THÈSE Zohra BEN SALEM
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THÈSE Zohra BEN SALEM
THÈSE Présentée à l’UFR des sciences et Techniques Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE SFAX par Zohra BEN SALEM Soutenue à Besançon le: 22-01-2014 Étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques chez les macrophytes et les poissons dans la décharge d’Étueffont (Belfort, France): Intérêts de l'utilisation de l'approche moléculaire pour la détection de génotoxicité Membres du Jury: Mr Michel DENIS (Professeur, Université de la méditerranée II) Président Mr Abdelfattah EL FEKI (Professeur, Université de Sfax) Rapporteur Mr Nicolas CAPELLI (Maître de conférences, Université de Franche-Comté) Examinateur Mr Sami MAALEJ (Professeur, Université de Sfax) Examinateur Mr Lassad Neifar (Professeur, Université de Sfax) Examinateur Mr Hervé GRISEY (Docteur, PAST Université de Franche-Comté) Examinateur Mr Lotfi ALEYA (Professeur, Université de Franche-Comté) Encadrant Mr Habib AYADI (Professeur, Université de Sfax) Co-encadrant Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire de chrono-environnement, UMR CNRS 6249 (Université de Franche-Comté (Besançon, France) en cotutelle avec l’unité de recherche UR/11ES72 Biodiversité et Écosystèmes Aquatiques de la faculté des sciences de Sfax (FSS). Remerciements Cette thèse est le fruit de trois années de travail au cours desquelles de nombreuses personnes m’ont orientée, aidée et conseillée. À mon tour maintenant de leur exprimer toute ma reconnaissance. Avant toute chose, je souhaite remercier les membres du jury qui m’ont fait l’honneur de juger ces travaux de thèse et avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger au cours de la soutenance: Je souhaite remercier Mr. Michel DENIS, Directeur de recherche émérite CNRS à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie de l’Université d’Aix Marseille (France) et Mr. Abdelfatah EL FEKI, Professeur à l’Université de Sfax (Tunisie) d’avoir accepté d’être les rapporteurs de cette thèse. Je remercie également Mr. Nicolas CAPELLI, Maître de conférences à l’Université de Franche-Comté (France), Mr. Sami MAALEJ Professeur à l’Université de Sfax (Tunisie), Mr Lassad NEIFAR Professeur à l’Université de Sfax (Tunisie) et Mr Hervé GRISEY Docteur PAST à l’Université de Franche-Comté (France) et vice-président du SICTOM d’avoir accepté de relire ce manuscrit en tant qu’examinateurs. J’adresse également mes plus profonds remerciements à Mr. Lotfi ALEYA, Professeur à l’Université de Franche-Comté (France), pour avoir encadré ce travail. Merci pour votre gentillesse, votre soutien permanent et votre grande disponibilité. Votre rigueur scientifique et votre exigence ont sans aucun doute contribué au bon déroulement de cette étude. Je tiens à remercier tout particulièrement Mr. Habib AYADI, Professeur à l’Université de Sfax (Tunisie) de m’avoir accueillie au sein de son équipe et pour son enthousiasme scientifique et humain. J’ai toujours apprécié votre modestie et vos qualités humaines. C’est avec un profond respect que je tiens à remercier les membres du Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères de la Zone Sous Vosgienne (SICTOM) pour être parvenus à une entente permettant la réalisation de ce projet de thèse audacieux qui marquera à coup sûr les esprits y ayant participé, grâce aux succès de 1 cette approche originale de la recherche appliquée. Et c’est tout particulièrement grâce au Président Marcel GRAPIN et son vice-président Hervé GRISEY. J’adresse également mes remerciements aux personnels du laboratoire de Chimie des Eaux (LCE de Besançon) dirigé par Bernard BOTELLA. Je voudrais également sincèrement remercier Dominique RIEFFEL et Bruno REGENT pour les bons moments partagés sur le terrain, pour leur coopération et leur sympathie. Je tiens fortement à exprimer ma reconnaissance à Madame Stéphanie DJERIOUI et Madame Martine DUFOURT pour leur gentillesse. Sincèrement merci pour votre aide qui a été le point de départ de ma thèse. Comment remercier l’ensemble de la famille GRISEY, qui m’aura soutenue et accueillie avec une profonde gentillesse, et avec qui nous garderons des liens très amicaux. Merci Dominique pour votre modestie et vos qualités humaines, je n’oublierai jamais votre fameuse phrase « Tout est possible, il faut juste patienter», Merci les filles GRISEY pour tous les bons moments qu’on a passés ensemble. Je remercie sincèrement tous les membres de l’équipe de recherche (UR/11ES72) Jannet ELLOUMI, Zaher DRIRA, Wassim GOURMAZI, Salma KMIHA, Hajer KHEMAKHEM, Rahma THABET, Taheni BELGHITH, Khaled ATHMOUNI, Chiraz LAADHAR, Sawssan BOUKHRIS et Sawssan BAYOUDH. Maintenant, venu le temps de remercier mes chers, commençant par ma famille : je voudrais remercier tout d’abord mes parents qui ont cru en moi et m’ont encouragée pour terminer mes études en France. J’espère que j’étais à la hauteur de leurs espérances. Je remercie également mes frères et mes sœurs pour leur soutien moral durant ces trois années d’absence. Un grand MERCI à mon fiancé, qui m’a soutenue et encouragée. J’espère lui rendre un jour tout ce qu’il a fait pour moi. Enfin, je veux dédicacer ce manuscrit à l’être le plus cher dans ma vie, la personne qui m’a submergée de son amour puis partie loin au ciel, ma grand-mère. BEN SALEM Zohra 2 Liste des abréviations ETMs AD NC PDQT ZHN ZHA Efv L1 L2 L3 L4 Ic ICM FBC CE CER CERh CET CEF FT FTRh FTT FTF FTT-F FE ADN RAPD PCR éléments traces métalliques Ancienne Décharge Nouveau Casier Plateforme de la Déchetterie et du Quai de Transfert Zones Humides Naturelles Zones Humides Artificielles Étang de franchevelle Lagune 1 Lagune 2 Lagune 3 Lagune 4 Indice de contamination Indice de Contamination Moyenne Facteur de Bioconcentration Coefficient d'enrichissement Coefficient d'enrichissement au niveau des Racines Coefficient d'enrichissement au niveau des Rhizomes Coefficient d'enrichissement au niveau des tiges Coefficient d'enrichissement au niveau des feuilles Facteur de Transfert Facteur de Transfert racines/rhizomes Facteur de Transfert racines/tiges Facteur de Transfert racines/feuilles Facteur de Transfert feuilles/tiges Facteur d'enrichissement Acide désoxyribonucléïque Random Amplified Polymorphic DNA Polymerase Chain Reaction 3 Sommaire Introduction générale --------------------------------------------------------------------------------- 9 A- Problématique de l’étude proposée --------------------------------------------------------- 10 1.1. Étude bibliographique sur les Centres de stockage des déchets et Présentation générale du site d’Étueffont ------------------------------------------------------------------------ 12 1.1.1. Principe de fonctionnement et règlementation des centres de stockage des déchets ----------------------------------------------------------------------------------------------- 12 1.1.2. Fonctionnement d’un centre de stockage ---------------------------------------------- 12 1.1.3. La gestion et le traitement des déchets ------------------------------------------------- 13 1.1.4. Flux liquides générés par le Centre de Stockage des Déchets «Lixiviats» ------- 15 1.1.4.1. Réglementations et gestion ---------------------------------------------------------- 15 1.1.4.2. Evolution et composition des lixiviats bruts -------------------------------------- 16 1.1.5. Lagunage naturel --------------------------------------------------------------------------- 18 1.1.5.1. Définition ------------------------------------------------------------------------------- 18 1.1.5.2. Différents types de lagunage -------------------------------------------------------- 18 1.1.6. La décharge d’ordures ménagères d’Étueffont --------------------------------------- 20 1.1.6.1. Présentation du site de la décharge ------------------------------------------------ 20 1.1.6.2. Caractéristiques de l’installation de traitement des lixiviats ------------------ 22 2.1. Contamination métallique des lixiviats du site de la décharge d’Étueffont ---------- 23 2.1.1. Contamination métallique des lixiviats ------------------------------------------------- 23 2.1.1.1. Introduction ---------------------------------------------------------------------------- 23 2.1.1.2. Notion des éléments traces métalliques ------------------------------------------- 24 2.1.1.3. Toxicité des ETMs -------------------------------------------------------------------- 24 2.1.2. Matériels et méthodes --------------------------------------------------------------------- 24 2.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage --------------------------------------------------------- 24 2.1.2.2. Analyses physico-chimiques -------------------------------------------------------- 25 2.1.2.2.1. Température, pH et conductivité ------------------------------------------------- 25 2.1.2.2.2. Fluorure, chlorure, nitrate, nitrite, phosphate et sulfate ------------------------ 25 2.1.2.2.3 Calcium, sodium, magnésium, potassium, phosphore total et les teneurs des éléments métalliques (Al, Ag, As, B, Cd, Cr, Cu, Sn, Fe, Mn, Ni, Pb, Se et Zn) ------ 26 2.1.3. Résultats et discussion --------------------------------------------------------------------- 27 2.1.3.1. Evolution des paramètres physico-chimiques ------------------------------------ 27 2.1.3.1.1. Evolution des paramètres physiques --------------------------------------------- 27 2.1.3.1.1.1. Potentiel hydrogène pH ------------------------------------------------------ 27 2.1.3.1.1.2. Température ------------------------------------------------------------------- 28 4 2.1.3.1.1.3. Conductivité électrique CE -------------------------------------------------- 28 2.1.3.1.2. Evolution des paramètres chimiques --------------------------------------------- 31 2.1.3.1.2.1. Phosphate et phosphore total ------------------------------------------------ 31 2.1.3.1.2.2. Azote ---------------------------------------------------------------------------- 31 2.1.3.1.2.3. Eléments inorganiques (anions et cations) --------------------------------- 34 2.1.3.1.2.4. Les éléments traces métalliques --------------------------------------------- 36 2.1.3.1.2.4.1. Aluminium (Al) ---------------------------------------------------------- 37 2.1.3.1.2.4.2. Fer (Fe) -------------------------------------------------------------------- 37 2.1.3.1.2.4.3. Manganèse (Mn) --------------------------------------------------------- 38 2.1.3.1.2.4.4. Bore (B) ------------------------------------------------------------------- 38 2.1.3.1.2.4.5. Zinc (Zn) ------------------------------------------------------------------ 39 2.1.3.1.2.4.6. Autres ETMs-------------------------------------------------------------- 40 2.1.3.2. Indice de contamination des ETMs dans les lixiviats --------------------------- 43 2.1.3.2.1. Définition --------------------------------------------------------------------------- 43 2.1.3.2.2. Evaluation du degré de contamination du système de lagunage d’Étueffont 43 2.1.3.3. Comparaison des paramètres physico-chimiques de la décharge d’Étueffont par rapport à d’autres décharges du monde (Tableau 9) ------------------------------- 45 3.1. Contamination métallique des sédiments du site de la décharge d’Étueffont ------- 49 3.1.1. Introduction --------------------------------------------------------------------------------- 49 3.1.2. Mécanismes physiques d'élimination des ETMs -------------------------------------- 49 3.1.2.1. Sédimentation et filtration ----------------------------------------------------------- 49 3.1.2.2. La sorption ----------------------------------------------------------------------------- 50 3.1.2.3. Précipitation et co-précipitation ---------------------------------------------------- 50 3.1.3. Matériels et méthodes --------------------------------------------------------------------- 51 3.1.3.1. Stratégie d’échantillonnage --------------------------------------------------------- 51 3.1.3.2. Préparation et analyse des échantillons ------------------------------------------- 52 3.1.4. Résultats et discussion --------------------------------------------------------------------- 53 3.1.4.1. Étude de la variation spatiotemporelle des ETMs au niveau des sédiments 53 3.1.4.1.1. Aluminium -------------------------------------------------------------------------- 54 3.1.4.1.2. Arsenic ------------------------------------------------------------------------------ 54 3.1.4.1.3. Bore---------------------------------------------------------------------------------- 55 3.1.4.1.4. Cadmium ---------------------------------------------------------------------------- 55 3.1.4.1.5. Chrome ------------------------------------------------------------------------------ 56 3.1.4.1.6. Cuivre ------------------------------------------------------------------------------- 56 3.1.4.1.7. Étain --------------------------------------------------------------------------------- 57 5 3.1.4.1.8. Fer ----------------------------------------------------------------------------------- 57 3.1.4.1.9. Manganèse -------------------------------------------------------------------------- 58 3.1.4.1.10. Nickel ------------------------------------------------------------------------------ 58 3.1.4.1.11. Plomb ------------------------------------------------------------------------------ 59 3.1.4.1.12. Zinc -------------------------------------------------------------------------------- 59 3.1.4.2. Evaluation du degré de contamination métallique des sédiments ------------ 62 3.1.4.3. Interprétation de la contamination métallique des sédiments ---------------- 63 4.1. Étude de l’efficacité de l’utilisation de des deux espèces : T. latifolia et P. australis comme espèces bio-indicatrices de la pollution polymétallique et valorisation de leur performance dans la bioaccumulation des éléments traces métalliques -------------------- 67 4.1.1. Introduction --------------------------------------------------------------------------------- 67 4.1.1.1. Typha latifolia -------------------------------------------------------------------------- 68 4.1.1.2. Phragmites australis ------------------------------------------------------------------- 68 4.1.1.3. Utilisation des macrophytes pour la bio-surveillance du milieu aquatique- 70 4.1.2. Matériels et méthodes --------------------------------------------------------------------- 71 4.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage --------------------------------------------------------- 71 4.1.2.2. Préparation et analyse des échantillons ------------------------------------------- 72 4.1.2.3. Le Facteur de bioconcentration et le Facteur de translocation --------------- 73 4.1.2.4. Analyses statistiques ------------------------------------------------------------------ 73 4.1.3. Étude de l’efficacité de l’utilisation de Typha latifolia comme espèce bioindicatrice de la pollution polymétallique ----------------------------------------------------- 74 4.1.3.1. Résultats -------------------------------------------------------------------------------- 74 4.1.3.2. Discussion ------------------------------------------------------------------------------ 78 4.1.3.3. Conclusion ------------------------------------------------------------------------------ 84 4.1.4. Valorisation de la performance des deux espèces de macrophytes Typha latifolia et Phragmites australis dans la bioaccumulation des ETMs au niveau de la quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont ----------------------------------------------------- 85 4.1.4.1. Résultats -------------------------------------------------------------------------------- 85 4.1.4.1.1. Éléments traces métalliques au niveau des lixiviats --------------------------- 85 4.1.4.1.2. ETMs au niveau des sédiments -------------------------------------------------- 87 4.1.4.1.3. Biomasse des macrophytes ------------------------------------------------------- 89 4.1.4.1.4. Les teneurs des ETMs au niveau des deux espèces en relation avec celles du sédiment 90 4.1.4.1.4.1. Typha latifolia ----------------------------------------------------------------- 91 4.1.4.1.4.2. Phragmites. australis --------------------------------------------------------- 98 4.1.4.1.5. Facteur d’enrichissement pour les racines rhizomes tiges et feuilles -------104 6 4.1.4.1.6. Facteur de transfert ---------------------------------------------------------------106 4.1.4.2. Discussion -----------------------------------------------------------------------------106 4.1.4.2.1. Analyse des ETMs dans les échantillons d’eau et de sédiment --------------106 4.1.4.2.2. Les ETMs au niveau de la biomasse des deux macrophytes -----------------107 4.1.4.2.3. Bioaccumulation des ETMs au niveau de T. latifolia et P. australis--------108 4.1.4.2.4. Le potentiel de phytoremédiation de P. australis et T. latifolia -------------114 4.1.4.3. Conclusion -----------------------------------------------------------------------------115 5.1. Étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques dans les différents tissus du gardon Rutilus rutilus -------------------------------------------------------------------116 5.1.1. Introduction --------------------------------------------------------------------------------116 5.1.2. Présentation du gardon Rutilus rutilus (Linnaeus 1758) ---------------------------119 5.1.2.1. Systématique --------------------------------------------------------------------------119 5.1.2.2. Noms communs -----------------------------------------------------------------------120 5.1.2.3. Morphologie---------------------------------------------------------------------------121 5.1.2.4. Habitat ---------------------------------------------------------------------------------121 5.1.2.5. Reproduction -------------------------------------------------------------------------122 5.1.2.6. Régime alimentaire ------------------------------------------------------------------122 5.1.2.7. Croissance -----------------------------------------------------------------------------122 5.1.2.8. Distribution géographique ---------------------------------------------------------123 5.1.3. Matériels et méthodes --------------------------------------------------------------------123 5.1.3.1. Stratégie d’échantillonnage --------------------------------------------------------123 5.1.3.2. Technique de dissection -------------------------------------------------------------124 5.1.3.3. Analyse des éléments traces métalliques -----------------------------------------125 5.1.4. Résultats et discussion --------------------------------------------------------------------126 5.1.4.1. Evaluation de la contamination métallique des différents tissus de Rutilus rutilus --------------------------------------------------------------------------------------------126 5.1.4.2. Variation saisonnière de la bioaccumulation des éléments traces métalliques au niveau des différents organes du R. rutilus --------------------------------------------133 5.1.4.3. Comparaison des valeurs en ETMs au niveau du muscle du gardon de la présente étude par rapport aux valeurs trouvées dans la littérature (tableau 30) -135 5.1.4.4. Le facteur d’enrichissement --------------------------------------------------------138 5.1.5. Conclusion ----------------------------------------------------------------------------------139 6.1. Investigation de la génotoxicité induite par la pollution polymétallique de lixiviats de décharge en utilisant la technique RAPD-PCR --------------------------------------------140 6.1.1. Introduction --------------------------------------------------------------------------------140 6.1.1.1. Notion d’ADN-------------------------------------------------------------------------140 6.1.1.2. La réaction en chaîne par polymérase PCR (Polymerase Chain Reaction)-141 7 6.1.1.3. L'amplification aléatoire d'ADN polymorphe RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA) -----------------------------------------------------------------------------142 6.1.1.4. Utilisation de la méthode RAPD en génotoxicité -------------------------------142 6.1.2. Matériels et méthodes --------------------------------------------------------------------143 6.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage --------------------------------------------------------143 6.1.2.2. Extraction de l’ADN -----------------------------------------------------------------143 6.1.2.3. Contrôle de la qualité d’ADN sur gel d’électrophorèse -----------------------144 6.1.3.4. Dosage de l’ADN ---------------------------------------------------------------------145 6.1.2.5. Méthode RAPD –PCR ---------------------------------------------------------------145 6.1.3. Résultats et discussion --------------------------------------------------------------------148 6.1.3.1. Èvaluation de la contamination métallique de la quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont -----------------------------------------------------------------------148 6.1.3.2. Interprétation des profils d’amplification d’ADN des gardons contrôles et exposés -------------------------------------------------------------------------------------------149 6.1.3.3. Analyse des profils d’amplification RAPD de l’ADN des gardons contrôles et exposés ----------------------------------------------------------------------------------------150 6.1.4. Conclusion ----------------------------------------------------------------------------------152 Conclusion générale ---------------------------------------------------------------------------------153 Perspectives -------------------------------------------------------------------------------------------155 Liste des figures --------------------------------------------------------------------------------------156 Liste des tableaux ------------------------------------------------------------------------------------158 Références Bibliographiques ----------------------------------------------------------------------162 8 Introduction générale En France, la première loi relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre la pollution (article L.211 du code de l'Environnement), a instauré en 1964 une gestion par bassin hydrographique. Depuis la seconde loi sur l’eau de 1992, l’eau fait partie du patrimoine de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et son utilisation sont d’intérêt général. Cela signifie qu’une ressource en eau de bonne qualité et en quantité suffisante est nécessaire au développement économique et au bien-être des populations. Cette loi reconnaît l’unité physique et l’interdépendance en quantité comme en qualité de toutes les eaux superficielles et souterraines. Les problèmes de la pollution de l’environnement constituent une préoccupation mondiale qui a débuté à la fin des années 1960 et ne cesse de s’accroître depuis plus de deux décennies. En particulier, les éléments traces métalliques et les métalloïdes sont une source importante de la dégradation de la qualité des eaux. Certains ont une toxicité élevée. La pollution métallique est particulièrement nocive car les éléments traces métalliques et métalloïdes ne sont pas biodégradables. Il a été constaté un transfert de ces polluants vers les eaux souterraines ou de surface et vers les organismes vivants, dans lesquels ils se concentrent pour contaminer l'ensemble de la chaîne trophique. Ceci peut causer d’importants dégâts écologiques. Dans la Décision 2455/2001/CE du Conseil Européen modifiant la Directive Européenne sur l’Eau 2000/60/CE, trois ETMs (Cd, Pb, Hg) ont été identifiés comme des "substances dangereuses prioritaires", ces substances sont soumises à un objectif de rejet zéro dans les eaux souterraines. Par ailleurs, une proposition de Directive Européenne du 19/09/2003 sur la protection des eaux souterraines a fixé une liste minimale de substances pour lesquelles les états membres sont tenus de fixer des valeurs seuils. Cette liste contient l'arsenic (As) en plus des trois substances "dangereuses prioritaires" citées ci-dessus. De plus, une liste de 9 éléments traces à risques pour la santé humaine (teneurs moyennes dans les sols inférieures à 1g kg-1) a été proposée dans le rapport 42 de l'Académie des Sciences (1998). Ces éléments sont Cd, Pb, Hg, As, Ni, Cr, Cu, Zn et Se. 9 A- Problématique de l’étude proposée La surveillance de la pollution métallique des eaux superficielles est devenue de plus en plus importante ces dernières années. Le lixiviat est un effluent complexe qui constitue une source de pollution due à sa composition particulière, contenant une diversité de polluants, entre autres les éléments traces métalliques. Le système de lagunage du site de la décharge d’Étueffont (Nord-Est de Belfort, France) est principalement planté de Typha latifolia L. (au niveau de toutes les lagunes) et Phragmites australis L. (au niveau de la quatrième lagune). Depuis 2007, 3000 gardons Rutilus rutilus ont également été introduits dans la quatrième lagune. Avant cette étude, aucun suivi spatiotemporel continu de l’accumulation des éléments traces métalliques au niveau des différents compartiments du site de la décharge d’Étueffont n’a été réalisé. De même, aucune approche moléculaire n’avait été envisagée pour rechercher l’effet génotoxique potentiel des ETMs sur la faune du site. L’objectif de ce travail de thèse est d’évaluer le degré de contamination des différents compartiments du site de la décharge d’Étueffont à savoir: les lixiviats, les sédiments, les macrophytes et les poissons. Pour cela des approches physico-chimiques et biologiques ont été menées pour étudier l’évolution de la contamination du site au cours du temps et d’explorer l’impact potentiel des lixiviats sur la faune et la flore du site. Ce travail de recherche est structuré en six parties. La première partie sera consacrée à une étude bibliographique portant sur le fonctionnement et la gestion des produits du site de la décharge, ainsi qu’à la présentation du site de la décharge d’Étueffont. Dans la seconde partie intitulée « Contamination métallique des lixiviats du site de la décharge d’Étueffont» et la troisième partie intitulée « Contamination métallique des sédiments du site de la décharge d’Étueffont», on aborde l’étude de la variation spatiotemporelle des éléments traces métalliques au niveau des lixiviats et des sédiments dans les quatre lagunes du site de la décharge d’Étueffont. Afin de déterminer le degré de contamination métallique des lixiviats et des sédiments, nous avons procédé à un suivi de certains éléments localisés en amont, au milieu et en aval de chaque lagune avec un pas 10 d’échantillonnage trimestriel entre 2010 et 2012. L’utilisation d’indices de contamination s’avère d’un emploi judicieux. La quatrième partie intitulée «Étude de l’efficacité de l’utilisation des deux espèces : T. latifolia et P. australis comme espèces bio-indicatrices de la pollution polymétallique et valorisation de leur performance dans la bioaccumulation des éléments traces métalliques », est consacrée à l’étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques au niveau des différents tissus (racines, rhizomes, tiges, feuilles et fleurs) de Typha latifolia et Phragmites australis en relation avec les teneurs mesurées au niveau des lixiviats et des sédiments. Les échantillons sont récoltés à l’amont et à l’aval de chaque lagune pour Typha latifolia et à l’aval et à l’amont de la quatrième lagune pour Phragmites australis. Dans la cinquième partie intitulée « Étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques au niveau des différents organes du gardon Rutilus rutilus», on aborde à l’étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques au niveau de différents organes (muscle, foie, arêtes et branchies) du gardon Rutilus rutilus introduit dans les deuxième et quatrième lagunes du site de la décharge d’Étueffont. La dernière partie est réservée à la recherche de l’impact potentiel de la pollution polymétallique de lixiviats sur l’ADN de gardon, pêché au niveau de la quatrième lagune du site de la décharge en comparaison avec des gardons pêchés au niveau de l’étang de Franchevelle, Haute-Saône, France (considéré comme plan d’eau de référence, étant donné qu’il est loin de tout apport anthropogénique). La technique RAPD-PCR est l’outil utilisée. 11 Première partie 1.1. Étude bibliographique sur les Centres de stockage des déchets et Présentation générale du site d’Étueffont 1.1.1. Principe de fonctionnement et règlementation des centres de stockage des déchets La décharge est couramment utilisée pour l'élimination finale des déchets solides municipaux générés par les activités humaines. Dans les sites d'enfouissement habituels, les déchets solides sont compactés et déposés en plusieurs couches. Une couverture du sol est placée audessus des déchets enfouis pour éviter leur exposition directe dans le milieu environnant. L'un des principaux problèmes environnementaux découlant de la mise en décharge des déchets solides est la génération des lixiviats, provenant de l'humidité des déchets et la percolation des eaux de pluie à travers la couverture finale et les déchets enfouis. Dans la plupart des pays en développement, les lixiviats de décharge contiennent de fortes concentrations organiques car les déchets organiques sont mélangés avec d'autres déchets sans être prétraités avant la mise en décharge. Le lixiviat de décharge contient habituellement une variété complexe de matériaux et de composés tels que les substances humiques, les acides gras, les éléments traces métalliques et de nombreux autres produits chimiques dangereux (Schrab et al., 1993). Son rejet dans l’environnement sans un traitement approprié peut présenter des risques graves pour les écosystèmes et la santé humaine. Afin de minimiser ces risques, un système efficace d’intégration des processus de traitement des lixiviats est nécessaire. 1.1.2. Fonctionnement d’un centre de stockage Les géomembranes, une couche d'argile et une barrière géologique naturelle sont des éléments essentiels des systèmes de barrière d'enfouissement visant à protéger les eaux superficielles et souterraines. Les exigences techniques relatives aux décharges ont été établies par la législation européenne tout au long de la dernière décennie (1999/31/CE, 1999; 2003/33/CE, 2002; 2008/1/CE, 2008; 2008/98/CE, 2008) pour un haut niveau de protection de l'environnement. La directive 1999/31/CE (1999) fournit des normes techniques pour le stockage des déchets dans les décharges pour protéger, préserver et améliorer la qualité de l'environnement. Les sites d'enfouissement doivent se conformer à ces normes aussi bien pour le court et le long terme. Le concept multi-barrière est une mesure préventive pour éviter les effets de dépôt de déchets sur le 12 milieu environnant. Par conséquent, la sélection d'emplacements appropriés pour les décharges est capitale. Ces emplacements doivent contenir les substrats qui peuvent agir comme des barrières géologiques, hydro-chimiques et naturelles pour assurer le confinement des déchets et des polluants libérés (Bilitewski et al., 1997). Les déchets sont entreposés dans un lieu confiné, sans échange avec le milieu environnant (eaux souterraines, sol et atmosphère). Entre le stockage de déchets et ces différents lieux, des dispositifs de sécurité sont aménagés sous forme de "barrières", passives et actives qui sont imposées dans AR-FR/97 (Article 13 et 14): -Barrière passive constituée par la couche géologique naturelle; doit présenter de haut en bas, une perméabilité (k) inferieure à 10 -9 m/s sur au moins 1 m (directive 1999/31/CE; 1999) et inferieur à 10-6 sur au moins 5 m (CNIID, 2001). En outre, la stabilité du revêtement (par exemple, la variation éventuelle de K) et sa capacité de rétention des contaminants doit être établie (Frascari et al., 2004; Munro et al., 1997; Xie et al., 2009). -Barrière active constituée par une géomembrane ou tout autre dispositif équivalent: permet de rendre les casiers hydrauliquement indépendants en favorisant la collecte et le drainage des liquides pour éviter de solliciter la barrière passive normalement constituée par le substratum du site (ADEME, 1999a). Elle constitue la meilleure prévention des transferts advectifs, surmontée d’une couche de captage et d’un réseau de drainage pour les lixiviats. 1.1.3. La gestion et le traitement des déchets Les déchets ménagers se définissent essentiellement comme les déchets issus de l’activité domestique des ménages. Selon l’article L.373-3 du Code des Communes, les déchets ménagers sont des déchets ordinaires provenant de la préparation des aliments et du nettoiement normal des habitations et des bureaux, débris divers, déchets provenant des établissements artisanaux et commerciaux assimilables par leur nature aux ordures ménagères et déchets industriels banals (D.I.B). Depuis leur source de production jusqu’à leur enfouissement en centre de stockage, la gestion des déchets ménagers et assimilés implique de nombreuses voies et options techniques telles que la prévention à la source, le tri, le recyclage, les prétraitements, l’incinération, etc. où le stockage apparaît comme la phase ultime et inévitable (Stegmann, 1997; Novella, 2001). 13 Les matières qui entrent dans un centre de stockage sont: les déchets, les eaux météoriques et les matériaux constitutifs de l’installation. Ainsi, la quantité et la qualité des flux sortants seront directement influencées par la qualité et la quantité des flux entrants. De ce fait, il est primordial de différencier les trois types d’installation existants, compte tenu de la nature différente des déchets stockés (inertes, ménagers et assimilés, dangereux) et des infrastructures différentes mises en place. Les réglementations européennes et françaises ont encouragé les états membres de la Communauté Européenne à développer une politique de gestion intégrée des déchets, en termes de réduction de la production de déchets à la source, de valorisation-recyclage de matière et d’énergie, et de stockage. En réponse à la Directive de la Communauté Européenne 91/156/CEE qui hiérarchise ses objectifs en privilégiant la prévention, la réduction de la production de déchets, la valorisation de matière et d’énergie par rapport à l’élimination, la loi du 13 juillet 1992 définit la notion de «déchet ultime» afin de limiter les flux de déchets en centre de stockage. Cette loi stipule qu’à compter du 1er juillet 2002, les installations d’élimination des déchets sont autorisées à accueillir uniquement des « déchets ultimes », c’est-à-dire : tout déchet résultant ou non d’un traitement de déchets, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux. Par conséquent, le stockage des déchets ultimes trouve sa place dans le cadre d’une gestion multi-filière des déchets. Du fait des conditions géologiques et hydrologiques du site, de la nature des déchets stockés et du mode de gestion de l’exploitation, chaque centre de stockage est un cas unique. Il n’est donc pas envisageable de déterminer avec précision un mode d’évolution qui serait applicable à tous les centres. Cependant, certains phénomènes sont communs à la majorité des sites et peuvent être quantifiés, permettant ainsi de caractériser l’évolution générale d’une installation de stockage, en particulier en ce qui concerne les aspects biologiques, physico-chimiques, hydrauliques, géotechniques : les matières biodégradables mises en décharge font l’objet d’une évolution biologique sous l’action des bactéries aérobies puis des bactéries anaérobies; en l’absence de dispositions particulières, l’eau qui s’écoule à travers la masse des déchets produit des lixiviats en se chargeant de substances chimiques ou biologiques; 14 des réactions chimiques ou physiques conduisent à la destruction partielle de la matière et à la solubilisation de certaines espèces ou à leur transformation en gaz Les déchets stockés, et souvent les sols qui les entourent, sont constitués de matériaux hétérogènes sur le plan de leur qualité physique. Les casiers et les alvéoles subissent donc des tassements qui modifient leurs caractéristiques mécaniques et géotechniques. 