information de l`église universelle et du saint-siège

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information de l`église universelle et du saint-siège
INFORMATION DE L’ÉGLISE UNIVERSELLE ET DU SAINT-SIÈGE
Sélection Hebdomadaire Info CEPR N°236 du 15-21 Février .2016
19/02/2016(zenit.org): Migrations - une personne qui ne pense qu’à construire
des murs, n’est pas chrétienne
A propos de l’immigration aux Etats-Unis
« Une personne qui pense seulement à construire des murs, où qu‟elle soit, et non à
faire des ponts, n‟est pas chrétienne », déclare le pape François.
Il a répondu à une question de l‟agence Reuters sur l‟immigration aux Etats-Unis,
pendant le vol Ciudad Juarez-Rome, le 18 février.
Voici la question et la réponse du pape François, dans notre traduction.
Philip Pullella, “Reuters” – Le problème des immigrés. Donald Trump a dit que
vous étiez un homme politique et même que vous étiez peut-être un pion, un
instrument du gouvernement mexicain. A déclaré que s‟il est élu il construira un
mur de 2500 km sur la frontière et déportera 11 millions d‟immigrés illégaux. Que
pensez-vous de ces accusations contre vous et est-ce qu‟un catholique américain
peut voter pour ce genre de personne ?
Pape François – Mais je remercie Dieu qu‟il ait dit que je suis politique, parce
qu‟Aristote définit la personne humaine comme « animal politicus » : au moins, je
suis une personne humaine ! Et que je suis un pion… mais, peut-être, je ne sais
pas… je laisse cela à votre jugement et à celui des gens… Et ensuite, une personne
qui pense seulement à construire des murs, où qu‟elle soit, et non à faire des ponts,
n‟est pas chrétienne. Cela n‟est pas dans l‟Évangile. Ensuite, ce que vous me
disiez, ce que je conseillerais, voter ou ne pas voter : je ne m‟immisce pas. Je dis
seulement : s‟il dit ces choses-là, cet homme n‟est pas chrétien. Il faut voir s‟il a dit
ces choses. Et sur cela, j‟accorde le bénéfice du doute.
19/02/2016(zenit.org): Pédophilie: le pape François rend hommage au courage
de Joseph Ratzinger
Conférence de presse dans l’avion Ciudad Juarez-Rome
« Une monstruosité » : c‟est ainsi le pape François qualifie la pédophilie en
ajoutant : « Je remercie Dieu qu‟on ait soulevé le couvercle de cette marmite. » Il
rend hommage au courage du cardinal Joseph Ratzinger.
Le pape a répondu à une question de la chaîne télévisée mexicaine Canal Once lors
de la Conférence de presse donnée pendant le vol du retour de Ciudad Juárez vers
Rome, le 18 février.
Un évêque qui change le prêtre de paroisse dans un cas avéré de pédophilie « est un
inconscient et la meilleure chose qu‟il puisse faire est de présenter sa
renonciation », a-t-il ajouté.
Il a salué le courage du cardinal Ratzinger- Benoît XVI qui avait appelé à nettoyer
les « saletés » dans l‟Église.
Le pape a parlé des actions concrètes dans une lutte contre l‟abus sur les mineurs.
Voici la réponse du pape :
« Bien, je commence par la seconde question. Quand un cas de pédophilie est
avéré, un évêque qui change le prêtre de paroisse est un inconscient et la meilleure
chose qu‟il puisse faire est de présenter sa renonciation. C‟est clair ?
Deuxièmement, si l‟on revient au cas Maciel. Et ici, je me permets de rendre
hommage à l‟homme qui a lutté à un moment où il n‟avait pas la force pour
s‟imposer, jusqu‟à ce qu‟il ait réussi à le faire : Ratzinger. Le cardinal Ratzinger –
on peut l‟applaudir ! – est un homme qui a eu toute la documentation. Quand il
était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a tout eu entre les mains,
il a fait les enquêtes et il a avancé, avancé, avancé… mais il n‟a pas pu aller plus
loin dans l‟exécution. Mais si vous vous souvenez, dix jours avant la mort de saint
Jean-Paul II, ce Chemin de Croix du Vendredi saint, il a dit à toute l‟Église qu‟il
fallait nettoyer les « saletés » de l‟Église. Et lors de la Messe pour l‟élection du
pape – il n‟est pas bête, il savait qu‟il était un des candidats – il ne s‟est pas
préoccupé de dissimuler sa position, il a dit exactement la même chose. Cela veut
dire qu‟il a été l‟homme courageux qui en a aidé beaucoup à ouvrir cette porte.
C‟est pourquoi je veux vous le rappeler, parce que parfois nous oublions tout le
travail caché de ceux qui ont préparé les bases pour soulever le couvercle de la
marmite.
Troisièmement, nous travaillons pas mal. Avec le cardinal secrétaire d‟État, en
parlant, et aussi avec le groupe des neuf cardinaux conseillers, après avoir écouté,
j‟ai décidé de nommer un troisième secrétaire à la Congrégation pour la doctrine de
la foi, qui ne s‟occupera que de ces cas, parce que la Congrégation ne peut pas y
arriver avec tout ce qu‟elle a à faire et donc c‟est quelqu‟un qui sait gérer cela.
En outre, nous avons constitué le Tribunal d‟appel, présidé par Mgr Scicluna, qui
s‟occupe des cas de seconde instance, quand il y a un recours ; la première
instance, en effet, c‟est la « feria quarta » (le quatrième jour de la semaine) qui
l‟examine – comme nous l‟appelons, parce qu‟elle se réunit le mercredi – de la
Congrégation pour la doctrine de la foi. Quand il y a un recours, on retourne à la
première instance, et ce n‟est pas juste. Par conséquent, le second recours, qui a
déjà un profil légal, avec l‟avocat de la défense. Mais il faut contrôler parce que
nous sommes assez en retard dans les cas, parce que des cas se présentent.
Quatrièmement, une autre réalité qui travaille très bien est la Commission pour la
protection des mineurs. Elle n‟est pas strictement réservée aux cas de pédophilie,
mais de protection des mineurs. J‟ai rencontré six d‟entre eux, dans cette instance,
pendant une matinée entière – deux Allemands, deux Irlandais et deux Anglais, des
hommes et des femmes, victimes d‟abus. Et j‟ai aussi rencontré des victimes à
Philadelphie. Là-bas aussi, un matin, j‟ai eu une rencontre avec les victimes. En
somme, un travail se fait. Mais je remercie Dieu qu‟on ait soulevé le couvercle de
cette marmite et il faut le garder soulevé et en prendre conscience. Et enfin, je veux
dire que c‟est une monstruosité, parce qu‟un prêtre est consacré pour porter un
enfant à Dieu et là, il le « mange » dans un sacrifice diabolique, il le détruit.
