Chap.4 Les microorganismes utiles dans les aliments et l
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Chap.4 Les microorganismes utiles dans les aliments et l
Chap.4 Les microorganismes utiles dans les aliments et l’industrie Biotechnologie On utilise les microorganismes pour plusieurs recours dans les filières agro-alimentaire et industrielle. 1). Les produits laitiers : La fabrication du lait, du yaourt, du fromage fait intervenir une fermentation homolactique au cours de laquelle le lactose du lait est métabolisé en acide lactique. Le beurre est habituellement fabriqué à partir de crème pasteurisé à laquelle on a ajouté un levain lactique. Ce levain consiste en une culture qui contient, entre autres, Lactococcus cremoris et /ou Lactococcus lactis comme principaux producteurs d’acide lactique, et Leuconostoc cremoris comme fournisseur du diacétyle. Le diacétyle et l’acide lactique contribuent à la saveur et le diacétyle à l’odeur et le goût caractéristiques du beurre. Ces substances et à cause du pH acide confère une protection contre les germes indésirables. Le fromage est obtenu par coagulation et fermentation du lait. Les différents types de fromage reflètent les différentes sources de lait (laits de vache, de chèvre, etc.), les différentes sortes de lait (lait entier, écrémé) et les différentes microorganismes utilisés-le plus souvent des espèces de Lactococcus (Lc) et de Lactobacillus (Lb). La fermentation abaisse le pH, aidant ainsi la coagulation initiale des protéines du lait. De plus, des produits mineurs de la fermentation (comme l’acide acétique) donnent des saveurs caractéristiques. Les fromages suisses comme la Gruyère et l’Emmental, le goût typique d’acide propionique vient de l’emploi de Propionibacterium spp. Le fromage (protéine coagulée, graisse) est séparé de la phase aqueuse (petit-lait), et peut alors subir divers traitements comme le salage et la maturation. On produit habituellement le yaourt à partir de lait pasteurisé à faible teneur en graisse mais riche en constituants solides. Le lait est inoculé avec Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus puis incubé à 35-45ºc pendant plusieurs heures. Le pH descend à 4,3 environ et les protéines du lait coagulent. Les bactéries agissent de façon coopérative : Lb. bulgaricus dégrade les protéines en acides aminés et peptides lesquels stimulent la croissance de S. thermophilus ; l’acide formique produit par cette dernière stimule la croissance de Lb. bulgaricus qui fournit la majorité de l’acide lactique. Sans oublier les germes qui produisent la gélatine à grand intérêt dans les industries alimentaires (Ex. crème au lait). 2). Le café et le cacao : La fabrication du café à partir des fruits mûrs du caféier requiert en premier lieu l’élimination d’un mésocarpe mucilagineux gluant qui entoure les deux graines du fruit. On déchire l’enveloppe extérieure du fruit et on laisse fermenter le tout. Le mucilage est dégradé à la fois par les enzymes du fruit lui-même et par des enzymes microbiens extracellulaires. Avec les levures, les principaux organismes intervenant dans ce processus sont des espèces pectinolytiques de Bacillus et Erwinia. On obtient le cacao à partir des graines du cacaoyer dont le fruit est une cabosse contenant jusqu’à 50 fèves recouvertes d’un mucilage blanc. Ce mucilage est fermenté par les levures qui produisent de l’éthanol, et cet éthanol est oxydé en acide acétique par certaines bactéries aérobies. Il y a d’autres organismes présents. 