1.1.4. Flux liquides générés par le Centre de Stockage des Déchets «Lixiviats» 1.1.4.1. Réglementations et gestion La Directive européenne 99/31/CE du 26 avril 1999 et la réglementation française (Arrêté ministériel du 09 septembre 1997) définissent le terme lixiviat comme étant «Tout liquide filtrant par percolation des déchets mis en décharge et s’écoulant d’une décharge ou contenu dans celle-ci » et fixent l’obligation de traiter les lixiviats recueillis dans la décharge avant leur rejet dans le milieu naturel. Le traitement des lixiviats dans une station d’épuration collective, urbaine ou industrielle n’est envisageable que dans le cas où la station serait apte à traiter les lixiviats. L’arrêté du 09 septembre 1997 fixe des valeurs seuils pour le rejet des lixiviats dans le milieu (Tableau 1). Au cours de l’exploitation du site, l’analyse des ETMs du lixiviat est trimestrielle. Les analyses pratiquées sur le lixiviat permettent de suivre son évolution et d’autre part de vérifier sa traitabilité (TSM, 2000). 15 Tableau 1 : Valeurs limite pour le rejet des lixiviats dans le milieu naturel. Matières en suspension totales (MEST) < 100 mg/L si flux journalier max < 15 Kg/j < 35 mg/L au-delà Carbone organique total < 70 mg/L Demande biochimique en oxygène < 300 mg/L si flux journalier max < 100 Kg/j < 125 mg/L au-delà Azote global Concentration moyenne mensuelle < 30 mg/L si flux journalier max > 50 Kg/j Phosphore total Concentration moyenne mensuelle < 10 mg/L si flux journalier max > 15 Kg/j ETMs, dont : < 15 mg/L Cr6+ < 0,1 mg/L si le rejet dépasse 1g/j Cd < 0,2 mg/L < 0,5 mg/L si le rejet dépasse 5 g/j <0,05 mg/L Pb Hg Arsenic Fluor et composés (en F) CN libres Hydrocarbures totaux Composés organiques halogénés (en AOX ou EOX) < 0,1 mg/L < 15 mg/L si le rejet dépasse 150 g/j < 0,1 mg/L si le rejet dépasse 1 < 10 mg/L si le rejet dépasse 100 g/j < 1 mg/L si le rejet dépasse 30g/j NB: les ETMs sont la somme de concentration en masse par litre des éléments Pb, Cu, Cr, Ni, Zn, Mn, Sn, Cd, Hg, Fe, Al Les procédés de traitement appliqués aux lixiviats de décharge sont de types biologiques pour les effluents biodégradables (lagunage, aération, etc.) et physico-chimiques pour les pollutions organiques et minérales (coagulation-floculation, oxydation, précipitation, adsorption et filtration, etc.) (Amokrane, 1994; ADEME, 1999a; Kulikowska, 2008). Les différents traitements sont souvent complémentaires. 1.1.4.2. Evolution et composition des lixiviats bruts Le lixiviat est produit tout au long de la dégradation des déchets. Ainsi, les lixiviats de décharge résultent de la percolation, à travers le massif de déchets, de l'eau contenue dans les déchets et apportée par les précipitations (Billard, 2001c; Renou et al., 2008). L’eau s’écoule à travers la masse des déchets, avec une vitesse et un débit qui dépendent de la porosité, de la 16 perméabilité et de l’épaisseur du milieu. Elle favorise la biodégradation des matières organiques fermentescibles et produit des lixiviats en se chargeant de substances organiques ou minérales provenant des déchets ou des produits de la dégradation des déchets (El-Fadel et al., 1997; Reinhart et al., 2002; Gachet, 2005). C’est un effluent complexe dont le flux émis et la composition sont en relation avec de nombreux paramètres tels que les conditions climatiques, la pluviométrie, la nature et l’âge ou le mode d’exploitation (Lagier, 2000). D’après Wagner et Vasel (1998), la composition du lixiviat est une photographie de l’état de l’évolution des déchets. En effet, la composition du lixiviat n’est pas constante au cours du temps, elle évolue en fonction de l’état de dégradation des déchets (Millot, 1986). Selon Kjeldsen et al. (2002) et Tchobanoglous et al. (1993) il y a cinq phases basées principalement sur les variations d’évolution qualitative et quantitative des lixiviats: Phase 1 – Phase aérobie Phase 2 – Phase anaérobie acide Phase 3 – Phase méthanogène intermédiaire Phase 4 – Phase méthanogène stabilisée Phase 5 – Phase de maturation (aérobie) Les valeurs de paramètres globaux des lixiviats au cours des phases spécifiques de dégradation des déchets ont été répertoriées dans le tableau suivant (Tableau 2) : Tableau 2: Composition moyenne d’un lixiviat en phase acidogène et méthanogène (unités en mg L-1 sauf pour le pH). Paramètres pH Acidogenèse (Ehrig, 1989 Robinson et Gronow, 1993) Méthanogenèse (Ehrig, 1989 Robinson et Gronow, 1993) Acidogenèse (Kjeldsen et al., 2002) Méthanogenèse (Kjeldsen et al., 2002) 4,5-7,8 6,8-9 4,5-7,8 6,4-9 5-420 20-600 40-478 1,6-280 0,03-45 0,03-6,7 0,13 0,015 0,09 0,17 0,2 4-2800 _ _ 0,1-2300 _ 0,02-200 0,003-1,1 0,002-0,10 0,01-1,5 _ _ 1-1190 _ _ 0,2-330 _ 0,005-9 0,007-0,6 0,0001-0,9 0,0001-0,7 0,036-0,6 0,0001-1,9 SO425-1750 Ca 10-6240 Mg 25-1150 Fe 20-2300 Mn 0,3-164 Zn 0,1-140 Cu 0,13 Cd 0,02 Cr 0,13 Ni 0,4 Pb 0,28 _Données manquantes 17 Des facteurs liés au site (condition d’enfouissement, climat) et aux déchets (composition, quantité) ont de forts impacts sur la production et la qualité des lixiviats (Johansen et Carlson, 1976; Leclerc et Bonneau, 1982; Chu et al., 1994; El- Fadel et al., 2002). C’est pour cette raison que les gammes de valeurs données par chaque auteur sont larges et qu’il est difficile d’attribuer une durée à chaque étape de dégradation car les vitesses de dégradation sont très variables d’une décharge à une autre, en raison notamment des caractéristiques de chaque site. Cependant de nettes différences entre la phase acidogène et méthanogène sont observées notamment en ce qui concerne la charge organique et la teneur en ETMs. Les lixiviats issus de déchets en phase acidogène ont une charge organique plus élevée que les lixiviats issus de déchets en phase méthanogène. L’analyse de certains paramètres renseigne sur l’état de dégradation des déchets. Le pH est un bon indicateur pour différencier la phase d’acidogenèse (pH<7) et la phase de méthanogenèse (pH>7). En ce qui concerne les ETMs, des concentrations plus faibles sont retrouvées dans les lixiviats en phase méthanogène. Le fer est un bon exemple de composé dont la concentration évolue avec la phase de dégradation. D’autres éléments tels que le sodium et les chlorures ne sont pas dépendants des changements de phase de dégradation (Ehrig, 1989; Christensen et al., 2001). En revanche, les sulfates, qui sont réduits en sulfures au cours de la méthanogenèse, sont de bons indicateurs de cette phase. Plusieurs procédés de traitement classiques ainsi que des avancées ont été appliquées pour le traitement des lixiviats (Abdulhussain et al., 2009). Les procédés classiques de biologie (Yahmed et al., 2009) ou des systèmes de traitement naturel (Chiemchaisri et al., 2009) pourraient être efficaces pour l'élimination des substances organiques, matières en suspension et des nutriments et ils peuvent servir de prétraitement de la suite des unités de traitement de pointe. 1.1.5. Lagunage naturel 1.1.5.1. Définition Le lagunage naturel est la reconstitution fidèle des écosystèmes aquatiques épuratoires, caractéristiques des eaux stagnantes, que l’on agence correctement l’un après l’autre. Une station de lagunage est une succession de bassins de rétention peu profonds dans lesquels l’eau s’écoule lentement par gravité. Dans chacun de ces bassins, stagne une tranche d’eau où évolue un écosystème particulier. 1.1.5.2. Différents types de lagunage Le lagunage à microphytes 18 Dans ce bassin, on y trouve les bactéries et les algues microscopiques. La minéralisation de la matière organique soluble en suspension est assurée par les bactéries qui la transforment en eau, gaz carbonique, nitrates et phosphates. Ces composés vont être assimilés par les algues qui grâce à la lumière du soleil vont effectuer la photosynthèse pour assurer leur métabolisme et libérer de l’oxygène pour la vie des bactéries. Cette photosynthèse aboutit à la production de biomasse dans laquelle sont captés les composés organiques et les minéraux qui sont en excès dans l’eau. L’eau est ainsi épurée. Le lagunage à macrophytes La lagune est caractérisée par la présence abondante de végétaux (macrophytes). Ces plantes sont réputées par leurs capacités épuratives. Elles ont la capacité à la fois de transformer la matière organique et de fixer les ETMs et produits dérivés des détergents. L’apparition de zooplancton permet d’améliorer la filtration de l’eau. Il s’établit ainsi des chaînes alimentaires entre les bactéries, le phytoplancton, le zooplancton et les végétaux. Le lagunage mixte microphytes / macrophytes Il comporte une succession de bassins de 1 mètre de profondeur. Ce modèle de lagunage est le plus simple et le plus efficace et il est le modèle suivi dans notre site de la décharge d’Étueffont. 19 1.1.6. La décharge d’ordures ménagères d’Étueffont 1.1.6.1. Présentation du site de la décharge Figure 1: Carte de localisation géographique du site d’Étueffont. Le site de la décharge d’Étueffont qui occupe 40000 m2 de surface, a été opérationel en 1976, à 15 km au Nord-Est de Belfort (Figure 1), conformément à la loi 75-633 du 15 juillet 1975, pour recevoir les déchets de 66 communes environnantes, 42 du territoire de Belfort, 15 du Haut-Rhin et 9 de la Haute-Saône. La décharge est gérée par le SICTOM (Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères), de la zone sousvosgienne, créé en 1972. Au sud du massif des Vosges, le site est à une altitude moyenne de 475 mètres et le climat est de type continental très humide avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1418 mm, la température moyenne annuelle est de 8°C et le nombre moyen de jours de gel est de 120 jours par an. Le substrat est composé de schistes d’âge DévonoDinantien (Primaire) séparés des dépôts gréseux du Permien à l’Est et à l’Ouest par des failles subverticles. De 1976 à 2002, ce site de classe II a reçu les déchets d’environ 50 000 habitants. De 1976 à 1999, les déchets ont été broyés puis déposés successivement par tranches d’1 m d’épaisseur, sans compactage, sur le sol dans la zone de l’ancienne décharge (AD : Ancienne Décharge). Les déchets, stockés sur une surface totale d’environ 2,8 hectares et sur une épaisseur moyenne de 15 mètres, sont recouverts d’une couche argileuse épaisse de un mètre. La masse totale est estimée à 200 000 tonnes (Khattabi el al., 2006). À la fin de la mise en dépôt, une réhabilitation partielle a été faite sur la partie plate sommitale et les flancs NO et SE du 20 monticule de déchets, avec le couvrement de cette zone par une couche de 80 cm de terre argileuse. Sur le flanc longitudinal NE et le flanc SE, les déchets s’appuient sur un merlon constitué par les schistes rabotés lors du terrassement. En 1994, un système de traitement des lixiviats par lagunage naturel a été mis en place en aval de la décharge, suite à la loi 92-646 du 13 juillet 1992. À partir d’octobre 1999, les déchets sont déposés dans un nouveau casier étanche avec une barrière active membranaire (NC : Nouveau Casier) construit au Sud-Ouest de l’ancienne décharge appuyé sur un merlon de schistes au SO. La loi du 13 juillet 1992 stipulant qu’à compter du 10 juillet 2002, les installations d’élimination des déchets par stockage ne seraient autorisées à accueillir que des déchets ultimes, le centre a fermé en 2002 et doit être suivi pendant 30 ans. À l’ouest de la décharge, se trouve une plateforme comprenant une déchèterie pour le tri sélectif et un quai de transfert (PDQT : Plate-forme de la Déchèterie et du Quai de Transfert) permettant aux ordures ménagères collectées d’être acheminées à l’incinérateur de l’Écopole de Bourogne (Figure 2). Une nouvelle déchetterie a été créée au Nord Est de la décharge. Déchetterie Figure 2: Schéma de présentation du site et surface des différentes entités (Belle, 2008). 21 1.1.6.2. Caractéristiques de l’installation de traitement des lixiviats L’installation de traitement des lixiviats de la décharge d’Étueffont par lagunage naturel est située en aval de la décharge. Elle est composée par l’association en série de 4 lagunes dont les principales caractéristiques morphométriques sont regroupées dans le Tableau 3. Tableau 3: Caractéristiques morphométriques des quatre lagunes du site d’Étueffont. Longueur (m) Largeur (m) Profondeur (m) Surface (m2) -1 1 78 5 0,8 2 46 43 1 390 1934 -10 Lagunes 3 66 28 1 1848 -10 1128 Perméabilité (m. s ) Epaisseur de la vase (m) 10 0,09 10 0,07 10 0,07 10-10 0,05 Volume (m3) 312 1934 1848 1128 0,69 10-3 31 87 0,69 10-3 19 Volume total (m3) Débit moyen de sortie (m3s-1) Temps de séjour (j) Temps de séjour total (j) -10 4 48 23,5 1 5222 0,69 103 0,69 10-3 5 32 Les lagunes ont été réalisées avec des argiles limoneuses à cailloutis de schiste compactées, qui assurent l'étanchéité. Les argiles limoneuses étaient à une teneur en eau moyenne lors du compactage à savoir environ 20% et leur plasticité était également moyenne avec un IP (indice de plasticité donné par les limites d'Atterberg) de l'ordre de 20. Ponctuellement dans la deuxième lagune les schistes, de plus forte perméabilité, avaient été purgés et remplacés par 1m d'argiles limoneuses. Le fond est donc homogène. Les digues sont faites avec les mêmes matériaux. Dans la première lagune, deux filtres à sable ont été mis en œuvre, fin 2000, dans la lagune 1. Le premier est constitué par une couche de graves (Ø20-80 mm) traversée horizontalement par des drains perforés toute périmétrie (Ø100 mm) à 0,2 m et 0,6 m de profondeur. Le second est constitué par une couche de graves (Ø5-15 mm) surmontée et surmontant une couche de graves 10/25 mm. Deux rangées de drains perforés toute périmétrie (Ø100 mm) ont été intégrées dans les couches à 0,2 m et 0,6 m de profondeur (Grisey, 2013). 22 Seconde partie 2.1. Contamination métallique des lixiviats du site de la décharge d’Étueffont 2.1.1. Contamination métallique des lixiviats 2.1.1.1. Introduction La découverte de la capacité de purification des zones humides naturelles (ZHN) a conduit au développement des technologies de zones humides artificielles (ZHA). Le développement et l'utilisation mondiale de ces technologies pour améliorer la qualité de l'eau depuis les années 1950 ont été étudiés par Kadlec et Knight (1996) et Vymazal (2006). Les zones humides, qu'elles soient naturelles ou construites, utilisent les nutriments présents dans les eaux usées comme ressources et les transforment en nouvelle biomasse, sol ou gaz, en s'appuyant sur les énergies naturelles du soleil, du vent, du sol, des plantes et des animaux (Bavor et al., 1995; Kadlec et Knight, 1996). La phytoremédiation, l'utilisation de plantes pour le traitement des sols ou des eaux contaminées, a également suscité une attention accrue de la communauté scientifique et de l'opinion publique au cours des dernières décennies (Dushenkov et al., 1995; Salt et al., 1995). En fait, les systèmes de purification des eaux usées à base de plantes peuvent offrir une alternative économique et durable pour les approches classiques (Brix, 1994; EPA, 2000; Kivaisi, 2001; Scholz et Xu, 2002). Parmi les différents systèmes, les ZHA surmontent les inconvénients des ZHN par une meilleure maîtrise et gestion hydraulique (Lim et al., 2001). Les ZHA sont utilisées avec succès pour différents types d'eau usée, y compris les eaux usées domestiques (Hammer, 1991; Vymazal, 2003; Tchobanoglous et al., 2003; L. Rousseau et al., 2004), les eaux usées issues de l'agriculture (Mantovi et al., 2003; Meers et al., 2005), les eaux usées industrielles (Dunbabin et Bowmer, 1992), le drainage minier (Wieder, 1989), les eaux pluviales (Carleton et al., 2001; Walker et Hurl, 2002; Van de Moortel et al., 2006) et les lixiviats des décharges (Bulc et al., 1997; Martin et Moshiri, 1994; Martin et al., 1999; Khattabi, 2002; Bulc, 2006). 23 2.1.1.2. Notion des éléments traces métalliques Les éléments traces métalliques ou « métaux lourds » représentent le groupe le plus important des éléments chimiques. Leurs origines peuvent être naturelles (érosion géologique), industrielles, domestiques et urbaines (eaux usées, boues de stations d'épurations), agricoles ou bien atmosphériques. Le dépassement de la teneur naturelle peut être considéré comme une pollution. Les définitions des métaux sont multiples et dépendent du contexte dans lequel on se situe ainsi que de l’objectif de l’étude à réaliser. D’un point de vue purement scientifique et technique, les métaux peuvent être également définis comme : tout élément ayant une densité supérieure à 5, tout élément ayant un numéro atomique élevé, en général supérieur à celui du Sodium (Z=11), tout élément pouvant être toxique pour les systèmes biologiques. Dans les sciences environnementales, les ETMs associés aux notions de pollution et de toxicité sont généralement : l’arsenic (As), le cadmium (Cd), le chrome (Cr), le cuivre (Cu), le mercure (Hg), le manganèse (Mn), le nickel (Ni), le plomb (Pb), l’étain (Sn), le zinc (Zn). 2.1.1.3. Toxicité des ETMs La toxicité est un phénomène très complexe, résultant d'interactions multiples entre des substances néfastes et des organismes vivants. On distingue 2 formes différentes de toxicité: aigüe provoquant la mort ou de graves troubles physiologiques, subaigüe ou à long terme. De plus, la toxicité d'un métal est déterminée par la nature chimique de l'environnement aqueux et par la spéciation des ETMs (forme chimique sous laquelle le métal est considéré: minérale, organique, complexes ou chélatée). 2.1.2. Matériels et méthodes 2.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage Octobre 2010 Mars 2011 Juin 2011 Octobre 2011 Janvier 2012 Mars 2012 Juin 2012 Figure 3: Chronologiededifférentes campagnes deprélèvements deslixiviats 24 À fin de suivre l’évolution à long terme des lixiviats du système de lagunage, 7 campagnes physico-chimiques ont été réalisées (octobre 2010- juin 2012) selon un pas de temps trimestriel (Figure 3) et sur trois points pour chaque lagune (amont, milieu et aval) comme le montre la Figure 4. Figure 4: Schéma de prélèvement des échantillons des lixiviats. 2.1.2.2. Analyses physico-chimiques 2.1.2.2.1. Température, pH et conductivité Ces paramètres ont été mesurés in situ à l’aide d’une sonde multi-paramètres de marque WTW (Multiline P3 PH/LF-SET). 2.1.2.2.2. Fluorure, chlorure, nitrate, nitrite, phosphate et sulfate Ces ions sont dosés par chromatographie ionique (DX-500) après avoir été dilués et filtrés sur une membrane en nylon (Whatman plc, Kent, UK) de porosité 0,2 μm. Le détecteur est de type conductimétrique. Le principe consiste à injecter une partie de l’échantillon à l’intérieur d’un flux éluant. Les différents ions traversent alors une colonne qui va les séparer en fonction de leur affinité avec les sites échangeurs. Un détecteur conductimétrique associé à un ordinateur permet l’enregistrement de chromatogrammes présentant des pics d’élution à 25 différents temps spécifiques d'un ion donné. Un étalonnage journalier permet d'associer la surface du pic à la concentration de l'ion considéré. La précision est de ± 5%. 2.1.2.2.3 Calcium, sodium, magnésium, potassium, phosphore total et les teneurs des éléments métalliques (Al, Ag, As, B, Cd, Cr, Cu, Sn, Fe, Mn, Ni, Pb, Se et Zn) Ces éléments ont été mesurés par spectrométrie ICP-OES 720-ES Varian. Le couplage torche à plasma – émission optique (Inductively Coupled Plasma – Optical Emission Spectroscopy) est une technique permettant de doser en quelques minutes un grand nombre d’éléments en solution dans une gamme allant de 1 ppm à quelques pourcents (Figure 5). Figure 5: Tableau périodique des éléments que l'on peut analyser par ICP-OES. La méthode consiste à ioniser un échantillon en l'injectant dans un plasma d'argon, à une température entre 6 000°C et 10 000°C. L'échantillon est amené jusqu'à la torche à plasma par une pompe péristaltique. Au contact avec l'argon, l'échantillon est alors nébulisé, puis transporté jusqu'au centre du plasma. Il subit différentes étapes de décomposition, d'atomisation et d'ionisation conduisant à une excitation des atomes et des ions. Le couplage torche à plasma – émission optique utilise le fait que la température très élevée dissocie tout d'abord la matière en atomes et en ions libres et excite ensuite ces derniers. Leur retour à un état stable s'accompagne d'une émission de photons dans l'ultraviolet et le visible dont l'énergie (donc la longueur d'onde) est caractéristique de l'élément analysé. 26 Des solutions diluées ont ensuite été préparées de façon à obtenir des concentrations appartenant aux domaines de linéarité préconisés pour chaque élément. Les dosages sont faits suivant la norme NF EN ISO 11885 (2007). 2.1.3. Résultats et discussion 2.1.3.1. Evolution des paramètres physico-chimiques 2.1.3.1.1. Evolution des paramètres physiques 2.1.3.1.1.1. Potentiel hydrogène pH Le pH est un paramètre important dans l’étude des milieux aquatiques. Il dépend de la diffusion du gaz carbonique à partir de l’atmosphère, du bilan des métabolismes respiratoires et photosynthétiques ainsi que de la nature géologique du milieu traversé (Hutchinson, 1987; Dussart, 1966). Parmi les facteurs qui influent sur le pH on peut citer la température, la salinité et le CO2 (Nisbet et Verneau, 1970). Le pH varie dans la lagune 1 L1 de 7,2 à 7,7 (m ± δ = 7,5 ± 0,2), dans la lagune 2 L2 de 7,2 à 7,8 (m ± δ = 7,45 ± 0,2), dans la lagune 3 L3 de 7,2 à 8,1 (m ± δ = 7,6 ± 0,3), dans la lagune 4 L4 de 7,3 à 7,9 (m ± δ = 7,6 ± 0,2) (Figure 6a). Les pH des lixiviats sont de tendance neutre à basique (>7) dans toutes les lagunes durant toute la période d’étude. En outre, il y a une évolution saisonnière des valeurs du pH avec une augmentation progressive de début du printemps jusqu'à la fin de l’été (pic maximum en juin 2011) puis une diminution progressive jusqu’à la fin de l’hiver (minimum en janvier 2012). Cette évolution est clairement visible de mars 2011 à janvier 2012. La variation du pH entre les campagnes ne dépasse pas, en général, une unité de pH. La diminution du pH pendant l’hiver peut être due au ralentissement de l’activité photosynthétique consommatrice de protons H+ et à la diminution du pH due à une grande solubilité du CO 2 du fait de la baisse de température. Les valeurs de pH mesurées dans les différentes lagunes montrent qu’elles sont plus élevées par rapport à celles trouvées par Khattabi (2002), dont les plus faibles étaient de l’ordre de 4,02 et 4,55 au niveau de la première et la dernière lagune respectivement. En outre, nos valeurs sont semblables à celles trouvées par Tatsi et Zouboulis (2002) et Kulikowska et Klimiuk, (2008) au niveau des lixiviats d’âge de plus de 10 ans qui sont en moyen de 7.9 avec une variation de 7,3 à 8,8. Selon Millot (1986) et Ramade (1998) les valeurs de pH neutre à 27 basique (≥7) sont caractéristiques des lixiviats intermédiaires à stabilisés. On peut donc déduire, en considérant ces données, que les lixiviats de la décharge d’Étueffont sont stabilisés. 2.1.3.1.1.2. Température La température de l’eau est un paramètre majeur dans la vie des écosystèmes aquatiques. Elle dépend des conditions locales (climat, durée d’ensoleillement, débit MC Neely (1980) et elle a une influence sur plusieurs processus physiques, chimiques et biologiques (Barbe, 1981). La température varie dans la lagune 1 L1 de 7,8 à 17 °C (m ± δ = 12 ± 3,6 °C), dans la lagune 2 L2 de 3,5 à 19 °C (m ± δ = 10,7 ± 6,08 °C), dans la lagune 3 L3 de 3,3 à 19 °C (m ± δ = 11 ± 6,3°C), dans la lagune 4 L4 de 4,6 à 20 °C (m ± δ = 11,5 ± 6,47°C) (Figure 6b). Les variations de la température des lixiviats sont dépendantes de la température extérieure. Il y a donc une évolution saisonnière au sein des quatre lagunes dont les lixivats sont froids en hiver (3,3°C) et plus chauds en été (20°C). En effet, la lagune 1, qui reçoit les lixiviats bruts dont la température est constante, est moins influencée par la variation saisonnière et les températures sont plus chaudes en hiver et plus fraîches en été. Ceci peut être justifié par le faible écart-type par rapport aux autres lagunes (3,6 °C contre 6,08 – 6,47 °C). En moyenne, les valeurs de températures qui ont été enregistrées au niveau des quatre lagunes (12-11,5 °C) sont un peu moins élevées que celles trouvées par Khattabi (2002) (14,5-12,8 °C) et Belle (2008) (12.8-11.4 °C), ce qui témoigne d’un léger refroidissement des lixiviats bruts. 2.1.3.1.1.3. Conductivité électrique CE La conductivité électrique varie dans la lagune 1 L1 de 1665 à 2207 µS cm-1(m ± δ = 1868 ± 205 µS cm-1), dans la lagune 2 L2 de 973 à 1257 µS cm-1 (m ± δ = 1066 ± 104,5 µS cm-1), dans la lagune 3 L3 de 824 à 1176 (m ± δ = 976± 119 µS cm-1), dans la lagune 4 L4 de 700 à 1048 µS.cm-1 (m ± δ = 886.7 ± 120,8 µS cm-1) (Figure 6c). Ces résultats mettent en évidence une évolution saisonnière similaire dans les quatre lagunes avec des valeurs de conductivité très élevées au niveau de la lagune 1 et moins élevées au niveau des trois dernières lagunes. Toutefois, on note une diminution de la conductivité en passant d’une lagune à une autre (la campagne de mars 2011 ne rentre pas dans cette dynamique et présente une légère augmentation de la conductivité au niveau de la lagune 3 et 28 4 par rapport à la lagune 2) avec un gros écart entre la première et la deuxième lagune. Ceci peut être expliqué par le rôle majeur joué par les deux filtres à cailloux présents dans la première lagune qui participent à la rétention des particules et traduit ainsi l’importance des phénomènes de décantation dans la première lagune. Les lixiviats au niveau de la 3 ème et la 4ème lagune présentent des valeurs de conductivité inférieures à 1000 µS cm-1 soit en moyenne 976 et 886,7 µS cm-1. En outre, en comparant nos résultats à ceux trouvés par Khattabi (2002) et Belle (2008) on note une grande diminution de la conductivité au sein des quatre lagunes et particulièrement au niveau de la lagune 4 avec une moyenne de 886,7 µS cm-1 contre 1714 et 1268 µS cm-1 dans les études de Khattabi (2002) et Belle (2008) respectivement. Ceci témoigne d’une nette amélioration de la qualité des lixiviats au cours de temps. 29 a) L1 8,5 L2 L3 L4 pH 8 7,5 7 oct─10 mars─11 juin─11 oct─11 janv─12 mars─12 juin─12 b) 25 L1 T°C L2 L3 L4 20 15 10 5 0 oct─10 mars─11 juin─11 oct─11 janv─12 mars─12 juin─12 c) 2500 -1 L1 L2 L3 L4 CEµS.cm 2000 1500 1000 500 oct─10 mars─11 juin─11 oct─11 janv─12 mars─12 juin─12 Figure 6: Variations saisonnières des paramètres physiques dans les 4 lagunes. 30 2.1.3.1.2. Evolution des paramètres chimiques Les valeurs des concentrations moyennes de l’ammonium, l’azote kjeldahl, nitrate, nitrite, phosphore, phosphate total, anions et cations sur les 2 ans d’échantillonnage sont présentées dans le Tableau 4. 2.1.3.1.2.1. Phosphate et phosphore total La variation spatiale de phosphore total montre une chute systématique en passant de la lagune 1 à la lagune 2 qui tend à s’annuler au niveau de la quatrième lagune (Figure 7a). Le système de lagunage du site d’Étueffont est couvert à la base par une couche d’argile. La liaison du phosphore aux particules de l’argile est proportionnelle à la vitesse de l’écoulement d’eau (Braskerud, 2002b). En fait, le ralentissement de la vitesse de l’écoulement permet un dépôt du phosphore, ceci peut expliquer la diminution des concentrations de phosphore en allant de la première à la dernière lagune. Les phosphates constituent une forme soluble du phosphore (House et al., 1995). Il présente des teneurs très faibles qui est peut être dû à l’assimilation de cet élément par les bactéries et les algues (Hernandez et al., 1996) et/ou sa complexation avec le calcium (présent en forte teneurs) sous forme d’apatite (Mhamdi et al., 1994). La formation des minéraux phosphatés comme l’hydroxyapatite est un processus moins fréquent dans ce type des eaux (House, 1999). 2.1.3.1.2.2. Azote L’ammonium représente la forme la plus importante de l’azote total. L’évolution spatiale de l’ammonium et celle de l’azote kjeldahl sont similaires. La baisse des teneurs de ces derniers entre la lagune 1 et la lagune 2 est systématique, puis on note une diminution progressive dans les deux dernières lagunes (Figure 7b). Les teneurs élevées en azote ammoniacal dans la première lagune peuvent être attribuées au fait de son alimentation directe par les lixiviats bruts très chargés en ammonium. Cependant, leur diminution au niveau des deux dernières lagunes peut être expliquée par l’assimilation par le phytoplancton, étant donné que c’est la forme préférentiellement assimilée par cette communauté. Les nitrates et les nitrites sont le résultat d’une nitrification de l’ion ammonium (NH4+), qui est oxydé en nitrites par les bactéries du genre Nitrosomonas, puis en nitrates par les bactéries du genre Nitrobacter (Laurent, 1972). Ceci peut aussi expliquer la diminution de NH 4+ dans les lagunes 3 et 4. 31 Etant un produit intermédiaire entre l’ammonium et les nitrates dans le processus de nitrification, les nitrites sont assez instables. Ils sont de ce fait moins significatifs. 32 Tableau 4: Teneurs des éléments nutritifs, anions et cations des différents échantillons du lixiviat des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (min_max, moyenne ± écart-type) exprimés en mg l-1 Lixiviats NH4+ NK L1 L2 L3 ∆ moy δ ∆ moy δ 39,37 _ 44,67 39,2 _ 50,7 42,01 44,98 3,75 5,75 3,3 _ 15,97 4,65 _ 18,37 9,64 10,1 8,95 7,28 1,014 0,7 0,1 1,09 0,65 L4 ∆ moy δ 0,5 3,2 _ 10,37 _ 12,87 5,44 6,7 6,98 5,35 0,45 0,1 _ 0,37 0,19 ∆ moy δ 0,5 _ 8,2 2,75 _ 10,45 4,35 5,38 5,4 4,38 0,1 0,04 _ 0,15 0,08 0,05 0,5 _ 0,02 _ 6,24 0,1 2,4 0,057 3,3 0,04 NO2- 0,6 NO3P 6,14 _ 20,37 0,1 _ 1,67 13,28 0,4 7,1 0,55 2,74 _ 13,67 0,02 _ 0,22 7,5 0,08 5,56 0,07 0,5 0,02 _ _ 8,87 0,19 3,67 0,085 4,54 0,07 PO43Cl F 0,05 _ 0,5 63 _ 99,67 0,14 _ 0,28 0,24 86,33 0,2 0,19 20,3 0,07 0,05 _ 0,5 39,7 _ 66,67 0,1 _ 0,25 0,29 57 0,15 0,24 15,04 0,09 0,05 35 0,1 _ _ _ 0,56 57 0,25 0,29 48 0,15 0,28 0,05 _ 0,5 11,53 32 _ 49,33 0,09 0,1 _ 0,25 0,185 0,21 42,22 9,076 0,15 0,09 HCO3- 775 _ 882 827,2 53,55 331 389 78,5 283,35 _ 324,7 300,1 21,75 254 _ 276,3 263,78 11,4 SO42Ca K Mg Na 56,67 114,3 44,7 19,9 52,37 _ _ _ _ _ 306,67 254,35 71,4 30,77 126,35 82,25 10,9 _ 196,67 103,79 131,35 11 _ 213,35 46,175 44,07 _ 132,67 99,05 30,95 33 _ 127,67 10,67 20,87 _ 46,17 36,3 9,14 22,6 _ 40,87 3,33 12,2 _ 19 16,5 2,48 13,1 _ 17,2 22,05 22,57 _ 75 55,17 17,5 26,2 _ 67,47 98 104,1 82,58 33,24 34,18 6,32 15,23 1,44 52 14,75 _ 2,1 _ _ 478,3 147,45 138,35 40,67 _ 200 194,24 59,35 80,67 _ 224,87 59,45 8,5 20,8 _ 53,8 26,08 3,54 12,05 _ 22,35 97,75 23,95 24,4 _ 92,47 108,56 129,8 40,8 18,17 63,05 33 2.1.3.1.2.3. Eléments inorganiques (anions et cations) Le calcium présente les teneurs les plus élevées des cations majeurs (Na, Ca, Mg et K) avec un maximum de 194,24 mg l-1 au niveau de la lagune 1. Le magnésium par contre ne dépasse pas 30 mg l-1 au niveau de la lagune 1. L’évolution spatiale de tous les éléments montre une diminution importante en passant de la lagune 1 à la lagune 2 et on note une diminution progressive dans les dernières lagunes (Figure 7c). Le bicarbonate présente les teneurs les plus élevées des anions majeurs (HCO3, Cl, F et SO4) avec un maximum de 827,2 mg l-1 au niveau de la lagune 1 et un minimum de 263,78 mg l-1 au niveau de la lagune 4. Les teneurs en fluorure ne dépassent pas 0,2 mg l-1 dans toutes les lagunes (Figure 7d). L’évolution spatiale des anions met en évidence un comportement similaire à celui des cations. Les teneurs élevées des anions et des cations au niveau de la première lagune sont tributaires des apports directs des lixiviats bruts. 34 mg l-1 0,5 a PO43PO4 P 0,4 0,3 0,2 0,1 0 NH4 NH4+ 50 NO2NO2 NK NO3NO3 b 40 30 20 10 0 250 Ca K Mg Na F HCO3HCO3 SO42SO4 L2 L3 c 200 150 100 50 0 1000 Cl d 750 500 250 0 L1 L4 Figure 7: Variation spatiale du P, PO43-, NH4+, NK, NO2-, NO3-, Ca, K, Mg, Na, Cl, F, HCO3- et SO42- au niveau des quatre lagunes. 35 2.1.3.1.2.4. Les éléments traces métalliques Les valeurs des concentrations moyennes des ETMs sur les 2 ans d’échantillonnage sont présentées dans le Tableau 5. Tableau 5: Teneurs des ETMs des différents échantillons du lixiviat des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (moyenne ± écart-type, valeurs limites) exprimées en mg l-1. Métal L3 L4 0,0924±0,052 (<0,02-0,199) 0,2310±0,2247 (<0,02-0,7) 0,1206±0,1521 (0<0,02-0,663) B 0,5673±0,1193 0,3605±0,0935 (0,377-0,776) (0,163-0,508) 0,3324±0,0705 (0,162-0,433) 0,3108±0,0525 (0,205-0,398) Fe 2,6077±2,335 (0,0667-9,89) 0,4042±0,2855 (0,169-1,241) 0,6635±0,6145 (0,0823-2,31) 0,2666±0,1874 (0,093-0,76) Mn 1,4112± 1,671 (0,00487-8,06) 0,2919±0,446 (0,0522-1,93) 0,692±0,4882 (0,131-1,812) 0,2530±0,2423 (0,0278-0,979) (0,4485±0,0389 (<0,04-0,476) <0,04 <0,04 <0,04 Al Se L1 Lagunes L2 0,0865±0,0883 (<0,02-0,364) Zn 0,0791±0,0568 0,0284±0,0109 0,0282±0,00674 0,0214±0,00035 (<0,02-0,199) (<0,02-0,0409) (<0,02-0,0338) (<0,02-0,0217) Cr (0,0222±0,0007 (<0,02-0,0227) <0,02 <0,02 <0,02 0,1065±0,1209 (<0,02-0,192) <0,02 0,1185±0,0601 (<0,02-0,161) <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,04 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,04 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,04 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,02 <0,04 <0,02 <0,02 Cu Ag As Cd Sn Ni Pb 36 2.1.3.1.2.4.1. Aluminium (Al) La variation spatiotemporelle de l’aluminium (Figure 8) permet de déceler des différences entre les quatre lagunes. Les teneurs en aluminium sont plus élevées en été (avec un maximum de 0,66 mg L-1 au mois du juin 2012 au niveau de la lagune 3) et moins élevées pendant les saisons froides avec un minimum de 0,01 mg L-1 au mois d’octobre 2010 au niveau de la lagune 1. La variation spatiale de l’aluminium montre des teneurs moyennes plus élevées au niveau des deux dernières lagunes (avec un maximum de 0,23 mg L-1 au niveau de la lagune 3) par rapport au deux premières (Figure 13a). -1 Al (mg l ) 0,8 L1 L2 L3 L4 0,6 0,4 0,2 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 8: Variation spatio-temporelle de l’aluminium. 2.1.3.1.2.4.2. Fer (Fe) La variation spatiotemporelle du fer montre une similitude de répartition au niveau des différentes lagunes (à l’exception de la campagne du juin 11, où la concentration en fer est maximale au niveau de la lagune 3) (Figure 9). Les concentrations les plus élevées sont enregistrées au niveau de la première lagune avec un maximum de 4,49 mg L-1 au mois d’octobre 2010. On note une chute remarquable en passant de la lagune 1 à la lagune 2 soit de 2,60 à 0,43 mg L-1, puis une diminution progressive dans les autres lagunes, avec une légère augmentation au niveau de la 3ème lagune (Figure 13b). Fe (mg l-1) 6 L1 L2 L3 L4 3 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 9: Variation spatio-temporelle de la concentration en fer. 37 2.1.3.1.2.4.3. Manganèse (Mn) La Figure 10 montre que la variation saisonnière du manganèse ne suit pas une règle prédéfinie. En effet, les teneurs en manganèse sont la plupart du temps maximales au niveau de la lagune 1 (mars 2011 / 2012, octobre 2011 et janvier / juin 2012) avec un maximum de 3,14 mg L-1 au mois du mars 2012. En outre, en juin 2011 et octobre 2010 les teneurs en manganèse sont plus élevées au niveau des lagunes 3 et 2 respectivement. La répartition spatiale du manganèse est similaire à celle du fer. Les concentrations moyennes varient de 1,41 mg L-1 au niveau de la lagune 1 à 0,23 mg L-1 au niveau de la lagune 4 (Figure, 13c). -1 Mn (mg l ) 4 L1 L2 L3 L4 3 2 1 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 10: Variation spatio-temporelle de la concentration en manganèse. 2.1.3.1.2.4.4. Bore (B) La variation spatiotemporelle du bore montre des teneurs élevées en saisons froides au niveau de la lagune 1 qui dépassent 0,6 mg L-1 enregistrées aux mois d’octobre 10 et mars 2011 / 2012 (Figure 11). Les teneurs du bore au niveau des autres lagunes restent élevées de l’ordre de 0,3 mg L-1, les écarts sont faibles et ne dépassent pas 0,1 mg L-1 en passant de la lagune 2 à la lagune 4 (Figure 13d). B (mg l-1 ) 0,8 L1 L2 L3 L4 0,6 0,4 0,2 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 11: Variation spatio-temporelle de la concentration en bore 38 2.1.3.1.2.4.5. Zinc (Zn) Les teneurs en zinc sont inférieures à la limite de détection à plusieurs reprises. La variation spatiale du zinc montre une diminution progressive en passant de la première à la dernière lagune avec des teneurs de 0,07 et 0,03 mg L-1 au niveau de la lagune 1 et 4 respectivement (Figures, 12, 13d). -1 Zn (mg l ) 0,14 L1 L2 L3 L4 0,07 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 12: Variation spatio-temporelle de la concentration en zinc. a b c -1 -1 -1 Mn (mg l ) 1,5 Fe (mg l ) 3 Al (mg l ) 0,25 0,2 1 0,15 1,5 0,1 0,5 0,05 0 0 L1 L2 L3 0 L1 L4 L2 d B (mg l-1 ) 0,6 L3 L4 L1 L2 L3 L4 e Zn (mg l-1 ) 0,08 0,06 0,4 0,04 0,2 0,02 0 0 L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4 Figure 13: Variation spatiale des concentrations de l'aluminium (a), du fer (b), du manganèse (c), du bore (d) et du zinc (e). 