Et ensuite, en ce qui concerne Maciel, pour revenir à cette congrégation, il y a eu
toute une intervention et aujourd‟hui, la congrégation, le gouvernement de cette
congrégation est semi-commissionné, c‟est-à-dire que le supérieur général est élu
par le Conseil, par le Chapitre général, mais c‟est le pape qui élit le Vicaire. Deux
conseillers généraux sont élus par le Chapitre général et deux autres par le pape, de
sorte que nous les aidions à régler les affaires du passé. »
18/02/2016 (zenit.org) : Travail « Dieu demandera des comptes aux
‘‘esclavagistes’’ d’aujourd’hui »
Rencontre du pape avec entrepreneurs et travailleurs du Mexique
Là où les liens sociaux sont abîmés, le pape François appelle à construire la culture
de la rencontre et du dialogue, à l‟intérieur même des entreprises. Il fait observer
que le capital et le profit ne peuvent pas être placés au-dessus du « bien commun ».
« Dieu demandera des comptes aux „„esclavagistes‟‟ d‟aujourd‟hui », a averti le
pape.
Le pape a voulu rencontrer le « monde du travail » mexicain à Ciudad Juarez (Etat
du Chihuahua), ce mercredi 17 février, au Collège des « Bachilleres », le palais des
Expositions : quelque 3 000 entrepreneurs et travailleurs étaient au rendez-vous. Le
pape a été accueilli par Mgr Jorge Alberto Cavazos Arizpe, évêque auxiliaire de
Monterrey et responsable de la Pastorale du travail, et par le témoignage de
plusieurs travailleurs et entrepreneurs. Son discours a été émaillé de huit ajouts
d‟abondance du cœur : (…) et salué par des ovations nourries.
« Tout ce que nous pourrons faire pour dialoguer, pour nous rencontrer, pour
chercher de meilleures alternatives et opportunités est déjà un acquis à valoriser et
à souligner », même si cela ne « suffit pas » a déclaré le pape qui cherche
constamment à promouvoir dans les sociétés ce qu‟il appelle « la culture de la
rencontre ».
Il a ajouté : « C‟est pour nous l‟unique manière de pouvoir continuer de construire
l‟avenir, de tisser des relations durables capables d‟ériger l‟échafaudage nécessaire
qui, peu à peu, reconstruira les liens sociaux si abîmés par manque de
communication, si abîmés par manque de respect du minimum nécessaire pour une
saine cohabitation. »
Il a proposé cette définition de l‟exclusion : « Le profit et le capital, ne sont pas un
bien au-dessus de l‟homme, ils sont au service du bien commun. Et lorsque le bien
commun est contraint à être au service du profit et du capital, jugés l‟unique gain
possible, cela s‟appelle l‟exclusion. »
« Le meilleur investissement est de créer des opportunités. La mentalité régnante
met le flux des personnes au service du flux des capitaux, provoquant dans
beaucoup de cas l‟exploitation des employés comme s‟ils étaient des objets à
utiliser et à jeter (…). Dieu demandera compte aux „„esclavagistes‟‟ d‟aujourd‟hui,
et nous, nous devons faire tout le possible pour que ces situations ne se
reproduisent plus. Le flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des
personnes », a tonné le pape.
La Doctrine sociale catholique n‟est « contre » personne mais « en faveur de tous »
a-t-il rappelé et ce sera « la voix prophétique qui nous aidera tous à ne pas nous
perdre dans la mer séductrice de l‟ambition ».
« Chaque fois que l‟intégrité d‟une personne est violée, c‟est toute la société qui,
d‟une certaine manière, commence à se détériorer », a averti le pape qui a aussi
averti de ne pas « laisser l‟avenir dans les mains de la corruption, de la sauvagerie,
de l‟injustice ».
Il a invité à laisser aux jeunes la capacité de rêver, sinon, c‟est la « culture du rejet
». Il a exhorté à cultiver la gratuité et à faire en sorte que le parents puissent avoir
le temps de « jouer avec leurs enfants ».
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
J‟ai voulu vous rencontrer ici, sur cette terre de Juárez, à cause de la relation spéciale de cette
ville avec le monde du travail. Non seulement, je vous remercie pour la salutation de
bienvenue et pour vos témoignages, qui ont révélé les soucis, les joies et les espérances que
vous expérimentez dans vos vies, mais je voudrais aussi vous remercier pour cette
opportunité d‟échanges et de réflexion. Tout ce que nous pourrons faire pour dialoguer, pour
nous rencontrer, pour chercher de meilleures alternatives et opportunités est déjà un acquis à
valoriser et à mettre en évidence. Et il y a deux mots que je voudrais souligner : dialogue et
rencontre. Ne pas se lasser de dialoguer. Les guerres sont provoquées progressivement par le
mutisme et les désaccords. Evidemment, cela ne suffit pas, mais aujourd‟hui, nous ne
pouvons pas nous permettre le luxe de supprimer les instances de rencontre, les instances de
débat, de confrontation, de recherche. C‟est pour nous l‟unique manière de pouvoir continuer
de construire l‟avenir, de tisser des relations durables capables d‟ériger l‟échafaudage
nécessaire qui, peu à peu, reconstruira les liens sociaux si abîmés par manque de
communication, si abîmés par manque de respect du minimum nécessaire pour une saine
cohabitation. Merci et que cette instance serve à construire l‟avenir ; qu‟elle soit une bonne
opportunité pour forger le Mexique que votre peuple et vos enfants méritent.
Je voudrais m‟arrêter sur ce dernier aspect. Aujourd‟hui, se trouvent ici diverses
organisations de travailleurs ainsi que des représentants de chambres et de corporations
d‟entreprises. A première vue, vous pouvez paraître antagonistes, mais la même
responsabilité vous unit : chercher à créer des milieux de travail digne et vraiment utile pour
la société et surtout pour les jeunes de ce pays. L‟un des plus grands fléaux auxquels sont
exposés les jeunes est le manque d‟opportunités de formation ainsi que de travail durable et
rémunéré qui leur permette de faire des projets ; et cela crée dans beaucoup de cas – tant de
cas – des situations de pauvreté et de marginalisation. Et donc, cette pauvreté et cette
marginalisation constituent le meilleur terreau du cercle vicieux du narcotrafic et de la
violence. C‟est un luxe que nous ne pouvons-nous permettre aujourd‟hui ; on ne peut laisser
seuls et abandonnés le présent et l‟avenir du Mexique, et par conséquent, le dialogue, les
échanges, des sources de travail qui créeront ce chemin constructif.