3). Les additifs alimentaires et les composés aromatiques : Le glutamate monosodique, le « rehausseur universel de goût », est préparé à partir d’acide L-glutamique, lequel s’obtient commercialement à partir de certaines bactéries par exemple des souches de Corynebacterium glutamicum cultivées en aérobiose sur des substrats tels que l’amidon hydrolysé. La gomme de xanthane est un polysaccharide extracellulaire visqueux, synthétisé par des souches de Xanthomonas campestris. Elle a de nombreux usages commerciaux- comme agent gélifiant, stabilisateur du gel, épaississant et inhibiteur de cristallisation dans divers aliments. Les chercheurs sélectionnent des champignons connus par leurs odeurs (anis, amande, géranium, banane, fraise, jasmin, etc…). Les espèces fongiques les plus odorantes semblent être les macromycètes et les levures. 4). Le vinaigre : Le vinaigre est produit par acétification de divers produits contenant de l’éthanol- vin, cidre, bière. Sa fabrication consiste en un processus soigneusement contrôlé au cours duquel, en anaérobiose, l’éthanol est oxydé en acide acétique par une espèce d’Acetobacter. Le vinaigre fabriqué chimiquement (ex. : carboxylation du méthanol) constitue un condiment non –fermenté. 5). Les levures dans les industries alimentaires : Plus de 500 espèces de levures ont été décrites, mais l’espèce de loin la plus utilisée est Saccharomyces cerevisiae dont diverses souches interviennent dans la préparation du pain, vin, bière et d’autres boissons alcooliques. La production annuelle mondiale de levure est supérieure à 2 millions de tonnes. La levure se comporte de façon très différente selon qu’elle est, ou non, en présence d’air. En anaérobiose, la levure catalyse la fermentation alcoolique, transformant une molécule de glucose en deux molécules de CO 2 et deux molécules d’éthanol, ainsi qu’une production faible d’énergie sous forme d’ATP. Cependant en aérobiose elle produit beaucoup d’énergie. A- La levure dans la panification : La levure ajoutée à la farine produise de l’alcool du CO 2 ainsi que d’autres composés, en faible quantité, qui contribuent à l’arôme et au goût du pain. La levure supporte 50ºc. A la différence d’autres céréales, le blé possède des protéines particulières (gluten), qui sont capables, lors du pétrissage de la pâte, de former un réseau capable de retenir le CO 2 et de s’étirer et former la structure alvéolée du pain. S. cerevisiae est dite la levure du boulanger. B- La levure dans les industries brassicoles : La brasserie est grande utilisatrice de malt, qui se prépare à partir de l’orge. Le malt est broyé donnant une farine grossière qui est mise au contact d’eau à 65ºc. Ce traitement a pour effet de convertir l’amidon en dextrines et en sucres fermentescibles sous l’effet des amylases présentes dans le malt. Par ailleurs, les protéases agissent sur les protéines et polypeptides pour générer des acides aminés et peptides plus petits. Les acides aminés non utilisés par la levure, ainsi que les petits peptides, contribuent à la saveur et à la formation de mousse de la bière. Dans une phase ultérieure, on ajoute du houblon qui confère l’amertume. Après des précipitations suivies de filtrations, le moût a une couleur jaune dorée et est prêt pour la fermentation. Le choix de levure de fermentation est important. On a 2 types de fermentations : primaire dans laquelle la levure transforme le sucre du moût en alcool et CO 2 et produits des substances aromatiques : esters, aldéhydes...La fermentation secondaire ou maturation a aussi un impact sur la flaveur et l’arôme de la bière. On distingue plusieurs espèces de saccharomyces : S. carlbergensis utilisée en Europe et en Amérique du nord et S. cerevisiae populaire en Irlande et en Grande Bretagne. C- La levure en Œnologie : En œnologie, on travaille traditionnellement sur un milieu non stérile. Les levures ensemencées doivent être sous forme sèches actives. L’espèce la plus courante est S. cerevisiae. A la fermentation alcoolique des moûts succède la fermentation malolactique. Elle se déroule de façon spontanée grâce à l’action des bactéries malolactiques essentiellement Leuconostoc. L’acide malique est transformé en acide lactique avec