé avec la participation de syndicats de la CEI ainsi que d’Allemagne et de France. En Biélorussie, les syndicats combattent un système de contrats de travail à court terme d’un an qui concerne la vaste majorité des travailleurs biélorusses. Ceci met les syndicats qui ne font pas partie de la Fédération des syndicats de Biélorussie, alignée sur les positions des autorités, dans une situation extrêmement vulnérable. IndustriALL mène une campagne permanente pour protéger les militants dont les contrats n’ont pas été renouvelés en raison de leurs activités syndicales. Des participants d’Arménie, de Biélorusse, d’Allemagne, de France, de Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizstan, de Moldavie, de Russie et d’Ukraine forment les lettres de “Planet for Decent Work”. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 34 Ateliers, conférences et formations Une conférence sur les accords-cadres mondiaux dans le secteur automobile a été organisée par le bureau de la CEI d’IndustriALL, ensemble avec la Fondation Friedrich Ebert (FES) en Russie, en 2015. Le résultat de cette conférence est un projet soutenu par la FES sur le développement de collaborations entre les syndicats de Renault (FO Métaux, CFDT et CGT) et le syndicat AFW chez AvtoVAZ (une entreprise russe détenue à 49% par Renault). Ensemble avec ses affiliés, IndustriALL explore de nouvelles formes de formation et d’éducation syndicale et a développé le concept d’une tournée syndicale. Ceci a permis à des formateurs d’IndustriALL de visiter différentes villes et de tenir un certain nombre d’ateliers d’une journée pour des syndicats locaux. En conséquence, davantage de syndicalistes ont pu y prendre part, contribuant ainsi à bâtir un esprit d’équipe avec le syndicat local. Dans le cadre des activités de syndicalisation, le bureau régional d’IndustriALL a aidé certains affiliés à commencer à utiliser le karaoké syndical comme nouvel outil pour attirer de jeunes travailleurs vers le syndicat. Des syndicats en Russie et au Kirghizistan ont conclu des accords avec un fournisseur de services mobiles qui offrent de nombreux avantages et des appels pratiquement gratuits pour les adhérents. Nouveaux affiliés Le bureau régional d’IndustriALL collabore avec des affiliés potentiels d’IndustriALL. Grâce à cette collaboration à long-terme, le Syndicat des mineurs, métallurgistes et joailliers de la République d’Arménie et le Syndicat des métallurgistes d’Azerbaïdjan se sont affiliés à IndustriALL, respectivement en 2014 et 2015. Pour la première fois dans cette région, un syndicat du textile du Kirghizistan s’est affilié à IndustriALL, en mai 2016, et le bureau régional a organisé une réunion pour les dirigeants de tous les syndicats du textile de la CEI avec la participation de la Directrice d’IndustriALL pour le textile et l'habillement. Poursuivre le combat IndustriALL a mené une campagne mondiale de solidarité contre la Compagnie pétrolière russe Bashneft et la Compagnie pétrolière chinoise Zhongda au Kirghizstan. IndustriALL a également soutenu les victimes de nombreux cas de violations de droits en Biélorussie et les travailleurs en grève chez MINA et Chiatura en Géorgie. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 35 Amérique latine et Caraïbes En dépit des nombreux défis politiques dans cette région, les syndicats restent une force vitale. Le bureau régional a fait d’importants progrès dans le rapprochement des syndicats qui leur permet de se focaliser sur des objectifs communs et, en particulier, de faire progresser la positon des femmes. Renforcer la puissance syndicale La création de conseils nationaux a permis d’augmenter les effectifs aux plans national et régional. Après avoir la création d’un conseil national en Uruguay, davantage de syndicats ont demandé leur affiliation à IndustriALL et le bureau régional collabore avec les affiliés de la confédération PITCNT à la création d’une confédération syndicale unique pour l’industrie dans le pays. IndustriALL a conduit des ateliers sur la syndicalisation pour les jeunes travailleurs et les femmes, sur les communications, la négociation, les conventions collectives et le renforcement de la puissance syndicale. Une première réunion sous-régionale pour les anglophones des Caraïbes s’est tenue à la Trinitéet-Tobago en 2015. Grâce à l’assistance de l’Argentine, du Brésil et du syndicat mexicain Los Mineros, deux réunions sous-régionales se sont tenues en Argentine en 2013 et au Mexique en 2015. De plus, deux réunions des femmes et deux réunions régionales des jeunes se sont tenues. Un nouveau cadre politique a été créé pour la syndicalisation des jeunes au sein des structures régionales d’IndustriALL. Séminaire des jeunes au Nicaragua Séminaire des jeunes en Colombie Séminaire des jeunes au Mexique Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 36 Il y a eu de nouvelles affiliations, par exemple dans le secteur de l’énergie et IndustriALL a rendu visite à des syndicats et entamé des discussions là où il n’y a pas d’affiliés, comme en Bolivie. Questions de genre et égalité Lors de la Conférence régionale en Colombie en 2014, les participants ont adopté une proposition en vue d’une représentation des femmes de 40%. Lors de cette même conférence, les représentants des jeunes ont défini le besoin d’opportunités de formation et de qualification pour les jeunes et ont indiqué que les syndicats devraient créer de l’espace pour les jeunes au sein de leurs structures. Confronter le capital mondial Les affiliés ont créé des réseaux syndicaux chez Gerdau, Enel, Tenaris, Akzo Nobel, BASF, BAYER, PETROBRAS, Anglo American et Glencore. On a vu aussi la participation de représentants à des réseaux d’entreprise à niveau mondial. Il y a des réunions annuelles pour coordonner le travail syndical dans les secteurs du textile, de la chimie, des mines, des métaux de base, de l’énergie, du papier, de l’automobile et du caoutchouc. Réunion du réseau syndical Gerdau, Montevideo, Uruguay, 2016. PHOTO : IndustriALL Défendre les droits de travailleurs Il y a des réunions de planification régionales pour développer des campagnes ciblées, des actions et de la solidarité régionale. Le bureau régional dénonce avec force les pratiques anti-syndicales et prévient les affiliés des campagnes en cours. IndustriALL collabore avec d’autres fédérations syndicales internationales ainsi que les structures régionales de la CSI et la Confederación Sindical de Trabajadores/as de las Américas (CSATUCA), pour combattre les politiques anti-syndicales aussi bien au niveau régional que mondial. Combattre le travail précaire Il existe un certain nombre de projets conjoints avec d’autres organisations pour obtenir un salaire vital en Amérique centrale, ainsi que contre le travail précaire et l’externalisation en Argentine, au Brésil, au Chili et en Colombie. Plusieurs affiliés de la région ont modifié leurs catégories d’adhérents pour inclure des travailleurs de nature différente, augmentant par là leurs effectifs, obtenant de meilleures conventions collectives et réduisant la main d’œuvre externalisée. Assurer un emploi industriel durable IndustriALL a tenu deux ateliers régionaux sur la politique industrielle durable. De plus, des réunions sectorielles ont soulevé cette question et développé des stratégies spécifiques à leurs secteurs. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 37 Au Brésil, la CUT a travaillé avec le gouvernement précédent à construire des politiques macrosectorielles pour le métal, la chimie, le textile, le génie civil et les industries alimentaires. Força Sindical a fait la même chose pour le métal, la chimie et le textile. Au Chili et en Colombie, les affiliés d’IndustriALL débattent d’une politique pour une industrie durable, principalement dans le secteur de l’énergie. IndustriALL a pris part au développement du plan syndical stratégique de la CSA-TUCA pour la région, la PLADA (Plateforme de développement pour les Amériques). Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) Les lendemains du Printemps arabe en 2011 ont donné aux travailleurs de la région MENA des occasions significatives pour bâtir et consolider leurs syndicats indépendants, libres et démocratiques. Dans certains pays, des soulèvements de travailleurs ont précédé des soulèvements populaires, alors que les travailleurs se battaient pour leurs droits, de meilleures conditions de travail et pour créer des syndicats représentatifs. IndustriALL a répondu à leurs aspirations et a fait de la MENA une région prioritaire. IndustriALL a mis la priorité sur la défense des droits des travailleurs et la liberté syndicale, le réseautage, confronter le capital mondial, augmenter la densité syndicale et syndiquer, augmenter la participation des femmes et des jeunes au travail syndical, encourager et construire le travail syndical régional et faire progresser l’implication des syndicats de la MENA au niveau du travail syndical. Au cours d’une période relativement courte, les affiliations à IndustriALL en provenance de la région ont augmenté de manière significative pour atteindre 45 affilés dans 11 pays. IndustriALL collabore également avec des affiliés potentiels au Bahreïn, en Iran et en Libye. En plus de leur lutte en cours pour de meilleures condition de travail et de vie, les syndicats de la région jouent un rôle clé dans la transition vers la démocratie. L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT, Tunisie) a été l’un des lauréats du Prix Nobel de la Paix en 2015. IndustriALL compte quatre affiliés de l’UGTT et a tenu sa réunion de comité exécutif en 2014 en Tunisie, afin de démontrer son soutien au développement démocratique du pays, dans lequel les syndicats ont joué un rôle important. Houcine Abassi, Secrétaire général de l’UGTT, lauréate du Prix Nobel de la paix, lors de la réunion du Comité exécutif d’IndustriALL à Tunis, en Tunisie. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 38 Liberté syndicale Des syndicats dans différents pays de la région MENA, dont l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et l’Irak, font régulièrement face à des attaques contre la liberté syndicale. IndustriALL a fait activement campagne sur de nombreux cas dans la région. En Irak, IndustriALL a joué un rôle clé de meneur depuis plusieurs années dans la campagne en faveur de législations du travail et syndicales équitables. Cela comprenait des visites aux ambassades, au parlement et au gouvernement irakiens. En 2015, la campagne nationale et internationale a abouti à acter une législation du travail moderne. La campagne est en cours pour l’adoption d’une législation syndicale, ainsi que pour construire la capacité des affiliés à utiliser la nouvelle législation au meilleur de son potentiel. IndustriALL a mené la campagne internationale pour contrer les charges retenues contre le leader irakien de l’IFOU, Hassan Juma, qui était accusé de saper l’économie irakienne par l'organisation de grèves. Hassan a ensuite été acquitté. Hassan Juma explique sa situation à l'Exécutif d'IndustriALL en 2013. PHOTO : IndustriALL Renforcer la puissance syndicale par la syndicalisation Syndiquer est une priorité majeure pour la région. En 2015, IndustriALL a tenu sa première conférence régionale pour la MENA sur le thème "Renforcement de la puissance syndicale par la syndicalisation". La conférence a connu une affluence sans précédent avec plus de 80 délégués. Les quatre journées ont vu le lancement d’un certain nombre de réseaux et réunions aux plans sectoriel et intersectoriel. On y a vu des délégués en provenance d’Algérie, de Bahreïn, d’Égypte, d’Irak, de Jordanie, du Koweït, du Liban, de Libye, de Mauritanie, du Maroc, de