L`argentfaitlebonheur

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L`argentfaitlebonheur
LE JOURNAL DE MONTRÉAL |
LE COURRIER
Grossière indécence
M. Gérald Tremblay, le pire et le
plus coûteux maire de l’histoire de
Montréal, a fait un cadeau de Nöel
extraordinaire aux citoyens de
Montréal, soient des hausses de
taxes substantielles en plus de demander une contribution de 45$
aux automobilistes montréalais.
Tout cela avec un sourire suffisant.
Dans un même souffle, notre
maire de parade nous annonce que
les dépenses vont augmenter. Quel
administrateur extraordinaire! Avec
un sarcasme infantile, il vient rire de
nous en parlant de nids de poule.
Est-ce que, pour lui, nous sommes
des cons-citoyens?
Comme autre excuse, il nous
parle des caisses de retraite, mais
M. Tremblay, si les actuaires sont
aussi incompétents que vous,
foutez-les à la porte.
Ce qui me désole, c’est la
timidité qu’ont démontrée les
partis d’opposition à qui certains
d’entre nous ont fait confiance.
Denis Bourassa, Montréal
Justification trop facile
Une partie de la solution de l’absentéisme au travail réside dans le
fait que c’est possiblement très facile de prendre congé quand le trop
beau ou trop mauvais temps sévit.
Sans connaître les modalités pour
l’obtention d’un congé de maladie,
souvent, les courtes durées n’ont
pas à être légitimées par un mot du
médecin, ce qui rend le tout très
facile. Il y a des circonstances où
l’accumulation de jours de congé
maladie est telle que si ceux-ci ne
sont pas utilisés, les employés les
perdent. Quant à l’excuse qu’un col
bleu travaille plus fort physiquement, c’est une piètre excuse dans
un monde où on possède de l’équipement sophistiqué et une abondance de main-d’oeuvre pour faire
le travail, contrairement au secteur
privé. Serait-ce un moyen de
protester de la part de ceux-ci?
Richard Létourneau,
St-Jean-sur-Richelieu
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| MERCREDI 8 DÉCEMBRE 2010
JEAN-MARC LÉGER
Des impôts bien payés ?
Après les maires de SaintJérôme, de Mascouche et de Laval,
voilà qu’un autre maire s’ajoute à
cette vénérable liste de nos élus
aux agissements douteux.
Comment un maire d’une petite
municipalité peut-il se permettre
d’accorder des prêts personnels
d’une telle ampleur? À ce que je
sache, les maires n’ont pas des
salaires de millionnaires, même
s’ils agissent souvent comme tel!
Dans ce genre de prêts, c’est
souvent la façon qu’utilisent certaines personnes pour faire fructifier l’argent gagné au noir ou encore de façon douteuse en tentant
de dissimuler au fisc les revenus
ainsi générés. J’ose croire que le
maire Auger a toujours informé les
instances gouvernementales et
qu’il a toujours payé les impôts
relatifs aux intérêts perçus sur tous
ses prêts personnels…
Richard Gougeon, Laval
NOUVELLES
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Collaboration spéciale
L’argent fait le bonheur
Q
uelle horreur ! Comment
peut-on affirmer pareille
ineptie. J’entends déjà
Amir Kadhir vociférer : à bas les
capitalistes ! Pourtant, dans notre
grand sondage « Le Québec de
mes rêves », la grande priorité des
Québécois est maintenant d’être à
l’aise financièrement.
Sortir de la crise économique, épargner
plutôt que s’endetter, avoir un meilleur
salaire et payer moins de taxes et d’impôts
sont devenus les priorités des Québécois.
Si l’argent ne fait pas le bonheur, le
gouvernement fait tout ce qu’il peut pour
nous rendre heureux. Les Québécois ont
frappé le mur et ils peinent à s’en sortir.
Les Québécois n’ont jamais aimé parler
d’argent. Notre vieux fonds catholique
nous a longtemps fait croire que faire de
l’argent était péché. Alors qu’au Canada
anglais, plutôt protestant, l’argent
représente la réussite. D’ailleurs, ils ont
l’argent et nous avons la péréquation. Si
les Québécois ne s’occupent pas de
l’argent, il va continuer de faire le
bonheur des autres.
Les temps changent, car les jeunes
n’ont plus peur de parler d’argent et d’affirmer qu’ils ne sont pas nés pour un petit
pain. 50 % des jeunes croient que l’argent
fait le bonheur comparativement à 30 %
des gens âgés. Au total, 38 % des Québécois croient que l’argent fait le bonheur,
10 % de plus qu’il y a 20 ans. L’argent
n’achète peut-être pas le bonheur, mais il
peut vous payer tout le reste.
- 63 % ne travaillent que pour l’argent
- 59 % ont puisé dans leurs économies
pour survivre
- 49 % veulent gagner beaucoup d’argent
- 49 % des employés disent mériter un
meilleur salaire
- 44 % fantasment d’être millionnaire
82 % des Québécois se disent stressés,
dont la majorité par les problèmes
d’argent. L’argent n’a peut-être pas
d’importance pour certains, mais le
manque d’argent, oui.
