Génocides : le documentaire à l`épreuve de la représentation

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Génocides : le documentaire à l`épreuve de la représentation
Une BD du réel ?
Une sélection de bandes dessinées, ancrées dans le réel,
croisées avec des films documentaires.
Ces dernières années, de nombreux auteurs et dessinateurs
se sont tournés vers le monde réel, créant des reportages, des documentaires,
des fictions qui sont autant de regards d’artistes sur des pays, des peuples, des luttes,
des situations qu’ils nous font découvrir et ressentir. En savoir plus….
Génocides
Le documentaire à l'épreuve de la représentation
Les génocides ébranlent nos possibilités de représentation.
Comment parler de l’horreur et comment la représenter ?
Génocide des Arméniens, Shoah, génocide des Tutsi au Rwanda : les voies qui mènent à la
compréhension de ces crimes ne sont pas qu’historiques ou politiques, elles sont humaines.
Le documentaire explore les différentes facettes de ces événements hors norme, les mécanismes
idéologiques, politiques et humains de leur genèse et de leur mise en œuvre, donne la parole aux
«bourreaux» et à leurs victimes, dénonce leur négation.
Il interroge et participe à leur mémoire, une mémoire non pas figée mais vivante,
à la fois collective et personnelle, intime et politique.
Les films
Assassinat d'une modiste, par Catherine Bernstein (2005, 87')
Le destin tragique de Fanny Berger, jeune femme, libre et moderne, qui
avait fondé à Paris sa propre maison de mode.
A travers le récit exemplaire de la spoliation dont elle été victime, une
enquête minutieuse et bouleversante sur le processus d’aryanisation des
entreprises juives en France, prélude à la "Solution finale".
Criminal doctors : Auschwitz, par Emil Weiss (2013, 54')
Avec Auschwitz, premiers témoignages et Sonderkommando, Auschwitz-Birkenau, ce documentaire
constitue le dernier volet de la trilogie "Hourban" (Destruction) réalisée par Emil Weiss.
S’appuyant sur les témoignages les plus proches des événements, le réalisateur y détaille les rouages de
la machine de mort nazie et prend le parti de filmer les lieux de l’extermination en excluant du cadre
toute présence humaine.
Les faussaires de l'Histoire, par Michael Prazan (2014, 62')
Ce documentaire retrace l’histoire du discours négationniste.
Grâce à l’expertise de personnalités et d’historiens, d’archives méconnues
et souvent inédites, ce film revient sur l’histoire d’une escroquerie
intellectuelle et antisémite qui, d’un trait de plume, efface les six millions
de morts du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il retrace rigoureusement son histoire, à commencer par son apparition
dans l’immédiate après-guerre chez les nostalgiques du nazisme et de la
collaboration.
Hélène Berr, une jeune fille dans le Paris occupé, par Jérôme Prieur
(2013, 84')
Etudiante à la Sorbonne, Hélène Berr a 21 ans lorsqu’elle commence à
écrire son journal.
Après la mise en place des lois anti-juives de Vichy, sa vie va basculer durant
l’année 1942.
Déportée avec sa famille le 27 mars 1944 vers Auschwitz-Birkenau, elle
mourra à Bergen-Belsen, peu avant la libération du camp.
Nuremberg, les nazis face à leurs crimes, par Christian Delage (2006, 90')
Le documentaire de Christian Delage nous plonge au coeur du procès de
Nuremberg, grâce à des images d’archives inédites entièrement restaurées.
La force du film vient de ce que, sans presque quitter la salle d’audience de
Nuremberg, il évoque autant le procès lui-même que ses enjeux, à l’échelle
internationale, la manière dont il est perçu par l’opinion, la recherche des
archives filmées de la guerre qu’il nécessite etc.
Seuls contre Hitler, par Michael Gaumnitz (2012, 52')
Entre 1940 et 1943, si la majorité de la population allemande se montre complaisante avec le régime, la
guerre n'enthousiasme personne. Jusqu'en 1940, Otto et Elise Hampel sont des fidèles adeptes du
régime hitlérien. Suite à la mort du frère d'Elise sur le front à Amiens le 5 juin 1940, ces gens sans
importance, sans organisation ni parti, décident un jour de septembre 1940 de résister, seuls, contre
Hitler, de combattre à leur manière la terrifiante machine nazie.
Le génocide arménien, par Laurence Jourdan (2005, 52'
Ce film raconte cette page de l’Histoire, en replaçant les faits dans le
contexte géopolitique complexe du début du siècle.