Palestine, de Tunisie et du Yémen, ainsi que des représentants d’affiliés européens. La conférence a été suivie par des sessions de formation sur le renforcement de la capacité des syndicats à recruter et celles-ci ont conduit à des campagnes et du recrutement dans un certain nombre de pays, dont l’Égypte, la Tunisie et le Maroc. Réseaux sectoriels Le gaz et le pétrole sont des industries importantes dans la région. En raison de la chute des prix du pétrole au plan mondial et de l'expansion du capital international au sein de la région, les travailleurs et leurs syndicats sont confrontés à de nouveaux défis, ce qui a conduit à une grève de la part de l’affilié d’IndustriALL du Koweït, et la fermeture de la raffinerie SAMIR au Maroc. IndustriALL a mis en place son réseau régional pour le pétrole et le gaz. De la même manière, avec l’expansion des chaînes d’approvisionnement de l’industrie du textile et de la confection dans la région, IndustriALL a mis en place un réseau syndical régional pour le secteur du textile, de la confection et du cuir. Ces deux réseaux tiennent des réunions annuelles et développent des programmes d’action nationaux et régionaux destinés à syndiquer, faire progresser le travail Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 39 sectoriel, le réseautage, le renforcement des syndicats au sein des chaînes d’approvisionnement et le recours aux accords-cadres mondiaux pour défendre les droits des travailleurs. IndustriALL a rejoint une manifestation au Maroc qui revendiquait la reprise de la production de la raffinerie de pétrole SAMIR. PHOTO : IndustriALL L’automobile et l’aérospatial sont des secteurs en plein essor en Afrique du Nord. En 2016, IndustriALL a mené une série d’activités nationales et régionales dans ces secteurs, avec la participation d’affiliés européens. Un plan d’action a été développé pour améliorer la position des syndicats au sein des chaînes d’approvisionnement et le réseautage d’entreprise afin de donner davantage leur mot à dire aux travailleurs au niveau sectoriel, avec l’objectif d’obtenir des négociations collectives sectorielles. Pour avoir une coopération plus efficace au plan national, les affiliés d’Irak, du Liban, du Maroc et de Tunisie ont créé leurs conseils nationaux pour IndustriALL. Femmes et jeunes travailleurs Les femmes et les jeunes travailleurs de la région ont toujours été aux avant-postes de la lutte sociale, mais en étant peu représentés dans les organes institutionnels et de décision. En mettant sur pied des réseaux syndicaux nationaux et régionaux pour les femmes et les jeunes travailleurs, IndustriALL œuvre avec ses affiliés à construire pour celles-ci et ceux-ci la capacité nécessaire à faire progresser leurs intérêts. Les coordinateurs pour les femmes et les jeunes travailleurs sont membres des conseils nationaux pour IndustriALL. Programmes d’IndustriALL IndustriALL a conduit un atelier pour le Maroc et la Tunisie sur l’introduction de politiques industrielles durables pour les affiliés de chacun des pays. Le conseil des affiliés marocains d’IndustriALL fait avancer le débat au plan national. Différents syndicats ont lutté pour des salaires minima et vitaux. Un certain nombre d’ateliers nationaux et régionaux ont été menés en Jordanie et en Égypte. L’affilié jordanien, le Syndicat général de l’industrie textile, de la confection et du vêtement a récemment engrangé un succès remarquable en obtenant un accord sectoriel. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 40 Asie du Sud Cette région compte plus de soixante affiliés dans cinq pays. Les conseils nationaux mis en place dans chacun de ces pays ont favorisé l’unification et la coopération entre affiliés. Des actions communes, comme des grèves générales en Inde, ont permis d’y parvenir. Syndicalisation Dans le sillage immédiat de la catastrophe de Rana Plaza en 2013, de nouveaux syndicats dans le secteur du prêt-à-porter se sont fait enregistrer. Cependant, l’enregistrement des syndicats est devenu de plus en plus difficile au cours des deux dernières années, avec un taux de rejet de 70%, qui concerne en particulier les demandes de syndicats indépendants. Un antisyndicalisme agressif des directions a conduit à avoir un nombre restreint de syndicats actifs dans le secteur, ce qui laisse les travailleurs sans protection contre les employeurs. Les mêmes difficultés s’appliquent à l’industrie de la démolition des navires. Des obstacles à la constitution de nouveaux syndicats ne sont pas le seul apanage du Bangladesh : les syndicats indiens rencontrent nombre de difficultés similaires, avec des fonctionnaires du département du travail qui font parvenir des listes de syndiqués aux employeurs, ce qui, en de nombreux cas, a conduit à de la répression et au licenciement des militants syndicaux. Par le biais des projets de syndicalisation au niveau des secteurs de l’acier, des mines et de l’énergie, de la démolition des navires ainsi que du textile, de l’habillement, du cuir et de la chaussure en Inde, ceux concernant le prêt-à-porter et la démolition des navires au Bangladesh, celui sur la démolition des navires au Pakistan et celui sur les zones franches industrielles pour l’exportation au Sri Lanka, les affiliés ont pu accroître leurs effectifs de plus de 80.000 membres au cours des quatre dernières années. Dans le cadre du projet sur le travail précaire, les affiliés ont pu ajouter environ 10.000 membres à leurs effectifs. Démolition des navires Pour combattre les conditions de travail dangereuses, les affilés au Bangladesh, en Inde et au Pakistan ont syndiqué les travailleurs et œuvrent à améliorer les normes de sécurité. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 41 Femmes travailleuses Des comités des femmes ont été mis sur pied pour augmenter la participation des femmes et on s’est de plus assuré que les femmes représentent environ 40% des participants aux ateliers des projets ainsi que la tenue d’ateliers réservés aux femmes. Réseaux d’entreprise et accords-cadres mondiaux Les syndicats d’Asie du Sud sont actifs dans plusieurs réseaux d’entreprise et sont également en train de mettre en place des réseaux nationaux au sein de multinationales comme BASF et St. Gobain en Inde. Dans le cadre du travail sur LafargeHolcim, des syndicats affiliés d’Inde, INCWF et PCSS, mettent en œuvre un plan d’action commune pour syndiquer davantage de travailleurs précaires. Le secteur automobile est une cible clé pour la construction de réseaux syndicaux sectoriels. Une cartographie des syndicats du secteur et en cours d’élaboration. Des progrès ont été accomplis avec la mise en place d’un comité national d’évaluation au Bangladesh pour la mise en œuvre de l’ACM avec H&M ainsi que l’évaluation de l’ACM avec Inditex en collaboration avec les coordinateurs mondiaux. L’ACM avec H&M a été utilisé pour faire réintégrer des travailleurs et responsables syndicaux licenciés au Pakistan en décembre 2015. Durabilité La lutte pour de meilleurs salaires continue, le Conseil d’IndustriALL pour le Bangladesh ayant décidé de faire campagne dans ce sens dans le pays. IndustriALL a organisé des ateliers pour présenter une politique industrielle durable afin de soutenir les efforts des affiliés visant à dialoguer avec leurs gouvernements pour intervenir dans le processus de conception de ces politiques. Renforcer la solidarité En février 2016, 12 travailleurs de Donglian Fashion au Bangladesh ont été réintégrés grâce à une mobilisation efficace pour la défense des droits des travailleurs de la part de la Sommilito Garments Sramik Federation et le soutien de l’affilié japonais d’IndustriALL, UA Zensen. La Présidente du syndicat de Sommilito Garments, Nazma Akhter, mène une manifestation contre Donglian avant la conclusion de l’accord. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 42 Asie du Sud-est L’Asie du Sud-est a connu des évolutions remarquables au cours des dernières années, dont le droit de constituer des syndicats au Myanmar, la formation d’un syndicat régional de l’électronique en Malaisie et l’augmentation du salaire minimum en Indonésie, au Cambodge et au Vietnam. Les accords-cadres mondiaux avec de grandes entreprises textiles donnent de nouvelles opportunités de syndicalisation pour des travailleurs des chaînes d’approvisionnement mondiales de la région. IndustriALL continue à soutenir la formation de syndicats indépendants et démocratiques au Vietnam et au Laos. Les priorités régionales se fondent sur la Déclaration de Bangkok, entérinée par la Conférence Asie-Pacifique en 2014. Renforcement de la puissance syndicale La région compte des affiliés au sein de 11 pays : Philippines, Cambodge, Indonésie, Myanmar, Malaisie, Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Thaïlande, Vietnam et Mongolie et trois projets régionaux ainsi que six projets nationaux, qui soutiennent la syndicalisation, le renforcement des capacités et la formation au leadership. Des conseils nationaux où les affiliés se rencontrent pour débattre de problématiques nationales et planifier un travail commun ont été mis sur pied afin de renforcer l’unité. Salaire vital Des campagnes nationales sont en cours aux Philippines, en Indonésie, au Vietnam, au Cambodge et au Myanmar. La campagne pour un salaire vital a contribué à l’augmentation des salaires minimum dans différents pays asiatiques. STOP au Travail précaire Les campagnes et activités de projet aux Philippines, en Malaisie, au Myanmar, en Indonésie et au Cambodge visent à syndiquer les travailleurs intérimaires et en sous-traitance, à réformer les législations pour infléchir le recours aux travailleurs précaires et améliorer la capacité de nos affiliés à négocier de meilleures conditions de travail et des emplois stables. Au Myanmar, IndustriALL soutient les affiliés qui négocient de meilleurs contrats d’emploi par le biais de la conscientisation et de la négociation tripartite. Les affiliés des Philippines soutiennent la Loi sur la Sécurité de la Fonction, qui interdit la sous-traitance des emplois. En Indonésie, les affiliés se battent pour obtenir l'application d’une législation nationale limitant le recours au travail précaire. La Réglementation n° 14 en Indonésie limite l’externalisation de la main-d’œuvre aux fonctions de support qui sont différenciées des métiers de base de l’entreprise et qui ne peuvent pas affecter directement le processus de production de l’utilisateur. Les fonctions de support comprennent le nettoyage, la restauration, la sécurité, les services de support dans les mines et le personnel chargé du transport. Renforcement des réseaux syndicaux et mise en œuvre des ACM Le bureau régional soutient les réunions des réseaux syndicaux sectoriels et d’entreprise pour le secteur automobile, la production électrique, l’énergie, l’électronique et la chimie et s’occupe de l’évaluation de la mise en œuvre de l’ACM avec H&M au Myanmar, au Cambodge, en Indonésie et au Vietnam par la constitution de comités nationaux d’évaluation et des formations aux relations professionnelles. Habilitation des femmes Pour mettre en œuvre la résolution sur les femmes adoptée par la conférence régionale en 2014, une campagne pour avoir des femmes dans fonctions syndicales de direction et les activités, des Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 43 politiques femmes-admises, des lieux de travail sûrs et sains pour les femmes et des mesures améliorées de protection de la maternité a été élaborée, avec un projet qui implique directement les Philippines, la Malaisie, le Cambodge, le Myanmar et la Thaïlande sur l’égalité des genres et la protection de la maternité. Ce projet a également impliqué des affiliés du Japon, d’Australie et