Rapport du Secrétariat - IndustriALL Global Union 2nd Congress

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Rapport du Secrétariat - IndustriALL Global Union 2nd Congress
Rapport du Secrétariat
2ème Congrès de IndustriALL Global Union
Rio de Janeiro, octobre 2016
1. INTRODUCTION
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2. SECTEURS INDUSTRIELS ET ACTIVITÉS INTERSECTORIELLES
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INTRODUCTION
AÉROSPATIAL
AUTOMOBILE ET CAOUTCHOUC
MÉTAUX DE BASE
CHIMIE, PHARMACEUTIQUE ET SCIENCES BIOLOGIQUES
ÉNERGIE
INFORMATIQUE, ÉLECTRICITÉ ET ÉLECTRONIQUE
INDUSTRIES DES MATÉRIAUX (VERRE, CIMENT, CÉRAMIQUE)
INGÉNIERIE MÉCANIQUE
MINES ET PRODUCTION DE DIAMANTS, PIERRES PRÉCIEUSES, OBJETS ORNEMENTAUX ET BIJOUX
PÂTE, PAPIER ET EMBALLAGE
CONSTRUCTION NAVALE ET DÉMOLITION DES NAVIRES
TEXTILE, HABILLEMENT, CUIR ET CHAUSSURES
TRAVAILLEURS NON-MANUELS
FEMMES TRAVAILLEUSES
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3. TRAVAIL RÉGIONAL
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COMMUNAUTÉ DES ÉTATS INDÉPENDANTS (CEI)
AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES
MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD (MENA)
ASIE DU SUD
ASIE DU SUD-EST
AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
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4. SYNDICALISATION, DROITS SYNDICAUX ET CAMPAGNES
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DÉFENDRE LES DROITS DES TRAVAILLEURS
ACTIONS D’INDUSTRIALL POUR DIRE STOP AU TRAVAIL PRÉCAIRE
SALAIRE VITAL
GOUVERNANCE ET COMMERCE MONDIAUX
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5. RENFORCEMENT SYNDICAL
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6. COMMUNICATIONS
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7. COMITÉ EXÉCUTIF ET COMITÉ DES FINANCES
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8. ADMINISTRATION ET PERSONNEL
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Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 1
INDUSTRIALL GLOBAL UNION RAPPORT DU
SECRETARIAT
1. INTRODUCTION
Ce Rapport du Secrétariat, confectionné par notre équipe au plan mondial, résume les quatre
premières années d’IndustriALL Global Union, qui a été fondée à Copenhague le 20 juin 2012 par
la fusion de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM),
la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et
des industries diverses (ICEM) et la Fédération internationale des travailleurs du textile, de
l’habillement et du cuir (FITTHC).
Par le biais de cette unification, nous avons voulu donner le coup d’envoi d’une nouvelle ère de
solidarité mondiale qui donne à chaque travailleur et travailleuse le droit d’adhérer librement à un
syndicat et de recevoir la protection d’une convention collective, avec un salaire vital, un temps de
travail raisonnable, sur un lieu de travail sûr et sain.
Au sein d’une société mondialisée gangrenée par toujours davantage d’inégalité, de cupidité, de
pauvreté, de chômage et d’injustice sociale, maintenant plus que jamais nous devons travailler
ensemble par-delà les frontières nationales afin de nous renforcer.
Sachant que seuls sept pourcents de la population active mondiale est syndiquée au sein
d’organisations libres et indépendantes, notre priorité absolue a été d'organiser syndicalement et
de faire croître les effectifs pour renforcer notre crédibilité en tant que porte-parole du monde du
travail. Les projets de renforcement syndical d’IndustriALL ont aidé nos affiliés à organiser
syndicalement des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses et à créer une culture de la
syndicalisation.
Nous voulions qu’IndustriALL soit une organisation qui syndique et fait campagne. Chaque
semaine, nous avons mené des actions contre des entreprises et des gouvernements qui
prétendent priver les travailleurs de leurs droits fondamentaux. Nous avons mené une campagne
d’entreprise contre le géant minier Rio Tinto, qui a amené du changement. Nous avons construit
des réseaux syndicaux en tant que contre-pouvoir de multinationales. Et, par le biais de l’innovant
Accord du Bangladesh, nous avons donné une nouvelle dimension aux attentes par rapport à la
responsabilité des multinationales vis-à-vis de leurs chaînes d’approvisionnement.
Notre mission n’est pas d’expliquer ce qu’est le monde, mais de le changer. Les syndicats
construisent un avenir meilleur pour les travailleurs et leurs familles. C’est pourquoi nous avons fait
campagne contre le travail précaire et en faveur de politiques industrielles durables susceptibles
de créer des emplois de bonne qualité. Après l’accord de Paris sur le changement climatique, nous
avons entamé le travail en vue d’assurer une Transition juste pour les travailleurs dans le cadre de
la future mutation des énergies.
La grande famille qu’est IndustriALL Global Union continue à militer pour des sociétés reposant sur
la démocratie ainsi que la justice économique et sociale dans l’esprit du slogan de notre Congrès
La lutte continue – A Luta Continua
Jyrki Raina
Secrétaire général
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 2
2. SECTEURS INDUSTRIELS ET ACTIVITÉS
INTERSECTORIELLES
Présidence des Sections
Aérospatial
Coprésidence :
Tom Buffenbarger, IAMAW, États-Unis et Maria Perez, FO, France
Automobile
Coprésidence :
Dennis Williams, UAW, États-Unis et Gabriela Andrea Pignanelli, SMATA, Argentine.
Vice-présidence :
Sergio Butka, Força Sindical, Brésil
Métaux de base
Coprésidence :
Thomas Conway, USW, États-Unis et Sanjyot Vadhavkar, SMEFI, Inde
Industrie chimique
Coprésidence :
Iris Wolf, IG BCE, Allemagne et Sergio Luiz Leite, Fequimfar-Força Sindical, Brésil
Énergie
Coprésidence :
Apsorn Krissanasmit, PTT LU, Thaïlande et Leif Sande, Industri Energi, Norvège
Informatique, Électricité et Électronique
Coprésidence :
Shoji Arino, JEIU/JCM, Japon et Prihanani Boenadi, FSPMI, Indonésie
Matériaux
Présidence :
Newton B. Jones, IBB, États-Unis
Vice-présidence :
Rosemeire Theodoro dos Santos, CNQ-CUT, Brésil
Ingénierie Mécanique
Coprésidence :
Rainer Wimmer de Pro-GE, Autriche et Christiane Benner de IG Metall en Allemagne.
Non-manuels
Coprésidence :
Martin Linder, Unionen, Suède et Anne-Catherine Cudennec, CFE-CGC, France
Pâte et papier
Coprésidence :
Petri Vanhala, Paperiliitto, Finlande et Leeann Foster, USW, États-Unis
Caoutchouc
Présidence :
Stan Johnson, Workers Uniting North America, États-Unis
Vice-présidence :
Linda McCulloch, Workers Uniting Europe, Royaume-Uni
Construction navale – Démolition des navires
Coprésidence :
Satoshi Kudoh, JBU/JCM, Japon et Eileen Yeo Chor Gek, SMEEU, Singapour
Vice-présidence :
V.V. Rane, SMEFI, Inde
Textile, Habillement, Cuir et Chaussures
Coprésidence :
Akiko Gono, UA ZENSEN, Japon et Athit Kong, CCAWDU, Cambodge
Femmes
Coprésidence :
Christine Olivier, NUMSA, Afrique du Sud et Gwenne Farrell, COPE, Canada
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 3
Introduction
Les activités ont été menées en conformité avec les cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL et les
plans stratégiques triennaux adoptés par le Comité exécutif et préparées avec les dirigeants des
sections et les affiliés.
Renforcement du pouvoir syndical
Toutes les activités sectorielles, en particulier au sein des réseaux syndicaux, ont contribué à la
syndicalisation et à la croissance des effectifs. La priorité à été donnée au recrutement au sein des
usines non-syndiquées.
Confronter le capital mondial
IndustriALL a mené différentes campagnes d’entreprise, avec dans le même temps des activités
sectorielles destinées à renforcer la capacité des affiliés à combattre le capital international.
Les réseaux syndicaux ont été renforcés et élargis, une attention particulière étant portée aux
secteurs où les réseaux sont moins forts que dans d’autres.
L’interaction à niveau mondial avec les multinationales et les accords-cadres mondiaux (ACM) ont
joué un rôle important dans les activités sectorielles. IndustriALL a apporté des améliorations à la
fois dans la mise en œuvre et dans l’exécution des accord-cadres mondiaux existants, tout en en
négociant de nouveaux, plus solides, par le biais de processus participatifs et transparents.
Le groupe de travail sur les ACM, mis en place par le Comité exécutif, a également amélioré la
fixation des objectifs, la mise en œuvre et l’évaluation des activités. Un accent particulier a été mis
sur les ACM dormants et inactifs. IndustriALL a mené une étude auprès des affiliés pour évaluer
comment les ACM fonctionnent dans la pratique.
Les nouveaux principes directeurs pour les ACM adoptés par le Comité exécutif définissent les
principaux contenus et procédures des ACM. Le groupe de travail sur les ACM a développé des
notions communes sur la neutralité, les mesures contraignantes de résolution des conflits et
l’accès au lieu de travail, avec une attention particulière portée sur l’élaboration de grands
principes pour les ACM destinés aux chaînes d’approvisionnement. Deux listes de contrôle, une
pour les affilés et une pour le Secrétariat, formulent des critères sur ce qu’il convient de faire
lorsqu’un ACM est signé.
Défendre les droits des travailleurs
La défense et le progrès des droits des travailleurs ont joué un rôle important dans les activités
sectorielles. IndustriALL a mis la priorité sur une réplique rapide et vigoureuse à donner aux
violations des droits syndicaux par le biais d’actions de solidarité et de campagnes d’entreprise.
La santé et la sécurité ainsi que la participation des femmes, ont été des piliers de chaque activité.
Il a été également été prêté attention aux travailleurs non-manuels.
IndustriALL s'est conformée à la Charte de Solidarité d’IndustriALL Global Union dans le cadre de
l’opposition aux violations des droits fondamentaux, adoptée par le Comité exécutif, dans le cadre
de luttes syndicales en différentes régions du monde.
Combattre le travail précaire
Chaque secteur a œuvré pour limiter le recours au travail précaire et les réseaux syndicaux aussi
bien que les accord-cadres mondiaux ont été d’importants instruments de cette lutte.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 4
Emploi industriel durable
L’objectif d’IndustriALL a été d’assurer une présence significative au sein des plateformes
intergouvernementales et multipartites sur les politiques industrielles et les initiatives de
responsabilité sociale des entreprises. Des actions à niveau mondial ont été mises en place dans
des secteurs tels que l’énergie, les mines et la chimie.
Dans le secteur des mines, IndustriALL est un membre fondateur de l’Initiative pour une
Certification Responsable de l’Exploitation Minière (IRMA), une coalition d’organisations nongouvernementales, d’entreprises clientes des industries extractives, de communautés riveraines
concernées, de compagnies minières et de syndicats. L’IRMA vise au respect des droits humains,
à l’obtention de lieux de travail sûrs, sains et respectueux, à l’absence ou à la limitation des
dommages à l’environnement et à ce que l’héritage laissé soit positif.
Dans le secteur de la chimie, IndustriALL fait partie de l’organe directeur de l’Approche stratégique
de la gestion internationale des produits chimiques (SAICM), qui met en place un cadre de
politiques pour promouvoir une gestion saine des produits chimiques. La SAICM soutient la
réalisation de l’objectif convenu lors du Sommet mondial sur le développement durable de
Johannesburg en 2002 visant à assurer qu’à l’horizon 2020, les produits chimiques soient produits
et utilisés de manière à minimiser leurs impacts négatifs significatifs sur l’environnement et la
santé humaine.
L’accord sur le changement climatique signé lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 a donné
un nouvel élan à la durabilité et aux politiques industrielles. Le Secrétariat a fait une analyse
détaillée de la manière dont il allait affecter les secteurs relevant d’IndustriALL, qui est déterminée
à lutter pour une Transition juste, de sorte que les travailleurs, leurs familles, les communautés
auxquelles ils appartiennent et leurs syndicats soient respectés et protégés, tout en créant de
l’emploi décent au sein d’industries durables.
En mai 2016, le Comité exécutif a approuvé un plan d’action exhaustif visant à promouvoir une
Transition juste et à faire des propositions spécifiques en matière de durabilité pour chaque
secteur industriel
Aérospatial
Le secteur aérospatial d’IndustriALL comprend les avions civils et militaires, l’espace et la défense,
ainsi que leurs chaînes de valeurs associées au niveau de la recherche et du développement, des
pièces et composants ainsi que des opérations de maintenance et de révision.
Conférence mondiale
La Conférence mondiale des industries aérospatiales d’IndustriALL a rassemblé une alliance
mondiale de syndicats du secteur aérospatial à Berlin en juillet 2015. Les affiliés présents à la
conférence représentaient les plus puissants syndicats de l’aérospatial dans le monde avec la
présence de participants en provenance d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Amérique du Sud,
d’Afrique, d’Asie et d’Australie.
En dépit de la bonne santé générale du secteur de l’aérospatial au plan mondial, les participants
ont noté que les travailleurs et travailleuses du secteur continuent d’être confrontés à de nombreux
défis dont des programmes nationaux d’austérité, un extrémisme anti-syndical et anti-ouvrier
croissant, l’externalisation de tâches dévolues aux syndiqués ainsi qu’à la concurrence déloyale de
pays tels que la Chine, qui ne respectent pas les règles internationales du commerce.
Résultats
De sorte à pouvoir relever ces défis et d’autres encore, les participants à la conférence ont adopté
un ambitieux plan d’action qui, depuis, constitue le cadre du travail d’IndustriALL. Il a conduit à :

des actions fermes au plan mondial pour soutenir ceux qu’il est convenu d’appeler les Huit
d’Airbus, arrêtés lors d’une action syndicale en Espagne
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
la mise en œuvre de la toute première réunion du réseau mondial de Finmeccanica

la collaboration au plan mondial avec les travailleurs de General Electric dans le cadre d’un
effort intersectoriel

la mise en place d’une réunion annuelle de dialogue social avec Rolls-Royce et la
reconnaissance d’un réseau mondial Rolls-Royce

soutenir des efforts de syndicalisation des affiliés dans le secteur

soutenir les affiliés du secteur au sein des industries aérospatiales en croissance rapide
dans la région MENA.
Plus de 5,000 personnes sont descendues dans les rues de Madrid pour protester contre le procès
de huit syndicalistes menacés d’emprisonnement pour avoir fait grève. Les huit ont
été acquittés. PHOTO : CCOO
Accord-Cadres mondiaux
Au stade actuel, le secteur compte deux ACM, avec le groupe Airbus et avec Saab. IndustriALL
est également en pourparlers avec Safran en vue d’un prochain accord. Il existe par ailleurs un
potentiel de dialogue en vue d’un ACM avec Finmeccanica et avec Rolls-Royce.
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Automobile et caoutchouc
La force d’IndustriALL au niveau de l’automobile et du caoutchouc se fonde sur de vastes réseaux
syndicaux mondiaux qui ont réussi à habiliter des syndicats locaux, à syndiquer des travailleurs et
travailleuses et à utiliser la puissance collective des syndicats de par le monde pour obtenir de
meilleurs accords de la part des multinationales.
Usine Mercedes-Benz de Sindelfingen, en Allemagne. PHOTO : Daimler AG
Bâtir des réseaux, orgniser et renforcer les syndicats
IndustriALL possède des accords concernant des réseaux syndicaux mondiaux avec neuf
entreprises : Ford, General Motors, AB Volvo, Volkswagen, BMW, Daimler, Bosch, PSA et
Renault. Les directions de ces compagnies sont parties prenantes aux réseaux syndicaux et y font
rapport sur leurs stratégies d’entreprise, en donnant aux syndicats locaux davantage d’information
sur leurs plans. Ces réseaux fournissent encore l’opportunité de débattre de certaines
problématiques directement avec les hautes directions et, si nécessaire, d’obtenir le soutien
d’autres syndicats du réseau, leur donnant ainsi plus de force que s’ils s’étaient retrouvé seuls à
faire face.
IndustriALL compte aussi des réseaux syndicaux mondiaux pour Fiat/Chrysler, Bridgestone,
Goodyear et Pirelli mais ceux-ci n’ont pas encore fait l’objet de négociations et d’accords avec les
directions.
Affiliés d’IndustriALL chez les grands constructeurs automobiles à l’international :
Chaque année, le Groupe de travail d’IndustriALL pour l’industrie automobile rassemble des
syndicalistes d’au moins 18 pays représentant les travailleurs de tous les constructeurs
automobiles mondiaux. Le groupe de travail débat et fixe des stratégies et actions concrètes
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communes au sein du secteur en conformité avec le plan d’action d’IndustriALL. Le but est de
renforcer les relations entre les syndicats, les entreprises et les pays afin de soutenir partout la
syndicalisation et d’aider au renforcement des syndicats existants et nouveaux dans le secteur.
Asie
L’affilié japonais JAW, ensemble avec IndustriALL, organise tous les deux ans la Conférence
asiatique des syndicats de travailleurs de l’automobile afin d’approfondir les relations entre les
syndicats de l’automobile de la région et d’établir davantage de réseaux syndicaux d’entreprises
multinationales.
IndustriALL a soutenu avec succès des campagnes de recrutement de syndicats locaux en Asie
et, avec l’aide des réseaux et des syndicats des maisons-mères, a pu syndiquer en Inde les
travailleurs de Ford, BMW et Daimler.
Dans le secteur automobile en Inde, toutes les usines sont syndiquées et ces syndicats font partie
des réseaux syndicaux mondiaux ad-hoc. Les prochaines étapes porteront sur l’accroissement de
la coopération entre les syndicats indiens au plan sectoriel, sur l’amélioration du dialogue social en
impliquant les directions locales dans les activités d’IndustriALL et l’entretien des liens avec les
syndicats des maisons-mères.
IndustriALL compte un comité des travailleurs chez AB Volvo en Thaïlande, qui constitue un point
de départ pour en syndiquer l’usine de ce pays. La prochaine étape sera General Motors.
IndustriALL compte également plusieurs syndicats au sein d’usines de pneumatiques en
Thaïlande. IndustriALL œuvre à développer une meilleure collaboration entre ces syndicats et
soutient pour l’instant des efforts visant à structurer le travail syndical dans le secteur du
pneumatique.
Mexique
IndustriALL a informé tous les syndicats des maisons-mères des constructeurs automobiles
présents au Mexique sur les contrats de protection conclus dans ce pays par des syndicats jaunes
au détriment des travailleurs et sans leur consentement. IndustriALL et ses affiliés du secteur
automobile sont déterminés à combattre le système pourri du Mexique. IndustriALL est parvenu a
obtenir l’engagement des directions de Volkswagen, Daimler, Mahle, Bosch et AB Volvo à
collaborer au développement de structures syndicales démocratiques au sein de leurs usines au
Mexique. IndustriALL a également un accord avec les directions de Ford et General Motors pour
mener une mission commune au Mexique afin d’enquêter sur la question des contrats de
protection et d’envisager quelles actions pourraient être requises.
Des dirigeants syndicaux licenciés cinq ans auparavant font finalement leur
retour au sein de l’usine Honda du Mexique pour y voter. PHOTO : IndustriALL
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Malgré le soutien d’IndustriALL, du JAW et du Syndicat Honda du Japon, le Syndicat indépendant
des travailleurs de Honda Mexique (STUHM) a perdu de justesse un scrutin très disputé à l’issue
d’un processus électoral entaché d’irrégularités.
MENA
Le secteur automobile est en plein boum au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MENA),
avec comme pays clés, tant comme assembleurs qu’accessoiristes, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et
la Tunisie. En 2015, IndustriALL a lancé un projet pour renforcer les structures syndicales dans la
région MENA, avec le ferme soutien d’affiliés français.
Chine
En novembre 2015, IndustriALL a tenu ses tous premiers ateliers en Chine, et a au cours des trois
dernières années organisé un échange d’expériences et une collaboration avec des représentants
syndicaux chinois au niveau des usines. Le syndicat chinois possède également le statut d’invité
au niveau des réseaux de Daimler, Volkswagen, BMW, Bosch et AB Volvo.
Les leaders syndicaux du secteur automobile rencontrent leurs homologues chinois
lors des ateliers d’IndustriALL en Chine. PHOTO : IndustriALL
Métaux de base
Les travailleurs et leurs syndicats ont été confrontés à deux défis de taille dans le secteur des
métaux de base : la surcapacité en acier dont la Chine est à l’origine et de vastes restructurations
d’entreprises aux États-Unis et en Europe.
La sidérurgie est la deuxième plus grande industrie du monde avec un chiffre d’affaires de 900
milliards de dollars, et devrait croître de 50% d’ici à 2050. Pourtant, ce secteur est en crise, car le
marché a été envahi par de l’acier à bon marché de Chine. Face à ces défis, IndustriALL a
soutenu les syndicats du secteur des métaux de base partout dans le monde par des campagnes,
du réseautage et du recrutement syndical.
