Topos n° 45 / Octobre 2016 / 1,70 Mo
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Topos n° 45 / Octobre 2016 / 1,70 Mo
45 S O P TO 2016 octobre nº ION E L’UN IÈRE D E R T C LA LET IALE FINAN R A T O N Consultez vos comptes sur unofi.fr Benoit Renaud, un nouveau directeur général pour Unofi Pouvez-vous nous dire en quelques mots quel a été votre parcours avant de prendre les rênes d’Unofi J’ai 52 ans. J’ai été notaire à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) pendant 24 ans. Je me suis efforcé tout au long de ma carrière de rendre à ma profession ce qu’elle m’avait donné. Avant même d’être notaire installé, j’ai participé aux travaux du Mouvement jeune notariat (MJN). Cet engagement m’a amené à présider en 1996 le Congrès du Mouvement consacré à l’exploration des pistes du futur, c’est-à-dire la diversification de l’activité du notaire audelà de son domaine de prédilection qui est l’immobilier, vers des activités telles que le conseil en organisation de patrimoine. Je suis devenu président du Conseil supérieur du notariat en 2010, puis président en 2013 de l’Association pour le développement du service notarial (ADSN), un groupe de plus de 300 salariés dédiés à la modernisation de la profession de notaire. C’est durant ma présidence que le déploiement de l’acte authentique sur support électronique a été réalisé. Une révolution dans le quotidien du droit. Pensez-vous que le conseil en organisation patrimoniale relève d’une mission naturelle du notaire ? Benoit Renaud, directeur général du groupe Unofi Après 31 ans d’activité, j’avais envie de relever de nouveaux défis. Je connais bien Unofi pour avoir accompagné la modernisation de sa gouvernance pendant mon mandat de président du Conseil supérieur du notariat. C’est parce que je crois qu’il existe une réelle opportunité de bâtir de nouveaux axes de développement de l’activité notariale que j’ai rejoint Unofi. Absolument. Le notaire est le mieux placé pour avoir une vision d’ensemble du patrimoine de son client qui ne soit pas seulement financière ou fiscale. Les notaires ont de tout temps conseillé leurs clients sur l’organisation de leur patrimoine. Ils le faisaient couramment il y a trente ou quarante ans lorsque les patrimoines étaient constitués pour l’essentiel de biens immobiliers et de revenus fonciers. Par la suite, les placements financiers ont connu un grand succès auprès des particuliers sous l’impulsion des sociétés de banque/assurance. Les notaires se sont alors mis en retrait laissant la place aux établissements financiers. C’est ce terrain qu’il convient de reconquérir avec le concours d’Unofi. Il est nécessaire pour les notaires de redécouvrir, d’étoffer les services un peu délaissés qui sont ceux de l’accompagnement patrimonial, c’est-àdire l’anticipation du vieillissement, l’anticipation de la prévoyance et du décès ainsi qu’une construction pyramidale de la retraite. Tous ces points ne sont évoqués que superficiellement avec les clients, par manque de temps. Or chaque notaire peut bénéficier gracieusement de l’assistance d’un conseiller Unofi, spécialisé en gestion Pour consulter vos comptes en ligne et les lettres périodiques de la salle des marchés, demandez votre accès sécurisé sur la page d’accueil du site unofi.fr de patrimoine, tant privé que professionnel, qui a le temps et la capacité d’approfondir cet accompagnement avec une vision notariale. Le conseiller Unofi peut compléter efficacement le service rendu par le notaire et l’optimisation de l’organisation patrimoniale qui en résulte est génératrice de plus-values pour ses clients. Quel est selon vous le rôle des conseillers patrimoniaux d’Unofi aux côtés des notaires pour remplir cette mission ? La singularité d’Unofi, c’est que le conseiller en patrimoine privé ou professionnel agit comme s’il était un collaborateur de l’étude. Il rencontre le client du notaire en sa présence. Le notaire lui explique ce que le client attend, ce que lui a déjà fait et ce qui pourrait être fait. Il donne à son collaborateur ponctuel toutes les informations dont