L’argent des uns n’a jamais fait le bonheur des autres. Au Québec, on jalouse les
riches, au Canada anglais, on les respecte,
et aux États-Unis, on les vénère. Nous
avons aussi le droit de cumuler de la
richesse. C’est la condition pour mieux
la partager.
L’argent, ce n’est ni bien, ni mal, c’est
neutre. Ce qui compte vraiment, c’est
ce qu’on fait avec. Au Québec, deux
idéologies s’affrontent, la gauche
solidaire et la droite lucide. Prenez les
trois premières lettres du mot
SOLidaire et les trois dernières lettres
du mot lucIDE, et vous obtiendrez le mot
SOLIDE. Ce n’est pas un Québec solidaire
ou lucide qu’on souhaite, mais un Québec
JOSEPH FACAL
solide. Un Québec riche peut faire le
bonheur de tous.
SONDAGE LÉGER MARKETING
EST-CE QUE L’ARGENT FAIT LE BONHEUR ?
Oui
Non
Ne sait pas
38 %
57 %
5%
(RÉPONSE OUI PAR GROUPE D’ÂGE)
18-24 ans
25-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
55-64 ans
65 ans et plus
50 %
43 %
43 %
37 %
34 %
30 %
SONDAGE 1001 QUÉBÉCOIS, 29 NOVEMBRE
AU 1ER DÉCEMBRE 2010, +/- 3,1%
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Collaboration spéciale
Rester ou partir
D
imanche soir dernier, le
premier ministre Charest a
martelé qu’il comptait bien
terminer son mandat et qu’il
n’excluait pas d’en solliciter
un quatrième.
S’accrochera-t-il ou pas ? Je n’en ai pas
la moindre idée. J’incline à penser que s’il
croit pouvoir remonter la pente, il voudra
rester et se battre. S’il se sait battu
d’avance, il partira. Cette décision, il n’est
cependant pas obligé de la prendre tout de
suite.
REBONDIR
En tout cas, il n’a guère le choix de dire
qu’il entend rester. Dès qu’un chef laisse
planer qu’il réfléchit à son avenir, le
grenouillage pour le remplacer débute et
ne cesse plus. Le passé devrait aussi nous
inciter à la prudence.
Au printemps 2005, Philippe Couillard
imposa l’emplacement de l’actuel hôpital
St-Luc comme site de construction du
futur CHUM, en dépit des préférences de
Jean Charest pour le site Outremont.
Tous les commentateurs rédigèrent avec
empressement l’épitaphe sur la pierre
tombale du premier ministre. Il ne
franchirait pas Noël, disait-on. On
connaît la suite.
Une vision très répandue voudrait aussi
qu’au PLQ, une poignée de bonzes
organise discrètement les arrivées et les
départs des chefs, comme s’ils étaient des
pièces sur un échiquier. Dans la réalité,
les choses sont infiniment plus
compliquées.
QUI D’AUTRE ?
Dans un système comme le nôtre, on ne
peut forcer le départ d’un premier ministre qui ne veut pas partir, à moins d’une
révolte de ses propres députés. On ne
voit rien de tel. Il
faut aussi avoir
sous la main un
dauphin qui donne
raisonnablement
l’impression qu’il
pourrait redresser
la situation.
Paul Martin semblait prêt à prendre
la succession de
Jean Chrétien, et
Jacques Parizeau, celle de Pierre-Marc
Johnson. Les deux avaient même donné de
vigoureux coups de pouce à leur propre
destin. Après le départ d’André Boisclair,
la candidature de Pauline Marois était,
pour ainsi dire, la seule envisageable.
Si Charest
croit pouvoir
remonter la
pente, il
voudra rester
et se battre
UN SAUVEUR ?
Dans le cas présent, en tout respect, on
ne voit aucune foudre de guerre autour de
la table du conseil des ministres. Les aspirants évoqués le plus souvent traîneraient
eux aussi le lourd bilan du gouvernement
libéral.
On entend fréquemment l’hypothèse
d’une candidature venue de l’extérieur,
idéalement du monde des affaires, préférablement une femme. L’avantage serait que
cette personne serait moins embarrassée
par le passif du gouvernement. Mais il y a
un fossé entre la théorie et la pratique.
La politique est aujourd’hui plus discréditée que jamais. C’est un plongeon qui implique aussi une sévère baisse de revenus
pour bien des gens, pour ne rien dire de la
qualité de vie. Des personnalités rêvent
souvent d’une sorte de couronnement
triomphal, mais elles déchantent quand
elles découvrent la réalité qui les attend,
comme la froide possibilité de devoir passer
huit longues années dans l’opposition.
On verra bien. Il reste qu’il était sidérant
d’entendre le premier ministre, dimanche
soir, expliquer son impopularité par les
décisions difficiles qu’un chef de gouvernement responsable doit prendre.
Quelles décisions impopulaires, mais essentielles pour l’avenir du Québec a-t-il
prises depuis sept ans ? Redresser l’école
québécoise ? Non. Défendre notre langue?
Non. Assainir les finances publiques ? Non.
Rouvrir la question constitutionnelle? Ben
voyons. Lutter contre la corruption ? Je
vous laisse répondre.
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