39 2.1.3.1.2.4.6. Autres ETMs Le chrome (Cr) et le sélénium (Se) sont détectés seulement au niveau de la lagune 1 en mars 2012 alors que le cuivre (Cu) est détecté au niveau de la lagune 1 en mars / juin 2012 et au niveau de la lagune 4 en janvier 2012. Les teneurs moyennes, dans la lagune 1, du chrome, du sélénium et du cuivre sont de l’ordre de 0,02, 0,44 et 0,1 mg L-1 respectivement. L’argent (Ag), l’arsenic (As), l’étain (Sn), le plomb (Pb), le cadmium (Cd) et le nickel (Ni) ne sont détectés dans aucune lagune durant toute la période d’échantillonnage. La quantité et la qualité du lixiviat sont influencées par la quantité, la composition et l'humidité des déchets solides, ainsi que par des facteurs locaux (les conditions hydrogéologiques, climatiques) et par la hauteur et le type de décharge (Johansen et Carlson, 1976; Chu et al., 1994). La composition des lixiviats de décharge montre souvent d’importantes variations saisonnières (Christensen et al., 2001). Dans la saison des pluies, un grand volume de lixiviat est produit, alors que pendant la saison sèche, il y aura une diminution du volume des précipitations et une évaporation accrue (Mangimbulude et al., 2009; Tatsi et Zouboulis, 2002). Par suite, l’augmentation de l’évaporation engendre l’élévation des concentrations des ETMs suite à la diminution du niveau d’eau (Fianko et al., 2006), alors que ces concentrations diminuent suite à un important écoulement dû à la dilution (Audry et al., 2004; Bambic et al., 2006; Armitage et al., 2007). Le système de traitement des lixiviats du site de la décharge d’Étueffont, est à ciel ouvert donc directement influencé par les conditions climatiques, ceci explique bien les teneurs élevés en ETMs en saisons sèches (printemps, été) par rapport aux saisons pluvieuses (hiver, automne). En outre, la diminution du débit d’écoulement et l’augmentation du temps de séjour dans les lagunes pendant les saisons chaudes donnent naissance à des lixiviats plus concentrés, ce phénomène est bien marqué au niveau de la troisième lagune (lagune de grande surface et du long temps de séjour), dont les teneurs en fer, aluminium et manganèse sont plus élevées en juin 2011 / 2012. Les caractéristiques du changement du lixiviat ne dépendent pas seulement de la saison, mais aussi de l'âge d'enfouissement (Chen, 1996; Christensen et al., 2001; Fan et al., 2006). Les faibles concentrations des ETMs dans les lixiviats stabilisés sont principalement dues à l’adsorption et aux réactions de précipitation (co-existances anions sulfure, carbonate ou hydroxyde) qui, à leur tour, sont améliorées par l’augmentation progressive du potentiel d’oxydo-réduction, qui augmente avec l’âge de la décharge (Lo, 1996). En outre, le potentiel 40 redox et le pH du sédiment et de l’eau représentent les facteurs majeurs qui influencent la mobilité des ETMs dans les zones humides (DeLaune et al., 1998; Koretsky et al., 2008). Le pH neutre à basique caractéristique de la phase méthanogène (Chiemchaisri et al., 2009) présente un pH optimal pour une digestion anaérobie (Chiemchaisri et al., 2009; Kjeldsen et al., 2002). En fait, dans des conditions réductrices, le sulfate SO 42- est réduit en H2S au cours de la respiration par plusieurs genres de bactéries anaérobies strictes par réaction avec une variété de substrats organiques (Gambrell et Patrick, 1978; Laanbroek et Veldkamp, 1982; Mandernack et al., 2000;. Megonikal et al., 2004). La plupart des éléments traces métalliques réagissent avec l'hydrogène sulfuré pour former des sulfures métalliques hautement insolubles (Krauskopf, 1957; Stumm et Morgan, 1981; Kosolapov et al., 2004). M2+ +H2S MS + 2H+ Où M2+ représente un ion de métal bivalent tel que Fe2+ (pyrite, FeS2, pyrrhotite, FeS), Pb2+ (galène, PbS), Cd2+ (CdS), Cu2+ (covellite, CuS; chalcocite, CUS2; chalcopyrite, CuFeS2), Ni2+ (NiS) ou Zn2+ (sphalérite, ZnS). Ces composés sont très stables et insolubles dans des conditions anaérobies. Les éléments traces métalliques peuvent également former des carbonates lorsque la concentration de bicarbonate dans l'eau est élevée. Bien que les carbonates soient moins stables que les sulfures, ils peuvent encore jouer un rôle important dans le piégeage des ETMs initiaux (Ramos et al., 1994; Sobolewski, 1996; Sheoran et Sheoran, 2006; Du Laing et al., 20089). La précipitation des carbonates est particulièrement efficace pour l'accumulation du plomb et du nickel dans les zones humides (Lin, 1995). Admettant ces résultats, on peut dire que l’absence du nickel et du plomb est la conséquence de leur complexation avec le bicarbonate qui est présent à des teneurs élevées. Le suivi de la composition en ETMs des lixiviats de la décharge d’Étueffont montre que les concentrations moyennes des ETMs au niveau de la quatrième lagune sont assez faibles (Tableau 5). Les teneurs moyennes en fer, zinc, aluminium, manganèse, cuivre, plomb, cadmium, chrome et nickel sont inférieures aux normes WHO (2002) (Tableau 6). L’amélioration de la qualité du lixiviat du site de la décharge d’Étueffont est bien nette au cours de temps, ceci est confirmé par les faibles teneurs des ETMs, la diminution de la conductivité ainsi que l’augmentation du pH. 41 Tableau 6: Les valeurs seuils des ETMs dans l’eau WHO (2002). Élément Fe Mn Al Cu Zn Ni Cr Cd Pb WHO (2002) (mg L-1) 0,3 0,5 0,2 1 5 0,02 0,05 0,003 0,001 La Figure 14 présente la répartition spatio-temporelle des ETMs majeurs au niveau des différentes lagunes durant toute la période d’échantillonnage. Cette figure montre la prédominance de l’élément fer, avec un maximum de 4,49 mg L-1 au niveau de la lagune 1 pendant le mois d’octobre 2010, suivie de celle du manganèse avec un maximum de 3,14 mg L-1 au niveau de la lagune 1 pendant le mois du mars 2012. Les concentrations en bore, aluminium et zinc sont inférieures à 1 mg L -1 durant toutes les campagnes et dans toutes les lagunes. oct-10 L1 janv-12 L1 mars-11 L2 mars-12 L2 juin-11 L3 juin-12 L3 oct-11 L4 mars-11 L1 mars-12 L1 juin-11 L2 juin-12 L2 oct-11 L3 oct-10 L4 janv-12 L4 juin-11 L1 juin-12 L1 oct-11 L2 oct-10 L3 janv-12 L3 mars-11 L4 mars-12 L4 oct-11 L1 oct-10 L2 janv-12 L2 mars-11 L3 mars-12 L3 juin-11 L4 juin-12 L4 5 Valeurs 4 3 2 1 0 B Fe Mn Al Zn Descripteurs Figure 14: Graphique sémantique différentiel des métaux dans les lixiviats. 42 2.1.3.2. Indice de contamination des ETMs dans les lixiviats 2.1.3.2.1. Définition L’appréciation de la pollution métallique dans un écosystème donné en se basant seulement sur la détermination de la teneur des ETMs, reste une approche descriptive surtout lorsqu’il s’agit de rejets complexes avec des compositions minéralogiques différentes d’une station à une autre. Cependant, les résultats bruts des teneurs métalliques constituent un instrument d’évaluation du degré ou d’indice de pollution métallique et des tendances spatiotemporelles qui lui sont associées. C’est ainsi que Belamie et al. (1982), Boust et al. (1980) et Rosso et al. (1993) évaluent le degré ou l’indice de contamination (IC), défini pour un métal donné, comme étant le rapport de la teneur du métal mesurée à une station donnée sur la teneur du même métal mesurée au niveau de la station de référence (étang de Franchevelle dans notre cas). IC= Teneur du métal mesurée/ Teneur de référence Avec : Pour IC proche de 1, on considère que le site n’est pas ou peu contaminé par les éléments traces métalliques. En général, c’est au-delà de 2 que les auteurs admettent que le site est soumis à un début de contamination, mais lorsque l’IC est inférieur à 1 il s’agit soit d’une erreur d’analyse soit d’une dilution supplémentaire. 2.1.3.2.2. Evaluation du degré de contamination du système de lagunage d’Étueffont Les indices de contamination de chaque élément métallique (Ic), de chaque lagune (ICML) et l’indice de contamination moyenne de chaque élément dans les cinq lagunes confondues (ICM) sont présentés dans le Tableau 7. 43 Tableau 7: Indices de Contamination Moyenne (ICM) et Indices de Contamination Moyenne des Lagunes (ICML) calculés par rapport à l’étang de Franchevelle (EFv) dans les échantillons d’eau des quatre lagunes d’Étueffont. Al 1,2 1,2 3,1 1,6 1 1,6 L1 L2 L3 L4 EFv ICM Fe 16,4 2,71 3,83 1,58 1 5,1 Mn 84,5 26,82 38,52 14,22 1 33,01 Zn 6,16 2,35 2,33 1,9 1 2,75 ICML 27,06 8,27 11,95 4,82 1 L’évolution spatiale des Ic (Figure 15) montre des valeurs importantes du manganèse et du fer au niveau de la lagune 1 dont l’ICML atteint 27,06. L’analyse de l’indice de contamination moyenne ICM révèle une contamination par le manganèse avec une valeur d’ICM de l’ordre de 33,01. L’analyse de l’indice de contamination (Ic) pour l’ensemble des éléments met en évidence l’ordre suivant : Ic Mn > Ic Fe > Ic Zn > Ic Al. Ic Mn Ic Fe Ic Zn Ic Al 100 80 60 40 20 0 L1 L2 L3 L4 EFv Figure 15: Variation spatiale de l’indice de contamination dans les différentes lagunes en rapport avec celle trouvée au niveau de l’étang du Franchevelle. L’indice de contamination moyenne des stations (Figure 16) montre des valeurs plus importantes de l’ordre de 27,06 et 11,95 au niveau des lagunes 1 et 3 respectivement. En effet pour les différentes stations, on définit l'ordre décroissant suivant: 44 L1 > L3 > L2 > L4 > EFv ICMS 40 30 20 10 0 L1 L2 L3 L4 EFv Figure 16: Variation spatiale de l’indice de contamination polymétallique moyenne dans les différentes lagunes et l’étang de Franchevelle. L’indice de contamination au niveau de la lagune 4 est 5 fois moins élevé que celui de la première lagune. Ceci confirme le processus de décantation des ETMs au niveau des trois premières lagunes du système de lagunage. Cependant, la quatrième lagune reste un peu contaminée en comparaison avec l’étang de Franchevelle. 2.1.3.3. Comparaison des paramètres physico-chimiques de la décharge d’Étueffont par rapport à d’autres décharges du monde (Tableau 9) La composition des lixiviats d’une décharge varie entre les sites d'enfouissement et à l'intérieur des décharges (Christensen et al., 2001). En fait, la dégradation des déchets se produit en trois grandes étapes: une phase aérobie, anaérobie acidogène et enfin une étape anaérobie méthanogène (Kjeldsen et al., 2002). Dans la phase méthanogène, le pH devient neutre à basique (Chen, 1996; Christensen et al., 2001;. Kjeldsen et al., 2002). Le lixiviat de la décharge d’Étueffont est classé comme un lixiviat ancien typique (après 10 ans de fonctionnement), avec un pH élevé (7-8) (Figure 6a). L’augmentation du pH indique le passage de la phase acidogène à la phase méthanogène (Ehrig, 1983; Baig et al., 1999; Lopez et al., 2004). Selon El-Fadel et al. (2002), un pH supérieur à 7 indique une faible activité acétogène. D’une manière générale on remarque que le fer est le métal présent en plus grande quantité, ce qui est en accord avec les données bibliographiques (Flyhammar, 1997; Martensson et al., 1999; Al-Yaqout et Hamoda, 2003). Le fer est essentiellement présent dans les matériaux 45 métalliques de la décharge, les autres éléments traces métalliques sont davantage présents dans les différentes catégories de déchets. Cependant, les teneurs trouvées dans la présente étude restent 3 fois moins élevées par rapport à celles trouvées dans d'autres décharges à savoir celles d’Athènes et Thessaloniki en Grèce (Tatsi et Zouboulis, 2002; Loizidou et al., 1992) et 17 fois moins élevées que celles trouvées par Martin et al. (1995a,b) au niveau de certaines décharges espagnoles. L’aluminium a pour principale origine les déchets électroniques et les canettes en aluminium (Diaz et Warith, 2006). Les teneurs moyennes sont un peu plus élevées que celles trouvées par Liang et Liu 2008. Les teneurs en manganèse sont plus élevées que celles trouvées par Tatsi et Zouboulis (2002) tandis qu’elles sont 2 fois moins élevées que celles trouvées par Martin et al. (1995a,b). Les teneurs en chrome sont comparables à celles trouvées par Tsonis, (1999) dans la décharge de Patras en Grèce. Le zinc peut provenir de déchets spéciaux comme les piles, les pigments de peinture, les stabilisants ou les caoutchoucs. Le cuivre, quant à lui, peut provenir des encres d’imprimerie ou encore des peintures (Del Fava, 1992). Le zinc et le cuivre sont dans la gamme des teneurs trouvées par Tatsi et Zouboulis, (2002) alors qu’elles sont 2 à 3 fois moins élevées que celles trouvées par Martin et al. (1995a,b). Les teneurs moyennes de cadmium, nickel et plomb sont inférieures à la limite de détection alors que ces éléments sont présents dans des proportions différentes sur d’autres décharges, soit 0,02-0,22, 0,015-0,079, 0,022-0,13 mg. L-1 pour le cadmium; 0,2-0,98, 0,056-0,903, 0,08-5,1 mg. L-1 pour le nickel et 0,02-1,84, 0,098-0,467 mg. L-1 pour le plomb selon les travaux de (Kulikowska et Klimiuk, 2008; Martin et al., 1995a,b; Tsonis, 1999). La comparaison des teneurs moyennes des ETMs trouvées au niveau des lixiviats de la décharge d’Étueffont avec celles trouvées dans différentes autres décharges, âgées de plus de 10 ans, montre que ces teneurs sont en général plus faibles. La fourchette des teneurs de certains ETMs comme le Pb, Zn, Cd, Cu, Ni, Cr au niveau de la décharge d’Étueffont est comparable à celle trouvée par Kruempelbeck et Ehrig (1999) pour un lixiviat d’âge compris entre 11 à 20 ans et même pour ceux d’âge compris entre 21 et 30 ans (Tableau 8). 46 Tableau 8: Concentrations des éléments traces métalliques dans les lixiviats au cours du temps (Kruempelbeck et Ehrig (1999)). ETMs (mg L1 ) Pb Zn Cd Cu Ni Cr de 1 à 5 ans de 6 à 10ans de 11 à 20 ans de 21 à 30 ans 0,005-0,92 0,005-0,32 0,005-1,3 0,005-0,19 0,02-24 0,016-125 0,01-43,5 0,05-9 0,0002-0,05 0,0002-0,190 0,00013-0,07 0,0002-0,018 0,003-40 0,0002-3,3 0,0025-1,03 0,004-0,27 0,007-1,4 0,012-10,6 0,003-1,93 0,0036-0,348 0,003-0,03 0,008-0,257 0,006-1,16 0,005-1,62 Certains auteurs (Ehrig, 1989; Robinson et Gronow, 1993; Kjeldsen et al., 2002) ont étudié la composition d’un lixiviat en phases d’acidogenèse et de méthanogenèse sur des déchets enfouis en Centre De Stockage (CSD) classique et n’ayant subit aucun prétraitement. Des différences entre les études sont notées pour une même phase de dégradation. Des facteurs liés au site (condition d’enfouissement, climat) et aux déchets (composition, quantité) ont de forts impacts sur la production et la qualité des lixiviats (El- Fadel et al., 2002). C’est aussi pour cette raison que les gammes de valeurs données par chaque auteur sont larges et qu’il est difficile d’attribuer une durée à chaque étape de dégradation car les vitesses de dégradation sont très variables d’une décharge à une autre, en raison notamment des caractéristiques de chaque site. Cependant, de nettes différences entre les phases acidogène et méthanogène sont observées notamment en ce qui concerne la charge organique et la teneur en ETMs. En ce qui concerne les ETMs, des concentrations plus faibles sont retrouvées dans les lixiviats en phase méthanogène. Nos résultats sont dans la gamme des valeurs de la phase méthanogène présentée par les différents auteurs. 47 Tableau 9: Les caractéristiques des lixiviats (min-max) d’autres décharges dans le monde en comparaison avec la présente etude Les unités sont µS cm-1 pour la conductivité, mg L-1 pour tous les autres paramètres sauf le pH. Paramètres pH Conductivité Azote de kjeldahl Clement (1995) 5,2-8,6 3,2-82,1 Martin et al., (1995a,b) 6,1-8,7 0,7-17,6 Loizidou et al., (1992) 8-8,5 Tsonis (1999) Tatsi et Zouboulis (2002) 7,3-8,8 6,2-34,0 Kulikowska et Klimiuk (2008) 7,29-8,61 liang et Liu (2008) 8,1-9 370-1800 Présente etude 7,2-8,1 7-22,0 2,75-50,7 NH4 PT 66-364 1,4-15,7 1400-2800 1,27-19,9 0,5-44,67 0,02-1,67 PO4 Cl Mg Ca 0,12-10 625,8 7,23 0,05-0,56 32-99,66,0 12,03-30,76 33-254,0 2450,6 1881,6 0,38 0,95 0,01 0,02 0,12 0,006 0,02 0,2 0,01 10,9-306,0 22,56-126,33 20,8-71,4 nd-0,7 0,066-9,89 0,00487-8,06 nd-0,199 nd-0,022 nd nd-0,192 nd nd SO4 Na K Al Fe Mn Zn Cr Cd Cu Ni Pb 611-72400 0-343 15-7280 3-9170 0-65 0,-2,5 12-5010 11-183 9,1-616 760-2350 85,2-140 1162-9209 3,8-193 3,8-138 0,78-13 490-1190 126-419 192-430 0,4-712 70-350 55-500 98-374 0,1-176 0,02-14,6 0,02-4,4 0,02-1,08 0,02-0,22 0,02-0,58 0,2-0,98 0,02-1,84 5-22,2 0,7-2,84 0,09-0,28 0,67-1,35 0,012-0,145 0,045-0,235 0,015-0,079 0,098-0,356 0,056-0,903 0,098-0,467 0,11-25,0 0,05-0,42 0,07-0,20 0,20-0,20 nd 0,10-0,53 0,08-5,1 nd 0,22-0,435 0,05-0,08 0,022-0,13 0,01-0,09 nd-0,07 nd-1,84 48 Troisième partie 3.1. Contamination métallique des sédiments du site de la décharge d’Étueffont 3.1.1. Introduction Les matières en suspension des sédiments adsorbent les polluants de l'eau, diminuant ainsi leur concentration dans la colonne d'eau. Les éléments traces métalliques sont inertes dans les sédiments et sont souvent considérés comme des polluants conservateurs (Wilcock, 1999; Olivares-Rieumont et al., 2005). Cependant, ils peuvent être libérés dans la colonne d'eau en réponse à certaines perturbations (Agarwal et al., 2005), ce qui menace potentiellement les écosystèmes (Chow et al., 2005). Les sédiments de fond fournissent également des habitats et une source de nourriture pour la faune benthique. Ainsi, les polluants peuvent être directement ou indirectement toxiques pour la faune et la flore aquatiques. Les effets des polluants peuvent également être détectés sur des terrains en raison de leur bioaccumulation et de la bioconcentration dans la chaîne alimentaire (Wu et al., 2005; Zhang et Ke, 2004). Par conséquent, une analyse de la distribution des éléments traces métalliques dans les sédiments adjacents à des zones peuplées pourrait être utilisée pour étudier les impacts anthropiques sur les écosystèmes et aiderait à l'évaluation des risques posés par les rejets urbains (Hu et al., 2002; De Mora et al., 2004; Zheng et al., 2008). Sous certaines conditions, ces ETMs peuvent s'accumuler à un niveau de concentration toxique qui peut entraîner des dommages écologiques (Jefferies et Freestone, 1984). 3.1.2. Mécanismes physiques d'élimination des ETMs Les principaux procédés physico-chimiques d'élimination des éléments traces métalliques qui se produisent dans les ZHA incluent (1) la sédimentation et la filtration, (2) la sorption et (3) la précipitation et co-précipitation. 3.1.2.1. Sédimentation et filtration La sédimentation et la filtration sont des processus physiques importants permettant l'élimination des éléments traces métalliques liés à la matière particulaire. La sédimentation 49 est reconnue depuis longtemps comme un processus principal pour l'élimination des éléments traces métalliques à partir des eaux usées. 3.1.2.2. La sorption La sorption des ETMs sur une surface peut se produire par des procédés d'adsorption et de précipitation. Les ETMs peuvent être adsorbés soit par voie électrostatique, ce qui entraîne la formation de complexes relativement faibles (adsorption physique) ou par voie chimique, ce qui entraîne la formation de complexes forts (chimie-sorption). Les ETMs sont plus fortement liés par chimie-sorption que par adsorption physique (Evangelou, 1998). Les ETMs qui sont adsorbés sur la surface du substrat peuvent être échangés par d'autres cations par le processus d'échange de cations. 3.1.2.3. Précipitation et co-précipitation En plus de ces réactions de sorption et de sédimentation, les ETMs peuvent aussi précipiter avec (oxy-) hydroxydes, sulfures, carbonates, etc. lorsque les produits de solubilité sont dépassés (Kadlec et Knight, 1996). La stabilité des ETMs précipités sous forme de composés inorganiques est principalement contrôlée par le pH. À un pH voisin de la neutralité ou alcalin, les ETMs sont effectivement immobilisés (Gambrell, 1994). La production bactérienne de bicarbonate par les bactéries sulfato-réductrices peut conduire à des teneurs suffisamment élevées de bicarbonate pour former des précipités d’ETMs. Les carbonates de métal sont moins stables que les sulfures métalliques, mais ils peuvent avoir un rôle dans le piégeage initial des ETMs (Sheoran et Sheoran, 2006). L'hydrolyse et / ou l’oxydation des ETMs conduisent à la formation de (oxy-) hydroxydes. La solubilité de ces oxydes est très faible dans la gamme de pH habituellement rencontrés dans la plupart des substrats (Evangelou, 1998). Les formes réduites dissoutes de Fe (II), sont oxydées par des réactions abiotiques et les bactéries, puis précipitent principalement sous forme d'hydroxydes, et cette réaction augmente l'acidité des eaux usées (Evangelou, 1998; Kosolapov et al., 2004): Fe2+ + H+ + ¼ O2 → Fe3+ + ½ H2O Fe3+ + 3H2O → Fe(OH)3↓ + 3H+ 50 Après l'oxydation du Fe (II), Mn (II) est oxydé en Mn (IV), puis principalement précipité sous forme de MnO2. Il peut aussi être précipité sous forme de Mn (OH) 2. Le Fer et le manganèse précipitent séquentiellement en raison de l'oxydation du Mn (Kosolapov et al., 2004). La coprécipitation des ETMs avec des Fe et / ou Mn-(oxy-) hydroxydes est une importante voie d'élimination supplémentaire dans des substrats oxydés. La co-précipitation avec Fe et / ou Mn (oxy-) hydroxydes n’est toutefois pas considérée comme un mécanisme d'élimination à long terme car elle est sensiblement redox (Sheoran et Sheoran, 2006). Ces hydroxydes (oxy-) sont instables dans des conditions réductrices conduisant à une libération de Fe, Mn et ETMs co-précipités. Dans des conditions anaérobies et en présence d'une source de carbone organique, le sulfate est réduit par les bactéries réductrices de sulfate (SRB) et des sulfures sont alors formés. Les sulfures réagissent ensuite avec des ETMs divalents pour former des précipités de sulfures, métalliques insolubles (Gambrell, 1994; Evangelou, 1998; Kosolapov et al., 2004): SO42- + 2CH2O → H+ + HS- + 2HCO3H+ + HS- → H2S (g) HS- + M2+ → MS↓ + H+ avec CH2O et M2+ représentant respectivement un composé organique simple et un ion de métal divalent. Le procédé de réduction des sulfates tamponne le pH de la solution. 3.1.3. Matériels et méthodes 3.1.3.1. Stratégie d’échantillonnage Octobre 2010 Mars 2011 Juin 2011 Octobre 2011 Janvier 2012 Mars 2012 Juin 2012 Figure 17: Chronologie des différentes campagnes de prélèvements des sédiments. Nous avons procédé à l’échantillonnage des sédiments de lagunage au moyen d’une benne Eckmann (10 cm de diamètre) sur environ 10/15 cm de profondeur dans les différentes lagunes de façon à obtenir deux dépôts de boue et une petite partie de l'argile sous-jacente, 51 selon la chronologie présentée dans la figure 17. Trois prélèvements ont été effectués dans chaque lagune, soit en amont, au milieu et en aval (Figure 18). Les échantillons sont conservés dans des flacons de 2 litres jusqu’au moment de l’analyse. Figure 18: Schéma de prélèvement des échantillons du sédiment. 3.1.3.2. Préparation et analyse des échantillons Après tamisage à travers un polypropylène de porosité 5.0 mm, afin d'éliminer les fragments de plantes, les échantillons du sédiment ont été laissés pour se stabiliser. Ensuite, des sous échantillons ont été congelés à -18 °C puis lyophilisés à -50 °C, selon l'Annexe A de la norme NF EN 13346. Chaque échantillon a été ensuite homogénéisé à l'aide d'un mortier et un pilon puis tamisé à l’aide d’un tamis de 2.0 mm de maille. Le mortier, pilon et tamis ont été nettoyés avant et après chaque échantillon puis rincés avec de l'eau distillé. Un g de chaque échantillon de sédiment a été digéré par 3 ml de HNO3, 9 ml de HCl avant d’être minéralisé à 105°C pendant 3 heures dans le système de digestion par micro-ondes. Les concentrations des ETMs dans les sédiments ont été déterminées par ICP-OES (720-ES, VARIAN). Les matériaux de référence, CRM 029, ont été analysés au début et à la fin de chaque série de tests afin d'évaluer l'exactitude et la précision. 52 3.1.4. Résultats et discussion 3.1.4.1. Étude de la variation spatiotemporelle des ETMs au niveau des sédiments Les concentrations moyennes en ETMs des échantillons de sédiment prélevés dans les différentes lagunes de la décharge du site d’Étueffont, durant les deux années 2010-2012, sont présentées dans le Tableau10. Tableau 10: Teneurs des ETMs des différents échantillons de sédiment des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (moyenne ± écart-type, valeurs limites) exprimés en mg kg -1 MS. Métal L1 14095±3616 (7586,2-17540) L2 20194,2±6350 (7826,2-28500) <1 1,5±0,3 (<1-1,67) 1,1±0,12 (<1-1,23) 1,04±0,04 (1,01-1,06) As 173,8±55,1 (85,74-247,4) 54±11,6 (32,2-64,8) 21,6±12,3 (11,6-42,5) 25,5±4,48 (18,9-32) B 21,06±7,9 (16,52-38,52) 18,5±4,3 (12,5-24) 15,1±3,1 (11,6-18,8) 24,4±6,3 (16,7-33,56) Cd 1,7±0,3 (1,48-2,36) 2,03±0,38 (1,5-2,5) 2±0,7 (1,1-3,15) 1,65±0,5 (1,1-2,25) Cr 93,26±11,56 (82,18-109,56) 102,3±82,7 (57,7-289,1) 71±16,67 (51,2-95,15) 59,3±12,4 (44,4-80,5) Cu 80,65±10,61 (68,34-98,72) 195,1±27,1 (162-244) 221,25±74,65 (150-319,3) 136,3±46,02 (63,1-190) Sn 50,15±5,9 (39,46-56,86) 31,18±9,3 (20,6-47,09) 23,17±12,27 (11-43,8) 17,22±8,71 (7,05-33,87) Fe 100420,95±39293,6 (58280-165740) 56323,8±11302 (39400-76966,6) Mn 3628,4±256,6 (3242-3870) 4653,5±581,25 (3734,3-5393,3) 4387,4±1043,7 (2443,3-5225) 3031,6±504,67 (2040-3580) Ni 36,29±3,94 (29-42,02) 44,1±5,83 (35,1-51,77) 45,7±6,22 (39,3-57,56) 39,5±3,7 (35,96-45,56) Pb 80,63±15,06 (63-101,5) 113,2±19,81 (88-141,6) 81,23±15,05 (60-102,1) 51,15±13,35 (42,06-78,9) Se 2,03±0,06 (<2-2,1) 2,7±0,5 (<2-3,5) 2,5±0,6 (<2-3,5) 2,3±nd (<2-2,3) Zn 516,47±69,1 (462,2-664,8) 502,6±90 (386-654,6) 462±175 (278-695,6) 283±103,5 (132-404,6) Al Ag L3 L4 24650±3346 26846±6498 (22066,6-31600) (13526,6-33600) 40090,5±11887,7 43509,5±11117,5 (15266,6-53900) (34766,6-64300) 53 3.1.4.1.1. Aluminium Les concentrations d’aluminium (Al) au niveau des sédiments augmentent progressivement en allant de la première à la dernière lagune durant la période d’échantillonnage à l’exception de la campagne de mars 2011 (Figure 19). Ainsi, la répartition spatiale montre une concentration moyenne minimale de l’ordre de 14095,16 mg kg-1 MS au niveau de la lagune 1 et une concentration moyenne maximale de l’ordre de 26846,6 mg kg-1 MS au niveau de la lagune 4 3 Al (x10 ) L1 L2 L3 L4 35 30 25 20 15 10 5 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 19: Variations spatiotemporelles des concentrations d’aluminium dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 3.1.4.1.2. Arsenic La variation saisonnière d’arsenic (As) montre une augmentation des concentrations durant les trois campagnes d’échantillonnage avec un maximum de 247,4 mg kg-1 MS en janvier 2012 (Figure 20). La concentration moyenne d’As diminue d’un facteur 5 en passant de la première à la deuxième lagune soit de 250 à 50 mg kg-1 MS. As 300 L1 L2 L3 L4 225 150 75 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 20: Variations spatiotemporelles des concentrations d’arsenic dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 54 3.1.4.1.3. Bore La variation saisonnière du bore (B) montre une augmentation de concentration au niveau de la lagune 1 passant de 18,34 mg kg-1 MS (octobre 2010) à 38,52 mg kg-1 MS (juin 2012) et une diminution progressive des teneurs au niveau de la dernière lagune au cours de la période d’échantillonnage (juin 2011-juin 2012) passant de 30.8 à 26,63 mg kg-1 MS (Figure 21) B L1 45 L2 L3 L4 30 15 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 21: Variations spatiotemporelles des concentrations du bore dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg-1 MS. 3.1.4.1.4. Cadmium Le cadmium (Cd) est l’élément le moins détecté au niveau des échantillons du sédiment prélevés au niveau des quatre lagunes. La concentration maximale de l’ordre de 3,16 mg kg-1 MS est enregistrée au niveau de lagune 3 en octobre 2010. Globalement les concentrations en Cd diminuent au cours de temps (Figure 22) Cd 4 L1 L2 L3 L4 3 2 1 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 22: Variations spatiotemporelles des concentrations du cadmium dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 55 3.1.4.1.5. Chrome La variation spatiotemporelle du chrome (Cr) montre des concentrations élevées au niveau de la lagune 3 soit 92,13 mg kg-1 MS (octobre 2010) et 95,16 mg kg-1 MS (mars 2011). Les concentrations en Cr au mois de juin 2011 diminuent progressivement en passant de la première à la dernière lagune. Toutefois, à partir de la campagne d’octobre 2011 les concentrations les plus élevées sont enregistrées au niveau de la première lagune avec un maximum de 109,56 mg kg-1 MS en octobre 2011 (Figure 23). Cr 120 L1 L2 L3 L4 80 40 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 23: Variations spatiotemporelles des concentrations du chrome dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg-1 MS. 3.1.4.1.6. Cuivre La répartition spatiotemporelle du cuivre (Cu) montre une similitude de répartition au niveau des quatre lagunes. Les concentrations les plus élevées sont enregistrées au niveau des lagunes 2 et 3 avec un maximum de l’ordre de 244 mg kg -1 MS (lagune 2, mars 2011) et 319,33 mg kg-1 MS (lagune 3, octobre 2010) (Figure 24). Cu 400 L1 L2 L3 L4 300 200 100 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 24: Variations spatiotemporelles des concentrations du cuivre dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg-1 MS. 56 3.1.4.1.7. Étain Les concentrations en étain (Sn) demeurent élevées, au niveau des quatre lagunes, en octobre 2010 et mars 2011. L’évolution spatiale au cours de ces deux campagnes montre une diminution progressive des concentrations en passant de la lagune 1 à la lagune 4. Cependant, pour les cinq dernières campagnes (de juin 2011 à juin 2012), les concentrations du Sn diminuent de moitié en passant de la première à la deuxième lagune. Les concentrations les plus élevées (dépassant 50 mg kg-1 MS) sont enregistrées au niveau de la lagune 1 en mars, octobre 2011 et juin 2012 (Figure 25). Sn 60 L1 L2 L3 L4 40 20 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 25: Variations spatiotemporelles des concentrations de l’étain dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg-1 MS. 3.1.4.1.8. Fer Le fer (Fe) est l’élément le plus abondant dans les échantillons de sédiment. Les concentrations les plus élevées sont enregistrées au niveau de la lagune 1 avec des maxima de 130866.66, 165740 et 115600 mg kg -1 MS en janvier 2012, mars 2012 et juin 2012 respectivement. Les concentrations les plus faibles sont enregistrées au niveau de la lagune 4 avec des teneurs qui ne dépassent pas 65000 mg kg-1 MS (Figure 26). Fe (x103 ) 200 L1 L2 L3 L4 150 100 50 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 26: Variations spatiotemporelles des concentrations du fer dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 57 3.1.4.1.9. Manganèse La variation spatiale du manganèse (Mn) est similaire durant la période d’échantillonnage avec des concentrations élevées au niveau des lagunes 2 et 3 qui atteignent 5225 mg kg -1 MS au niveau de la lagune 3 en mars 2011 et 5393,33 mg kg-1 MS au niveau de la lagune 2 en mars 2012. Les concentrations les plus faibles sont enregistrées au niveau des lagunes 1 et 4 avec un minimum de 2040 mg kg-1 MS au niveau de la lagune 4 en juin 2011 (Figure 27). Mn (x103 ) 6 L1 L2 L3 L4 4 2 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 27: Variations spatiotemporelles des concentrations du manganèse dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 3.1.4.1.10. Nickel La variation spatiale des concentrations de nickel (Ni) durant la période d’échantillonnage est globalement similaire. Les concentrations de Ni enregistrées au niveau des lagunes 2 et 3 sont plus élevées que celles enregistrées au niveau des lagunes 1 et 4. Ainsi, les concentrations en Ni varient de 57,56 mg kg-1 MS (lagune 3, octobre 2010) à 29 mg kg -1 MS (lagune 1, mars 2011) (Figure 28). Ni 70 L1 L2 L3 L4 35 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 28: Variations spatiotemporelles des concentrations du nickel dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 58 3.1.4.1.11. Plomb La variation saisonnière du plomb (Pb) ne suit pas une règle prédéfinie. La distribution spatiale du Pb montre des concentrations maximales au niveau des lagunes 2 et 3, soit 141,66 mg kg-1 MS (lagune 2, juin 2011) et 102,13 mg kg-1 MS (lagune 3, mars 2012) (Figure 29). Pb L1 L2 L3 L4 150 100 50 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 29: Variations spatiotemporelles des concentrations du plomb dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 3.1.4.1.12. Zinc Les concentrations du zinc (Zn) diminuent progressivement au niveau des lagunes 2 et 3 entre octobre 2010 et janvier 2012. Cependant, ces concentrations sont presque stables au niveau de la lagune 1 et varient de 462,2 à 535,2 mg kg-1 MS pour la même période. À partir de la campagne du mois du mars 2012 les concentrations du Zn au niveau de la lagune 1 atteignent 664,8 mg kg-1 MS et diminuent progressivement pour atteindre une valeur minimale de l’ordre de 246,66 mg kg-1 MS au niveau de la lagune 4 en juin 2012 (Figure 30). Zn 800 L1 L2 L3 L4 600 400 200 0 oct-10 mars-11 juin-11 oct-11 janv-12 mars-12 juin─12 Figure 30: Variations spatiotemporelles des concentrations du zinc dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 59 Min 3 Al(x10 ) 35 30 25 20 15 10 5 0 L1 Cd 4 Pb (mg/kg) 150 Moy Max As 300 50 250 40 B 200 100 150 50 100 50 30 20 10 0 0 L2 0 L3 L4 L1 L1 L2 Cr 120 L2 L3 L3 L4 L4 L1 L2 L3 L4 L1 L2 Mn (x103 ) 6 5 L3 L4 Cu 400 300 3 80 200 2 40 1 0 100 0 0 L1 L2 L3 L4 L1 Fe (x10 ) 200 L2 L3 L4 3 Sn 60 150 40 4 3 2 1 0 100 20 50 0 Ni 70 0 L1 L2 L3 L4 Zn 800 L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4 Pb 150 600 100 400 35 50 200 0 0 0 L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4 Figure 31: Variation spatiale des concentrations des différents métaux (Min, Moyenne, Max) des échantillons de sédiment de quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. 60 La répartition spatiale des différents éléments analysés dans les quatre lagunes (Figure 31) varie suivant l’ordre selon L1 > L2 > L3 > L4 pour As et Sn, L1 > L2 > L4 > L3 pour Fe, L1 > L3 > L4 > L2 pour Cr, L1 > L4 > L2 > L3 pour B, L2 > L3 > L1 > L4 pour Mn et Pb, L3 > L1 > L2 > L4 pour Zn, L3 > L2 > L1 > L4 pour Cd, L3 > L2 > L4 > L1 pour Cu et Ni et L4 > L3 > L2 > L1 pour Al. En outre, l’ordre d’enrichissement pour les différents éléments dans les différentes lagunes est Fe > Al > Mn > Zn > As > Cr > Cu > Pb > Ni > B > Cd au niveau de la lagune 1, Fe > Al > Mn > Zn > Cu> Pb > Cr > As > Ni > B > Cd au niveau de lagune 2, Fe > Al > Mn > Zn > Cu > Pb > Cr > Ni > As > B > Cd au niveau de la lagune 3 et la lagune 4. 61 3.1.4.2. Evaluation du degré de contamination métallique des sédiments L’appréciation de la pollution, au moyen de la seule détermination des teneurs métalliques dans les sédiments, est une approche peu significative. C’est ainsi que Boust et al. (1980) et Belamie et al. (1982) expriment la contamination métallique à l’aide du facteur de contamination Fm (Teneur du métal au niveau d’un site donné / teneur du métal au niveau du site de référence, avec Fm>1) et de l’indice de contamination Im, soit : Im = 1/n ∑ Fm Avec n, le nombre d’éléments analysés. Ces auteurs suggèrent qu’il y a un début de contamination pour Im>2. Les IC pour chaque élément, chaque lagune et les ICM sont présentés dans les deux figures (32 et 33). Mn Cu As Fe Zn Pb B Cd Cr Ni Al IC 50 40 30 20 10 0 L1 L2 L3 L4 Figure 32: Variation spatiale de l’indice de contamination des sédiments dans les différentes lagunes de la décharge en rapport avec l’étang de Franchevelle. La comparaison des indices polymétallique (ICP) montre que les quatre lagunes sont encore contaminées et que leurs indices dépassent 2 à 4 fois le seuil de contamination égal à 2 (Figure 33). Toutefois, la lagune 2 avec un indice de l’ordre de 8.5 traduit une contamination plus prononcée. Ainsi, pour les différentes lagunes, on définit l’ordre de contamination suivant : I.C.M. (L2) > I.C.M. (L1) > I.C.M. (L3) > I.C.M. (L4) > I.C.M. (EFv) 62 ICMS 10 8 6 4 2 0 L1 L2 L3 L4 LFvl EFv Figure 33: Variation spatiale de l’indice de contamination polymétallique moyen (Al, As, B, Cd, Cr, Cu, Fe, Mn, Ni, Pb et Zn) du sédiment dans les différentes lagunes d’étude. 