Malheureusement, le temps que nous vivons a imposé le paradigme de l‟utilité économique
comme principe des relations personnelles. La mentalité régnante, partout, prône le plus de
profits possible, à n‟importe quel prix et immédiatement. Non seulement elle provoque la
perte de la dimension éthique des entreprises mais on oublie aussi que le meilleur
investissement qu‟on puisse faire est d‟investir dans les gens, dans les personnes, dans les
familles. Le meilleur investissement est de créer des opportunités. La mentalité régnante met
le flux des personnes au service du flux des capitaux, provoquant dans beaucoup de cas
l‟exploitation des employés comme s‟ils étaient des objets à utiliser et à jeter, et à laisser de
côté. (cf. Laudato si’, n. 123). Dieu demandera compte aux „„esclavagistes‟‟ d‟aujourd‟hui,
et nous, nous devons faire tout le possible pour que ces situations ne se reproduisent plus. Le
flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des personnes. Voilà pourquoi ce désir de
dialogue et d‟échange qui a été exprimé m‟a plu.
Bien souvent, par rapport à certaines prises de position, on remet en question la doctrine
sociale de l‟Église, en disant : „„Ils veulent que nous soyons des organisations de
bienfaisance ou que nous transformions nos entreprises en institutions de philanthropie‟‟.
Nous l‟avons entendue, cette critique. L‟unique prétention de la doctrine sociale de l‟Église
est de veiller à l‟intégrité des personnes et des structures sociales. Chaque fois que, pour
diverses raisons, cette intégrité est menacée ou réduite à un bien de consommation, la
doctrine sociale de l‟Église sera la voix prophétique qui nous aidera tous à ne pas nous
perdre dans la mer séductrice de l‟ambition. Chaque fois que l‟intégrité d‟une personne est
violée, c‟est toute la société qui, d‟une certaine manière, commence à se détériorer. Et ce que
dit la doctrine sociale de l‟Église n‟est contre personne, mais en faveur de tous. Chaque
secteur a l‟obligation de veiller au bien de l‟ensemble ; nous sommes tous dans la même
barque. Nous devons tous lutter pour que le travail soit un lieu d‟humanisation et d‟avenir,
pour qu‟il soit un espace pour construire la société et la citoyenneté. Cette attitude non
seulement crée une amélioration immédiate, mais aussi à la longue se transforme peu à peu
en une culture capable de promouvoir des espaces dignes pour tous. Cette culture, née
souvent de tensions, donne progressivement naissance à un nouveau type de relations, un
nouveau type de Nation.
Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ? Je crois qu‟en grande majorité, nous
pouvons tomber d‟accord. C‟est précisément cela notre horizon, voilà notre but, et pour eux,
aujourd‟hui nous devons nous unir et travailler. Il est toujours bon de penser à ce que je
voudrais laisser à mes enfants ; c‟est également une bonne façon de penser aux enfants des
autres. Qu‟est-ce que le Mexique voudrait léguer à ses enfants ? Veut-il léguer une mémoire
d‟exploitation, de salaires insuffisants, de harcèlement au travail ou une mémoire du trafic du
travail d‟esclaves ? Ou bien voudrait-il léguer une culture de la mémoire d‟un travail digne,
d‟un logement décent et d‟une terre à travailler ? Les trois „„T‟‟ : Travail, Toit et Terre. Dans
quelle culture voudrions-nous voir naître ceux qui nous suivront ? Quelle atmosphère vontils respirer ? Un air vicié par la corruption, la violence, l‟insécurité et la méfiance ou, au
contraire, un air capable de créer – un mot clef – créer des alternatives, de générer du
renouvellement ou du changement ? Créer, c‟est être co-créateur avec Dieu. Evidemment, ça
coûte !
Je sais que ce qui a été abordé n‟est pas facile, mais je sais aussi qu‟il est pire de laisser
l‟avenir dans les mains de la corruption, de la sauvagerie, de l‟injustice. Je sais également
qu‟il n‟est pas souvent facile de mettre d‟accord toutes les parties dans une négociation, mais
je sais aussi que le manque de négociation ainsi que le manque de mise en valeur sont pires
et finissent par nous causer plus de dommages. Une fois un vieux dirigeant ouvrier – honnête
comme lui, il n‟y en a pas deux ; il est mort avec ce qu‟il gagnait – m‟a dit qu‟il n‟a jamais
tiré profit de sa situation : „„Chaque fois que nous devions nous asseoir à une table de
négociation, je savais que je devais perdre quelque chose pour que nous gagnions tous‟‟.
Belle philosophie de cet homme travailleur ! Lorsqu‟on va négocier, on perd toujours
quelque chose, mais tous gagnent. Je sais qu‟il n‟est pas facile de s‟entendre dans un monde
toujours plus compétitif, mais il est pire de permettre au monde compétitif de finir par
déterminer le destin des peuples… esclaves. Le profit et le capital ne sont pas un bien audessus de l‟homme, ils sont au service du bien commun. Et lorsque le bien commun est
contraint à être au service du profit et du capital, jugés l‟unique gain possible, cela a un nom,
ça s‟appelle l‟exclusion, et ainsi la culture de rejet se consolide : rejeté, exclu !
Je commençais en vous remerciant pour l‟opportunité de nous rencontrer. Hier, l‟un des
jeunes au Stade de Morelia qui a témoigné a dit que ce monde enlève la capacité de rêver, et
c‟est vrai. Parfois, il nous enlève la capacité de rêver, la capacité de gratuité. Lorsqu‟un
jeune ou une jeune voit le papa et/ou la maman uniquement en fin de semaine, parce que
celui-ci part pour le travail avant qu‟il ne se réveille et revient quand il dort déjà, c‟est la
culture du rejet. Je voudrais vous inviter à rêver, à rêver d‟un Mexique où le papa peut avoir
du temps pour jouer avec son enfant, où la maman peut avoir du temps pour jouer avec ses
enfants. Et cela, vous allez y arriver en dialoguant, en échangeant, en négociant, en perdant
pour que tous gagnent. Je vous invite à rêver le Mexique que vos enfants méritent ; le
Mexique où il n‟y aura pas des personnes de première, de deuxième ou de quatrième
catégorie, mais le Mexique qui sait reconnaître dans l‟autre la dignité de l‟enfant de Dieu. Et
que la Guadalupana, qui s‟est manifestée à saint Juan Diego, et a révélé comment ceux qui
étaient apparemment laissés pour compte étaient ses amis privilégiés, vous aide tous, quelle
que soit votre profession, vous tous, dans cette tâche de dialogue, d‟échange et de rencontre.