Par le biais de documents d’archives et les témoignages disponibles des
différents acteur s et/ou témoins de cette tragédie, ce documentaire
revient sur l’origine, la nature et les enjeux du génocide arménien.
Génocide arménien, le spectre de 1915, par Nicolas Jallot (2015, 52')
Pour raconter le premier génocide d'un siècle qui n'en sera pas avare,
Nicolas Jallot part à la rencontre de deux personnages emblématiques, un
Turc et une Arménienne de Turquie.
Hasan Cemal est le petit-fils de Cemal Pacha, l’un des génocidaires, qui s'est
rebellé contre l’histoire officielle et est devenu un fervent soutien de la
cause arménienne. Fethiye Cetin, avocate et militante des droits de
l’homme, est la petite-fille d’une rescapée du génocide adoptée par une
famille turque.
A travers eux, ce film présenté au FIFDH en première mondiale, mêle la «
grande » et la « petite » histoire, entre chronique familiale et destin
national, entre histoire et mémoire.
A mots couverts, par Alexandre Westphal et Violaine Baraduc (2014, 88')
Dans l’enceinte de la prison centrale de Kigali, huit femmes incarcérées
témoignent, 20 ans après le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais.
La relation qu’entretient un fils avec sa mère détenue, entre espoir de
dialogue et réconciliation impossible, laisse entrevoir les blessures du
Rwanda d’aujourd’hui.
Au nom du père, de tous, du ciel, par Marie-Violaine Brincard (2011, 51')
Marie-Violaine Brincard donne la parole aux "justes" du Rwanda, à ces
hommes et femmes qui ont risqué leur vie, celle de leur famille pour sauver
des Tutsi du massacre qui leur était promis...
Avec sobriété et humanité, elle filme cinq familles Hutu qui témoignent de
ces actes "héroïques" qui leur ont semblé pourtant bien ordinaires..
Bruxelles-Kigali, par Marie-France Collard (2011, 118')
En novembre 2009, la Cour d'assises de Bruxelles jugeait, par défaut,
Ephrem Nkezabera, dirigeant des milices extrémistes Hutu Interahamwe,
fer de lance du génocide des Tutsi et du massacre des opposants Hutu au
Rwanda en 1994.
Marie-France Collard a pu exceptionnellement en filmer les débats. A la
lumière de ceux-ci, des survivants et proches de victimes s'expriment à
travers ces questions : au-delà de la souffrance qui ne s'éteindra jamais, le
deuil est-il possible?
Où en sont la réparation et la justice alors que le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda clôture ses travaux fin 2014 sur un bilan pour
le moins mitigé et que victimes et bourreaux se croisent régulièrement, en
Belgique et dans d'autres pays européens ?
Lignes de front, par Jean-Christophe Klotz (2010, 87')
Jean-Christophe Klotz relate dans ce film son expérience de reporter
cameraman lors du génocide des Tutsi au Rwanda.
Outre les atrocités dont il est témoin, le film souligne aussi l'indifférence
générale dans laquelle le génocide a eu lieu pendant les premières
semaines, ainsi que le rôle controversé du gouvernement français, très
engagé dans le conflit qui opposait alors les forces rebelles du Font
Patriotique Rwandais FPR et des autorités gouvernementales rwandaises.
Mon voisin, mon tueur, par Anne Aghion (2009, 90')
Durant neuf ans, Anne Aghion a planté sa caméra sur les collines
rwandaises. Avec une rare justesse et une grande pudeur, elle raconte la
cohabitation entre rescapés du génocide et bourreaux.
Sélectionné à Cannes en 2009, Mon voisin, mon tueur n’a jamais bénéficié
d’une sortie au cinéma en France, ni d’une diffusion télé.
Cette sortie en DVD est donc la seule façon pour le grand public d’avoir
accès à ce passionnant documentaire.
Rwanda 94, par Guy Lejeune et Marie-France Collard (2013, 11h)
Les films réunis ici témoignent de près d’une quinzaine d’années pendant
lesquelles le génocide des Tutsi et le massacre des opposants Hutu au
Rwanda en 1994 occupe une place considérable dans le travail du Groupov :
théâtre, films, disques, conférences et animations diverses à travers le
monde.
La création centrale de cette longue aventure est le spectacle Rwanda 94.