libération de CO 2 sous l’effet de l’enzyme malolactique. D- Production du cidre : Le cidre est obtenu par fermentation d’un jus sucré obtenu par le pressage de pommes. La microbiologie du cidre est voisine de celle du vin. Les levures intervenant dans la fermentation alcoolique sont : G. Klœckera, S. ellipsoides, S. uvarum. Ces levures sont celles retrouvées normalement sur les pommes. Une fermentation malolactique, qui est le fait de Lb hétérofermentaire, et presque toujours observée. Le cidre est une boisson de faible teneur en alcool (2 à 3 º). E- Aliments fermentés: Les fermentations microbiennes associées à la saumure ont été depuis longtemps et sont encore utilisées dans le but de conserver un aliment. Un tempeh se présente sous la forme d’un gâteau végétale recouvert et pénétré par le mycélium d’un champignon appartenant qu G. Rhizopus. Selon la nature du végétal utilisé, on distingue différents tempehs : le tempeh kedele est produit en Indonésie à partir du soja, le tempeh enthoe est fabriqué avec de la noix de coco, le tmpeh bongkreg katjan à partir d’arachides.De nombreuses variantes existent : au Japon, ce sont des graines de soja qui sont soumises à l’action d’Aspergillus oryzae. La fermentation qui en résulte fournit le natto. En Chine, le soja est transformé par un champignon du G. Mucor pour fournir le sufu. La sauce de soja, enfin, résulte de la fermentation d’un mélange salé de soja et de blé par A. oryzae. La préparation obtenue, le koji, additionnée de saumure, est mise à fermenter un an en cuve. L’ensemble est pressé pour donner la sauce de soja, produit largement répandu dans les pays orientaux. La choucroute : le choux, coupé et salé est mis à macération puis à la fermentation. Le salage sélectionne parmi la flore originelle les microorganismes utiles dans le processus. Il s’agit d’une fermentation hétérolactique dans laquelle Ln mesenteroïdes puis Lb plantarum et Lb brevis jouent le rôle essentiel. D’autres microorganismes interviennent pour donner des composés d’arôme. Les choux fermentés subissent ensuite une cuisson. 6). Autres usages des microorganismes : A- Acide lactique : quelques espèces du genre Rhizopus sont couramment utilisées pour la production industrielle de cet acide. L’acide lactique qui peut être produit par Lactobacillus trouve ses utilisations dans les domaines alimentaires comme acidifiant des jus de fruits, sirops (acidifiant), industrie de textiles, et pharmaceutique (lactate). B- Acide citrique : essentiellement Aspergillus niger et Saccharomyces lipolytica sont capables de rendements industriels importants lorsqu ’elles sont placées dans des mélasses (sirop brun provenant de la cristallisation du sucre) dans la production de cet acide. Actuellement de nombreuses souches fongiques améliorées génétiquement sont également capables de sécréter cet acide (Penicillium, Mucor…) mais, Aspergillus niger et Saccharomyces lipolytica semblent avoir la faveur des industriels pour cet acide dont les utilisations sont nombreuses dans l’industrie pharmaceutique (comprimés effervescents, citrate), cosmétique (lotions astringentes, shampooings) et alimentaire (boissons gazeuses, confiserie, conserverie). C- Acide itaconique : il s’agit d’un diacide pouvant être facilement polymérisé à cause de sa double liaison et utilisé comme résine pour remplacer l’acide acrylique. Des souches mutantes d’Aspergillus terreus, cultivées sur mélasses, fournissent cet acide qui, une fois purifié, intervient dans la fabrication de certaines dents artificielles et de fibres synthétiques. D- Acides aminés : les acides glutamiques et aspartiques sont notamment produits par des espèces sélectionnées de Penicillium, Rhizopus, et trouvent leur utilisation comme correcteur de goût (glutamate), en alimentation parentérale humaine ou en cosmétologie. D’autres acides aminés importants sont