Merci !
17/02/2016(zenit.org) : Le synode des évêques au service d’une Eglise synodale
Séminaire sur le discours du pape François (17 octobre 2015)
« Cinquante ans après la lettre apostolique motu proprio Apostolica sollicitudo. Le
synode des évêques au service d‟une Eglise synodale » : c‟est le thème du
séminaire qui s‟est déroulé à Rome du 6 au 9 février 2016, sous l‟égide du
Secrétariat général du synode des évêques.
Pour les participants, il s‟agissait de réfléchir à partir du discours prononcé par le
pape François le 17 octobre 2015, à l‟occasion du cinquantième anniversaire de
l‟institution du synode des évêques par le bienheureux Paul VI (15 septembre
1965).
Il y souligne le rôle et la place de l‟évêque, dont « l‟autorité épiscopale en synode
est au service du peuple de Dieu, dont on reconnait la dignité sacerdotale fondée
sur le baptême », et « qui représente individuellement son Eglise et collégialement
l‟Eglise entière ».
Le séminaire a souligné la nécessité de « repenser », à la lumière de la redécouverte
de la place, dans l‟Eglise, du Peuple de Dieu, « les trois moments fondamentaux
autour desquels s‟articule l‟activité synodale : la préparation, la célébration et la
mise en œuvre, considérées comme les étapes successives du processus synodal,
dont la réunion en assemblée est le point culminant »
Il a également mis l‟accent sur le devoir d‟une meilleure coordination entre « les
différentes instances périphériques de la synodalité ecclésiale ».
En conclusion, le rapport cite ce passage du discours du pape du 17 octobre 2015,
sur la synodalité: « Une Eglise synodale est une Eglise de l‟écoute, une Eglise
consciente qu‟écouter est « plus qu‟entendre ». C‟est une écoute réciproque où
chacun a quelque chose à apprendre. Peuple fidèle, Collège épiscopal, Evêque de
Rome : l‟un à l‟écoute des autres ; et tous à l‟écoute de l‟Esprit Saint, « l‟Esprit de
Vérité » (Jn, 14, 17), pour connaître ce qu‟il « dit aux Eglises » (Ap, 2,7). Le
synode des évêques est le point de convergence de ce dynamisme d‟écoute vécu à
tous les niveaux de la vie de l‟Eglise ».
Le rapport dans son intégralité du séminaire du synode des évêques du 6 au 9 février 2016.
Rapport du séminaire
Du 6 au 9 février 2016 a eu lieu à Rome un séminaire d‟étude, organisé par le
secrétariat général du synode des évêques, sur le thème : « Cinquante ans après la
lettre apostolique motu proprio Apostolica Sollicitudo. Le synode des évêques au
service d‟une Eglise synodale ». Le but de ces journées d‟étude a été d‟approfondir
le discours prononcé par le pape François le 17 octobre 2015, à l‟occasion de la
commémoration du cinquantième anniversaire de l‟institution du synode des
évêques par le Bienheureux Paul VI.
Ont participé à ce séminaire de nombreux professeurs d‟ecclésiologie et de droit
canon provenant de différentes universités et facultés du monde entier.
Cette perspective amène à concevoir l‟autorité épiscopale en synode comme
service au peuple de Dieu, dont on reconnait la dignité sacerdotale fondée sur le
baptême. Il a été remarqué que quand le pape François parle de la synodalité
comme dimension constitutive de l‟Eglise, il invite à dépasser l‟auto-référentialité
des ministres ordonnés, pour se remettre à concevoir les évêques comme ceux qui –
selon l‟enseignement de la constitution Lumen Gentium, 23, représentent
individuellement leur propre Eglise et collégialement l‟Eglise entière, faisant du
collège épiscopal l‟épiphanie (manifestation, ndlr) de la « communio
Ecclesiarum ».
Dans le cas spécifique du synode des évêques, la redécouverte de la subjectivité du
Peuple de Dieu et de la relation constitutive que chaque évêque entretient avec son
Eglise et en même temps avec l‟Eglise universelle, nécessite de considérer, dans les
processus synodaux, non seulement l‟Evêque de Rome et l‟épiscopat, mais aussi
les fidèles. Cela demande de repenser les trois moments fondamentaux autour
desquels s‟articule l‟activité synodale : la préparation, la célébration et la mise en
œuvre, considérées comme les étapes successives du processus synodal, dont la
réunion en assemblée est le point culminant.
A la lumière de l‟expérience des deux dernières assemblées synodales, il est
également apparu que le moment de la préparation devrait comporter en continu la
consultation du Peuple de Dieu, dans la diversité de ses composantes,
conformément à l‟indication de l‟Exhortation apostolique Evangelii gaudium.
Concernant la phase de célébration, certains intervenants ont souhaité une plus
grande écoute et implication des fidèles qui participent à l‟assemblée synodale,
conformément à l‟expression de Saint Cyprien selon laquelle “l‟Evêque est dans
l‟Eglise et l‟Eglise dans l‟Evêque » ; cela en valorisant ultérieurement la présence
dans les assemblées synodales des experts et des auditeurs, lesquels – bien que
privés du droit de vote – peuvent jouer cependant un rôle important, dans le
processus de discernement et de décision, selon la tradition synodale la plus
ancienne.
Quant à la phase de mise en œuvre, qui doit être considérée comme faisant partie
du processus synodal, il a été demandé d‟examiner de quel façon le synode pourrait
se coordonner utilement avec les instances périphériques de la synodalité
ecclésiale, en particulier en collaborant avec les synodes des Eglises orientales, les
conférences épiscopales nationales et les instances continentales, pour traduire les
décisions prises au niveau central dans les différentes situations socio-culturelles.
Pour la valorisation des phases de préparation et d‟application des assemblées, il a
été suggéré de s‟interroger sur les tâches du Conseil du secrétariat général du
synode des évêques, en vue de réfléchir au caractère permanent de cet organe
synodal. L‟expérience sérieuse offerte par les synodes des Eglises catholiques
d‟Orient, pourrait se révéler utile pour faire passer le synode d‟ « évènement » à
« processus ».
La question de la représentation/représentativité du collège épiscopal au synode et
celle de la valeur synodale du document final du synode des évêques, garanti par
l‟autorité du pape, a également été étudiée.