Comité de direction
Seize syndicats de la sidérurgie venus de dix pays se sont rencontrés à Pittsburgh, aux États-Unis,
en novembre 2014 à l’occasion du comité de direction des métaux de base d’IndustriALL. Tout en
concevant un plan d’action assorti d’objectifs stratégiques pour le secteur, les participants ont
également adopté une déclaration appelant les gouvernements à prendre des mesures contre la
destruction du secteur des métaux de base. Le comité de direction est également convenu de tenir
la Conférence mondiale des métaux de base en Allemagne en novembre 2016.
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Comité de direction des métaux de base d’IndustriALL à Pittsburg, États-Unis. PHOTO :
IndustriALL
Réseaux
IndustriALL compte des réseaux syndicaux dans trois multinationales du secteur. Les réseaux des
multinationales de la sidérurgie Gerdau et Tenaris/Ternium ont tenu des réunions chaque année,
pour élaborer et évaluer leurs plans d’action.
Le réseau syndical d’IndustriALL chez Alcoa, le plus grand producteur mondial d’aluminium
primaire, s’est réuni deux fois pour accroître l’influence des travailleurs au sein de cette
multinationale d’origine américaine. Les affiliés ont pu exprimer directement leurs préoccupations
auprès du PDG d’Alcoa, M. Klaus Kleinfeld, lorsqu’il s’est adressé au réseau qui tenait sa réunion
au siège de l’USW en mai 2016.
L’accord mondial sur la santé et la sécurité avec ArcelorMittal fonctionne de manière régulière
avec quatre réunions par an. Au niveau de la sidérurgie, IndustriALL compte aussi des réseaux
syndicaux auprès de Tata, Aperan et Valorec.
Campagnes et soutien aux luttes
Les affiliés d’IndustriALL ont pris part à la semaine mondiale d’action à Alcoa en 2013 pour
revendiquer des salaires équitables, de meilleures normes de santé et sécurité et le respect du
droit des travailleurs à se syndiquer. Gerdau, le plus grand producteur de produits longs des
Amériques, a pour politique de décourager l’implantation de syndicats démocratiques pour tenter
de réduire les salaires et autres prestations. Lors de la réunion du conseil d’entreprise de Gerdau
en Uruguay en mai 2016, IndustriALL a rejoint les participants pour élaborer un plan d’action visant
à défendre les travailleurs de l’entreprise. Les affiliés d’IndustriALL des sidérurgistes Tenaris et
Ternium partout dans le monde ont aussi mené des actions de solidarité en faveur des travailleurs
de Colombie et du Guatemala.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 10
Les travailleurs du conseil mondial de Tenaris et le réseau syndical de Ternium à Vespasiano,
dans l’état de Minas Gerais, au Brésil. PHOTO : IndustriALL
OCDE
IndustriALL a activement défendu les sidérurgistes auprès de l’OCDE. En décembre 2015,
IndustriALL a soumis un plan de relance en cinq points auprès du Comité de Haut Niveau sur
l’Acier de l’OCDE en exigeant que l’organisation prenne des mesures plus fermes pour mettre fin
au dumping sur l’acier. En mai 2016, IndustriALL a pris part à une réunion de l’OCDE tenue à
Bruxelles et a appelé les gouvernements à apporter de manière urgente des réponses à la crise de
l’acier faute de quoi des milliers d’emplois risquent d’être perdus à jamais.
IndustriALL a soutenu les affiliés dans leurs campagnes pour sauver la sidérurgie et, à Stockholm
en mai 2015, le Comité exécutif a donné à l’unanimité son soutien aux travailleurs britanniques de
Tata Steel se battant pour conserver leurs pensions.
Chimie, pharmaceutique et sciences biologiques
On a connu dans ces secteurs une évolution structurelle avec de nombreuses fusions et
acquisitions, comme Dupont-Dow Chemicals et ChemChina-Syngenta. Le secteur est réparti entre
pétrole et gaz, pétrochimie, chimie de base, chimie de spécialités, produits chimiques destinés aux
consommateurs et produits pharmaceutiques et est caractérisé par de forts investissements en
capital. En dépit de ventes à la hausse, l’emploi poursuit son déclin. La densité syndicale y est
faible, en particulier dans la pharmaceutique.
La Conférence mondiale des industries chimique et pharmaceutique d’IndustriALL tenue en mai
2015 à Hanovre, en Allemagne, a adopté un plan d’action reposant sur les cinq objectifs
stratégiques d’IndustriALL.
Renforcer la puissance syndicale
IndustriALL et ses affiliés œuvrent à consolider et développer la puissance et la solidarité
syndicale en se concentrant sur la syndicalisation, l’augmentation de la densité syndicale ainsi que
l’amélioration du droit à négocier collectivement et du dialogue social. Le secteur s’est concentré
sur les non-syndiqués, les travailleurs précaires, les non-manuels, les jeunes travailleurs et les
femmes, ainsi que sur les travailleurs et travailleuses qui ne bénéficient pas de conventions
collectives.
Confronter le capital mondial
Les affiliés ont renforcé la solidarité par le biais de réseaux syndicaux aux plans mondial, régional
et national. Au sein des plans d’action adoptés lors des conférences mondiales de 2010 et 2015,
on retrouve la création de nouveaux réseaux qui ciblent les multinationales dominantes et
émergentes ainsi que les sous-secteurs. Une attention particulière a été donnée au réseau
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mondial des syndicats de la pharmaceutique, ainsi qu’au ciblage de compagnies comme Sanofi
Aventis et Takeda.
Réseau mondial d’IndustriALL des syndicats de l’industrie pharmaceutique
réuni à Tokyo, au Japon. PHOTO : IndustriALL
Dans l’industrie de la chimie, IndustriALL compte des accords-cadres mondiaux avec Solvay,
concernant 31.000 salariés, Umicore pour 15.000 et Evonik pour plus de 33.500 travailleurs et
travailleuses. L’ACM avec Solvay fixe d’importantes normes en matière de droits syndicaux, de
réalisation de ses principes et de mécanismes d’évaluation, alors que l’ACM avec Umicore montre
une continuité avec des actions conjointes régulières.
Le forum mondial Solvay, récemment mis sur pied, est le seul exemple dans l’industrie chimique
où les représentants des travailleurs sont reconnus par l’entreprise au plan mondial. Il existe des
réseaux mondiaux et régionaux pour BASF, Akzo Nobel, Unilever et Linde. S’agissant de
l’industrie pharmaceutique, des réseaux mondiaux et régionaux ont été élaborés chez Sanofi
Aventis et Takeda.
Défendre les droits des travailleurs
Assurer que les normes mondiales et les attentes au plan international sont rencontrées par les
employeurs des industries chimiques et pharmaceutiques, en recourant à plein aux organes
intergouvernementaux et internationaux comme l’ONU, l’Organisation internationale du travail
(OIT) et l’OCDE a constitué une priorité pour IndustriALL. Les activités sectorielles de l’OIT au
niveau de l’industrie chimique ont été mises à profit pour améliorer les droits des travailleurs et
développer le dialogue social.
Le dialogue social avec le Comité international des relations professionnelles des employeurs de
l’industrie chimique s’est poursuivi avec des communications et collaborations régulières sur les
activités de l’OIT et la durabilité.
Combattre le travail précaire
Des études au niveau sectoriel et des entreprises ont été menées pour déterminer l’étendue du
travail précaire au sein des secteurs.
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Emploi industriel durable
Conscientiser les affiliés et encourager leurs démarches en vue d’assurer un secteur chimique et
pharmaceutique durable a été l’un des objectifs de cette mandature tout comme développer une
vision commune entre les affiliés.
Les activités dans le secteur ont cherché à obtenir des cadres législatifs et réglementaires
internationaux, nationaux et régionaux plus forts en vue d’améliorer la santé et la sécurité
professionnelles ainsi que l’environnement.
Énergie
La baisse du prix du pétrole au cours de cette dernière année a mis une énorme pression sur les
travailleurs et travailleuses du secteur. Cette chute a déclenché une vague de pertes d’emploi
dans tout le secteur au sein de compagnies comme Shell, Chevron, Halliburton, Baker Hughes et
Centrica. Il y a une tendance à la consolidation avec une poignée de puissantes entreprises
contrôlant le plus clair du marché de l’énergie.
Ces compagnies sous-traitent leurs activités, créant un défi à la syndicalisation et rendant plus
difficile l’évaluation de la santé et de la sécurité. La réponse d’IndustriALL a été de négocier et
réviser des accords-cadres mondiaux (ACM), en soulignant le besoin d’inclure les travailleurs et
travailleuses en sous-traitance et d’œuvrer en commun avec d’autres fédérations syndicales
internationales pour assurer la couverture des chaînes d’approvisionnement.
Un défi supplémentaire est posé par une évolution rapide des politiques et structures énergétiques
nationales, due en partie au besoin de s’éloigner des carburants fossiles.
Plateforme pétrolière en mer du Nord. PHOTO : Erik Christensen sur Wikimedia Commons
Répondre à un environnement exigeant
La Conférence mondiale de l’énergie s’est tenue à Madrid en avril 2014. Deux cent cinquante
dirigeants syndicaux de quarante-cinq pays ont adopté un plan d’action renforçant le besoin
d’unité. La conférence s’est efforcée d’analyser et de développer des politiques énergétiques
progressistes qui prennent en compte les intérêts des travailleurs confrontés à un environnement
en constante et rapide évolution. Le défi est de s’assurer que ces changements soient gérés par le
biais d’un processus de Transition juste où les besoins des travailleurs pour des emplois durables
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 13
et de qualité soient pris en compte. L’industrie de l’énergie joue un rôle clé dans l’initiative
mondiale d’IndustriALL pour une politique industrielle durable, en particulier en raison de ses
rapports étroits avec le secteur manufacturier et son rôle central dans la durabilité
environnementale.
IndustriALL collabore avec d’autres fédérations syndicales internationales dans le secteur de
l’énergie, par exemple avec l’Internationale des Services publics pour des multinationales comme
EDF, ENEL et ENGIE et avec la Fédération internationale des Transports sur le Projet en rapport
avec les hubs, qui concerne les entreprises de services pétroliers, sous-marins et maritimes du
plateau continental de la Mer du Nord.
Des accords ont été signés avec des multinationales, tel l’accord sur la santé et la sécurité avec
GDF Suez (devenu ENGIE), une extension de l’ACM signé en 2010. Cet accord définit un plan
pour éradiquer les accidents mortels, pour réduire continuellement le nombre d’accidents du travail
et pour améliorer la santé et la sécurité en éliminant progressivement les produits contenant des
substances toxiques auxquels on peut trouver des substituts.
Deux accords-cadres mondiaux ont été signés durant la période écoulée, avec Gamesa et Total,
qui couvrent 100.000 travailleurs et travailleuses dans plus de 130 pays. L’accord avec Total
comprend d’importantes clauses comme le droit des travailleurs à former des syndicats, la
complète neutralité par rapport au fait syndical, la garantie que les absences pour maternité
n’auront aucune influence néfaste sur le salaire ou l’évolution de carrière et une assurance-vie
pour l’ensemble des salariés. De plus, Total est convenu de promouvoir l’accord auprès des
nombreux fournisseurs et sous-traitants de sa chaîne d’approvisionnement, allant jusqu’à la
rupture de contrat pour ceux qui ne s’y conformeraient pas.
Le réseau syndical mondial Shell a été mis sur pied à Singapour en septembre 2015, avec 60
dirigeants syndicaux en provenance de 22 pays de tous les continents, pour représenter les
salariés de Shell. Cette réunion est intervenue juste après que Shell a annoncé ses intentions de
supprimer quelque 10.000 postes en raison de la chute des cours du pétrole.
Constitution du réseau syndical mondial Shell à Singapour. PHOTO : IndustriALL
Une réunion sectorielle régionale pour l’Amérique latine s’est tenue à Buenos Aires, en Argentine,
en 2016. Les dirigeants syndicaux y ont souligné le besoin de bâtir une solidarité syndicale entre
les différents pays. Tous les participants sont convenus qu’augmenter les effectifs syndicaux était
nécessaire au plan mondial.
Le Réseau international des syndicats de travailleurs du nucléaire s’est réuni à Tchernobyl, en
Ukraine, en avril 2016, ce qui coïncidait avec le 30e anniversaire de la catastrophe nucléaire. Des
délégués en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, de France, du Japon, d’Afrique du Sud,
de Corée du Sud, d’Espagne, de Suisse et d’Ukraine ont pris part à cette réunion sur l’industrie
nucléaire mondiale.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 14
Participants de la réunion du Réseau international des syndicats de travailleurs du nucléaire
à Tchernobyl, en Ukraine. PHOTO : IndustriALL
Un réseau des travailleurs et travailleuses du pétrole et du gaz pour la région Moyen-Orient et
Afrique du Nord a été lancé en 2015. Les participants y ont débattu des défis et difficultés des
syndicats du pétrole et du gaz dans la région ainsi que de la manière d’assurer avec succès le
renforcement et le recrutement syndicaux sur fond de problèmes politiques et économiques.
Les participants sont convenus de mettre en place un petit groupe de pilotage chargé de faire
avancer le travail, au sein duquel on trouve des syndicats du Koweït, d’Irak, de Jordanie, d’Égypte,
de Tunisie et du Maroc.
Informatique, électricité et électronique
Le secteur hautement concurrentiel et en constante évolution de l’informatique, de l’électricité et de
l’électronique connaît une expansion rapide, souvent du fait de compagnies où la liberté syndicale
et la négociation collective ne sont pas respectées. Ce secteur s’entremêle avec de nombreux
autres secteurs relevant d’IndustriALL, sinon tous, et sa production dépend de chaînes
d’approvisionnement parmi les plus vastes et les plus complexes. Le modèle “à flux tendu” de ce
secteur alimente une hausse du travail précaire et la densité syndicale y est faible. Cependant, le
travail d’IndustriALL au cours des quatre dernières années a permis de donner un coup de fouet
aux effectifs syndicaux et à faire grandir les réseaux syndicaux au sein de ce secteur.
En Asie, les femmes représentent 30% des travailleurs
du secteur de l’électronique. PHOTO : SOMO
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 15
Plan d’action
En juin 2015, la Conférence mondiale sur l’informatique, l’électricité et l’électronique a adopté le
plan d’action du secteur, reposant sur les objectifs et stratégies clés d’IndustriALL. Ce plan
proclame l’engagement des affiliés à renforcer les syndicats pour se confronter au capital mondial ;
défendre les droits syndicaux ; combattre le travail précaire et à promouvoir une politique
industrielle ainsi que la durabilité.
Le travail au sein de ce secteur est orienté par son comité de direction, qui se réunit une fois l’an
pour évaluer le plan d’action et affecter les priorités au niveau des activités.
Syndicalisation
IndustriALL a lancé en 2014 un projet de syndicalisation sur cinq ans soutenu par la Commission
européenne. Il se concentre sur la syndicalisation des travailleurs et travailleuses de l’électronique
dans la région ASEAN, dont 30% sont des femmes, et où l’on retrouve des travailleurs précaires et
des migrants.
Dans ce cadre, en 2014-2015, plus de 1.200 syndicalistes ont été formés au recrutement par des
affiliés d’IndustriALL en Indonésie (FSPMI et Lomenik), en Malaisie (EIWU et coalition EIEU), aux
Philippines (PMA, MWAP, ALU, ILO-PHILS et CFW), à Taïwan (ROCMU), en Thaïlande (TEAM) et
au Vietnam (VUIT). Ceci a conduit à l'augmentation des effectifs syndicaux en Indonésie, en
Malaisie, en Thaïlande et aux Philippines.
Beaucoup de syndicats du secteur sont parvenus à toucher les travailleurs non-syndiqués,
précaires (intérimaires, sous-traitants, migrants, etc.), les femmes et les jeunes travailleurs ainsi
que les non-manuels et ont pu ainsi les inclure au sein de conventions collectives qui les
protègent.
Les affiliés du secteur ont augmenté leur participation à la campagne d’IndustriALL pour dire
STOP au Travail précaire. IndustriALL a mené des études sur le travail précaire au niveau du
secteur et des entreprises et a relevé le niveau de conscientisation par rapport au problème dans
tout le secteur, y compris au sein des chaînes d’approvisionnement.
Photos des sessions du projet : syndiquer les salariés pour combattre le travail précaire !
ROCMU, Taïwan
FSPMI, Indonésie
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 16
EIWU et coalition EIEU en Malaisie
VUIT, Vietnam
Réseaux syndicaux
Des réseaux syndicaux ont été créés et développés au sein de grandes multinationales comme
Siemens, NXP, Ericsson, STMircroelectronics et SchneiderElectric pour renforcer la puissance
syndicale et se mesurer aux entreprises au plan mondial.
IndustriALL a développé des relations avec des organisations non-gouvernementales comme le
réseau GoodElectronics, dans le but de former une alliance par rapport à des défis communs
comme les droits des travailleurs et la santé et sécurité professionnelles.
Une collaboration accrue entre les affiliés a conduit à ce que des syndicats collaborent pour
développer une politique industrielle durable. Les syndicats ont renforcé leurs revendications
auprès des gouvernements, aux côtés des centrales syndicales et des autres syndicats d’industrie
de leurs pays respectifs.
De récentes rencontres en Malaisie et au Japon ont mis en lumière les défis posés par la politique
environnementale et Industrie 4.0 pour le secteur. Les syndicats continuent à rechercher une
politique industrielle forte pour un avenir durable avec de l’emploi décent.
Industries des matériaux (verre, ciment, céramique)
Les industries des matériaux ont été affectées par d’énormes changements ces dernières années.
Fusions, acquisitions et restructurations parmi les plus grands producteurs mondiaux de ciment et
de verre ont posé un sérieux défi aux différents secteurs de cette industrie. Néanmoins,
IndustriALL a répliqué avec fermeté, réussissant à engranger des avancées pour les travailleurs, à
résoudre des conflits et à construire des réseaux. Lors de la Conférence mondiale des Industries
des matériaux en Thaïlande en 2013, les participants ont adopté un ambitieux plan d’action et
décidé de focaliser les activités sur le ciment et le verre.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 17
Des délégués des syndicats représentant les travailleurs du verre, du ciment
et de la céramique ont participé à la Conférence mondiale d’IndustriALL
pour les industries des matériaux à Bangkok, en Thaïlande. PHOTO : IndustriALL
Ciment
Cependant, les priorités ont changé lorsque Lafarge (France) et Holcim (Suisse), les numéros un
et deux mondiaux de la production de ciment, ont annoncé leur fusion en 2014. Ceci a également
conduit à l’extrême croissance du groupe irlandais de matériaux de construction CRH, qui a
racheté tous les actifs dont ces deux entreprises se sont retirées. Plus tard, en 2015, la
multinationale allemande HeidelbergCement a annoncé qu’elle reprendrait l’entreprise d’origine
italienne Italcementi.
Dans une réaction sans précédent, IndustriALL a collaboré avec son organisation sœur,
l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ainsi qu’avec la Fédération européenne des
travailleurs du bâtiment et du bois pour protéger les droits des salariés dans le cadre de ces
fusions et au-delà.
Une campagne commune en deux phases principales a ainsi été lancée : Pas de fusion sans
droits à la santé et à la sécurité pour les travailleurs ! et plus tard, LafargeHolcim, respectez les
droits des travailleurs ! La campagne s’accompagnait d’un ensemble complet de matériel de
soutien allant de prospectus et banderoles communs en passant par des journées d’action
mondiales, tout en appelant LafargeHolcim à entamer le dialogue social.
Manifestation lors de l’AG d’Holcim à Zurich, Suisse. PHOTO : IndustriALL
Ces activités ont forcé le respect des employeurs et IndustriALL a été en mesure de mettre sur
pied un comité syndical mondial et d’obtenir des pourparlers réguliers avec la direction générale de
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 18
LafargeHolcim. Au cours de cette campagne, IndustriALL est également parvenue à résoudre de
nombreux conflits de par le monde, avec une victoire pour des travailleurs du ciment en Inde. Le
succès de cette campagne a permis à son tour d’ouvrir la voie à un dialogue social avec
HeidelbergCement.
Beaucoup a déjà été obtenu, mais la lutte continuera jusqu’à ce que des canaux stables pour le
dialogue social international soient établis à la fois chez LafargeHolcim et chez le nouveau
HeidelbergCement.
Verre
Il y a eu d’importants changements dans le secteur du verre. La concurrence des producteurs
chinois est croissante. Ils détiennent maintenant plus de 50% du marché mondial du verre.
L’acquisition par la multinationale française Saint-Gobain de l’entreprise suisse Sika n’a pas
encore abouti, mais l’entreprise s’est déjà transformée de manière spectaculaire, passant de
simple producteur verrier à fournisseur de multiples services au sein du secteur de la construction.
IndustriALL a mis sur pied un réseau mondial pour l’entreprise, destiné à établir un dialogue social
au plan international, si possible. Entretemps, le réseau pour Owens-Illinois, dont l’implantation est
également en train d’évoluer, fonctionne de manière virtuelle avec des conférences téléphoniques
régulières et des contacts directs avec le Conseil d’entreprise européen.
