Téléchargez COUT GLOBAL Marie-Colette ROUX
Transcription
Téléchargez COUT GLOBAL Marie-Colette ROUX
L’approche en coût global face cachée de l’architecture « durable » La prise de conscience environnementale nous a convaincus que nos descendants méritent que l’on change nos habitudes prédatrices, fusse avec des surcoûts 13/02/2012 1 Surcoût , coûts , coût global Le coût global d’une opération immobilière = ensemble des coûts engendrés par la conception, la réalisation, le fonctionnement du bâtiment durant sa durée de vie et jusqu’à sa déconstruction, démontage…. Coûts d’investissement = études + charge foncière + travaux + coûts d’équipement + coûts financiers + divers Coûts différés toutes les dépenses après la mise en service du bâtiment tant pour le propriétaire que pour les utilisateurs = exploitation + gestion d’exploitation + maintenance + renouvellement + démolition N’ont ni le même poids économique ni le même poids stratégique: la composante fonctionnement représente infiniment fois plus que la composante investissement selon la durée d’usage du bâtiment. durée d’usage conventionnelle 40 ans 13/02/2012 2 Les freins à cette approche en coût global Les contraintes en matière de financement: - Enveloppe maximale prédéterminée insensible aux économies de fonctionnement - Annualité budgétaire - Séparation des sections comptables - cloisonnement par les procédures, les modes de financement et les responsabilités …. La méconnaissance de la ventilation des coûts de fonctionnement et des économies possibles Une bonne gestion des deniers publics Dès l’amont au niveau des études de faisabilité , de programmation - intégrer des exigences d’étude et évaluation des solutions constructives économes en termes de fonctionnement et d’usage - Estimer une durée de vie de chaque construction sans se référer à une durée d’amortissement comptable… lors des marchés de travaux, Au moment des études comparatives -Valider les exigences spécifiques en matière de matériaux et procédés économes en termes de fonctionnement et usage, Au moment de la passation des marchés - Utiliser des critères d’eco-conditionnalité 13/02/2012 3 Cycle de vie immobilier Cette décomposition renforce le poids économique du fonctionnement dans le coût global Les décisions stratégiques sont prises en phase aval Elles déterminent les engagements pour plus de 80% du coût global. calcul sur 30 ans, si calcul Sources : ouvrages publics et coût global MIQCP 2006 13/02/2012 4 Engagement du coût global d’une opération En phase fonctionnement sont déjà déterminées - la qualité de conservation des composants du bâti - L’aptitude du bâtiment dans son état fonctionnel - Les investissements et les charges annuelles de fonctionnement Sources : ouvrages publics et coût global MIQCP 2006 13/02/2012 5 coût global élargi Ces 2 types de coûts peuvent être + ou - globalisés : Coût global élémentaire = coûts d’investissement + coûts différés - valeur résiduelle de revente (variante = surinvestissement / économies de fonctionnement) supprimer les charges qui diminuent la valeur du bâtiment, (satisfaction financière des payeurs directs) Paramètres monétaires Coûts de construction, de maintenance, des consommations Taux d’actualisation propre à chaque acteur Evolution des prix, dont ceux de l’énergie, de l’eau, du CO² Durées de vie du bâti (60 ans) et de ses composants Durée du calcul du coût global (40 ans en neuf, 25 en réhabilitation) 13/02/2012 6 coût global partagé La définition précédente correspond à une approche monétaire des coûts différés. Coût global partagé (satisfaction globale de tous) = coût global élémentaire + valeur pour les usagers + impacts collectifs = S (coûts pour l’investisseur, les usagers, toutes les collectivités du local au mondial) Selon norme ISO/ FDIS 15 686-5 (2008) - méthodologie, formules, définitions retombées non marchandes , mais pouvant être chiffrées - nuisance sonore (- 1 db = + 1% valeur locative) - transports (temps perdu en % salaire + carburant) - qualité du paysage, proximité des équipements (d’après impact sur valeur locative) - émission de Gaz à Effet de Serre prix officiel de la tonne équivalent CO² : 27 € en 2008 + 6% / an) - polluants atmosphériques (SO², NOx, COV à évaluer avec « ExterneE ») - densité urbaine, mixité, réseaux publics, déchets