de Malaisie par le biais de campagnes régionales. Des cours de développement du leadership sont menés au niveau national. Collaboration avec les structures syndicales dans la région À niveau régional, le bureau pour l’Asie du Sud-est collabore avec l’Organisation internationale du Travail, la Confédération syndicale internationale en Asie-Pacifique, le Solidarity Center, l’Organisation syndicale internationale australienne APHEDA et les autres fédérations syndicales internationales. Il participe aussi aux réunions annuelles de la TUSSO (Trade Union International Solidarity Support Organization) et des Fédérations syndicales internationales (TUSSO/FSI) au Cambodge, au Myanmar et au Vietnam ainsi qu’à la réunion annuelle TUSSO/FSI/CSI à Singapour. Nouveaux pays et affiliés Le Syndicat des travailleurs des industries de l’électricité de Malaisie s’est ré-affilié à IndustriALL en 2013, lui amenant 5.000 membres. La Coalition syndicale des salariés de l’industrie électronique, qui réunit les quatre syndicats régionaux de l’électronique en Malaisie, avec des effectifs combinés de 9.000 membres, s’est également affiliée. En Malaisie, les syndicats étaient interdits dans le secteur de l’électronique jusqu’en 2010. L’Association des travailleurs de l’énergie de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec ses 3.000 membres, est le seul affilié d’IndustriALL de ce pays. En 2014, la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar et la Fédératon des mineurs du Myanmar, avec des effectifs combinés de 15.000 membres se sont affiliés à IndustriALL. Les syndicats étaient interdits au Myanmar jusqu’en 2011, maintenant, le tout premier salaire minimum de 3.600 kyats (3,2 dollars) par jour a été obtenu par le biais de fortes campagnes de la part des syndicats. Après une mission menée en avril 2016, l’objectif est maintenant de collaborer avec l’APHEDA et la Fédération des syndicats du Laos pour conduire une étude dans les secteurs des mines, du textile et de la confection pour identifier le travail à mener au Laos. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 44 Afrique sub-saharienne La région dispose d’un potentiel de croissance substantiel. Pendant tout un temps, les mines ont été le secteur de croissance clé, mais de nouveaux se révèlent, dont celui du gaz et du pétrole qui croît en importance. Le secteur du textile et de la confection est en expansion, en particulier en Afrique de l’Est où l’Éthiopie représente la zone de plus forte croissance. Travailleurs et travailleuses dans une usine de confection en Éthiopie. PHOTO : IndustriALL Afrique australe IndustriALL collabore étroitement avec les affiliés d’Afrique du Sud des secteurs de la chimie, de l’énergie, des mines, du métal et de la confection. Dans la métallurgie, les entreprises de composants et pièces détachées quittent le pays pour s’installer chez les voisins, Lesotho et Swaziland, rendant impératif pour IndustriALL de suivre ce mouvement et de bâtir des syndicats dans ces pays pour s’assurer que les travailleurs y sont syndiqués et protégés de l’exploitation. Les affiliés du secteur de la chimie jouent un rôle important pour l’ancrage des réseaux de la pâte et du papier et ont affronté des multinationales comme Unilever pour obtenir le droit de syndiquer et négocier collectivement. Grâce au travail accompli par notre affilié du secteur de la chimie, le SACWU, Aspen pharmaceuticals a été poussé à revenir sur le licenciement de 226 travailleurs qui étaient sous contrats à court terme. En 2013, la fusion de neuf syndicats a conduit à la constitution de l’Amalgamated Trade Union Of Swaziland (ATUSWA). À l'origine, l’ATUSWA n’a pas été reconnu par le gouvernement swazi et n’avait pas de droits syndicaux comme celui à la négociation collective, celui de représenter les travailleurs lors de procédures disciplinaires, celui de tenir des élections, ni celui de rendre des services à ses membres. Comme suite à une lutte de longue haleine et au travail de solidarité d’IndustriALL ainsi que d’autres fédérations syndicales internationales, le gouvernement du Swaziland a fini par accepter l’enregistrement du syndicat en mai 2016. En Zambie, les affiliés d’IndustriALL ont collaboré au sein du conseil national pour la Zambie. Des campagnes de syndicalisation ont permis de recruter 10.000 nouveaux membres dans le pays. Une des avancées engrangées par les affiliés zambiens grâce à leur pression a été l'obtention d’une législation nationale pour dire stop au travail précaire en 2015, qui assure que le travail temporaire sera limité à une période de six mois. Au Mozambique, les effectifs des affilés ont crû de 15% grâce à un projet de syndicalisation. En dépit de divisions au sein du mouvement syndical national, les affiliés d’IndustriALL au Zimbabwe collaborent entre eux. Deux organisations ont fusionné pour former dans le secteur de la métallurgie le Syndicat de la métallurgie et des industries connexes du Zimbabwe (NUMAIZ). Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 45 À Madagascar, les efforts d’IndustriALL se concentrent sur le renforcement de la capacité des affiliés à mener des campagnes, syndiquer et négocier collectivement. Des affiliés à Madagascar ont défié des multinationales comme Rio Tinto et Sherritt Ambatovy à propos de leurs politiques sur le travail précaire et le licenciement abusif de travailleurs. Par le biais du Réseau de l’énergie de l’Afrique australe, les affiliés d’IndustriALL de cette sousrégion partagent des informations sur la négociation collective, la syndicalisation au sein de compagnies de distribution d’énergie, les niveaux salariaux et les prestations sociales. Le réseau a commandé une étude sur la politique énergétique qui permettra aux travailleurs d’avoir une opinion à donner sur le mix énergétique et les politiques de création d’emploi. Le réseau aide également les syndicats à recruter, avec pour résultat que 800 membres ont rejoint le NESAWU en Zambie, 200 le BPCWU au Botswana et 10.000 le TUMEC en République démocratique du Congo. Afrique de l’Est Les affiliés en Ouganda recrutent et renforcent leurs structures par l’amélioration de leur gestion financière et en traitant la question du travail précaire. Depuis 2012, trois des cinq syndicats ont connu une croissance de 10% l’an. Au Kenya, les affiliés ont augmenté leurs effectifs de plus de 7.000 membres. IndustriALL a concentré ses efforts en Éthiopie sur le renforcement syndical en collaborant avec les affiliés sur le salaire vital, en mettant l’accent sur le recrutement. En dépit de ces efforts, les signes de croissance se font encore attendre. Afrique de l’Ouest Au Burkina Faso, IndustriALL est intervenue à l’occasion de licenciements massifs de travailleurs en sous-traitance qui avaient entrepris une grève à la Mine Nord Gold Bissa. Des efforts ont été entrepris pour faire réintégrer les travailleurs, mais la décision du tribunal est toujours attendue. Jusqu’à la récente crise du pétrole, le secteur en Côte d’Ivoire connaissait une croissance stable de ses effectifs. Lorsque la compagnie étatique des pétroles Petroci a licencié 50 travailleurs en janvier 2016, IndustriALL est intervenue et deux travailleurs ont été réintégrés et les 48 autres ont reçu des indemnités. Grévistes chez Nord Gold Bissa au Burkina Faso. PHOTO : IndustriALL Le SYNTEPCI a mené plusieurs grèves de 72 heures pour soutenir les travailleurs licenciés. PHOTO : SYNTEPCI Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 46 Au Nigeria, les effectifs se sont accrus de plus de 30.000 membres. Collaborant ensemble par le biais de leur conseil national, les affiliés du Nigeria mènent une campagne décidée contre le travail précaire et s’en servent comme outil de syndicalisation. Les affiliés nigérians sont également en pointe sur le travail en matière de politique industrielle en faisant campagne ensemble pour encourager le gouvernement à mettre en œuvre une politique industrielle permettant de développer l’industrie manufacturière pour relancer l’économie nigériane et créer de l’emploi. Des syndicats nigérians mobilisent lors de la journée pour l’industrialisation de l’Afrique. PHOTO : IndustriALL Dans le sillage de la crise du virus Ebola qui a ravagé le Liberia, IndustriALL a apporté son assistance aux affiliés libériens dans le recrutement de membres et la reconstruction d’une capacité pour répondre aux défis sur les lieux de travail. Un nouveau syndicat comptant 5.000 membres s’est affilié à IndustriALL. Le travail se poursuit avec les affiliés au Liberia pour créer des syndicats pour les travailleurs sur secteur informel ou les intégrer dans des organisations existantes. Au Sénégal, 3.000 travailleurs sous statut informel ont reçu des contrats d’emploi permanents grâce au soutien d’affiliés d’IndustriALL. Les effectifs globaux des affiliés du Togo ont augmenté de 10% en moyenne. Un travail a été accompli pour renforcer les capacités au niveau des travailleurs des zones franches. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 47 4. SYNDICALISATION, DROITS SYNDICAUX ET CAMPAGNES Défendre les droits des travailleurs Organiser syndicalement et mener des campagnes sont des priorités clés pour IndustriALL et sont présentes dans pratiquement tous les aspects de son travail. On y retrouve le travail sur les projets, le travail sectoriel, les réseaux syndicaux internationaux, la sensibilisation et les campagnes, les accords-cadres mondiaux et les relations avec les enseignes. Renforcer la puissance syndicale par la syndicalisation permet à IndustriALL d’atteindre ses objectifs clés tout en soutenant le recrutement de la part de ses affiliés. Renforcer les effectifs Les affiliés d’IndustriALL qui participent aux projets de syndicalisation en Afrique, Asie et Amérique latine ont recruté plus d’un quart de million de nouveaux membres en 2014-2015. Ces projets permettent de développer une culture de la syndicalisation, qui trouve ensuite son prolongement dans la croissance des effectifs. IndustriALL a mené d’importants ateliers sur la syndicalisation pour les affiliés en Asie-Pacifique, en Amérique latine, en Turquie et en Afrique sub-saharienne durant cette mandature, ainsi qu’à destination du staff d’IndustriALL en 2013 et 2016. Des syndicats de la région Asie-Pacifique se sont rencontrés à Singapour pour débattre de leurs expériences en matière de syndicalisation et de conduite de campagnes ainsi que de leurs défis à relever. PHOTO: IndustriALL IndustriALL a dépêché en provenance de ses affiliés des coordinateurs de projets de syndicalisation et des recruteurs triés sur le volet aux principales sessions de formation régionales de la CSI en 2015 et 2016. Au cours de chacune des trois années écoulées, des membres du personnel d’IndustriALL triés sur le volet ont participé aux cours sur la recherche stratégique sur les entreprises de l’Université Cornell, de sorte à renforcer les capacités de recherche pour les campagnes. L’objectif est de posséder au moins une personne formée à la recherche stratégique sur les entreprises au siège et dans chacun des bureaux régionaux. La brochure sur la syndicalisation “Les travailleurs plus forts ensemble - Organiser avec IndustriALL” a été publiée en 2015 et est utilisée pour le travail de syndicalisation et disponible dans une douzaine de langues. Elle donne des informations sur les différentes façons dont IndustriALL soutient la syndicalisation, différents principes clés promus par IndustriALL pour le renforcement syndical et le travail de syndicalisation, ainsi que des informations générales sur la manière de se préparer à s’organiser syndicalement de manière efficace. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 48 Défendre les syndicats IndustriALL s’est engagée à défendre les syndicats menacés lorsque le Comité exécutif à adopté la Charte de solidarité pour s’opposer aux violations des droits fondametaux par les entreprises en 2013. IndustriALL reçoit quotidiennement des demandes de soutien de la part d’affiliés sous le feu d’attaques. Diverses parties sont impliquées dans la réplique : des affiliés clés présents chez l’employeur, le bureau régional d’IndustriALL concerné, l’équipe de communication d’IndustriALL, le département droits syndicaux et campagnes d’IndustriALL et le/la directeur/trice d’IndustriALL pour le secteur concerné. Une fois informée d’une violation de droits, IndustriALL répercute la nouvelle auprès des syndicats présents chez l’employeur. Celui-ci est contacté pour tenter de trouver une solution par le dialogue et une lettre de solidarité est envoyée au syndicat touché. Si la démarche n’aboutit pas, la réplique suivant consiste souvent à lancer une pétition électronique par le biais de LabourStart ou du site internet d’IndustriALL, ce qui génère des milliers de lettres de protestation. Des récits et des mises à jour sur le conflit sont publiés sur le site internet ainsi que sur les comptes Facebook et Twitter. Afin de donner une plus large portée à l’affaire, on tente parfois de toucher les clients de l’entreprise et les médias, toujours en étroite coordination avec le syndicat affecté. Les affiliés disent que même un modeste soutien de la part d’IndustriALL au cours d’une campagne a un impact positif. Ce fut le cas notamment lorsque Lastik-Is a organisé syndicalement et obtenu une convention collective chez George Fischer en Turquie, des prestations d’assurance santé ont été rétablies chez Gerdau en Colombie, une nouvelle convention collective a été obtenue au Cerrejón en Colombie, Workers United a connu des grèves victorieuses chez NGF au Canada ainsi que chez Juno Lighting Group aux États-Unis et lorsque Unite a remporté une grève chez Tyneside Safety Glass au Royaume-Uni. Lastik-Is manifeste chez Georg Fisher en Turquie. PHOTO : Lastik-Is NXP et Ansell Dans des situations plus délicates, c’est parfois un soutien par une campagne d’IndustriALL plus intensive qui permet d’obtenir la victoire. IndustriALL a travaillé avec son affilié philippin MWAP pour mener une vaste campagne mondiale qui est venue à bout d’attaques anti-syndicales de la part de NXP Semiconductors. NXP avait mis dehros 24 responsables syndicaux élus au sein de son usine des Philippines en 2014 dans l’espoir de détruire le syndicat. La réplique de la campagne a compoté des piquets importants et des mobilisations nationales, le soutien au plan national des 15 affiliés d’IndustriALL aux Philippines, une action dirigée vers les consommateurs d’Apple, qui a reçu plus de 150.000 pétitions et 14.000 plaintes officielles par le biais de SumOfUs, une campagne de grande portée dans les médias sociaux mettant en exergue les défauts de l’iPhone 6 en matière de droits syndicaux, des manifestations devant des boutiques Apple Stores, la sensibilisation et la Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 49 collaboration de groupements qui militent pour les droits de l’homme, une campagne LabourStart dirigée contre la direction de NXP et un soutien solidaire des syndicats représentant les travailleurs de NXP et de ses clients de par le monde. De nombreux affiliés d’IndustriALL ont apporté un soutien déterminant au cours de la campagne. L’accord qui en a découlé a été entériné par une écrasante majorité des membres du MWAP. IndustriALL a également dispensé une campagne de soutien conséquente en faveur de l’affilié srilankais FTZGSEU dans le cadre de son conflit avec le fabricant de gants Ansell, lorsque près de 300 travailleurs et travailleuses ont été mis dehors en 2013 pour avoir fait grève pour soutenir onze collègues renvoyés. La campagne “Non aux gants sales de Ansell” comportait une pétition en ligne et une campagne médiatique, la sensibilisation de nombreux clients clés de l’entreprise et la mise en œuvre d’une coalition de syndicats chez Ansell. Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, a participé à une mission de soutien au Sri Lanka en 2014, qui a suscité assez bien de couverture médiatique et a comporté une rencontre avec le Président du Sri Lanka. La campagne a été étroitement coordonnée avec des affiliés australiens entreprenants. Ils ont organisé des actions de protestation au siège de Ansell et lors de son AG en 2014. Ces actions ont été suivies en 2015 par des manifestations au siège de l’entreprise et lors de son AG. Ces actions ont reçu une abondante couverture médiatique. À la suite d’une campagne soutenue de toutes parts et d’une plainte auprès de l’OCDE, le PDG de Ansell a participé à une série de négociations avec le FTZGSEU et IndustriALL. Un accord sur un plan de réintégration des travailleurs renvoyés a été conclu en 2016. Campagne Rio Tinto La campagne Rio Tinto a été lancée en février 2014 et c’est la campagne d’IndustriALL la plus significative. Aucune des organisations à l’origine d’IndustriALL n’a jamais mené une campagne d’entreprise aussi complète et soutenue que celle-ci. Le géant des mines et des métaux Rio Tinto a un lourd passé de combat contre les campagnes de syndicalisation, de relations professionnelles houleuses et de casse syndicale. Le Comité exécutif d’IndustriALL a décidé que, plutôt d’attendre que Rio Tinto n’attaque à nouveau, il fallait une campagne pro-active destinée à améliorer l’approche de l’entreprise par rapport au fait syndical. Cette campagne a été pilotée par le réseau mondial des syndicats de Rio Tinto, qui a été largement renforcé durant celle-ci, et comprend des affiliés d’une douzaine de pays. IndustriALL a collaboré au cours de la campagne avec des organisations de la société civile pour augmenter la pression sur Rio Tinto. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 50 Parmi les grandes initiatives de la campagne, on relève des actions lors des assemblées générales (AG) des actionnaires de Rio Tinto en 2014 et 2015, le lancement des rapports Inviabilité : La vilaine vérité sur Rio Tinto et Rio Tinto : comment ça marche vraiment, une sensibilisation soutenue des investisseurs, dont un événement public en “lever de rideau de l’AG” à la veille de l’AG de Rio Tinto en 2015, des journées mondiales d’action en 2014 et 2015 avec la participation des sites de production de l’entreprise partout dans le monde, des actions en ligne et devant les magasins d’un important client diamantaire de Rio Tinto, l’organisation d’ateliers à Madagascar et en Mongolie, des missions exploratoires en Inde et Papouasie-Nouvelle-Guinée, le soutien des syndicats en grève chez Rio Tinto en Islande et une plainte contre l’entreprise auprès du Pacte mondial des Nations Unies. Au fur et à mesure des progrès de la campagne, IndustriALL a reçu de nombreux rapports de syndicats de Rio Tinto faisant état de relations professionnelles au moins un tant soit peu améliorées et d’un environnement plus propice à la syndicalisation. À la suite de la rupture des négociations avec Rio Tinto au plan mondial en février 2015 et d’une période d’escalade dans la campagne, le Comité exécutif de l’entreprise a recruté un nouveau responsable mondial pour les relations avec le personnel, apparemment avec le mandat de rechercher de meilleures relations avec les syndicats. L’entreprise a ensuite fait la démarche d’entreprendre des discussions avec des syndicats clés du réseau afin de mettre au point un ensemble de principes et de structures pour régir les relations professionnelles au plan mondial. Alors que ces pourparlers se poursuivaient, les syndicats de Rio Tinto luttaient contre le recours croissant à l’emploi précaire de la part de l’entreprise. Réseaux mondiaux Les activités de syndicalisation et de conduite de campagne d’IndustriALL reçoivent souvent l’appui de réseaux syndicaux mondiaux et d’ACM. On peut citer comme exemples de réseaux syndicaux mondiaux actifs ceux qui concernent Alcoa, Gerdau, Glencore, LafargeHolcim, OI, Rio Tinto, Tenaris ou Unilever. Le recours aux accords-cadres mondiaux auprès de clients de Fontana Pietro a permis à Birlesik Metal d’être reconnu par l’entreprise en Turquie. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 51 Bien que les ACM sont souvent conclus par le biais de relations existantes de dialogue social, IndustriALL a fait campagne pour le dialogue social à niveau mondial comprenant un ACM. Lafarge and Holcim ont débuté leur processus de fusion en 2014 sans impliquer les syndicats en dépit du fait qu’IndustriALL avait un ACM avec Lafarge. Un réseau mondial de syndicats a rapidement été mis sur pied pour LafargeHolcim à la suite de l’annonce de la formation par fusion du plus grand producteur mondial de ciment. Travaillant avec ce réseau, IndustriALL a organisé trois journées mondiales d’action en 2015, en en assurant la promotion sur la page Facebook du réseau. IndustriALL a participé à une action de protestation et a fait une déclaration lors de l’assemblée des actionnaires d’Holcim en 2015. La campagne a aussi comporté une pétition de LabourStart et une autre sur la plateforme en ligne d’IndustriALL. Nous avons organisé des sessions sur la mise en place de réseaux en Inde, en Indonésie et aux Philippines en 2016 qui étaient centrées sur la syndicalisation chez LafargeHolcim et la consolidation de la campagne internationale. Alors qu’Holcim, le partenaire dominant de la fusion avec Lafarge, avait précédemment rejeté le dialogue social, LafargeHolcim a maintenant exprimé son intention de signer un ACM. États-Unis IndustriALL a fait campagne en des lieux où le droit de s’organiser au plan syndical est gravement restreint. Cela concerne notamment le sud des États-Unis, où IndustriALL a apporté un soutien important aux campagnes de recrutement syndical de l’UAW. IndustriALL a soutenu les protestations de l’UAW contre l’antisyndicalisme de Nissan dans le Mississippi à l’occasion du Salon de l’Auto de Genève en 2013. Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, a conduit une délégation syndicale de solidarité composée de six pays au Mississippi en 2014 pour revendiquer que Nissan permette aux 4.000 travailleurs de Canton de former une section locale de l’UAW. Un périple solidaire d’IndustriALL mené par Raina a conduit la délégation à rendre visite aux travailleurs voulant s’organiser syndicalement avec l’UAW chez Volkswagen au Tennessee et Daimler en Alabama. IndustriALL et l’UAW ont également déposé ensemble une plainte auprès de l’OCDE contre Nissan pour son antisyndicalisme au Mississippi. IndustriALL a rencontré le Conseil d’entreprise européen de Renault en 2015 pour sensibiliser sur l’antisyndicalisme de Nissan, partenaire de Renault. En 2016, IndustriALL a tenu un piquet devant le siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne, en Suisse, pour protester contre le parrainage par Nissan des Jeux de Rio 2016. Cette action de solidarité faisait suite à une manifestation d’environ 200 syndicalistes au Brésil le 18 février pour revendiquer que le Comité des Jeux de Rio 2016 force Nissan à respecter les droits des travailleurs. En avril, IndustriALL, l’UAW et des affiliés brésiliens ont participé à une séance publique du Sénat brésilien. Turquie IndustriALL aussi fait massivement campagne en Turquie où le droit de s’organiser syndicalement est gravement restreint. Un exemple en est celui de la campagne de syndicalisation de l’affilié turc Teksif’s sur le site de Hugo Boss à Izmir qui emploie environ 4.000 travailleurs. Les membres clés du syndicat ont été renvoyés et leur mise à pied à été jugée illégale par la Haute Cour d’Appel de Turquie. IndustriALL a lancé en 2015 une campagne sur le thème “Hugo Boss : enseigne de luxe, employeur foireux”. IndustriALL a fait équipe avec l’organisation SumOfUs, spécialisée dans les campagnes, pour lancer une pétition en ligne signée par pus de 110.000 personnes, a conduit une mission à Izmir en 2015 et a mené une action lors de l’assemblée générale des actionnaires en 2016. Un rapport très critque de la FLA a permis d’obtenir une couverture médiatique sur les abus perpétrés par l’entreprise. Bien qu’ayant au départ rejeté le dialogue, les actions de cette campagne ont décidé Hugo Boss a tenir de nombreuses réunions avec IndustriALL, Teksif et IG Metall, qui représente les salariés de Hugo Boss en Allemagne. Alors que le dialogue se poursuit, un plan détaillé de syndicalisation et une étude sur la meilleure façon d’augmenter la pression sur Hugo Boss ont été préparés. Mexique Le Mexique est le troisième pays où les droits à la syndicalisation sont gravement restreints et où IndustriALL a effectué d’intenses campagnes. En 2013, IndustriALL a coordonné une semaine Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 52 d’action pour appeler le Mexique à respecter les droits fondamentaux des travailleurs. Des affiliés dans plus de trente pays ont mené des actions dont des visites à des ambassades et consulats du Mexique et en prenant pour cible des entreprises coupables de violations de droits dans le pays. C’était en 2013 la troisième année consécutive que se tenaient ces actions. Après évaluation, la campagne a évolué de semaines d’action vers des activités plus soutenues en collaboration avec la CSI et d’autres fédérations syndicales internationales. L’attention se concentre sur le dialogue avec le gouvernement mexicain, l’action sur des leviers à l’OIT pour y défendre les droits des travailleurs mexicains, des cas spécifiques à certaines entreprises et le travail autour des projets de syndicalisation. La Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow et Jyrki Raina ont conduit une délégation qui a rencontré le President du Mexique en 2013 pour appeler à une réforme de la législation du travail et mettre fin aux contrats de protection. À la suite d’une réunion ultérieure entre IndustriALL et des représentants haut-placés de son gouvernement, le Mexique s’est engagé à ratifier la Convention 98 de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective. Faire pression sur l’OIT a payé en 2015 lorsque l’OIT a déclaré que le Mexique devrait modifier sa législation pour arrêter d’enregistrer des syndicats dits de “protection” qui ne représentent pas la majorité des travailleurs. De gros efforts ont aussi été mené pour faire jouer les relations des affiliés afin d’assurer que les droits des travailleurs de l’automobile mexicains à s’organiser syndicalement sont respectés. Obtenir justice À la suite de catastrophes industrielles dans des usines textiles et de confection, IndustriALL a fait campagne pour l’indemnisation des victimes et de leurs familles. Parmi les succès rencontrés on retrouve des accords des enseignes clientes pour indemniser les victimes et les familles de victimes de l’incendie de Tazreen Fashions au Bangladesh qui a tué 112 travailleurs et travailleuses et en a blessé environ 120 en 2012 et de l’incendie de Smart Fashions au Bangladesh qui a coûté la vie à sept travailleurs et travailleuses en 2013. IndustriALL a participé à faire en sorte que le fonds d’indemnisation des victimes du Rana Plaza atteigne sa cible de 30 millions de dollars. Pour obtenir ces victoires, IndustriALL a collaboré étroitement avec des organisations de la société civile ainsi que UNI Global Union, a organisé des réunions pour réunir les enseignes, les syndicats et les organisations de la société civile, négocié avec les enseignes, a agi auprès des gouvernements et de l’OCDE pour qu’ils fassent pression sur les enseignes, œuvré par le biais de l’OIT, lancé des pétitions en ligne et accompli un important travail médiatique. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 53 IndustriALL continue à faire campagne pour soutenir les affiliés pakistanais qui insistent pour qu’il y ait une indemnisation adéquate pour les victimes de la pire catastrophe industrielle de tous les temps dans le pays, celle de Ali Enterprises en 2012, au cours de laquelle 254 travailleurs et travailleuses ont été brûlés vifs, coincés derrière des portes verrouillés. Campagnes de santé et sécurité IndustriALL fait campagne pour le droit des travailleurs et travailleuses à disposer de lieux de travail sains et sûrs. En 2015, une campagne pour assainir le secteur de la démolition des navires, le métier le plus dangereux du monde, a été lancée. Elle promeut la ratification de la Convention internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires, qui permettrait de rendre l’industrie de la démolition des navires plus sûre pour les travailleurs. Nous avons produit une affiche de campagne et une lettre type que les affiliés pouvaient utiliser pour inciter leurs gouvernements à ratifier la Convention de Hong Kong. Nous avons également conçu une section spéciale sur le site d’IndustriALL pour cette campagne et un dossier paru dans Global Worker. Les syndicats du secteur de la construction navale et de la démolition des navires ont, dans de nombreux pays, mené des actions concrètes dans le cadre de la campagne et plusieurs gouvernements ont réagi positivement par rapport à la ratification. Les actions de cette campagne de longue haleine sont renforcées pour cibler des pays clés en termes de flotte et d’enregistrement des pavillons afin d’atteindre les quotas requis à cet égard pour une entrée en vigueur de la Convention. La campagne pour la ratification de la Convention 176 de l’OIT sur la sécurité et la santé dans les mines se poursuit. Une victoire importante a été remportée en 2014 lorsque le parlement de Turquie a enfin approuvé la Convention 176 de l’OIT. Cela a fait suite à des années de campagne et une forte pression après l’homicide industriel sur 301 mineurs à Soma en 2014. IndustriALL avait adressé un courrier à chacun des membres du parlement turc et conduit une mission de solidarité à Soma pour aider à la promotion de la ratification. La campagne internationale pour la ratification de la C176 a récemment été revigorée par la production d’un nouveau graphisme pour la campagne ainsi qu’une section spéciale sur le site d’IndustriALL. Pour conscientiser sur l’importance de la ratification de la Convention 176 de l’OIT, une campagne Thunderclap en anglais et en espagnol a été menée en 2016. Cette campagne a permis de poster des messages sur cette problématique sur les pages des médias sociaux de centaines de milliers de participants et dans leurs réseaux sociaux. Défendre les droits des travailleurs IndustriALL fait campagne en faveur des droits des travailleurs au sein de l’OIT. Chaque année, IndustriALL participe à la Conférence internationale du Travail (CIT) pour mettre la pression sur les pays qui ne respectent pas les droits fondamentaux des travailleurs. Au cours de la CIT 2015, les violences antisyndicales au Bangladesh et au Mexicque ont été dénoncées. Ensemble avec ses affiliés, IndustriALL dépose des plaintes auprès de l’OIT, comme cette plainte d’IndustriALL déposée contre le gouvernement de Thaïlande pour non-respect du droit des travailleurs à la liberté syndicale et à la négociation collective. IndustriALL a collaboré avec la CSI à la promotion d’une journée mondiale d’action pour défendre le droit de grève. Des syndicats dans plus de 60 pays y ont pris part. Les employeurs avaient mis à l’arrêt le système d'évalutation de l’OIT pendant deux ans pour tenter de saper le droit de grève. Une semaine après la journée mondiale d’action, les représentants des syndicats et des employeurs ont conclu un accord pour sortir de l’impasse lors d’une réunion spéciale de l’OIT en s’appuyant sur la reconnaissance du droit à mener des actions revendicatives au travail. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 54 Actions d’IndustriALL pour dire STOP au Travail précaire Depuis sa fondation en 2012, les actions contre le travail précaire ont été en tête des politiques et des campagnes d’IndustriALL. Après quatre années de syndicalisation, de négociation, de campagnes et de combat législatif de la part des affiliés d’IndustriALL de par le monde, notre deuxième congrès est l’occasion de revenir sur les acquis et de nous reconcentrer sur les luttes qui restent à venir. Les affiliés d’IndustriALL ont été aux avant-postes du combat pour la protection de la sécurité d’emploi, des salaires et des conditions de travail face à l’accroissement répandu du travail précaire partout dans le monde. Pérou Indonésie Ïle Maurice Projets Les projets syndicaux financés par tout un éventail d’organisations de soutien solidaire ont apporté un appui concret aux affiliés pour renforcer leur capacité à concevoir et mettre en œuvre des plans d’action sur le recrutement, la négociation collective, et la conduite de campagnes contre le travail précaire. Cela a joué un rôle important dans la promotion de l’unité d’action parmi les affilés, notamment par la création d’équipes de campagne au plan national. Les affiliés qui participent aux activités des projets relatifs au travail précaire ont rapporté avoir recruté des dizaines de milliers de travailleurs précaires depuis 2012. En 2015 uniquement, les affiliés ont rapporté que 34.000 travailleurs précaires avaient été syndiqués et que 10.000 avaient acquis un statut de salarié permanent par le biais des activités de projet. Publications Au cours de la présente mandature, IndustriALL a produit deux publications qui se penchent sur des aspects spécifiques du combat contre le travail précaire. Le piège triangulaire - Les syndicats en action contre le travail intérimaire explique la manière dont l’accroissement massif du travail intérimaire et des autres formes d’emploi triangulaires sape les normes internationales du travail. Négocier la sécurité : Stratégies syndicales de négociation contre le travail précaire donne des exemples des nombreux accords créatifs et progressistes que les syndicats cherchent à obtenir pour protéger les travailleurs, depuis la négociation de meilleures conditions pour les travailleurs précaires à leur couverture par le biais de la négociation collective. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 55 Secteurs industriels Lors de chacune des conférences mondiales sectorielles d’IndustriALL, les affiliés ont partagé des informations sur le travail précaire. Dans tous secteurs, les travailleurs précaires reçoivent un traitement différent des salariés permanents : leurs salaires sont plus bas, ils ne bénéficient pas de la même protection sociale, si tant est qu’ils en aient une, ils reçoivent moins de formation, ils sont exposés à davantage de risques en matière de santé et sécurité et ils ont souvent les tâches les plus exigeantes physiquement avec les plus longs temps de travail. En conséquence, le travail précaire est devenu un thème central des plans d’action sectoriels et une problématique clé pour les réseaux d’entreprise, dont ceux pour LafargeHolcim et Rio Tinto. Action envers l’OIT IndustriALL insiste pour que l’OIT reconnaisse plus clairement combien le travail précaire sape le respect pour les normes internationales du travail. Après avoir plaidé cette cause pendant des années auprès de l’OIT, avec le soutien du groupe des travailleurs, un progrès a été accompli en février 2015 lorsqu’IndustriALL a pris part à une Réunion tripartite d’experts sur les formes atypiques d’emploi. Les conclusions de cette réunion ont le potentiel de renforcer la réponse de l’OIT au travail précaire. Action au plan mondial Chaque année, les affiliés d’IndustriALL participent ensemble le 7 octobre, Journée Mondiale du Travail Décent, à l’action mondiale pour dire STOP au Travail précaire. Le nombre d’affiliés qui participent aux journées mondiales d’action s’accroît d’année en année, ce qui est à la fois un gage de la détermination des affiliés à mobiliser leurs membres dans la lutte contre le travail précaire et une approbation de la priorité qu’IndustriALL accorde à cet objectif stratégique clé. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 56 Salaire vital La stratégie d’IndustriALL en matière de salaire vital vise en premier lieu à améliorer les salaires au sein des chaînes mondiales d’approvisionnement, en particulier dans le secteur de la confection. Dans de nombreux pays, les travailleurs et travailleuses n’ont pas un salaire suffisant pour en vivre. Cela a aussi un impact sur le temps de travail avec des heures supplémentaires excessives pour compenser des salaires de misère. Le problème est le plus critique dans l’industrie de la confection mais est également présent dans l’électronique et dans d’autres secteurs. Les femmes sont prédominantes au sein des chaînes d’approvisionnement à forte intensité de main-d’œuvre et leur apport est sous-évalué de manière chronique. Les femmes sont sous-évaluées au sein des chaînes mondiales d’approvisionnement. PHOTO : Abir Abdullah Projet sur le salaire vital Ce projet d’IndustriALL avec la FES a pour but d’améliorer la capacité des affiliés à obtenir des salaires vitaux. De nombreux ateliers ont été menés à niveau régional et national pour mettre au point des plans nationaux d’action pour atteindre un salaire vital et renforcer les effectifs syndicaux par le biais de campagnes sur les salaires. Les syndicats dans chacun des pays ont maintenant conçu des plans d’action qui visent un salaire vital par le biais de la syndicalisation, du renforcement syndical et de l’accroissement de l’unité, beaucoup le faisant avec l’objectif de pouvoir négocier collectivement au niveau sectoriel. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 57 Soutien aux campagnes en faveur d’un salaire minimum Les travailleurs et travailleuses des chaînes d’approvisionnement de la confection sont largement tributaires de mécanismes inadéquats en matière de salaire minimum pour toute augmentation salariale. Parce que les salaires tendent à être bas partout où le pouvoir de négociation collective des syndicats est faible, IndustriALL fonctionne au travers de conseils nationaux pour impliquer tous les affiliés au sein de pays cibles pour accroître la force des campagnes. Les affiliés britanniques d’IndustriALL parmi les 90.000 personnes qui défilent pour la campagne du TUC en faveur de l’augmentation du salaire minimum IndustriALL a soutenu les campagnes de ses affiliés sur le salaire minimum dans un certain nombre de pays dont le Cambodge, l’Indonésie, le Bangladesh, le Lesotho, la Namibie et la République dominicaine. Dans des pays tels le Myanmar et l’Éthiopie, où les institutions chargées de la fixation des salaires sont faibles ou non-existantes, IndustriALL collabore avec ses affiliés à combiner une stratégie sur le salaire minimum avec la négociation collective afin d’assurer les meilleurs résultats pour les travailleurs et travailleuses. Les affiliés d’IndustriALL en République Dominicaine revendiquent un meilleur mécanisme de fixation des salaires. PHOTO : IndustriALL L’affilié suisse d’IndustriALL UNIA faisant campagne pour un salaire minimum national. PHOTO: IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 58 ACT Travailler avec les multinationales est un élément clé de la stratégie d’IndustriALL sur le salaire vital, car les acheteurs situés au somment de la chaîne d’approvisionnement ont la plus grande influence sur la distribution de la valeur tout au long de la chaîne et sur la part de celle-ci qui terminera dans les mains des travailleurs. La conception de ACT est un acquis majeur d’IndustriALL qui a un potentiel énorme pour transformer les chaînes d’approvisionnement de l’industrie de la confection de sorte à pouvoir améliorer les salaires et les conditions d’emploi pour les travailleurs et travailleuses concernés. C’est la base du Protocole d’entente (PE) signé entre IndustriALL et, à ce stade, 18 enseignes importantes de la confection. S’appuyant sur l’expérience de l’Accord du Bangladesh, le PE consigne l’engagement des enseignes à collaborer avec IndustriALL à obtenir des conventions collectives sectorielles au sein des pays producteurs de vêtements et à la reconnaissance effective des droits des travailleurs en matière de liberté syndicale et de négociation collective afin que ceci puisse se matérialiser. Cela requiert que les conventions sectorielles qui en découleront soient liées aux pratiques d’achat des enseignes, de sorte à assurer que les usines versent les barèmes convenus à leurs travailleurs et travailleuses. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 59 Gouvernance et commerce mondiaux IndustriALL se joint aux autres fédérations syndicales internationales pour nouer un dialogue avec les institutions clés de la gouvernance mondiale. On peut citer la participation aux réunions annuelles entre la CSI et les fédérations syndicales internationales avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, que le mouvement syndical utilisent pour dialoguer de manièr constructive tout en analysant leurs politiques de manière critique. Le Conseil syndical consultatif auprès de l’OCDE (TUAC) coordonne la contribution syndicale et le dialogue avec l’OCDE ainsi qu’après du G20. Les syndicats sont reconnus en tant qu’acteurs sociaux clés lors des G20 par le truchement du sommet syndical du L20, qui regroupe des leaders syndicaux des pays du G20 et les fédérations syndicales internationales. Cet accès a permis aux fédérations syndicales internationales de mettre en avant un message clair et cohérent par rapport à ces institutions qui souligne l’importance de la création d’emplois, les droits du travail, la réduction des inégalités, la négociation collective et les mesures contre les paradis fiscaux. IndustriALL a également contribué aux initiatives de l’OCDE spécifiques à ses secteurs. Cela comprend notamment un rôle de conseil pour des guides en matière diligence raisonnable concernant le secteur du textile et de la confection ainsi que pour “consultation significative des parties prenantes” au sein des industries extractives. Le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina a siégé au conseil du Pacte mondial (Global Compact – UNGC), une initiative des Nations Unies visant à encourager au plan mondial les entreprises à adopter des politiques durables et socialement responsables et à faire rapport sur leur mise en œuvre. Quatre des principes de l’UNGC sur dix sont des normes du travail, dont la liberté syndicale, mais ses faibles mécanismes d’exécution (les mesures d’intégrités) ont fait remettre en question la crédibilité du Pacte mondial. Le travail sur les traités commerciaux a été mené en coordination avec la CSI. En décembre 2015, le Comité exécutif d’IndustriALL a adopté un ensemble de principes pour les négociations de traités commerciaux comme le Partenariat Trans-Pacifique (TPP), le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI ou TTIP) entre l’UE et les États-Unis et l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA) entre l’UE et le Canada. Ceux-ci comprennent des revendications en termes de transparence et de reconnaissance des Conventions de l’OIT. IndustriALL a mis particulièrement l’accent sur le rejet des mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS) qui donnent aux EMN la possibilité de réclamer des milliards de dollars de dommages et intérêts à des États membres par le biais de tribunaux d’arbitrage privés. Les affiliés d’IndustriALL se sont mobilisés contre ces traités commerciaux dans un certain nombre de pays. Des groupes indigènes en Nouvelle-Zélande manifestent contre le Partenariat Trans-Pacifique. PHOTO: IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 60 5. RENFORCEMENT SYNDICAL Le travail de renforcement syndical se concentre sur l’intégration des affiliés autour d’un objectif national et régional commun l’accroissement des effectifs et de la représentativité en ciblant les jeunes, les femmes, les non-manuels et les travailleurs précaires le renforcement de la capacité à : être actifs au sein des réseaux syndicaux mondiaux, à évaluer et utiliser les accords-cadres mondiaux et à lutter pour les droits syndicaux les moyens à donner aux affiliés pour développer une planification et une cartographie stratégiques pour construire des syndicats nationaux forts le soutien aux affiliés pour le développement de leurs capacités financières et administratives Organiser syndicalement pour croître Renforcer les conseils nationaux pour encourager un processus unitaire parmi les affiliés implique des formations communes et des activités de planification et de syndicalisation. Cela réunit des affiliés par exemple en Indonésie, en Inde, en Colombie, au Mexique, en Uruguay, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Mozambique, en Ouganda, au Zimbabwe, en Malaisie, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Pakistan et en Zambie dans le but d’accroître les capacités en matière de négociation et de créer des syndicats nationaux forts. L’unité est également encouragée au niveau sectoriel régional, comme dans le cas du secteur des mines en Amérique latine. Constramet, une confédération syndicale au Chili, est en train de terminer un processus pour devenir un syndicat national pour l’industrie : Industrial Chile, qui regroupera les travailleurs et travailleuses des mines, des métaux, de l’acier, de l’électronique, de la construction navale et du secteur forestier. En Thaïlande, la CILT (Confédération des syndicats d’industrie de Thaïlande) représente les travailleurs et travailleuses des secteurs du métal, du textile, de la chime et du verre et a résolu de s’affilier en tant qu’organisation unique au Congrès de 2016. Au Cambodge, des syndicats ont signé un protocole d’entente de non-concurrence, en particulier en ce qui concerne le recrutement auprès d’usines non-syndiquées. Cela a conduit à l’augmentation des effectifs, à la signature de davantage de conventions collectives et à des progrès en termes de hausse du salaire minimum national. Création du syndicat unique d’industrie au Chili. PHOTO : IndustriALL Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 61 En Ouganda, comme dans de nombreux autres pays et parfois pour la toute première fois, des affiliés d’IndustriALL ont fait campagne et manifesté conjointement, y compris le 7 octobre. Le projet de renforcement syndical encourage également les fusions dans certains pays, comme au Botswana et au Zimbabwe. Certains l’ont déjà fait avec succès, comme au Lesotho en 2015. De 2014 à 2015, l’accroissement total des effectifs consécutif aux projets de renforcement syndical d’IndustriALL se monte à plus d’un quart de million de membres (261.000). Trente-quatre mille travailleurs précaires ont été syndiqués rien qu’en 2015 et plus de 10.000 sont passés d’un contrat temporaire à un statut permanent. En République Démocratique du Congo, l’affilié TUMEC est passé de zéro à dix mille membres en quatre ans. Entre 2012 et 2015, plus de 74.000 travailleurs ont été syndiqués dans le cadre du projet dans la sidérurgie, les mines et l’énergie en Inde. Des ateliers sur les questions de genre, des campagnes sur la protection de la maternité et pour la ratification de la C173 de l’OIT ainsi que des quotas au sein des postes dirigeants pour les femmes ont été mis en œuvre avec succès en vue d’accroître les effectifs féminins, comme dans le cas de l’affilié indonésien FSPMI, qui a élu 40% de femmes parmi ses dirigeants lors de son congrès. En Éthiopie, la plus grosse usine, qui compte 7.000 travailleurs et travailleuses, a lancé un programme pour combattre le harcèlement sexuel. Un comité des femmes collabore avec le département traitant les questions de genre et une diminution du harcèlement sexuel a été enregistrée. Une formation à la négociation collective a également conduit à une structuration des salaires. Le projet latino-américain des jeunes a renforcé la conscientisation aux besoins des jeunes et la manière de les organiser syndicalement. Échange de jeunes d’IndustriALL au Brésil. PHOTO : IndustriALL Différents projets de renforcement syndical ont mis un accent particulier sur la transparence et une gestion améliorée des fonds syndicaux par la présence de politiques financières convenables. Nombre de syndicats participant à ces projets reçoivent une formation sur la gestion financière. La brochure “Les travailleurs plus forts ensemble - Organiser avec IndustriALL” est utilisée dans le cadre de ce travail et sera bientôt disponible en une douzaine de langues. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 62 6. COMMUNICATIONS Les communications d’IndustriALL sont cruciales pour la consolidation de la force de l’organisation. Faire passer le message et être le porte-parole des membres fait partie intégrante de la stratégie de communication. Canaux multiples IndustriALL renforce continuellement sa présence dans les médias papier, digitaux et sociaux en apportant des nouvelles sur les actions menées, sur la syndicalisation, sur les violations de droits ainsi que sur les conflits et victoires par rapport aux entreprises et aux gouvernements. Le site internet est la plateforme principale pour faire état des nouvelles et les disséminer, mener des actions en ligne et promouvoir les campagnes en anglais, en français, en espagnol et en russe. Le but étant de relater les victoires et les luttes des affiliés, en maintenant un équilibre entre les secteurs et les pays et en utilisant le plus possible de contenu visuel. Un flux régulier de nouvelles et de dossiers est publié dans les bulletins hebdomadaires et mensuels Headlines@IndustriALL et IndustriALL@Work, en anglais, français, espagnol et russe. Le bulletin hebdomadaire contient les cinq nouvelles les plus importantes de la semaine. Le bulletin mensuel contient un mélange de nouvelles, notamment sur le travail précaire et sur les femmes ainsi qu'un mot du Secrétaire général. Facebook, Twitter et Instagram sont des outils importants pour rapporter les nouvelles d’IndustriALL et pour appeler à l’action. Alors que nous sommes également présents sur d’autres médias sociaux comme Snapchat et YouTube, les trois premiers mentionnés ont connu une forte hausse du nombre d’abonnés et génèrent actuellement le plus haut taux d’interaction. Ils fournissent également un support pour le contenu fourni par les affiliés et, peut-être le plus important, des photos d’événements et d’actions venus de partout dans le monde. Global Worker est le magazine qu’IndustriALL publie deux fois l’an en anglais, français, espagnol et russe. Il fournit une perspective syndicale plus large et plus en profondeur. 2016 : n° 1 2015 : n° 2 2015 : n° 1 Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 63 Exposition médiatique Des actions menées se sont traduites par une exposition médiatique significative dans les médias aux quatre coins du monde, avec des interviews sur CNN, AL Jazeera et dans la grande presse. Grâce à une démarche pro-active envers les médias, il existe une plus grande conscience de ce qu’est IndustriALL et nous avons des demandes régulières de commentaires de la part des agences de presse. Soutien des campagnes L’équipe se démène pour apporter aux activités d’IndustriALL une composante de communication stratégique. Formant une part intégrante de campagnes de longue haleine comme celles pour dire STOP au travail précaire et contre Rio Tinto, la communication joue également un rôle dans des actions comme celles contre l’antisyndicalisme chez NXP aux Philippines, la pression pour obtenir des indemnités pour les victimes de Rana Plaza, ainsi qu’au niveau des compte-rendus de réunions de réseaux et de conférences mondiales. Impliquer les affiliés au niveau de la communication d’IndustriALL et aider à mettre leurs récits en avant est la base de ce travail. À cette fin, l’équipe donne régulièrement des formations à l’ensemble du personnel ainsi qu’aux affiliés et aux coordinateurs de projet. Renforcer les réseaux de communication En juin 2014, un forum des communicateurs a été organisé à Turin, ouvert à tous les communicateurs des affiliés d’IndustriALL. L’un des buts principaux était de donner aux 40 participants l’occasion de se constituer des contacts et d’échanger leurs expériences. Un réseau, sous forme d’un groupe Facebood a été mis en place, qui est ouvert à tout le personnel chargé de communication des affiliés. Participants du forum des communicateurs d’IndustriALL à Turin. PHOTO : IndustriALL La collaboration avec des groupes et autres ressources en ligne de militants comme LabourStart et Radio Labour a montré son efficacité. Un réseau existe aussi avec les communicateurs des autres fédérations syndicales internationales, dont la prochaine réunion est prévue pour septembre 2016, à l’invitation d’IndustriALL. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 64 7. COMITÉ EXÉCUTIF ET COMITÉ DES FINANCES Le Comité exécutif d’IndustriALL est composé de 60 titulaires et de 60 suppléants, élus lors du Congrès de Fondation à Copenhague en 2012. 18 membres titulaires sont des femmes, conformément au minimum de 30% requis par les Statuts. Le Comité exécutif s’est réuni dix fois durant cette mandature 20 juin 2012 à Copenhague, au Danemark 12-13 décembre 2013 à Genève, en Suisse 28-29 mai 2013 à Francfort, en Allemagne 4-5 décembre 2013 à Genève, en Suisse 25-26 juin 2014 à Genève, en Suisse 4-5 décembre 2014 à Tunis, en Tunisie 19-20 mai 2015 à Stockholm, en Suède 9-10 décembre 2015 à Phnom Penh, au Cambodge 25-26 mai 2016 à Francfort, en Allemagne 3 octobre 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil En plus des membres titulaires et suppléants, de 70 à 90 observateurs ont participé aux réunions avec droit de parole. Un autre élément de l’approche participative et transparente est que les documents du Comité exécutif ont été distribués auprès de tous les affiliés de sorte à permettre une interaction avec les membres du Comité des différentes régions. Les ordres du jour du Comité exécutif se sont centrés sur des actions dans des pays prioritaires et sur le suivi stratégique tel qu’approuvé par le Comité en décembre 2013. Des débats circonstanciés ont eu lieu sur la syndicalisation, les luttes en cours, les campagnes thématiques et d’entreprise, le changement climatique et Industrie 4.0. Le Comité a également traité les matières administratives et financières ainsi que les préparatifs du 2e Congrès à Rio de Janeiro. Le Comité des finances est constitué du Président, des trois Vice-Président(e)s, du Secrétaire général et de six membres choisis par le Comité exécutif au sein des différentes régions. Le Comité des Finances s’est réuni huit fois durant cette mandature 12 décembre 2013 à Genève, en Suisse 28 mai 2013 à Francfort, en Allemagne 4 décembre 2013 à Genève, en Suisse 25 juin 2014 à Genève, en Suisse 4 décembre 2014 à Tunis, en Tunisie 19 mai 2015 à Stockholm, en Suède 9 décembre 2015 à Phnom Penh, au Cambodge 25 mai 2016 à Francfort, en Allemagne Conformément aux Statuts, le Comité des Finances a débattu et fait des recommandations au Comité exécutif sur la planification financière à long terme, l'analyse des besoins en termes de revenus et de politique d'investissement, les budgets annuels, les projets à financement externes et le mandat pour les négociations collectives avec le personnel. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 65 IndustriALL Global Union Executive Committee 2012-‐2016 Asia-‐Pacific Titular Member Country Years Substitute Country Paul Howes Australia 2012-‐2014 Anne Donnellan (Ms) Australia 2012-‐2014 Anne Donnellan (Ms) Australia 2014-‐2016 Scott McDine Australia 2014-‐2016 Anthony Maher Australia 2012-‐2016 Robert Reid New Zealand 2012-‐2016 Michele O'Neil (Ms) Australia 2012-‐2016 Akiko Gono (Ms) Japan 2012-‐2016 Sanjeeva Reddy India 2012-‐2014 S. Q. Zama India 2012-‐2014 Rajendra Prasad Singh India 2014-‐2016 Sanjay Vadhavkar India 2014-‐2016 Nikasi Ginting (Ms) Indonesia 2012-‐2016 Benoyendra Kumar Das India 2012-‐2016 Wati Anwar (Darmawati Natakusumah)(Ms) Indonesia 2012-‐2016 Prihanani Boenadi (Ms) Indonesia 2012-‐2016 Koichiro Nishihara Japan 2012-‐2014 Hideyuki Wakamatsu Japan 2012-‐2014 Yasunobu Aihara Japan 2014-‐2016 Koichi Asanuma Japan 2014-‐2016 Kaoru Kishimoto Japan 2013-‐2016 Prakob Parimon Thailand 2013 Sung –chul Park Korea 2012-‐2013 Kyuseok JUN Korea 2013-‐2015 Man Jae Kim Korea 2013-‐2016 Sangku Kim Korea 2015-‐2016 Concepcion Dodd (Ms) Philippines 2012-‐2016 Noorlaila Aslah (Ms) Malaysia 2012-‐2016 Govindarajoo Rajendran Singapore 2012-‐2014 Chueh-‐An Chuang Taiwan(ROC) 2012-‐2014 Chueh-‐An Chuang Taiwan(ROC) 2014-‐2016 Govindarajoo Rajendran Singapore 2014-‐2016 Anton Marcus (Warahena Liyanagé Don) Sri Lanka U.R. Jaganathan India 2012-‐2016 2012-‐2016 Years Latin America and Caribbean Titular Member Country Years Substitute Country Years Francisco Gutierrez Argentina 2012-‐2016 Héctor Laplace Argentina 2012-‐2016 Alberto Roberti Argentina 2012-‐2016 Pedro Wasiejko Argentina 2012-‐2016 Eunice Cabral (Ms) Brazil 2012-‐2016 Romildo Ranu Argentina 2012-‐2016 Monica De Oliveira Lourenco Veloso (Ms) Brazil 2012-‐2016 Edson Dias Bicalho Brazil 2012-‐2016 João Vicente Silva Cayres Brazil 2012-‐2016 Raimundo Espinosa Chile 2012-‐2016 Napoleón Gómez Urrutia Mexico 2012-‐2016 Igor Díaz López Colombia 2012-‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Hashmeyia Muhsin Alsaadawi (Ms) Iraq 2012-‐2016 Ahlam Alterawi (Ms) Jordan 2012-‐2016 Abdelmajid Matoual (Rotation) Morocco 2012-‐2016 Tahar Berberi (Rotation) Tunisia 2012-‐2016 Tahar Berberi (Rotation) Tunisia 2012-‐2016 Abdelmajid Matoual (Rotation) Morocco 2012-‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Dave Coles Canada 2012-‐2016 Peter Kennedy Canada 2012-‐2016 Gwenne Farrell (Ms) Canada 2012-‐2016 Lauren Asplen USA 2012-‐2013 Laura Hagan(Ms) USA 2013-‐2016 R. Thomas Buffenbarger USA 2012-‐2016 Janet Woodward(Ms) USA 2012-‐2016 Cinthya Estrada (Ms) USA 2012-‐2016 Kristyne Peter(Ms) USA 2012-‐2016 Leo W. Gerard USA 2012-‐2016 Ken Neumann Canada 2012-‐2016 Middle East and North Africa Years North America Years Owen Herrnstadt USA 2012-‐2016 Diane Babineaux(Ms) USA 2012-‐2016 Newton Jones (Rotation) USA 2012-‐2016 Daniel Kane (Rotation) USA 2012-‐2016 Daniel Kane (Rotation) USA 2012-‐2016 Newton Jones (Rotation) USA 2012-‐2016 Bob King USA 2012-‐2015 Dennis Williams USA 2012-‐2015 Dennis Williams USA 2015-‐2016 Garry Bernarth USA 2015-‐2016 Carol Landry (Ms) USA 2012-‐2016 Ben Davis USA 2012-‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Prince William Ankrah Ghana 2012-‐2016 Beauty Zibula (Ms) South Africa 2012-‐2016 Issa Aremu Nigeria 2012-‐2016 Simão Quibeta Angola 2012-‐2016 Frans Baleni South Africa 2012-‐2014 Piet Matosa South Africa 2014-‐2016 Margaret Ndagile (Ms) Tanzania 2012-‐2016 Irvin Jim South Africa 2012-‐2016 Jane Ragoo (Ms) Mauritius 2012-‐2016 Christina Olivier (Ms) South