3.1.4.3. Interprétation de la contamination métallique des sédiments La distribution spatiale met en évidence une diminution globale des concentrations des différents éléments métalliques au niveau de la quatrième lagune par rapport aux lagunes précédentes, ce qui prouve l’efficacité de système dans la rétention des particules. ObarskaPempkowiak et Klimkowska, (1999), Vymazal (2003) et Vymazal et Krása, (2003) ont également rapporté une diminution des concentrations des ETMs dans les sédiments avec l'augmentation de la distance par rapport au point d'entrée de l’effluent dans le système de traitement des eaux usées municipales. Pour As, Sn et Fe, la diminution entre la première et la deuxième lagune est remarquable. Ces diminutions brusques peuvent être expliquées par le rôle des deux filtres en graviers installés au niveau de la première lagune, qui participent au piégeage de certains éléments entre autres les éléments métalliques (Aleya et al., 2007). L’augmentation des concentrations de certains ETMs (Cd, Cu, Ni et Zn) dans la deuxième et la troisième lagune par rapport à la première lagune, recevant l’effluent brut du lixiviat, peut être expliquée par le fait que ces deux lagunes ont une surface plus grande soit 1934 m2 pour la lagune 2 et 1848 m2 pour la lagune 3. Il faut également considérer le temps de séjour des lixiviats dans les lagunes qui est 6 fois plus long au niveau de ces deux lagunes qu’au niveau de la lagune 1 puisqu’il n’est que de 5 jours seulement (Khattabi, 2002). Le potentiel redox et le pH du système sédiment-eau sont les principaux facteurs qui influencent la mobilité des oligo-éléments dans les zones humides (DeLaune et al., 1998; Koretsky et al., 2008). Cependant, dans les eaux usées municipales le pH est plus proche de la 63 neutralité et, par conséquent, ce paramètre n'a aucune incidence sur la mobilité et la rétention des éléments traces métalliques dans les marais artificiels. En particulier dans les zones humides, les réactions d'oxydation et de réduction sont de première importance (Du Laing et al., 2009). Dans des conditions d’aérobie, le processus le plus important affectant l'accumulation des éléments traces métalliques est la précipitation de Fe / Mn oxydes hydratés (Singer et Stumm, 1970). Les processus les plus importants qui influent sur l’accumulation / mobilisation des éléments traces métalliques dans des conditions anoxiques et anaérobies sont la création de sulfure d'hydrogène par réduction des sulfates mais également la dissolution de Fe / Mn oxydes hydratés (Khalid et al., 1978; Green et al., 2003; De Volder et al., 2003; Mansfeld, 2004). Le fer est très présent dans la première lagune (min = 58280 mg kg-1 MS, max = 165740 mg kg-1 MS) par rapport aux autres éléments. L’augmentation des concentrations du fer dans les échantillons des sédiments pendant les dernières campagnes d’échantillonnage met en évidence la saturation du filtre de graviers, ceci se justifie par l’accumulation des sédiments de couleur rouille en amont du premier et du deuxième filtre, indiquant la présence excessive des oxydes hydratés du Fer. Les plus importants concentrateurs des ETMs sont les oxydes et les hydroxydes de fer et de manganèse, la matière organique et les minéraux argileux (Horowitch et Elrick, 1987). En raison de l'accumulation des boues, des conditions anaérobies sont créés et par suite les -(oxy) hydroxydes du Fe et Mn sont réduits (Gambrell, 1994), cela peut conduire à une libération de Fe et Mn et co-précipite les ETMs, tels que As, B, Cr et Sn. Le manganèse est rencontré en quantité plus importante au niveau des troisième et quatrième lagunes et il est présent à des concentrations moins importantes au niveau de la première lagune, contrairement au fer. Ceci peut être dû à la forte compétition du manganèse avec le fer qui forme des complexes plus stables avec les ions hydroxydes qu’avec le manganèse. L’ordre d’enrichissement des quatre lagunes est similaire pour les éléments Fe > Al > Mn > Zn. Au niveau de la première lagune l’accumulation des boues entraîne des conditions d’anoxie. Dans des conditions anoxiques, le zinc forme des sulfures (Huerta-Diaz et al., 1993; Achterberg et al., 1997; Stumm et Morgan, 1981; Kosolapov et al., 2004) et des carbonates (Hansel et al., 2001; Bostick et al., 2001) très insolubles. Ceci peut expliquer les fortes concentrations du zinc au niveau de la première lagune. En outre, le fer, le manganèse et également l'aluminium peuvent former dans des conditions aérobies des composés insolubles par hydrolyse et / ou oxydation. Cela conduit à la formation de divers oxydes, hydroxydes et 64 oxyhydroxydes (Wieder, 1989; Batty et al., 2002; Woulds et Ngwenya, 2004; Sheoran et Sheoran, 2006). Une fois associés à la phase particulaire, ces éléments sont éliminés de l'eau par sédimentation. De même, dans des conditions aérobies, le zinc est souvent associé à des oxydes de Fe et Mn, hydroxydes et oxyhydroxydes (Krauskopf, 1957; Jenne, 1968; Ferris et al., 1989; Bostick et al., 2001). Le zinc est également conservé dans les plaques de fer sur la surface de la racine des plantes (Otte et al., 1995). Prenant en considération ces résultats, on peut envisager que la présence prépondérante du Mn, Fe, Al et Zn au niveau du sédiment des différentes lagunes peut être favorisée par l’augmentation progressive de l’oxygénation et du pH en passant d’une lagune à une autre permettant l’immobilisation des ETMs (Gambrell, 1994) notamment au niveau des dernières lagunes pour Mn et Al. Dans la présente étude le cadmium est l’élément le moins accumulé dans le sédiment à des concentrations qui ne dépassent pas 3,2 mg kg-1. Dans des conditions d’aérobie, le cadmium peut être adsorbé ou co-précipité avec des oxydes, hydroxydes et oxydes hydratés de Fe, Mn et Al (Khalid, 1980). Ceci peut expliquer les maxima des concentrations trouvés au niveau de la lagune 3, du fait de l’augmentation d’adsorption du cadmium aux -(oxy-) hydroxydes de Fe, Mn et Al, favorisée par les conditions d’aérobie. L’ordre d’accumulation du plomb et du manganèse est L2 > L3 > L1 > L4. Il a été démontré que le plomb est fortement absorbé par les oxydes de Fe / Mn (Dzombak et Morel, 1990). Cependant, il a été conclu que le Pb n'est pas piégé par les oxydes Fe, mais est complexé à la matière organique sur la surface de la racine (Sundby et al., 2005). De ce fait, on peut dire que l’augmentation des concentrations du Pb au niveau de la lagune 2 peut être due à ce qu’elle est plantée et que les circonstances environnantes aident cet élément à être accumulé dans les sédiments après qu’il ait été piégé dans les racines des macrophytes qui envahissent le contour et le milieu de cette lagune. D’une part, dans des conditions oxiques ou suboxiques, Ni s'absorbe sur les oxydes de Mn (Green-Pedersen et al., 1997; Tonkin et al., 2004). Ceci peut expliquer les teneurs maximales au niveau de la deuxième et la quatrième lagune. D’autre part, dans des conditions d’anoxie / anaérobie le nickel forme des sulfures insolubles (Sobolewski, 1999) ce qui justifie les teneurs élevées au niveau de la première lagune atteignant 42,02 mg kg-1 en juin 2011. Bien que les concentrations de ces éléments (Cd, Ni et Pb), considérés comme toxiques et non-essentiels, varient considérablement au niveau des différentes lagunes, elles étaient dans la fourchette de ce qui est considéré comme des valeurs de référence européennes pour les 65 sédiments soit 0,1-1; 0,5-100 et 2-80 pour Cd, Ni et Pb respectivement (Samecka-Cymerman et Kempers, 2001) au niveau de la quatrième lagune. Contrairement à la plupart des ETMs tels que le Zn, Cd, Pb ou Ni, le chrome est soumis à un changement d'état d'oxydation par suite des conditions d'oxydo-réduction du sol (Gambrell, 1994). Ces conditions jouent un rôle important dans la spéciation, la solubilité et la mobilité du chrome avec des transformations de réduction à médiation microbienne (Masscheleyn et al., 1992; Cervantes et al., 2001). DeLaune et al. (1998) ont indiqué que la réduction de Cr (VI) se produit approximativement au même niveau redox que la réduction du nitrate. Dans des conditions oxiques et suboxiques, le chrome adsorbe généralement Fe, Mn et surtout, des oxydes d'azote (Davison, 1993; Guo et al., 1997; Achterberg et al., 1997). Dans les sédiments anoxiques, le chrome réduit n'est pas facilement incorporé en sulfures (Huerta-Diaz et al., 1998), mais tend plutôt à s’associer avec la matière organique (Otero et Macias, 2002). Aussi Guo et al. (1997) ont rapporté que dans des conditions réductrices, le comportement du Cr est contrôlé principalement par les grandes matières humiques moléculaires insolubles. Les concentrations moyennes du chrome au niveau des différentes lagunes varient de 59,59 à 93,26 mg kg-1. Nos résultats sont dans l’intervalle de variation des teneurs du chrome trouvées par Lesage (2006) au niveau de la décharge de Belgique (20 à 140 mg Kg-1), fonctionnant depuis 16 ans. Les concentrations du bore dépassent 15 mg kg -1 dans 22 échantillons sur 28. Ceci peut être expliqué par la forte adsorption du B sur l’argile qui couvre le fond des lagunes, étant donné que plusieurs études ont montré que le bore s’adsorbe fortement sur les différents types d’argiles (Sims et Bingham, 1967; Keren et al., 1981; Keren et Mezuman, 1981; Keren et Gast, 1983; Palmer et al., 1987), et l’une d’entre elles (Palmer et al., 1987) a montré que l’adsorption du bore sur les argiles s’accompagne d’un fractionnement isotopique dépendant du pH. En outre, les concentrations du B au niveau de la lagune 4 atteignent des pics maximaux de l’ordre de 33,56, 30,8 et 26,63 mg kg-1 en octobre 2010, juin 2011 et juin 2012 respectivement. Ces résultats peuvent être le produit de l’adsorption de B sur les autres composants des sols, comme les oxydes métalliques (Sims et Bingham, 1968a,b; McPhail et al., 1972; Goldberg et Glaubig, 1985; Goldberg et Glaubig, 1988; Su et Suarez, 1995; Goldberg et al., 2000; Peak et al., 2003), ou la matière organique (Gu et Lowe, 1990; Lehto, 1995), qui atteint son apogée dans la dernière lagune (Khattabi, 2002). 66 Quatrième partie 4.1. Étude de l’efficacité de l’utilisation de des deux espèces : T. latifolia et P. australis comme espèces bio-indicatrices de la pollution polymétallique et valorisation de leur performance dans la bioaccumulation des éléments traces métalliques 4.1.1. Introduction Les ZHA, conçues comme des espaces naturels de filtration pour le traitement des eaux polluées, ont été largement utilisées en Europe et en Amérique du Nord pour les lixiviats des décharges et les systèmes de gestion des eaux usées, afin d'améliorer la qualité de l'eau avant rejet dans le milieu naturel. La contamination des milieux aquatiques par les ETMs demeure un grave problème environnemental qui menace les écosystèmes aquatiques, l'agriculture et la santé humaine (Srivastav et al., 1994; Lasat, 2002; Fediuc et Erdei, 2002; Overesch et al., 2007). La sédimentation, l’adsorption, la complexation, les réactions à médiation microbienne et l’absorption par les plantes constituent les différents mécanismes d'élimination et de mobilisation des ETMs (Dunbabin et Bowmer, 1992). Des études ont démontré les capacités que présentent certains macrophytes à séquestrer différents ETMs (Maine et al., 2001; Maine et al., 2004; Skinner et al., 2007), et souligné leurs rôles de biomoniteurs (Pajevic et al., 2003, 2004; Mishra et al., 2008) et de filtres biologiques du milieu aquatique (Upadhyay et al., 2007; Brankovic et al., 2011). La phytoremédiation est souvent considérée comme une technologie efficace, peu coûteuse, respectueuse de l'environnement et dans laquelle les capacités des plantes, à absorber et à accumuler des polluants tels que les ETMs, sont mises au service de l’environnement (Cunningham et al., 1995; Salt et al., 1998; Wu et al., 2010). La phytoremédiation, ainsi présente une alternative efficace pour éliminer les ETMs des sols, des eaux usées et des boues (Hinchman et al., 1998; Osmolovskaya et Kourilenko, 2001; Panich-Pat et al., 2004; Gratao et al., 2005; Audet et Charest, 2007). 67 4.1.1.1. Typha latifolia Le genre Typha regroupe des plantes monocotylédones appartenant à la famille des Typhacées. Ce sont des plantes herbacées de milieux humides (Na et al., 2010) qui possèdent un rhizome. Elles ont une inflorescence typique, dense et en forme de quenouille, dans laquelle les fleurs femelles et mâles sont séparées (monoécie), les fleurs mâles étant placées au-dessus des fleurs femelles au bout d’une tige florifère. Les feuilles sont plates (ou légèrement triangulaires) et croissent à la base de la plante. Elles forment une gaine qui entoure la tige. Le genre compte environ 30 espèces, les plus répandues étant T. latifolia et T. angustifolia. La dynamique de croissance de ces plantes dépend des conditions environnementales: profondeur de l'eau (Grace et Wetzel, 1981a, 1982; Grace, 1988, 1989), conditions de nutriments (Ulrich et Burton, 1988) et concurrence avec d'autres espèces (Grace et Wetzel, 1981a, 1998 , Grace, 1987, 1988, 1989; Weisner, 1993). Typha latifolia (nom commun: quenouilles, massette) est une plante présente dans la zone littorale des lacs et autres eaux peu profondes dans les climats tempérés (Grace et Wetzel, 1982; Weisner, 1991; Bastviken et al., 2009). Plusieurs études ont montré sa capacité à pousser dans des milieux pollués et à extraire les ETMs du milieu environnant (Mc Naught et al., 1974; Ye et al., 1997; Hozhina et al., 2001; Carranza-Álvarez et al., 2008; Sasmaz et al., 2008) sans perturbation physiologique grave (Pip et Stepaniuk, 1992). 4.1.1.2. Phragmites australis Phragmites australis (famille des Poaceae; nom commun: le roseau). Cette graminée de grande taille est l’une des plantes vasculaires les plus répandues dans le monde. Cette plante qui s’établit en monoculture en Amérique du Nord est aussi l’une des espèces les plus étudiées (Mal et Narine, 2004; Lavoie, 2008). Elle tolère plusieurs types de sol (Mal et Narine, 2004). Bien qu’elle préfère les milieux humides d’eau douce ou salée (marais, fossés de drainage, rives de rivières ou de lac), on la trouve parfois aussi dans des écosystèmes plus secs (milieux forestiers, sablonneux et rocailleux). La propagation de la plante est largement associée à l'activité anthropique (Chambers et al., 1999). La biomasse atteint son maximum de juillet à septembre. Les jeunes pousses commencent à émerger d'avril à mai (Engloner, 2009) et se développent pendant l’été (Haslam, 1971). Le taux de croissance du roseau commun semble linéaire (Ostendorp, 1991) et son diamètre varie 68 peu au cours de son développement (Hara et al., 1993). Les colonies peuvent contenir jusqu'à 325 tiges / m2, et les plantes peuvent atteindre en moyenne 2,74 m (Mal et Narine, 2004). Les tiges sont produites chaque printemps, mais meurent à la fin de l’automne. Elles restent érigées en hiver et s’affaissent progressivement au printemps suivant, formant une litière qui se désagrège lentement. T. latifolia et P. australis, ont la capacité de croître dans des conditions correspondant à celles retrouvées dans les lagunes contaminées. Elles sont particulièrement adaptées à des milieux de transition entre le terrestre et l’aquatique. Elles couvrent parfois de vastes marais peu profonds. Elles sont les principales plantes utilisées dans les stations d'épuration pour leur rôle de filtre végétal. Leurs capacités épuratoires ont été mises en évidence pour les nitrates et les phosphates (Ciria et al., 2005), pour les composés organiques (Beltman et al., 1990; Wychra et al., 1990; Stojanovic et al., 1998) ainsi que pour les ETMs (Grisey et al., 2011). P. australis et T. latifolia se multiplient principalement par rhizomes. En hiver les rhizomes restent dans le sol et au printemps, les plantes peuvent facilement se développer à nouveau. Leur système racinaire très développé, peut atteindre une profondeur de 60 cm (Tanner, 1996), qui permet une meilleure distribution des exsudats organiques, de l’oxygène et des microorganismes au niveau de la rhizosphère. Le développement des racines peut également augmenter la porosité du sol, favorisant ainsi l’infiltration de l’eau. Cependant, les systèmes racinaires comportant une racine centrale pivotante peuvent avoir des conséquences néfastes sur la structure des sols en favorisant la formation de chemins d’écoulements préférentiels. Par conséquent, les plantes avec un système racinaire fibreux semblent les plus adaptées aux systèmes d’infiltration. Ces différentes caractéristiques nous ont tout de même conduits à les envisager dans un processus de phyto dépollution des lagunes du site de la décharge d’Étueffont. Ces végétaux peuvent intervenir directement dans le traitement des eaux soit: par absorption directe des polluants et stockage dans les racines et dans les parties aériennes (phytoextraction) par adsorption et/ou précipitation à la surface des racines (rhizofiltration). Les ETMs sont particulièrement concernés par les phénomènes d’absorption par les plantes car des éléments comme Fe, Mn, Zn, Cu, Mo et Ni sont essentiels à leur métabolisme (Williams et al., 2000). Cependant, à des concentrations élevées, ces oligoéléments peuvent être toxiques. D’autre part, certaines plantes sont également capables d'accumuler des ETMs 69 qui n'ont aucune fonction biologique connue. Il s'agit notamment du Cd, Cr, Pb, Co, Ag et Hg (Baker et Brooks, 1989), qui peuvent être très toxiques même à de très faibles concentrations. C’est pourquoi, l’hyper-accumulation des ETMs dans les parties aériennes, sans effet toxique notable, est un phénomène rare chez les plantes. Selon Milner et Kochian (2008), des plantes hyper-accumulatrices des ETMs sont des plantes capables d’accumuler des concentrations métalliques dans leurs parties aériennes qui sont 100 fois plus élevées que des plantes dites non accumulatrices. Baker et Brooks (1989) définissent comme hyper-accumulateurs de Co, Cu, Cr, Pb et Ni, des plantes contenant 1000 μg g-1 de matière sèche de l’un de ces éléments, soit 0.1 %. Dans le cas du manganèse et du zinc cette concentration est portée à 10 000 μg g-1 de matière sèche, soit 1%. Selon Reddy et Debusk (1987) un macrophyte aquatique employé dans le traitement des eaux usées doit avoir les caractéristiques suivantes: une croissance rapide. de hautes productions de biomasse. la capacité à accumuler des concentrations élevées en nutriments et en ETMs au cours d'une exposition longue durée. Ainsi, le succès de la phytoremédiation dépend du taux de croissance de la plante et de sa capacité à accumuler des concentrations importantes en ETMs (Abhilash et al., 2009). P. australis et T. latifolia, sont deux espèces caractérisées par une croissance rapide et qui présentent une grande résistance aux cycles d’assèchement / mise en eau. Elles sont également capables de supporter de longues périodes de sécheresse (Kercher et Zedler, 2004) rendant possible leur utilisation dans les ouvrages d’infiltration. 4.1.1.3. Utilisation des macrophytes pour la bio-surveillance du milieu aquatique L’analyse chimique des compartiments environnementaux tels que les eaux et les sédiments constitue l’approche la plus directe pour déterminer la présence des ETMs dans l’environnement. Cependant, cette approche ne permet pas de juger de l’impact direct de cette pollution sur les écosystèmes et les organismes vivants. Le bio-monitoring ou bio-surveillance est une technique qui permet la détection de polluants dans l’environnement en se basant sur les effets produits par ceux-ci sur les organismes et leurs écosystèmes (Zhou et al., 2008). Elle repose sur l’utilisation de bio-indicateurs et/ou biomoniteurs qui fournissent de manière 70 indirecte des informations sur les niveaux de pollution de leur milieu. Selon Markert (2007) un bio-indicateur est un organisme (ou une partie d’un organisme) ou une communauté d’organismes qui contient des informations sur la qualité de l’environnement. Un biomoniteur, quant à lui est un organisme (ou une partie d’un organisme) ou une communauté d’organismes qui contient des informations quantitatives sur la qualité de l’environnement. Les plantes ont de nombreuses propriétés naturelles telles que: l'extraction ou l’accumulation des ETMs des sols / sédiments ou de l'eau pollués par des ETMs. la stabilisation des ETMs dont la tolérance pour certaines plantes réduit leur mobilité, réduisant ainsi les risques de dégradation de l'environnement (Pilon-Smits, 2005; Prasad, 2006). Ainsi, l’utilisation de plantes aquatiques comme bio-indicateurs, en particulier pour la biosurveillance de la pollution métallique aquatique, est communément étudiée (Ali et al., 1999; Demirezen et Aksoy, 2006; Bonanno et Giudice, 2010). En effet, les macrophytes aquatiques présentent une certaine aptitude à accumuler les ETMs au sein de leurs tissus (racines, rhizomes, tiges, feuilles). De nombreuses études rapportent l’utilisation de P. australis et T. latifolia pour l’élimination des ETMs dans les décharges (Ellis et al., 1994; Lesage et al., 2007a, b; Grisey et al., 2011). 4.1.2. Matériels et méthodes 4.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage Automne 2010 Printemps 2011 Automne 2011 Printemps 2012 Figure 34: Chronologie des campagnes d’échantillonnage des macrophytes. Les lagunes de la décharge d’Étueffont sont colonisées aléatoirement par deux espèces de macrophytes: T. latifolia présente sur le pourtour des quatre lagunes, et P. australis qui se développe exclusivement au niveau de la quatrième lagune. Le prélèvement des individus a été réalisé par arrachage au moyen d'une pioche au niveau des parcelles de (1 m x 1 m). Deux points d’échantillonnage ont été effectués sur chaque lagune soit en amont, et en aval (Figure 35) suivant l’ordre chronologique présenté sur la Figure 34 soit: 71 de 25/10/2010 à 07/11/2010 pour la campagne d’automne 2010. de 18/04/2011 à 01/05/2011 pour la campagne du printemps 2011. de 17/10/2011 à 30/10/2011 pour la campagne d’automne 2011. de 16/04/2012 à 29/04/2012 pour la campagne du printemps 2012. Figure 35: Schéma de prélèvement des échantillons des deux espèces de macrophyte : Typha latifolia et Phragmites australis. 4.1.2.2. Préparation et analyse des échantillons De retour au laboratoire, les racines, les rhizomes, les tiges, les feuilles et les fleurs sont extraits puis subissent un nettoyage minutieux à l'eau distillée. Les échantillons ainsi préparés passent alors à l'étuve à 80°C durant 24 heures (Demirezen et Aksoy, 2004; Mishra et al., 2008). Séchage à 80°C durant 24 heures 72 Après déshydratation, les échantillons sont broyés pour l’analyse. À 1 g de chaque échantillon des différentes parties de la plante, 6 ml d’acide nitrique HNO 3 et 5 ml d’eau ultra-pure sont ajoutés. La minéralisation était faite à 105°C durant à peu près 3h dans un HOTBLOCK. Les échantillons sont dilués jusqu'à 20 ml, volume final. Les analyses des ETMs ont été faites à l’aide d’un spectromètre d’émission à plasma ICP / OES (Varian 720-ES) Les dosages sont adaptés à la norme NF EN ISO 15587-2 (2002). Des échantillons du lixiviat et des sédiments ont été prélevés en même temps que ceux des macrophytes. 4.1.2.3. Le Facteur de bioconcentration et le Facteur de translocation Le facteur de bioconcentration (FBC) (De Bortoli et al., 1968) est défini comme étant le rapport entre les concentrations des ETMs au niveau des macrophytes (exprimé en mg kg -1 Matière Sèche) et au niveau de l’eau (exprimé en mg L -1). La capacité des macrophytes à absorber les ETMs dans les sédiments environnants, leurs propriétés de translocation des sédiments aux racines et des racines aux différentes parties des plantes ainsi que leur stockage dans les parties souterraines et aériennes ont été évaluées par le coefficient d'enrichissement (CE) (Zhao et al., 2003) exprimé par les rapports suivants: [concentration du métal] racines ⁄ [concentration du métal] sédiment : (CER), [concentration du métal] rhizomes ⁄ [concentration du métal] sédiment : (CERh), [concentration du métal] tiges ⁄ [concentration du métal] sédiment : (CET), [concentration du métal] feuilles ⁄ [concentration du métal] sédiment : (CEF), Le Facteur de transfert traduit la capacité d’une espèce végétale à transférer un polluant de ses racines vers ses parties aériennes (tige, feuilles, fleurs) (Maiti et Nandhini, 2006). Le facteur de transfert (FT) est exprimé par les rapports suivants : [concentration du métal] rhizomes ⁄ [concentration du métal] racines : (FTRh), [concentration du métal] tiges ⁄ [concentration du métal] racines : (FTT), [concentration du métal] feuilles ⁄ [concentration du métal] racines : (FTF), [concentration du métal] feuilles ⁄ [concentration du métal] tiges : (FTTF), 4.1.2.4. Analyses statistiques Afin d'évaluer les différences, statistiquement significatives, entre les valeurs moyennes, une analyse unidirectionnelle de variance avec une Tukey post-test a été utilisée. Dans tous les 73 tests, le niveau de signification des différences dans les valeurs critiques a été fixé à p<0,05. La régression linéaire a été utilisée pour évaluer l'effet de la concentration en métal dans les solutions d'eau sur la concentration moyenne du métal dans la biomasse de macrophytes. Le logiciel utilisé pour l'analyse statistique était Statistica 8.0 (StatSoft, Inc.). 4.1.3. Étude de l’efficacité de l’utilisation de Typha latifolia comme espèce bio-indicatrice de la pollution polymétallique 4.1.3.1. Résultats Les concentrations des éléments traces métalliques au niveau des lixiviats, des sédiments et des différents organes de T. latifolia sont représentées dans les deux Tableaux 11 et 12. Les distributions des éléments entre les trois compartiments étaient significativement différentes, dans l'ordre suivant: sédiment > plante > lixiviat. Les éléments ayant des concentrations inférieures à la limite de détection sont As, Cd, Se et Sn au niveau de lixiviat, Se au niveau du rhizome, Sn au niveau de la tige et As, Cd, Cr et Sn au niveau des feuilles. L’ordre d’accumulation des ETMs diffère en fonction du type d’échantillon : Lixiviat: Fe > Mn > B > Al > Cu > Cr > Zn > Ni Sédiment: Fe > Al > Mn > Zn > Cu > Cr > As > Ni > Sn > B > Se > Cd Racine: Fe > Mn > Al > As > Zn > Cu > Cr > Ni > B > Sn > Se > Cd Rhizome: Fe > Mn > Al > Zn > As > B > Sn > Cu > Cr > Ni > Cd Tige: Mn > Fe > Zn > Al> B > Cu > Ni > Cr > Se > As > Cd Feuilles: Mn > Fe > Al > Zn > B > Cu > Se > Ni D’une part, le fer représente la concentration la plus élevée au niveau du lixiviat, du sédiment et de la partie inférieure de T. latifolia, d’autre part, le manganèse est l’élément le plus accumulé au niveau de la partie aérienne. Le cadmium est le dernier élément accumulé au niveau des sédiments, des racines, des rhizomes et de la tige. L’accumulation au niveau des racines et des rhizomes est similaire dans l’ordre Fe > Mn > Al. 74 Tableau 11: Concentration des ETMs (Min, Max, moyenne ± SD), exprimée en mg kg-1 MS (pour les sédiments) et en mg L -1 (pour les lixiviats) au niveau de quatre lagunes en automne et printemps (2010-2012). Lixiviats Min Max Moyenne SD Sédiments Min Max Moyenne SD Al Ag As B Cd Cr Cu Fe Mn Ni Se Sn Zn 0,02 0,43 0,12 0,1 ND ND 0,257 0,791 0,416 0,122 ND 0,023 0,058 0,041 0,025 0,021 0,161 0,091 0,099 0,067 5,11 0,931 1,161 0,044 8,06 0,78 1,28 0,02 0,03 0,02 0,003 ND ND 0,032 0,049 0,041 0,012 ND 13,3 578 63,4 96,6 7,5 42 19,6 8,7 0,7 5 2,1 0,86 35,3 42,7 33600 701 343 138000 88,33 162 49811,6 98,85 85,15 21107,35 1660 6700 3879 1287 28,2 59,2 43,7 8,25 2,1 3,5 2,59 0,58 5,9 113 30,1 20 80,2 864 432 202,3 6900 35800 22190 5547,9 75 Tableau 12: Concentration des ETMs (Min Max moyenne ± SD) au niveau des différents organes de T. latifolia exprimée en mg kg-1 MS échantillonnés dans les quatre lagunes en automne et printemps (2010-2012). Al Racines Ag As B Cd Cr Cu Fe Mn Ni Se Sn Zn 0,5 6,3 1,07 61,3 2,7 96,8 2430 125000 703 52900 4,8 52 2,76 39,7 5,35 18,9 17,3 373 11503*** 19,6** 9,68** 11,8 10541 14,3 8,09 5,2 102** 66,9 Min Max 9,7 13100 ND 8,23 341 8,93 28,1 Moyenne SD 4524*** 4190,7 109 73,3 17* 4,7 ND 1,79 432 8,4 22,7 1,6 1,8 32 84,9 14,6* 4,07 1,7 0,1 ND 1,57 1,61 8,68 19,6 0,5 0,9 1,6 0,03 13,6* 3,34 0,7 0,3 ND 7,45 12,9 ND 1,2** 23,8** 29,7** 1,2 17,5 19 35257* 25020 Rhizomes Min Max 7,9 965 Moyenne 206,8*** SD 216,4 1 26,5 1,51 25,5 181 66200 89,8 1379,7 1,01 8,6 ND 3,92** 5,08** 7352,86** 540,7*** 2,58** 6,28 4,96 14161,5 352,7 2,13 10,7 11,2 9,7 567 11 37,5** 0,35 94,4 Tiges Min Max Moyenne SD 2,6 116 26,9*** 25,4 1,25 7,4 1,16 10,7 12,9 1900 159 1520 1,45 4,77 2,2 2,5 3,34** 4,2** 2,88 2,72 192*** 353,5 821,2*** 362,2 3,4** 1,5 2,35 0,2 2,11 9,29 44,5 402 108 4090 1,2 1,6 2,1 3,4 4,8** 2,13 119,9** 85,23 1916*** 1004 1,4** 0,2 2,6 0,4 ND 4,7 132 29,1** 24,9 Feuilles Min Max Moyenne SD 3,6 165 ND 21,6*** 31,8 9,77*** 1,39 ND ND 9,6 41,9 16,8** 6,25 ND : Non détecté. Indique une corrélation significative entre les ETM au niveau des lixiviats et des organes (p<0,05). ** Indique une corrélation significative entre les ETM au niveau des sédiments et des organes (p<0,05). * 76 Les ordres d’accumulation des ETMs au niveau des différents tissus de T. latifolia sont résumés dans le Tableau 13. Tableau 13: Ordre de la bioaccumulation des ETMs au niveau de différentes parties de T. latifolia. Métal Ordre de la bioaccumulation Sn As Cr et Cd Fe Al Zn et B Cu Ni Mn Se R > Rh R > Rh > T R > Rh > T > F R > Rh > F > T R > T > Rh > F R >F > T > Rh R>F>S Les concentrations en ETMs relevées dans les sédiments sont plus élevées que celles observées sur les racines à l’exception de Mn As et Se qui infirment cette constatation. Les éléments accumulés au niveau de T. latifolia sont principalement distribués au niveau des racines et rhizomes à l’exception du Mn et Se accumulés au niveau des feuilles et tiges et Ni au niveau des tiges. Les concentrations de B sont corrélées seulement entre les lixiviats et les différentes parties de la plante tandis que celles du Mn et Al sont corrélées entre sédiment lixiviat et les différentes parties de la plante (p<0,05). Les concentrations de Cd et Se au niveau des racines sont significativement corrélées avec celles des sédiments. Cr, Cu, Fe, Ni et Zn sont corrélés positivement entre sédiments et toutes les parties élémentaires de T. latifolia. Les valeurs du facteur de transfert (FT) sont résumées dans le Tableau 14. En moyenne la mobilité des ETMs était plus élevée du sédiment vers la plante que celle au sein de la plante elle-même. En fait la vitesse et l'ampleur de la translocation dans les tissus dépend de l'élément et de l’organe considéré. FT indique que les éléments accumulés par T. latifolia ont été en grande partie conservés dans les racines comme le montrent les valeurs générales de FT<1. En moyenne la translocation la plus élevée est enregistrée entre les sédiments et les racines. En particulier Cu et Mn représentent les valeurs minimales et maximales de rapport racine/sédiment respectivement. Parmi les éléments détectés dans toutes les parties de la plante la plus haute translocation entre les racines et les rhizomes est obtenue pour Al, B, Cu et Zn entre les racines et les tiges pour Ni et entre les racines et les feuilles pour Mn. 77 Tableau 14: Facteur de transfert au niveau du T. latifolia. Al As B Cd Cr Cu Fe Mn Ni Se Sn Zn Moyenne CER FTRh FTT FTF 0,2 1,72 0,87 0,57 0,27 0,18 0,71 2,97 0,45 3,74 0,39 0,24 1,03 0,05 0,29 0,86 1,42 0,16 0,17 0,21 0,05 0,13 / 0,93 0,37 0,42 <0,01 0,01 0,80 0,58 0,14 0,14 0,01 0,07 0,17 0,24 / 0,29 0,22 <0,01 / 0,57 / / 0,16 / 0,17 0,07 0,27 / 0,16 0,23 4.1.3.2. Discussion Sur les 11 ETMs détectés au niveau des différents éléments de la plante les concentrations dans les sédiments et T. latifolia étaient significativement corrélées avec 9 éléments à savoir Al, Cd, Cr, Cu, Fe, Mn, Ni, Se et Zn (p<0,05). La concentration des ETMs au niveau des racines et des rhizomes est généralement corrélée positivement avec celle dans les sédiments et en moindre proportion avec la partie aérienne de la plante (Deng et al., 2004). Les macrophytes ayant un système racinaire comme T. latifolia sont beaucoup plus influencés par les ETMs contenus au niveau des sédiments que par ceux contenus dans l’eau par conséquent la bioaccumulation est importante quand les sédiments sont très contaminés par des ETMs (Bonanno et Guidice, 2010). En ce qui concerne l’absorption les racines constituent généralement la voie principale des ETMs pour les plantes (Kumar et al., 2006). Cependant d'autres tissus de T. latifolia ont montré la capacité de translocation des ETMs comme les rhizomes et les feuilles. FT était presque toujours <1 pour les différents éléments en accord avec plusieurs études mentionnant que les concentrations des ETMs dans les parties souterraines sont généralement plus élevées que celles au niveau des organes aériens (Grisey et al., 2011; Klink et al., 2012). L’ordre 78 général d’accumulation des ETMs décroit de racines > rhizomes > feuilles > tiges confirmant certains travaux entre autre ceux de Klink et al. (2012). Le bore: Les teneurs du bore présentent des différences significatives entre l'eau et les différentes parties de la plante. La forte mobilité a été relevée en particulier de la racine au rhizome probablement en raison de l'importance métabolique de B dans la translocation des sucres. Les teneurs du B au niveau des lixiviats demeurent plus élevées par rapport aux valeurs seuils du cours d’eau soit 10-100 µg L-1 (Gaillardet et al., 2003). La contamination des lixiviats peut être expliquée par le fait que les effluents bruts sont encore chargés de bore et par suite l’utilisation de T. latifolia comme bio-indicateur du bore peut être suggérée. La mobilité du B au niveau de la partie aérienne du T. latifolia demeure importante ce qui se traduit par des FTs élevés de l’ordre de 0,8 et 0,57 respectivement pour tige / racine et feuille / racine. L’aluminium est le troisième élément le plus abondant dans la croûte terrestre avec presque 8 % (Kabata-Pendias et Mukherjee 2007). La fonction physiologique d’Al au niveau des plantes n’est pas claire bien qu’il y ait des preuves que de faibles teneurs d’Al peuvent avoir un effet bénéfique sur la croissance des plantes (Kabata-Pendias 2001). Nos résultats montrent une importante accumulation d’Al dans les racines (moy = 4524 mg kg-1) et une faible mobilité tout au long de la partie aérienne (FT<0.01) en accord avec certains travaux mentionnant que le fer et l’aluminium sont essentiellement immobilisés au niveau des racines des métallophytes (Baker et al., 1994). En dépit de fortes concentrations d’ETMs associées aux racines les oligo-éléments sont généralement associés aux sédiments en raison de la faible biomasse totale des racines par rapport aux sédiments (Teuchies et al., 2008). Dans le cas de T. latifolia, on peut émettre l'hypothèse de l'existence de mécanismes de protection pour empêcher l'afflux d'ions Al3+ dans les cellules des racines. Cela peut se produire soit par formation de complexes organiques Al ou par fixation ou précipitation des ions Al3+ à la paroi cellulaire du cortex racinaire (Savory et Wills, 1991). Le cadmium très toxique n'est pas un élément essentiel et il affecte la croissance et le métabolisme des plantes (Divan et al., 2009). Les concentrations du Cd sont inférieures à la limite de détection au niveau des échantillons du lixiviat ainsi les teneurs enregistrées au niveau des différentes parties de la plante proviennent des sédiments. Les concentrations du cadmium sont les plus faibles parmi toutes les concentrations des ETMs étudiés ces résultats sont en accord avec les travaux de Demirezen et Aksoy (2004) (T. angustifolia marais Sultan) 79 et de Sasmaz et al. (2008) (T. latifolia Flux Kehli). Nos résultats montrent que les racines de T. latifolia sont capables d’accumuler une quantité élevée de cadmium proportionnellement aux quantités contenues dans les sédiments (corrélation positive entre le Cd au niveau des racines et des sédiments) (ANOVA; F= 11,53 p<0,01). Une faible proportion du cadmium contenue dans la partie souterraine du T. latifolia est mobilisée vers la partie aérienne. En fait la proportion de Cd au niveau des tiges est seulement égale à 19 % du Cd total et est inférieure