Le coffret comprend également 3 films documentaires : "Oeuvres en
chantier. Rwanda 94. Groupov 20 ans" de Marianne Sluszny et Guy Lejeune
ainsi que "Rwanda. A travers nous, l’humanité" et "Bruxelles-Kigali" tous
deux de Marie-France Collard,
Les BD
Maus, par Art Spiegelman (Flammarion, 1987-1992)
Récompensé par le prix Pulitzer, Maus nous conte l'histoire de Vladek
Spiegelman, rescapé de l'Europe d'Hitler, et de son fils, un dessinateur de
bandes dessinées confronté au récit de son père.
Au témoignage bouleversant de Vladek se mêle un portrait de la relation
tendue que l'auteur entretient avec son père vieillissant.
Varto, par Gorune Aprikian et Stéphane Torossian (Steinkis, 2015)
Pourquoi on est là ? Chez ces gens ?
Je ne sais pas. Papa a dit de ne pas s inquiéter...
Évitons de parler en arménien ici, Varto.
Avril 1915. La Première Guerre mondiale fait rage.
Un adolescent turc, Hassan, se voit confier par son père une périlleuse
mission : accompagner en lieu sûr deux enfants arméniens, Maryam et
Varto.
Le fantôme arménien, par Thomas Azuélos, Guillaume Perrier et Laure Marchand
(Futuropolis, 2015)
Pour ce récit de bande dessinée documentaire, Laure Marchand, Guillaume
Perrier et Thomas Azuèlos ont suivi le voyage de Christian Varoujan Artin,
depuis Marseille jusqu'en Turquie, sur les traces de sa famille.
Varoujan est une personnalité de la communauté arménienne de Marseille
parce qu'il dirige un important centre de mémoire sur la diaspora
Arménienne dédié à la reconnaissance du génocide.
Avant 2014, Varoujan n'avait jamais envisagé d'aller en Turquie, au risque
de « piétiner les ossements de ses ancêtres ». Le voyage jusqu'à cet «
Auschwitz à ciel ouvert » représentait donc un enjeu très fort pour lui et
pour sa femme, Brigitte Balian, qui l'accompagnait. Mais ce n'était pas
seulement un pèlerinage. Varoujan et Brigitte ont également rencontré les
descendants des Arméniens qui ont réchappé au massacre et sont restés en
Turquie en 1915. Car aujourd'hui ces Arméniens kurdes, turques, alévis,
musulmans, sortent de l'ombre, racontent leurs histoires et aspirent à
retrouver une identité perdue.
La fantaisie des Dieux, par Patrick de St Exupéry et Hippolyte (Eds Les Arènes, 2014)
Pour ce récit de bande dessinée documentaire, Laure Marchand, Guillaume
Perrier et Thomas Azuèlos ont suivi le voyage de Christian Varoujan Artin,
depuis Marseille jusqu'en Turquie, sur les traces de sa famille.
Varoujan est une personnalité de la communauté arménienne de Marseille
parce qu'il dirige un important centre de mémoire sur la diaspora
Arménienne dédié à la reconnaissance du génocide.
Avant 2014, Varoujan n'avait jamais envisagé d'aller en Turquie, au risque
de « piétiner les ossements de ses ancêtres ». Le voyage jusqu'à cet «
Auschwitz à ciel ouvert » représentait donc un enjeu très fort pour lui et
pour sa femme, Brigitte Balian, qui l'accompagnait. Mais ce n'était pas
seulement un pèlerinage. Varoujan et Brigitte ont également rencontré les
descendants des Arméniens qui ont réchappé au massacre et sont restés en
Turquie en 1915. Car aujourd'hui ces Arméniens kurdes, turques, alévis,
musulmans, sortent de l'ombre, racontent leurs histoires et aspirent à
retrouver une identité perdue.
Deogratias, par Jean-Philippe Stassen (Dupuis, 2000)
Dépenaillé, les yeux brûlants de fièvre, Déogratias erre dans les rues de
Butare, au Rwanda. Déogratias, pauvre fou, a besoin d'urwagwa, toujours
plus d'urwagwa, la bière de banane.
Pour oublier. Pour oublier qu'il n'est plus qu'un chien terrorisé par la nuit.
Pour oublier les cauchemars qui le hantent. Pour oublier que lui, le Hutu, a
lâchement assassiné les femmes Tutsi qu'il aimait.
Mais peut-on effacer de son esprit et de son corps la trace poisseuse du
sang et le goût salé des larmes ?

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