Premier réseau mondial formé chez Saint-Gobain. Paris, octobre 2015. PHOTO : IndustriALL
Les consolidations, les fusions et les restructurations ont changé le visage des industries des
matériaux et les multinationales ne respectent plus les anciennes limites sectorielles. De nouvelles
évolutions, comme Industrie 4.0 auront aussi un impact. IndustriALL Global Union est prête à faire
face à ces défis. La campange LafargeHolcim montre clairement que des tactiques empreintes de
souplesse sont nécessaires pour faire la différence au nom de la main d’œuvre au plan mondial.
Ingénierie mécanique
Sont compris dans le secteur de l’ingénierie mécanique un large éventail de sous-secteurs tels que
l’énergie éolienne, la production d’énergie, les machines destinées à l’exploitation minière ainsi
que les ascenseurs et escalators. Tous ces segments connaissent des évolutions rapides en
raison des avancées technologiques, de la robotique et de la numérisation des processus de
fabrication par le biais d’Industrie 4.0. Une autre question importante est celle du transfert de la
production en raison de l’évolution de la demande et d’une main d’œuvre moins chère. Au cours
des quatre dernières années, IndustriALL s’est focalisée sur les ascenseurs et les escalators, les
machines agricoles et de construction et sur le renforcement des réseaux syndicaux.
SKF
SKF, originaire de Suède, est présent dans 32 pays et compte une forte représentation en Europe,
en particulier en Suède et en Allemagne. IndustriALL possède Conseil syndical mondial actif qui
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 19
fonctionne comme un réseau syndical et reprend également les tâches du Conseil d’entreprise
européen.
Représentants des travailleurs de SKF du monde entier réunis à Francfort, en Allemagne pour débattre de
la manière d’intensifier leur coopération en cette période de défis posés par la faiblesse de l’économie mondiale.
PHOTO : IndustriALL
ThyssenKrupp
En mars 2015, IndustriALL a signé un accord-cadre mondial avec ThyssenKrupp, qui protège et
fait progresser les droits d’approximativement 160.000 travailleurs dans près de 80 pays. Cette
entreprise multinationale originaire d’Allemagne est l’un des plus grands producteurs d’ascenseurs
mais l’accord s’applique à l’ensemble des activités. Déjà lors de sa négociation, le projet d’accord
a été utilisé pour résoudre des conflits dans différents pays, par exemple en Espagne.
Actuellement, il n’y a pas de réseau syndical mondial en place chez ThyssenKrupp, mais un
Conseil d’entreprise européen solide fonctionne en vertu de la législation allemande. Le comité
international a débuté ses activités en 2015.
Machines agricoles et de chantier
La réunion de novembre 2012 sur le matériel de chantier, l’équipement minier et les machines
agricoles a déterminé l’ordre du jour des actions à mener dans le secteur par IndustriALL pour la
période menant au prochain congrès.
IndustriALL a œuvré avec Caterpillar à renforcer le réseau syndical mondial qui couvre
pratiquement tous les continents où l’entreprise est active. Le réseau se réunit chaque année et
échange régulièrement des informations sur les sujets pertinents. Lors de sa dernière réunion à
Bruxelles en juin 2015, les participants ont adopté un planning de travail et se sont engagés à
livrer des résultats à des échéances spécifiques. Lorsque Caterpillar a annoncé des plans de
restructuration en septembre 2015, le réseau a pris des mesures communes.
IndustriALL a mis sur pied un réseau mondial chez John Deere, qui se réunit aussi régulièrement.
En juin 2015, il a adopté les Principes directeurs du réseau John Deere d’IndustriALL qui
définissent les objectifs du réseau. Il a conduit à une collaboration plus étroite, à de plus larges
débats sur les différents systèmes de représentation syndicale et à l’intégration du Brésil au sein
du réseau.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 20
Ascenseurs et escalators
Des représentants syndicaux de treize pays des quatre grandes entreprises du secteur des
ascenseurs et escalators, Otis, Kone, Schindler et ThyssenKrupp, se sont réunis en Autriche en
novembre 2015 pour renforcer les activités en réseau. Résultat clé de la rencontre, les participants
ont signé la Déclaration de Vienne visant à améliorer les conditions de travail au sein de l’industrie
des ascenseurs et escalators.
Conférence mondiale sur l’ingénierie mécanique, novembre 2015, Suisse
Les participants de la Conférence mondiale du secteur de l’ingénierie mécanique d’IndustriALL, à
Berne, en Suisse, ont adopté un plan d’action dans la lignée des cinq objectifs stratégiques
d’IndustriALL. Il comprend des politiques pour développer et renforcer les réseaux syndicaux,
combattre le travail précaire, soutenir la syndicalisation au sein des multinationales, intégrer
davantage de femmes et de jeunes travailleurs au sein des réseaux syndicaux et des postes
dirigeants, œuvrer sur les nouveaux sous-secteurs comme les technologies de production
d’énergie et l’écologisation de l’ingénierie mécanique et promouvoir de nouvelles stratégies pour
Industrie 4.0 et la numérisation de l’ingénierie mécanique.
Participants de la Conférence mondiale sur l’ingénierie mécanique à Berne, en Suisse. PHOTO : IndustriALL
Mines et production de diamants, pierres précieuses, objets
ornementaux et bijoux
Les dernières années ont vu un effondrement du prix des matières premières, mettant en péril la
profitabilité des entreprises et les écrasant sous une dette insupportable. La recherche de
bénéfices à court terme aux dépens d’une durabilité à long terme est typique du secteur et ce sont
les travailleurs qui en paient le prix. Il y a eu des pertes d’emploi, une expansion massive de
l’externalisation, des attaques sur les conditions d’emploi, des catastrophes environnementales et
des coupes au niveau de la santé et de la sécurité. On a connu une vague d’accidents miniers
mortels évitables dans le sillage de la crise, avec l’horreur de situations impliquant des travailleurs
emprisonnés sous terre sans espoir d’être secourus.
Renforcer la puissance syndicale
Les différents réseaux mondiaux se sont concentrés sur la syndicalisation et le renforcement
syndical en recourant à des études sur les conventions collectives afin de développer des
stratégies communes de négociation collective. Les stratégies ont été mises en pratique par la
mise en œuvre de campagnes, comme celle au plan mondial sur Rio Tinto et des campagnes
d’entreprise de moindre envergure au plan mondial comme celle contre Glencore.
On a soutenu des efforts en vue de syndiquer et d’aller vers une unité syndicale en Indonésie, en
Zambie, au Mozambique, à Madagascar, en République démocratique du Congo et aux
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 21
Philippines, ainsi que le réseau régional pour l’Amérique latine. Des résultats significatifs ont été
engrangés.
Des syndicalistes de Glencore du monde entier se sont réunis au Cap, en Afrique du Sud
PHOTO : IndustriALL
Confronter le capital mondial
Des réseaux mondiaux ont été mis sur pied pour les entreprises suivantes : Rio Tinto, Glencore,
Anglo American, AngloGold Ashanti et BHP Billiton. On compte également des réseaux mondiaux
thématiques pour le charbon et le diamant.
Défendre les droits des travailleurs
La terrible catastrophe minière de Soma, en Turquie, a souligné la crise qui perdure au niveau de
la sécurité minière et l’échec des gouvernements à prendre des mesures efficaces en ratifiant et
mettant en œuvre la Convention 176 sur la sécurité et la santé dans les mines.
Des casques disposés sur de faux cercueils lors de la manifestation à Istanbul, pour accuser le parti AKP au pouvoir
de la responsabilité de la catastrophe minière survenue dans l’ouest de la Turquie. PHOTO : Reuters/Can Erok
Dans la lignée de la campagne mondiale d’IndustriALL pour la ratification de la C176 de l’OIT, des
réunions tripartites régionales ont été tenues sous les auspices de l’OIT en Indonésie et en
Tanzanie. Des réunions tripartites nationales ont été tenues en Mongolie et au Myanmar. Par le
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 22
biais de la campagne et en lien avec l’accent mis par la campagne mondiale Rio Tinto sur la santé
et la sécurité en Mongolie, le pays a maintenant ratifié la C176. La catastrophe de Soma a conduit
à l’intensification de la campagne avec pour résultat que la Turquie a maintenant également ratifié
la convention.
Des actions de solidarité pour un large éventail de luttes syndicales ont été menées par le biais
des réseaux mondiaux. Les compagnies minières ont réagi à la crise affectant leurs bénéfices en
augmentant leur recours à l’externalisation, faisant passer la responsabilité par rapport à leurs
salariés sur les épaules de leurs sous-traitants. IndustriALL a recours aux réseaux et aux
campagnes à l’échelle mondiale, à des stratégies au niveau des négociations collectives ainsi qu’à
des projets régionaux et nationaux pour combattre cette tendance.
Durabilité
Intégrer la contribution du charbon au changement climatique et le besoin de passer à des
carburants plus propres est un défi pour le secteur. La conséquence en a été la fermeture de puits,
en particulier en Espagne avec tous les effets potentiellement dévastateurs sur les travailleurs et
les communautés auxquels ils appartiennent. La conférence mondiale sur l’extraction du charbon à
Hanovre, Allemagne, en novembre 2015, a examiné ces problématiques dans le détail.
IndustriALL est profondément convaincue du besoin de créer une industrie minière durable, qui
soit sûre, avec des emplois stables et des stratégies d’investissement à long terme pour les
compagnies minières et sans dommages pour l’environnement. Là où il sera nécessaire
d’abandonner des industries néfastes, une Transition juste est exigée.
Conférence mondiale
La Conférence mondiale tenue à Leipzig en mai 2016 a adopté un plan d’action exhaustif par
rapport aux objectifs et stratégies clés d’IndustriALL. Le plan d’action s’appuie sur la création
réussie de réseaux d’entreprise au plan mondial et leur renforcement. Il prévoit également un
nouvel élan à donner en faveur de la ratification de la C176 de l’OIT ainsi qu’un accent important
mis sur la Transition juste.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 23
Les délégués de la Conférence mondiale des mines
à Leipzig appellent à la ratification de la
Convention 176 de l’OIT. PHOTO : IndustriALL
Steve Hunt des Métallos USW lors de la conférence à
Leipzig: “Arrêtez le massacre. Appliquez la loi. Ratifiez et
mettez en œuvre la C176 de l’OIT”, PHOTO : IndustriALL
Pâte, papier et emballage
IndustriALL compte des affiliés du secteur de la pâte et du papier sur chaque continent. Cette
industrie connaît des évolutions significatives à mesure que les régions de production changent et
que la communication s’effectue de plus en plus de manière électronique. IndustriALL travaille
avec ses bureaux régionaux et ses affiliés à cartographier la puissance syndicale dans le secteur,
en particulier au niveau des multinationales.
Travailleurs du papier de l’USW. PHOTO : Facebook
Groupe de travail sur la pâte à papier et le papier
Le secteur est piloté par le groupe de travail sur la pâte à papier et le papier élu par la Conférence
mondiale en 2012. Lors de la réunion annuelle du groupe de travail en avril 2016, les principaux
syndicats du secteur ont défini un plan d’action dans la lignée des objectifs stratégiques
d’IndustriALL.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 24
Leeann Foster, coprésidente du groupe de travail d’IndustriALL sur la pâte à papier et le papier donne
le coup d’envoi de la conférence de l’USW : “Levez-vous et exprimez-vous. Pour la sécurité” PHOTO : USW
Réseaux syndicaux
Des réseaux syndicaux internationaux sont actifs chez Sappi, International Paper, Huhtamaki,
Smurfit Kappa, Mondi et dans la région Amérique latine.
Une action sur les stratégies du capital sera menée en parallèle avec la prochaine campagne de
recrutement de l’USW chez Huhtamaki aux États-Unis. Chez International Paper, le réseau mène
des études sur la santé et la sécurité pour préparer des revendications communes auprès de
l’entreprise.
Accords-cadres mondiaux
IndustriALL compte actuellement deux ACM dans le secteur avec Norske Skog en Norvège et
SCA en Suède. Un troisième ACM avec Stora Enso, de Finlande, devrait être signé avant la tenue
du 2e Congrès d’IndustriALL. On peut citer comme probables futurs partenaires d’ACM Sappi
d’Afrique du Sud et Mondi d’Autriche.
Actions
IndustriALL se concentre sur le soutien aux syndicats de la pâte et du papier qui recrutent en
Colombie et en Turquie, sur fond d’agressions anti-syndicales dans les deux pays. Une autre
région qui retient l’attention est l’Asie du Sud-est, où IndustriALL va poursuivre son soutien à la
construction de l’unité ainsi que des actions de solidarité pour favoriser la syndicalisation.
Un vaste sous-secteur de l’industrie de la pâte et du papier se contracte à mesure que les gens
communiquent toujours davantage de manière électronique, mais les sous-secteurs des
mouchoirs et de l’emballage devraient poursuivre leur croissance. Entretemps, la production du
secteur subit une mutation géographique au plan mondial, du Nord au Sud et d’Ouest en Est.
Alors que la croissance intérieure de la Chine ralentit, le pays possède d’énormes surcapacités au
niveau de la pâte et du papier, provoquant une sursaturation du marché et de nouvelles menaces
sur les emplois ailleurs.
IndustriALL se coordonne avec deux autres fédérations syndicales internationales, l’Internationale
des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), qui représente les travailleurs des industries
forestières et UNI Global Union qui représente les travailleurs des industries graphiques.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 25
Construction navale et démolition des navires
IndustriALL s’est concentrée sur le renforcement syndical au sein des pays émergents en termes
de construction navale et de démolition des navires, sur l’attention à porter aux travailleurs
précaires et sur l’amélioration de la santé et de la sécurité dans le secteur. La pression de la
concurrence de la Chine et la chute mondiale des prix de l’acier ont un grand impact sur l’industrie
de la démolition des navires.
Travailleurs du chantier de démolition navale de Chittagong au Bangladesh. PHOTO : IndustriALL
Renforcer la puissance syndicale
La Conférence mondiale sur la construction navale et la démolition des navires en novembre 2014
a adopté le Plan d’action du secteur reposant sur les cinq objectifs stratégiques d’IndustriALL.
La campagne de syndicalisation d’IndustriALL a ciblé des syndicats en Asie du Sud, Asie du Sudest et Amérique latine. Des activités bilatérales ou multilatérales, comme le projet sur la démolition
des navires FNV-IndustriALL ont servi à soutenir le développement de syndicats forts,
démocratiques, indépendants et durables au sein de l’industrie de la démolition des navires en
Inde (SMEFI), au Bangladesh (BMF et BML) et au Pakistan (NTUF). En Inde, les deux syndicats
de démolisseurs de navires du SMEFI ont augmenté leurs effectifs de 10.000 membres au cours
des quatre dernières années et leur total est maintenant d’environ 20.000 membres.
Les participants de la Conférence mondiale sur la construction navale et la démolition des navires
à Nagasaki, au Japon. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 26
Campagnes
La campagne pour assainir la démolition des navires a été lancée en mai 2015. Elle promeut la
ratification de la Convention internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement
rationnel des navires, qui devrait permettre de rendre cette industrie plus sûre pour les travailleurs.
Des syndicats, tant du secteur de la construction navale que de la démolition des navires,
d’Australie, du Bangladesh, du Danemark, d’Allemagne, d’Inde, du Japon et du Royaume-Uni ont
agi concrètement dans le cadre de cette campagne et les gouvernements ont réagi positivement
par rapport à la ratification. La campagne se poursuit en ciblant des pays clés en termes de flotte
et d’enregistrement des pavillons afin d’atteindre les quotas requis à cet égard pour une entrée en
vigueur.
IndustriALL a suscité des actions communes de syndicats affiliés au niveau de la campagne pour
dire STOP au Travail précaire. Par l’échange des bonnes pratiques entre affiliés, des syndicats ont
été en mesure de se servir de conventions collectives pour limiter le recours aux travailleurs
précaires dans un certain nombre de cas.
Travail sectoriel
IndustriALL a développé les réseaux syndicaux sur de nombreux plans, dont celui des entreprises
multinationales (EMN), dans les secteurs commercial et naval et au niveau des régions et pays. Le
réseau syndical de BAE Systems a été le premier à être lancé en novembre 2014. IndustriALL
continue à œuvrer à la mise en place de davantage de réseaux au niveau des MNE de l’industrie
de la démolition des navires.
Par le biais de la conférence mondiale et des réunions du groupe d’action, IndustriALL a permis
aux affiliés de développer et mettre en œuvre leur propre vision d’un développement industriel
durable. Les affiliés ont échangé leurs points de vue et leurs pratiques s’agissant d’une
construction navale à valeur ajoutée, comme les vaisseaux offshore et écologiques, ainsi que pour
la promotion de politiques industrielles durables au sein de leurs propres pays.
IndustriALL est impliquée dans le processus de création d’un nouveau Recueil de directives
pratiques en matière de sécurité et hygiène dans la construction et la réparation navales proposé
par l’OIT et qui sera conclu en 2017. La section a également collaboré avec industriAll Europe sur
des politiques et des actions de solidarité contre les attaques sur les droits des travailleurs, où
qu’elles aient lieu.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 27
Textile, habillement, cuir et chaussures
Depuis qu’IndustriALL Global Union a été fondée en 2012, le secteur textile, habillement, cuir et
chaussures (THCC) a accompli d’importantes avancées en obtenant des droits pour les
travailleurs, en développant des mesures de santé et sécurité et en sauvegardant le droit des
travailleurs et travailleuses à rejoindre un syndicat.
Travailleuse d’une usine de confection au Bangladesh. PHOTO : Abir Abdullah
Accord du Bangladesh et ACT
L’industrie du textile et de la confection est caractérisée par une large dispersion géographique de
la production, des évolutions rapides sous l’impulsion du marché et des marges bénéficiaires
réduites. Nous avons été témoins au cours des quatre dernières années des pires accidents
industriels dans ce secteur depuis l’incendie de l’usine Triangle Shirtwaist à New York en 1911.
Les catastrophes des usines de confection de Rana Plaza, Tazreen et Ali Enterprises soulignent
l’échec de la responsabilité sociale des entreprises sous forme volontaire et les méthodes
traditionnelles de réglementations gouvernementales pour la protection des droits des travailleurs
et de leurs conditions de travail.
La politique d’IndustriALL est d’entrer en relation avec les enseignes et détaillants de format
mondial par le biais d’accords opposables. Les plus importantes initiatives dans le secteur THCC,
l’Accord sur les mesures de sécurité ayant trait aux incendies et aux bâtiments au Bangladesh et
ACT, offrent une réelle opportunité de former des relations professionnelles au sein des chaînes
d’approvisionnement.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 28
Cette démarche innovante, négociée dans le sillage de l’effondrement du Rana Plaza en 2013, est
un accord juridiquement contraignant entre des fédérations syndicales internationales et plus de
200 enseignes multinationales de la mode visant à rendre sûres 1.600 usines de confection
bangladaises. Cet accord est considéré comme une évolution importante dans les relations
professionnelles au sein des chaînes d’approvisionnement, car il s’attaque aux problèmes
systémiques par le biais de l’action collective.
IndustriALL, avec son organisation sœur UNI Global Union, a fait activement appliquer l’Accord et
les mesures correctives sont en cours d’exécution. Cependant, ces corrections et la mise en place
de comités de santé et sécurité ne seront pas exécutés totalement avant 2018. C’est pourquoi le
Comité exécutif d’IndustriALL a approuvé la renégociation de l’Accord par la section.
Le processus dit ACT est considéré comme un modèle pour la manière dont les problèmes au sein
des chaînes d’approvisionnement peuvent être pris en charge par le biais d’accords entre les
entreprises et les syndicats en vue d’appliquer des réformes à l’échelle d’un secteur. IndustriALL a
signé un Protocole d’entente avec, pour l’instant, 18 enseignes mondiales, dans le but d’introduire
des négociations collectives sectorielles en lien avec le pouvoir d’achat des enseignes de la
confection, de sorte à proposer des salaires vitaux.
Accords-cadres mondiaux
Le secteur compte trois accords-cadres mondiaux, avec Inditex, H&M et Mizuno. Ces trois accords
concernent plus de trois millions de travailleurs des chaînes d’approvisionnement et sont un outil
pour régler les conflits, donner de l’élan à la solidarité syndicale internationale et augmenter de
manière proactive la densité syndicale.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 29
La première conférence mondiale du secteur THCC a vu 135 représentants de plus de 60
syndicats du textile et de la confection de 35 pays se rassembler à Francfort, en Allemagne, en
mai 2016. Syndiquer, obtenir des salaires vitaux et une négociation à l’échelle sectorielle faisaient
partie des points principaux de l’ordre du jour. Les participants ont adopté un plan d’action centré
sur les objectifs stratégiques clés d’IndustriALL tels qu’ils concernent le secteur.
Travailleurs non-manuels
Les travailleurs du secteur non-manuel sont confrontés à des environnements de travail en rapide
évolution, à une montée du travail précaire et à des temps de travail excessifs. À mesure que la
numérisation prend pied dans l’industrie, le besoin d’être flexible face à de nombreux changements
de fonction pose des défis tant aux travailleurs qu’aux syndicats qui les représentent. IndustriALL a
un engagement à toucher et protéger les travailleurs non-manuels de ses secteurs.