produits par des bactéries comme Corynebacterium (glutamate) et Micrococcus, E.coli (thréonine phénylalanine, lysine) et Bacillus subtilis. E- Vitamines : le succès de la fermentation fongique se fait attendre ; encore peu de souches de champignons sont actuellement utilisées en production industrielle de vitamines, exception faite de : la thiamine (vitamine B1) et la riboflavine (vitamine B2) et certains vitamines liposolubles. En règle générale, les Actinomycètes (bactéries filamenteuses du G. Streptomyces et Nocardia) semblent être les plus prometteurs pour cette production. F- Enzymes : la liste des enzymes produites à grande échelle par les champignons Citons : les amylases par Aspergillus, Invertases (hydrolyse du saccharose en glucose et fructose utilisé en confiserie) par Candida, Alternaria, Penicillium ; enzymes protéolyitques et pectinolytiques. On cite la papaïne (Carica papaya), la ficine (Ficus carica), la broméline (Ananas). G- Bioconversion : utiliser les champignons afin de bio transformer grâce à son action métabolique des matières premières en molécules plus intéressantes, notamment en médicaments. Un grand nombre de réactions chimiques (hydroxylation, phosphorylation, oxydation, réduction…) est ainsi réalisé par des micromycètes (Curvularia, Rhizopus, Aspergillus, Fusarium). Citons par exemple, la conversion des stéroïdes, dans laquelle la 11α-hydroxylation du noya stéroïdien conduit à l’hydrocortisone et à la prednisolone. H- Molécules thérapeutiques diverses : Le criblage systématique des champignons sauvages en vue de mettre en évidence des activités pharmacologiques diverses est entrepris à grande échelle : -recherche d’immunomodulants au premier rang desquels il faut placer la Cyclosporine, immunodépresseur majeur sécrété par Tolypocladium infantum, et certains immunostimulants. -recherche des antiviraux (contre les Herpetoviridae) avec le genre Macrocystidia. (Entolomatale). -recherche des anti-inflammatoires, antitumoraux, antidiabétiques (insuline) se fait par génie génétique à travers les protéines recombinantes. -Antibiotiques (cf. dans le cours de bactériologie clinique). -Alcaloïdes (cf. au chapitre : Mycotoxines). I- Alcools et solvants industriels : Les principaux alcools, aldéhydes ou cétones utilisés en très grande quantité par tous les secteurs de l’industrie ne sont pas fabriquées par voie biotechnologique, car les techniques de production à partir des matières végétales et de la pétrochimie sont actuellement plus faciles à mettre en œuvre et donnent des rendements supérieurs à ceux qu’on peut attendre de la véritable fermentation biologique. Cependant, des substances à plus haute valeur ajoutée (xylitol, dihydroxuacétone) commencent à être produites par des levures améliorées appartenant aux genres Candida, Saccharomyces, Debaryomyces. Une mention peut être faite d’une dégradation de déchets cellulosiques (bois de landes) par Trichoderma, puis par des levures, qui donne un mélange (acétone, butanol, éthanol). Ce dernier peut être ajouté au carburant pour automobiles, augmentent ainsi l’incidence d’octane abaissé par la suppression du plomb. J- Insecticides biologiques (bio-pesticides ou bio-insecticides) : Ce sujet particulièrement important depuis quelques années, principalement en raison de la prise de conscience de la population du danger que représente, aussi bien pour l’homme que pour la flore et la faune environnantes, l’utilisation des pesticides et herbicides. Sans vouloir en supprimer l’utilisation, on a donc cherché à en réduire les effets nocifs et à remplacer partiellement certaines substances chimiques phytosanitaires par des microorganismes pathogènes pour les ravageurs ; cette lutte biologique ne pouvant, à elle seule, répondre à tous les besoins, elle est aujourd’hui un moyen de complémenter la lutte chimique en un plan général appelé