ménagers, etc. - épuisement ressources non renouvelables ( les subventions si n’ont pas été déjà prises en compte dans l’actualisation ) 13/02/2012 7 les externalités génératrices de coûts sociaux - la santé; qualité de l’air , des eaux , de la lumière, des ondes acoustiques et électromagnétiques - les incidences des choix architecturaux: quantités de matières, surfaces de façades , opaques, vitrées , compacité , les orientations…. - les éléments de confort, l’ergonomie des installations, - les conditions de travail…. Exemple : Évaluation quantitative de la relation entre qualité des bâtiments et productivité compensation des surcoûts par baisse du taux d’absentéisme ( Lockheed ) - les impacts environnementaux générés par le bâtiment durant son cycle de vie: emploi des ressources naturelles, émissions de GES, pollutions des eaux , production des déchets, qualité des paysages et environnement urbain, biodiversité, La prise en compte des ces coûts intervient lors de la définition des besoins. Ils doivent être anticipés par les procédures de décision. Les maîtres d’ouvrages doivent évaluer l’impact des choix à l’échelle de plusieurs dizaines d’années en termes de coûts différés, d’impacts sur la santé , l’usage du bâtiment et sur l’environnement. 13/02/2012 8 Internaliser les externalités Internaliser les externalités: - Monétarisation par la fiscalité ou la création d’un marché - Réglementation par la contrainte des acteurs à leur prise en compte - Intégration volontaire dans les processus de conception de production et de fabrication des produits. implication de tous les acteurs primordiale pour l’intégration de la démarche globale dans la construction et la réhabilitation - les maîtres d’ouvrage - les concepteurs , les architectes - les contrôleurs, assureurs mais aussi les services de sécurité, d’hygiène… - les banquiers mais aussi les fournisseurs de réseaux… - les fabricants, les entrepreneurs, Des freins à faire sauter : le système juridique d’assurance. En effet, malgré certaines évolutions il reste tout de même difficile aujourd’hui d’utiliser certains matériaux pourtant parfois traditionnels dès lors que ne sont pas soumis à avis techniques , normes ou DTU…. L’innovation dans le cadre de la construction ou de la réhabilitation passe souvent par les autoconstructeurs qui utilisent ces éco-matériaux et procédés (la paille jusqu’en 2011, la terre ….). 13/02/2012 9 Les acteurs et les outils implication de tous les acteurs primordiale pour l’intégration de la démarche globale dans la construction et la réhabilitation Des démarches , des outils apparaissent: Des bases de données suisses, allemandes EcoInvent Suisse , Institut Bauen und Umwelt Allemagne fournissent des informations sur les matériaux dont les éco-matériaux, intègrent des méthodes d’évaluation des coûts environnementaux. En France , pas de base de données unique - FDES base de données INIES, ACV , les fiches de données de sécurité - La norme ISO 15686-5 indique les lignes directrices relatives à l’analyse du coût global des bâtiments. - Le ministère incite à l’utilisation d’un logiciel libre accès et guide pratique, sur le site du MEEDDAT www.developpement-durable.gouv.fr:le-logiciel-de-calcul-en-cout.html - des initiatives indépendantes alternatives COCON (logiciel édité par Luc Floissac) COmparaison de solutions COnstructives, de CONfort et d’émissions de CO2 permet de comparer des solutions constructives sous plusieurs critères. Comme un Thermicien 13/02/2012 10 Les acteurs Epargner l’environnement, être peu coûteuse et être équitable, l’architecture « durable » doit aussi rester séduisante. Des exigences matérielles inédites n’ont jamais empêché dans d’autres arts , d’autres domaines, la création, l’innovation au contraire même ont été à l’origine d’un renouvellement Les grandes toques ont su digérer la diététique, Et les carrossiers l’aérodynamisme… … quoique d’abord sans vision globale : nous en sommes ici L’architecture a d’ailleurs déjà connu des dégraissages enrichissants : - l’archi cistercienne tire sa magie de son austérité - l’archi vernaculaire, reste attirante malgré sa genèse terre-à-terre - l’archi bioclimatique concurrence la technique pour moins cher et beau. Changement d’époque exaltant pour l’architecte, le concepteur … 13/02/2012 11