Africa 2012-‐2016 Theodor Kubuya Mulumba DRC 2012-‐2016 Angeline Chitambo (Ms) Zimbabwe 2012-‐2016 Yuyi Sikananu (Ms) Zambia 2012-‐2016 Substitute Country Jean-‐Claude Bernardini France 2012-‐2016 Sub-‐Saharan Africa Years Europe Titular Member Country Years Years Paul Lootens Belgium 2012-‐2014 Herwig Jorissen Belgium 2014-‐2016 Alfons de Potter Belgium 2012-‐2014 Erik Van Den Heede Belgium 2012-‐2014 Mads Andersen Denmark 2012-‐2016 Leif Sande Norway 2012-‐2016 Christian Pilichowski France 2012-‐2013 Philippe Martinez France 2013-‐2013 Francis Orosco France 2014 Christian Billebault France 2014 Blondine Landas France 2012-‐2014 Jean-‐François Renucci France 2012-‐2014 Joel Charteaux France 2014-‐2016 Brigitte Capelle (Ms) France 2014 –2016 Rainer Wimmer Austria 2012-‐2016 Renzo Ambrosetti Switzerland 2012-‐2016 Heli Puura (Ms) Finland 2015-‐2016 Jorma Malinen Finland 2014-‐2015 Christiane Benner (Ms) Germany 2012-‐2016 Helga Schwitzer Germany 2012-‐2015 Wolfgang Lemb Germany 2015-‐2016 Edeltraut Glaenzer (Ms) Germany 2012-‐2016 Maike Niggemann (Ms) Germany 2012-‐2016 Berthold Huber Germany 2012-‐2016 Jürgen Kerner Germany 2012-‐2016 Michael Vassiliadis Germany 2012-‐2016 Michael Mersmann Germany 2012-‐2016 Alberto Morselli Italy 2012 Maurizio Landini Italy 2012-‐2014 Emilio Miceli Italy Paolo Pirani Italy 2014-‐2015 Patrizia Pitronaci Italy 2014-‐2015 Marco Bentivogli Italy 2015-‐2016 Gianni Alioti Italy 2015-‐2016 Ben Roodhuizen Netherlands 2012-‐2016 Henk van der Kolk Netherlands 2012-‐2015 Jacob Plat Netherlands 2015-‐2016 Monika Theodorsson Sweden 2012-‐2015 Antti Rinne Finland 2012-‐2014 Heli Puura Finland 2015-‐2016 Jorma Malinen Finland 2014-‐2016 Arve Bakke Sweden 2012-‐2015 Anders Ferbe Sweden 2015-‐2016 Jens Bundvad Sweden 2012-‐2016 Felipe López Spain 2012-‐2013 Jesús Ribeira Spain 2012-‐2013 Antonio Deusa Pedraso Spain 2012-‐2016 Javier Urbina Spain 2015 – 2016 2012-‐2015 Agustín Martín Martinez Allan Black Len Mcluskey Mustafa Kumlu Spain UK UK Turkey 2013-‐2016 2012-‐2016 2012-‐2016 Juan Blanco Blanco Spain 2013 – 2016 David Hulse UK 2012-‐2013 Rob Johnston UK 2013-‐2015 Roy Rickhuss UK 2016 Tony Burke UK 2012-‐2016 Nurettin Akcul Turkey 2012-‐2013 Abdullah Karacan Turkey 2013-‐2014 Ferudun Tankut Turkey 2014-‐2015 Nurettin Akcul Turkey 2015-‐2016 Ferudun Tankut Turkey 2014-‐2015 Nurettin Akcul Turkey 2015-‐2016 2012-‐2015 Mustafa Şahin Turkey 2015 Josef Stredula Czech Republic 2012-‐2015 Lucie Studnicna Czech Republic 2012-‐2015 Jaroslav Soucek Czech Republic 2015-‐2016 Dana Sakařová Czech Republic 2015-‐2016 Mare Ancheva (Ms) Macedonia 2012-‐2016 Reneta Petrova (Ms) Bulgaria 2012-‐2016 Elena Petrovici (Ms) Romania 2012-‐2016 Tamas Szekely Hungary 2012-‐2016 Alexey Bezymyannykh Russia 2012-‐2016 Miktail Tarasenko Russia 2012-‐2016 Valery Matov Ukraine 2012-‐2013 Jahangir Aliyev Azerbaijan 2013-‐2014 Mavjuda Khalilova (Ms) Uzbekistan 2014-‐2015 Lev Mironov Russia 2015-‐2016 Ivan Mokhnachuk Russia 2012-‐2016 Anton Rozman Slovenia 2012-‐2016 Emil Machyna (Ms) Slovakia 2012-‐2016 Vasyl Dudnik Ukraine 2012-‐2016 Gennadi Fedynich Belarus 2012-‐2016 8. ADMINISTRATION ET PERSONNEL IndustriALL Global Union compte environ 600 syndicats affiliés, qui représentent 50 millions de travailleurs dans 140 pays. L’Europe continue d’être la plus grosse région, avec plus de 40 % des membres payants, suivie par l’Asie-Pacifique, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Afrique sub-saharienne et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Le personnel d’IndustriALL se compose de 40 collègues au siège central à Genève et au sein du bureau pour les projets de Bruxelles et de 27 postes à plein temps au sein des cinq bureaux régionaux de Montevideo (Uruguay), Johannesburg (Afrique du Sud), Moscou (Russie), New Delhi (Inde) et Singapour. Le personnel est composé de 32 nationalités des cinq continents. Les membres du personnel et leurs domaines de responsabilité sont repris dans l’annexe. Au siège, le personnel a été réparti en différentes équipes : direction, industries, droits syndicaux, renforcement syndical, communications, administration et finance. L’organisation fonctionne souplement, en combinant l’expertise des membres des différentes équipes pour être le plus efficace, par exemple dans le cas de violations de droits des travailleurs ou de campagnes thématiques ou d’entreprise. Après le Congrès de Fondation en 2012, un processus important de consolidation de l’esprit d’équipe a eu lieu avec l’aide d’un consultant extérieur, Michael van Eck, de sorte à fondre les membres des personnels des trois organisations fondatrice en une seule équipe cohérente et dynamique qui partage une mission et des valeurs. Une évaluation stratégique a été menée en 2013 avec pour facilitateur Paul Goulter. Toutes les sections d’industrie et toutes les régions ont maintenant un plan stratégique récurrent sur trois ans qui fournit une base pour le programme annuel d’activités et des programmes de travail personnels pour le staff. Le personnel d’IndustriALL a eu accès à d’importantes sessions de formation sur la syndicalisation, les médias et les communications, les compétences rédactionnelles, les langues, contre le harcèlement, sur la gestion du stress et d’autres problématiques encore. Une convention collective de travail (CCT) couvrant les années 2014 à 2016 a été négociée entre la direction, la délégation syndicale et UNIA, auquel le personnel du siège est affilié. La CCT a abouti à l’harmonisation des salaires et prestations pour l’ensemble des membres des personnels des organisations fondatrices. En mai 2016, la direction et les secrétaires régionaux ont signé un accord-cadre qui harmonise les prestations, assurances et pensions des personnels des cinq bureaux régionaux. Une analyse de pouvoir d’achat est en cours. Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 66 Liste des membres du personnel du siège Jyrki Raina Monika Kemperle Fernando Lopes Kemal Özkan Jenny Holdcroft Héctor Mareque Helmut Lense Kan Matsuzaki Glen Mpufane Matthias Hartwich Brian Kohler Christina Hajagos-Clausen Diana Junquera Curiel Jim Catterson Tom Grinter Adam Lee Fanja Rasolomanana Suzanna Miller Armelle Seby Sarah Flores Kurt (Fons) Vannieuwenhuyse Veerle Planckaert Ben Vanpeperstraete Sébastien Cirillo Marie-France Sarfati Steeve Latte Victor Martinez Andrea Kay Daniela Truchot Estibaliz Castineiras Dominique Kemperle Amandine Iwachow Antonio Barea Maria-Paula Davidson Janire Escubi Maïta Wyss Rubén Ortiz Alexandre Binz Petra Brännmark Alexander Ivanou Cherisse Fredricks Gasana Léonie Guguen Walton Pantland Maria-Luisa Martins Anne-Marie Mureau Anita Gardner Ashling Seely Rob Johnston Phee Jungsun Carol Bruce General Secretary Assistant General Secretary Assistant General Secretary Assistant General Secretary Policy Director Assistant to General Secretary Director, Automotive and Rubber Director, ICT, Electrical and Electronics, Shipbuilding and Shipbreaking Director, Mining and DGOJP Director, Mechanical Engineering and Materials Industries Director, Health, Safety and Sustainability, Aerospace Director, Textile and Garment Industry Director, Energy Industries Director Research and Industry Officer Organizing and Campaigns Director Programmes Officer Projects and Rights Officer Programmes Coordinator Projects and Rights Assistant Head of Brussels Project Office Administrative Assistant Supply Chain Coordinator (November 2015-October 2016) IT Coordinator Finance Director (until September 2016) Finance Officer Finance and Administrative Officer Finance and Administrative Assistant Finance Assistant Finance and Administrative Assistant Finance Assistant (April-December 2016) Administrative coordinator Administrative Assistant Administrative Assistant Administrative Assistant Administrative Assistant Administrative Assistant Administrative Assistant (January-October 2016) Communications Director Communications Officer Communications Officer Communications Officer Communications Officer Cleaner Director (until May 2013) Director (until May 2013) Communication Assistant (July-October 2012) Director (until October 2013) Director (until May 2014) Director (until March 2016) Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 67 Anatoly Surin Josée Malentacchi Teresita Emonet Tarik Aboudahab Daniel Godel Jesus Zabala Mariangel Cardona Margrit Reichlin Delphine Möeckli Irène Fernandez Maryam Boutefah Annie Yuson Director (until September 2016) IT Coordinator (until February 2015) Finance Assistant (September 2011-January 2013 Finance Assistant (September 2012-May 2013) Finance Officer (until October 2013) Finance Assistant (January-July 2014) Finance Officer (until March 2015) Administrative Coordinator (until Sept 2013) Administrative Assistant (until May 2014) Administrative Assistant (until June 2015) Administrative Assistant (September 2015-August 2016) Project and Rights Assistant (January-August 2016) Bureau régional de l’Afrique sub-saharienne, Johannesburg Fabian Nkomo Paule Ndessomin Kenny Mogane Kamla Naidoo Charles Kumbi Ngoma Jack Malatji Ngwako Diamond Bongiwe Herman Ntlatleng Thabo Tshabalala Regional Secretary Regional Officer Regional Officer Admin and Finance Assistant Regional Program Assistant Project cost accountant Cleaner (Until 30.04.2014) (Until 30.06.2015) Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Montevideo Jorge Almeida Marino Vani Laura Carter Fernanda Gastellu Alvaro Espino Kimber Meyer Lorena Gallegos Bettina Martinez Regional Secretary Regional Officer Regional Officer Administrative Assistant Administrative Assistant Communication Officer Finance Officer Cleaner Bureau régional pour l’Asie du Sud, New Delhi Apoorva Kaiwar S.M. Fahimuddin Pasha Gopalakrishnan Manicandan M. Balasubramaniyan Kuldeep Singh Dhanai Arvind Kumar Pandey Sanjay Kumar Pandey Sudhershan Rao Sarde Regional Secretary Education and Program officer Research and Communication Officer Administrative Officer Finance Officer Administrative Assistant Administrative Assistant Regional Secretary (until 30.06.2015) Bureau régional pour la CEI, Moscou Vadim Borisov Natalia Afonina Olga Kolos Ilya Matveev Maksim Belousov Regional Secretary Administrative and Finance Assistant Communication Officer Communication Officer (until 31.10.2013) Communication Officer (until 31.10.2014) Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 68 Bureau d’IndustriALL Global Union pour l’Asie du Sud-est, Singapour Annie Adviento Vonny Diananto Marina Bte Abdul Rahman Lim Keow Seah Regional Secretary Regional Officer Regional Training Officer Administrative Assistant Région MENA Ahmed Kamel Regional Contact Person Bureau pour les projets syndicaux internationaux, Zagreb Teuta Krilic Regional Contact Person Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 69 Head office Regional offices IndustriALL Global Union Africa office CIS office 54 bis, route des Acacias Case Postale 1516 1227 Geneva Switzerland Tel: +41 22 308 5050 Email: [email protected] North City House Office S0808 (8th Floor) 28 Melle Street, Braamfontein Johannesburg 2001 South Africa Tel: +27 11 242 8680 Email: [email protected] Str. 2, d.13, Grokholsky per., Room 203 12090 Moscow Russia Tel: + 7 495 974 6111 Email: [email protected] Postal address: P O Box 31016 Braamfontein 2017 South Africa South Asia office 16D, Atmaram House, 1, Tolstoy Marg, New Dehli - 110001 Tel: +91 11 4156 2566 Email: [email protected] South East Asia office 473A Joo Chiat Road Singapore 427681 Tel: +65 63 46 4303 Email: [email protected] Latin America & the Caribbean office Avenida 18 de Julio No 1528 Piso 12 unidad 1202 Montevideo Uruguay Tel: +59 82 408 0813 Email: [email protected]