lutte intégrée. Des préparations à base d’Arthrobotrys et de Dactylaria ont été proposées comme nématicides. De même, l’utilisation de certains entomophthorales a été envisagée dans la lutte contre les mouches et les papillons. Si les bactéries et les virus viennent en tête des microorganismes utilisés, certaines espèces fongiques permettent de lutter spécifiquement contre tel ou tel agent phytopathogène (Beauveria, Metarhizium). Récemment, se sont développé des recherches dirigées, non plus uniquement contre les vecteurs des grandes maladies parasitaires humaines et animales. Certains Cœlomomyces, champignons appartenant aux Chytridiomycètes, sont actuellement à l’étude pour mettre en évidence une activité insecticide contre les moustiques vecteurs du paludisme, de la dengue (catégorie des virus causant les fièvres hémorragiques) et de la filariose. La bactérie Bacillus thuringiensis produise divers types de protéines cristallines insecticides appelées Cry, types I-IV, utilisées contre les insectes nuisibles à toute une série de produits agricoles. Elles sont spécifiques à la sporulation, produites sous forme de cristal parasporal à proximité de l’endospore. Certaines souches de cette bactérie avec B. sphaericus et Clostridium bifermentans produisent des toxines qui tuent les moustiques, vecteurs des maladies parasitaires. Un autre exemple de la défense naturelle, c’est l’introduction dans la viticulture d’une bactérie endophyte : Burkholderia phytofirmans. Les vignes sont attaquées par un homoptère Phylloxera vastatrix .De même, l’espèce Photorhabdus luminescens qui libère une toxine tuant les insectes ravageurs ou les vecteurs des maladies parasitaires. Cette toxine est connue de la famille des Cyclomodulines. Les insectes de choix pour les essais in vitro sont les genres Locusta et Spodoptera K- Biomasse : fait appel à l’utilisation de la biomasse elle-même, ce gâteau de cellules fongiques agglomérées, à la sortie des filtres presses. Principalement appliquée aux levures, cette biomasse peut être utilisée : *vivante : S. cerevisiae (levure de la bière ou du boulanger), S. boulardii (médicament prescrit pour remplacer provisoirement les bactéries intestinales détruites par une antibiothérapie prolongée). *tuée : c’est l’exemple classique de la « levure-aliment », appartenant au groupe communément appelé les POU (Protéines d’Organismes Unicellulaires) en raison de sa valeur nutritionnelle protéique importante (50g de protéines pour 100g de levures). Ayant suscité beaucoup d’espoirs dans les années 1970, notamment pour complémenter les rations alimentaires des populations souffrant de malnutrition protéique (kwashiorkor) et d’avitaminose B dans les pays en voie de développement, la levure-aliment est aujourd’hui victime de la concurrence du soja américain. 7). «Levain » de panification. Il s’agit à la base, d’un mélange de farine de blé ou de seigle, du sel et de l’eau potable soumise à une fermentation lente (24 à 48 h) initiée par des levures et des bactéries lactiques contenues dans la farine C’est le levain chef. Il est utilisé comme inoculum pour la fabrication du pain. Le développement et l’activité des levains sont maintenus par une incorporation périodique et répétée de farine et d’eau à la température ambiante entre 20 et 35°C. Cette opération s’appelle le rafraîchi. Ainsi, les microorganismes continuent à produire des acides. Le levain suffisamment actif, prêt à être incorporé dans le pétrissée est appelé « levain tout point ». Pratiquement, une classification en trois types de fermentations a été proposée par des chercheurs allemands: Le type I : avec des levains maintenus par une inoculation répétée à la température ambiante (20-30°C) selon les procédés traditionnels (rafraîchi) où les microorganismes montrent une activité métabolique accrue, le type II : levains avec une période