Votre bureau en poche
La première réunion du groupe de travail des non-manuels a eu lieu en Suède en octobre 2012
avec des affiliés en provenance de Belgique, du Danemark, de Finlande, de France, d’Allemagne,
du Ghana, de Norvège, d’Espagne et de Suède. Les participants ont approuvé un plan d’action qui
appelle à davantage de visibilité pour les travailleurs non-manuels au sein des sections
d’IndustriALL, en particulier dans les TIC. Il a également lancé Votre bureau en poche, un atelier
annuel d’IndustriALL qui s’occupe des questions qui affectent les travailleurs non-manuels comme
la numérisation, la syndicalisation et la tenue de campagnes par le biais des médias sociaux, le
stress et le fait d’être connecté, le télé-travail et l’emploi indépendant.
Syndiquer les non-manuels
Syndiquer les travailleurs non-manuels, améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée
et l’inclusion des femmes ont été les thèmes dominants de la deuxième réunion du groupe de
travail des non-manuels tenue à São Paolo en décembre 2014. Le syndicat suédois Unionen, qui
représente les travailleurs indépendants, a partagé son expérience couronnée de succès de la
syndicalisation de 100.000 nouveaux adhérents en quatre ans. Pareillement, le Syndicat des
mineurs du Ghana a révélé comment un changement d’image lui avait permis de recruter le
personnel spécialisé et les cadres en plus des cols bleus. Les affiliés présents à la rencontre sont
convenus de mettre la priorité sur le recrutement des travailleurs non-manuels et sur l’échange
d’informations sur les questions clés comme le stress, le temps de travail, l’équilibre entre vie
professionnelle et vie privée et l’évaluation des échelles salariales.
Numérisation
L’impact d’Industrie 4.0, la quatrième révolution industrielle, a été un thème clé de l’atelier des
travailleurs non-manuels à Barcelone, en Espagne, en novembre 2015. Les propositions avancées
par les participants ont ensuite été entérinées par le Comité exécutif en mai 2016. Elles
comprennent des actions en vue :
 de constituer une politique d’entreprise sur la numérisation et Industrie 4.0 et de l’intégrer
dans le plan d’action existant sur une politique industrielle durable ;
 de mener des études particulières aux secteurs sur les avantages, les faiblesses, les
opportunités et les menaces (sociales, physiques et mentales) pour les travailleurs, leurs
familles et les communautés auxquelles ils appartiennent en conséquence de la
numérisation et d’Industrie 4.0 ;
 de revendiquer une place à la table aux côtés des gouvernements et des entreprises dès
lors que le sort de millions de travailleurs se décide ;
 d’engager un dialogue social avec des entreprises qui souhaitent transformer leurs
procédés industriels de fabrication
 de faire campagne pour une Transition juste pour tous les travailleurs affectés par les
transformations et la numérisation, tout en portant une attention particulière aux disparités
et injustices qui existent déjà à l’égard des femmes, des travailleurs précaires et du monde
en développement en général.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 30
Femmes travailleuses
On a vu poser au cours des quatre dernières années d’importants jalons pour l’amélioration de la
participation des femmes aux structures d’IndustriALL. En plus de la formation de comités
mondiaux, régionaux et nationaux de femmes, chaque section d’IndustriALL devrait maintenant
compter deux coprésidences dont l’une doit être occupée par un homme et l’autre par une femme.
Augmenter la représentation des femmes au sein des structures d’IndustriALL par un quota de
40% a constitué une revendication clé des femmes.
Activités
Le comité mondial des femmes d’IndustriALL a été créé en juin 2012 et des réunions se sont
tenues depuis deux fois par an, lors du Comité exécutif. Des comités régionaux des femmes ont
également été mis sur pied en Afrique, Asie-Pacifique, Amérique latine et les Caraïbes et pour la
région MENA (Liban, Égypte, Maroc et Tunisie). Au plan national, les affiliés d’IndustriALL ont
formé de comités des femmes en Inde, en Indonésie, en Malaisie, au Cambodge, aux Philippines,
au Zimbabwe et au Cameroun.
Des activités d’IndustriALL ont soutenu la progression des femmes au sein des syndicats par le
biais de formations au leadership et à la négociation collective. Les femmes au sein des affiliés
d’IndustriALL partout dans le monde ont pris à leur compte la lutte contre la violence, le
harcèlement sexuel et le travail précaire, tout en faisant également campagne pour une meilleure
protection de la maternité, l’égalité des salaires ainsi que la santé et la sécurité, entre autres
problématiques.
Harcèlement sexuel
IndustriALL, ensemble avec son organisation sœur, l’UITA, a signé un engagement avec Unilever
qui pose un jalon pour la prévention du harcèlement sexuel au travail. Cet accord donne une
définition claire et exhaustive du harcèlement sexuel pour assurer que chacun dans l’entreprise, y
compris les salariés de fournisseurs ou de tierces parties, soit pleinement conscient de ce qui
constitue le harcèlement sexuel. Il prévoit également des procédures permettant aux salariés de
rapporter, en confiance, un problème potentiel ou tout abus.
Protection de la maternité
Faire campagne pour que davantage de pays ratifient la Convention 183 de l’OIT sur la protection
de la maternité a été un sujet de préoccupation clé pour IndustriALL, en particulier en Asie du Sudest. Quatorze affiliés d’IndustriALL aux Philippines ont marqué la Journée internationale de la
femme par un appel unanime à une protection améliorée de la maternité. Par le biais du comité
des femmes pour les Philippines, 95 dirigeantes de tous les secteurs relevant d’IndustriALL ont
validé le plan de travail 2016 et se sont engagées à faire pression pour l’adoption au parlement du
projet de loi sur la protection de la maternité ainsi que la ratification de la Convention 183 de l’OIT.
Aux Philippines, les femmes, tous secteurs d’IndustriALL confondus, ont placé
la protection de la maternité tout en haut de l’ordre du jour pour 2016. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 31
Femmes aux postes de direction
Changer la face des syndicats, dominés par les hommes, a été un thème récurrent pour les
femmes. Les conférences régionales des femmes à Bogotá, Bangkok et Pretoria ont envoyé un
message clair : davantage de femmes aux postes de direction et au moins un quota de 40% pour
les femmes à tous les niveaux au sein d’IndustriALL.
Conférence mondiale
Plus de 300 femmes de 60 pays se sont réunies pour la première Conférence mondiale des
Femmes d’IndustriALL à Vienne, en Autriche, du 14 au 16 septembre 2015. Les femmes y ont
débattu de thèmes allant de la protection de la maternité à la violence faite aux femmes en
passant par la représentation des femmes. Ces thèmes, ainsi que d’autres préoccupations, ont été
repris dans la Charte pour l’égalité et dans un document sur la durabilité, qui a été adopté par la
conférence.
Conférence mondiale des femmes d’IndustriALL à Vienne, en Autriche, 2015. PHOTO : IndustriALL
Résultat clé, la conférence a adopté à l’unanimité une résolution pour proposer d’augmenter le
pourcentage des femmes dans les structures dirigeantes d’IndustriALL de 30 à 40%.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 32
3. TRAVAIL RÉGIONAL
Communauté des États indépendants (CEI)
La situation générale des droits syndicaux au sein de la Communauté des États indépendants
(CEI) se dégrade, en raison de nouvelles initiatives législatives néolibérales. Il existe également un
degré important de tension politique entre certains états de la région, ce qui sape la solidarité.
Nonobstant, les syndicats de la région sont résilients et ont engrangé quelques victoires
significatives. Le bureau régional d’IndustriALL conduit des activités avec 51 affiliés de 11 pays.
Attaques sur les droits syndicaux
On a connu un certain nombre de tentatives pour utiliser la législation aux fins de limiter le pouvoir
des syndicats. Parmi celles-ci, on retrouve la Loi sur les syndicats au Kazakhstan et une tentative
de certains cercles politiques au Kirghizstan de faire pression pour une loi permettant
l’emprisonnement de travailleurs pour une durée allant jusqu’à 15 ans pour des blocages de
production au sein de la principale compagnie d’extraction d’or du pays.
En Russie, des amendements à la législation ont réduit les possibilités légales de protection des
droits des travailleurs et ont permis aux organismes chargés de l’application des lois d’étendre
celles contre l’extrémisme aux activités syndicales. En Ukraine, les autorités de l’État ont refusé
d’établir un dialogue social avec les syndicats et il y a eu de nombreuses violations de droits
syndicaux en Biélorussie.
Après des années d’attaques contre les droits syndicaux en Géorgie, les syndicats sont parvenus
à obtenir les premières améliorations de la législation du travail depuis 2013. Les autorités ont
arrêté de s’immiscer dans les conflits collectifs de travail en prenant parti pour les employeurs, ce
qui a amélioré l’exercice des activités syndicales.
Syndicalisation
Le bureau régional a conduit de nombreux ateliers sur la syndicalisation et la construction d’une
puissance syndicale en Arménie, Moldavie, Russie et d’autres pays de la région.
En raison de l’amélioration de la situation en Géorgie, IndustriALL a choisi de faire de ce pays une
priorité pour la syndicalisation. L’affilié norvégien Industri Energi, en partenariat avec IndustriALL, a
débuté un projet de syndicalisation avec le Syndicat des travailleurs de la métallurgie, des mines et
de la chimie de Géorgie. Ce projet a eu pour résultat de faire passer les effectifs syndicaux des
compagnies RMG Gold et RMG Cooper de 3.000 à 5.000 membres. Les effectifs sont ensuite
retombés à environ 4.000 en 2015, à la suite d’une contre-attaque de l’employeur. Les syndicats
de Géorgie ont organisé de nombreuses grèves pour protéger leurs droits et leurs intérêts. Ils ont
remporté la victoire dans une majorité de ces grèves, avec le soutien du mouvement syndical
international.
Une campagne de syndicalisation couronnée de succès au Kirghizstan a conduit à une hausse
impressionnante des effectifs du Syndicat des mines et de la métallurgie du Kirghizstan (MMTUK),
de 16.000 à 20.000 membres entre 2012 et 2016. Une des principales victoires au Kyrgyzstan a
été de résister avec succès aux plans du gouvernement visant à créer un Code du Travail antitravailleur et antisyndical. IndustriALL a été à l’initiative d’une campagne de solidarité
internationale et a impliqué la CSI et l’OIT pour parfaire ses efforts. Grâce à la pression
internationale et à la lutte courageuse du MMTUK et d’autres syndicats sectoriels, ce Code du
Travail a été bloqué et des représentants syndicaux ont été invités à se joindre à une commission
parlementaire sur la législation du travail.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 33
Des membres du MMTUK manifestent contre une proposition d’amendements
au code du travail du Kirghizstan. PHOTO : MMTUK
Renforcer la solidarité en dépit de la tension politique
Il existe un degré élevé de tension politique dans la région, dont le conflit entre les gouvernements
d’Arménie et d’Azerbaïdjan et la tension extrêmement élevée entre l’Ukraine et la Russie.
IndustriALL joue un rôle important dans le maintien de relations régulières entre les syndicats des
pays respectifs. La réunion sous-régionale annuelle, où les leaders des syndicats de la CEI se
rencontrent, ainsi que les réunions sectorielles sous-régionales aident ces syndicats à maintenir
une communication positive et leurs valeurs de solidarité.
Stop au travail précaire
Dans le cadre de la campagne contre le travail précaire, un flashmob “Planet for Decent Work” en
faveur du Travail décent à l’échelle mondiale a été organisé avec la participation de syndicats de la
CEI ainsi que d’Allemagne et de France.
En Biélorussie, les syndicats combattent un système de contrats de travail à court terme d’un an
qui concerne la vaste majorité des travailleurs biélorusses. Ceci met les syndicats qui ne font pas
partie de la Fédération des syndicats de Biélorussie, alignée sur les positions des autorités, dans
une situation extrêmement vulnérable. IndustriALL mène une campagne permanente pour
protéger les militants dont les contrats n’ont pas été renouvelés en raison de leurs activités
syndicales.
Des participants d’Arménie, de Biélorusse, d’Allemagne, de France, de Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizstan,
de Moldavie, de Russie et d’Ukraine forment les lettres de “Planet for Decent Work”. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 34
Ateliers, conférences et formations
Une conférence sur les accords-cadres mondiaux dans le secteur automobile a été organisée par
le bureau de la CEI d’IndustriALL, ensemble avec la Fondation Friedrich Ebert (FES) en Russie,
en 2015. Le résultat de cette conférence est un projet soutenu par la FES sur le développement de
collaborations entre les syndicats de Renault (FO Métaux, CFDT et CGT) et le syndicat AFW chez
AvtoVAZ (une entreprise russe détenue à 49% par Renault).
Ensemble avec ses affiliés, IndustriALL explore de nouvelles formes de formation et d’éducation
syndicale et a développé le concept d’une tournée syndicale. Ceci a permis à des formateurs
d’IndustriALL de visiter différentes villes et de tenir un certain nombre d’ateliers d’une journée pour
des syndicats locaux. En conséquence, davantage de syndicalistes ont pu y prendre part,
contribuant ainsi à bâtir un esprit d’équipe avec le syndicat local.
Dans le cadre des activités de syndicalisation, le bureau régional d’IndustriALL a aidé certains
affiliés à commencer à utiliser le karaoké syndical comme nouvel outil pour attirer de jeunes
travailleurs vers le syndicat. Des syndicats en Russie et au Kirghizistan ont conclu des accords
avec un fournisseur de services mobiles qui offrent de nombreux avantages et des appels
pratiquement gratuits pour les adhérents.
Nouveaux affiliés
Le bureau régional d’IndustriALL collabore avec des affiliés potentiels d’IndustriALL. Grâce à cette
collaboration à long-terme, le Syndicat des mineurs, métallurgistes et joailliers de la République
d’Arménie et le Syndicat des métallurgistes d’Azerbaïdjan se sont affiliés à IndustriALL,
respectivement en 2014 et 2015.
Pour la première fois dans cette région, un syndicat du textile du Kirghizistan s’est affilié à
IndustriALL, en mai 2016, et le bureau régional a organisé une réunion pour les dirigeants de tous
les syndicats du textile de la CEI avec la participation de la Directrice d’IndustriALL pour le textile
et l'habillement.
Poursuivre le combat
IndustriALL a mené une campagne mondiale de solidarité contre la Compagnie pétrolière russe
Bashneft et la Compagnie pétrolière chinoise Zhongda au Kirghizstan. IndustriALL a également
soutenu les victimes de nombreux cas de violations de droits en Biélorussie et les travailleurs en
grève chez MINA et Chiatura en Géorgie.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 35
Amérique latine et Caraïbes
En dépit des nombreux défis politiques dans cette région, les syndicats restent une force vitale. Le
bureau régional a fait d’importants progrès dans le rapprochement des syndicats qui leur permet
de se focaliser sur des objectifs communs et, en particulier, de faire progresser la positon des
femmes.
Renforcer la puissance syndicale
La création de conseils nationaux a permis d’augmenter les effectifs aux plans national et régional.
Après avoir la création d’un conseil national en Uruguay, davantage de syndicats ont demandé
leur affiliation à IndustriALL et le bureau régional collabore avec les affiliés de la confédération PITCNT à la création d’une confédération syndicale unique pour l’industrie dans le pays.
IndustriALL a conduit des ateliers sur la syndicalisation pour les jeunes travailleurs et les femmes,
sur les communications, la négociation, les conventions collectives et le renforcement de la
puissance syndicale.
Une première réunion sous-régionale pour les anglophones des Caraïbes s’est tenue à la Trinitéet-Tobago en 2015. Grâce à l’assistance de l’Argentine, du Brésil et du syndicat mexicain Los
Mineros, deux réunions sous-régionales se sont tenues en Argentine en 2013 et au Mexique en
2015. De plus, deux réunions des femmes et deux réunions régionales des jeunes se sont tenues.
Un nouveau cadre politique a été créé pour la syndicalisation des jeunes au sein des structures
régionales d’IndustriALL.
Séminaire des jeunes au Nicaragua
Séminaire des jeunes en
Colombie
Séminaire des jeunes au Mexique
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 36
Il y a eu de nouvelles affiliations, par exemple dans le secteur de l’énergie et IndustriALL a rendu
visite à des syndicats et entamé des discussions là où il n’y a pas d’affiliés, comme en Bolivie.
Questions de genre et égalité
Lors de la Conférence régionale en Colombie en 2014, les participants ont adopté une proposition
en vue d’une représentation des femmes de 40%.
Lors de cette même conférence, les représentants des jeunes ont défini le besoin d’opportunités
de formation et de qualification pour les jeunes et ont indiqué que les syndicats devraient créer de
l’espace pour les jeunes au sein de leurs structures.
Confronter le capital mondial
Les affiliés ont créé des réseaux syndicaux chez Gerdau, Enel, Tenaris, Akzo Nobel, BASF,
BAYER, PETROBRAS, Anglo American et Glencore. On a vu aussi la participation de
représentants à des réseaux d’entreprise à niveau mondial. Il y a des réunions annuelles pour
coordonner le travail syndical dans les secteurs du textile, de la chimie, des mines, des métaux de
base, de l’énergie, du papier, de l’automobile et du caoutchouc.
Réunion du réseau syndical Gerdau, Montevideo, Uruguay, 2016. PHOTO : IndustriALL
Défendre les droits de travailleurs
Il y a des réunions de planification régionales pour développer des campagnes ciblées, des actions
et de la solidarité régionale. Le bureau régional dénonce avec force les pratiques anti-syndicales et
prévient les affiliés des campagnes en cours.
IndustriALL collabore avec d’autres fédérations syndicales internationales ainsi que les structures
régionales de la CSI et la Confederación Sindical de Trabajadores/as de las Américas (CSATUCA), pour combattre les politiques anti-syndicales aussi bien au niveau régional que mondial.
Combattre le travail précaire
Il existe un certain nombre de projets conjoints avec d’autres organisations pour obtenir un salaire
vital en Amérique centrale, ainsi que contre le travail précaire et l’externalisation en Argentine, au
Brésil, au Chili et en Colombie.
Plusieurs affiliés de la région ont modifié leurs catégories d’adhérents pour inclure des travailleurs
de nature différente, augmentant par là leurs effectifs, obtenant de meilleures conventions
collectives et réduisant la main d’œuvre externalisée.
Assurer un emploi industriel durable
IndustriALL a tenu deux ateliers régionaux sur la politique industrielle durable. De plus, des
réunions sectorielles ont soulevé cette question et développé des stratégies spécifiques à leurs
secteurs.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 37
Au Brésil, la CUT a travaillé avec le gouvernement précédent à construire des politiques macrosectorielles pour le métal, la chimie, le textile, le génie civil et les industries alimentaires. Força
Sindical a fait la même chose pour le métal, la chimie et le textile.
Au Chili et en Colombie, les affiliés d’IndustriALL débattent d’une politique pour une industrie
durable, principalement dans le secteur de l’énergie.
IndustriALL a pris part au développement du plan syndical stratégique de la CSA-TUCA pour la
région, la PLADA (Plateforme de développement pour les Amériques).
Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)
Les lendemains du Printemps arabe en 2011 ont donné aux travailleurs de la région MENA des
occasions significatives pour bâtir et consolider leurs syndicats indépendants, libres et
démocratiques. Dans certains pays, des soulèvements de travailleurs ont précédé des
soulèvements populaires, alors que les travailleurs se battaient pour leurs droits, de meilleures
conditions de travail et pour créer des syndicats représentatifs. IndustriALL a répondu à leurs
aspirations et a fait de la MENA une région prioritaire.
IndustriALL a mis la priorité sur la défense des droits des travailleurs et la liberté syndicale, le
réseautage, confronter le capital mondial, augmenter la densité syndicale et syndiquer, augmenter
la participation des femmes et des jeunes au travail syndical, encourager et construire le travail
syndical régional et faire progresser l’implication des syndicats de la MENA au niveau du travail
syndical. Au cours d’une période relativement courte, les affiliations à IndustriALL en provenance
de la région ont augmenté de manière significative pour atteindre 45 affilés dans 11 pays.
IndustriALL collabore également avec des affiliés potentiels au Bahreïn, en Iran et en Libye.
En plus de leur lutte en cours pour de meilleures condition de travail et de vie, les syndicats de la
région jouent un rôle clé dans la transition vers la démocratie. L’Union Générale Tunisienne du
Travail (UGTT, Tunisie) a été l’un des lauréats du Prix Nobel de la Paix en 2015. IndustriALL
compte quatre affiliés de l’UGTT et a tenu sa réunion de comité exécutif en 2014 en Tunisie, afin
de démontrer son soutien au développement démocratique du pays, dans lequel les syndicats ont
joué un rôle important.
Houcine Abassi, Secrétaire général de l’UGTT, lauréate du Prix Nobel
de la paix, lors de la réunion du Comité exécutif d’IndustriALL
à Tunis, en Tunisie. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 38
Liberté syndicale
Des syndicats dans différents pays de la région MENA, dont l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et l’Irak,
font régulièrement face à des attaques contre la liberté syndicale. IndustriALL a fait activement
campagne sur de nombreux cas dans la région. En Irak, IndustriALL a joué un rôle clé de meneur
depuis plusieurs années dans la campagne en faveur de législations du travail et syndicales
équitables. Cela comprenait des visites aux ambassades, au parlement et au gouvernement
irakiens. En 2015, la campagne nationale et internationale a abouti à acter une législation du
travail moderne. La campagne est en cours pour l’adoption d’une législation syndicale, ainsi que
pour construire la capacité des affiliés à utiliser la nouvelle législation au meilleur de son potentiel.
