Hépatites à Herpes simplex virus chez l`adulte
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Revue Virologie 2004, 8 : 445-9 Hépatites à Herpes simplex virus chez l’adulte Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. V. Martinez F. Bricaire E. Caumes Service des maladies infectieuses et tropicales, Université Paris VI, Hôpital Pitié-Salpêtrière, 45-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris <[email protected]> Résumé. L’atteinte hépatique est une complication rare mais sévère des infections à Herpes simplex virus (HSV) de type 1 ou 2. L’hépatite herpétique touche essentiellement les patients ayant une immunodépression cellulaire. De plus, les infections herpétiques disséminées avec une atteinte hépatique sont fréquemment rapportées au cours des second et troisième trimestres de la grossesse. Le diagnostic clinique est souvent retardé, ou fait en post-mortem, du fait du manque de spécificité des signes cliniques et de la gravité du pronostic. Le tableau clinique est habituellement celui d’une hépatite fulminante avec des signes cliniques évocateurs de choc septique plutôt que d’insuffisance hépatocellulaire aiguë. Il associe de façon inconstante fièvre, anorexie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, leucopénie, thrombopénie, coagulation intravasculaire disséminée et cytolyse hépatique. Le taux de mortalité reste, à l’heure actuelle, élevé. Il est donc important d’évoquer ce diagnostic devant toute hépatite cytolytique anictérique associée à une fièvre et à une leucopénie. L’efficacité probable de l’aciclovir justifie le traitement systématique de toute hépatite grave, en urgence par ce médicament. Mots clés : hépatite, herpès, HSV1, HSV2, adulte, grossesse Abstract. Herpes simplex virus (HSV) hepatitis is an uncommon but lifethreatening complication of HSV type 1 or HSV type 2 infection. HSV hepatitis affects mostly immunocompromised patients. Moreover, disseminated herpetic infections with liver involvement are more commonly reported during the second and third trimester of pregnancy. Diagnosis of Herpes simplex virus hepatitis is difficult to establish given the low specificity of clinical and biological signs. The clinical features of HSV hepatitis are usually fulminant. Fever, nausea, vomiting, abdominal pain, leucopenia, thrombocytopenia, coagulopathy and increased serum transaminase levels are associated invariably. Lethality is high. Only prompt diagnosis and early therapy with acyclovir could lead to better outcome. Key words: hepatitis, Herpes simplex virus, adult, pregnancy Les hépatites herpétiques, à herpès simplex virus (HSV) de sérotype 1 ou 2, sont des causes rares d’hépatites mais elles sont responsables de formes fulminantes, principalement chez les patients immunodéprimés et les femmes enceintes [1-3]. Leur diagnostic clinique est souvent retardé, ou fait en post-mortem, du fait de la faible spécificité des signes cliniques et de la gravité du pronostic. Il est donc important d’évoquer ce diagnostic devant toute hépatite cytolytique anictérique associée à une fièvre et à une leucopénie. L’effiTirés à part : E. Caumes Virologie, Vol. 8, n° 6, novembre-décembre 2004 cacité probable de l’aciclovir justifie le traitement systématique de toute hépatite grave, en urgence par ce médicament. Les virus Les HSV sont des virus de la famille des Herpesviridae, sous-famille des Alphaherpesvirinae, genre des Simplexvirus et comportant deux sérotypes 1 et 2. Ce sont des virus à ADN linéaire, bicaténaire. Ils comportent une capside icosaédrique à 162 capsomères, un tégument de structure 445 Revue fibrillaire et une enveloppe constituée d’une bicouche lipidique. La taille de leur génome est de 152 kpb et leur diamètre de 120 à 200 nm [4]. Ces virus ont pour réservoir les personnes infectées qui l’abritent au niveau de leurs ganglions sensitifs et qui ont une excrétion virale muqueuse intermittente, symptomatique ou non. La transmission est interhumaine par contacts rapprochés. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Fréquence Le premier cas d’hépatite herpétique a été rapporté en 1969 chez une femme enceinte [5]. La fréquence des hépatites virales à HSV a été peu étudiée. Le nombre de cas répertoriés dans la littérature est relativement faible en comparaison aux autres hépatites virales. Une publication a repris en 1997 tous les cas publiés jusqu’à cette date, soit 52, toute population confondue [6]. Dans une étude récente, prospective et multicentrique, 12 % des 354 cas d’hépatite fulminante étaient d’origine virale. Les virus impliqués étaient essentiellement ceux des hépatites A (37,2 %) et B (60,5 %), HSV étant en cause dans seulement 2,3 % des cas [7]. Une seule étude a permis de préciser la fréquence de l’atteinte hépatique au cours des infections à HSV [8]. Cette étude prospective a concerné 124 jeunes adultes ayant une maladie sexuellement transmissible (86 infections génitales à HSV non typé dont 47 % de primo-infection comparées à 38 témoins, avec un diagnostic d’infections à Trichomonas vaginalis ou Neisseria gonorrhoeae). Quatorze pour cent des adultes avec une infection génitale à HSV présentaient une atteinte hépatique cytolytique a minima avec un chiffre de transaminases de l’ordre de 2 fois la normale, régressant en 7 jours et réapparaissant lors des récurrences [8]. Physiopathologie Les hépatites herpétiques paraissent survenir plus souvent en cas de primo-infection que de récurrence de la maladie virale [6, 9]. Quatre hypothèses physiopathologiques ont été proposées pour l’atteinte élective du foie [10] : – un fort inoculum viral, lors de la primo-infection, dépassant les possibilités de défense du système immunitaire et responsable de la diffusion virale avec atteinte hépatique ; – une dissémination, à partir de lésions muqueuses, du fait d’anomalies du système des monocytes-macrophages, d’altérations de la fonction cytotoxique des lymphocytes T ou de réactions d’hypersensibilité ; – une réinfection par une nouvelle souche virale réactivant un virus latent, hépatovirulent ; – l’existence de souches hépatotropes et hépatovirulentes. 446 Facteurs de risque Cas généraux Les hépatites fulminantes sont rares chez les adultes ; elles touchent essentiellement des immunodéprimés avec une immunodépression cellulaire congénitale ou acquise [6]. Les trois situations à risque chez l’adulte sont la grossesse, un traitement par corticoïdes ou une transplantation rénale, indépendamment de la corticothérapie [6]. La sévérité clinique est associée à l’immunodépression cellulaire. Cette immunodépression peut être induite par les corticoïdes ou l’azathioprine prescrits dans de nombreuses indications comme les connectives ou les maladies inflammatoires [6]. Habituellement, le délai entre le début de la corticothérapie et les premiers signes cliniques d’infection virale est court (< 8 jours) [11]. L’induction anesthésique avec des anesthésiques inhalés comme l’enflurane, l’isoflurane et le desflurane a été aussi rapporté comme pouvant être responsable d’infection massive à HSV [12, 13]. Néanmoins, des hépatites herpétiques ont été décrites chez des sujets immunocompétents [3, 10, 11, 14, 15]. Cas particulier de la grossesse Au cours de la grossesse (fin du deuxième trimestre et troisième trimestre), les infections disséminées à herpès sont favorisées par la baisse des immunoglobulines G et du nombre de lymphocytes T ainsi que de leur fonction [6]. Jusqu’en 1996, 27 cas d’infection disséminée à HSV ont été rapportés, essentiellement au cours des deux derniers trimestres de la grossesse (entre 12-37 semaines) [16]. Dix (dont 3 douteux) des 27 cas survenaient au cours d’une primo-infection, un cas lors d’une récurrence et 16 cas indéterminés. Quatorze cas étaient liés à HSV2, 8 à HSV1 et 5 à HSV non typé et les atteintes spécifiques sont résumées dans le tableau 1. Dans le cadre des 14 infections à HSV2, 12 patientes présentaient une hépatite et 8 une coagulopathie associée. Dans le cadre des 8 infections à HSV1, 3 patientes avaient une hépatite et 1 une coagulopathie. Dans le cadre des infections à HSV non typé, 4 patientes sur 5 avaient une hépatite et 3 une coagulopathie associée. Le tableau clinique associe hépatite (70 %), fièvre (100 %), lésions muqueuses (59 %), encéphalite (55 %) et coagulaTableau 1. Tropisme des infections herpétiques disséminées chez les femmes enceintes selon le type d’HSV. D’après Young EJ [16] Patients (n=27) Hépatite (n=19, 70 %) Encéphalite (n=15, 55 %) CIVD (n=15, 55 %) HSV1 (n=8) HSV2 (n=14) Inconnu (n=5) 2 5 (62 %) 1 12 (86 %) 4 8 (57 %) 4 3 3 Virologie, Vol. 8, n° 6, novembre-décembre 2004 Revue Tableau 2. Pronostic des infections herpétiques disséminées chez les femmes enceintes et les fœtus. D’après Young EJ [16] Patients Mortalité mère Mortalité enfant 14 (70 %) 13 (65 %) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Pas de traitement par aciclovir (n=20, 74 %) Traitement par aciclovir (n=7, 26 %) Total (n = 27) sans CIVD. Dans 71 % des cas, le bilan hépatique était anormal avec une cytolyse majeure portant sur les ASAT, ALAT et LDH, le plus souvent sans