à la limite de détection au niveau des feuilles. Bien qu’en moyenne le contenu de Cd, au niveau des racines, est inférieur à celui des rhizomes le maximum d’accumulation est enregistré au niveau des racines. Les racines de T. latifolia peuvent être utilisées comme un indicateur de pollution en cadmium au niveau du sédiment. Le chrome est considéré comme un élément toxique pour les plantes (Shanker et al., 2005; Bonanno et Giudice 2010). Selon Pais et Jones (2000) une concentration supérieure à 10 mg kg-1 avait un effet phytotoxique sur les plantes. Des concentrations élevées en Cr au niveau des racines T. latifolia (moy = 23,8 mg kg -1) ainsi qu’un rapport racines /sédiment de l’ordre de 0,27 suggérent que T. latifolia peut être considérée comme une plante accumulatrice du chrome. De même nos résultats montrent que le Cr est principalement accumulé au niveau des racines. Ces résultats sont en accord avec ceux de Vardanyan et Ingole (2006) et Klink et al. (2012) mentionnant que les racines accumulent plus de chrome que les autres parties des plantes aquatiques. Shewry et Peterson (1974) expliquent la faible mobilité du chrome des racines vers la partie aérienne du fait qu’il est un élément non-essentiel pour la croissance des plantes. En outre selon Kabata-Pendias (2001) la biodisponibilité du chrome pour les plantes est limitée du fait que les tissus souterrains sont incapables de stimuler la réduction de Cr3+ en Cr2+ facilement soluble. Par conséquent la propension de Cr3+ de se lier aux parois cellulaires peut expliquer le fait par lequel T. latifolia et les plantes en général accumulent principalement le Cr au niveau de la partie souterraine (Zayed et al., 1998). Le cuivre est un élément essentiel pour la croissance des plantes localisé dans de nombreux enzymes des réactions d’oxydoréductions (Kabata-Pendias et Pendias, 1993) cependant il a des effets toxiques lorsque la concentration dépasse 20 mg kg -1 ce qui est relevé au niveau des racines et des feuilles (Alloway, 1990; Borkert et al., 1998; Reeves, 2002). Nos résultats montrent que les racines de T. latifolia accumulent plus de cuivre que les autres éléments de la plante soit en moyenne 29,7 mg kg-1 agissant ainsi comme un filtre qui empêche la translocation du Cu vers les rhizomes et la partie aérienne. Ces résultats en accord avec ceux 80 de Siedlecka et al. (2001) et Aksoy et al. (2005a, b) indiquent que le cuivre tend à s’accumuler au niveau des racines et qu’il est à peine mobilisé vers les autres parties de la plante. Cet effet est remarquablement efficace pour protéger les rhizomes et la partie aérienne de l’effet toxique du cuivre (Fürtig et al., 1999). Cependant les FTs du cuivre sont supérieurs à 0,1 pour rhizomes / racines; tiges / racines et feuilles / racines. Cela peut être dû au fait qu’il est un élément essentiel pour la plante et sa mobilité observée dans cette étude peut être expliquée par son transport actif à toutes les parties de la plante (Shuping et al., 2011). Le fer est un élément essentiel pour les plantes dans les processus de transformation de l'énergie nécessaires à la synthèse. Il est également indispensable dans les processus enzymatiques tels que la biosynthèse de la chlorophylle et des protéines ainsi que dans la respiration cellulaire (Kabata-Pendias et Pendias, 1993). Cependant, des concentrations élevées peuvent entraîner un stress oxydatif pour les plantes (Bienfait 1988). Nos résultats ont montré que le fer est accumulé à la plus haute ampleur au niveau des racines et des rhizomes ainsi les concentrations dans la partie souterraine ont un ordre de grandeurs supérieur à celles rapportées par Carranza-Álvarez et al. (2008) et Klink et al. (2012). En moyenne les concentrations du fer au niveau de la partie souterraine de T. latifolia dépassent largement les concentrations phytotoxiques (20-200 mg kg-1) rapportées par Markert (1992). Ceci peut être expliqué par le fait que les racines des macrophytes libèrent de l'oxygène à la rhizosphère (Reddy et al., 1989) et produisent la précipitation de Fe pour former ce qu'on appelle la "plaque de fer" (Otte et al., 1995). Les valeurs des FTs du fer sont faibles au niveau de la partie aérienne ces résultats sont en accord avec les travaux de Demirezen et Aksoy (2006) mentionnant que la translocation du fer est faible au niveau des plantes et qu’il a tendance à s’accumuler au niveau des parties souterraines soit au niveau des racines et des rhizomes (FT : rhizomes / racines= 0.21). Le manganèse est un élément essentiel pour les plantes il agit sur le développement de la chlorophylle et sert de catalyseur dans le processus d'oxydo-réduction de divers systèmes d'enzymes (Memon et al., 2001; Carranza-Álvarez et al., 2008; Bonanno et Giudice, 2010). Les concentrations au niveau du T. latifolia sont très supérieures à celles enregistrées par Szymanowska et al. (1999) au niveau de T. latifolia prélevé d’un lac non pollué. Les valeurs moyennes des concentrations du Mn au niveau des racines (moy = 11503) et des feuilles (moy = 1916) du T. latifolia dépassent les valeurs toxiques de 20-1000 mg kg-1 mentionnées par Alloway (1990) et Reeves (2002) pour les plantes. Des concentrations en Mn très élevées au 81 niveau des racines et un rapport racine/sédiment substantiel (FT = 2,97) laissent suggérer une disponibilité élevée de ce métal à partir des sédiments de fond (Baldantoni et al., 2004). Le manganèse est l’élément le plus accumulé au niveau des tissus aériens du T. latifolia ainsi les feuilles représentent le deuxième site d’accumulation du Mn ces résultats sont en accord avec ceux de Demirezen et Aksoy (2006) et Klink et al. (2012) confirmant que Mn est facilement mobilisé vers la partie aérienne de la plante et s’accumule préférentiellement au niveau des feuilles. Les concentrations du Mn au niveau des racines sont plus élevées que celles au niveau du sédiment en effet les racines du T. latifolia peuvent servir comme organes bioindicateurs du Mn. Le nickel est un élément essentiel pour les plantes mais il est toxique au-dessus de 5 mg kg-1 (Allen 1989). Ainsi à des concentrations élevées il entraîne une réduction de croissance baisse de rendement et le désordre dans le métabolisme et la physiologie des plantes (Papazoglou et al., 2007). En conséquence seule la concentration dans les racines peut être considérée comme dangereuse. Ni est principalement accumulé au niveau des racines (FT il est par conséquent faiblement mobilisé vers les feuilles (FT racine / feuille racine / sédiment = 0,45) et = 0,07). Nos résultats sont en accord avec ceux de Demirezen et Aksoy (2004) et Klink et al. (2012). La raison possible pourrait être l'auto-réglage des plantes jouant un rôle important sur la séquestration des ETMs dans leurs racines ce qui prive les ETMs de translocation à la partie supérieure de la plante. Le zinc joue un rôle métabolique essentiel chez les plantes étant un composant actif d'un grand nombre d'enzymes (Kabata-Pendias et Mukherjee 2007) cependant il devient toxique à des concentrations de 500-1500 mg kg-1 (Chaney, 1989). Nos résultats montrent que les concentrations de Zn au niveau des différentes parties de T. latifolia sont significativement corrélées avec celles au niveau du sédiment (p<0,001). Cela peut dépendre du fait que les formes solubles de zinc sont facilement assimilables par les plantes (Kabata-Pendias, 2001). Les concentrations du zinc au niveau des racines varient de 17 à 373 mg kg -1 et au niveau des feuilles la concentration du Zn est de l’ordre de 16,8 mg kg-1. En effet la diminution des valeurs de Zn dans les feuilles peut être due à des effets de dilution de croissance (Gleason et al., 1979) alors que des concentrations variables dans les racines peuvent éventuellement dépendre de la modification de la chimie dans la rhizosphère entraînant une disponibilité différente des ETMs à l'interface racine-sédiment (Cacador et al., 2000). En plus des concentrations élevées au niveau des racines et un rapport racines / sédiment important 82 laissent suggérer que les racines de la quenouille T. latifolia peuvent être considérées comme parties accumulatrices à l’égard de Zn; ces résultats sont en accord avec les travaux d’Aksoy et al. (2005b) pour Typha angustifolia et ceux de Klink et al. (2012) pour Typha latifolia. L’utilisation de T. latifolia comme une espèce tolérante adaptée à des environnements contaminés est considérée comme une éco-technique pour la restauration de l’eau et du sol (Grisey et al., 2011; Klink et al., 2012). Les macrophytes émergentes (hélophytes) sont bénéfiques pour le traitement biologique des eaux usées principalement en raison de leur forte productivité de l’assimilation des nutriments et de la participation à la formation de conditions favorables à la prolifération des micro-organismes du sol (Larue et al., 2010). Outre la bioremédiation T. latifolia peut également être considérée comme une espèce appropriée pour les programmes de bio-surveillance. En effet elle a montré une réponse directe à l'état des sédiments et de l'eau indiquant ainsi les effets cumulatifs de la pollution dans le système de traitement de lixiviat de la décharge d’Étueffont. Une partie de l'augmentation des concentrations des ETMs dans Typha latifolia reflète l'augmentation des concentrations de ces ETMs dans l'environnement en accord avec Jones (1985) qui stipule que les macrophytes aquatiques concentrent les éléments et intègrent les fluctuations temporelles de la chimie de l'eau et sont donc utiles aux fins de surveillance en plus des analyses chimiques de l'eau et des sédiments de fond. Selon Baker et al. (2000) les espèces biomoniteurs ont une absorption relativement constante sur une gamme de gradient d'oligo-éléments dans le compartiment abiotique en particulier des sédiments. Par conséquent ils montrent une relation linéaire entre les concentrations dans les tissus de la plante et dans l'eau ou sédiment (Madejón et al., 2004). Le roseau à massette a donc agi comme un outil biologique pour la surveillance des concentrations de Cr Cu Fe Ni et Zn dans les sédiments ainsi que le bore dans l'eau. Zhou et al. (2008) ont défini comme bio-indicateur idéal un organisme vivant présentant les caractères suivants: (1) Il peut accumuler un niveau élevé de polluants sans décès (2) il vit dans un style sessile représentant la pollution locale (3 ) il a une abondance et une distribution assez large pour l'échantillonnage répétitif et la comparaison (4) la durée de vie est assez longue pour la comparaison entre les différents âges (5) il peut se permettre des tissus cibles appropriés ou cellulaires pour des recherches plus poussées au niveau microscopique (6) il est facile à échantillonner et à élever en laboratoire (7) il reste vivant dans l'eau (8) il occupe une position importante dans la chaîne alimentaire et (9) la relation dose-effet peut être observée dans celui-ci. Selon l'objectif du suivi spécifique prévu un candidat affichant plusieurs de ces 83 caractères pourrait être possible pour la bio-surveillance. T. latifolia montre des facteurs de bioconcentration métalliques élevés (0.18 ≤ racine / sédiment ≥ 3.74). Ce résultat souligne l'application potentielle de cette espèce à des fins de bio-surveillance. 4.1.3.3. Conclusion Notre étude montre que la concentration des ETMs au niveau de T. latifolia dépend du type de tissu. Ce résultat est en accord avec d’autres études où les racines et les rhizomes accumulent plus d’ETMs en comparaison avec la partie aérienne. Ce résultat suggère l’existence d'une sorte de barrière de protection empêchant le transfert des éléments toxiques à partir des racines du roseau à massette, à ses rhizomes et la partie aérienne. La corrélation positive entre les concentrations au niveau des différentes parties de la plante et celles des sédiments et des lixiviats indiquent que les racines rhizomes tiges et feuilles de T. latifolia agissent comme bioindicateurs et particulièrement les racines et sont potentiellement utiles dans la détection des changements dans les conditions ambiantes dues aux ETMs. Leur application est recommandée pour les programmes de bio-surveillance visant à fournir une évaluation quantitative de la qualité de l'environnement en ce qui concerne l'eau et les sédiments. 84 4.1.4. Valorisation de la performance des deux espèces de macrophytes Typha latifolia et Phragmites australis dans la bioaccumulation des ETMs au niveau de la quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont 4.1.4.1. Résultats 4.1.4.1.1. Éléments traces métalliques au niveau des lixiviats Les ETMs (Ag, Al, As, B, Cd, Cr, Cu, Fe, Mn, Ni, Se, Sn et Zn) ont été analysés en amont et en aval dans les lixiviats de la quatrième lagune de la décharge du site d’Étueffont. Les résultats sont récapitulés dans le Tableau 15. Seules les concentrations des éléments suivants : Ag, Fe, Mn et Zn présentent une variation saisonnière marquée dans les échantillons de lixiviat prélevés en amont et en aval. Les concentrations d’As Se et Sn enregistrées en amont et à l’aval étaient inférieures à la limite de détection sans aucune variation significative en fonction de la saison d'échantillonnage. Les concentrations moyennes du B, Cd, Cr, Cu et Ni étaient stables pendant toute l'étude sans aucune différence significative entre l'amont et l’aval de la quatrième lagune. À l’exception de valeurs enregistrées au printemps 2012 la concentration d’Ag demeure constante au niveau de la lagune (amont / aval) avec des valeurs inférieures à la limite de détection. Une variation saisonnière significative des concentrations des ETMs a été enregistrée en amont / aval avec un pic au printemps pour Al, Fe et Mn. Cependant des réductions significatives (p<0,001) ont été enregistrées pour Al (Printemps 2011) et Fe (automne 2010 et printemps 2011) ainsi les concentrations en Mn ont été considérablement réduites par rapport à l’amont dans toutes les campagnes d’échantillonnages. De faibles différences dans la réduction du Fe entre l’amont et l’aval ne sont pas statistiquement significatives bien que les concentrations aient été réduites en automne 2011 et au printemps 2012. Les concentrations du Zn ont été significativement réduites (p<0,05) par rapport aux concentrations mesurées en amont au printemps 2011 et 2012 uniquement. 85 Tableau 15: Concentrations des ETMs (milligrammes par litre) des lixiviats en amont / aval de la quatrième lagune du système de lagunage d'Étueffont. Amont mg L-1 Aval Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 Ag < 0,02 a < 0,02 a < 0,02 a Al < 0,02 a 0,074±0,020 b As < 0,02 a B % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps P 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 0,074±0,011 b *** < 0,02 a < 0,02 a < 0,02 a 0,060±0,007 b *** / / / -19 * < 0,02 a 0,072±0,008 b *** < 0,02 a 0,060±0,007 b < 0,02 a 0,066±0,011 c *** / -19 *** / -9 ns < 0,02 a < 0,02 a < 0,02 a ns < 0,02 a < 0,02 a < 0,02 a < 0,02 a ns / / / / 0,362±0,050 a 0,398±0,034 a 0,364±0,027 a 0,384±0,028 a ns 0,322±0,026 a 0,378±0,049 a 0,322±0,031 a 0,328±0,046 a ns -11 ns -5 ns 0 ns -15 ns Cd 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0 ns 0 ns 0 ns 0 ns Cr 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0 ns 0 ns 0 ns 0 ns Cu 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a 0,02±00 a ns 0 ns 0 ns 0 ns 0 ns Fe 0,104±0,020 a 0,238±0,062 b 0,106±0,045 a 0,226±0,021 c *** 0,082±0,008 a 0,134±0,042 b 0,098±0,032 a 0,200±0,034 c *** -21 * -44 *** -8 ns -12 ns Mn 0,116±0,015 a 0,182±0,023 b 0,170±0,016 b 0,336±0,045 c *** 0,090±0,010 a 0,150±0,016 b 0,108±0,018 a 0,174±0,013 b *** -22 * -18 * -36 *** -48 *** Ni < 0,02 a 0,273±0,052 b < 0,02 a 0,258±0,039 b ns < 0,02 a 0,263±0,049 b < 0,02 a 0,258±0,042 b ns / -4 ns / 0 ns Se < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a ns < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a ns / / / / Sn < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a ns < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a < 0,04 a ns / / / / Zn < 0,02 a 0,213±0,023 b < 0,02 a 0,192±0,016 b *** < 0,02 a 0,136±0,054 b < 0,02 a 0,110±0,016 b *** / -36 *** / -43 *** P Les données sont exprimées en : moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnages et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 86 4.1.4.1.2. ETMs au niveau des sédiments Les valeurs enregistrées dans les quatre campagnes d’échantillonnage sont présentées dans le Tableau 16. D’importantes variations saisonnières des concentrations des ETMs en amont / aval ont été observées pour As, B, Cd, Cr, Cu, Mn, Sn et Zn. Cependant aucune variation significative n’a été enregistrée pour Ag Fe et Ni (en amont / aval) Al (amont) et Se (aval). Les teneurs des ETMs dans les sédiments échantillonnés en amont ont montré des valeurs généralement inférieures à celles observées en aval. Les réductions des ETMs dans les sédiments varient de -2 à -54 % en automne 2010 / 2011 et de -2 à -53 % au printemps 2011/ 2012. Seules les concentrations de Cd, Cu, Sn et Zn ont été significativement réduites (P<0,05) par rapport aux concentrations mesurées en amont quelle que soit la saison considérée. Les concentrations ont été considérablement réduites entre l’amont et l’aval pour Al et Se au printemps 2012 ainsi qu’As et Cr au printemps 2011. Aucune réduction significative n’a été enregistrée pour Ag, Fe, Mn et Ni dans la quatrième la lagune. Les concentrations du B ont été significativement réduites (p<0,001) en comparaison avec les concentrations mesurées en amont en printemps 2011 / 2012 uniquement. 87 Tableau 16: Concentrations des ETMs (milligrammes par gramme MS) dans le sol et les sédiments prélevés dans le site d'étude en amont / aval pendant la période expérimentale. Amont mg kg-1 Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al 27100±3141 a 28150±4193 a 25800±3498 a 31700±4299 a ns 26650±2259 ab 29200±2476 a 22450±3044 b 25350±3270 ab * -2 ns 4 ns -13 ns -20 * As 18,25±2,48 a 32,30±2,71 b 21,30±2,33 a 28,10±4,28 b *** 18,40±1,56 a 19,65±1,44 a 16,85±3,73 a 24,95±2,12 b *** 1 ns -39 *** -21 ns -11 ns B 17,10±2,27 a 36,70±3,11 b 29,35±3,98 c 33,15±2,50 c *** 17,50±1,29 a 23,25±2,11 b 27,00±2,29 b 28,35±1,84 c *** 2 ns -37 *** -8 ns -17 *** Cd 0,51±0,01 a 2,25±0,48 b 0,85±0,12 ac 1,10±0,05 c *** 0,50±0,01 a 1,15±0,17 b 0,50±0,01 a 0,87±0,13 c *** -2 ** -49 *** -41 *** -21 ** Cr 56,10±4,76 a 75,30±6,39 b 46,85±5,92 a 51,70±7,31 a *** 53,85±6,10 a 58,95±7,59 a 39,85±6,76 b 47,25±6,69ab ** -4 ns -22 ** -15 ns -9 ns Cu 73,30±8,92 a 219,50±18,61 b 112,10±16,46 c 143,70±5,83 d *** 57,75±4,90 a 104,0±14,71 b 60,05±5,09 a 131,00±6,50 c *** -21 ** -53 *** -46 *** -9 * Fe 34250±4644 a 38800±3289 a 37800±6409 a 39850±3378 a ns 35000±5528 a 36250±6146 a 35300±2993 a 37700±5955 a ns 2 ns -7 ns -7 ns -5 ns Mn 2185±332,8 a 3070±416,3 b 2370±200,9 a 3780±512,6 c *** 1700±380,6 a 2995±219,8 b 2230±258,5 a 3665±355,1 c *** -22 ns -2 ns -6 ns -3 ns Ni 39,40±6,00 a 47,60±6,73 a 38,80±5,49 a 38,20±5,82 a ns 38,40±6,06 a 40,15±6,81 a 34,35±4,86 a 36,10±5,50 a ns -3 ns -16 ns -11 ns -5 ns Se <1a <1a <1a 1,65±0,06 b *** <1a <1a <1a <1a ns / / / -39 *** Sn 7,05±0,60 a 23,45±3,58 b 8,95±0,87 ac 10,65±0,41 c *** 4,50±0,64 a 12,10±1,03 b 5,00±0,01 a 11,45±0,38 b *** -36 *** -48 *** -44 *** 8* Zn 290,50±24,63 a 458,01±50,13 b 260,03±17,49 ac 225,5±24,71 c *** 158,02±13,39 a 227,51±15,09 b 119,02±18,13 c 116,61±12,74 c *** -46 *** -50 *** -54 *** -48 *** Les données sont exprimées en : moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnages et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 88 4.1.4.1.3. Biomasse des macrophytes La biomasse aérienne moyenne de la quenouille (T. latifolia) et du roseau commun (P. australis) pour les deux années est présentée dans la Figure 36. La biomasse la plus importante pour les pousses des deux plantes est enregistrée en amont de la lagune 4 en automne 2011 avec 1,13 et 0,85 kg MS m-2 respectivement. Pour les deux espèces les valeurs de biomasse de la partie aérienne ne sont pas significativement différentes en automne et au printemps pour les deux années entre l’amont et l’aval. Les biomasses de la partie souterraine de la quenouille varient de 0,46 à 1,29 kg MS m-2 et de 1,36 à 1,94 kg MS m-2 pour le roseau. Bien que la biomasse moyenne du roseau et celle de la quenouille ne diffèrent pas significativement la biomasse racines / rhizomes du roseau était supérieure à celle de la quenouille. Aucune différence significative n'a été observée pour les deux espèces de plantes dans la biomasse racines / rhizome et pousses en relation avec les saisons et la localisation (amont / aval) confirmant les conditions de croissance uniformes. 89 Aut. 2010 Print. 2010 Aut. 2010 Print. 2010 Print. 2010 Aut. 2010 Print. 2010 Print. 2010 Print. 2010 Aut. 2010 Aut. 2010 Aut. 2010 Biomasse de la pousse, kg MS m-2 Print. 2010 Print. 2010 Biomasse souterraine, kg MS m-2 Aut. 2010 Aut. 2010 Biomasse de la pousse, kg MS m-2 Biomasse souterraine, kg MS m-2 Figure 36: Biomasse de la pousse (partie aérienne) exprimée en (gramme MS par plante) de T. latifolia et P. australis prélevée entre l’amont et l’aval de la lagune 4 pendant la période d’échantillonnage (n=6 moyenne ± SD). 4.1.4.1.4. Les teneurs des ETMs au niveau des deux espèces en relation avec celles du sédiment Les concentrations des ETMs mesurées au niveau des différents tissus de T. latifolia et P. australis pour deux saisons caractéristiques et sur deux années sont présentées dans les Tableaux 17, 18, 19, 20 et 21 pour T. latifolia et 22, 23, 24, 25 et 26 pour P. australis. Généralement les valeurs des ETMs sont plus importantes au niveau de la partie souterraine des deux plantes que dans la partie aérienne (tiges feuilles et fleurs). 90 4.1.4.1.4.1. Typha latifolia Les racines et les rhizomes de T. latifolia échantillonnés en amont de la lagune 4 accumulent les ETMs les concentrations étant significativement plus élevées que dans la partie aérienne. Les concentrations en Ag et Sn restent inférieures aux limites de détection (ILD) au niveau des différents tissus quelle que soit la saison. À l’exception de ces deux éléments des différences significatives ont été observées entre les concentrations des ETMs au niveau des tissus de la partie souterraine (p<0,001). Des variations importantes de la concentration en ETMs au niveau des rhizomes tiges et fleurs ont été enregistrées pour le Cr en amont de la lagune seulement. En outre seules les concentrations du Cd et du Se ne varient pas significativement avec les saisons au niveau des rhizomes tiges et fleurs de T. latifolia tant en amont qu’en aval de la lagune (Tableaux 18, 19 et 20). À l’exception du Ni et de l’As l’accumulation des ETMs dans la biomasse aérienne de T. latifolia (tiges feuilles et fleurs) montre une variation saisonnière significativement similaire à celle des rhizomes en amont / aval de la quatrième lagune. Les concentrations des ETMs au niveau des parties souterraines (racines-rhizomes) et aériennes (tiges feuilles et fleurs) sont maximales au printemps après la croissance de la plante tandis qu’une baisse générale est observée en automne avant la sénescence. La comparaison entre les échantillons des plantes prélevés en amont et en aval montre que la plupart des ETMs a diminué de façon significative (p<0,001) à la fois au niveau des parties souterraines et aériennes que dans les échantillons prélevés en aval indiquant une accumulation plus importante en amont. Toutefois bien qu’une réduction significative de l’accumulation des ETMs au niveau des racines ait été observée à l'intérieur du bassin pour les éléments mesurés (à l’exception de l’Ag et du Sn) seul le zinc a montré une réduction importante et significative pour l’ensemble des campagnes d’échantillonnages. De même une différence significative (P<0,001) dans l’accumulation des ETMs entre l’amont et l’aval de la quatrième lagune est enregistrée au niveau des rhizomes tiges et feuilles de T. latifolia pour Al, B, Cu, Fe, Mn, Ni et Zn (As pour le rhizome seulement). Comme pour les racines une différence significative est trouvée entre l’amont et l’aval (P<0,05) dans l’accumulation des ETMs au niveau des rhizomes tiges et feuilles de T. latifolia pour Al, B, Cu, Fe, Mn, Ni et Zn (As pour le rhizome seulement). Une différence significative est aussi observée pour le Cr au niveau des rhizomes tiges et fleurs. À l’exception des teneurs en As et en Cr (pas de différence significative entre les saisons), le même ordre est observé pour les feuilles de T. latifolia. Quelle que soit la saison aucune élimination significative n'a 91 été observée pour l’Ag et le Sn par les racines et les rhizomes ainsi que par les tiges les feuilles et les fleurs de T. latifolia entre l'entrée et la sortie de la quatrième lagune. 92 Tableau 17: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des racines de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont T. latifolia Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 2010 2011 <5a <5a ns / / Automne 2011 Printemps 2012 Racines Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a Al 3130±362.8 a As 39.22±2.86 a B / / 6060±702.5 b 1.50±0.01 c 10300±1194 d *** 1830±212.1 a 4590±532.1 b 1.50±0.01 c 5520±639.9 d *** -42 *** 111.0±8.16 b 71.12±5.23 c 151.2±12.83 d *** 36.78±2.68 a 73.20±5.40 b 69.82±5.07 b 87.42±6.41 c *** -6 ns -24 ** / -46 *** -34 *** -3 ns -42 *** 12.68±1.11 a 26.20±2.22 b 18.17±1.54 c 23.80±2.04 b *** 11.40±0.96 a 14.60±1.26 b 15.30±1.30 b 21.10±1.79 c *** -10 ns -44 *** -16 * -11 ns Cd < 0.5 a 1.60±0.09 a 0.56±0.06 b 1.01±0.15 c *** < 0.5 a 0.64±0.10 a 0.53±0.04 a 0.86±0.12 b *** / -60 *** -5 ns -15 ns Cr 9.00±1.02 a 61.30±6.94 b 11.68±1.32 a 30.80±3.48 c *** 8.10±0.92 a 22.60±2.56 b 6.55±0.84 a 17.70±2.01 c *** -10 ns -63 *** -44 *** -43 *** Cu 38.30±4.66 a 53.80±6.55 b 29.40±3.58 a 38.32±4.66 a *** 29.20±3.55 a 42.50±5.17 b 27.60±3.36 a 22.83±3.23 a *** -24 ** -21 * -6 ns -40 *** Fe 14700±2322 a 27100±4281 b 29200±4612 b 38715±6564 c *** 14400±2275 a 26900±4249 b 19900±3143 ab 34697±5481 c *** -2 ns -1 ns -32 ** -10 ns Mg 9440±1094 a 12600±1461 a 5047±427.8 b 31300±3628 c *** 11000±1275 a 11900±1379 a 4961±575.0 b 20000±2318 c *** -14 ** -6 ns -2 ns -36 *** Ni 12.60±1.99 a 45.30±7.15 b 12.91±2.04 a 30.00±4.74 c *** 11.20±1.77 a 34.20±5.40 b 8.33±1.41 a 29.30±4.63 b *** -11 ns -25 * -36 ** -2 ns Se 7.32±0.85 a 8.40±0.97 a 2.00±0.01 b 19.90±2.31 c Sn <5a <5a <5a <5a *** 5.56±0.64 a 8.80±1.02 b 2.00±0.01 c 12.00±1.39 d *** -24 ** 5 ns / -40 *** ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 126.0±10.68 b 175.0±14.84 b 54.90±4.66 c 105.3±8.93 a *** 75.40±6.39 a 91.90±7.79 b 45.70±3.88 c 66.80±5.87 a *** -18 ** -28 *** -17 ** -37 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0.05 **P<0.01 ***P<0.001 93 Tableau 18: Concentrations en ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des rhizomes de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont T. latifolia Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 2010 2011 Automne 2011 Printemps 2012 Rhizomes Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al 93,50±12,68 a 343,0±46,51 b 35,50±5,29 c 392,0±58,39 b *** 80,30±10,89 a 172,5±25,69 b 25,00±3,72 c 168,8±19,57 b *** -14 ns -50 *** -30 ** -57 *** As 4,00±0,34 a 6,52±0,55 b 1,80±0,16 c 7,22±0,29 b *** < 1,5 a 2,24±0,20 b < 1,5 a 4,96±0,51 c *** -62 *** -66 *** -17 ** -31 *** B 9,30±0,79 a 20,20±1,71 b 12,80±0,94 c 16,71±1,42 d *** 9,00±0,66 a 13,10±0,96 b 12,30±1,04 b 15,84±1,43 c *** -3 ns -35 *** -4 ns -5 ns Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a 1,38±0,18 b <1a 1,92±0,27 c *** <1a <1a <1a <1a ns / -27 ** / -48 *** Cu 3,80±0,54 a 6,28±0,89 b 3,98±0,59 a 4,49±0,63 a *** 1,81±0,29 a 3,30±0,52 bc 2,62±0,42ac 3,96±0,56 b *** -52 *** -47 *** -34 ** -12 ns Fe 2520±427,3 ab 3300±559,5 a 1200±203,5 b 11416±1936 c *** 761,0±129,0 a 844,0±143,1 a 97,20±16,46 b 1513±239,0 c *** -70 *** -74 *** -92 *** -87 *** Mg 334,0±32,32 a 1210±102,7 b 379,0±36,32 a 1155±84,9 b *** 354,0±29,93 a 544,0±52,57 b 395,2±33,62 a 901,8±76,38 c *** 6 ns -55 *** 4 ns -22 ** Ni <1a 4,12±0,63 b 1,14±0,08 b 1,35±0,19 c *** <1a 1,37±0,23 b <1a 1,35±0,19 b *** / -67 *** -12 ** 0 ns Se <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 20,26±1,76 a 26,59±1,91 b 19,76±1,71 a 15,36±1,36 c *** 9,68±0,86 a 22,24±0,97 b 10,70±0,92 a 10,52±0,89 a *** -52 *** -16 *** -46 *** -32 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnages et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 94 Tableau 19: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des tiges de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont T. latifolia Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 2010 2011 Automne Printemps 2011 2012 Tiges Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al < 1,5 a 51,20±6,95 b 29,60±4,02 c 47,50±5,51 b *** < 1,5 a 25,90±5,90 b 10,55±1,22 c 40,91±5,55 d *** / -49 *** -64 *** -14 ns As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / / / / B 11,12±0,10 a 17,40±1,57 b 12,88±1,16 a 18,36±1,56 b *** 12,50±0,92 a 14,90±1,09 b < 1,5 c 7,88±0,31 d *** 12 ns -14 * -88 *** -57 *** Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a <1a <1a 3,78±0,54 b *** <1a <1a <1a <1a ns / / / -74 *** Cu 2,60±0,38 a 3,61±0,57 b 1,73±0,26 a 4,77±0,75 c *** <1a 2,33±0,37 b <1a 3,38±0,41 c *** -61 *** -35 ** -42 *** -29 ** Fe 92,00±15,60 a 122,0±20,69 ac 35,88±5,67 b 132,0±22,38 c *** 32,52±5,15 a 87,30±13,78 b 41,24±7,01 a 104,0±16,42 b *** -65 *** -28 * 15 ns -21 ns Mg 637,0±46,87 a 1180±86,31 b 864,6±100,1 c 1360±131,6 d *** 467,0±45,19 a 1140±110,5 b 647,6±62,64 c 1460±107,2 d *** -27 *** -3 ns -25 ** 7 ns Ni <1a 1,20±0,18 a <1a 2,14±0,30 b *** <1a <1a <1a <1a ns / -17 * / -53 *** Se <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 41,48±3,52 d 39,11±3,32 b 19,80±2,17 a 19,32±1,62 a *** 12,10±1,02 a 19,80±1,70 b 7,85±0,86 c 19,60±2,14 a *** -71 *** -49 *** -60 *** 2 ns Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0.05 **P<0.01 ***P<0.001 95 Tableau 20: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des feuilles de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont T. latifolia Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 2010 2011 Automne Printemps 2011 2012 Feuilles Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al 41,60±5,37 a 165,0±24,58 b 11,78±1,36 c 66,70±8,60 d *** < 1,5 a 37,50±4,84 b 11,48±1,48 c 23,40±3,49 d *** -96 *** -77 *** -3 ns -65 *** As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / / / / B 7,45±0,63 a 12,50±1,06 a 9,40±0,80 b 10,88±0,98 ab ** 6,32±1,00 a 9,90±0,89 b < 1,5 c 10,58±0,95 b *** -15 * -21 ** -84 *** -3 ns Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Cu 3,90±0,57 a 5,380±0,79 b 4,14±0,58 ab 7,46±1,09 c *** 2,60±0,37 a 3,67±0,52 a <1b 6,90±1,01 c *** -33 ** -32 ** -76 *** -8 ns Fe 57,90±9,82 a 124,0±19,58 b 132,0±22,38 b 221,0±37,47 c *** 25,40±4,01 a 103,3±13,17 b 80,10±12,64 b 170,6±26,95 c *** -56 *** -17 ns -39 ** -23 * Mg 2120±155,8 a 2800±237,4 b 1870±158,6 a 2724±200,1 b *** 1630±138,2 a 1890±138,7 b 55,40±4,159 c 2268±166,2 d *** -23 *** -33 *** -97 *** -17 ** Ni <1a 1,03±0,042 a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / -3 ns / / Se <1a 2,476±0,39 b <1a <1a *** <1a <1a <1a <1a ns / -60*** / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn <1 a <1a <1a 1,90±0,20 b *** <1a <1a <1a 1,10±0,16 b *** / / / -43 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 96 Tableau 21: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des fleurs de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont T. latifolia Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 Printemps 2011 Automne Printemps 2011 2012 Fleurs Ag <5a <5a <5a / ns <5a <5a <5a / ns / / / / Al < 1,5 a 16,50±1,91 b 8,20±1,06 c / *** < 1,5 a 15,80±2,04 b 2,90±0,34 a / *** / -4 ns -65 *** / As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a / ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a / ns / / / / B 14,02±1,24 a 24,30±2,22 b 12,40±1,14 a / *** 8,30±0,74 a 21,10±1,91 b < 1,5 c / *** -41 *** -13 * -88 *** / Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a / ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a / ns / / / / Cr <1a 10,30±1,30 b <1a / *** <1a <1a <1a / ns / -90 *** / / Cu 7,40±1,08 a 5,67±0,83 b 6,57±0,97 ab / * 5,80±0,85 a 4,28±0,63 b <1c / *** -22 * -25 * -85 *** / Fe 42,80±6,75 a 92,20±14,55 b 57,20±9,04 a / *** 30,70±4,84 a 77,10±12,20 b 53,02±8,34 c / *** -28 * -16 ns -7 ns / Mg 882,0±64,92 a 1400±102,8 b 485,0±35,56 c / *** 733,0±54,04 a 763,0±55,89 a 154,0±11,31 b / *** -17 ** -46 *** -68 *** / Ni <1a 5,23±0,80 b 1,10±0,09 a / *** <1a 1,13±0,057 b <1a / *** / -78 *** -9 ns / Se <1a <1a <1a / ns <1a <1a <1a / ns / / / / Sn <5a <5a <5a / ns <5a <5a <5a / ns / / / / Zn 33,50±3,67 a 48,60±5,32 b 22,30±2,44 c / *** 27,80±3,04 a 19,20±2,10 b 11,90±1,31 c / *** -17 * -60 *** -47 *** / Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval) *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 97 4.1.4.1.4.2. Phragmites australis Les concentrations les plus élevées en ETMs ont été trouvées au niveau des racines de P. australis prélevées en amont de la lagune 4. Comme pour T. latifolia et dans toutes les saisons étudiées l’Ag et le Sn n’ont pas été détectés et les valeurs étaient inférieures aux limites de détection dans les différents tissus de P. australis. Des différences significatives dans les concentrations en ETMs entre les quatre campagnes d'échantillonnage ont été enregistrées au niveau des racines (P<0,001) (à l’exception de l’Ag et du Sn). Les teneurs d’Al, Cr, Fe, Mn, Ni et Zn au niveau des rhizomes présentent des variations significatives (P<0,05) avec la saison en amont et en aval de la lagune (Tableau 23). Une différence significative saisonnière est enregistrée pour les concentrations en As et en Cu uniquement en amont de la lagune. Comme pour T. latifolia les maxima des concentrations au niveau des racines et des rhizomes sont mesurés au printemps après la croissance et les minima en automne avant la phase de sénescence. L’accumulation des ETMs au niveau de la partie aérienne de P. australis (feuilles tiges et fleurs) montre une variation saisonnière similaire à celle des rhizomes en amont et en aval de la quatrième lagune avec une variation saisonnière significative pour Al, Cr, Cu, Fe, Mn, Ni et Zn. Les tiges et les feuilles présentent des différences similaires selon les saisons à l’exception du B au niveau des feuilles variant significativement avec les saisons. Aucune différence significative n’a été enregistrée au niveau des fleurs à l’exception d’Al (en amont et en aval) Mn (en aval seulement) et Ni (en amont seulement) (Tableau 26). La comparaison entre les échantillons de P. australis prélevés en amont et en aval de la lagune 4 montre que la majorité des concentrations en ETMs diminue au niveau de la partie aérienne et souterraine de la plante prise en aval. À l’exception des racines il n’y avait pas de diminution significative dans l’accumulation du Cd dans les différents échantillons au niveau de la lagune durant les deux années d’échantillonnage. Comme pour les racines une différence significative est trouvée entre l’amont et l’aval de la lagune 4 pour Al, Cr, Cu, Fe, Mn ,Ni et Zn au niveau des rhizomes tiges et feuilles de P. australis (As pour rhizomes seulement B pour tiges feuilles et fleurs seulement). À l’exception du Cr, Ni et Zn le même ordre est observé pour les échantillons des fleurs collectés dans la lagune. Comme pour T. latifolia il n’y avait pas de réduction significative d’accumulation d’Ag et Sn au niveau de la partie souterraine et aérienne de P. australis entre l’amont et l’aval de la lagune. 