IndustriALL a mené la campagne internationale pour contrer les charges retenues contre le leader
irakien de l’IFOU, Hassan Juma, qui était accusé de saper l’économie irakienne par l'organisation
de grèves. Hassan a ensuite été acquitté.
Hassan Juma explique sa situation à l'Exécutif d'IndustriALL en 2013. PHOTO : IndustriALL
Renforcer la puissance syndicale par la syndicalisation
Syndiquer est une priorité majeure pour la région. En 2015, IndustriALL a tenu sa première
conférence régionale pour la MENA sur le thème "Renforcement de la puissance syndicale par la
syndicalisation". La conférence a connu une affluence sans précédent avec plus de 80 délégués.
Les quatre journées ont vu le lancement d’un certain nombre de réseaux et réunions aux plans
sectoriel et intersectoriel.
On y a vu des délégués en provenance d’Algérie, de Bahreïn, d’Égypte, d’Irak, de Jordanie, du
Koweït, du Liban, de Libye, de Mauritanie, du Maroc, de Palestine, de Tunisie et du Yémen, ainsi
que des représentants d’affiliés européens. La conférence a été suivie par des sessions de
formation sur le renforcement de la capacité des syndicats à recruter et celles-ci ont conduit à des
campagnes et du recrutement dans un certain nombre de pays, dont l’Égypte, la Tunisie et le
Maroc.
Réseaux sectoriels
Le gaz et le pétrole sont des industries importantes dans la région. En raison de la chute des prix
du pétrole au plan mondial et de l'expansion du capital international au sein de la région, les
travailleurs et leurs syndicats sont confrontés à de nouveaux défis, ce qui a conduit à une grève de
la part de l’affilié d’IndustriALL du Koweït, et la fermeture de la raffinerie SAMIR au Maroc.
IndustriALL a mis en place son réseau régional pour le pétrole et le gaz. De la même manière,
avec l’expansion des chaînes d’approvisionnement de l’industrie du textile et de la confection dans
la région, IndustriALL a mis en place un réseau syndical régional pour le secteur du textile, de la
confection et du cuir. Ces deux réseaux tiennent des réunions annuelles et développent des
programmes d’action nationaux et régionaux destinés à syndiquer, faire progresser le travail
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 39
sectoriel, le réseautage, le renforcement des syndicats au sein des chaînes d’approvisionnement
et le recours aux accords-cadres mondiaux pour défendre les droits des travailleurs.
IndustriALL a rejoint une manifestation au Maroc qui revendiquait la reprise de
la production de la raffinerie de pétrole SAMIR. PHOTO : IndustriALL
L’automobile et l’aérospatial sont des secteurs en plein essor en Afrique du Nord. En 2016,
IndustriALL a mené une série d’activités nationales et régionales dans ces secteurs, avec la
participation d’affiliés européens. Un plan d’action a été développé pour améliorer la position des
syndicats au sein des chaînes d’approvisionnement et le réseautage d’entreprise afin de donner
davantage leur mot à dire aux travailleurs au niveau sectoriel, avec l’objectif d’obtenir des
négociations collectives sectorielles.
Pour avoir une coopération plus efficace au plan national, les affiliés d’Irak, du Liban, du Maroc et
de Tunisie ont créé leurs conseils nationaux pour IndustriALL.
Femmes et jeunes travailleurs
Les femmes et les jeunes travailleurs de la région ont toujours été aux avant-postes de la lutte
sociale, mais en étant peu représentés dans les organes institutionnels et de décision. En mettant
sur pied des réseaux syndicaux nationaux et régionaux pour les femmes et les jeunes travailleurs,
IndustriALL œuvre avec ses affiliés à construire pour celles-ci et ceux-ci la capacité nécessaire à
faire progresser leurs intérêts. Les coordinateurs pour les femmes et les jeunes travailleurs sont
membres des conseils nationaux pour IndustriALL.
Programmes d’IndustriALL
IndustriALL a conduit un atelier pour le Maroc et la Tunisie sur l’introduction de politiques
industrielles durables pour les affiliés de chacun des pays. Le conseil des affiliés marocains
d’IndustriALL fait avancer le débat au plan national.
Différents syndicats ont lutté pour des salaires minima et vitaux. Un certain nombre d’ateliers
nationaux et régionaux ont été menés en Jordanie et en Égypte. L’affilié jordanien, le Syndicat
général de l’industrie textile, de la confection et du vêtement a récemment engrangé un succès
remarquable en obtenant un accord sectoriel.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 40
Asie du Sud
Cette région compte plus de soixante affiliés dans cinq pays. Les conseils nationaux mis en place
dans chacun de ces pays ont favorisé l’unification et la coopération entre affiliés. Des actions
communes, comme des grèves générales en Inde, ont permis d’y parvenir.
Syndicalisation
Dans le sillage immédiat de la catastrophe de Rana Plaza en 2013, de nouveaux syndicats dans le
secteur du prêt-à-porter se sont fait enregistrer. Cependant, l’enregistrement des syndicats est
devenu de plus en plus difficile au cours des deux dernières années, avec un taux de rejet de
70%, qui concerne en particulier les demandes de syndicats indépendants. Un antisyndicalisme
agressif des directions a conduit à avoir un nombre restreint de syndicats actifs dans le secteur, ce
qui laisse les travailleurs sans protection contre les employeurs. Les mêmes difficultés s’appliquent
à l’industrie de la démolition des navires.
Des obstacles à la constitution de nouveaux syndicats ne sont pas le seul apanage du
Bangladesh : les syndicats indiens rencontrent nombre de difficultés similaires, avec des
fonctionnaires du département du travail qui font parvenir des listes de syndiqués aux employeurs,
ce qui, en de nombreux cas, a conduit à de la répression et au licenciement des militants
syndicaux.
Par le biais des projets de syndicalisation au niveau des secteurs de l’acier, des mines et de
l’énergie, de la démolition des navires ainsi que du textile, de l’habillement, du cuir et de la
chaussure en Inde, ceux concernant le prêt-à-porter et la démolition des navires au Bangladesh,
celui sur la démolition des navires au Pakistan et celui sur les zones franches industrielles pour
l’exportation au Sri Lanka, les affiliés ont pu accroître leurs effectifs de plus de 80.000 membres au
cours des quatre dernières années.
Dans le cadre du projet sur le travail précaire, les affiliés ont pu ajouter environ 10.000 membres à
leurs effectifs.
Démolition des navires
Pour combattre les conditions de travail dangereuses, les affilés au Bangladesh, en Inde et au
Pakistan ont syndiqué les travailleurs et œuvrent à améliorer les normes de sécurité.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 41
Femmes travailleuses
Des comités des femmes ont été mis sur pied pour augmenter la participation des femmes et on
s’est de plus assuré que les femmes représentent environ 40% des participants aux ateliers des
projets ainsi que la tenue d’ateliers réservés aux femmes.
Réseaux d’entreprise et accords-cadres mondiaux
Les syndicats d’Asie du Sud sont actifs dans plusieurs réseaux d’entreprise et sont également en
train de mettre en place des réseaux nationaux au sein de multinationales comme BASF et St.
Gobain en Inde.
Dans le cadre du travail sur LafargeHolcim, des syndicats affiliés d’Inde, INCWF et PCSS, mettent
en œuvre un plan d’action commune pour syndiquer davantage de travailleurs précaires. Le
secteur automobile est une cible clé pour la construction de réseaux syndicaux sectoriels. Une
cartographie des syndicats du secteur et en cours d’élaboration.
Des progrès ont été accomplis avec la mise en place d’un comité national d’évaluation au
Bangladesh pour la mise en œuvre de l’ACM avec H&M ainsi que l’évaluation de l’ACM avec
Inditex en collaboration avec les coordinateurs mondiaux. L’ACM avec H&M a été utilisé pour faire
réintégrer des travailleurs et responsables syndicaux licenciés au Pakistan en décembre 2015.
Durabilité
La lutte pour de meilleurs salaires continue, le Conseil d’IndustriALL pour le Bangladesh ayant
décidé de faire campagne dans ce sens dans le pays.
IndustriALL a organisé des ateliers pour présenter une politique industrielle durable afin de
soutenir les efforts des affiliés visant à dialoguer avec leurs gouvernements pour intervenir dans le
processus de conception de ces politiques.
Renforcer la solidarité
En février 2016, 12 travailleurs de Donglian Fashion au Bangladesh ont été réintégrés grâce à une
mobilisation efficace pour la défense des droits des travailleurs de la part de la Sommilito
Garments Sramik Federation et le soutien de l’affilié japonais d’IndustriALL, UA Zensen.
La Présidente du syndicat de Sommilito Garments, Nazma Akhter, mène
une manifestation contre Donglian avant la conclusion de l’accord. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 42
Asie du Sud-est
L’Asie du Sud-est a connu des évolutions remarquables au cours des dernières années, dont le
droit de constituer des syndicats au Myanmar, la formation d’un syndicat régional de l’électronique
en Malaisie et l’augmentation du salaire minimum en Indonésie, au Cambodge et au Vietnam. Les
accords-cadres mondiaux avec de grandes entreprises textiles donnent de nouvelles opportunités
de syndicalisation pour des travailleurs des chaînes d’approvisionnement mondiales de la région.
IndustriALL continue à soutenir la formation de syndicats indépendants et démocratiques au
Vietnam et au Laos.
Les priorités régionales se fondent sur la Déclaration de Bangkok, entérinée par la Conférence
Asie-Pacifique en 2014.
Renforcement de la puissance syndicale
La région compte des affiliés au sein de 11 pays : Philippines, Cambodge, Indonésie, Myanmar,
Malaisie, Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Thaïlande, Vietnam et Mongolie et trois projets
régionaux ainsi que six projets nationaux, qui soutiennent la syndicalisation, le renforcement des
capacités et la formation au leadership. Des conseils nationaux où les affiliés se rencontrent pour
débattre de problématiques nationales et planifier un travail commun ont été mis sur pied afin de
renforcer l’unité.
Salaire vital
Des campagnes nationales sont en cours aux Philippines, en Indonésie, au Vietnam, au
Cambodge et au Myanmar. La campagne pour un salaire vital a contribué à l’augmentation des
salaires minimum dans différents pays asiatiques.
STOP au Travail précaire
Les campagnes et activités de projet aux Philippines, en Malaisie, au Myanmar, en Indonésie et au
Cambodge visent à syndiquer les travailleurs intérimaires et en sous-traitance, à réformer les
législations pour infléchir le recours aux travailleurs précaires et améliorer la capacité de nos
affiliés à négocier de meilleures conditions de travail et des emplois stables.
Au Myanmar, IndustriALL soutient les affiliés qui négocient de meilleurs contrats d’emploi par le
biais de la conscientisation et de la négociation tripartite. Les affiliés des Philippines soutiennent la
Loi sur la Sécurité de la Fonction, qui interdit la sous-traitance des emplois. En Indonésie, les
affiliés se battent pour obtenir l'application d’une législation nationale limitant le recours au travail
précaire. La Réglementation n° 14 en Indonésie limite l’externalisation de la main-d’œuvre aux
fonctions de support qui sont différenciées des métiers de base de l’entreprise et qui ne peuvent
pas affecter directement le processus de production de l’utilisateur. Les fonctions de support
comprennent le nettoyage, la restauration, la sécurité, les services de support dans les mines et le
personnel chargé du transport.
Renforcement des réseaux syndicaux et mise en œuvre des ACM
Le bureau régional soutient les réunions des réseaux syndicaux sectoriels et d’entreprise pour le
secteur automobile, la production électrique, l’énergie, l’électronique et la chimie et s’occupe de
l’évaluation de la mise en œuvre de l’ACM avec H&M au Myanmar, au Cambodge, en Indonésie et
au Vietnam par la constitution de comités nationaux d’évaluation et des formations aux relations
professionnelles.
Habilitation des femmes
Pour mettre en œuvre la résolution sur les femmes adoptée par la conférence régionale en 2014,
une campagne pour avoir des femmes dans fonctions syndicales de direction et les activités, des
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 43
politiques femmes-admises, des lieux de travail sûrs et sains pour les femmes et des mesures
améliorées de protection de la maternité a été élaborée, avec un projet qui implique directement
les Philippines, la Malaisie, le Cambodge, le Myanmar et la Thaïlande sur l’égalité des genres et la
protection de la maternité. Ce projet a également impliqué des affiliés du Japon, d’Australie et de
Malaisie par le biais de campagnes régionales. Des cours de développement du leadership sont
menés au niveau national.
Collaboration avec les structures syndicales dans la région
À niveau régional, le bureau pour l’Asie du Sud-est collabore avec l’Organisation internationale du
Travail, la Confédération syndicale internationale en Asie-Pacifique, le Solidarity Center,
l’Organisation syndicale internationale australienne APHEDA et les autres fédérations syndicales
internationales. Il participe aussi aux réunions annuelles de la TUSSO (Trade Union International
Solidarity Support Organization) et des Fédérations syndicales internationales (TUSSO/FSI) au
Cambodge, au Myanmar et au Vietnam ainsi qu’à la réunion annuelle TUSSO/FSI/CSI à
Singapour.
Nouveaux pays et affiliés
Le Syndicat des travailleurs des industries de l’électricité de Malaisie s’est ré-affilié à IndustriALL
en 2013, lui amenant 5.000 membres. La Coalition syndicale des salariés de l’industrie
électronique, qui réunit les quatre syndicats régionaux de l’électronique en Malaisie, avec des
effectifs combinés de 9.000 membres, s’est également affiliée. En Malaisie, les syndicats étaient
interdits dans le secteur de l’électronique jusqu’en 2010. L’Association des travailleurs de l’énergie
de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec ses 3.000 membres, est le seul affilié d’IndustriALL de ce
pays.
En 2014, la Fédération des travailleurs industriels du Myanmar et la Fédératon des mineurs du
Myanmar, avec des effectifs combinés de 15.000 membres se sont affiliés à IndustriALL. Les
syndicats étaient interdits au Myanmar jusqu’en 2011, maintenant, le tout premier salaire minimum
de 3.600 kyats (3,2 dollars) par jour a été obtenu par le biais de fortes campagnes de la part des
syndicats.
Après une mission menée en avril 2016, l’objectif est maintenant de collaborer avec l’APHEDA et
la Fédération des syndicats du Laos pour conduire une étude dans les secteurs des mines, du
textile et de la confection pour identifier le travail à mener au Laos.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 44
Afrique sub-saharienne
La région dispose d’un potentiel de croissance substantiel. Pendant tout un temps, les mines ont
été le secteur de croissance clé, mais de nouveaux se révèlent, dont celui du gaz et du pétrole qui
croît en importance. Le secteur du textile et de la confection est en expansion, en particulier en
Afrique de l’Est où l’Éthiopie représente la zone de plus forte croissance.
Travailleurs et travailleuses dans une usine de confection en Éthiopie. PHOTO : IndustriALL
Afrique australe
IndustriALL collabore étroitement avec les affiliés d’Afrique du Sud des secteurs de la chimie, de
l’énergie, des mines, du métal et de la confection. Dans la métallurgie, les entreprises de
composants et pièces détachées quittent le pays pour s’installer chez les voisins, Lesotho et
Swaziland, rendant impératif pour IndustriALL de suivre ce mouvement et de bâtir des syndicats
dans ces pays pour s’assurer que les travailleurs y sont syndiqués et protégés de l’exploitation.
Les affiliés du secteur de la chimie jouent un rôle important pour l’ancrage des réseaux de la pâte
et du papier et ont affronté des multinationales comme Unilever pour obtenir le droit de syndiquer
et négocier collectivement. Grâce au travail accompli par notre affilié du secteur de la chimie, le
SACWU, Aspen pharmaceuticals a été poussé à revenir sur le licenciement de 226 travailleurs qui
étaient sous contrats à court terme.
En 2013, la fusion de neuf syndicats a conduit à la constitution de l’Amalgamated Trade Union Of
Swaziland (ATUSWA). À l'origine, l’ATUSWA n’a pas été reconnu par le gouvernement swazi et
n’avait pas de droits syndicaux comme celui à la négociation collective, celui de représenter les
travailleurs lors de procédures disciplinaires, celui de tenir des élections, ni celui de rendre des
services à ses membres. Comme suite à une lutte de longue haleine et au travail de solidarité
d’IndustriALL ainsi que d’autres fédérations syndicales internationales, le gouvernement du
Swaziland a fini par accepter l’enregistrement du syndicat en mai 2016.
En Zambie, les affiliés d’IndustriALL ont collaboré au sein du conseil national pour la Zambie. Des
campagnes de syndicalisation ont permis de recruter 10.000 nouveaux membres dans le pays.
Une des avancées engrangées par les affiliés zambiens grâce à leur pression a été l'obtention
d’une législation nationale pour dire stop au travail précaire en 2015, qui assure que le travail
temporaire sera limité à une période de six mois.
Au Mozambique, les effectifs des affilés ont crû de 15% grâce à un projet de syndicalisation.
En dépit de divisions au sein du mouvement syndical national, les affiliés d’IndustriALL au
Zimbabwe collaborent entre eux. Deux organisations ont fusionné pour former dans le secteur de
la métallurgie le Syndicat de la métallurgie et des industries connexes du Zimbabwe (NUMAIZ).
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 45
À Madagascar, les efforts d’IndustriALL se concentrent sur le renforcement de la capacité des
affiliés à mener des campagnes, syndiquer et négocier collectivement. Des affiliés à Madagascar
ont défié des multinationales comme Rio Tinto et Sherritt Ambatovy à propos de leurs politiques
sur le travail précaire et le licenciement abusif de travailleurs.
Par le biais du Réseau de l’énergie de l’Afrique australe, les affiliés d’IndustriALL de cette sousrégion partagent des informations sur la négociation collective, la syndicalisation au sein de
compagnies de distribution d’énergie, les niveaux salariaux et les prestations sociales. Le réseau a
commandé une étude sur la politique énergétique qui permettra aux travailleurs d’avoir une opinion
à donner sur le mix énergétique et les politiques de création d’emploi. Le réseau aide également
les syndicats à recruter, avec pour résultat que 800 membres ont rejoint le NESAWU en Zambie,
200 le BPCWU au Botswana et 10.000 le TUMEC en République démocratique du Congo.
Afrique de l’Est
Les affiliés en Ouganda recrutent et renforcent leurs structures par l’amélioration de leur gestion
financière et en traitant la question du travail précaire. Depuis 2012, trois des cinq syndicats ont
connu une croissance de 10% l’an.
Au Kenya, les affiliés ont augmenté leurs effectifs de plus de 7.000 membres.
IndustriALL a concentré ses efforts en Éthiopie sur le renforcement syndical en collaborant avec
les affiliés sur le salaire vital, en mettant l’accent sur le recrutement. En dépit de ces efforts, les
signes de croissance se font encore attendre.
Afrique de l’Ouest
Au Burkina Faso, IndustriALL est intervenue à l’occasion de licenciements massifs de travailleurs
en sous-traitance qui avaient entrepris une grève à la Mine Nord Gold Bissa. Des efforts ont été
entrepris pour faire réintégrer les travailleurs, mais la décision du tribunal est toujours attendue.
Jusqu’à la récente crise du pétrole, le secteur en Côte d’Ivoire connaissait une croissance stable
de ses effectifs. Lorsque la compagnie étatique des pétroles Petroci a licencié 50 travailleurs en
janvier 2016, IndustriALL est intervenue et deux travailleurs ont été réintégrés et les 48 autres ont
reçu des indemnités.
Grévistes chez Nord Gold Bissa au
Burkina Faso. PHOTO : IndustriALL
Le SYNTEPCI a mené plusieurs grèves de 72 heures pour
soutenir les travailleurs licenciés. PHOTO : SYNTEPCI
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 46
Au Nigeria, les effectifs se sont accrus de plus de 30.000 membres. Collaborant ensemble par le
biais de leur conseil national, les affiliés du Nigeria mènent une campagne décidée contre le travail
précaire et s’en servent comme outil de syndicalisation. Les affiliés nigérians sont également en
pointe sur le travail en matière de politique industrielle en faisant campagne ensemble pour
encourager le gouvernement à mettre en œuvre une politique industrielle permettant de
développer l’industrie manufacturière pour relancer l’économie nigériane et créer de l’emploi.
Des syndicats nigérians mobilisent lors de la journée pour l’industrialisation de l’Afrique. PHOTO : IndustriALL
Dans le sillage de la crise du virus Ebola qui a ravagé le Liberia, IndustriALL a apporté son
assistance aux affiliés libériens dans le recrutement de membres et la reconstruction d’une
capacité pour répondre aux défis sur les lieux de travail. Un nouveau syndicat comptant 5.000
membres s’est affilié à IndustriALL. Le travail se poursuit avec les affiliés au Liberia pour créer des
syndicats pour les travailleurs sur secteur informel ou les intégrer dans des organisations
existantes.
Au Sénégal, 3.000 travailleurs sous statut informel ont reçu des contrats d’emploi permanents
grâce au soutien d’affiliés d’IndustriALL.