En vue d‟une révision de la réglementation du Synode des évêques, l‟élaboration
d‟un préambule doctrinal, qui enracinerait structurellement le Synode dans le cadre
d‟une ecclésiologie synodale, a été souhaitée. On a réfléchi également à la
synodalité des Eglises particulières, à partir des paroisses « qui représentent en
quelque sorte l‟Eglise visible établie sur toute la terre » (Sacrosantum Concilium,
42) ; à la synodalité des « instances ecclésiales intermédiaires, notamment les
conférences épiscopales ; à celle des organes centraux de la curie romaine, dont le
synode des évêques.
Les travaux du symposium se sont conclus par cette prise de conscience : le
discours prononcé par le Saint-Père pour le cinquantième anniversaire du synode
des Evêques est le texte théologiquement et pratiquement le plus engageant pour
l‟Eglise ; en particulier là où le pape écrit : Une Eglise synodale est une Eglise de
l‟écoute, une Eglise consciente qu‟écouter est « plus qu‟entendre ». C‟est une
écoute réciproque où chacun a quelque chose à apprendre. Peuple fidèle, Collège
épiscopal, Evêque de Rome : l‟un à l‟écoute des autres ; et tous à l‟écoute de
l‟Esprit Saint, « l‟Esprit de Vérité » (Jn, 14, 17), pour connaître ce qu‟il « dit aux
Eglises » (Ap, 2,7). Le synode des évêques est le point de convergence de ce
dynamisme d‟écoute vécu à tous les niveaux de la vie de l‟Eglise ».
17/02/ 2016 (VIS):Le clergé ne doit pas céder à la tentation de la résignation
Hier mardi, peu après 8 h 45' (heure locale), le Pape est arrivé à Morelia, centre
géographique du Mexique, capitale de l'état de Michoacán, et depuis 1991 déclarée
par l'Unesco patrimoine de l'humanité pour son centre historique. Elle est aussi le
siège d'une importante université fondée en 1551 et comptant actuellement plus de
45.000 étudiants. Depuis l'aéroport, le Pape a parcouru en papamobile les 9
kilomètres qui le séparaient du stade Venustiano Carranza, d'une capacité de
20.000 personnes, où l'attendaient les prêtres, religieux et religieuses, consacrés et
séminaristes du diocèse. Au cours de la messe, la langue purhépecha a été utilisée
pour la prière des fidèles. Le Pape a commencé son homélie sur un ton familier:
"Dis-moi comment tu pries et je te dirai comment tu vis, dis-moi comment tu vis et
je te dirai comment tu pries. En me montrant comment tu pries, je pourrai
découvrir le Dieu que tu vis et en me montrant comment tu vis, je pourrai croire au
Dieu que tu pries... En priant, on apprend à prier, comme nous apprenons à
marcher, à parler, à écouter. L‟école de la prière est l‟école de la vie et c‟est à
l‟école de la vie que nous fréquentons l‟école de la prière". Puis il a ajouté que Paul
disait à son disciple préféré Timothée, quand il lui enseignait ou l'exhortait à vivre
la foi, de se souvenir de sa mère et de sa grand-mère. Ainsi a-t-il rappelé que les
séminaristes qui entraient au séminaire, lui demandaient souvent: Je voudrais faire
une prière plus profonde et plus mentale, et le Pape leur répondait: Ecoute,
continue à prier comme on te l‟a enseigné à la maison. Et ensuite, peu à peu, ta
prière grandira, de même que ta vie a grandi. On apprend à prier comme dans la
vie. "Jésus a voulu introduire les siens dans le mystère de la Vie, dans le mystère de
sa vie. Il leur a montré ce que signifie être Fils de Dieu, en mangeant, en dormant,
en soignant, en prêchant, en priant. Il les a invités à partager sa vie, son intimité et
en étant avec lui; il leur a fait toucher dans sa chair la vie du Père. Il leur a fait
expérimenter dans son regard, dans sa démarche, la force, la nouveauté de dire:
Notre Père. En Jésus, cette expression, Notre Père, n‟a pas l‟arrière-goût de la
routine ou de la répétition; au contraire, elle a le goût de la vie, de l‟expérience, de
l‟authenticité. Il a su vivre en priant et prier en vivant, disant: Notre Père. Et il nous
a invités à faire de même. Nous sommes d‟abord appelés à faire l‟expérience de cet
amour miséricordieux du Père dans notre vie, dans notre histoire. Il nous appelle
d‟abord pour nous introduire dans cette nouvelle dynamique d‟amour, de filiation.
Nous sommes d‟abord appelés à apprendre à dire Notre Père, comme Paul insiste:
Abba. Malheur à moi, si je n‟évangélise pas, dit Paul, malheur à moi! Car,
évangéliser, poursuit-il, n‟est pas un motif de gloire mais une nécessité".
"Il nous a invités à participer à sa vie, à sa vie divine, malheur à nous, consacrés,
séminaristes, prêtres, évêques, malheur à nous si nous ne la partageons pas,
malheur à nous si nous ne sommes pas des témoins de ce que nous avons vu et
entendu, malheur à nous! Nous ne voulons pas être des fonctionnaires du divin,
nous ne sommes pas, ni ne voulons jamais être des employés de l‟entreprise de
Dieu, car nous sommes invités à participer à sa vie, nous sommes invités à nous
introduire dans son cœur, un cœur qui prie et qui vit en disant: Notre Père. Et
qu‟est-ce que c‟est la mission, sinon dire avec notre vie...Notre Père, C‟est ce Père
que nous prions avec insistance tous les jours. Et que lui disons-nous, entre autres
invocations. Ne nous laisse pas tomber en tentation. Jésus lui-même l‟a fait. Il a
prié pour que ses disciples, d‟aujourd‟hui comme d'hier, ne tombent pas en
tentation. Quelle peut être l‟une des tentations qui peuvent nous assiéger? Quelle
peut être l‟une des tentations qui provient non seulement de la contemplation de la
réalité mais aussi du fait de la vivre? Quelle tentation peut venir de milieux souvent
dominés par la violence, la corruption, le trafic de drogue, le mépris de la dignité
de la personne, l‟indifférence face à la souffrance et à la précarité? Quelle tentation
pouvons-nous avoir sans cesse, nous qui sommes appelés à la vie consacrée, au
sacerdoce, à l‟épiscopat. Quelle tentation pouvons-nous avoir face à tout cela, face
à cette réalité qui semble devenir un système inamovible?".