98 Tableau 22: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des racines de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont P. australis Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 Printemps 2011 Automne 2011 Printemps 2012 Racines Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al 1760±204,0 a 5390±624,8 b 1166±150,4 a 6490±451,9 b *** 542,01±62,83 a 4430±659,9 b 348±29,7 c 5520±659,9 b *** -69 *** -18 * -70 *** -15 ** As 50,40±1,82 a 149,01±12,64 b 85,70±6,31 c 200,90±22,01 d *** 47,12±0,66 a 106,02±7,78 b 69,20±5,86 c 119,21±8,73 d *** -7 ** -29 *** -19 ** -41 *** B 8,00±0,68 a 23,80±2,017 b 8,36±0,18 a 16,30±1,36 c *** 6,30±0,52 a 11,52±0,28 b 7,88±0,28 a 12,90±0,32 c *** -21 ** -52 *** -6 * -21 *** Cd < 0,5 a 0,89±0,12 b 0,59±0,07 a 1,00±0,15 b *** < 0,5 a < 0,5 a 0,55±0,03 a 0,65±0,10 b *** / -44 *** -8 ns -35 ** Cr 6,20±0,7022 a 158,01±17,88 b 12,74±1,44 a 31,00±3,51 c *** 4,20±0,48 a 17,80±2,29 b 6,26±0,79 a 17,70±2,28 b *** -32 *** -89 *** -51 *** -43 *** Cu 16,00±1,95 a 40,90±1,36 b 29,70±0,88 c 31,59±2,52 c *** 10,90±1,33 a 38,20±1,36 b 27,60±0,72 c 23,92±2,71 d *** -32 ** -7 * -7 ** -27 *** Fe 12100±1911 a 41800±7088 b 19900±2812 a 45586±7201 b *** 7950±1256 a 17000±2685 b 16610±1245 b 35916±5673 c *** -34 ** -59 *** -17 * -21 * Mn 16900±1959 a 18800±1077 a 31300±2654 b 23900±2770 c *** 3950±457,9 a 16600±1309 b 4696±544,4 a 16732±1228 b *** -77 *** -12 * -85 *** -30 *** Ni 10,20±0,70 a 127,01±20,06 b 17,46±0,87 c 33,90±1,63 d *** 9,00±0,53 a 28,70±4,87 b 13,06±1,99 a 30,00±0,94 b *** -12 * -77 *** -25 ** -12 * Se 12,60±1,46 a 12,80±0,50 a 10,93±1,38 a 19,93±3,37 b *** <1a 11,60±0,32 b 2,05±0,033 a 15,30±1,77 c *** -84 *** -9 ** -81 *** -23 * Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 145,20±13,83 a 171,72±15,09 b 154,80±14,80 a 143,51±15,71 c *** 37,30±3,16 a 52,40±4,44 b 17,46±1,48 c 51,00±4,32 b *** -74 *** -69 *** -89 *** -64 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval). *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 99 Tableau 23: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des rhizomes de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont P. australis Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 Printemps 2011 Automne 2011 Printemps 2012 Rhizomes Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al 101,04±13,70 a 66,80±9,06 b 66,70±7,73 c 163,02±24,28 c *** 28,84±4,29 a 35,40±5,27 a 14,80±2,21 b 46,50±6,31 c *** -71 *** -47 *** -78 *** -72 *** As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a 3,04±0,29 b *** < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a 1,52±0,05 a ns / / / -50 *** B < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / / / / Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a 4,92±0,69 b <1a 1,25±0,16 c *** <1a 2,17±0,28 b <1a <1a *** / -56 *** / -20 ** Cu 1,72±0,25 a 2,70±0,43 b 1,45±0,20 a 2,38±0,34 b *** <1a 1,21±0,19 a <1a 1,16±0,16 a ns -42 *** -55 *** -31 ** -51 *** Fe 334,03±56,63 a 759,01±128,7 b 393,02±62,05 a 613,01±103,90 b *** 220,03±37,30 a 314,01±53,24 b 299,31±50,76 ab 311,03±52,73 b * -34 ** -59 *** -24 * -49 *** Mn 104,03±9,82 a 1170±99,30 b 157,42±14,88 a 554,01±41,60 c *** 47,60±3,912 a 404,4±46,52 b 63,00±5,244 a 370,04±31,48 b *** -54 *** -65 *** -60 *** -33 *** Ni <1a 4,140±0,58 b <1a 1,21±0,20 a *** <1a 2,210±0,3730 b <1a <1a *** / -47 *** / -17 * Se <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 18,52±1,57 a 23,08±2,01 b 9,44±1,03 c 13,72±1,18 d *** 11,58±1,05 a 17,20±1,45 b <1c 9,72±0,84 d *** -37 *** -25 *** -89 *** -29 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval). *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 100 Tableau 24: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des tiges de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont P. australis Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 printemps 2011 Automne Printemps 2011 2012 Tiges Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al < 1,5 a 15,10±2,05 b 4,22±0,49 c 16,50±1,91 b *** < 1,5 a 14,50±0,52 b 4,18±0,57 b 16,10±2,19 b *** / -4 ns -1 ns -2 ns As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / / / / B < 1,5 a 1,62±0,13 b < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / -7 * / / Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a 1,95±0,27 b <1a 1,31±0,47 c *** <1a 1,86±0,23 b <1a 1,30±0,17 c *** / -5 ns / 0 ns Cu <1a 6,83±0,83 c <1a 6,39±1,01 c *** <1a 1,16±0,15 a <1a 3,10±0,49 b *** / -83 *** / -52 *** Fe 36,30±6,163 a 105,00±16,59 b 76,56±4,76 a 92,20±14,55 a *** 17,90±2,82 a 41,90±7,12 b 64,58±3,57c 89,20±15,11 d *** -51 *** -60 *** -16 ** -3 ns Mn 93,00±6,633 a 103,02±9,82 a 154,01±17,90 b 215,4±25,13 c *** 79,00±7,38 a 105,01±7,52bc 90,60±8,50 ac 109,41±10,88 b *** -15 * 2 ns -41 *** -49 *** Ni <1a 5,49±0,77 b <1a 1,60±0,23 c *** <1a 5,23±0,82 b <1a 1,19±0,18 a *** / -5 ns / -26 * Se <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 15,20±1,67 a 86,46±7,33 b 48,60±4,12 c 45,60±4,99 c *** 6,20±0,52 a 36,30±3,05 b <1a 10,52±0,89 d *** -59 *** -58 *** -98 *** -77 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval). *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 101 Tableau 25: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des feuilles de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont P. australis Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 printemps 2011 Automne Printemps 2011 2012 Feuilles Ag <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Al < 1,5 a 206,0±30,68 b 11,13±1,43 c 36,70±4,74 d *** < 1,5 a 115,0±14,83 b 9,62±1,43 c 29,60±4,02 d *** / - 44 *** -14 ns -19 * As < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a < 1,5 a ns / / / / B 6,40±0,26 a 7,64±0,69 b 5,30±0,50 c 8,46±0,52 b *** < 2,5 a 6,52±0,55 b 3,90±0,14 c 8,16±0,22 d *** -61 *** -15 * -26 *** -4 ns Cd < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a < 0,5 a ns / / / / Cr <1a 3,780±0,5374 b <1a <1a *** <1a 1,080±0,04637 b <1a <1a *** / -71 *** / / Cu 4,70±0,66 a 6,23±0,91 b 4,52±0,66 a 7,19±0,18 b *** 3,00±0,44 a 2,84±0,34 a 3,61±0,57 a 6,91±0,09 b *** -36 ** -54 *** -20 * -4 * Fe 57,90±9,82 a 124,0±19,58 b 132,0±22,38 b 221,0±37,47 c *** 25,40±4,01 a 103,3±13,17 b 80,10±12,64 b 170,6±26,95 c *** -56 *** -17 ns -39 ** -23 * Mn 1140±132,1 a 1230±90,1ab 1420±104,4 b 1207±102,3 a *** 610,0±46,9 a 1270±93,5 b 915,2±77,70 b 1360±131,6 b *** -47 *** 3 ns -36 *** 13 ns Ni <1a 2,78±0,42 b <1a 2,14±0,30 c *** <1a <1a <1a 1,23±0,19 b *** / -64 *** / -43 *** Se <1a <1a <1a <1a ns <1a <1a <1a <1a ns / / / / Sn <5a <5a <5a <5a ns <5a <5a <5a <5a ns / / / / Zn 18,85±2,18 a 31,60±3,46 b 19,32±1,62 c 23,44±2,07 d *** 15,50±1,70 a 22,98±2,01 b 16,90±1,85 a 14,70±1,25 a *** -18 ns -27 ** -13 ns -37 *** Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval). *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 102 Tableau 26: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des fleurs de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. Amont P. australis Aval % Réduction / P valeur Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps Automne Printemps 2010 2011 2011 2012 2010 2011 2011 2012 Automne 2010 Printemps 2011 Automne Printemps 2011 2012 Fleurs Ag <5a / <5a / ns <5a / <5a / ns / / / / Al 35,00±4,51 a / 42,50±4,93 b / *** 26,60±3,43 a / 20,30±2,35 a / *** -24 ** / -52 *** / As < 1,5 a / < 1,5 a / ns < 1,5 a / < 1,5 a / ns / / / / B 12,30±1,14 / 13,50±1,23 a / ns 10,10±0,92 a / 10,80±0,98 a / ns -18 ** / -20 ** / Cd < 0,5 a / < 0,5 a / ns < 0,5 a / < 0,5 a / ns / / / / Cr <1a / 1,02±0,01 a / ns <1a / 1,02±0,01 a / ns / / / / Cu 6,10±0,90 a / 5,24±0,77 a / ns 3,70±0,54 a / 4,220±0,62 a / ns -39 *** / -19 ns / Fe 112,0±17,71 a / 144,0±22,73 a / ns 114,0±18,00 a / 108,0±17,04 a / ns 2 ns / -25 * / Mn 446,8±32,99 a / 406,8±30,16 a / ns 298,0±21,85 a / 388,0±28,39 b / *** -33 *** / -5 ns / Ni <1a / 1,06±0,02 b / *** <1a / <1a / ns / / -4 ns / Se <1a / <1a / ns <1a / <1a / ns / / / / Sn <5a / <5a / ns <5a / <5a / ns / / / / Zn 84,30±9,23 a / 76,40±8,37 a / ns 80,50±8,82 a / 67,00±7,34 a / ns -5 ns / -12 ns / Les données sont exprimées en (mg kg -1 MS): moyenne ± SD n = 6. Les différentes lettres indiquent une différence significative entre les périodes d’échantillonnage et les localisations des échantillons (amont / aval). *P<0,05 **P<0,01 ***P<0,001 103 4.1.4.1.5. Facteur d’enrichissement pour les racines rhizomes tiges et feuilles Le facteur de concentration biologique (FCB) et le coefficient d’enrichissement (CE) reflètent la capacité de phytoremédiation des deux espèces pour les ETMs dans l'eau et dans les sédiments respectivement en fonction du rapport entre la concentration en ETMs dans les macrophytes (exprimée en mg kg -1 MS) et dans les eaux ou les sédiments du système de lagunage. Fondamentalement le FCB est la corrélation linéaire entre les concentrations en ETMs dans l'eau et dans les macrophytes et le CE est la corrélation linéaire entre les concentrations en ETMs dans les sédiments et dans les racines rhizomes tiges et feuilles des deux macrophytes. Les valeurs moyennes de FCB pour T. latifolia et P. australis sont résumées dans le Tableau 27. Les valeurs moyennes des FCB en ETMs dans les deux espèces étudiées augmentent selon l’ordre suivant: (B ≈ Cd) < Ni < Zn < (Cr ≈ Cu) < (Mn ≈ Al ≈ Fe). Les valeurs moyennes d’Al Fe et Mn sont les plus élevées par rapport aux autres éléments. Les FCB d’Ag, As, Se et Sn ne sont pas calculés du fait de concentrations inférieures aux limites de détection. Les CER (Coefficient d’enrichissement au niveau des racines) calculés pour les deux espèces (Tableau 27) varient de 0,00 à 12,06 et diminuent selon l’ordre suivant: Al < Cu < Zn < Cr < Ni < Fe < B < Cd < As < Mn < Se. À l’exception de l’As et du Mn les CER de T. latifolia et P. australis sont inférieurs à 1.0 pour tous les ETMs quelle que soit la saison (Tableau 27). Le CER du Se n’est déterminée qu’au printemps 2012 avec une valeur supérieure à 1,0 pour les deux espèces. Un ordre similaire est observé pour les CERh (Coefficient d’enrichissement au niveau des rhizomes) avec des coefficients inférieurs à ceux des racines pour tous les éléments analysés (CE<1,0) (le Cd et le Se ne sont pas évalués). Les coefficients d’enrichissements calculés pour certains éléments au niveau des tiges (CET) et des feuilles (CEF) de T. latifolia sont inférieurs à ceux des racines avec des valeurs moyennes variant de 0,00 à 0,75 et de 0,00 à 0,97 pour CET et CEF respectivement. La même distribution est observée pour P. australis avec des valeurs moyennes des CET et CEF variant de 0,00 à 0,20 et de 0,00 à 0,60 respectivement. Les coefficients d’enrichissements ne sont pas déterminés pour Ag et Se leurs concentrations étant inférieures à la limite de détection. 104 Tableau 27: Facteur de concentration biologique (moyenne ± écart-type) le coefficient d'enrichissement (pour les racines rhizomes tiges et feuilles) le ratio feuilles / tiges et facteur de transfert (feuille / racine) de T. latifolia et P. australis de la quatrième lagune du site d’Étueffont. T. latifolia P. australis FCB * CER CERh CET CEF FTF-T FTF FCB * CER CERh CET CEF FTF-T FTF Ag ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne Ne Al 102009±32252 0,00 - 0,32 0,00 - 0,01 0,00 0,00 - 0,01 0,40 - 3,22 0,00 - 0,03 83219±8513 0,02 - 0,22 0,00 - 0,01 0,00 0,00 - 0,01 1,84 – 13,64 0,01 - 0,04 As ne 2,00 - 5,38 0,08 - 0,26 ne ne ne ne ne 2,00 - 7,15 0,06 - 0,11 ne ne ne Ne B 174±48 0,42 - 1,06 0,32 - 0,75 0,34 - 0,75 0,23 - 0,55 0,51 - 1,34 0,46 - 0,68 68±11 0,23 - 0,65 ne 0,04 0,09 - 0,35 4,72 0,32 - 0,80 Cd 70±19 0,27 - 1,06 ne ne ne ne ne 60±30 0,40 - 1,06 ne ne ne ne ne Cr 2314±2244 0,15 - 0,81 0,02 - 0,04 0,07 ne ne ne 3557±5468 0,11 - 2,10 0,02 - 0,07 0,03 0,02 - 0,05 0,58 - 1,94 0,02 - 0,05 Cu 4930±1411 0,17 - 0,52 0,03 - 0,05 0,02 - 0,04 0,02 - 0,05 1,49 - 2,39 0,09 - 0,30 3815±1194 0,18 - 0,46 0,01 - 0,02 0,01 - 0,04 0,03 - 0,06 0,91 - 2,45 0,07 - 0,29 Fe 199993±45955 0,41 - 0,97 0,00 - 0,29 0,00 0,00 - 0,02 1,02 - 7,81 0,00 - 0,04 184676±28133 0,35 - 1,14 0,01 - 0,02 0,00 0,00 - 0,01 1,18 – 2,47 0,00 - 0,01 Mn 105700±36687 2,13 - 8,28 0,15 - 0,39 0,27 - 0,40 0,02 - 0,97 0,09 - 3,49 0,01 - 0,37 114774±32946 2,22 - 828 0,03 - 0,38 0,03 - 0,06 0,31 - 0,60 5,60 - 12,43 0,04 - 0,18 Ni 149±34 0,24 - 0,95 0,03 - 0,11 0,03 - 0,06 0,02 0,86 0,02 237±184 0,24 - 2,67 0,03 - 0,09 0,03 - 0,13 0,03 - 0,06 0,51 - 1,34 0,02 - 0,06 Se ne 12,06 ne ne ne ne 0,29 ne 12,06 ne ne ne ne ne Sn ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne ne Zn 1171±220 0,21 - 0,57 0,04 - 0,17 0,04 - 0,36 0,01 0,03 - 0,05 0,02 1229±331 0,37 - 0,64 0,04 - 0,08 0,04 - 0,20 0,06 - 0,14 0,37 - 2,50 0.12 - 0,37 FCB: Facteur de concentration biologique; CER: Coefficient d’enrichissement au niveau des racines; CERh: Coefficient d’enrichissement au niveau des rhizomes; CET: Coefficient d’enrichissement au niveau des tiges; CEF: Coefficient d’enrichissement au niveau des feuilles; FTF-T: Facteur de transfert feuille-tige; FTF: Facteur de transfert feuille-racine 105 4.1.4.1.6. Facteur de transfert Le facteur de transfert (FT) est utile pour estimer la capacité des deux espèces à transférer les ETMs de la partie souterraine à la partie aérienne (feuille: FTF) ainsi que des tiges aux feuilles (FTT-F). Les valeurs de FTF et FTT-F de T. latifolia et P. australis sont présentées dans le Tableau 27. Les valeurs de FTT-F varient de 0,03 à 7,81 et de 0,12 à 25,56 pour T. latifolia et P. australis respectivement. Les rapports feuille / tige les plus élevés ont été observés pour Al Fe et Mn pour les deux espèces. Les valeurs de FTF pour T. latifolia varient de 0,00 et 0,89. La capacité d’élimination suit l’ordre suivant: Fe < Al < Ni < Zn < Cu < Mn < Se < B (n’est pas évalué pour Ag, As, Cd, Cr et Sn). Les valeurs de FTF de P. australis varient de 0,00 et 0,60. La capacité d’élimination des ETMs suit l’ordre suivant: Fe < Al < Cr < Mn < Ni < Cu < Zn < B (n’est pas évalué pour Ag, As, Cd, Se et Sn). 4.1.4.2. Discussion 4.1.4.2.1. Analyse des ETMs dans les échantillons d’eau et de sédiment À l’exception de l’As, Cd, Cr, Cu, Se et Sn les concentrations en ETMs dans l’eau entrant dans la quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont varient considérablement au cours des deux saisons d’échantillonnage. Les données recueillies ont été généralement inférieures (Cd, Cr, Cu, Ni, Zn) (Vymazal et al., 2007) ou similaire (Mn et Zn) (Tatsi et Zouboulis, 2002) aux concentrations moyennes en ETMs dans les lixiviats stabilisés résultant d'enfouissement de déchets solides municipaux rapportées dans la littérature. En outre pour les deux années les concentrations en ETMs étaient plus élevées au printemps qu’en automne ces résultats corroborent ceux de Grisey et al. (2011) sur le même site d’étude. Selon Khattabi et al. (2007) les variations saisonnières en ETMs dans l'eau entrant dans la quatrième lagune peuvent s'expliquer par une augmentation des précipitations au printemps ce qui induit une amélioration de la lixiviation et dans une moindre mesure une dilution des ETMs. Une fois libérés dans l'environnement aquatique les ETMs sont partiellement transférés aux sédiments par deux processus à savoir l’adsorption sur les matières en suspension et la sédimentation (Zwolsman et al., 1993). Le sédiment est considéré comme étant le récipient final des particules des ETMs (Hart, 1982). Mangani et al. (2005) ont constaté que certains ETMs comme le zinc et le cuivre ont été principalement associés à la fraction dissoute, ainsi, la 106 liaison des ETMs à la matière organique en suspension / dissous conduit à leur précipitation dans les sédiments ce qui pourrait expliquer les accumulations mesurées dans les sédiments. Les concentrations en ETMs dans les sédiments de la quatrième lagune étaient dans les gammes typiques des concentrations en ETMs mesurées dans les sédiments de fond et considérées comme des valeurs de référence au niveau européen par Bowman et Harlock (1998) et Samecka-Cymerman et Kempers (2001) (exprimées en mg kg-1: Cu 2-100 Cd 0,1-1 Ni 0,5-100 Pb 2-80 Zn 10-200 et Ni 0,5-100). Les concentrations en ETMs dans les plantes semblent refléter les changements de concentration dans l’eau et les sédiments (Lin et Zhang, 1990) mais aussi la spéciation des ETMs avec des variations de leur biodisponibilité vis-à-vis des macrophytes aquatiques en relation avec de nombreuses caractéristiques environnementales de l'eau et des sédiments surtout la température, le potentiel redox, le pH, la teneur en ions de l'eau et la salinité (Liang et Wong, 2003; Sundareshwar et al., 2003; Demirezen et Aksoy, 2004). Selon SameckaCymerman et Kempers (2001) les concentrations en ETMs dans l'eau et les sédiments sont généralement négativement corrélées avec le pH. En outre la structure des sédiments est également un des facteurs les plus importants qui affecte l'étendue des ETMs absorbés par les plantes. Les flores aquatiques et surtout les sédiments reflètent la teneur en métal de leur environnement (Sawidis et al., 1995). Selon la littérature la bioaccumulation des macrophytes enracinés tels que T. latifolia et P. australis (en particulier dans les racines) dépend davantage des concentrations en ETMs dans les sédiments que dans l'eau de la zone humide. 4.1.4.2.2. Les ETMs au niveau de la biomasse des deux macrophytes Bien que leurs concentrations au niveau des sédiments du système de lagunage fussent élevées les ETMs n’ont pas affecté la croissance des deux espèces prédominantes (T. latifolia et P. australis). En effet la biomasse moyenne de la partie aérienne de la quenouille mesurée dans la quatrième lagune était similaire à celle rapportée par Maddison et al. (2009) dans trois décharges à Estonie (0,27 –1,58 kg MS m-2) ou par Wild et al. (2002) en Allemagne (1,3–1,45 kg MS m−2). Néanmoins les biomasses de la partie aérienne des macrophytes sont inférieures à celles rapportées par Ennabili et al. (1998) à partir de zones humides de la péninsule Tingitan (Maroc) (2,16 kg MS m-2) ou par Toe et al. (2005) pour T. latifolia et P. australis de zone humide utilisée pour le polissage de traitement des effluents d'eaux usées sur l'île de Texel (Pays-Bas) (2,09 kg MS m−2). La même chose a été observée pour la biomasse des macrophytes par Fernandez et De Miguel (2005) à Lorca (Murcie Espagne) (2,23 kg MS m-2). 107 Les valeurs de la biomasse des racines / rhizomes de la quenouille étaient similaires à celles enregistrées par Romero et al. (1999) dans le delta de l'Ebre en Espagne (0,7 –1,6 kg MS m-2) par Maddison el al. (2009) (0,6 –1,3 kg MS m-2 ) et par Grisey et al. (2011) à la décharge d’Étueffont (France) (0,58 –1,38 kg MS m-2) mais beaucoup plus faible que celles mesurées par Ennabili et al. (1998) (3,5 kg MS m-2). Les valeurs moyennes de la biomasse de la partie aérienne du roseau au niveau de la quatrième lagune étaient inférieures à celles rapportées par Ennabili et al. (1998, Maroc) (2,3 kg MS m-2) Vymazal (2004, République tchèque) (2,09 kg MS m-2) Bragato et al. (2006, la lagune de Venise) (2,5 kg MS m-2) Toet et al. (2005 PaysBas) (2,85 kg MS m-2) Lesage et al. (2007b, Zevergem) (1,5 kg MS m-2) et Grisey et al. (2011) Étueffont (0.52 – 1.41 kg MS m-2). Les valeurs des biomasses racines / rhizomes étaient comparables à celles trouvées par Grisey et al. (2011) (1,72 –1,84 kg MS m-2). 4.1.4.2.3. Bioaccumulation des ETMs au niveau de T. latifolia et P. australis Selon la littérature des variations importantes dans la bioaccumulation des ETMs au niveau des tissus de la partie aérienne et souterraine de macrophytes aquatiques dans les systèmes de zones humides naturelles et artificielles sont souvent enregistrées (Zayed et al., 1998; Cardwell et al., 2002). Généralement, les racines des plantes des zones humides ont révélé un stockage plus important en ETMs en comparaison avec les rhizomes pour les parties souterraines et les tiges et les feuilles pour les parties aériennes. Nos analyses réalisées dans la quatrième lagune de la décharge d’Étueffont au cours de ces 2 années étaient en accord avec d'autres mises en evidence à travers le monde (Weis et Weis, 2004; Maddison et al., 2005; Duman et al., 2007; Mishra et al., 2008). Ainsi nous montrons que les parties aériennes de P. australis accumulent modérément les ETMs conformément à certaines études sur la phytoremédiation (Obarska-Pempkowiak et al., 2005; Lesage et al., 2006; Vymazal et Kröpfelová, 2008; Maddison et al., 2009) par rapport aux racines et rhizomes; P. australis a été plus efficace que T. latifolia résultats en accord avec Aksoy et al. (2005) et Maddison et al. (2009). En ce qui concerne les macrophytes émergents tels que ceux étudiés le stockage d’ETMs dans les racines pourrait s'expliquer par le contact direct des tissus des plantes avec les ETMs présents dans l'eau et / ou les sédiments. Le sédiment agit habituellement comme un réservoir d'oligo-éléments (Hart, 1982; Zwolsman et al., 1993) et par conséquent il peut être considéré comme la principale source d'oligo-éléments dans les plantes émergentes fixées avec un système racinaire (Priju et Narayana, 2007; Mucha et al., 2008; Mazej et Germe, 2009). Cependant, comme l'ont démontré Welsh et Denny (1980) et Campbell et al. (1985) 108 pour de nombreuses espèces de plantes aquatiques, les ETMs accumulés dans les différentes parties aériennes et souterraines des plantes proviennent du milieu environnant (Cu provient principalement des sédiments et Zn de l'eau environnante). En outre, la capacité d’éliminer les ETMs pour les macrophytes peut également influencer leur stockage dans les différentes parties de la plante avec une variabilité en fonction de l'élément et de la plante considérée. Ainsi la capacité de P. australis dans le transport des ETMs vers les parties aériennes a été rapportée par plusieurs auteurs (Peverly et al., 1995; Weis et al., 2004) avec une efficacité variable selon la saison et l'activité photosynthétique (Bragato et al., 2006). Par ailleurs en ce qui concerne la partie aérienne les macrophytes tels que les roseaux et quenouilles accumulent généralement les ETMs dans les vacuoles des cellules foliaires (Clemens et al., 2002) induisant généralement un rapport (FTT-F) feuille / tige supérieur à 1 comme observé sur notre site d’étude. D'autre part, la bioaccumulation en ETMs dans les macrophytes des zones humides varie considérablement selon les parties de la plantes mais aussi selon la biodisponibilité de l’élément dans l'eau et les sédiments (Schierup et Larsen, 1981; Stoltz et Greger, 2002; Carranza-Alvarez et al., 2008) et selon l'interaction entre les éléments (Markert, 1987). Il semble que la différence d’accumulation des ETMs dans les plantes peut être produite par différents processus contradictoires et synergiques qui peuvent affecter l'absorption des ETMs et leur translocation entre les parties de la plante. En outre, l'accumulation en ETMs peut être affectée par plusieurs facteurs autres que leur concentration dans l'eau et les sédiments tels que la dynamique saisonnière de la croissance des plantes (physiologie de saison) l'absorption des ETMs la translocation et la capacité des parois cellulaires de la racine à tolérer les ETMs (Bargagli, 1998; Cardwell et al., 2002; Mishra et al., 2008). Les variations saisonnières de concentrations en ETMs enregistrées dans P. australis et T. latifolia dans la décharge d’Étueffont ne sont pas conformes aux données obtenues par Duman et al. (2007). Celles-ci ont montré que la forte accumulation des ETMs dans les racines de P. australis est obtenue au cours de la sénescence et la mort des parties aériennes à l'automne (remobilisation des matériaux de la cellule) ainsi qu’à une baisse d’accumulation au printemps principalement liée à la croissance des plantes et à l'effet de dilution. Ainsi, les variations saisonnières marquées par une augmentation de l'accumulation en ETMs au cours du printemps dans les parties souterraines et aériennes des deux espèces étudiées ne peuvent être tributaires que d’une augmentation de concentration des éléments et de leur biodisponibilité dans l'afflux influencé par les conditions environnementales. 109 Les concentrations en Al au niveau des feuilles de P. australis au printemps sont comparables à celles rapportées par Zuidervaart (1996) à partir des zones humides artificielles de la république tchèque. Les concentrations en Al au niveau des tiges de P. australis sont similaires à celles rapportés par Lesage (2006). Pour les deux années les concentrations en Al dans la partie souterraine (racines et rhizomes) de P. australis et T. latifolia étaient inférieures à celles trouvées par Vymazal et al. (2009) dans quatre zones humides artificielles en république tchèque. Selon des études antérieures sur les métallophytes (Baker et al., 1994; Bonanno, 2011) les données recueillies dans notre présente étude ont indiqué une immobilisation prédominante de l'Al dans les racines pour les deux espèces. Les concentrations en B dans les différents organes de P. australis recueillies au cours des deux années à l'automne et au printemps étaient inférieures à celles trouvées par Bonanno (2011) au niveau des macrophytes vivant dans les zones humides naturelles de l'embouchure de la rivière Imera Meridionale (Sicile, Italie). Par rapport aux autres éléments étudiés le bore a montré une grande mobilité dans les parties aériennes des deux espèces comme le soulignent les valeurs FTF allant de 0,16 à 0,80 et de 0,40 à 0,89 pour P. australis et T. latifolia respectivement. Cependant les valeurs de FTFs du bore de P. australis étaient inférieures aux valeurs rapportées par Bonanno (2011) dans les zones humides naturelles siciliennes (1,47). Dans la présente étude à l’exception des racines les concentrations en Cd dans le roseau et la quenouille étaient inférieures aux limites de détection (<0,5). Quand les concentrations en Cd au niveau des racines de T. latifolia étaient inférieures à celles observées par Klink et al. (2012) dans le sud-ouest de la Pologne elles étaient deux fois plus élevées que celles rapportées par Surface et al. (1993) Eckhardt et al. (1999) ou par Vymazal et al. (2007) dans les racines de P. australis. Étant donné que les concentrations en cadmium dans l'eau étaient stables (0,02 ± 0,00 mg l-1) et à proximité de la limite de détection le sédiment semble être l’origine des valeurs enregistrées au niveau des racines du roseau et de la quenouille. Comme le rapporte Singh et McLaughlin (1996), le Cd est un métal mobile dans les sédiments et les sols et donc facilement disponible pour les racines. Sans aucune fonction physiologique la séquestration du carbone dans les racines et l'exclusion du Cd à partir de tissus souterrains ont été suggérés par Taylor et Crowder (1983) comme une stratégie de tolérance aux ETMs. En conformité avec les résultats rapportés par Iannelli et al. (2002) pour P. australis et par Klink et al. (2012) pour T. latifolia, les roseaux et les quenouilles du système de lagunage 110 d’Étueffont présentent une forte capacité pour la restriction du transport des ETMs vers la partie aérienne et pour leur accumulation au niveau des racines avec une utilisation potentielle pour la désintoxication du Cd comme suggéré par Ederli et al. (2004). Le chrome est considéré comme un élément toxique pour les plantes. Toutefois le roseau et la quenouille étudiés accumulent des concentrations importantes en Cr particulièrement au niveau des racines dépassant généralement les niveaux phytotoxiques rapportés par Allen (1989) (5 mg kg-1) ou par Markert (1992) (10 mg kg -1). Ces résultats sont en accord avec Vardanyan et Ingole (2006) estimant que les macrophytes aquatiques accumulent le chrome au niveau des racines plus que dans les autres parties de la plante. Cependant les teneurs en Cr au niveau des deux macrophytes de la quatrième lagune du site d’Étueffont étaient significativement plus élevées que celles rapportées par Vymazal et al. (2007, 2009) pour P. australis en république tchèque ou dans les zones humides italiennes (Baldantoni et al., 2004; Ranieri, 2005) mais inférieures à celles rapportées par Szymanowska et al. (1999) dans l'ouest de la Pologne pour T. latifolia. Les fortes concentrations en Cr dans les racines ainsi que de hautes valeurs du CER suggèrent que P. australis peut être considéré comme un accumulateur plus efficace du Cr dans les racines / rhizomes par rapport à T. latifolia résultats similaires à ceux trouvés par Aksoy et al. (2005). En outre, les concentrations en Cr au niveau des éléments de la partie aérienne et les rhizomes de P. australis sont généralement plus élevées que les valeurs mesurées par Bragato et al. (2006) Vymazal et al. (2007) ou par Bonanno et Giudice (2010). Cependant malgré des valeurs en Cr supérieures au seuil phytotoxique (5 mg kg-1) au niveau des racines des deux espèces aucun effet toxique n'a été observé sur le développement des macrophytes dans la quatrième lagune. Cu est un élément essentiel pour la croissance des plantes mais il a également des effets toxiques à des concentrations élevées dans les pousses ou feuilles (20 - 40 mg kg-1) (Reeves, 2002). Dans cette étude les concentrations en Cu au niveau de T. latifolia et P. australis sont plus importantes dans les racines / rhizomes que dans les pousses. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par Aksoy et al. (2005a, b) et significativement plus élevés que ceux rapportés par Eckhardt et al. (1999) pour P. australis et par Tanner (1996) et Klink et al. (2012) pour T. latifolia. Le coefficient d'enrichissement indique que le cuivre a été fortement conservé dans les racines qui se comportent comme un filtre pour protéger les rhizomes et les pousses de l’effet toxique du cuivre (Fürtig et al., 1999). Ainsi, en dépit des valeurs élevées dans les racines les concentrations en Cu dans les parties aériennes des deux espèces étaient dans les limites de concentrations (entre 2,1 et 8,4 mg kg-1) trouvées au niveau de diverses plantes provenant de régions non polluées (KabataPendias et Pendias, 2001) et dans la même plage de données que celle obtenue par Baldantoni 111 et al. (2004) et Bragato et al. (2006). Dans la présente étude les concentrations en Cu au niveau des racines du roseau et de la quenouille étaient dans la gamme phytotoxique (sauf en automne 2010 pour P. australis). Ainsi, comme le souligne Fürtig et al. (1999) l'exposition à long terme à des concentrations élevées en Cu dans l'eau et les sédiments peut affecter gravement le métabolisme énergétique des racines. Le Fer est un élément essentiel pour les plantes toutefois en forte concentration il peut également entraîner un stress oxydatif pour les plantes (Bienfait, 1988). Les concentrations en Fe dans P. australis étaient plus élevées que celles rapportées par Behrends et al. (1994) en HF CW en Alabama ou par Lesage (2006) en HF CW en Belgique au niveau des feuilles au printemps et supérieures à celles trouvées au niveau des racines de P. australis des zones humides artificielles (Surface et al., 1993; Behrends et al., 1994; Zuidervaart, 1996; Eckhardt et al., 1999; Obarska-Pempkowiak et al., 2005; Lesage, 2006). Cependant, la concentration en Fe était similaire aux valeurs rapportées dans le marais artificiel (112 mg kg-1) en république tchèque (Vymazal et al., 2009) au niveau des fleurs au printemps. D'autre part, les concentrations dans les tiges et les feuilles de T. latifolia en automne étaient inférieures à celles rapportées par Carranza-Alvarez et al. (2008) dans la lagune de Tonque Tenorio et Klink et al. (2012) dans les étangs près d’Olesno au sud-ouest de la Pologne. Les concentrations en Fe dans la partie souterraine de T. latifolia étaient supérieures à celles rapportées par Carranza-Alvarez et al. (2008) et Klink et al. (2012). En fait, la concentration en Fe dans la partie souterraine du roseau et de la quenouille a dépassé les concentrations phytotoxiques (5-200 mg kg-1) rapportées par Markert (1992). Comme pour l’aluminium les valeurs de FTs du Fe ont été estimées comme très faibles en accord avec les résultats de Demirezen et Aksoy (2006) Bonanno (2011) et Klink et al. (2012) qui ont signalé la translocation lente du Fe dans les plantes (métallophytes) et sa tendance à s'accumuler dans leurs organes souterrains. Le manganèse est également un élément essentiel pour les plantes. Les concentrations en Mn au niveau des feuilles de P. australis au printemps et à l'automne étaient plus élevées que celles rapportées par Baudo et al. (1985) (lac Mezzola Italie) Hocking (1989a, b) (Mirrool Creek Australie) pour les zones humides naturelles ou par Eckhardt et al. (1999) (traitement des lixiviats de décharge New York USA) par Obarska-Pempkowiak et al. (2005) (Bielkowo Pologne) et par Lesage (2006) (Belgique) pour un écoulement horizontal planté. En effet, les concentrations en manganèse au niveau des tiges et des fleurs étaient plus élevées que celles 112 trouvées par Vymazal et al. (2009). Les concentrations souterraines (racines / rhizomes) en Mn au niveau de P. australis étaient plus élevées que celles trouvées par Vymazal et al. (2009) et Grisey et al. (2011) à Étueffont (France). De même, la concentration en Mn dans les organes de la quenouille a été estimée comme étant plus élevée que les valeurs relevées par Szymanowska et al. (1999) Sasmaz et al. (2008) ou Klink et al. (2012). Les feuilles de P. australis et T. latifolia représentaient le second site de l'accumulation du Mn après les racines. Ces résultats sont en accord avec ceux de Demirezen et Aksoy (2006) et Klink et al. (2012) qui ont déclaré que le Mn peut facilement se déplacer à l'intérieur de la plante et s'accumuler principalement dans les organes aériens. La concentration de cet élément dans les racines est supérieure à celle dans les sédiments. La haute teneur en Mn dans les racines de P. australis et T. latifolia et un important CER représentant les valeurs les plus élevées parmi tous les autres CE calculés dans cette étude avec des valeurs maximales de 8,28 et 13,21 pour P. australis et T. latifolia respectivement ont suggéré une haute disponibilité de ce métal dans les sédiments pour les deux plantes (Baldantoni et al., 2004; Bonanno, 2011; Klink et al., 2012). Les valeurs moyennes du Mn dans les différentes parties du P. australis et T. latifolia dépassent les valeurs phytotoxiques de 50-500 mg kg-1 telles qu'estimées par Allen (1989). Les concentrations en Ni étaient plus élevées que celles rapportées par Ranieri (2005) et Vymazal et al. (2009) au niveau de la partie souterraine de P. australis au printemps et inférieures à celles rapportées par Sasmaz et al. (2008) au niveau des racines et des feuilles de T. latifolia. La translocation du Ni varie d'une plante à l'autre (Baldantoni et al., 2004). Dans cette étude Ni semble être plus mobile dans P. australis montrant une FTF plus élevée que dans T. latifolia. Ces résultats sont similaires à ceux de Demirezen et Aksoy (2004) qui soulignent le rôle des racines de la quenouille comme de bons accumulateurs de nickel. Les concentrations en zinc dans les racines rhizomes tiges et feuilles de P. australis au printemps étaient similaires à celles constatées par Samecka-Cymerman et Kempers (2001) Lesage et al. (2007) et Vymazal et al. (2007, 2009) dans les zones humides artificielles et naturelles et nettement inférieures à celles rapportées par Mungur et al. (1994) à partir d'une zone humide naturelle ou par Windham et al. (2003) dans un marais contaminé. Les teneurs en Zn au niveau des fleurs du roseau commun au printemps étaient deux fois plus élevées que celles rapportées par Vymazal et al. (2009). Les teneurs en Zn dans T. latifolia en automne sont similaires à celles rapportées par Maddison et al. (2009) et Grisey et al. (2011). Les facteurs de transfert du Zn pour les parties aériennes au niveau de P. australis étaient 113 supérieurs à ceux de T. latifolia confirmant un taux de mobilité important du Zn dans les tissus du roseau. Ces résultats sont en accord avec ceux de Du Laing et al. (2003) qui ont rapporté que les feuilles et les tiges de P. australis jouent un rôle important dans l'élimination du zinc et avec ceux d’Ellis et al. (1994) et Klink et al. (2012) qui ont noté que T. latifolia peut être considéré comme un accumulateur à l'égard du Zn (principalement au niveau des racines). Les teneurs en Zn au niveau des deux espèces ne dépassent pas la gamme phytotoxique (500-1500 mg kg-1) proposée par Chaney (1989). 