Les effectifs globaux des affiliés du Togo ont augmenté de 10% en moyenne. Un travail a été
accompli pour renforcer les capacités au niveau des travailleurs des zones franches.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 47
4. SYNDICALISATION, DROITS SYNDICAUX ET CAMPAGNES
Défendre les droits des travailleurs
Organiser syndicalement et mener des campagnes sont des priorités clés pour IndustriALL et sont
présentes dans pratiquement tous les aspects de son travail. On y retrouve le travail sur les
projets, le travail sectoriel, les réseaux syndicaux internationaux, la sensibilisation et les
campagnes, les accords-cadres mondiaux et les relations avec les enseignes. Renforcer la
puissance syndicale par la syndicalisation permet à IndustriALL d’atteindre ses objectifs clés tout
en soutenant le recrutement de la part de ses affiliés.
Renforcer les effectifs
Les affiliés d’IndustriALL qui participent aux projets de syndicalisation en Afrique, Asie et Amérique
latine ont recruté plus d’un quart de million de nouveaux membres en 2014-2015. Ces projets
permettent de développer une culture de la syndicalisation, qui trouve ensuite son prolongement
dans la croissance des effectifs.
IndustriALL a mené d’importants ateliers sur la syndicalisation pour les affiliés en Asie-Pacifique,
en Amérique latine, en Turquie et en Afrique sub-saharienne durant cette mandature, ainsi qu’à
destination du staff d’IndustriALL en 2013 et 2016.
Des syndicats de la région Asie-Pacifique se sont rencontrés à Singapour pour débattre de leurs expériences
en matière de syndicalisation et de conduite de campagnes ainsi que de leurs défis à relever. PHOTO: IndustriALL
IndustriALL a dépêché en provenance de ses affiliés des coordinateurs de projets de
syndicalisation et des recruteurs triés sur le volet aux principales sessions de formation régionales
de la CSI en 2015 et 2016. Au cours de chacune des trois années écoulées, des membres du
personnel d’IndustriALL triés sur le volet ont participé aux cours sur la recherche stratégique sur
les entreprises de l’Université Cornell, de sorte à renforcer les capacités de recherche pour les
campagnes. L’objectif est de posséder au moins une personne formée à la recherche stratégique
sur les entreprises au siège et dans chacun des bureaux régionaux.
La brochure sur la syndicalisation “Les travailleurs plus forts ensemble - Organiser avec
IndustriALL” a été publiée en 2015 et est utilisée pour le travail de syndicalisation et disponible
dans une douzaine de langues. Elle donne des informations sur les différentes façons dont
IndustriALL soutient la syndicalisation, différents principes clés promus par IndustriALL pour le
renforcement syndical et le travail de syndicalisation, ainsi que des informations générales sur la
manière de se préparer à s’organiser syndicalement de manière efficace.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 48
Défendre les syndicats
IndustriALL s’est engagée à défendre les syndicats menacés lorsque le Comité exécutif à adopté
la Charte de solidarité pour s’opposer aux violations des droits fondametaux par les entreprises en
2013. IndustriALL reçoit quotidiennement des demandes de soutien de la part d’affiliés sous le feu
d’attaques. Diverses parties sont impliquées dans la réplique : des affiliés clés présents chez
l’employeur, le bureau régional d’IndustriALL concerné, l’équipe de communication d’IndustriALL,
le département droits syndicaux et campagnes d’IndustriALL et le/la directeur/trice d’IndustriALL
pour le secteur concerné.
Une fois informée d’une violation de droits, IndustriALL répercute la nouvelle auprès des syndicats
présents chez l’employeur. Celui-ci est contacté pour tenter de trouver une solution par le dialogue
et une lettre de solidarité est envoyée au syndicat touché. Si la démarche n’aboutit pas, la réplique
suivant consiste souvent à lancer une pétition électronique par le biais de LabourStart ou du site
internet d’IndustriALL, ce qui génère des milliers de lettres de protestation. Des récits et des mises
à jour sur le conflit sont publiés sur le site internet ainsi que sur les comptes Facebook et Twitter.
Afin de donner une plus large portée à l’affaire, on tente parfois de toucher les clients de
l’entreprise et les médias, toujours en étroite coordination avec le syndicat affecté.
Les affiliés disent que même un modeste soutien de la part d’IndustriALL au cours d’une
campagne a un impact positif. Ce fut le cas notamment lorsque Lastik-Is a organisé syndicalement
et obtenu une convention collective chez George Fischer en Turquie, des prestations d’assurance
santé ont été rétablies chez Gerdau en Colombie, une nouvelle convention collective a été
obtenue au Cerrejón en Colombie, Workers United a connu des grèves victorieuses chez NGF au
Canada ainsi que chez Juno Lighting Group aux États-Unis et lorsque Unite a remporté une grève
chez Tyneside Safety Glass au Royaume-Uni.
Lastik-Is manifeste chez Georg Fisher en Turquie. PHOTO : Lastik-Is
NXP et Ansell
Dans des situations plus délicates, c’est parfois un soutien par une campagne d’IndustriALL plus
intensive qui permet d’obtenir la victoire. IndustriALL a travaillé avec son affilié philippin MWAP
pour mener une vaste campagne mondiale qui est venue à bout d’attaques anti-syndicales de la
part de NXP Semiconductors.
NXP avait mis dehros 24 responsables syndicaux élus au sein de son usine des Philippines en
2014 dans l’espoir de détruire le syndicat. La réplique de la campagne a compoté des piquets
importants et des mobilisations nationales, le soutien au plan national des 15 affiliés d’IndustriALL
aux Philippines, une action dirigée vers les consommateurs d’Apple, qui a reçu plus de 150.000
pétitions et 14.000 plaintes officielles par le biais de SumOfUs, une campagne de grande portée
dans les médias sociaux mettant en exergue les défauts de l’iPhone 6 en matière de droits
syndicaux, des manifestations devant des boutiques Apple Stores, la sensibilisation et la
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 49
collaboration de groupements qui militent pour les droits de l’homme, une campagne LabourStart
dirigée contre la direction de NXP et un soutien solidaire des syndicats représentant les travailleurs
de NXP et de ses clients de par le monde. De nombreux affiliés d’IndustriALL ont apporté un
soutien déterminant au cours de la campagne. L’accord qui en a découlé a été entériné par une
écrasante majorité des membres du MWAP.
IndustriALL a également dispensé une campagne de soutien conséquente en faveur de l’affilié srilankais FTZGSEU dans le cadre de son conflit avec le fabricant de gants Ansell, lorsque près de
300 travailleurs et travailleuses ont été mis dehors en 2013 pour avoir fait grève pour soutenir onze
collègues renvoyés. La campagne “Non aux gants sales de Ansell” comportait une pétition en ligne
et une campagne médiatique, la sensibilisation de nombreux clients clés de l’entreprise et la mise
en œuvre d’une coalition de syndicats chez Ansell. Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki
Raina, a participé à une mission de soutien au Sri Lanka en 2014, qui a suscité assez bien de
couverture médiatique et a comporté une rencontre avec le Président du Sri Lanka. La campagne
a été étroitement coordonnée avec des affiliés australiens entreprenants. Ils ont organisé des
actions de protestation au siège de Ansell et lors de son AG en 2014. Ces actions ont été suivies
en 2015 par des manifestations au siège de l’entreprise et lors de son AG. Ces actions ont reçu
une abondante couverture médiatique.
À la suite d’une campagne soutenue de toutes parts et d’une plainte auprès de l’OCDE, le PDG de
Ansell a participé à une série de négociations avec le FTZGSEU et IndustriALL. Un accord sur un
plan de réintégration des travailleurs renvoyés a été conclu en 2016.
Campagne Rio Tinto
La campagne Rio Tinto a été lancée en février 2014 et c’est la campagne d’IndustriALL la plus
significative. Aucune des organisations à l’origine d’IndustriALL n’a jamais mené une campagne
d’entreprise aussi complète et soutenue que celle-ci.
Le géant des mines et des métaux Rio Tinto a un lourd passé de combat contre les campagnes de
syndicalisation, de relations professionnelles houleuses et de casse syndicale. Le Comité exécutif
d’IndustriALL a décidé que, plutôt d’attendre que Rio Tinto n’attaque à nouveau, il fallait une
campagne pro-active destinée à améliorer l’approche de l’entreprise par rapport au fait syndical.
Cette campagne a été pilotée par le réseau mondial des syndicats de Rio Tinto, qui a été
largement renforcé durant celle-ci, et comprend des affiliés d’une douzaine de pays. IndustriALL a
collaboré au cours de la campagne avec des organisations de la société civile pour augmenter la
pression sur Rio Tinto.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 50
Parmi les grandes initiatives de la campagne, on relève des actions lors des assemblées
générales (AG) des actionnaires de Rio Tinto en 2014 et 2015, le lancement des rapports
Inviabilité : La vilaine vérité sur Rio Tinto et Rio Tinto : comment ça marche vraiment, une
sensibilisation soutenue des investisseurs, dont un événement public en “lever de rideau de l’AG”
à la veille de l’AG de Rio Tinto en 2015, des journées mondiales d’action en 2014 et 2015 avec la
participation des sites de production de l’entreprise partout dans le monde, des actions en ligne et
devant les magasins d’un important client diamantaire de Rio Tinto, l’organisation d’ateliers à
Madagascar et en Mongolie, des missions exploratoires en Inde et Papouasie-Nouvelle-Guinée, le
soutien des syndicats en grève chez Rio Tinto en Islande et une plainte contre l’entreprise auprès
du Pacte mondial des Nations Unies.
Au fur et à mesure des progrès de la campagne, IndustriALL a reçu de nombreux rapports de
syndicats de Rio Tinto faisant état de relations professionnelles au moins un tant soit peu
améliorées et d’un environnement plus propice à la syndicalisation. À la suite de la rupture des
négociations avec Rio Tinto au plan mondial en février 2015 et d’une période d’escalade dans la
campagne, le Comité exécutif de l’entreprise a recruté un nouveau responsable mondial pour les
relations avec le personnel, apparemment avec le mandat de rechercher de meilleures relations
avec les syndicats. L’entreprise a ensuite fait la démarche d’entreprendre des discussions avec
des syndicats clés du réseau afin de mettre au point un ensemble de principes et de structures
pour régir les relations professionnelles au plan mondial. Alors que ces pourparlers se
poursuivaient, les syndicats de Rio Tinto luttaient contre le recours croissant à l’emploi précaire de
la part de l’entreprise.
Réseaux mondiaux
Les activités de syndicalisation et de conduite de campagne d’IndustriALL reçoivent souvent
l’appui de réseaux syndicaux mondiaux et d’ACM. On peut citer comme exemples de réseaux
syndicaux mondiaux actifs ceux qui concernent Alcoa, Gerdau, Glencore, LafargeHolcim, OI, Rio
Tinto, Tenaris ou Unilever. Le recours aux accords-cadres mondiaux auprès de clients de Fontana
Pietro a permis à Birlesik Metal d’être reconnu par l’entreprise en Turquie.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 51
Bien que les ACM sont souvent conclus par le biais de relations existantes de dialogue social,
IndustriALL a fait campagne pour le dialogue social à niveau mondial comprenant un ACM.
Lafarge and Holcim ont débuté leur processus de fusion en 2014 sans impliquer les syndicats en
dépit du fait qu’IndustriALL avait un ACM avec Lafarge. Un réseau mondial de syndicats a
rapidement été mis sur pied pour LafargeHolcim à la suite de l’annonce de la formation par fusion
du plus grand producteur mondial de ciment. Travaillant avec ce réseau, IndustriALL a organisé
trois journées mondiales d’action en 2015, en en assurant la promotion sur la page Facebook du
réseau. IndustriALL a participé à une action de protestation et a fait une déclaration lors de
l’assemblée des actionnaires d’Holcim en 2015. La campagne a aussi comporté une pétition de
LabourStart et une autre sur la plateforme en ligne d’IndustriALL. Nous avons organisé des
sessions sur la mise en place de réseaux en Inde, en Indonésie et aux Philippines en 2016 qui
étaient centrées sur la syndicalisation chez LafargeHolcim et la consolidation de la campagne
internationale. Alors qu’Holcim, le partenaire dominant de la fusion avec Lafarge, avait
précédemment rejeté le dialogue social, LafargeHolcim a maintenant exprimé son intention de
signer un ACM.
États-Unis
IndustriALL a fait campagne en des lieux où le droit de s’organiser au plan syndical est gravement
restreint. Cela concerne notamment le sud des États-Unis, où IndustriALL a apporté un soutien
important aux campagnes de recrutement syndical de l’UAW. IndustriALL a soutenu les
protestations de l’UAW contre l’antisyndicalisme de Nissan dans le Mississippi à l’occasion du
Salon de l’Auto de Genève en 2013. Le Secrétaire général d’IndustriALL, Jyrki Raina, a conduit
une délégation syndicale de solidarité composée de six pays au Mississippi en 2014 pour
revendiquer que Nissan permette aux 4.000 travailleurs de Canton de former une section locale de
l’UAW. Un périple solidaire d’IndustriALL mené par Raina a conduit la délégation à rendre visite
aux travailleurs voulant s’organiser syndicalement avec l’UAW chez Volkswagen au Tennessee et
Daimler en Alabama. IndustriALL et l’UAW ont également déposé ensemble une plainte auprès de
l’OCDE contre Nissan pour son antisyndicalisme au Mississippi. IndustriALL a rencontré le Conseil
d’entreprise européen de Renault en 2015 pour sensibiliser sur l’antisyndicalisme de Nissan,
partenaire de Renault. En 2016, IndustriALL a tenu un piquet devant le siège du Comité
international olympique (CIO) à Lausanne, en Suisse, pour protester contre le parrainage par
Nissan des Jeux de Rio 2016. Cette action de solidarité faisait suite à une manifestation d’environ
200 syndicalistes au Brésil le 18 février pour revendiquer que le Comité des Jeux de Rio 2016
force Nissan à respecter les droits des travailleurs. En avril, IndustriALL, l’UAW et des affiliés
brésiliens ont participé à une séance publique du Sénat brésilien.
Turquie
IndustriALL aussi fait massivement campagne en Turquie où le droit de s’organiser syndicalement
est gravement restreint. Un exemple en est celui de la campagne de syndicalisation de l’affilié turc
Teksif’s sur le site de Hugo Boss à Izmir qui emploie environ 4.000 travailleurs. Les membres clés
du syndicat ont été renvoyés et leur mise à pied à été jugée illégale par la Haute Cour d’Appel de
Turquie. IndustriALL a lancé en 2015 une campagne sur le thème “Hugo Boss : enseigne de luxe,
employeur foireux”. IndustriALL a fait équipe avec l’organisation SumOfUs, spécialisée dans les
campagnes, pour lancer une pétition en ligne signée par pus de 110.000 personnes, a conduit une
mission à Izmir en 2015 et a mené une action lors de l’assemblée générale des actionnaires en
2016. Un rapport très critque de la FLA a permis d’obtenir une couverture médiatique sur les abus
perpétrés par l’entreprise. Bien qu’ayant au départ rejeté le dialogue, les actions de cette
campagne ont décidé Hugo Boss a tenir de nombreuses réunions avec IndustriALL, Teksif et IG
Metall, qui représente les salariés de Hugo Boss en Allemagne. Alors que le dialogue se poursuit,
un plan détaillé de syndicalisation et une étude sur la meilleure façon d’augmenter la pression sur
Hugo Boss ont été préparés.
Mexique
Le Mexique est le troisième pays où les droits à la syndicalisation sont gravement restreints et où
IndustriALL a effectué d’intenses campagnes. En 2013, IndustriALL a coordonné une semaine
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 52
d’action pour appeler le Mexique à respecter les droits fondamentaux des travailleurs. Des affiliés
dans plus de trente pays ont mené des actions dont des visites à des ambassades et consulats du
Mexique et en prenant pour cible des entreprises coupables de violations de droits dans le pays.
C’était en 2013 la troisième année consécutive que se tenaient ces actions.
Après évaluation, la campagne a évolué de semaines d’action vers des activités plus soutenues en
collaboration avec la CSI et d’autres fédérations syndicales internationales. L’attention se
concentre sur le dialogue avec le gouvernement mexicain, l’action sur des leviers à l’OIT pour y
défendre les droits des travailleurs mexicains, des cas spécifiques à certaines entreprises et le
travail autour des projets de syndicalisation.
La Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow et Jyrki Raina ont conduit une délégation qui a
rencontré le President du Mexique en 2013 pour appeler à une réforme de la législation du travail
et mettre fin aux contrats de protection. À la suite d’une réunion ultérieure entre IndustriALL et des
représentants haut-placés de son gouvernement, le Mexique s’est engagé à ratifier la Convention
98 de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective.
Faire pression sur l’OIT a payé en 2015 lorsque l’OIT a déclaré que le Mexique devrait modifier sa
législation pour arrêter d’enregistrer des syndicats dits de “protection” qui ne représentent pas la
majorité des travailleurs. De gros efforts ont aussi été mené pour faire jouer les relations des
affiliés afin d’assurer que les droits des travailleurs de l’automobile mexicains à s’organiser
syndicalement sont respectés.
Obtenir justice
À la suite de catastrophes industrielles dans des usines textiles et de confection, IndustriALL a fait
campagne pour l’indemnisation des victimes et de leurs familles. Parmi les succès rencontrés on
retrouve des accords des enseignes clientes pour indemniser les victimes et les familles de
victimes de l’incendie de Tazreen Fashions au Bangladesh qui a tué 112 travailleurs et
travailleuses et en a blessé environ 120 en 2012 et de l’incendie de Smart Fashions au
Bangladesh qui a coûté la vie à sept travailleurs et travailleuses en 2013. IndustriALL a participé à
faire en sorte que le fonds d’indemnisation des victimes du Rana Plaza atteigne sa cible de 30
millions de dollars.
Pour obtenir ces victoires, IndustriALL a collaboré étroitement avec des organisations de la société
civile ainsi que UNI Global Union, a organisé des réunions pour réunir les enseignes, les syndicats
et les organisations de la société civile, négocié avec les enseignes, a agi auprès des
gouvernements et de l’OCDE pour qu’ils fassent pression sur les enseignes, œuvré par le biais de
l’OIT, lancé des pétitions en ligne et accompli un important travail médiatique.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 53
IndustriALL continue à faire campagne pour soutenir les affiliés pakistanais qui insistent pour qu’il
y ait une indemnisation adéquate pour les victimes de la pire catastrophe industrielle de tous les
temps dans le pays, celle de Ali Enterprises en 2012, au cours de laquelle 254 travailleurs et
travailleuses ont été brûlés vifs, coincés derrière des portes verrouillés.
Campagnes de santé et sécurité
IndustriALL fait campagne pour le droit des travailleurs et travailleuses à disposer de lieux de
travail sains et sûrs. En 2015, une campagne pour assainir le secteur de la démolition des navires,
le métier le plus dangereux du monde, a été lancée. Elle promeut la ratification de la Convention
internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires, qui
permettrait de rendre l’industrie de la démolition des navires plus sûre pour les travailleurs. Nous
avons produit une affiche de campagne et une lettre type que les affiliés pouvaient utiliser pour
inciter leurs gouvernements à ratifier la Convention de Hong Kong. Nous avons également conçu
une section spéciale sur le site d’IndustriALL pour cette campagne et un dossier paru dans Global
Worker. Les syndicats du secteur de la construction navale et de la démolition des navires ont,
dans de nombreux pays, mené des actions concrètes dans le cadre de la campagne et plusieurs
gouvernements ont réagi positivement par rapport à la ratification. Les actions de cette campagne
de longue haleine sont renforcées pour cibler des pays clés en termes de flotte et d’enregistrement
des pavillons afin d’atteindre les quotas requis à cet égard pour une entrée en vigueur de la
Convention.
La campagne pour la ratification de la Convention 176 de l’OIT sur la sécurité et la santé dans les
mines se poursuit. Une victoire importante a été remportée en 2014 lorsque le parlement de
Turquie a enfin approuvé la Convention 176 de l’OIT. Cela a fait suite à des années de campagne
et une forte pression après l’homicide industriel sur 301 mineurs à Soma en 2014. IndustriALL
avait adressé un courrier à chacun des membres du parlement turc et conduit une mission de
solidarité à Soma pour aider à la promotion de la ratification. La campagne internationale pour la
ratification de la C176 a récemment été revigorée par la production d’un nouveau graphisme pour
la campagne ainsi qu’une section spéciale sur le site d’IndustriALL. Pour conscientiser sur
l’importance de la ratification de la Convention 176 de l’OIT, une campagne Thunderclap en
anglais et en espagnol a été menée en 2016. Cette campagne a permis de poster des messages
sur cette problématique sur les pages des médias sociaux de centaines de milliers de participants
et dans leurs réseaux sociaux.