cholestase [6]. Signes radiologiques 0 0 14 (52 %) 13 (48 %) tion intravasculaire disséminée (55 %). Le plus souvent, les patientes présentent des lésions des muqueuses orales ou génitales visibles (16 sur 27 patients) [16]. En l’absence de traitement, on observe 70 % de décès chez les mères et 65 % chez les fœtus (tableau 2). Mais, chez 7 patientes traitées par aciclovir, aucun décès n’est survenu chez la mère ou l’enfant. Un cas de seconde grossesse a été rapporté sans récidive de l’hépatite herpétique développée au cours de la première grossesse [17]. De rares publications décrivent l’aspect scanographique des hépatites herpétiques, et cela au cours de la grossesse seulement [18, 19]. Il existe des lésions à type de miliaire ou de nodules centimétriques, hypodenses, dans tous les segments. Un cas avec des lésions similaires a été décrit au cours d’une hépatite fulminante chez un patient ayant une maladie de Crohn [20]. Les diagnostics différentiels sont les abcès bactériens, viraux ou fungiques ou des lésions préexistantes à la grossesse, comme la sarcoïdose. Dans tous les cas, les lésions nodulaires hypodenses correspondent à des zones de nécrose hépatocytaire. Le diagnostic d’hépatite herpétique doit être évoqué au cours de la grossesse en cas de miliaire ou de nodules centimétriques, hypodenses au scanner [18, 19]. Signes cliniques Diagnostic virologique En 1997, une revue de la littérature a repris les 52 cas d’hépatite herpétique de l’adulte publiés à cette date [6]. Le tableau clinique est habituellement celui d’une hépatite fulminante avec des signes cliniques évocateurs de choc septique plutôt que d’insuffisance hépatocellulaire aiguë. Les signes cliniques sont le plus souvent peu marqués au cours des 3 à 10 premiers jours, associant une fièvre modérée et une anorexie. Puis, brutalement, un tableau catastrophique apparaît avec hypotension, choc, coagulation intravasculaire disséminée et cytolyse hépatique. Le décès survient habituellement moins de 7 jours après le début des signes cliniques. La fièvre était présente chez 82 % des patients. Un tiers des patients présentaient des douleurs de l’hypochondre droit et 18 % des signes péritonéaux associant nausées et/ou vomissements. Environ 45 % des patients avaient une hépatomégalie associée. Une majorité d’entre eux présentaient des lésions au niveau des muqueuses génitales (31 %), buccales (27 %) ou des lésions cutanées (4 %). La ponction-biopsie hépatique a un rôle clé dans le diagnostic mais elle est le plus souvent impossible à pratiquer du fait de la coagulopathie. Dans le cadre des hépatites herpétiques, l’isolement en culture et la PCR, réalisées sur le sang, les urines, la salive et les sécrétions génitales sont les deux méthodes de référence [4]. Dans les formes disséminées, il faut réaliser de principe la recherche d’une virémie et effectuer des prélèvements au niveau des portes d’entrée muqueuses potentielles, surtout chez les sujets immunocompétents [11, 21]. La présence de virus au niveau des portes d’entrée muqueuses est possible chez les sujets sains, mais elle doit être prise en compte dans un contexte d’hépatite cytolytique. Le diagnostic est basé essentiellement sur des techniques de détection directe du virus : isolement du virus par inoculation à des cellules en culture in vitro, détection de l’ADN viral par PCR, immunodiagnostic par immunofluorescence ou immunoperoxydase ou détection d’antigènes viraux par technique Elisa à l’aide d’anticorps spécifiques [4]. Signes biologiques Anatomopathologie Les signes biologiques ont été bien étudiés dans les 52 cas colligés en 1997 [6]. Il existait une leucopénie (inférieure à 5000 Giga/ll) dans 43 % des cas et une thrombopénie (inférieure à 150 000/ll) dans 45 % des cas. Trente-cinq pour cent des patients présentaient une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et 20 % une coagulopathie Macroscopiquement, le foie est le siège de lésions multiples de couleur rouge-jaune. Microscopiquement, il existe des zones irrégulières de plages hémorragiques, secondairement nécrotiques, une destruction de l’architecture des fibres de réticuline, des inclusions intranucléaires avec margination de la chromatine et une réponse inflammatoire Virologie, Vol. 8, n° 6, novembre-décembre 2004 447 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. minime. Les lésions prédominent en centrolobulaire avec une atteinte portale modérée. L’histologie peut être complétée par une étude en immunohistochimie, une analyse en microscopie électronique ou à l’aide d’anticorps