ce compte-rendu au format PDF - SAMPL-CGT

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 8 JUIN 2015
RAPPORT MORAL
Bonjour à toutes et tous,
Depuis notre dernière assemblée générale en juin 2014 l’activité syndicale n’a pas faibli. Les sujets de
préoccupation sont nombreux. En effet, nos secteurs d’activités doivent faire face à des remises en
cause inquiétantes qui menacent à la fois les usagers des arts et de la culture et de l’enseignement
artistique mais aussi par voie de conséquences nos emplois. Pourtant l’offre culturelle n’a jamais été
aussi dense et la demande d’apprentissage musical toujours plus forte.
N’est-il pas paradoxal de constater d’une part que les salles de concert et d’opéras, les lieux de
musiques pop rock ou jazz connaissent une relative bonne affluence, alors que dans le même temps
les responsables politiques diminuent les subventions à la culture ?
N’est-il pas paradoxal de constater les difficultés qu’ont les parents à inscrire leurs enfants dans
certaines écoles de musique faute de place alors que dans le même temps des municipalités
cherchent à tout prix à diminuer le coût de l’enseignement artistique ?
L’accès à la culture et à l’enseignement artistique pour tous, on entend ce beau discours depuis de
nombreuses années mais en réalité on constate des inégalités croissantes entre les citoyens au sein
d’une même commune mais surtout des écarts considérables de moyens financiers d’une ville à
l’autre. N’assiste-t-on pas à une fracture territoriale de la culture? Certes de nombreuses
municipalités et de nombreuses institutions culturelles développent l’ouverture à l’art en multipliant
les actions culturelles dans les quartiers et les écoles, nous en sommes d’ailleurs les premiers
concernés en participant à toutes sortes d’initiatives, mais n’assiste-t-on pas à un accroissement des
inégalités tant sur le plan économique et social que sur le plan culturel ? Que dire de la réforme des
rythmes scolaires qui au final accentue les inégalités sur l’ensemble du territoire français puisque
chaque commune applique la réforme en fonction des moyens qu’elle décide d’y consacrer. Le
ministère de l’éducation nationale pourtant garant d’un accès aux savoirs, égal pour tous et sur tout
le territoire, a lancé une véritable machine à creuser les inégalités.
A Lyon et Rhône-Alpes nous constatons des menaces sur la diffusion musicale d’excellence. En effet,
la ville de Grenoble a décidé purement et simplement de supprimer intégralement la subvention
pourtant modeste qu’elle allouait à l’orchestre des musiciens du Louvre/Grenoble. Au-delà de
l’opinion que chacun de nous peut avoir concernant Marc Minkowski, le résultat est que les quelques
musiciens permanents restant sont aujourd’hui menacés de licenciement et que la vie musicale sur
Grenoble et sa région risque de baisser en qualité avec le probable départ de cette institution, voire
même sa disparition. (je rappelle d’ailleurs que le Snam avait condamné en son temps la privatisation
de l’ensemble instrumental au profit de la carrière du chef d’orchestre) Nous ne pouvons accepter
une remise en cause du service public de la culture à Grenoble et sa région. Le maire préfère
subventionner l’orchestre universitaire et une harmonie municipale considérant qu’ils pourront
effectuer les mêmes missions, on voit là un bel exemple d’ignorance culturelle de nos élites
politiques.
Les autres institutions musicales à Lyon (opéra et orchestre national), à St Etienne pour l’opéra
théâtre et aux Pays de Savoie ne sont pas non plus épargnées même si les situations ne sont pas
identiques les unes des autres. La baisse des dotations de l’état aux collectivités territoriales fait
peser des menaces sur l’activité de ces institutions, les villes ont l’obligation de faire des économies
qui n’épargneront sans doute pas ces ensembles permanents.
Depuis notre dernière assemblée générale les salariés relevant du régime de l’intermittence se sont
mobilisés pour protester contre une nouvelle réforme qui précarise encore un peu plus les musiciens
non permanents. Un an après nous sommes aujourd’hui dans l’attente d’une loi qui garantirait des
règles minimum d’accès à l’assurance chômage. La dégradation de l’emploi est palpable aussi dans
les autres secteurs, et pas seulement dans le spectacle vivant. Bon nombre de musiciens enseignants
sont fragilisés en subissant les emplois à temps partiel ou incomplets. Le temps partiel est un
système d’emploi qui pourrait se généraliser si nous ne nous mobilisons pas. En effet, dans certains
orchestres la tentation est grande de transformer certains postes de permanent en temps partiels.
La culture est fragilisée alors que ce secteur pèse économiquement plus lourd que l’industrie
automobile. Une récente étude du ministère du budget a montré que pour 1 euro investi ce sont
près de 3 euros qui rapportent à l’économie. Pourtant les collectivités territoriales, asphyxiées par les
baisses des dotations de l’état (-11 milliards entre 2015 et 2017) font souvent le choix de baisser leur
subvention culturelle. On ne compte plus aujourd’hui le nombre de petits festivals fermés ou à
l’agonie. Le danger est grand de voir le service public de proximité disparaitre au profit des grands
évènements populaires qui concentrent la majorité des financements. Selon une enquête de
l’association des petites villes de France, 95% des communes ont prévu de couper dans les budgets
alloués à la culture. Ainsi, l’espace Malraux de Chambéry, l’une des 70 scènes nationales, a vu son
budget baisser de plus de 20% cette année. Le musée d’histoire naturelle de cette même ville de
Chambéry est menacé purement et simplement de fermeture définitive. En quelques années ce sont
près de 130 musées qui ont été contraints de fermer sur le territoire national.
Depuis les dernières élections municipales en 2014, ce sont plus de 100 évènements culturels
annulés faute de moyens suffisants, dans la plupart des cas c’est la musique qui en fait les frais.
Je laisserais les responsables des différents secteurs développer plus en détails les situations locales
depuis l’année dernière, il est à noter que des procès ont été gagnés dans le secteur de
l’enseignement.
Un petit mot sur l’organisation :
Le Conseil Syndical élu l’année dernière s’est réuni 4 fois depuis la dernière assemblée générale.
Notre syndicat, fort de ses 500 adhérents, est représenté sur le plan national dans plusieurs
instances : 4 membres du conseil syndical du Sampl sont membres du Bureau Exécutif du Snam,
Corynne Aimé est secrétaire de la branche nationale de l’enseignement et siège à la CPC SV en tant
que représentante titulaire de la fédération du spectacle. Pour ma part je suis trésorier du Snam et je
siège à la commission exécutive de la fédération du spectacle.
Si vous souhaitez poser des questions ou intervenir par rapport à ce qui vient d’être dit, n’hésitez
pas. Le débat est ouvert.
Je vous remercie de votre attention

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