Défendre les droits des travailleurs
IndustriALL fait campagne en faveur des droits des travailleurs au sein de l’OIT. Chaque année,
IndustriALL participe à la Conférence internationale du Travail (CIT) pour mettre la pression sur les
pays qui ne respectent pas les droits fondamentaux des travailleurs. Au cours de la CIT 2015, les
violences antisyndicales au Bangladesh et au Mexicque ont été dénoncées. Ensemble avec ses
affiliés, IndustriALL dépose des plaintes auprès de l’OIT, comme cette plainte d’IndustriALL
déposée contre le gouvernement de Thaïlande pour non-respect du droit des travailleurs à la
liberté syndicale et à la négociation collective. IndustriALL a collaboré avec la CSI à la promotion
d’une journée mondiale d’action pour défendre le droit de grève. Des syndicats dans plus de 60
pays y ont pris part. Les employeurs avaient mis à l’arrêt le système d'évalutation de l’OIT pendant
deux ans pour tenter de saper le droit de grève. Une semaine après la journée mondiale d’action,
les représentants des syndicats et des employeurs ont conclu un accord pour sortir de l’impasse
lors d’une réunion spéciale de l’OIT en s’appuyant sur la reconnaissance du droit à mener des
actions revendicatives au travail.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 54
Actions d’IndustriALL pour dire STOP au Travail précaire
Depuis sa fondation en 2012, les actions contre le travail précaire ont été en tête des politiques et
des campagnes d’IndustriALL. Après quatre années de syndicalisation, de négociation, de
campagnes et de combat législatif de la part des affiliés d’IndustriALL de par le monde, notre
deuxième congrès est l’occasion de revenir sur les acquis et de nous reconcentrer sur les luttes
qui restent à venir.
Les affiliés d’IndustriALL ont été aux avant-postes du combat pour la protection de la sécurité
d’emploi, des salaires et des conditions de travail face à l’accroissement répandu du travail
précaire partout dans le monde.
Pérou
Indonésie
Ïle Maurice
Projets
Les projets syndicaux financés par tout un éventail d’organisations de soutien solidaire ont apporté
un appui concret aux affiliés pour renforcer leur capacité à concevoir et mettre en œuvre des plans
d’action sur le recrutement, la négociation collective, et la conduite de campagnes contre le travail
précaire. Cela a joué un rôle important dans la promotion de l’unité d’action parmi les affilés,
notamment par la création d’équipes de campagne au plan national.
Les affiliés qui participent aux activités des projets relatifs au travail précaire ont rapporté avoir
recruté des dizaines de milliers de travailleurs précaires depuis 2012. En 2015 uniquement, les
affiliés ont rapporté que 34.000 travailleurs précaires avaient été syndiqués et que 10.000 avaient
acquis un statut de salarié permanent par le biais des activités de projet.
Publications
Au cours de la présente mandature, IndustriALL a produit deux publications qui se penchent sur
des aspects spécifiques du combat contre le travail précaire. Le piège triangulaire - Les syndicats
en action contre le travail intérimaire explique la manière dont l’accroissement massif du travail
intérimaire et des autres formes d’emploi triangulaires sape les normes internationales du travail.
Négocier la sécurité : Stratégies syndicales de négociation contre le travail précaire donne des
exemples des nombreux accords créatifs et progressistes que les syndicats cherchent à obtenir
pour protéger les travailleurs, depuis la négociation de meilleures conditions pour les travailleurs
précaires à leur couverture par le biais de la négociation collective.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 55
Secteurs industriels
Lors de chacune des conférences mondiales sectorielles d’IndustriALL, les affiliés ont partagé des
informations sur le travail précaire. Dans tous secteurs, les travailleurs précaires reçoivent un
traitement différent des salariés permanents : leurs salaires sont plus bas, ils ne bénéficient pas de
la même protection sociale, si tant est qu’ils en aient une, ils reçoivent moins de formation, ils sont
exposés à davantage de risques en matière de santé et sécurité et ils ont souvent les tâches les
plus exigeantes physiquement avec les plus longs temps de travail. En conséquence, le travail
précaire est devenu un thème central des plans d’action sectoriels et une problématique clé pour
les réseaux d’entreprise, dont ceux pour LafargeHolcim et Rio Tinto.
Action envers l’OIT
IndustriALL insiste pour que l’OIT reconnaisse plus clairement combien le travail précaire sape le
respect pour les normes internationales du travail. Après avoir plaidé cette cause pendant des
années auprès de l’OIT, avec le soutien du groupe des travailleurs, un progrès a été accompli en
février 2015 lorsqu’IndustriALL a pris part à une Réunion tripartite d’experts sur les formes
atypiques d’emploi. Les conclusions de cette réunion ont le potentiel de renforcer la réponse de
l’OIT au travail précaire.
Action au plan mondial
Chaque année, les affiliés d’IndustriALL participent ensemble le 7 octobre, Journée Mondiale du
Travail Décent, à l’action mondiale pour dire STOP au Travail précaire. Le nombre d’affiliés qui
participent aux journées mondiales d’action s’accroît d’année en année, ce qui est à la fois un
gage de la détermination des affiliés à mobiliser leurs membres dans la lutte contre le travail
précaire et une approbation de la priorité qu’IndustriALL accorde à cet objectif stratégique clé.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 56
Salaire vital
La stratégie d’IndustriALL en matière de salaire vital vise en premier lieu à améliorer les salaires
au sein des chaînes mondiales d’approvisionnement, en particulier dans le secteur de la
confection. Dans de nombreux pays, les travailleurs et travailleuses n’ont pas un salaire suffisant
pour en vivre. Cela a aussi un impact sur le temps de travail avec des heures supplémentaires
excessives pour compenser des salaires de misère. Le problème est le plus critique dans
l’industrie de la confection mais est également présent dans l’électronique et dans d’autres
secteurs. Les femmes sont prédominantes au sein des chaînes d’approvisionnement à forte
intensité de main-d’œuvre et leur apport est sous-évalué de manière chronique.
Les femmes sont sous-évaluées au sein des chaînes mondiales d’approvisionnement.
PHOTO : Abir Abdullah
Projet sur le salaire vital
Ce projet d’IndustriALL avec la FES a pour but d’améliorer la capacité des affiliés à obtenir des
salaires vitaux. De nombreux ateliers ont été menés à niveau régional et national pour mettre au
point des plans nationaux d’action pour atteindre un salaire vital et renforcer les effectifs syndicaux
par le biais de campagnes sur les salaires.
Les syndicats dans chacun des pays ont maintenant conçu des plans d’action qui visent un salaire
vital par le biais de la syndicalisation, du renforcement syndical et de l’accroissement de l’unité,
beaucoup le faisant avec l’objectif de pouvoir négocier collectivement au niveau sectoriel.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 57
Soutien aux campagnes en faveur d’un salaire minimum
Les travailleurs et travailleuses des chaînes d’approvisionnement de la confection sont largement
tributaires de mécanismes inadéquats en matière de salaire minimum pour toute augmentation
salariale. Parce que les salaires tendent à être bas partout où le pouvoir de négociation collective
des syndicats est faible, IndustriALL fonctionne au travers de conseils nationaux pour impliquer
tous les affiliés au sein de pays cibles pour accroître la force des campagnes.
Les affiliés britanniques d’IndustriALL parmi les 90.000 personnes qui défilent
pour la campagne du TUC en faveur de l’augmentation du salaire minimum
IndustriALL a soutenu les campagnes de ses affiliés sur le salaire minimum dans un certain
nombre de pays dont le Cambodge, l’Indonésie, le Bangladesh, le Lesotho, la Namibie et la
République dominicaine. Dans des pays tels le Myanmar et l’Éthiopie, où les institutions chargées
de la fixation des salaires sont faibles ou non-existantes, IndustriALL collabore avec ses affiliés à
combiner une stratégie sur le salaire minimum avec la négociation collective afin d’assurer les
meilleurs résultats pour les travailleurs et travailleuses.
Les affiliés d’IndustriALL en République Dominicaine
revendiquent un meilleur mécanisme de fixation des
salaires. PHOTO : IndustriALL
L’affilié suisse d’IndustriALL UNIA faisant campagne pour
un salaire minimum national. PHOTO: IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 58
ACT
Travailler avec les multinationales est un élément clé de la stratégie d’IndustriALL sur le salaire
vital, car les acheteurs situés au somment de la chaîne d’approvisionnement ont la plus grande
influence sur la distribution de la valeur tout au long de la chaîne et sur la part de celle-ci qui
terminera dans les mains des travailleurs.
La conception de ACT est un acquis majeur d’IndustriALL qui a un potentiel énorme pour
transformer les chaînes d’approvisionnement de l’industrie de la confection de sorte à pouvoir
améliorer les salaires et les conditions d’emploi pour les travailleurs et travailleuses concernés.
C’est la base du Protocole d’entente (PE) signé entre IndustriALL et, à ce stade, 18 enseignes
importantes de la confection.
S’appuyant sur l’expérience de l’Accord du Bangladesh, le PE consigne l’engagement des
enseignes à collaborer avec IndustriALL à obtenir des conventions collectives sectorielles au sein
des pays producteurs de vêtements et à la reconnaissance effective des droits des travailleurs en
matière de liberté syndicale et de négociation collective afin que ceci puisse se matérialiser. Cela
requiert que les conventions sectorielles qui en découleront soient liées aux pratiques d’achat des
enseignes, de sorte à assurer que les usines versent les barèmes convenus à leurs travailleurs et
travailleuses.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 59
Gouvernance et commerce mondiaux
IndustriALL se joint aux autres fédérations syndicales internationales pour nouer un dialogue avec
les institutions clés de la gouvernance mondiale. On peut citer la participation aux réunions
annuelles entre la CSI et les fédérations syndicales internationales avec le Fonds monétaire
international (FMI) et la Banque mondiale, que le mouvement syndical utilisent pour dialoguer de
manièr constructive tout en analysant leurs politiques de manière critique. Le Conseil syndical
consultatif auprès de l’OCDE (TUAC) coordonne la contribution syndicale et le dialogue avec
l’OCDE ainsi qu’après du G20. Les syndicats sont reconnus en tant qu’acteurs sociaux clés lors
des G20 par le truchement du sommet syndical du L20, qui regroupe des leaders syndicaux des
pays du G20 et les fédérations syndicales internationales.
Cet accès a permis aux fédérations syndicales internationales de mettre en avant un message
clair et cohérent par rapport à ces institutions qui souligne l’importance de la création d’emplois,
les droits du travail, la réduction des inégalités, la négociation collective et les mesures contre les
paradis fiscaux.
IndustriALL a également contribué aux initiatives de l’OCDE spécifiques à ses secteurs. Cela
comprend notamment un rôle de conseil pour des guides en matière diligence raisonnable
concernant le secteur du textile et de la confection ainsi que pour “consultation significative des
parties prenantes” au sein des industries extractives.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina a siégé au conseil du Pacte mondial (Global
Compact – UNGC), une initiative des Nations Unies visant à encourager au plan mondial les
entreprises à adopter des politiques durables et socialement responsables et à faire rapport sur
leur mise en œuvre. Quatre des principes de l’UNGC sur dix sont des normes du travail, dont la
liberté syndicale, mais ses faibles mécanismes d’exécution (les mesures d’intégrités) ont fait
remettre en question la crédibilité du Pacte mondial.
Le travail sur les traités commerciaux a été mené en coordination avec la CSI. En décembre 2015,
le Comité exécutif d’IndustriALL a adopté un ensemble de principes pour les négociations de
traités commerciaux comme le Partenariat Trans-Pacifique (TPP), le Partenariat transatlantique de
commerce et d’investissement (PTCI ou TTIP) entre l’UE et les États-Unis et l’Accord économique
et commercial global (AECG ou CETA) entre l’UE et le Canada. Ceux-ci comprennent des
revendications en termes de transparence et de reconnaissance des Conventions de l’OIT.
IndustriALL a mis particulièrement l’accent sur le rejet des mécanismes de règlement des
différends entre investisseurs et États (ISDS) qui donnent aux EMN la possibilité de réclamer des
milliards de dollars de dommages et intérêts à des États membres par le biais de tribunaux
d’arbitrage privés. Les affiliés d’IndustriALL se sont mobilisés contre ces traités commerciaux dans
un certain nombre de pays.
Des groupes indigènes en Nouvelle-Zélande manifestent contre le Partenariat Trans-Pacifique. PHOTO: IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 60
5. RENFORCEMENT SYNDICAL
Le travail de renforcement syndical se concentre sur

l’intégration des affiliés autour d’un objectif national et régional commun

l’accroissement des effectifs et de la représentativité en ciblant les jeunes, les femmes,
les non-manuels et les travailleurs précaires

le renforcement de la capacité à : être actifs au sein des réseaux syndicaux mondiaux,
à évaluer et utiliser les accords-cadres mondiaux et à lutter pour les droits syndicaux

les moyens à donner aux affiliés pour développer une planification et une cartographie
stratégiques pour construire des syndicats nationaux forts

le soutien aux affiliés pour le développement de leurs capacités financières et
administratives
Organiser syndicalement pour croître
Renforcer les conseils nationaux pour encourager un processus unitaire parmi les affiliés implique
des formations communes et des activités de planification et de syndicalisation. Cela réunit des
affiliés par exemple en Indonésie, en Inde, en Colombie, au Mexique, en Uruguay, au Ghana, en
Côte d’Ivoire, au Kenya, au Mozambique, en Ouganda, au Zimbabwe, en Malaisie, au Sri Lanka,
en Thaïlande, au Pakistan et en Zambie dans le but d’accroître les capacités en matière de
négociation et de créer des syndicats nationaux forts. L’unité est également encouragée au niveau
sectoriel régional, comme dans le cas du secteur des mines en Amérique latine.
Constramet, une confédération syndicale au Chili, est en train de terminer un processus pour
devenir un syndicat national pour l’industrie : Industrial Chile, qui regroupera les travailleurs et
travailleuses des mines, des métaux, de l’acier, de l’électronique, de la construction navale et du
secteur forestier. En Thaïlande, la CILT (Confédération des syndicats d’industrie de Thaïlande)
représente les travailleurs et travailleuses des secteurs du métal, du textile, de la chime et du verre
et a résolu de s’affilier en tant qu’organisation unique au Congrès de 2016. Au Cambodge, des
syndicats ont signé un protocole d’entente de non-concurrence, en particulier en ce qui concerne
le recrutement auprès d’usines non-syndiquées. Cela a conduit à l’augmentation des effectifs, à la
signature de davantage de conventions collectives et à des progrès en termes de hausse du
salaire minimum national.
Création du syndicat unique d’industrie au Chili. PHOTO : IndustriALL
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 61
En Ouganda, comme dans de nombreux autres pays et parfois pour la toute première fois, des
affiliés d’IndustriALL ont fait campagne et manifesté conjointement, y compris le 7 octobre. Le
projet de renforcement syndical encourage également les fusions dans certains pays, comme au
Botswana et au Zimbabwe. Certains l’ont déjà fait avec succès, comme au Lesotho en 2015.
De 2014 à 2015, l’accroissement total des effectifs consécutif aux projets de renforcement syndical
d’IndustriALL se monte à plus d’un quart de million de membres (261.000). Trente-quatre mille
travailleurs précaires ont été syndiqués rien qu’en 2015 et plus de 10.000 sont passés d’un contrat
temporaire à un statut permanent.
En République Démocratique du Congo, l’affilié TUMEC est passé de zéro à dix mille membres en
quatre ans. Entre 2012 et 2015, plus de 74.000 travailleurs ont été syndiqués dans le cadre du
projet dans la sidérurgie, les mines et l’énergie en Inde.
Des ateliers sur les questions de genre, des campagnes sur la protection de la maternité et pour la
ratification de la C173 de l’OIT ainsi que des quotas au sein des postes dirigeants pour les femmes
ont été mis en œuvre avec succès en vue d’accroître les effectifs féminins, comme dans le cas de
l’affilié indonésien FSPMI, qui a élu 40% de femmes parmi ses dirigeants lors de son congrès.
En Éthiopie, la plus grosse usine, qui compte 7.000 travailleurs et travailleuses, a lancé un
programme pour combattre le harcèlement sexuel. Un comité des femmes collabore avec le
département traitant les questions de genre et une diminution du harcèlement sexuel a été
enregistrée. Une formation à la négociation collective a également conduit à une structuration des
salaires.
Le projet latino-américain des jeunes a renforcé la conscientisation aux besoins des jeunes et la
manière de les organiser syndicalement.
Échange de jeunes d’IndustriALL au Brésil.
PHOTO : IndustriALL
Différents projets de renforcement syndical ont mis un accent particulier sur la transparence et une
gestion améliorée des fonds syndicaux par la présence de politiques financières convenables.
Nombre de syndicats participant à ces projets reçoivent une formation sur la gestion financière.
La brochure “Les travailleurs plus forts ensemble - Organiser avec IndustriALL” est utilisée dans le
cadre de ce travail et sera bientôt disponible en une douzaine de langues.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 62
6. COMMUNICATIONS
Les communications d’IndustriALL sont cruciales pour la consolidation de la force de
l’organisation. Faire passer le message et être le porte-parole des membres fait partie intégrante
de la stratégie de communication.
Canaux multiples
IndustriALL renforce continuellement sa présence dans les médias papier, digitaux et sociaux en
apportant des nouvelles sur les actions menées, sur la syndicalisation, sur les violations de droits
ainsi que sur les conflits et victoires par rapport aux entreprises et aux gouvernements.
Le site internet est la plateforme principale pour faire état des nouvelles et les disséminer, mener
des actions en ligne et promouvoir les campagnes en anglais, en français, en espagnol et en
russe. Le but étant de relater les victoires et les luttes des affiliés, en maintenant un équilibre entre
les secteurs et les pays et en utilisant le plus possible de contenu visuel.
Un flux régulier de nouvelles et de dossiers est publié dans les bulletins hebdomadaires et
mensuels Headlines@IndustriALL et IndustriALL@Work, en anglais, français, espagnol et russe.
Le bulletin hebdomadaire contient les cinq nouvelles les plus importantes de la semaine. Le
bulletin mensuel contient un mélange de nouvelles, notamment sur le travail précaire et sur les
femmes ainsi qu'un mot du Secrétaire général.
Facebook, Twitter et Instagram sont des outils importants pour rapporter les nouvelles
d’IndustriALL et pour appeler à l’action. Alors que nous sommes également présents sur d’autres
médias sociaux comme Snapchat et YouTube, les trois premiers mentionnés ont connu une forte
hausse du nombre d’abonnés et génèrent actuellement le plus haut taux d’interaction. Ils
fournissent également un support pour le contenu fourni par les affiliés et, peut-être le plus
important, des photos d’événements et d’actions venus de partout dans le monde.
Global Worker est le magazine qu’IndustriALL publie deux fois l’an en anglais, français, espagnol
et russe. Il fournit une perspective syndicale plus large et plus en profondeur.
2016 : n° 1
2015 : n° 2
2015 : n° 1
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 63
Exposition médiatique
Des actions menées se sont traduites par une exposition médiatique significative dans les médias
aux quatre coins du monde, avec des interviews sur CNN, AL Jazeera et dans la grande presse.
Grâce à une démarche pro-active envers les médias, il existe une plus grande conscience de ce
qu’est IndustriALL et nous avons des demandes régulières de commentaires de la part des
agences de presse.
Soutien des campagnes
L’équipe se démène pour apporter aux activités d’IndustriALL une composante de communication
stratégique. Formant une part intégrante de campagnes de longue haleine comme celles pour dire
STOP au travail précaire et contre Rio Tinto, la communication joue également un rôle dans des
actions comme celles contre l’antisyndicalisme chez NXP aux Philippines, la pression pour obtenir
des indemnités pour les victimes de Rana Plaza, ainsi qu’au niveau des compte-rendus de
réunions de réseaux et de conférences mondiales.
Impliquer les affiliés au niveau de la communication d’IndustriALL et aider à mettre leurs récits en
avant est la base de ce travail. À cette fin, l’équipe donne régulièrement des formations à
l’ensemble du personnel ainsi qu’aux affiliés et aux coordinateurs de projet.
Renforcer les réseaux de communication
En juin 2014, un forum des communicateurs a été organisé à Turin, ouvert à tous les
communicateurs des affiliés d’IndustriALL. L’un des buts principaux était de donner aux 40
participants l’occasion de se constituer des contacts et d’échanger leurs expériences. Un réseau,
sous forme d’un groupe Facebood a été mis en place, qui est ouvert à tout le personnel chargé de
communication des affiliés.
Participants du forum des communicateurs d’IndustriALL à Turin. PHOTO : IndustriALL
La collaboration avec des groupes et autres ressources en ligne de militants comme LabourStart
et Radio Labour a montré son efficacité. Un réseau existe aussi avec les communicateurs des
autres fédérations syndicales internationales, dont la prochaine réunion est prévue pour septembre
2016, à l’invitation d’IndustriALL.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 64
7. COMITÉ EXÉCUTIF ET COMITÉ DES FINANCES
Le Comité exécutif d’IndustriALL est composé de 60 titulaires et de 60 suppléants, élus lors du
Congrès de Fondation à Copenhague en 2012. 18 membres titulaires sont des femmes,
conformément au minimum de 30% requis par les Statuts.
