penectomie totale (ablation totale de la verge)

Transcription

penectomie totale (ablation totale de la verge)
Fiche Info-Patient
PENECTOMIE TOTALE
Dernière mise à jour : mai 2012
Cette fiche d’information, rédigée
par
l’Association
Française
d’Urologie, est destinée aux
patients ainsi qu’aux usagers du
système de santé.
Remise lors de votre consultation
d’urologie avant de pratiquer un
acte à visée diagnostique ou
thérapeutique, elle est destinée à
vous aider à mieux comprendre
l’information délivrée par votre
Urologue. Il vous a expliqué la
maladie dont vous souffrez ou
dont il doit faire le diagnostic. Il
vous a exposé les différentes
modalités et alternatives de prise
en charge et de traitement et les
conséquences prévisibles en cas
de refus de l’acte proposé.
Vous sont exposées ici les raisons
de l’acte que va pratiquer votre
urologue, son déroulement, les
conséquences habituelles et les
risques fréquents ou graves
normalement prévisibles. Les
conditions du suivi après examen
ou intervention sont aussi
précisées.
Ce document, complémentaire de
l’information orale que vous avez
reçue, vous permet donc le délai
de réflexion nécessaire et une
prise de décision partagée avec
votre urologue.
(ABLATION TOTALE DE LA VERGE)
L’intervention qui vous est proposée est destinée à retirer le pénis qui est le
siège d’une tumeur.
Le pénis
Le pénis est composé de 2 parties : les corps caverneux et le corps
spongieux. Les corps caverneux sont les tissus qui permettent l’érection. Le
corps spongieux contient le canal de l’urètre et se termine par le gland. Les
corps érectiles sont enveloppés dans une gaine fibreuse et par la peau.
Pourquoi cette intervention ?
Les examens que votre médecin vous a fait pratiquer sont en faveur d’une
tumeur maligne de l’extrémité du pénis.
Cette opération est nécessaire pour éviter une progression locale de la
maladie qui entraînerait des troubles urinaires (par une obstruction du canal
de l’urètre), des manifestations douloureuses, des saignements, le risque
d’une surinfection et à terme une évolution régionale de la maladie par
atteinte des ganglions de l’aine ou du bassin.
Dans les suites de cette opération, une intervention complémentaire portant
sur les ganglions de l’aine peut vous être proposée.
Existe-t-il d’autres possibilités ?
Il n’y a pas d’autre méthode de traitement que la chirurgie pour traiter la
tumeur dont vous êtes porteur. La taille et la localisation de votre tumeur ne
permettent pas d’envisager une ablation partielle du
pénis.
Préparation à l’intervention
L’intervention peut se dérouler sous rachi anesthésie ou anesthésie
générale.
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation
d’anesthésie pré-opératoire est nécessaire quelques jours avant
l’opération.
Attention :
Fumer augmente le risque de complications
chirurgicales de toute chirurgie. Arrêter de
fumer 6-8 semaines avant l'intervention
élimine ce risque supplémentaire.
Si vous fumez, parlez-en à votre médecin,
votre chirurgien et votre anesthésiste ou
appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989
pour vous aider à réduire les risques et mettre
toutes les chances de votre côté.
Une analyse d’urine est demandée pour vérifier l’absence d’infection urinaire.
L’intervention est immédiatement précédée de l’administration d’antibiotiques en raison d’une surinfection
fréquente de la tumeur.
Technique opératoire
Le geste chirurgical consiste à enlever la totalité du pénis.
Le bon déroulement de l’intervention nécessite plusieurs incisions (incision sous le pubis et sur le périnée).
Si la tumeur atteint les bourses, il est possible qu’une ablation d’un ou des testicules soit nécessaire (émasculation).
Dans ce cas, la cicatrisation peut être facilitée par une intervention de chirurgie plastique (comblement des zones
enlevées par un prélèvement de peau et de muscle de la cuisse).
Le canal de l’urètre sera abouché sur le périnée entre les bourses et l’anus pour pouvoir uriner en position assise
sans se souiller. L’intervention ne compromet pas la continence urinaire.
L’intervention se termine par la mise en place de drains qui limitent le risque de collection dans la zone opérée. Afin
de faciliter la cicatrisation, une sonde urinaire est laissée en place quelques jours.
Suites habituelles
La douleur liée à l’intervention nécessite l’administration de médicaments antalgiques qui vous sont administrés si
besoin.
La sonde urinaire est habituellement bien tolérée, mais elle peut parfois entraîner une gêne qui peut être contrôlée
par l’administration de médicaments. Le moment de l’ablation de la sonde urinaire est défini par le chirurgien en
fonction de la cicatrisation.
La durée d’hospitalisation est de quelques jours et la convalescence varie entre 2 et 4 semaines.
Le suivi après l’intervention répond à deux objectifs : surveiller l’absence de récidive tumorale et évaluer la façon
dont vous urinez.
Risques et complications
Dans la majorité des cas, l’intervention qui vous est proposée se déroule sans complication. Cependant, tout acte
chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous :
¨
Certaines complications sont liées à votre état général et à l’anesthésie ; elles vous seront expliquées lors de la
consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste ou le chirurgien et sont possibles dans toute
intervention chirurgicale.
¨
Les complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles :
Les complications précoces :
Hémorragie ou hématomes : ils peuvent nécessiter une nouvelle intervention pour contrôler le saignement
ou évacuer l’hématome.
Désunion de la suture : une nouvelle intervention ou des soins locaux prolongés jusqu’à cicatrisation
complète sont nécessaires.
Infection locale : elle nécessite un traitement par antibiotiques et parfois un nettoyage chirurgical.
Infection urinaire : elle est favorisée par le sondage et justifie l’administration d ‘antibiotiques.
Les complications tardives :
Rétrécissement du néo-méat urétral : la cicatrisation entre le canal urinaire et la peau du périnée peut
entraîner un rétrécissement du canal urétral. Il nécessite alors une intervention d'élargissement ou de
dilatation.
Retentissement psychologique : il est lié à la modification du schéma corporel et peut nécessiter une prise
en charge spécifique.
Récidive locale : elle justifie la surveillance clinique régulière.
Il est rappelé que toute intervention chirurgicale comporte un certain pourcentage de complications et de risques y
compris vitaux, tenant non seulement à la maladie dont vous êtes affecté, mais également à des variations
individuelles qui ne sont pas toujours prévisibles. Certaines de ces complications sont de survenue exceptionnelles et
peuvent parfois n’être pas guérissables.
Au cours de cette intervention, le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu
nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux prévus initialement, voire une interruption du protocole
prévu.
Votre urologue se tient à votre disposition pour tout renseignement.
* L’Association Française d’Urologie
n’assume aucune responsabilité
propre en ce qui concerne les
conséquences
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éventuelles pouvant résulter de
l’exploitation des données extraites
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d’une imprécision dans le contenu
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