il a besoin pour établir un audit patrimonial. Le chargé d’études d’Unofi rédige un projet de consultation qu’il propose au notaire. Celui-ci lui fait part de ses observations, le retravaille avec lui, le valide et le présente au client. Le notaire facture naturellement la consultation au client qui peut décider d’en rester là. Le client peut également accepter les préconisations de solutions faites par le conseiller Unofi. Quelle est pour vous la spécificité d’Unofi dans les montages patrimoniaux proposés aux clients privés et chefs d’entreprise des notaires ? La première qualité d’Unofi est de proposer un conseil indépendant de toute campagne promotionnelle visant à promouvoir la vente d’un produit spécifique. Le conseiller Unofi n’a aucun intérêt à prôner telle solution plutôt qu’une autre. Le client est libre de choisir les solutions (des parts de la SCPI Notapierre ou bien un contrat d’assurance-vie, par exemple) et les supports les mieux adaptés à ses objectifs. Cette indépendance procure une grande souplesse aux interventions du conseiller Unofi. Quelles orientations souhaitez-vous impulser à Unofi ? Je souhaite qu’Unofi accroisse son audience auprès des études. Je trouve dommage qu’il y ait encore beaucoup d’études qui se passent de l’opportunité de faire appel à ses services. La loi « croissance » du 6 août 2015 a totalement assimilé le fait que les notaires pouvaient avoir une activité de conseil en dehors des activités tarifées. Les notaires doivent saisir cette opportunité pour développer avec pragmatisme la palette des services à leurs clients en leur proposant un bilan patrimonial. Il faut transformer ce qui apparaît aujourd’hui comme une contrainte en une force. Une fois enclenché, le mouvement deviendra un réflexe naturel. sein du notariat vontelles influencer ces orientations ? L’expérience acquise dans mes anciennes fonctions peut jouer dans les deux sens. Connaissant le métier, je sais comment se passe la relation entre un notaire et son client. Je souhaite donc apporter aux notaires, via Unofi, l’assistance dont ils ont besoin pour développer l’activité de conseil patrimonial et faire bénéficier leurs clients des conseils juridiques, financiers et fiscaux qu’ils attendent. En un mot, je souhaite mettre encore mieux en adéquation l’offre et les attentes de la clientèle. Mon ambition est de créer une sorte d’évidence qu’il existe au niveau de la profession une organisation cohérente qui offre à l’entrepreneur notarial toute l’assistance et l’expertise que la mutualisation permet. Unofi fait partie de cette galaxie, au même titre que l’ADSN pour les nouvelles technologies ou Min.not pour le marché immobilier des notaires. Vos anciennes responsabilités au Le nouveau siège d’Unofi à Brive Le nouveau siège administratif d’Unofi à Brive-la-Gaillarde a été inauguré le 14 juin 2016. Jusque-là dispersés sur quatre sites différents, les collaborateurs brivistes sont désormais tous réunis dans un bel immeuble de quatre étages. Cette nouvelle implantation permettra d’améliorer encore l’efficacité et la qualité des interventions des équipes auprès de la clientèle notariale. Quelques conseils pour une clause bénéficiaire toujours bien adaptée ASSURANCE-VIE On ne choisit pas une fois pour toutes la clause bénéficiaire de son contrat d’assurance-vie. En effet, des modifications de situation familiale et patrimoniale peuvent survenir. Voici quelques conseils pour éviter les pièges de la clause bénéficiaire type « Le conjoint de l’assuré, non divorcé, non séparé de corps au jour du décès de l’assuré, à défaut les enfants de l’assuré par parts égales, vivants ou représentés, à défaut les héritiers de l’assuré » et dans la clause bénéficiaire sous testament. Reprenons la clause type point par point « Mon conjoint » Si la mention du conjoint correspond à la situation et à la volonté de l’assuré lors la souscription du contrat, il n’en sera pas nécessairement de même quelques années plus tard. Par exemple, si le souscripteur vit de nouveau en couple à la suite d’un divorce ou d’un veuvage. S’il