longue et des températures élevées de fermentation (plus de 5 jours) et une teneur en eau plus élevée, principalement, utilisée dans les procédés industriels pour l’acidification des pâtes et le type III: levains qui sont initiées par des cultures starters définies généralement utilisées comme suppléments pour augmenter l’acidité et améliorer les propriétés aromatiques. Dans ce type les levains sont généralement déshydratés et sont obtenus par séchage des levains naturels. Ces levains ont une activité bactérienne assez faible Un levain peut être préparé à partir des bactéries lactiques sélectionnées, seules ou en mélange avec des levures, permettant d’ensemencer une pâte en vue de l’élaboration rapide d’un levain Dans ce cadre, on distingue deux types de ferments: les levains liquides et les starters lyophilisés. Un levain naturel de panification est constitué d’un équilibre entre les bactéries lactiques et les levures avec un ratio moyen de 109 / 107 UFC/g respectivement. C’est les bactéries lactiques qui dominent dans les pains aux levains .Ces germes préexistants dans la farine sont également apportés par l’air ambiant et le milieu du travail Tableau : La diversité des flores des levains naturels Levains étudiés Levains français et marocains Bactéries lactiques Homofermentaires Lb plantarum Lb delbrueckii Pc pentosaceus Lc lactis subsp. lactis Lb sakei Lb curvatus Levains français Lb plantarum Lb casei Lb delbrueckii sp. Pediococcus Levains italiens Lb plantarum Lb farciminis Levains allemands Lb crispatus Lb delbrueckii sp. Levains allemands Lb amylovorus Lb delbrueckii sp. Lb acidophilus Lc lactis Levains italiens Lb plantarum Lb alimentarius Lb acidophilus Lb delbrueckii subsp. delbrueckii Lc lactis Levains français Lb plantarum Pc pentosaceus Levains grecs Lb paralimentarius Levains allemands Lb crispatus Lb johnsonii Hétérofermentaires Lb brevis Lb brevis subsp. lindneri Ln mesenteroïdes Ln mesenteroïdes subsp. dextranicum Ln citreum Lb brevis Lb sanfranciscensis Lb fermentum Lb buchneri Lb fructivorans Lb brevis subp. lindneri Lb brevis Lb sanfranciscensis Lb fermentum Lb fructivorans Lb pontis Lb brevis Lb sanfranciscensis Lb fermentum Lb fructivorans Lb pontis Lb panis Lb brevis Lb sanfranciscensis Lb fermentum Ln citreum Weissella confusa Lb brevis Lb sanfranciscensis Lb buchneri Lb brevis Lb sanfranciscensis Weissella cibaria Lb mindensis Lb sanfranciscensis Lb fermentum Lb frumenti Lb reuteri Lb pontis Lb panis Levures Auteurs Non identifiées Bervas, 1991 Saccharomyces Candida Torulopsis Larpent, 1992 S.cerevisiae C.krusei S.exiguus H.anomala Gobetti et al., 1996 Non identifiées Vogel et al., 1999 Non identifiées Vogel et al., 1999 S.cerevisiae C.krusei S.exiguus S.cerevisiae S.exiguus C.tropicalis C.holmii C.krusei Corsetti al., 2001 et Roussel et Chiron, 2002 Non identifiées De Vuyst et al., 2002 Non identifiées Meroth et al., 2003 Lb: Lactobacillus, Lc: Lactococcus, Ln: Leuconostoc, Pc: Pedioc occus, S:Saccharomyces, C:Candida, H: Hansenula, Sp: species 8). L’exploitation minière biologique « Biomining » ou Biolixiviation. Pendant de nombreuses années, les bactéries chimiolithotrophes, en particulier Thiobacillus ferrooxidans ont été utilisées pour extraire certains métaux de minerais de faible qualité. Aujourd’hui, ce processus de Biolixiviation ou Biomining est d’un plus grand intérêt parce que beaucoup de sources de minerais riches sont épuisées. On estime la production mondiale de cuivre biolixivié, par exemple, à plus d’un million de tonnes par an. On peut récupérer le cuivre, à partir de minerais de faible quantité contenant la chalcopyrite (CuFeS 2 ). Essentiellement, on laisse percoler (circulation à travers une substance poreuse, sous l'effet d'une pression), avec recyclage répété, un liquide contenant de l’acide sulfurique et des bactéries chimiolithotrophes, à