Lewis Mumford HERMAN MELVILLE Traduit de l`américain par
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Lewis Mumford HERMAN MELVILLE Traduit de l`américain par
Repères rapport de la philosophie de Ricœur à l’exégèse biblique et à la théologie. Une fois le sujet déterminé dans la finitude de son rapport réflexif, on comprend que le cheminement de l’anthologie se continue par l’examen de l’action. Le troisième moment propose ainsi les fondements d’une sagesse pratique, prise dans la tension entre la visée éthique de la vie bonne et le devoir de respecter la norme morale. L’analyse de l’acte de juger est à cet égard paradigmatique : elle illustre la nécessité d’un tiers institutionnel pour inscrire la violence de l’action dans l’horizon symbolique de la paix. La célèbre formule de Ricœur, selon laquelle notre capacité éthique est « la visée de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes », parachève ainsi l’édifice. et explique pourquoi il donne finalement un texte assez fidèle à sa première édition, qui témoigne d’une époque et souhaitait alors, comme aujourd’hui, inviter le lecteur à lire Melville dans le texte. Lewis Mumford HERMAN MELVILLE Traduit de l’américain par Nicolas Blanc-Aldorf, Fanny Tirel, Patrick Chatrain et Irénée D. Lastelle Paris, Éd. Sulliver, coll. « Maelström », 2006, 420 p., 28 € Orphelin de père à treize ans, le jeune Herman évolue dans une famille nombreuse toujours en quête de quoi survivre, ce qui le conduit à s’engager comme marin, dès sa dix-neuvième année, après avoir publié deux premiers textes. Les conditions de vie en mer sont particulièrement difficiles, sans la moindre solidarité au sein de l’équipage, et le jeune apprenti est mis à l’épreuve. Mais il observe et mémorise ce qu’il voit dans les ports et sur le bateau. Il se nourrit des faits et gestes des marins, de leurs propos et anecdotes, de leurs mesquineries et parfois de leurs rares moments d’euphorie. L’école est rude, mais l’écolier se montre résistant… Après plusieurs expéditions, il rentre à Boston en 1844 et entreprend de raconter son séjour chez les Taïpis des îles Marquises. Le récit (Taïpi) sort à Londres et reçoit un bon accueil, il est vrai que ces histoires de cannibales qui vivent nus choquent les bien-pensants. Une seconde version, plus prude, paraît aux États-Unis et assure à l’auteur une certaine renommée. Sa carrière d’écrivain est lancée. Historien des techniques et des villes, critique d’architecture, enseignant, Lewis Mumford (1895-1990) a publié en 1929 une des premières biographies de l’auteur de Moby Dick. L’œuvre d’Herman Melville (18191891) a progressivement été reconnue : éditée et commentée, étudiée dans les universités, tandis que des archives se constituaient et renouvelaient la connaissance qu’on avait de cet écrivain oublié de son vivant par la critique et le public. Pour les rééditions de 1956 et 1962, Lewis Mumford fait le point sur toutes les études récentes En 1847 il publie Ommo, puis en 1849 Mardi et Redburn. Il s’est également marié, devient père et rencontre Nathaniel Hawthorne, romancier lui aussi et surtout proche confident, à qui il dédie, en 1851, Moby Dick. Cet imposant roman codé est un véritable échec commercial, ce qui affecte profondément l’auteur, qui néanmoins continue à écrire, Pierre ou les Ambiguïtés (1852), Bartleby le scribe (1853) ou encore le Grand escroc (1857). Renfermé, taciturne, inquiet, il se désocialise et son couple se dégrade, son fils aîné se suicide, les éditeurs refu- Jonathan Chalier 206