se remarie, c’est le nouveau conjoint qui, en cas de décès, sera le bénéficiaire du fait de la clause type. Est-ce bien la volonté du souscripteur ? Il peut préférer que ses enfants soient les bénéficiaires et, dans ce cas, il faudra modifier la clause bénéficiaire pour les désigner en premier. Si le souscripteur se pacse, et veut que son partenaire soit le bénéficiaire du contrat, il doit impérativement le préciser à la compagnie d’assurances. Il a alors le choix entre désigner nommément son partenaire (nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse) ou retenir la désignation suivante : « Mon partenaire, à condition qu’il justifie que le PACS qui nous lie soit toujours effectif au dénouement du contrat. À défaut mes héritiers ». En revanche, s’il vit en concubinage et souhaite désigner son compagnon ou sa compagne, la désignation nominative s’impose. La clause « mon concubin » peut en effet prêter à contestation, le concubinage pouvant parfois être difficile à prouver. « Les enfants de l’assuré par parts égales, vivants ou représentés » Cette clause doit parfois être aménagée en raison d’un nouvel environne- ment familial (famille recomposée, par exemple). « Mes héritiers » Appelée à jouer par défaut, cette clause, surnommée “clause balai”, présente des difficultés de deux sortes. 1. Elle peut nécessiter de longues recherches pour finalement désigner des parents perdus de vue, voire inconnus. Est-ce là vraiment la volonté du souscripteur ? Ne souhaite-il pas plutôt désigner des personnes, parents ou non, avec lesquelles il entretient des liens affectifs ? Ou encore une association caritative ? 2. La jurisprudence est incertaine sur le point de savoir comment la compagnie d’assurances doit répartir le capital décès en présence d’un ou plusieurs héritiers et d’un légataire universel. Si le souscripteur souhaite faire du légataire le bénéficiaire du contrat, la solution la plus simple consiste à le désigner nommément. Et ensuite laisser « au cas où » la clause « mes héritiers ». Examinons à présent la clause « Selon mon testament déposé chez Me X, à défaut mes héritiers » Parmi les difficultés rencontrées, on relève celle liée à l’absence de testa- ment : celui-ci n’a pas été fait, ou bien a disparu n’ayant pas été déposé chez un notaire. Il arrive également que des testaments ne comportent aucune mention du contrat d’assurance. Il y a là une source potentielle de contentieux entre le légataire et les héritiers, alors qu’il suffit, pour éviter toute difficulté, de préciser dans le testament : « le bénéficiaire de mes contrats d’assurance-vie est [nom, nom de jeune fille le cas échéant, prénom, date et lieu de naissance, adresse] », qu’il s’agisse du légataire ou de toute autre personne. Enfin, il est fréquent, lors de la rédaction d’un testament, de révoquer toutes les dispositions testamentaires antérieures. Il ne faut alors pas oublier de nommer le bénéficiaire du contrat dans le nouveau testament. En conclusion, nous vous conseillons de réexaminer la pertinence et l’actualité de la clause bénéficiaire de votre contrat d’assurance-vie à intervalle régulier – par exemple à réception du relevé annuel de situation – et, en tout état de cause, lors de chaque changement de votre situation familiale. Votre notaire et le collaborateur Unofi se tiennent à votre disposition pour examiner avec vous ces différents points. La loi Eckert relative aux comptes bancaires inactifs et aux contrats d’assurance-vie en déshérence renforce le traitement des contrats en déshérence, c’est-à-dire les contrats d’assurance-vie ou de capitalisation dénoués (par décès de l’assuré ou survenance de l’échéance contractuelle) qui n’ont pas été réglés à leur bénéficiaire. Elle contraint depuis le 1er janvier 2016 les organismes d’assurance, de mutuelle et de prévoyance à : Revaloriser les prestations dues à raison du décès de l’assuré, selon un taux minimal fixé par décret, non plus après un délai de carence d’un an, mais, pour les décès postérieurs au 1 e r janvier 2016, dès le jour de la connaissance du décès