travers un tas de minerai broyé. Les ions (Fe2+, S2-) sont lessivés du minerai et oxydés par les bactéries respectivement en ion ferrique et en sulfate. Il en résulte une solubilisation supplémentaire d’ion ferreux et de cuivre comme le sulfate de cuivre. Ainsi, le processus s’auto-entretient. Divers éléments nutritifs sont fournis par le liquide et /ou par le minerai lui-même. Le cuivre du lixiviat (jusqu’à 5g/l) est enlevé périodiquement par électrolyse par exemple. Le métabolisme bactérien maintient une température d’environ 50ºC et le flux d’air ascendant dû à la convection assure les conditions aérobies nécessaires. La lixiviation du sulfure de cuivre à pH très bas (avantageux parce qu’il inhibe la précipitation du FeIII) est réalisée par certaines souches étroitement apparentées à T. thiooxydans. L’identification des organismes lixiviants se fait par caractérisation de la région qui sépare les gènes des ARNr 16S et 23S. L’étude de la chimie du soufre dans la lixiviation bactérienne suggère que la lixiviation de la pyrite implique un processus cyclique de dégradation, où Thiosulfates et polythionates apparaissent comme produits intermédiaires. Les ions ferriques, produits par l’oxydation bactérienne de l’ion ferreux, jouent un rôle actif en oxydant pyrite et thiosulfate-le métabolisme lithotrophe de la lixiviation bactérienne assurant une fourniture constante de ces ions. Ces dernières années, on a eu recours à la biolixiviation (Afrique du Sud, Brésil, Australie) comme traitement préliminaire à l’extraction de l’or, de minerais. L’or ne peut être solubilisé à partir de ces minerais, par la méthode habituelle (emploi du cyanure), parce qu’il y est enchâssé dans une matrice protectrice. Le minerai broyé est donc soumis à l’activité bactérienne. On ajoute Thiobacillus spp, une bactérie capable de dégrader les silicates et Acidithiobacillus ferroxidans, responsable de la bio détérioration du béton armé : il oxyde les composés soufrés en présence de l’oxygène et produit de l’acide sulfurique corrosif. 9). Les poudres à lessiver biologique Les poudres à lessiver biologiques contiennent généralement des enzymes appelées « Subtilisines », produites par des espèces de Bacillus. L’une d’elles « Subtilisine Carlsberg ». Les poudres contiennent des agents qui adoucissent l’eau en chélatant les ions calcium. 10). Environnement Utilisation des organismes sensibles à la présence des polluants atmosphériques comme les champignons pour la dégradation des hydrocarbures et des dérivés chlorés. Développement de la phytoextraction des métaux lourds comme le mercure, le cuivre, l’uranium en utilisant des Brassicaceae modifiées par fusion des protoplastes ou par tansgenèse. Les microorganismes peuvent être utilisées comme biocatalyseurs éliminant les métaux lourds des eaux résiduelles. Le traitement des eaux usées se fait en aérobiose ou en anaérobiose qui consiste à l’ajout des bactéries (filtre biologique ou lit bactérien). Comme bactéries citons : (Zoogloeae ramigera, Acinetobacter spp. Alcaligenes spp, Clostridium spp, Bacteroïdes spp.) Les microorganismes décomposeurs (biodégradables) utilisées dans le recyclage des déchets urbaines, les bactéries dégradant les carburants et les déchets pétroliers (Garciella nitratireductans et Petrobacter succinatimandens) le béton, les motifs et les enceintes fortifiées dans les muséums archéologiques (libèrent des acides organiques potentiellement agressifs pour la matrice cimentaire). La dégradation des reliquats anthropologiques des cadavres humains et animaux ainsi que les débris végétaux (champignons et bactéries). Les cycles géochimiques font intervenir les microorganismes (cycle d’azote, de carbone, d’oxygène, de soufre, CO 2 ). La production de bio-hydrogène se produit à partir des matières organiques, se fait à partir des MEC ou Microbial Electrolysis cells. Dans un électrolyseur, l’oxydation des acides acétiques et butyriques à l’anode par les bactéries alors que la cathode assure la réduction d’eau. Le biofilm microbien à l’anode jouant un rôle électro-catalyseur. Ce processus demande une faible tension. 