4.1.4.2.4. Le potentiel de phytoremédiation de P. australis et T. latifolia La phytoremédiation utilisant P. australis et T. latifolia comme espèces tolérantes est bien fondée respectueuse de l'environnement pour la restauration de la qualité de l'eau et les propriétés des sédiments dans les zones humides artificielles (Vymazal et al., 2009; Grisey et al., 2011; Anning et al., 2013). Dans la présente étude comme observés par Windham et al. (2003) les coefficients d'enrichissement pour les tiges et les feuilles des deux espèces étaient généralement faibles indiquant un faible taux de transfert dans la biomasse aérienne de la plante pour les quatre dates d’échantillonnage. Ces résultats sont confortés par des FTF, inférieurs à 1, caractéristiques des plantes à capacité réduite pour l'absorption traduisant probablement une inefficacité de système de transporteur des ETMs (Zhao et al., 2002). Selon Yanqun et al. (2005) les différences de valeur des FTFs indiquent que chaque métal a des effets phytotoxiques sur les macrophytes. Néanmoins la restriction de la translocation des ETMs de la partie souterraine à la partie aérienne est considérée comme l'un des mécanismes de tolérance développé par certaines espèces non hyper-accumulatrices pour faire face au stress métallique induit par l'eau environnante ou les sédiments évitant ainsi des effets négatifs sur le tissu photosynthétique. Comme l'ont suggéré Bragoto et al. (2006) une diminution de l'activité photosynthétique peut induire une baisse dans l'efficacité d'exclusion des ETMs de T. latifolia et P. australis conduisant à une augmentation de la teneur en ETMs dans les tissus aériens de la plante. Ce transfert observé dans les parties aériennes sénescentes de P. australis échantillonnées au mois de décembre dans la zone humide artificielle du bassin versant de la lagune de Venise (Bragoto et al., 2006) a été considéré comme un moyen potentiel pour l'élimination des ETMs toxiques séquestrés. Bien que présentant des valeurs de FT maxima proches de 1 à l’automne pour de nombreux éléments (Cd, Sn, B, Ni et Mn) T. latifolia et P. australis n'ont pas transféré efficacement les ETMs de la racine aux tissus aériens et ne peuvent ainsi pas être considérés comme des espèces hyper-accumulatrices. 114 En accord avec la littérature des corrélations significatives des concentrations en ETMs entre les organes l'eau et les sédiments indiquent que l'accumulation de P. australis et T. latifolia reflète des fluctuations temporelles des ETMs dans l'eau et les sédiments (Bargagli, 1998; Zakova et Kockova, 1999; Vardanyan et Ingole, 2006). Ces deux espèces peuvent être considérées comme des espèces Bio-monitor fournissant une évaluation quantitative de la qualité de l'environnement. Ainsi elles peuvent représenter une alternative prometteuse pour la bio-remédiation de l'eau et des sédiments dans le système de lagunage d’Étueffont en raison de leur efficacité dans la bioaccumulation des ETMs (en particulier dans les racines) tels que Al, As, Cu, Cd, Cr, Fe et Mn avec un stockage spécifique de Ni et Zn pour T. latifolia et du B pour P. australis. 4.1.4.3. Conclusion Les fortes quantités en ETMs de l’entrée du système de zones humides artificielles sont efficacement éliminées de l'eau et des sédiments dans la quatrième lagune du système d’Étueffont à travers le processus de bioaccumulation des macrophytes aquatiques. Bien qu’il existe différents modèles dans l'accumulation des ETMs dans les tissus de T. latifolia et P. australis les concentrations en ETMs étudiés ont diminué selon l’ordre suivant: racines > rhizomes ≥ feuilles > tiges > fleurs. Les différences significatives des teneurs en ETMs dans les différentes parties de la plante suggèrent leur faible mobilité des racines aux rhizomes et des racines aux tiges feuilles ou fleurs. Comme la croissance des macrophytes n'était pas affectée par les concentrations en ETMs dans l'eau et les sédiments (tolérance aux hautes concentrations phytotoxiques) la composition du lixiviat joue un rôle très important dans l'absorption des ETMs par les racines des plantes. Les corrélations positives trouvées dans cette étude entre les concentrations en ETMs dans les différents organes de la plante et ceux dans l'eau et les sédiments ont indiqué que les tissus de T. latifolia et P. australis reflètent les effets cumulatifs de la pollution de l'eau et / ou des sédiments enregistrant ainsi les fluctuations temporelles en ETMs. Par conséquent, leur utilisation est recommandée pour les programmes de bio-surveillance visant à fournir une évaluation quantitative de la qualité de l'environnement en ce qui concerne l'eau et les sédiments. 115 Cinquième partie 5.1. Étude de la bioaccumulation des éléments traces métalliques dans les différents tissus du gardon Rutilus rutilus 5.1.1. Introduction La contamination des écosystèmes aquatiques par les éléments traces métalliques demeure un grave problème sociétal. Les éléments traces métalliques sont définis comme étant des éléments chimiques qui présentent une densité relativement grande et sont toxiques à faible concentration (Connell 1984). Les organismes vivant dans les environnements aquatiques sont utilisés comme des bio-indicateurs de l’impact de la toxicité des éléments traces métalliques (Arain et al., 2008). Étant au niveau supérieur de la chaîne trophique les poissons accumulent de grandes quantités de substances xénobiotiques entre autres les éléments traces métalliques ils sont donc de bons indicateurs pour rechercher et évaluer l’impact de la pollution métallique au niveau des écosystèmes aquatiques (Chovanec et al., 2003; Alibabič et al., 2006; Lamas et al., 2007; Dorea, 2008; Ahmad et Shuhaimi-Othman, 2010). Les avantages spécifiques liés à l’utilisation de poissons comme bio-indicateurs sont les suivants : Ils ont une durée de vie longue et intègrent les fluctuations des polluants au cours du temps Ils accumulent de façon continue d’éventuels polluants tout en permettant une intégration spatiale des données sur les contaminants. Simplicité de l’échantillonnage Les poissons constituent une source importante de protéines de vitamines (EGA et D) de calcium de zinc et de fer (Chan et al., 1999). Ils contiennent des acides gras polyinsaturés (en particulier de type oméga-3) qui aident à réduire le risque de certains cancers et de maladies cardio-vasculaires (La Vecchia et al., 2001; Storelli, 2008; Irwandi et Farida, 2009). En revanche l'apport des ETMs dans le corps humain augmente avec la consommation du poisson. A l’échelle mondiale les produits de la pêche ne représentent que 10 % de 116 l’alimentation humaine et pourtant ils constituent la principale voie d’absorption des ETMs (en particulier Hg) dans le corps humain (Binelli et Provini, 2004; Qiao-qiao et al., 2007; Deshpande et al., 2008; Storelli, 2008; Ruelas-Inzunza et al., 2010). Les risques sur la santé humaine de la consommation de poissons chargés en ETMs ont fait l'objet de nombreuses études (Has-Shön et al., 2007b; Castro-Gonzales et Mendez-Armenta, 2008; Türkmen et al., 2009). Celles-ci soulignent de plus en plus l’intérêt de mettre en place une réglementation adaptée (Qiao-qiao et al., 2007; Adhikari et al., 2008; Nawaz et al., 2010). La détermination des concentrations en ETMs au niveau des différents tissus des poissons présente une évaluation raisonnable pour la surveillance des eaux douces. En particulier le suivi au niveau du muscle comestible est considéré comme prioritaire pour l'évaluation des risques associés à la consommation de poisson (Lwanga et al., 2003). Cependant, il peut être aussi intéressant d’analyser d’autres tissus du fait de leur différence d’accumulation vis-à-vis des ETMs. L’accumulation des ETMs au niveau des branchies peut donner une idée sur leurs teneurs dans le plan d’eau alors que les concentrations au niveau du foie représentent le taux des ETMs stockés dans le corps du poisson (Farkas et al., 2003). Ainsi les branchies et le foie sont généralement recommandés comme les tissus cibles lors de la surveillance des concentrations en ETMs dans l'environnement aquatique (Henry et al., 2004). Les arêtes n’ont pas un intérêt du point de vue de la consommation néanmoins elles accumulent les ETMs éléments toxiques non-dégradables (Papagiannis et al., 2004) dont la partie stockée sera automatiquement rendue à la nature suite à la décomposition. Les principales voies de l'absorption des ETMs dans les poissons sont le tractus gastro intestinal (alimentation ingestion des proies contaminés) et les branchies (contact direct avec l’eau) (CSP 1995). Les ETMs sont dans la fenêtre étroite entre leur essentialité et la toxicité (Aanand et al., 2010). Les éléments essentiels (comme Cu, Mn, Zn, Se, Cr, Fe, Ni, Al, Ni, B) ont une fenêtre d’essentialité (Figure 33) dans laquelle les concentrations apportées par l’alimentation doivent être maintenues pour permettre un développement et une reproduction normale des organismes (Walker et al., 1996). Des mécanismes de toxicité peuvent être développés lorsque les teneurs sont trop élevées (Demirezen et Uruc, 2006). Les éléments non essentiels (comme Hg, Cd ou Pb) en plus d’être toxiques pour les êtres vivants peuvent induire des déficiences en éléments essentiels au travers de la compétition pour les sites actifs des molécules importantes dans la physiologie des organismes (Walker et al., 1996). 117 Figure 37: Relation entre la performance (P : croissance, fécondité, survie) et les concentrations des éléments essentiels (Ce) et non essentiels (Cne) dans l’alimentation des animaux (d’après Hopkin et al., 1989). Le cuivre et le zinc sont des éléments essentiels pour la croissance et le développement leur absorption est régulée en fonction de la demande nutritionnelle à travers un contrôle homéostatique (Couture et Rajotte, 2003; Watanabe et al., 1997; Wiener et Giesy, 1979). Ils sont nécessaires en quantités infimes pour une bonne fonction des différents systèmes biologiques (Bowen, 1966; Sorensen, 1976). Cependant, Cu et Zn deviennent toxiques à des concentrations supérieures aux limites du contrôle homéostatique pour la vie aquatique (McKim et al., 1978; Sinley et al., 1974; Carvalho et Fernandes, 2006). Le Fer est utilisé dans les organismes vivants essentiellement pour assurer le transport d’oxygène ou catalyser des réactions de transfert d’électrons de fixation d’azote ou de synthèse d’ADN. Le chrome (III) est un nutriment essentiel pour un métabolisme normal de l'insuline et du glucose (Langard et Norseth, 1979); il a une influence sur le métabolisme des glucides des lipides et des protéines. Cependant Cr (VI) est cancérogène (Tuzen et Soylak, 2007). Le sélénium est un oligo-élément essentiel pour la nutrition des vertébrés mais peut être toxique à des concentrations supérieures à 2 mg L -1 sous forme dissoute (Lemly, 1999). Selon la FAO (1983) il n’y a pas d’information sur l’effet cancérigène du manganèse. Enfin, concernant Pb et Cd ils n'ont pas de fonction biologique connue et génèrent des effets néfastes sous toutes les formes (Tort et al., 1987) puisqu’ils ne possèdent pas un mécanisme de régulation précis (Viarengo, 1989). Ils sont toxiques même à des concentrations faibles et ont 118 tendance à s'accumuler dans l'organisme (Rainbow, 1997, 2002). De ce fait Cd et Pb sont classés par la commission Européenne comme étant des substances prioritaires (COM, 2006). Pb est connu pour induire le développement cognitif et réduit les performances intellectuelles chez les enfants la pression sanguine et les maladies cardio-vasculaires chez les adultes (EEC, 2001). Le Cd peut induire un dysfonctionnement rénal des problèmes osseux et des troubles de la reproduction. 5.1.2. Présentation du gardon Rutilus rutilus (Linnaeus 1758) 5.1.2.1. Systématique Afin de définir la position systématique du gardon introduit dans la 4 ème lagune du site de la décharge d’Étueffont nous avons utilisé la classification donnée par Nelson (1994). Phylum : CORDES Super-classe : GNATHOSTOME Classe : OSTEICHTYENS Sous-classe : ACTINOPTERYGIEN Infra-classe : TELEOSTEENS Ordre : CYPRINIFORMES Sous-ordre : CYPRINOÏDES Famille : CYPRINIDÉS Genre : Rutilus Espèce : rutilus (Linnaeus 1758) La famille des cyprinidés est constituée généralement de poissons d’eau douce. Seules quelques espèces sont capables de s’aventurer dans les eaux saumâtres des estuaires. Il s’agit de la plus grande famille de poissons du monde comprenant quelques 275 genres et environ 2000 espèces. C’est la famille représentée principalement dans les eaux douces européennes (Maitland, 1987). 119 Les cyprinidés ont l’originalité de posséder un système reliant l’oreille à la vessie gazeuse : l’appareil de Weber. Il est formé de pièces osseuses dérivées des 4-5 premières vertèbres et a pour fonction de permettre la transmission des vibrations reçues par la vessie gazeuse à l’oreille. Ceci permet d’améliorer les capacités auditives de ces poissons (Chardon et Vandewalle, 1996). Tous les cyprinidés sont pourvus de dents pharyngiennes ils ne possèdent pas de dent sur les mâchoires et ont les nageoires pectorales dorsales et anales munies de rayons mous. La nageoire dorsale est grise et les nageoires pelviennes anales et pectorales sont oranges à rouges. Le genre Rutilus renferme de nombreuses espèces et sous-espèces qui sont surtout des races géographiques. Nous citons essentiellement : Rutilus rubilio: se trouve dans presque toute l’Italie et les bassins des fleuves se jetant dans l’Adriatique (Bonaparte, 1837) Rutilus pigus : Bassin du Danube et Italie du Nord (Lacépède, 1804) Rutilus macrolepidotus : Quelques régions du Portugal (Steindachner, 1866) Rutilus lemmingii : Portugal et sud-est de l’Espagne (Steindachner, 1866) Rutilus macedonicus : Nord-ouest de la mer Egée (Steindachner, 1866) Rutilus frisii : La Mer Caspienne et la Mer d’Azov (Nordmann, 1840) 5.1.2.2. Noms communs Français : Gardon Vangeron Blanchet Angleterre : Roach Allemagne : Plötze Italien : Leucisco rosso Rovella Espagne : Juela Bremejuela 120 5.1.2.3. Morphologie Les principales caractéristiques morphologiques de l’espèce Rutilus rutilus sont les suivantes : Corps aplati latéralement. Yeux rougeâtres. Bouche horizontale. Nageoire dorsale implantée à l'aplomb des pelviennes (elle se situe en arrière de celle-ci pour le rotengle qui lui ressemble beaucoup). Nageoire caudale nettement échancrée. 42-45 écailles le long de la ligne latérale. Coloration vert bleuté sur le dos flancs verdâtres présentant des reflets argentés. Le ventre est blanc rosé. Les nageoires pectorales dorsales et caudales sont brunes les pelviennes et l'anale sont teintées de rouge (Figure 38). Longueur totale: 12-20 cm (jusqu'à 45 cm). Poids: 100-200 g (maximum: 24 kg) (Spillmann, 1961; Muus et Dahlström, 1968). Figure 38: Morphologie du gardon Rutilus rutilus. 5.1.2.4. Habitat Le gardon Rutilus rutilus est ubiquiste il est présent dans tous les plans d’eau (lacs rivières estuaires eau saumâtres etc.) (Svecevičius et al., 2012) sauf en altitude (pas de population audelà de 1000 m en Suisse). Il joue un rôle clé en particulier dans les lacs eutrophes en raison de sa capacité à utiliser de nombreuses sources de nourriture en particulier dans les situations de forte concurrence (Persson, 1983; Brabrand, 1985; Krause et al., 1998). En conséquence de cette capacité les gardons dominent fréquemment les eaux eutrophes et hyper- eutrophes (Hartmann, 1977a,b; Kubečka, 1993). Dans les milieux les plus dégradés c’est souvent le dernier poisson à disparaître (CSP 1995). Il était présent dans 75% des 160 lacs étudiés en Suède par Holmgren et Appelberg (2000) quelles que soit leurs conditions environnementales. 121 L’espèce est souvent grégaire dans la zone littorale et près du fond dans les petits plans d’eau mais peut être fréquente en secteur pélagique dans les grands plans d’eau et ce comportement a été décrit par Ponton (1986) et Persat (1988) dans le lac Léman. Gerdeaux (1990) a montré que les bancs de gardons suivent des profils thermiques spécifiques qui vont conditionner leur positionnement. 5.1.2.5. Reproduction Les individus deviennent matures après deux ou trois étés. La ponte débute quand la température de l’eau atteint environ 15°C (14-17 °C) le plus souvent au printemps (Katsu et al., 2007; Kloas et al., 2009; Rinchard et Kestemont, 1996). Les œufs sont pondus généralement à faible profondeur (moins de 15 m) dans la végétation ou sur des racines de saule mais des supports durs sont utilisés également (gravier blocs murs de soutènement). L’espèce fait partie de la guilde phyto-lithophile avec éventuellement une distinction entre un comportement phytophile ou lithophile suivant les populations (Muus et Dahlström, 1973). Le taux de fécondation est élevé de 6000 à 8000 œufs pour des femelles de 150 mm (40-50 g en poids éviscéré) et environ 100 000 œufs pour une femelle de 04 kg. (Chappaz et al., 1990; Schlumberger, 2002). La fécondité relative est de l’ordre de 200000 œufs/kg. 5.1.2.6. Régime alimentaire Le gardon est une espèce benthophage omnivore à dominance animale (Losse et al., 1991). Le régime alimentaire est constitué de détritus de plantes (Persson, 1983; Horppila et al., 2000; Kahl et al., 2001) d’invertébrés (Balestrieri et al., 2006; Svanback et al., 2008) et même de cyanobactéries (Kamjunke et al., 2002). Les gardons s'adaptent donc facilement à différents types de nourriture et ne manifestent pas d'exigences particulières. Dans des milieux eutrophisés il serait capable de mieux exploiter les ressources alimentaires disponibles que la perche (Persson et al., 1991; Jeppesen et al., 2000; Olin et al., 2002). 5.1.2.7. Croissance Les tailles atteintes par les individus peuvent être très variables au sein d’une même cohorte et d’une saison à l’autre (Bruslé et Quignard, 2001). La croissance des femelles est supérieure à celle des mâles. 122 5.1.2.8. Distribution géographique Figure 39: Distribution géographique en Europe et en Afrique du nord de Rutilus rutilus d’après Garcia-Berthou (1999) modifié. Le gardon commun Rutilus rutilus constitue l’espèce la plus abondante et la plus représentée en Europe (Figure 39). Elle est présente en Europe centrale et occidentale des Pyrénées à l’Oural. Cette espèce se retrouve également en Ecosse à la suite d’une introduction par des pêcheurs dans les années 1960 (Treasurer, 1990). 5.1.3. Matériels et méthodes 5.1.3.1. Stratégie d’échantillonnage Aout 2010 Octobre 2010 Mars 2011 Septembre 2011 Lagune 2 Étang de Lagune 2 Lagune 2 Franchevelle Lagune 4 Lagune 4 Lagune 4 Figure 40: Chronologie des campagnes d’échantillonnage du gardon. Des campagnes de pêche du gardon Rutilus rutilus ont été réalisées au niveau des lagunes 2 et 4 du système de traitement par lagunage naturel sur le site d’Étueffont ainsi que sur l’étang Bailly à Franchevelle en Haute-Saône suivant l’ordre chronologique présenté sur la Figure 40. Une fois pêchés à l’aide d’une canne à pêche les spécimens sont rapidement enrobés dans des sacs en polyéthylène puis mis dans une glacière. Au laboratoire une fois les mesures 123 biométriques effectuées en longueur (± 0,1 cm) et en masse (± 1 mg) les poissons sont conservés à -18°C jusqu’à la dissection. 5.1.3.2. Technique de dissection La dissection est réalisée à l’aide d’instruments stérilisés par autoclavage. La figure cidessous présente les emplacements des incisions sur le gardon vu de dessous (Figure 41) et la procédure comprend les étapes suivantes : Inciser la paroi abdominale ½ cm en avant de l’anus (1). Inciser transversalement la paroi abdominale (1-2) en évitant soigneusement de léser les organes sous-jacents Poursuivre l’incision sur la ligne médiane jusqu’à l’extrémité antérieure des fentes operculaires (2-3 puis 1-4) en protégeant les organes sous-jacents. Ecarter doucement les deux volets latéraux ainsi obtenus. Epingler les deux volets latéraux. Ecarter et épingler les opercules. Figure 41: Emplacement des incisions. Quatre tissus ont été prélevés: la chair (muscle) les arêtes le foie et les branchies (Figure 42) 124 Chair Figure 42: Vue latérale gauche résumant la position des principaux organes / appareils chez le gardon. Une fois extraits, on détermine leur masse fraîche et on mesure les masses sèches après déshydratation pendant 72 heures à 60°C à l’étuve. Les résultats des concentrations des ETMs au niveau des différents tissus sont exprimés en mg kg-1 MS. Le ratio masse fraîche / masse sèche est égal à 4,5. Ce rapport servira pour comparer nos résultats à ceux exprimés en mg kg-1 MF dont masse fraîche = masse sèche * 4,5. 5.1.3.3. Analyse des éléments traces métalliques Après déshydratation environ 1 g de chaque échantillon est placé dans un tube de digestion de 50 ml avec 6 ml d’acide nitrique HNO3 et 5 ml d’eau ultra-pure. Après minéralisation à 105°C pendant 3 heures dans un HOTBLOCK les solutions sont diluées jusqu'à 20 ml volume final. L’eau ultra-pure est utilisée tout au long de l’étude (Sandroni et al., 2003; Tuzen, 2003) La mesure des concentrations en ETMs est réalisée à l’aide d’un spectromètre d’émission à plasma ICP/OES (Varians 720-ES). Les dosages sont adaptés à la norme NF EN ISO 15587-2 (2002). Le DROM-3 est utilisé comme matériel de référence. 125 5.1.4. Résultats et discussion 5.1.4.1. Evaluation de la contamination métallique des différents tissus de Rutilus rutilus Les résultats d’analyse des ETMs au niveau des tissus (branchies, foie, arêtes et muscles) du gardon R. rutilus sont représentés dans le Tableau 28. Tableau 28: Concentration des ETMs au niveau des différents tissus du gardon R. rutilus prélevé au niveau de la deuxième et quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont (Moyen ± écart-type) exprimée en mg kg-1 MS (Matière Sèche). L2 Al Ba Cd Cr Cu Fe Mn Ni Pb Se Sn Sr Ti Zn Branchie Foie Arêtes Muscle 454,7±642 7±6,2 6,3±5,6 1,4±0,3 58±48,7 13±0,00 52±42 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 3,3±3,05 < 0,5 0,8±0,1 < 0,5 26±32,8 7,6±8 < 0,5 0,8±0,2 1677±2410 233±4,2 33±22 14±7,2 144±163 28±32 119±139 3,5±4,8 2,44±0,00 < 0,5 < 0,5 < 0,5 4,68±0,00 0,6±0,00 2,9±0,00 < 0,5 6,84±6,7 2,4±0,5 <2 <2 1,42±0,00 0,7±0,96 < 0,5 0,5±0,00 75,3±77,8 18±0,00 607±137 4,6±4,5 11,6±0,00 1,2±28 1±0,00 < 0,5 438±254 451±331 232±119 47±23 Branchie 300±399 96,5±33,4 < 0,5 1,62±0,86 4,98±1,51 653±678 126±84,4 1,8±0,00 2,07±0,00 2,1±0,00 0,6±0,00 173±28,4 8,07±0,00 462±189 L4 Foie Arêtes Muscle 14±6,1 3,8±0,2 5,7±6,27 1,3±33,4 90±34 4,3±2,14 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 0,8±0,00 < 0,5 20±12 < 0,5 1±0,06 757±170 8,2±2,2 27±14,4 60±50 120±71 3,3±1,75 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 0,5±0,00 < 0,5 4,4±1,9 <2 <2 < 0,5 < 0,5 < 0,5 1,7±0,9 551±56 7,9±4,82 1,2±0,1 < 0,5 0,51±0,00 191±97 132±24 42±28 À l’exception du Cd non détecté parmi tous les organes analysés les ETMs montrent des concentrations plus élevées au niveau des branchies et du foie par comparaison avec le muscle et les arêtes. Ces résultats corroborent certaines études qui ont montré que les concentrations en ETMs les plus élevées se trouvent en général au niveau du foie et des branchies (Duman et Kar, 2012; Reynders et al., 2008; Ewers et Schlipkoter, 1991; Bendellyoung et al., 1986). Toutefois malgré des teneurs en ETMs relativement faibles dans le muscle l’étude de ce tissu est primordiale puisqu’il est consommé par l’être humain (Lwanga et al., 2003 ). Tous les ETMs (Al, Ba, Cu, Cr, Fe, Mn, Ni, Pb, Se, Sn, Sr, Ti, Zn) sont détectés au niveau des branchies ceci peut être expliqué par le fait qu’elles sont en contact direct avec l’eau (Storelli 126 et al., 2006). Cependant, les concentrations en ETMs au niveau des branchies sont plus élevées que celles déterminées dans l’eau de la deuxième et quatrième lagune. Ce résultat est rapporté par Playle et al. (1992) dont les travaux soulignent que les concentrations en ETMs dans l’eau ne sont pas forcement équivalentes à celles trouvées dans les branchies. D’autre part, les concentrations en ETMs restent élevées au niveau du foie site d’accumulation de biotransformation et d’excrétion des polluants chez les poissons (Moon et al., 1985; Triebskorn et al., 1997). Remarquons que contrairement aux branchies et au foie les concentrations en ETMs au niveau du muscle demeurent faibles en raison probablement de sa faible fonction métabolique et de sa faible activité vis-à-vis de l’accumulation des ETMs (Amundsen et al., 1997; TekinÖzan et Kir, 2008; Visnjic-Jeftic et al., 2010). Les différences d'accumulation des ETMs dans les tissus des poissons sont conditionnées par certains facteurs déterminés par l'intensité du métabolisme du poisson. Après leur incorporation dans le corps du poisson les ETMs subissent un processus de répartition entre les différents tissus qui dépend des besoins biologiques des animaux (Zubcov et al., 2010). Dans la deuxième et la quatrième lagune les concentrations moyennes en zinc (Zn) dans les différents organes du gardon sont de l’ordre de 438 - 462 mg Kg-1 MS au niveau des branchies 451 - 191 mg Kg-1 MS au niveau du foie 232 - 132 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et 47 - 42 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation du Zn est foie > branchies > arêtes > muscle au niveau de la lagune 2 et branchies > foie > arêtes > muscle au niveau de la lagune 4. Les concentrations moyennes du fer (Fe) sont de l’ordre de 1677 653 mg Kg-1 MS au niveau des branchies 233 - 757 mg Kg-1 MS au niveau du foie 33 - 8,2 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et 14 - 27 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation du Fe est branchies > foie > arêtes > muscle dans la lagune 2 et branchies > foie > muscle > arêtes dans la lagune 4. Les concentrations moyennes en Aluminium (Al) sont de l’ordre de 454 - 300 mg Kg-1 MS au niveau des branchies 7 - 14 mg Kg-1 MS au niveau du foie 6,3 - 3,8 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et 1,4 - 5,7 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation d’Al est branchies > foie > arêtes > muscle dans la lagune 2 et branchies > foie > muscle > arêtes dans la lagune 4. Les concentrations moyennes du manganèse (Mn) sont de l’ordre de 144 - 126 mg Kg-1 MS au niveau des branchies 28 - 60 mg Kg-1 MS au niveau du foie 119 - 120 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et 3,5 - 3,3 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation du Mn est branchies > 127 arêtes > foie > muscle dans les deux lagunes. Les concentrations moyennes du Strontium (Sr) sont de l’ordre de 75,3 - 173 mg Kg-1 MS au niveau des branchies 18 – 1,7 mg Kg-1 MS au niveau du foie 607 - 551 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et 0,5 - 7,9 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation du Sr est arêtes > branchies > foie > muscle dans les deux lagunes. L’ordre d’accumulation du chrome (Cr) est branchies > arêtes > foie = muscle dans les organes de gardons prélevés dans les deux lagunes. Les concentrations moyennes de Cr sont de l’ordre de 3,3 – 1,62 mg Kg-1 MS au niveau des branchies et 0,8 mg Kg-1 MS au niveau du foie de gardons prélevés dans les deux lagunes. Les concentrations de Cr sont inférieures à la limite de détection au niveau du muscle et des arêtes. Le nickel (Ni) est détecté seulement au niveau des branchies. Le cuivre (Cu) est détecté dans le foie, les branchies et le muscle mais jamais dans les arêtes. Les concentrations moyennes de Cu dans les différents tissus de gardons des deux lagunes est de l’ordre de 26 – 4,98 mg Kg-1 MS dans les branchies 7,6 - 20 mg Kg-1 MS au niveau du foie et 0,8 - 1 mg Kg-1 MS au niveau de muscle. L’ordre d’accumulation du Cu est branchies > foie > muscle dans la lagune 2 et foie > branchies > muscle dans la lagune 4. L’ordre d’accumulation du Zn est branchies > foie > arêtes > muscle au niveau de la lagune 4 et foie > branchies > arêtes > muscle au niveau de la lagune 2. Les concentrations élevées en zinc au niveau des branchies et du foie sont aussi mentionnées par certaines études (Andres et al., 2000; Reynders et al., 2008; Murugan et al., 2008). La concentration en Zn enregistrée au niveau des branchies de Lepomis gibbossus prélevé dans la rivière potentiellement polluée de Saricay (Turquie) entre dans la gamme de 8,90 - 21,76 mg Kg-1 MF (Yilmaz et al., 2007) et est de l’ordre de 40 mg Kg -1 MF au niveau des branchies de R. rutilus prélevé dans le lac de Salek (Slovenia) (Petkovńek et al., 2012). Les concentrations enregistrées dans notre cas restent trop élevées par rapport aux études citées. En outre, la concentration en Zn au niveau du foie de Cyprinus carpio prélevé dans la rivière polluée d’Ebro (Espagne) reste dans la gamme de 33,2 - 329 mg Kg-1 MF (Lavado et al., 2006) et est de l’ordre 110 µg g-1 au niveau du foie de Squalius cephalus L. prélevé au niveau du lac Yamula Dam (Turquie) (Duman et Kar, 2012). La différence de concentration en ETMs au niveau des tissus peut être le résultat de leur capacité à induire une liaison métal-protéine comme dans le cas des métallothionéines (Canli et Atli, 2003). Les métallothionines sont des protéines cytosoliques responsables de la régulation cellulaire des ETMs essentiels et de la chélation des ETMs toxiques dans les 128 groupes IB et IIB de la classification périodique (Roesijadi, 1992). En outre, le zinc se trouve accumulé au niveau des arêtes ceci est expliqué par le fait que cet élément interagit activement avec le calcium (Paquin et al., 2002). Cependant, les concentrations en Zn au niveau du muscle sont moins élevées par rapport aux autres organes ce qui pourrait indiquer son contrôle au niveau de muscle par la régulation homéostatique (Miller et al., 1992; Cronin et al., 1998). En fait, de faibles concentrations en zinc au niveau du muscle sont aussi reportées dans de nombreuses autres études (Berninger et Pennanen, 1995; Kraal et al., 1995; Allen-Gil et al., 1997; Moiseenko et Kudryavtseva, 2001; Bervoets et al., 2001; Bervoets et Blust, 2003) qui ont montré que les teneurs en zinc au niveau du muscle dans les sites pollués sont comparables aux sites de référence. En outre, les poissons règlent activement les concentrations en Zn dans les tissus; par conséquent les teneurs tissulaires en zinc ne reflètent pas nécessairement les changements de concentration en zinc dans l'environnement (Phillis, 1980; Rejomon et al., 2009). Ceci semble être le cas dans notre étude car malgré les variations dans le gradient de contamination entre les deux lagunes il n’y a pas de différence significative dans les concentrations en zinc au niveau de muscle. Le fer reste cependant le principal métal observé dans les matériaux métalliques présents dans une décharge (Flyhammar, 1997; Martensson et al., 1999). Á pH basique le fer précipite en hydroxide de fer (Tkatcheva et al., 2004) sa solubilité diminue dans l’eau et par suite il n’aura aucun effet sur les branchies (Peuranen et al., 1994; Vuori, 1995). Cependant, le pH à la surface des branchies est généralement plus faible (plus acide) que celui de l’eau notamment en raison de la libération locale de dioxyde de carbone. Ce processus facilite la libération d'ions métalliques des complexes (Cusimano et al., 1986) et la quantité du mucus au niveau de la surface des branchies augmente durant l’exposition aux pollutions métalliques (Handy et Eddy, 1991). Ces conditions justifient les concentrations élevées en fer à la surface des branchies (Reid et McDonald, 1991). De même les concentrations en fer élevées au niveau du foie (233 à 757 mg Kg-1 MS) sont en accord avec les travaux de Jarić et al. (2011) qui ont montré que le poisson Acipenser ruthenuses accumule jusqu’à 380 mg Kg-1 MS de fer au niveau du foie. L’accumulation du fer au niveau du foie est expliquée par le rôle physiologique de cet organe dans la synthèse du sang (Yamazaki et al., 1996). Les concentrations moyennes de strontium sont élevées au niveau des branchies et des arêtes. L’accumulation plus forte du Sr au niveau des branchies par rapport au niveau mesuré dans le foie est en accord avec les résultats de Rashed (2001). Dans les organismes animaux le 129 métabolisme du strontium est étroitement lié à celui du calcium. Le strontium se fixe préférentiellement (90 %) sur les tissus osseux et le reste se retrouve assez uniformément sur l’ensemble des tissus mous (Cougthrey et Thorne, 1983). Chez les poissons le strontium est accumulé selon une cinétique de type Michaelis-Menten avec saturation sensible à la température de l’eau qui présage d’un transport facilité de l’élément (Chowdhury et Blust, 2001). La voie directe (contamination à partir de l’eau) semble prépondérante vis-à-vis du transfert trophique. Bird et al. (1998) ont identifié les tissus calcaires et donc les arêtes comme pool principal de strontium dans les poissons. Ce constat avait également été fait entre autres par Miyake et Izumo (2003) et Rashed (2001). Ces études présentent en outre les écailles comme un second pool de fixation du strontium chez les poissons. Les os et les écailles présenteraient une accumulation plus forte et une élimination moindre du strontium que les autres tissus des poissons (Miyake et Izumo, 2003). Le manganèse est un élément important de nombreux processus métaboliques y compris le fonctionnement de flavoprotéines et la synthèse des mucopolysaccharides du cholestérol et de l'hémoglobine (DWAF, 1996). La toxicité du manganèse ne dépend pas seulement de la concentration totale en manganèse mais de la concentration en manganèse oxydé qui est disponible. L’ordre d’accumulation du manganèse est branchies > arêtes > foie > muscle. La forme bio-disponible du manganèse est le Mn (II). Les concentrations élevées en manganèse au niveau des branchies peuvent être le résultat d’une forte pénétration par les branchies (Rouleau et al., 1995; Garnier-Laplace et al., 2000; WHO, 2005). Chez les poissons le manganèse est retrouvé essentiellement dans les tissus osseux et cartilagineux lors d’un transfert direct (Rouleau et al. 1995; Garnier-Laplace et al. 2000). Le manganèse possède une propriété chimique qui lui permet de se substituer au rôle métabolique joué par le calcium (Crossgrove et Yokel, 2005; González et al., 2006). Ceci tend à confirmer son accumulation au niveau des arêtes. En outre quelle que soit la voie de transfert le muscle ne représente que 10 à 15 % du manganèse total (Chevreuil et al., 1995; Adam, 1997) ce qui est vrai dans notre cas. Selon Cusimano et al. (1986) le pH à la surface des branchies est généralement acide du à la libération de dioxyde de carbone. Á pH acide on observe une augmentation de la concentration en aluminium organique qui est une forme d’aluminium plus toxique pour les organismes aquatiques (Gensemer et Playle, 1999). L'épithélium des branchies est constitué de trois principaux types de cellules: les cellules respiratoires le mucus et les cellules à 130 chlorure (Laurent et Perry, 1995). Les cellules à chlorures (inocytes) sont considérées comme le principal site d'afflux transépithéliaux d'ions et l’enzyme Na + K+ ATPase joue un rôle important dans la régulation de l’équilibre ionique (Flik et al., 1995; Laurent et Perry, 1995; Perry, 1997). L’aluminium a un impact direct sur l’activité Na+ K+ ATPase (McCormick et al., 2012). Sous contraintes acides l’aluminium s’accumule préférentiellement sur les cellules à chlorure en altérant leur abondance (Youson et Neville, 1987; Jagoe et Haines, 1997) provoquant l’hypertrophie des branchies et l’augmentation de la sécrétion du mucus (Peuranen, 2000). Les concentrations en aluminium trouvées au niveau des branchies des gardons du site d’Étueffont (454 300 mg Kg-1 MS) excèdent largement les concentrations d’aluminium des branchies de Micropterus salmoides et Oreochromis mossambicu prélevés au niveau du lac Loskop (Afrique du nord) qui sont de l’ordre de 23 et 28 mg Kg -1 MS respectivement (Oberholster et al., 2012). De même elles sont presque 5 fois plus élevées que la concentration en aluminium au niveau des branchies d’Acipenser ruthenus prélevé dans la rivière du Danube (Serbie) (Jarić et al., 2011). La possibilité d’un effet toxique de l’aluminium sur les mécanismes de régulation des branchies peut être envisagée. Le zinc, le fer, le manganèse, l’aluminium et le strontium sont détectés dans tous les tissus analysés. À l’exception du strontium qui est accumulé surtout au niveau des arêtes les autres ETMs se trouvent principalement au niveau des branchies. Ceci peut être attribué au contact direct avec l’eau mais surtout avec les sédiments. En effet en tant qu’espèce benthique le gardon est étroitement associé à la surface du sédiment et son régime alimentaire est constitué des nombreux détritus et d’autres organismes benthiques (avec probablement une grande teneur en ETMs). Les branchies sont donc exposées à des concentrations élevées en ETMs (Allen-Gil et al., 1997). L’accumulation du cuivre dans le foie et les branchies par rapport aux autres tissus analysés peut s’expliquer par la grande activité métabolique de ces deux organes. Les teneurs moyennes n’excèdent pas les limites de la régulation homéostatique qui sont de l’ordre de 50 µg g-1 MS (Pyle et al., 2005). Clearwater et al. (2002) mentionnent que la régulation de l’absorption du Cu se fait dans l’intestin qui agit comme un organe homéostatique. Étant donné que l'intestin est impliqué dans le stockage temporaire et qu’il représente le site de désintoxication intracellulaire du Cu (Handy et al., 1999) les métallothionines intestinales participent à la régulation homéostatique du cuivre. Les faibles concentrations en cuivre au niveau du muscle et même son absence au niveau des arêtes peuvent être le fait d’un 131 mécanisme de régulation pour les éléments essentiels propre au poisson (gardon) (Firat et Kargin, 2010; Roach et al., 2007; Zubcov et al., 2008; Sandor et al., 2001). Les concentrations moyennes en plomb (Pb) sont de l’ordre de 4,68 – 2,07 mg Kg-1 MS au niveau des branchies de 0,6 - <0,5 mg Kg-1 MS au niveau du foie de 2,9 – 0,5 mg Kg-1 MS au niveau des arêtes et elles sont inférieures à la limite de détection (<0,5) au niveau du muscle. L’ordre de l’accumulation de Pb est: branchies > arêtes > foie > muscle dans la lagune 2 et branchies > arêtes > foie = muscle dans la lagune 4. Certaines études ont mis en évidence une accumulation du Pb au niveau des branchies (HasShön et al., 2007a). Le Pb est aussi accumulé dans les arêtes en particulier dans les tissus osseux comme les otolithes les vertèbres et les arêtes (Furness et Middaugh, 1990). Le chrome est détecté au niveau des branchies et des arêtes avec des concentrations plus élevées au niveau des branchies. Les concentrations en chrome au niveau des branchies du gardon sont 40 fois plus élevées que celles trouvées par Liu et al. (2012) au niveau de Ctenopharyngodon idellus prélevé dans différentes rivières en Chine. Cependant le chrome n’est pas détecté au niveau du foie et du muscle et les concentrations sont <0,5 mg Kg-1 MS. Les concentrations en Cr au niveau du muscle sont comparables aux concentrations trouvées par Aktar et al. (2011) au niveau du muscle de deux espèces Channa marulius et Aorichthys seengala prélevé dans la rivière Ganges (Bengale occidental) qui sont de l’ordre de 0,06 et 0,07 mg Kg-1 respectivement. Ceci peut être attribué au fait que les poissons sont capables d'éliminer le chrome de leur organisme et la charge corporelle au niveau des poissons adultes est généralement plus faible (Dara, 1995). Notons que le site d'action responsable de la toxicité au chrome varie en fonction du pH (Van der Putte et al., 1981). L’ordre d’accumulation du sélénium (Se) est branchies > foie > arêtes = muscle au niveau des gardons prélevés dans la lagune 2 et foie > branchies > arêtes = muscle au niveau des gardons prélevés dans la lagune 4. Les concentrations sont de l’ordre de 6,84 – 2,1 mg Kg-1 MS au niveau des branchies et 2,4 – 4,4 mg Kg-1 MS au niveau du foie et elles sont inférieures à la limite de détection au niveau des arêtes et du muscle. Les concentrations en Se enregistrées au niveau du foie des gardons de la présente étude sont 20 fois plus élevées que les concentrations en sélénium au niveau du foie de différents poissons prélevés dans le lac d’Onondaga (Limburg et al., 2010). 