et une fois déterminé le montant de la prestation à verser. Déclarer au fichier central FICOVIE de l’administration fiscale : • toute souscription, mise à jour ou dénouement de contrat d’assurance ou de capitalisation survenu après le 1er janvier 2016, dans les 60 jours qui suivent l’opération, N • annuellement, la valeur de rachat des contrats de capitalisation et d’assurance rachetables ouverts avant le 1 er janvier 2016 d’une valeur au moins égale à 7 500 €. Il en va de même pour les contrats non rachetables souscrits depuis le 20 novembre 1991, lorsque les primes versées après 70 ans sont au moins égales à 7 500 € (pour les contrats souscrits avant novembre 1991, la déclaration portera sur le montant des sommes versées depuis le 70e anniversaire de l’assuré). Consulter annuellement le Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques (RNIPP) pour identifier le décès de souscripteurs de contrats d’assurance ou de capitalisation, ainsi que le décès d’assurés ou bénéficiaires enregistrés au contrat d’assurance. Transférer à la Caisse des Dépôts les contrats d’assurance ou de capitalisation non réglés à l’issue d’un délai de dix années à compter de la connaissance du décès de l’assuré ou du terme du contrat, lorsque le bénéficiaire du contrat ne s’est pas manifesté et n’a pu être retrouvé à l’issue des recherches effectuées par l’assureur. S’il est identifié, l’assureur doit l’informer du transfert six mois avant celui-ci, à la suite duquel le bénéficiaire dispose encore d’un délai de vingt ans pour récupérer les fonds directement auprès de la Caisse des Dépôts. Passé ce délai, les prestations seront attribuées définitivement à l’État. Les souscripteurs de contrats d’assurance et de capitalisation participent également à la lutte contre la déshérence en signalant à Unofi-Assurances tout changement d’état-civil, d’adresse et de coordonnées les concernant, euxmêmes ou les personnes qu’ils ont désignées bénéficiaires du contrat. Pour une information plus détaillée, ils peuvent consulter la loi et le décret sur le site internet Légifrance. 7 FOROUVELLE MU LE N° 461 - OC VEMBRE TOBRE NO Payez moins ts d’impô17 en 20 E 2016 DÉCEMBR Conseils des notaires spécial héritage IAL IER SPÉC E HÉRITAG DOSS Démarch es, partag e, fiscalit é En vente chez votre marchand de journaux dès le 6 octobre, la nouvelle forent Ils anticipes on mule de Conseils des nosi leur succ taires vous propose un dossier spécial Héripas oi qu ur Et po RE tage, les derniers chifté sur RENPRCOENMDMERCE ? ri vé re ai La lid Le bail so ance-vie U ur ss EVENIR % l’a D 1 fres du marché immoR s U de PO TAIRE la barre n PROPRIÉ lie ssent sous s taux pa du marché franci bilier et des conseils Le • IMMOBILIER • Les chiffres pratiques sur l’assurance-vie, la prestation compensatoire ou encore le rachat d’un fonds de commerce. N ULTATIO LA CONS PAGE 20 PAGE 88 PAGE 76 PAGE 28 PAGE 16 L’habilitation familiale Il s’agit d’une protection simplifiée destinée aux familles unies autour de la personne vulnérable, effective depuis le 1er janvier 2016. Les ascendants, les descendants, les frères et sœurs, le partenaire d'un pacte civil de solidarité ou le concubin d’une personne vulnérable peuvent être habilités, à leur demande, pour la représenter. Le juge des tutelles adapte la mesure qui peut porter sur le patrimoine du majeur et/ou sur sa personne (actes médicaux et chirurgicaux, par exemple). Le juge décide également de l’étendue des pouvoirs de la personne habilitée : des actes d’administration (la perception de revenus par exemple) mais également des actes de disposition (comme la vente d’un bien). Cependant, l’autorisation du juge est indispensable pour accomplir les actes de disposition à titre gratuit. Pour tout conseil se rapportant à votre patrimoine, consultez votre notaire. www.notaires.fr Réalisation Unofi • nº ISSN 1288-1821 • imprimerie G.L. Brive • document non contractuel • édition octobre 2016. Portrait Benoit Renaud © Marco Rochas. Immeuble Brive : © Jean-François Tremege De nouvelles règles pour retrouver les bénéficiaires