"Je crois que nous pourrions la résumer en un seul mot: résignation. Et face à cette
réalité, l‟une des armes préférées du démon, la résignation, peut nous tenter. Et que
pouvons-nous y faire? La vie est ainsi. Une résignation qui nous paralyse et nous
empêche non seulement de marcher, mais aussi de faire du chemin; une résignation
qui non seulement nous effraie, mais qui nous fait aussi nous retrancher dans nos
sacristies et dans nos sécurités apparentes; une résignation qui non seulement nous
empêche d‟annoncer, mais qui nous empêche aussi de louer, nous retire
l‟allégresse, la joie de louer. Une résignation qui non seulement nous empêche de
prévoir, mais qui nous empêche aussi de prendre des risques et de transformer. Par
conséquent, Notre Père, ne nous laisse succomber à la tentation. Qu‟il nous fait du
bien de recourir, dans les moments de tentation, à notre mémoire! Comme cela
nous aide de regarder l‟étoffe dont nous sommes faits. Tout n‟a pas commencé
avec nous, tout ne finira pas non plus avec nous, c‟est pourquoi cela nous fait du
bien de récupérer l‟histoire qui nous a conduits jusqu‟ici! Et dans ce souvenir, nous
ne pouvons pas passer sous silence une personne qui tant aimé cet endroit, qui s‟est
fait fils de cette terre. Une personne qui a su dire d‟elle-même: Ils m‟ont arraché à
la magistrature et ils m‟ont placé au timon du sacerdoce à cause de mes péchés.
Moi, inutile et entièrement inapte pour l‟exécution d‟une si grande entreprise; moi,
qui ne savais pas manier la pagaie, ils m‟ont fait premier évêque de Michoacán".
"Avec vous, je voudrais faire mémoire de cet évangélisateur, connu également
comme Tata Vasco, comme l‟espagnol qui s‟est fait indien. La réalité que vivaient
les indiens Purhépecha décrits par lui comme vendus, harcelés et errants dans les
marchés, recueillant les miettes jetées au sol, loin de le conduire à la tentation et à
la paresse de la résignation, a stimulé sa foi, a stimulé sa vie, a stimulé sa
compassion et l‟a incité à réaliser divers projets qui ont donné du souffle face à
cette réalité si paralysante et injuste. La douleur de la souffrance de ses frères s‟est
faite prière et la prière s‟est faite réponse. Et cela lui a fait donner le nom parmi
tous les indiens de Tata Vasco qui, en langue purhépecha, signifie papa. Père, papa,
tata, abba. Voilà la prière, voilà l‟expression à laquelle Jésus nous a invités -a
conclu le Pape-. Père, papa, abba, ne nous laisse pas tomber dans la tentation de la
résignation, ne nous laisse pas tomber dans la tentation de l‟acédie, ne nous laisse
pas tomber dans la tentation de la perte de la mémoire, ne nous laisse pas tomber
dans la tentation d‟oublier nos anciens qui nous ont appris par leur vie à dire Notre
Père".
Après la messe, le Pape a rejoint l'archevêché où il a déjeuné avant d'aller visiter la
cathédrale de la Transfiguration. Dans la sacristie, où à côté de peintures du XVI
siècle se trouve un Christ réalisé avec un mélange de maïs et de miel selon les
techniques préhispaniques, 14 recteurs d'université mexicains et 6 représentants
d'autres confessions chrétiennes, attendaient le Pape qui s'est entretenu avec eux.
Celui-ci a également salué une centaine d'enfants, élèves du catéchisme, réunis
dans la cathédrale et les a remercié de leur visite. "Je voudrais vous dire que Jésus
vous voit grandir avec beaucoup d'amour. Avec beaucoup d'amour pour être
vraiment des chrétiens, pour accomplir le commandement que Jésus nous a donné:
aimer Dieu par-dessus tout et notre prochain comme Jésus les a aimé, comme nousmêmes ou plus, comme lui nous a aimé. Demandons aussi à la Vierge de nous
protéger, de nous bénir. Que chacun de vous surtout pense dans son cœur à la
famille qu'il a et à ses amis, et si vous vous êtes disputé avec quelqu'un, pensez
aussi à lui, et demandez à la Vierge de la protéger lui aussi: c'est une façon de nous
faire des amis et pas trop d'ennemis, parce que la vie n'est pas heureuse avec des
ennemis, et celui qui fait les vrais amis c'est Dieu dans notre cœur". Le Pape a
enfin remercié le chœur qui lui avait chanté une chanson, ajoutant que "l'art, le
sport élargissent l'âme et font bien grandir, avec de l'air frais et n'aplatissent pas la
vie. Continuez d'être créatifs, continuez ainsi, en cherchant la beauté, les belles
choses, les choses qui durent toujours, et ne vous laissez jamais piétiner par
personne"
17/02/ 2016 (VIS): La jeunesse est la première richesse du Mexique
Hier à 16 h locales, le Pape est arrivé au stade de Morelia, où il s'est adressé à
50.000 jeunes après avoir entendu plusieurs de leurs témoignages quant à leur vie
et leurs perspectives. Après avoir de nouveau salué la vitalité, la joie et l‟esprit
festif du peuple mexicain, il a déclaré qu‟un des plus grands trésors de cette terre a
un visage jeune. La jeunesse est la première richesse du Mexique:
"On ne peut pas vivre l‟espérance, sentir l‟avenir si on ne parvient pas d‟abord à se
valoriser, si on ne parvient pas à sentir que sa vie, ses mains, son histoire en valent
la peine. L‟espérance naît lorsque l‟on peut expérimenter que tout n‟est pas perdu.
Et pour cela, il faut faire l‟effort de commencer par chez-soi, de commencer par
soi-même. Tout n‟est pas perdu. Je ne suis pas perdu, je vaux, et je vaux beaucoup.
La principale menace contre l‟espérance, ce sont les discours qui te dévalorisent,
qui te font sentir être de seconde catégorie. La principale menace contre
l‟espérance, c‟est quand tu sens que tu ne comptes pour personne ou que tu es
laissé de côté. La principale menace contre l‟espérance, c‟est quand tu sens que
cela revient au même que tu sois là ou non. Cela tue, cela nous anéantit, et
constitue la porte d‟entrée à tant de souffrance. La principale menace contre
l‟espérance, c‟est de se faire croire que l'on commence à avoir de la valeur quand
on revêt des habits de marque, dernier cri, ou bien quand on devient célèbre,
important parce qu'on a de l‟argent. Mais au fond, le cœur ne croit pas que tu es
digne d‟affection, digne d‟amour. La principale menace, c‟est quand quelqu‟un
sent qu‟il doit avoir de l‟argent pour tout acheter, même l‟affection des autres. La
principale menace, c‟est de croire qu‟avoir une grosse voiture te rend heureux".