Le Comité exécutif s’est réuni dix fois durant cette mandature
20 juin 2012 à Copenhague, au Danemark
12-13 décembre 2013 à Genève, en Suisse
28-29 mai 2013 à Francfort, en Allemagne
4-5 décembre 2013 à Genève, en Suisse
25-26 juin 2014 à Genève, en Suisse
4-5 décembre 2014 à Tunis, en Tunisie
19-20 mai 2015 à Stockholm, en Suède
9-10 décembre 2015 à Phnom Penh, au Cambodge
25-26 mai 2016 à Francfort, en Allemagne
3 octobre 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil
En plus des membres titulaires et suppléants, de 70 à 90 observateurs ont participé aux réunions
avec droit de parole. Un autre élément de l’approche participative et transparente est que les
documents du Comité exécutif ont été distribués auprès de tous les affiliés de sorte à permettre
une interaction avec les membres du Comité des différentes régions.
Les ordres du jour du Comité exécutif se sont centrés sur des actions dans des pays prioritaires et
sur le suivi stratégique tel qu’approuvé par le Comité en décembre 2013. Des débats
circonstanciés ont eu lieu sur la syndicalisation, les luttes en cours, les campagnes thématiques et
d’entreprise, le changement climatique et Industrie 4.0. Le Comité a également traité les matières
administratives et financières ainsi que les préparatifs du 2e Congrès à Rio de Janeiro.
Le Comité des finances est constitué du Président, des trois Vice-Président(e)s, du Secrétaire
général et de six membres choisis par le Comité exécutif au sein des différentes régions.
Le Comité des Finances s’est réuni huit fois durant cette mandature
12 décembre 2013 à Genève, en Suisse
28 mai 2013 à Francfort, en Allemagne
4 décembre 2013 à Genève, en Suisse
25 juin 2014 à Genève, en Suisse
4 décembre 2014 à Tunis, en Tunisie
19 mai 2015 à Stockholm, en Suède
9 décembre 2015 à Phnom Penh, au Cambodge
25 mai 2016 à Francfort, en Allemagne
Conformément aux Statuts, le Comité des Finances a débattu et fait des recommandations au
Comité exécutif sur la planification financière à long terme, l'analyse des besoins en termes de
revenus et de politique d'investissement, les budgets annuels, les projets à financement externes
et le mandat pour les négociations collectives avec le personnel.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 65
IndustriALL Global Union Executive Committee 2012-­‐2016 Asia-­‐Pacific Titular Member Country Years Substitute Country Paul Howes Australia 2012-­‐2014 Anne Donnellan (Ms) Australia 2012-­‐2014 Anne Donnellan (Ms) Australia 2014-­‐2016 Scott McDine Australia 2014-­‐2016 Anthony Maher Australia 2012-­‐2016 Robert Reid New Zealand 2012-­‐2016 Michele O'Neil (Ms) Australia 2012-­‐2016 Akiko Gono (Ms) Japan 2012-­‐2016 Sanjeeva Reddy India 2012-­‐2014 S. Q. Zama India 2012-­‐2014 Rajendra Prasad Singh India 2014-­‐2016 Sanjay Vadhavkar India 2014-­‐2016 Nikasi Ginting (Ms) Indonesia 2012-­‐2016 Benoyendra Kumar Das India 2012-­‐2016 Wati Anwar (Darmawati Natakusumah)(Ms) Indonesia 2012-­‐2016 Prihanani Boenadi (Ms) Indonesia 2012-­‐2016 Koichiro Nishihara Japan 2012-­‐2014 Hideyuki Wakamatsu Japan 2012-­‐2014 Yasunobu Aihara Japan 2014-­‐2016 Koichi Asanuma Japan 2014-­‐2016 Kaoru Kishimoto Japan 2013-­‐2016 Prakob Parimon Thailand 2013 Sung –chul Park Korea 2012-­‐2013 Kyuseok JUN Korea 2013-­‐2015 Man Jae Kim Korea 2013-­‐2016 Sangku Kim Korea 2015-­‐2016 Concepcion Dodd (Ms) Philippines 2012-­‐2016 Noorlaila Aslah (Ms) Malaysia 2012-­‐2016 Govindarajoo Rajendran Singapore 2012-­‐2014 Chueh-­‐An Chuang Taiwan(ROC) 2012-­‐2014 Chueh-­‐An Chuang Taiwan(ROC) 2014-­‐2016 Govindarajoo Rajendran Singapore 2014-­‐2016 Anton Marcus (Warahena Liyanagé Don) Sri Lanka U.R. Jaganathan India 2012-­‐2016 2012-­‐2016 Years Latin America and Caribbean Titular Member Country Years Substitute Country Years Francisco Gutierrez Argentina 2012-­‐2016 Héctor Laplace Argentina 2012-­‐2016 Alberto Roberti Argentina 2012-­‐2016 Pedro Wasiejko Argentina 2012-­‐2016 Eunice Cabral (Ms) Brazil 2012-­‐2016 Romildo Ranu Argentina 2012-­‐2016 Monica De Oliveira Lourenco Veloso (Ms) Brazil 2012-­‐2016 Edson Dias Bicalho Brazil 2012-­‐2016 João Vicente Silva Cayres Brazil 2012-­‐2016 Raimundo Espinosa Chile 2012-­‐2016 Napoleón Gómez Urrutia Mexico 2012-­‐2016 Igor Díaz López Colombia 2012-­‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Hashmeyia Muhsin Alsaadawi (Ms) Iraq 2012-­‐2016 Ahlam Alterawi (Ms) Jordan 2012-­‐2016 Abdelmajid Matoual (Rotation) Morocco 2012-­‐2016 Tahar Berberi (Rotation) Tunisia 2012-­‐2016 Tahar Berberi (Rotation) Tunisia 2012-­‐2016 Abdelmajid Matoual (Rotation) Morocco 2012-­‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Dave Coles Canada 2012-­‐2016 Peter Kennedy Canada 2012-­‐2016 Gwenne Farrell (Ms) Canada 2012-­‐2016 Lauren Asplen USA 2012-­‐2013 Laura Hagan(Ms) USA 2013-­‐2016 R. Thomas Buffenbarger USA 2012-­‐2016 Janet Woodward(Ms) USA 2012-­‐2016 Cinthya Estrada (Ms) USA 2012-­‐2016 Kristyne Peter(Ms) USA 2012-­‐2016 Leo W. Gerard USA 2012-­‐2016 Ken Neumann Canada 2012-­‐2016 Middle East and North Africa Years North America Years Owen Herrnstadt USA 2012-­‐2016 Diane Babineaux(Ms) USA 2012-­‐2016 Newton Jones (Rotation) USA 2012-­‐2016 Daniel Kane (Rotation) USA 2012-­‐2016 Daniel Kane (Rotation) USA 2012-­‐2016 Newton Jones (Rotation) USA 2012-­‐2016 Bob King USA 2012-­‐2015 Dennis Williams USA 2012-­‐2015 Dennis Williams USA 2015-­‐2016 Garry Bernarth USA 2015-­‐2016 Carol Landry (Ms) USA 2012-­‐2016 Ben Davis USA 2012-­‐2016 Titular Member Country Years Substitute Country Prince William Ankrah Ghana 2012-­‐2016 Beauty Zibula (Ms) South Africa 2012-­‐2016 Issa Aremu Nigeria 2012-­‐2016 Simão Quibeta Angola 2012-­‐2016 Frans Baleni South Africa 2012-­‐2014 Piet Matosa South Africa 2014-­‐2016 Margaret Ndagile (Ms) Tanzania 2012-­‐2016 Irvin Jim South Africa 2012-­‐2016 Jane Ragoo (Ms) Mauritius 2012-­‐2016 Christina Olivier (Ms) South Africa 2012-­‐2016 Theodor Kubuya Mulumba DRC 2012-­‐2016 Angeline Chitambo (Ms) Zimbabwe 2012-­‐2016 Yuyi Sikananu (Ms) Zambia 2012-­‐2016 Substitute Country Jean-­‐Claude Bernardini France 2012-­‐2016 Sub-­‐Saharan Africa Years Europe Titular Member Country Years Years Paul Lootens Belgium 2012-­‐2014 Herwig Jorissen Belgium 2014-­‐2016 Alfons de Potter Belgium 2012-­‐2014 Erik Van Den Heede Belgium 2012-­‐2014 Mads Andersen Denmark 2012-­‐2016 Leif Sande Norway 2012-­‐2016 Christian Pilichowski France 2012-­‐2013 Philippe Martinez France 2013-­‐2013 Francis Orosco France 2014 Christian Billebault France 2014 Blondine Landas France 2012-­‐2014 Jean-­‐François Renucci France 2012-­‐2014 Joel Charteaux France 2014-­‐2016 Brigitte Capelle (Ms) France 2014 –2016 Rainer Wimmer Austria 2012-­‐2016 Renzo Ambrosetti Switzerland 2012-­‐2016 Heli Puura (Ms) Finland 2015-­‐2016 Jorma Malinen Finland 2014-­‐2015 Christiane Benner (Ms) Germany 2012-­‐2016 Helga Schwitzer Germany 2012-­‐2015 Wolfgang Lemb Germany 2015-­‐2016 Edeltraut Glaenzer (Ms) Germany 2012-­‐2016 Maike Niggemann (Ms) Germany 2012-­‐2016 Berthold Huber Germany 2012-­‐2016 Jürgen Kerner Germany 2012-­‐2016 Michael Vassiliadis Germany 2012-­‐2016 Michael Mersmann Germany 2012-­‐2016 Alberto Morselli Italy 2012 Maurizio Landini Italy 2012-­‐2014 Emilio Miceli Italy Paolo Pirani Italy 2014-­‐2015 Patrizia Pitronaci Italy 2014-­‐2015 Marco Bentivogli Italy 2015-­‐2016 Gianni Alioti Italy 2015-­‐2016 Ben Roodhuizen Netherlands 2012-­‐2016 Henk van der Kolk Netherlands 2012-­‐2015 Jacob Plat Netherlands 2015-­‐2016 Monika Theodorsson Sweden 2012-­‐2015 Antti Rinne Finland 2012-­‐2014 Heli Puura Finland 2015-­‐2016 Jorma Malinen Finland 2014-­‐2016 Arve Bakke Sweden 2012-­‐2015 Anders Ferbe Sweden 2015-­‐2016 Jens Bundvad Sweden 2012-­‐2016 Felipe López Spain 2012-­‐2013 Jesús Ribeira Spain 2012-­‐2013 Antonio Deusa Pedraso Spain 2012-­‐2016 Javier Urbina Spain 2015 – 2016 2012-­‐2015 Agustín Martín Martinez Allan Black Len Mcluskey Mustafa Kumlu Spain UK UK Turkey 2013-­‐2016 2012-­‐2016 2012-­‐2016 Juan Blanco Blanco Spain 2013 – 2016 David Hulse UK 2012-­‐2013 Rob Johnston UK 2013-­‐2015 Roy Rickhuss UK 2016 Tony Burke UK 2012-­‐2016 Nurettin Akcul Turkey 2012-­‐2013 Abdullah Karacan Turkey 2013-­‐2014 Ferudun Tankut Turkey 2014-­‐2015 Nurettin Akcul Turkey 2015-­‐2016 Ferudun Tankut Turkey 2014-­‐2015 Nurettin Akcul Turkey 2015-­‐2016 2012-­‐2015 Mustafa Şahin Turkey 2015 Josef Stredula Czech Republic 2012-­‐2015 Lucie Studnicna Czech Republic 2012-­‐2015 Jaroslav Soucek Czech Republic 2015-­‐2016 Dana Sakařová Czech Republic 2015-­‐2016 Mare Ancheva (Ms) Macedonia 2012-­‐2016 Reneta Petrova (Ms) Bulgaria 2012-­‐2016 Elena Petrovici (Ms) Romania 2012-­‐2016 Tamas Szekely Hungary 2012-­‐2016 Alexey Bezymyannykh Russia 2012-­‐2016 Miktail Tarasenko Russia 2012-­‐2016 Valery Matov Ukraine 2012-­‐2013 Jahangir Aliyev Azerbaijan 2013-­‐2014 Mavjuda Khalilova (Ms) Uzbekistan 2014-­‐2015 Lev Mironov Russia 2015-­‐2016 Ivan Mokhnachuk Russia 2012-­‐2016 Anton Rozman Slovenia 2012-­‐2016 Emil Machyna (Ms) Slovakia 2012-­‐2016 Vasyl Dudnik Ukraine 2012-­‐2016 Gennadi Fedynich Belarus 2012-­‐2016 8. ADMINISTRATION ET PERSONNEL
IndustriALL Global Union compte environ 600 syndicats affiliés, qui représentent 50 millions de
travailleurs dans 140 pays. L’Europe continue d’être la plus grosse région, avec plus de 40 % des
membres payants, suivie par l’Asie-Pacifique, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et les
Caraïbes, l’Afrique sub-saharienne et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Le personnel d’IndustriALL se compose de 40 collègues au siège central à Genève et au sein du
bureau pour les projets de Bruxelles et de 27 postes à plein temps au sein des cinq bureaux
régionaux de Montevideo (Uruguay), Johannesburg (Afrique du Sud), Moscou (Russie), New Delhi
(Inde) et Singapour. Le personnel est composé de 32 nationalités des cinq continents. Les
membres du personnel et leurs domaines de responsabilité sont repris dans l’annexe.
Au siège, le personnel a été réparti en différentes équipes : direction, industries, droits syndicaux,
renforcement syndical, communications, administration et finance. L’organisation fonctionne
souplement, en combinant l’expertise des membres des différentes équipes pour être le plus
efficace, par exemple dans le cas de violations de droits des travailleurs ou de campagnes
thématiques ou d’entreprise.
Après le Congrès de Fondation en 2012, un processus important de consolidation de l’esprit
d’équipe a eu lieu avec l’aide d’un consultant extérieur, Michael van Eck, de sorte à fondre les
membres des personnels des trois organisations fondatrice en une seule équipe cohérente et
dynamique qui partage une mission et des valeurs.
Une évaluation stratégique a été menée en 2013 avec pour facilitateur Paul Goulter. Toutes les
sections d’industrie et toutes les régions ont maintenant un plan stratégique récurrent sur trois ans
qui fournit une base pour le programme annuel d’activités et des programmes de travail
personnels pour le staff.
Le personnel d’IndustriALL a eu accès à d’importantes sessions de formation sur la
syndicalisation, les médias et les communications, les compétences rédactionnelles, les langues,
contre le harcèlement, sur la gestion du stress et d’autres problématiques encore.
Une convention collective de travail (CCT) couvrant les années 2014 à 2016 a été négociée entre
la direction, la délégation syndicale et UNIA, auquel le personnel du siège est affilié. La CCT a
abouti à l’harmonisation des salaires et prestations pour l’ensemble des membres des personnels
des organisations fondatrices.
En mai 2016, la direction et les secrétaires régionaux ont signé un accord-cadre qui harmonise les
prestations, assurances et pensions des personnels des cinq bureaux régionaux. Une analyse de
pouvoir d’achat est en cours.
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 66
Liste des membres du personnel du siège
Jyrki Raina
Monika Kemperle
Fernando Lopes
Kemal Özkan
Jenny Holdcroft
Héctor Mareque
Helmut Lense
Kan Matsuzaki
Glen Mpufane
Matthias Hartwich
Brian Kohler
Christina Hajagos-Clausen
Diana Junquera Curiel
Jim Catterson
Tom Grinter
Adam Lee
Fanja Rasolomanana
Suzanna Miller
Armelle Seby
Sarah Flores
Kurt (Fons) Vannieuwenhuyse
Veerle Planckaert
Ben Vanpeperstraete
Sébastien Cirillo
Marie-France Sarfati
Steeve Latte
Victor Martinez
Andrea Kay
Daniela Truchot
Estibaliz Castineiras
Dominique Kemperle
Amandine Iwachow
Antonio Barea
Maria-Paula Davidson
Janire Escubi
Maïta Wyss
Rubén Ortiz
Alexandre Binz
Petra Brännmark
Alexander Ivanou
Cherisse Fredricks Gasana
Léonie Guguen
Walton Pantland
Maria-Luisa Martins
Anne-Marie Mureau
Anita Gardner
Ashling Seely
Rob Johnston
Phee Jungsun
Carol Bruce
General Secretary
Assistant General Secretary
Assistant General Secretary
Assistant General Secretary
Policy Director
Assistant to General Secretary
Director, Automotive and Rubber
Director, ICT, Electrical and Electronics, Shipbuilding
and Shipbreaking
Director, Mining and DGOJP
Director, Mechanical Engineering and Materials
Industries
Director, Health, Safety and Sustainability, Aerospace
Director, Textile and Garment Industry
Director, Energy Industries
Director
Research and Industry Officer
Organizing and Campaigns Director
Programmes Officer
Projects and Rights Officer
Programmes Coordinator
Projects and Rights Assistant
Head of Brussels Project Office
Administrative Assistant
Supply Chain Coordinator (November 2015-October
2016)
IT Coordinator
Finance Director (until September 2016)
Finance Officer
Finance and Administrative Officer
Finance and Administrative Assistant
Finance Assistant
Finance and Administrative Assistant
Finance Assistant (April-December 2016)
Administrative coordinator
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Administrative Assistant (January-October 2016)
Communications Director
Communications Officer
Communications Officer
Communications Officer
Communications Officer
Cleaner
Director (until May 2013)
Director (until May 2013)
Communication Assistant (July-October 2012)
Director (until October 2013)
Director (until May 2014)
Director (until March 2016)
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 67
Anatoly Surin
Josée Malentacchi
Teresita Emonet
Tarik Aboudahab
Daniel Godel
Jesus Zabala
Mariangel Cardona
Margrit Reichlin
Delphine Möeckli
Irène Fernandez
Maryam Boutefah
Annie Yuson
Director (until September 2016)
IT Coordinator (until February 2015)
Finance Assistant (September 2011-January 2013
Finance Assistant (September 2012-May 2013)
Finance Officer (until October 2013)
Finance Assistant (January-July 2014)
Finance Officer (until March 2015)
Administrative Coordinator (until Sept 2013)
Administrative Assistant (until May 2014)
Administrative Assistant (until June 2015)
Administrative Assistant (September 2015-August 2016)
Project and Rights Assistant (January-August 2016)
Bureau régional de l’Afrique sub-saharienne, Johannesburg
Fabian Nkomo
Paule Ndessomin
Kenny Mogane
Kamla Naidoo
Charles Kumbi Ngoma
Jack Malatji Ngwako
Diamond Bongiwe
Herman Ntlatleng
Thabo Tshabalala
Regional Secretary
Regional Officer
Regional Officer
Admin and Finance Assistant
Regional Program Assistant
Project cost accountant
Cleaner
(Until 30.04.2014)
(Until 30.06.2015)
Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Montevideo
Jorge Almeida
Marino Vani
Laura Carter
Fernanda Gastellu
Alvaro Espino
Kimber Meyer
Lorena Gallegos
Bettina Martinez
Regional Secretary
Regional Officer
Regional Officer
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Communication Officer
Finance Officer
Cleaner
Bureau régional pour l’Asie du Sud, New Delhi
Apoorva Kaiwar
S.M. Fahimuddin Pasha
Gopalakrishnan Manicandan
M. Balasubramaniyan
Kuldeep Singh Dhanai
Arvind Kumar Pandey
Sanjay Kumar Pandey
Sudhershan Rao Sarde
Regional Secretary
Education and Program officer
Research and Communication Officer
Administrative Officer
Finance Officer
Administrative Assistant
Administrative Assistant
Regional Secretary (until 30.06.2015)
Bureau régional pour la CEI, Moscou
Vadim Borisov
Natalia Afonina
Olga Kolos
Ilya Matveev
Maksim Belousov
Regional Secretary
Administrative and Finance Assistant
Communication Officer
Communication Officer (until 31.10.2013)
Communication Officer (until 31.10.2014)
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 68
Bureau d’IndustriALL Global Union pour l’Asie du Sud-est, Singapour
Annie Adviento
Vonny Diananto
Marina Bte Abdul Rahman
Lim Keow Seah
Regional Secretary
Regional Officer
Regional Training Officer
Administrative Assistant
Région MENA
Ahmed Kamel
Regional Contact Person
Bureau pour les projets syndicaux internationaux, Zagreb
Teuta Krilic
Regional Contact Person
Rapport du Secrétariat d'IndustriALL 69
Head office
Regional offices
IndustriALL Global Union
Africa office
CIS office
54 bis, route des Acacias
Case Postale 1516
1227 Geneva Switzerland
Tel: +41 22 308 5050
Email: [email protected]
North City House
Office S0808 (8th Floor)
28 Melle Street, Braamfontein
Johannesburg 2001 South Africa
Tel: +27 11 242 8680
Email: [email protected]
Str. 2, d.13, Grokholsky per., Room 203
12090 Moscow Russia
Tel: + 7 495 974 6111
Email: [email protected]
Postal address:
P O Box 31016
Braamfontein 2017 South Africa
South Asia office
16D, Atmaram House,
1, Tolstoy Marg,
New Dehli - 110001
Tel: +91 11 4156 2566
Email: [email protected]
South East Asia office
473A Joo Chiat Road
Singapore 427681
Tel: +65 63 46 4303
Email: [email protected]
Latin America &
the Caribbean office
Avenida 18 de Julio No 1528
Piso 12 unidad 1202
Montevideo Uruguay
Tel: +59 82 408 0813
Email: [email protected]

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