spécifiques [6]. L’existence d’inclusions intranucléaires est l’élément majeur du diagnostic anatomopathologique [6]. Le caractère le plus souvent très peu marqué de l’inflammation au site de l’infection peut être expliqué par une immunodépression préexistante [22] ou par une extension rapide du processus infectieux [23]. Évolution et pronostic Chez l’adulte, sur les 52 cas répertoriés en 1997, seuls 23 % avaient été diagnostiqués avant leur décès [6]. Le taux de mortalité spontané est supérieur à 80 %. Sur les 9 patients traités par antiviraux, cinq sont décédés. Les patients ayant survécu avaient un taux moins élevé de transaminases en phase aiguë par rapport à ceux décédés [24, 25]. Diagnostic différentiel Les étiologies à évoquer sont les autres causes d’hépatite virale fulminante : virus des hépatites A, B, D et E, d’Epstein-Barr et cytomégalovirus. En cas de voyage en zone d’endémie, la fièvre jaune et les virus des fièvres hémorragiques virales sont à prendre en considération. Au cours de la grossesse, il faut éliminer les causes spécifiques d’hépatite comme la stéatose ou la cholestase gravidiques, la prééclampsie, le syndrome de Hellp (hémolyse, augmentation des enzymes hépatiques et thrombopénie pouvant compliquer une éclampsie). En toutes circonstances, une cause médicamenteuse potentielle est à rechercher. Traitement C’est une urgence médicale. Du fait du taux élevé de décès, la prise en charge thérapeutique doit être rapide, efficace et le traitement commencé précocement, avant les résultats de la culture virale et/ou de la ponction-biopsie hépatique. Tous les antiviraux actifs sur les HSV hormis l’interféron agissent sur l’ADN polymérase. Le traitement classique des infections systémiques à HSV1 et HSV2 est l’aciclovir par voie intraveineuse à la dose de 10 à 20 mg/kg toutes les 8 heures mais l’expérience clinique reste limitée dans les hépatites [26]. L’utilisation des antiviraux par voie orale agissant sur l’ADN polymérase virale (valaciclovir et famciclovir actifs sur HSV1 et HSV2 ou brivudine active sur HSV1) pourrait être discutée dans des formes mineures d’hépatite cytolytique comme celles survenant au cours des infections génitales à HSV [8, 26]. Ces antiviraux ont été 448 utilisés avec succès dans des modèles murins d’hépatites nécrotiques à HSV1 [27]. D’éventuelles associations thérapeutiques, avec des molécules agissant sur des cibles différentes comme le foscavir, la vidarabine ou l’interféron, pourraient permettre d’améliorer le pronostic des hépatites herpétiques. Prévention À l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin disponible chez l’homme et capable de prévenir les primo-infections, de limiter les récurrences et d’éviter la transmission interhumaine. La prévention de l’hépatite herpétique, et plus généralement celle des formes fulminantes, pourrait être évaluée chez les personnes à risque (transplantation d’organes solides ou de moelle osseuse, immunodépression acquise ou congénitale, grossesse). Ses modalités dépendraient des résultats sérologiques pour l’HSV1 et l’HSV2. Une infection latente susceptible de se réactiver au cours de la période à risque serait dépistée par la séropositivité à l’HSV. Chez les personnes séropositives, le risque d’infection disséminée pourrait faire discuter un traitement prophylactique par l’aciclovir ou le valaciclovir. Chez les personnes séronégatives, les mesures prophylactiques primaires devraient être expliquées, pour éviter la primo-infection herpétique, tout particulièrement pendant la grossesse. Un interrogatoire précis des patients (conjoint en cas de grossesse), sur leurs antécédents d’infection supposée herpétique et la fréquence éventuelle des récurrences, peut permettre de mieux cibler les indications de la prévention. Conclusion L’hépatite à HSV1 ou HSV2 est rare mais doit être systématiquement recherchée en cas d’hépatite fulminante. L’association fièvre, cytolyse anictérique et leucopénie est très évocatrice. Le pronostic reste à l’heure actuelle réservé chez l’adulte et au cours de la grossesse. Le point clé de la prise en charge est le traitement en urgence, par aciclovir, de toute hépatite fulminante, cytolytique, peu cholestatique et supposée herpétique. L’intérêt de la prévention, primaire et secondaire, chez les personnes à risque, essentiellement les transplantés d’organes, les patients traités par corticothérapie et au cours de la grossesse, mérite d’être étudié au cas par cas. Références 1. Mason A, Sallie R, Perrillo R, et al. 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