Vous les jeunes "êtes la richesse du Mexique, vous êtes la richesse de l‟Eglise. Je
comprends que, souvent, il devient difficile de sentir qu‟on est une richesse quand
nous voyons des amis ou des proches continuellement exposés à se perdre à cause
du narcotrafic, des drogues, des organisations criminelles qui sèment la terreur. Il
est difficile de sentir qu‟on est la richesse d‟une nation quand on n‟a pas
d‟opportunités de travail digne, de possibilités d‟études et de formation, quand on
ne sent pas que vous sont reconnus les droits qui finissent par vous pousser dans
des situations limites. Il est difficile de sentir qu‟on est la richesse d‟un milieu
quand, parce que vous êtes jeunes, on vous utilise à des fins mesquines, en vous
séduisant par des promesses qui en fin de compte ne sont pas vraies. Ne croyez pas
que je le dise pour vous faire plaisir... Je vous le dis, et j‟en suis convaincu, savezvous pourquoi? Parce que, comme vous, je crois en Jésus-Christ. Et c‟est lui qui
renouvelle continuellement en moi l‟espérance, qui renouvelle continuellement
mon regard et m‟invite à convertir mon cœur. Oui, je vous le dis parce que, en
Jésus, j‟ai trouvé Celui qui est capable d‟éveiller le meilleur de moi-même. Et c‟est
grâce à lui que nous pouvons faire du chemin, c‟est grâce à lui que sans cesse nous
pouvons recommencer, c‟est grâce à lui que nous pouvons nous encourager à dire:
Ce n‟est pas vrai que la seule manière de vivre, de pouvoir être jeune, c‟est de
remettre sa vie entre les mains du narcotrafic ou de tous ceux qui ne font que semer
la destruction et la mort. C‟est grâce à lui que nous pouvons dire qu‟il n‟est pas
vrai que la seule manière dont doivent vivre les jeunes ici, c‟est dans la pauvreté et
dans la marginalisation, dans la marginalisation quant aux opportunités, dans la
marginalisation quant aux espaces, dans la marginalisation quant à la formation et à
l‟éducation, dans la marginalisation quant à l‟espérance. Jésus-Christ est celui qui
dément toutes les tentatives de vous rendre inutiles, ou simples mercenaires des
ambitions d‟autrui".
"Vous m‟avez demandé une parole d‟espérance, celle que je peux vous donner
s‟appelle Jésus-Christ. Quand tout paraîtra difficile, quand il semblera que le
monde s‟effondre, embrassez sa croix, embrassez-le et, s‟il vous plaît, ne lâchez
jamais sa main, s‟il vous plaît, ne vous détournez jamais de lui. Car, grâce à lui, il
est possible de vivre à fond, grâce à lui il est possible de croire qu‟il vaut la peine
de donner le meilleur de soi-même, d‟être ferment, sel et lumière au milieu de ses
amis, de son quartier, de sa communauté. C‟est pourquoi, chers amis, je vous
demande de ne pas permettre qu‟on vous arrache de la main de Jésus, de ne pas
vous laisser dévaloriser, de ne pas vous laisser traiter comme de la marchandise.
Certes, il est possible que vous n‟ayez pas la dernière voiture à la porte, que vous
n‟ayez pas les poches pleines d‟argent, mais vous aurez une chose que personne ne
pourra jamais vous arracher: L‟expérience de vous sentir aimés, embrassés et
accompagnés. C‟est l‟expérience de se sentir une famille, de se sentir une
communauté. Aujourd‟hui le Seigneur continue à vous appeler, il continue à vous
convoquer, comme il le fit avec Juan Diego. Il vous invite à construire un
sanctuaire. Un sanctuaire qui n‟est pas un lieu matériel, mais une communauté, un
sanctuaire appelé paroisse, un sanctuaire appelé nation. La communauté, la famille,
le fait de se sentir citoyen est l‟un des principaux antidotes contre tout ce qui nous
menace, parce que cela nous permet de nous sentir membre de cette grande famille
de Dieu. Non pas pour nous isoler, non pas pour nous enfermer, au contraire, pour
sortir inviter les autres, pour sortir annoncer aux autres qu‟être jeune au Mexique
est la plus grande richesse et que, par conséquent, celle-ci ne peut pas être sacrifiée.
Jésus ne nous invite pas à être des mercenaires, mais il nous appelle disciples. Il ne
nous enverrait jamais à l‟abattoir. Tout en lui est une invitation à la vie. Une vie en
famille, une vie en communauté, une famille et une communauté en faveur de la
société. Vous êtes la richesse de ce pays, et quand vous en doutez, regardez JésusChrist, lui qui vous protège des tentatives de vous rendre inutiles, ou de vous
transformer en simples mercenaires des ambitions autrui".
Ayant regagné l'aéroport de la ville, le Saint-Père est rentré Mexico où il est arrivé
à peu après 19 h 30' locales. Il était 2 h 30' à Rome aujourd'hui.
16/02/2016 (zenit.org) : Toujours dénoncer les actes pédophiles auprès des
autorités civiles
Déclaration de la Commission pontificale pour la protection des mineurs
« Nous avons tous la responsabilité morale et éthique de notifier tout cas présumé
d‟abus aux autorités civiles chargées de protéger notre société », rappelle le
cardinal Sean O‟Malley, président de la Commission pontificale pour la protection
des mineurs dans une déclaration publiée par le Vatican.
Le cardinal Seán O‟Malley, OFM Cap., président de la Commission pontificale
pour la protection des mineurs, avec tous les membres de la Commission, a publié
ce lundi 15 février, la déclaration suivante sur l‟obligation de notifier aux autorités
civiles tout cas d‟abus sexuel présumé :
« Comme l‟a si clairement déclaré le pape François, « les crimes et les péchés des
abus sexuels sur des mineurs ne doivent plus être maintenus plus longtemps sous
secret. Je m‟engage à la vigilance zélée de l‟Eglise pour protéger les mineurs et je
promets que tous les responsables rendront compte » (27 septembre 2015). Nous, le
président et les membres de la Commission, tenons à affirmer que nos obligations
relevant du droit civil doivent certainement être respectées, mais même au-delà de
ces exigences civiles, nous avons tous la responsabilité morale et éthique de
notifier tout cas présumé d‟abus aux autorités civiles chargées de protéger notre
société ».