11). L’activité anti-microbienne Les bactéries lactiques ont un rôle fondamental dans l’inhibition des flores non lactiques, dont certaines sont préjudiciables à la qualité du pain. Cette action est due à l’abaissement du pH (qui inhibe la croissance de la plupart des germes non lactiques), à la toxicité propre de l’acide lactique, mais aussi à la sécrétion de bactériocines (facteurs bactéricides) et des substances antifongiques. -L’activité anti-bactérienne: A côté des composés comme les acides organiques, le peroxyde d’hydrogène et le diacétyle, les bactéries lactiques des levains inhibent les germes indésirables en produisant des Bactériocines comme la plantaricine libérée par Lb. plantarum ST31, la diversine par Carnobacterium diversus, des substances dites bactériocines-like (BLIS) comme le BLISC57 de Lb. sanfranciscensis C57 et des antibiotiques comme la reutericycline produite par Lb. reuteri LTH2584. Saccarhothrix algeriensis libère des molécules bioactives naturelles, des antibiotiques de la famille de dithiolopyrrolones, telle que la thiolutine, applicable dans le domaine de l’agrochimie. -L’activité antifongique: Des substances comme l’acide phényllactique et l’acide 4-hydroxy-phényllactique isolées des souches de Lb. plantarum 21B et 20B ont montré une activité inhibitrice contre Aspergillus, Penicillium et Monilia. Par ailleurs, une gamme d’acides organiques tels que les acides: Acétique, formique, caproïque, propionique, butyrique et valérique libérées par Lb. sanfranciscensis CB1, possèdent le même effet contre Aspergillus, Fusarium, Penicillium et Monilia. Ces acides agissent d’une manière synergique. Actuellement l’étude des conservateurs biologiques est en plein essor et contribue à remplacer les additifs chimiques par ce qui est naturel et préserve les produits laitiers, le saumon fumé et autres de l’attaque des germes hautement pathogènes et altérantes comme Listeria monocytogenes et les espèces de Clostridiums. 12). L’ensilage Une méthode traditionnelle de conservation du fourrage, permet de nourrir le bétail pendant les mois d’hiver lorsque la végétation est relativement rare. Elle consiste essentiellement à stocker le fourrage finement coupé dans des conditions anaérobies et à le laisser fermenter. Il y a des bactéries comme Lactobacillus métabolisent les sucres principalement par fermentation lactique. L’acide lactique produit abaisse rapidement le pH à 4 inhibant ainsi des organismes comme Clostridium qui sont cela, provoqueraient de la putréfaction. Ceci contribue à conserver leur valeur nutritive aux produits agricoles. L’acidité aide aussi à inhiber la croissance de Listeria monocytogenes. 13). « Le Biopol » ou les plastiques à partir des bactéries : Le PHB, polymère naturel de stockage chez les bactéries est à la base d’un nouveau plastique biodégradable, le biopol. L’homopolymère se forme lorsqu’ Alcaligenes eutrophus emploie le glucose comme seule source de carbone. Quand le milieu de culture reçoit les suppléments aaronides, A.eutrophus fabrique des copolymères d’hyrdoxybutyrate et d’hydroxyvalérate. Les granules intracellulaires de polymère sont récoltés et purifiés en une fine poudre blanche. Le Biopol peut servir à fabriquer des conteneurs, des moulages, des fibres, des films et des revêtements. Il se prête aux processus du moulage par injection et par soufflage. Il est complètement dégradable après un simple broyage. Actuellement après avoir modifié les gènes, une plante Aabidopsis thaliana, produit le PHB. De ce fait, on essaie d’utiliser d’autres plantes transgéniques telles que Brassica napus (colza).