La déclaration du cardinal O‟Malley se poursuit ainsi : « Aux États-Unis, notre
Charte des Évêques affirme clairement l‟obligation pour tous les diocèses et
éparchies, ainsi que pour leur personnel, de notifier les cas suspects d‟abus aux
autorités publiques. Tous les ans, à notre rencontre de novembre, lors d‟une session
de formation pour les nouveaux évêques, cette obligation est réaffirmée et chaque
année, en février, la Conférence organise un second programme de formation pour
les nouveaux évêques, qui inclut aussi clairement et explicitement cette obligation.
« En tant que Commission consultative du Saint-Père pour la protection des
mineurs, nous avons récemment partagé avec le pape François une synthèse des
efforts importants faits en matière d‟éducation dans les Églises locales ces deux
dernières années, et nous avons réaffirmé la volonté des Membres de fournir ce
matériel à travers des cours proposés à Rome, y compris pour le programme annuel
de formation des nouveaux évêques et pour les bureaux de la Curie romaine, afin
qu‟ils puissent l‟utiliser dans leurs propres efforts de protection des enfants. »
15/02/ 2016 (VIS) : Déclaration de la Commission pour la protection des
mineurs
Aujourd'hui, la Commission pontificale pour la protection des mineurs, présidée
par le Cardinal Sean O'Malley, a diffusé une déclaration quant à l'obligation de
dénoncer à la justice tout possible cas d'abus sexuels. Le Pape François a
clairement dit que les crimes et péchés que sont les abus sexuels sur mineurs ne
doivent pas être scellés par le secret. Le 27 septembre dernier, s'engageant
personnellement, il a affirmé que l'Eglise devait exercer une diligente surveillance
afin de protéger les enfants, assurant aussi que tout responsable devrait rendre des
comptes. Le Président et les Membres de la Commission affirment qu'ils
respecteront les obligations de la loi mais aussi que, au-delà des contraintes
juridiques, ils assumeront leur devoir moral de signaler aux autorités judiciaires en
charge de la protection sociale tout mauvais traitement, même présumé. Aux EtatsUnis, la charte des évêques énonce clairement l'obligation pour tous les diocèses et
autres circonscriptions, comme pour tout le personnel de signaler toute suspicion
en la matière. Chaque année, lors des sessions de formation pour les nouveaux
évêques, cette obligation est réaffirmée de manière explicite. Parallèlement, la
Commission a récemment passé en revue avec le Pape une vue d'ensemble des
efforts de sensibilisation à l'attention des Eglises locales, accomplis ces deux
dernières années. On a réaffirmé la volonté de fournir du matériel pour des cours de
formation tendant à améliorer les efforts de protection des mineurs, y compris à
usage de la Curie Romaine.
12/02/ 2016 (VIS) : Mercredi des Cendres
Hier après-midi, Mercredi des Cendres, le Pape François a célébrée en la Basilique
vaticane la messe et présidé le rite de l'imposition des cendres, procédant
également à l'envoi des Missionnaires de la Miséricorde pour le Jubilé, qui ont reçu
le mandat d'absoudre les péchés réservés au siège apostolique. A l'homélie, il a tout
d'abord rappelé que durant l'itinéraire quadragésimal, la Parole de Dieu nous porte
à se réconcilier avec Dieu... Parce que le Christ connaît nos faiblesses...il sait
combien nous avons besoin de pardon, de nous sentir aimés et de faire le bien. Or
seuls nous ne pouvons pas. Ainsi l'apôtre nous demande non de faire quelque chose
mais de nous laisser réconcilier avec Dieu", de lui permettre de nous pardonner, en
reconnaissant notre besoin de sa miséricorde. "C'est là la première étape du
cheminement chrétien, entrer par la porte ouverte qu'est le Christ...le Sauveur qui
nous offre une vie nouvelle et heureuse''. Puis le Pape a mis en garde contre "la
tentation de blinder nos portes, de nous enfermer avec nos péchés... pensant que
nous ne sommes pas pire que les autres. Ainsi enfermés nous restons les
prisonniers du mal''. Un autre danger réside dans ''la réticence à ouvrir la porte
secrète de notre cœur'', alors que la honte est ''un bon signe, qui indique que nous
voulons nous séparer du mal. Il ne faut jamais avoir peur''. Le troisième obstacle est
de nous éloigner de la porte. ''C'est ce qui se passe quand nous nous cachons nos
misères, lorsque nous broyons constamment du noir au point de sombrer... Alors
nous tremblons et sommes plus faibles contre les tentations. Si nous restons seuls
avec nous-mêmes, en verrouillant tout afin d'éviter la lumière, nous obscurcissons
la grâce de Dieu qui seule libère''.
La deuxième invitation de Dieu, a ensuite rappelé le Saint-Père, vient du prophète
Joël: Revenez à moi de tout votre cœur. Nous nous sommes éloignés à cause du
péché. Nous nous sommes détournés de Dieu, des autres et de nous-mêmes... Et
nous savons combien il nous est difficile de faire vraiment confiance à Dieu, de lui
faire confiance comme Père... Combien il est difficile d'aimer les autres, et facile
de penser du mal d'eux!... Séduits par tant de choses matérielles, nous finissons par
devenir pauvres. Face au mystère du péché, Jésus a mis en route l'histoire du salut.
L'Evangile qui ouvre le Carême nous invite à être des promoteurs" des trois
remèdes au péché. Le premier est ''la prière, expression de l'ouverture et la
confiance dans le Seigneur... Pour prier il faut reconnaître ne pas être autosuffisants". J'ai besoin de toi Seigneur, qui êtes ma vie et mon salut. Le deuxième
médicament est la "charité qui permet surmonter le sentiment d'étrangeté quand
nous rencontrons l'autre. Le véritable amour n'est pas un acte externe, une
condescendance: Donner quelque chose pour nous soulager la conscience, plutôt
que d'accepter ceux qui ont besoin de notre temps, de notre amitié et de notre aide".
Enfin, il y a ''le jeûne, la pénitence qui nous libère...de l'éphémère et...nous invite à
la simplicité et au partage: Prenons une partie de ce qu'il y a sur notre table pour
redécouvrir le vrai bien de la liberté, Revenez à moi, dit l'Eternel... Ne le faisons
pas seulement par un acte extérieur, mais réalisons le au plus profond de nousmêmes. Jésus nous appelle à vivre la prière, la charité et la pénitence avec
cohérence et authenticité. Ainsi surmonterons-nous l'hypocrisie. Le Carême est un
temps de bénéfique pour lutter contre le mensonge, la mondanité, l'indifférence...
Avoir un cœur pur et une vie purifiée signifie redécouvrir l'identité chrétienne, qui
est l'amour qui sert, et non l'égoïsme qui se sert''.