132 5.1.4.2. Variation saisonnière de la bioaccumulation des éléments traces métalliques au niveau des différents organes du R. rutilus Les résultats des concentrations en ETMs au niveau des différents organes analysés pendant les trois saisons d’échantillonnage (Printemps été et automne) sont résumés dans le Tableau 29. Les teneurs en ETMs dans les différents tissus sont plus fortes pendant le printemps et l’été que durant l’automne et ceci pour les deux lagunes. La variation saisonnière des concentrations en ETMs au niveau des organes est évidente. En automne (à basse température) les concentrations sont faibles par contre les températures modérées à élevées au printemps et en été engendrent l’activation du métabolisme et par suite l’augmentation des concentrations en ETMs (Tkatcheva et al., 2004). Pendant les saisons chaudes, l’augmentation de la température a une incidence sur le taux de la photosynthèse des plantes la solubilité de l’oxygène la variation du niveau d’eau et la toxicité des matériaux. Ainsi, à haute température les plantes se développent et meurent plus rapidement laissant de la matière organique qui consomme de l'oxygène lors de sa décomposition (Aktar et al., 2011). En fait, il existe une forte relation entre le taux de ventilation et l’absorption des micropolluants dans les écosystèmes aquatiques (Schiedek et al., 2007; Diaz et Rosenberg, 2008). D’après Khattabi (2002) l’évolution saisonnière de l’oxygène dissous au niveau des lixiviats est caractérisée par de faibles valeurs en été et de fortes valeurs en hiver. Le déficit en oxygène et l’augmentation de la toxicité des matériaux pendant l’été induit une augmentation du taux de ventilation causant une augmentation du débit d’eau filtré par l'épithélium des branchies. Cela entraîne une sévère réponse physiologique et comportementale pour les organismes aquatiques (Sijm et al., 1994) d’où l’augmentation des teneurs en ETMs au niveau des organes et spécialement des branchies. Tekin-Ozan et Kir (2008) ont trouvé que l’accumulation des ETMs au niveau des branchies de Tinca tinca (lac de Beysehir) est plus élevée en été qu’en hiver. L’augmentation des teneurs en ETMs au niveau des différents organes peut être expliquée par l’augmentation du taux d’évaporation et par suite l’augmentation des concentrations au niveau du lixiviat en relation avec la diminution du niveau d’eau (Tekin-Ozan et Kir, 2008). 133 Tableau 29: Concentrations des ETMs au niveau des différents organes du R. rutilus prélevé au niveau de la deuxième et quatrième lagune en (Printemps été et automne 2010 - 2011) exprimée en mg kg -1 MS. Saisons Lagunes Organes Muscle Foie Branchies L2 Arêtes Printemps Muscle Foie Branchies L4 Arêtes Muscle Foie Branchies L2 Arêtes Été Muscle Foie Branchies L4 Arêtes Muscle Foie Branchies L2 Arêtes Automne Muscle Foie Branchies L4 Arêtes Al 1,62 2,63 1,02 2,29 10,13 18,46 582,30 3,61 1,20 11,34 908,37 10,26 1,27 9,82 18,50 3,91 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 <1 Cd < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 Cr < 0,5 < 0,5 < 0,5 0,78 < 0,5 < 0,5 2,23 0,80 < 0,5 < 0,5 5,42 0,88 < 0,5 < 0,5 1,01 0,83 < 0,5 < 0,5 1,1 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 Cu 0,65 1,26 63,76 < 0,5 1,04 7,33 6,68 < 0,5 0,91 16,53 10,75 < 0,5 0,95 20,75 4,74 < 0,5 < 0,5 4,9 3,8 < 0,5 < 0,5 31,2 3,8 < 0,5 Fe 8,41 237,31 354,24 6,63 37,09 644,57 1435,64 6,60 18,65 231,79 4458,82 46,01 16,75 952,18 261,61 9,72 <5 229 217 45 <5 674 261 <5 Mn 0,57 11,64 14,38 32,25 5,18 18,49 222,96 51,78 0,95 8,20 327,24 44,86 1,70 46,38 86,62 115,85 9,1 65,3 91,1 279 3,1 116 68,6 193 Ni < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 1,80 < 0,5 < 0,5 < 0,5 2,44 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 Pb < 0,5 < 0,5 < 0,5 2,92 < 0,5 < 0,5 2,07 0,51 < 0,5 0,55 4,68 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 Se <2 <2 11,58 <2 <2 2,37 2,10 <2 <2 2,08 <2 <2 <2 4,81 <2 <2 <2 2,8 2,1 <2 <2 6 <2 <2 Sn 0,52 < 0,5 0,74 < 0,5 < 0,5 < 0,5 0,60 < 0,5 < 0,5 0,66 2,10 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 Sr 0,99 50,08 0,76 761,52 13,03 0,75 143,37 497,78 3,15 1,71 69,16 559,15 3,46 2,40 200,02 609,47 9,6 2,2 156 501 7,2 2,1 176 547 Zn 25,13 786,52 182,51 116,88 21,69 81,76 243,29 103,81 70,60 442,82 442,72 354,68 74,10 264,54 566,58 142,31 45,7 125 690 225 30,8 228 575 149 134 La variation saisonnière des ETMs montre que le fer le zinc le manganèse le strontium et le cuivre sont détectés dans tous les organes pendant toutes les saisons; seules les concentrations varient d’une saison à une autre fortes en été-printemps et faibles en automne. Les concentrations de l’aluminium du chrome du nickel du sélénium et de l’étain montrent une variation saisonnière. Ces éléments sont presque absents en automne au niveau de tous les organes à l’exception du Se qui est détecté au niveau des branchies. Le cadmium n’est jamais relevé quelque soit le tissu analysé et ce durant toutes les saisons. Le plomb est occasionnellement détecté soit au niveau des arêtes (Lagune 2) soit au niveau des branchies et arêtes (Lagune 4) au printemps et au niveau des branchies et du foie (Lagune 2) en été. Les teneurs en ETMs au niveau des différents organes des gardons pêchés dans la lagune 4 sont dans certains cas plus élevées que celles mesurées dans les tissus des gardons prélevés dans la lagune 2. Ceci est donc en contradiction avec la hiérarchisation du système de traitement des lixiviats de la décharge d’Étueffont dont les échantillons récoltés dans la deuxième lagune sont normalement plus pollués que ceux issus de la lagune 4. En fait, les concentrations en ETMs au niveau des tissus des poissons d’eau douce varie considérablement d’une étude à une autre (Hayat et al., 2007; Chattopadhyay et al., 2002; Papagiannis et al., 2004) ceci probablement en raison de la différence de concentrations en ETMs et des caractères physicochimiques du plan d’eau dont sont issus les poissons mais également en raison de la nécessité écologique de l’activité métabolique et des habitudes alimentaires du poisson aussi bien qu'à la saison dans laquelle les études ont été réalisées (Rauf et al., 2009). L’accumulation des ETMs bioactifs comme le cuivre et le zinc est activement contrôlée par les poissons et le degré d’accumulation est généralement indépendant des concentrations du milieu (Chatterjee et al., 2006). D’autre part, les concentrations dans le milieu affectent l’accumulation des ETMs non-essentiels comme le plomb (Pattee et Pain, 2003). 5.1.4.3. Comparaison des valeurs en ETMs au niveau du muscle du gardon de la présente étude par rapport aux valeurs trouvées dans la littérature (Tableau 30) Étant donné qu’elle représente la part consommée par l’homme on a choisi le muscle pour comparer les concentrations en ETMs par rapport à celles trouvées dans la littérature. Le Fe Mn Cu et Zn représentent les ETMs essentiels et Cd Pb représentent les ETMs non-essentiels. En comparant les deux lagunes on constate que le muscle des gardons prélevés dans la lagune 4 est plus chargé en ETMs que celui des gardons de la lagune 2. Les concentrations en Fe et en Mn sont plus élevées que celles mesurées par Łuczyńska et al. (2009) au niveau du muscle de R. rutilus (grand lac de Mazurian Pologne) soit 9,1 et 0,7 mg Kg-1 MS pour Fe et Mn 135 respectivement et plus faibles que celles trouvées par Chevreuil et al. (1995) au niveau de R. rutilus (rivière Seine France) soit 64 et 4,8 mg Kg-1 MS à Balloy et 99 et 5,6 mg Kg-1 MS (Epinay France) pour Fe et Mn respectivement. Les concentrations en zinc sont de l’ordre de 70,60 et 74,10 mg Kg-1 MS au niveau des muscles prélevés des gardons de la lagune 2 et de la lagune 4 respectivement; Ces teneurs sont 2 à 10 fois plus élevées que celles trouvées par Shinn et al. (2009) et Łuczyńska et al. (2009) au niveau du muscle de gardons prélevés dans la rivière Lot (sud de la France) et dans le grand lac Mazurian (Pologne). Concernant les concentrations en zinc elles sont dans la gamme de celles mesurées par Chevreuil et al. (1995) dans la fleuve Seine connue pour sa pollution par différents contaminants entre autres les ETMs. Les concentrations en cuivre sont comparables aux concentrations mesurées par Łuczyńska et al. (2009) et moins élevées que celles trouvées par Bochenek et al. (2008) dans la rivière Oder (Allemagne). En outre le cadmium et le plomb sont inférieurs à la limite de détection au niveau du muscle de gardons prélevés dans les deux lagunes de la décharge d’Étueffont. Ils sont de l’ordre de 0,25 et 1,2 µg g-1 MS pour le Cd et le Pb respectivement au niveau de l’espèce Carassius gibelio prélevée dans la décharge Anzali en Iran (Ebrahimpour et al., 2011). Ceci peut être attribué au fait que le rythme de décontamination est plus rapide au niveau du muscle (De Conto Cinier et al., 1999). 136 Tableau 30: Concentration en Cd Cu Fe Mn Pb et Zn (exprimée en mg kg-1 MS) au niveau du muscle de R. rutilus en comparaison avec des concentrations trouvées dans la littérature. Sites Grand lac Mazurian Rivière Oder Rivière Lot Pays Espèces Pologne Allemagne France Rutilus rutilus Rutilus rutilus Rivière Rhône Rivière Oise Rivière Balloy Rivière Epinay France France France France Décharge Anzali Étueffont L2 Étueffont L4 Iran France France Rutilus rutilus Rutilus rutilus Rutilus rutilus Rutilus rutilus Carassius gibelio Rutilus rutilus État du milieu Pollué Pollué non pollué Pollué Pollué Éléments métalliques Références Fe Mn Cu Zn Cd Pb Łuczyńska et al. 2009 9,1 0,7 1,1 34,5 _ _ _ _ 2,38 21,8 0,325 0,041 Bochenek et al. 2008 _ _ 1,05 6,81 1,20 n.d Shinn et al. 2009 _ _ 0,25 4,04 _ _ C.E.A.-D.P. 1973 _ _ 9,4-81 0,4-1,6 0,4-1,2 CEMAGREF. 1977 _ _ 3,6-12 65-104 n.d.-1,2 2-6,8 64 4,8 1,9 72 0,06 4,0 Chevreuil et al. 1995 99 5,6 1,8 120 0,46 4,8 Ebrahimpour et al. 0,25 1,2 2011 18,65 3,1 0,91 70,60 n.d. n.d. Présente etude 37,09 5,18 1,04 74,10 n.d. n.d. n.d.: n’est pas détecté 137 5.1.4.4. Le facteur d’enrichissement Le facteur d’enrichissement au niveau d’un organe pour une espèce et un site donné est calculé selon la formule suivante (Bervoets et Blust, 2003): FE = [métal X au niveau du tissu Y du site étudié] / [métal X au niveau de tissu Y du site de référence] Le Tableau 31 donne la moyenne relative du facteur d’enrichissement de chaque métal au niveau des tissus étudiés. Les branchies et le foie se trouvent plus enrichis par les ETMs que le muscle et les arêtes. Les branchies sont 3 à 7 fois plus enrichies en Ni, Pb, Se, Sn et Ti le foie quant à lui est 3 à 7 fois plus enrichi en Mn, Zn et Sn les arêtes sont 3 fois plus enrichies en Cu, Fe et Pb et le muscle est 2 à 3 fois plus enrichi en Fe et Sn que les tissus des gardons prélevés de l’étang de Franchevelle. Tableau 31: L'enrichissement en métal dans les quatre tissus de R. rutilus pour les différents ETMs analysés. Al Ba Cd Cr Cu Fe Mn Ni Pb Se Sn Sr Ti Zn Branchies L2 L4 2,3 0,4 0,5 0,5 n.d. n.d. 2,5 0,5 1,6 7,4 1,6 0,8 0,8 0,5 3,4 n.d. 3,8 n.d. 1,4 4,9 4,5 5 1,8 0,9 3,1 n.d. 0,7 0,8 Foie L2 2,8 0,7 n.d. n.d. 0,8 1,3 6,7 n.d. 0,3 1,7 1 1,9 1,2 1,1 L4 1,7 2,2 n.d. n.d. 0,3 0,4 3,1 n.d. 0,6 0,8 7,5 2 1,6 2,6 Arêtes L2 0,8 0 n.d. n.d. 3,8 1,1 0 n.d. 0,4 n.d. n.d. 0 0,7 0,2 L4 1,1 0,1 n.d. 1,4 n.d. 3,3 0,4 n.d. 3,4 n.d. n.d. 1,1 0,7 2,1 Muscle L2 0,9 0,5 n.d. n.d. 1,2 2,1 0,7 n.d. n.d. n.d. 1 1,8 0,6 1,5 L4 0,5 0 n.d. n.d. 1 1,2 0,8 n.d. n.d. n.d. 4,4 1 n.d. 1,7 Facteur d’enrichissement supérieur à 1 n.d.: n’est pas détecté 138 Le facteur d’enrichissement donne une idée sur le degré de contamination des tissus par rapport au site de référence (étang de Franchevelle). Donc on peut conclure que les muscles des gardons prélevés dans les deux lagunes sont plus chargés en ETMs que ceux de l’étang de Franchevelle choisi comme référence par le faite qu’il est loin de tout apport anthropogénique. 5.1.5. Conclusion Les concentrations en zinc au niveau du muscle et des autres organes analysés dépassent les concentrations limites 40 et 50 mg kg -1 préconisées par la FAO (1983) FAO/WHO (1989) respectivement. Il n’y a pas de données à propos des limites permissibles du fer et du manganèse pour les poissons mais en comparant nos résultats aux autres concentrations trouvées au niveau de Rutilus rutilus ou autres espèces on constate que les organes sont chargés en fer surtout les branchies et en manganèse. Les concentrations moyennes en cuivre sont dans la gamme des limites préconisées par la FAO (1983) et la WHO (1996) qui sont de l’ordre de 30 mg kg -1 partout mais elles restent un peu plus élevées que les limites permissibles préconisées par MAFF (1995) dont la concentration conçue est de l’ordre de 20 mg kg-1. Pour le chrome les concentrations au niveau du muscle et foie sont inférieures à la limite permissible pour le muscle des poissons soumis par la FAO (1983) qui est de l’ordre de 2,0 mg kg-1 valeur dépassée au niveau des branchies. Les concentrations moyennes en plomb au niveau des branchies excèdent les limites permissible définies par EC (2001) FAO (1983) WHO (1996) qui sont de l’ordre de 0,2 -,0.4; 0,5; 0,2 mg kg-1 respectivement. Cependant ces concentrations sont respectées au niveau du muscle. La concentration en cadmium est inférieure aux limites de détection (<0,5) au niveau de tous les organes analysés elle est donc dans la gamme critique de concentration soumis par le FAO (1983) qui est de l’ordre de 0,5 mg kg-1. On peut dire que les branchies le foie les arêtes et surtout le muscle étant donné que seule cette part est consommée par l’homme du gardon prélevé des deux lagunes du système de traitement de la décharge d’Étueffont sont plus chargés en zinc et moyennement chargés en Fe Mn et Cu. En fait les gardons des deux lagunes sont affectés par la toxicité des teneurs élevées des ETMs essentiels et pas des ETMs non-essentiels. 139 Sixième partie 6.1. Investigation de la génotoxicité induite par la pollution polymétallique de lixiviats de décharge en utilisant la technique RAPD-PCR 6.1.1. Introduction L’écotoxicologie est la discipline scientifique qui étudie le comportement et les effets des polluants sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes ainsi que leur impact sur le vivant à différentes échelles spatiales et temporelles. Cette discipline allie la chimie de l’environnement la toxicologie et l’écologie. L'étude des effets induits par les contaminants chimiques au niveau des organismes repose sur l'utilisation de marqueurs biologiques ou biomarqueurs. C’est au début des années 1980 que la notion de bio-marqueur a été définie. Les biomarqueurs sont des changements structuraux ou fonctionnels observables et/ou mesurables à divers niveaux d’organisation biologique (moléculaire biochimique cellulaire physiologique ou comportementale) qui révèlent l’exposition présente ou passée d’un individu à au moins une substance chimique (Lagadic et al., 1997). Ce sont des outils mis en œuvre pour établir un diagnostic de risque environnemental. L'utilisation de bio-marqueurs de génotoxicité permet l'évaluation de l'impact des contaminants chimiques sur l'intégrité structurelle de l'acide désoxyribonucléique (ADN) et sert d’indicateur prédictif d’effets au niveau populationnel. 6.1.1.1. Notion d’ADN L’ADN est le support universel de l'hérédité contenant l'information génétique des êtres vivants. Il assure le fonctionnement cellulaire des organismes et permet à la cellule de rester réactive aux messages de son environnement. La molécule d'ADN assurant la transmission des informations aux générations peut transmettre des informations erronées issues de son altération. Les perturbations de la molécule d'ADN peuvent être provoquées par une activité endogène c'est-à-dire propre à l'organisme ou par un agent exogène. L'activité endogène liée aux activités cellulaires peut conduire: à une mauvaise incorporation de bases. 140 des dépurinations et des dépyrimidations (pertes de bases par hydrolyse de la liaison β Nglycosidique) conduisant à des changements de séquence si la réparation est incorrecte. des désaminations ou des erreurs de méthylation. Les effets induits par les agents exogènes conduisent à des mésappariements ou à la perte de matériel génétique (liaisons covalentes entraînant des dimères de thymine addition de molécules exogènes formant des adduits production de lésions oxydatives cassures simple/double brin désamination et élimination de bases pontages covalents entre chaînes appariées). Les contaminants présents dans l'environnement succitent un intérêt d'étude particulier car ils peuvent interagir directement ou indirectement avec le matériel génétique et ainsi conduire à la transmission d'informations incorrectes pouvant entraîner des perturbations à plusieurs niveaux tels que le cycle cellulaire la croissance et la différenciation. Ainsi, les composés génotoxiques sont par définition des agents physiques ou chimiques capables d'induire des modifications génétiques dans les cellules vivantes (Wurgler et Kramers 1992) de manière directe ou indirecte (par l'intermédiaire de métabolites). L’évaluation de la diversité génétique des populations naturelles semble être une approche utile pour déterminer les effets de la pollution sur les écosystèmes aquatiques (Nevo et al., 1984; Benton et Guttman, 1992; Bickham et Smolen, 1994). Comme les effets écologiques de contamination agissent sur la population ou à des niveaux supérieurs d'organisation biologique, la surveillance des changements dans la structure génétique de la population peut être un élément important de l'évaluation des risques écologiques (Suter, 1990; Theodorakis et al., 1997; Theodorakis et Shugart, 1997). Les marqueurs d'ADN constituent l'approche la plus directe pour la mesure de la diversité génétique. 6.1.1.2. La réaction en chaîne par polymérase PCR (Polymerase Chain Reaction) Le Prix Nobel 1993 de chimie a été décerné au Dr Kary Mullis pour avoir inventé la réaction en chaîne par polymérase (PCR) (Saiki et al., 1985). Cette remarquable technologie a révolutionné le domaine de la biologie moléculaire et a été utilisée dans divers domaines de recherche tels que l'évolution la médecine clinique la médecine légale la détection des pathogènes. Par la suite de nouvelles méthodes basées sur la PCR ont été développées. En particulier Williams et al. (1990) et Welsh et McClelland (1990) ont développé une méthode 141 d’amplification aléatoire d’ADN polymorphe ou RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA) en utilisant une amorce arbitraire. Des techniques similaires telles que les empreintes génétiques de produits d’amplification ou DAF (DNA amplification fingerprinting) ont également été développées (Caetano-Anolles et al., 1991) et ces méthodes (principalement la RAPD) sont très citées. 6.1.1.3. L'amplification aléatoire d'ADN polymorphe RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA) L'amplification aléatoire d'ADN polymorphe (RAPD) est une technique basée sur la réaction en chaîne par polymérase (PCR) qui amplifie de façon aléatoire les fragments d'ADN à l'aide d’amorces arbitraires de courtes séquences nucléotidiques permettant ainsi l’identification de polymorphismes génétiques au sein d’une population. Parmi les avantages attribués à cette technologie nous pouvons citer les faibles quantités d’ADN requises sa relative simplicité et enfin le fait qu’elle ne nécessite pas l'utilisation d'équipements spécialisés et coûteux (De Wolf et al., 2004; Atienzar et al., 1999). De même aucune connaissance préalable du génome en cours d’analyse n’est nécessaire et de nombreux loci génétiques peuvent être potentiellement accessibles. 6.1.1.4. Utilisation de la méthode RAPD en génotoxicité La méthode RAPD a été utilisée pour détecter le polymorphisme dans les études portant sur la diversité génétique (Campos et al., 1994; Grayson et al., 2000) la construction de cartes génétiques (Binelli et Bucci, 1994) l'identification de cultivars (Koller et al., 1993) les gènes de résistance aux parasites (Dax et al., 1994) et les marqueurs sexuels (Hormaza et al., 1994). L'analyse RAPD et les techniques connexes ont également été utilisées dans les études de cancérogenèse et de la génotoxicité. La première étude mesurant les effets génotoxiques, en utilisant le test RAPD, a été effectuée par Savva et al. (1994). Dans cette étude les profils RAPD générés par des rats exposés au benzo (a) pyrène ont révélé l'apparition et la disparition de fragments par rapport aux animaux de référence (Savva et al., 1994). Les changements observés au niveau des profils d’amplification des animaux exposés peuvent être dûs à la présence d'adduits à l'ADN de mutations ou de ruptures de brins d'ADN (Savva et al., 1994). Depuis cette méthode a été utilisée avec succès pour détecter les effets induits sur l’ADN par des radionucléides (Theodorakis et Shugart, 1997) la mitomycine C (Becerril et al., 1999) le benzo (a) pyrène 142 (Atienzar et al., 1999; Atienzar et al., 2002a b; Castano et Becerril, 2004) 4-n-nonylphénol et le 17-ß estradiol (Atienzar et al., 2002) UV rayons X rayons gamma (Kuroda et al., 1999; Hagger et al., 2005) furadan (Mohanty et al., 2009) et des ETMs tels que le plomb le manganèse le cadmium et le cuivre (Atienzar et al., 2001; Liu et al., 2005; Enan, 2006; Orieux et al., 2011). Les effets détectés comprennent les lésions à l'ADN (adduits à l'ADN cassures) ainsi que des mutations (mutations ponctuelles et réarrangements de grande taille) et éventuellement d'autres effets (par exemple des effets structurels) qui peuvent être induits par des agents chimiques ou physiques qui directement et / ou indirectement interagissent avec l'ADN génomique. Becerrill et al. (1999) ont suggéré que la technique RAPD est très utile pour étudier les altérations génétiques dans les cellules de poisson en raison du grand nombre et de la petite taille des chromosomes chez les poissons (Becerrill et al., 1999). Cette méthode a ainsi été utilisée pour évaluer le potentiel génotoxique de différents contaminants de l’environnement aquatique sur les poissons (Nadig et al., 1998; Castăno et Becerril, 2004; Zhiyi et Haowen, 2004; Mohanty et al., 2009; Orieux et al., 2011). 6.1.2. Matériels et méthodes 6.1.2.1. Stratégie d’échantillonnage Les gardons ont été capturés dans la quatrième lagune 4 (L4) (poissons de taille: 128,01 mm ± 3,15) et aussi dans l’étang de référence non polluée à Bailly Franchevelle (LFvl) (taille du poisson: 142,75 mm ± 1,707) à l'aide d'une canne à pêche en été 2010. Les poissons ont été initialement introduits en même temps dans les deux sites. Une fois pêchés les gardons ont été enveloppés dans du plastique de polyéthylène placés dans un conteneur isolé et acheminés au laboratoire où ils ont été immédiatement congelés et conservés à -20 °C jusqu'à leur dissection. Les échantillons pour la chimie de l'eau ont été prélevés dans des flacons de 150 ml également à partir de la lagune 4 et LFvl de référence en été 2010. 6.1.2.2. Extraction de l’ADN Pour minimiser les risques de contamination tous les matériaux utilisés dans les expériences ont été préalablement lavés dans une solution d'hypochlorite de sodium à 15% et rincés à l'eau ultra pure. Les instruments en acier inoxydable utilisés pour prélever les tissus ont également été préalablement stérilisés. 143 L'ADN a été extrait en utilisant le kit DNeasy blood and Tissue (Qiagen Hilden Allemagne) selon les instructions du fournisseur (Figure 43). Pour chaque échantillon environ 20 mg de muscle du gardon Rutilus rutilus ont été congelés dans l'azote liquide puis homogénéisés dans 180 µl de tampon de lyse ATL (Tissue lysis buffer) avec 20 µl de protéinase K (12 h à 56 °C). La solution d'ADN a été traitée avec 100 µg ml-1 de RNase A (15 min à 37 ° C) et le culot est éliminé après centrifugation (14000 rpm pendant 3 min). Le surnageant a été chargé sur la colonne DNeasy Mini spin. L’ADN génomique a été élué avec 120 µl de tampon AE et conservé à -20 °C jusqu'à son utilisation. Figure 43: Extraction de l’ADN du gardon à l’aide du DNeasy® Tissue Kits (Qiagen, S.A. Allemagne). 6.1.2.3. Contrôle de la qualité d’ADN sur gel d’électrophorèse L’électrophorèse est une technique utilisée pour la séparation des fragments d’ADN. La séparation se fait en fonction de la masse moléculaire sous l’action d’un champ électrique. La visualisation sur gel est réalisée grâce à l’utilisation du bromure d’éthidium (BET) présent à 10 mg mL-1. Le BET va s’intercaler dans l’ADN double brin puis fluorescer sous UV. Les 144 gels étaient à 3 % d’agarose (poids/volume). Le tampon de migration utilisé pour la confection des gels est TAE 1x. 6.1.3.4. Dosage de l’ADN Une fois la qualité contrôlée par électrophorèse sur gel d’agarose, la concentration et la pureté de l'ADN extrait ont été mesurées à l’aide d’un spectromètre type ND-1000 NanoDrop (Thermo Scientific Wilmington Delaware Etats-Unis). L’obtention de valeurs inférieures à 1,85 pour le rapport DO260/DO280 a conduit à une nouvelle extraction de l’ADN. La pureté et l'intégrité de l'ADN matrice sont en effet cruciales pour une bonne analyse RAPD (Zhou et al,. 1997). 6.1.2.5. Méthode RAPD –PCR La PCR est une réaction permettant d’acquérir rapidement une grande quantité d’un fragment précis d’ADN sélectionné par un couple d’amorce (Figure 44). Elle comprend plusieurs cycles chacun des cycles se déroulent selon 3 étapes : Dénaturation de l’ADN Hybridation des amorces Élongation 145 36 °C À Figure 44: Fonctionnement de la PCR classique. Différentes concentrations d’ADN (5-ng 50-ng et 500-ng) ont été tout d’abord testées avec des amorces à 25 pmol dans une réaction PCR à 25µl (Figure 45). Dans nos conditions expérimentales la comparaison des produits amplifiés avec les différentes concentrations d'ADN matrice testées montre que la matrice génomique à 50-ng est la concentration optimale 146 bien que la quantité d'ADN génomique utilisée dans la réaction de RAPD-PCR puisse varier dans une gamme comprise entre 5-ng et 500-ng (Muralidharan et Wakeland, 1993; Zhou et al., 1997). La concentration retenue est la même que celle utilisée par Zhiyi et Haowen (2004) pour amplifier l'ADN du poisson zèbre. Figure 45: Produits d’amplification de la réaction PCR à l’aide de la première amorce pour différentes concentrations d’un mélange de 10 ADN de R. rutilus. Ligne 1: 5-ng, ligne 2: 50-ng et ligne 3: 500-ng. La colonne M est celle du marqueur de taille Lambda Hind III et EcoRI. Les réactions RAPD ont été réalisées dans un volume final de 25 µl. Ce milieu réactionnel comprend: 5 µL d’amorce à 25 pmol (Tableau 32). 50-ng de matrice ADN (échantillon L « pool » de la lagune 4 ou F échantillon « pool » de l’étang de Franchevelle. Une bille du kit PuRe Taq Ready-To-GoTM PCR beads (GE Health care 155Bisciences Pittsburgh Pennsylvania USA) contenant tous les autres réactifs (oligonucléotide BSA l’enzyme Ampli Taq TM). 147 Tableau 32: Séquences des amorces utilisées dans les réactions RAPD. Amorces Séquences Longueur (bp) Amorce 1 Amorce 2 Amorce 3 Amorce 4 Amorce 5 Amorce 6 5'-d [GGTGCGGGAA]-3' 5'-d [GTTTCGCTCC]-3' 5'-d [GTAGACCCGT]-3' 5'-d [AAGAGCCCGT]-3' 5'-d [AACGCGCAAC]-3' 5'-d [CCCGTCAGCA]-3' 10 10 10 10 10 10 Le programme RAPD utilisé est - 1 cycle à 95°C pendant 5 min. - 45 cycles à 95°C pendant 1 min 36°C pour 1min et 72°C pour 2 min. 6.1.3. Résultats et discussion 6.1.3.1. Èvaluation de la contamination métallique de la quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont Les caractéristiques générales de la qualité de l'eau des deux sites d'échantillonnage sont résumées dans le Tableau 33. Ces résultats montrent que la quatrième lagune contient des concentrations très élevées en ETMs par rapport à l’étang de référence Franchevelle dont la qualité de l’eau présente de bonnes caractéristiques selon les normes des eaux internationales (Conseil canadien des ministres de l'environnement, 1999; US Agence de la Protection environnemental, 1999; Gouvernement flamand, 2000). Nous avons en effet enregistré des teneurs très élevés en Cd Cu Zn et Ni: 90 ± 35,8; 7525,1 ± 5568; 7405,9 ± 4010 et 8606 ± 3890 µg l-1 respectivement. Des différences significatives ont été trouvées entre les deux sites (ANOVA F = 6,68 p<0,01). Les teneurs élevés en ETMs principalement Cd, Cu, Zn et Ni à L4 peuvent être attribuées aux lixiviats contenus dans les 200 000 tonnes d'ordure enfouies sur le site d’Étueffont jusqu’en 2002, 4% sont des ETMs (Khattabi et al., 2006). 148 Tableau 33: Concentration des ETMs dans les eaux des deux sites exprimée en µg L -1. As Cd Cu Mn Ni Pb Zn L4 L Fvl 2278,3±647 0,0021±0,00 90±35,8 0,0011±0,00 7525,1±5568 0,0021±0,00 549,64±636 0,0213±0,0041 8606±3890 0,0021±0,00 90±35,8 0,0021±0,00 7405,9±4010 0,0136±0,0032 CQC _ 0,02 24 _ 25 17 30 USEPA _ 2,2 9,0 _ 52 2,5 120 FQC _ 1,0 50 _ 30 50 200 n =6 pour L4 et n=3 pour LFvl CQC Canadian quality criteria for aquatic freshwater life; USEPA US Environmental Protection Agency; FQC Flemish quality criteria. 6.1.3.2. Interprétation des profils d’amplification d’ADN des gardons contrôles et exposés L’analyse par électrophorèse de l’ADN génomique purifié à partir du muscle du gardon de la lagune LFvl (référence) a montré la présence d’un fragment de masse relative supérieure à 20 kpb sans aucun signe détectable de dégradation (Figure 46 ligne 1). En revanche l'ADN génomique purifié à partir de gardons issus de la lagune L4 (Étueffont) révèle une fragmentation internucléosomale (DNA laddering) généralement considérée comme une caractéristique moléculaire de l'apoptose et de la nécrose (Figure 46 ligne 2). Un rôle régulateur du fer du cuivre et du zinc dans l'activité endonucléase et dans l'apoptose a été suggéré par plusieurs auteurs (McCabe et al., 1993; Shiokawa et al., 1994; Burkitt et al., 1996). Figure 46: Profil d'ADN génomique purifié de Rutilus rutilus Les ADN génomiques purifiés extraits de dix poissons recueillis dans l’étang de Franchevelle (ligne 1) et dans la lagune 4 du système de lagunage naturel (ligne 2). La colonne M est celle du marqueur de taille Lambda Hind III. 149 6.1.3.3. Analyse des profils d’amplification RAPD de l’ADN des gardons contrôles et exposés Pour voir l'effet génétique de la contamination par les éléments traces métalliques, l'analyse RAPD a été réalisée sur l'ADN isolé du muscle de10 gardons R. rutilus pris en L4 et LFvl. Six amorces ont été testées chacune donnant un profil d'amplification spécifique. Toutes les modifications de configuration RAPD ont été présentées sur la Figure 43. Le nombre de fragments totaux amplifiés avec les 6 amorces testées sur l'ADN isolé des poissons contrôles était 19. Le profil RAPD met en évidence des différences substantielles entre les poissons contrôles et les poissons exposés. Nos résultats corroborent ceux d'Omar et al. (2012) et Osman et al. (2012) qui ont montré que la diversité génétique des populations de poissons vivant dans les sites pollués est modifiée par rapport à ceux vivant dans des zones non polluées. Nos résultats sont également soutenus par plusieurs études prouvant l'effet génotoxique de la pollution par les ETMs sur la santé des poissons (Shinn et al., 2009; Svecevičius, 2010; Orieux et al., 2011; Svecevičius et al., 2012). Cependant aucune donnée n'étant disponible à partir des ETMs provenant de lixiviats de décharge nous ne pouvons pas comparer nos résultats à ceux de la littérature. Les modifications apparentes ont été observées telles que la disparition ou l’apparition de fragments d’ADN par rapport au contrôle. Un fragment a disparu sur le profil d’amplification obtenu à partir des amorces 2 et 4 tandis que pour l'amorce 3 deux nouveaux fragments sont apparus dans le profil d’amplification des gardons exposés à la pollution par les ETMs (Figure 47 P2 à P6 voir la flèche sur les gels). Selon Atienzar et Jha (2006) et Noel et Rath (2006), l'interaction des agents génotoxiques avec l'ADN peut induire des altérations dans la structure et la fonction de l'ADN y compris les adduits et la rupture de l'ADN. Les mutations et les changements se traduisent par l'apparition et / ou la disparition de fragments ainsi que par des variations de l'intensité des fragments d’ADN amplifiés. Admettant ces résultats, nous pouvons supposer que les différences entre les profils des produits RAPD-PCR de gardons exposés et non-exposés sont le résultat de la toxicité des ETMs. L’analyse RAPD ne fournit pas d’information sur la nature et l'ampleur des altérations de l'ADN mais elle est souvent utilisée comme un outil quantitatif (Atienzar et Jha, 2006). Les profils RAPD, des ADN génomiques mélangés, étaient similaires dans la condition contrôle et la condition contaminée avec l’amorce 1 (Figure 47 P1). Ce résultat confirme qu’un mélange d’ADN extrait à partir de 10 poissons permet d’estomper le polymorphisme entre les individus et qu’il est suffisant pour éliminer la variabilité intra-population liée au 150 polymorphisme génétique peu similaire avec les résultats rapportés dans l’étude de Cambier et al. (2010). Figure 47: Profils RAPD-PCR à partir d'ADN génomique de 10 gardons R. rutilus de l’étang de Franchevelle (a) et la lagune 4 du système du lagunage naturel (b). Les profils RAPD ont été générés en utilisant des amorces P1, P2, P3, P4, P5 et P6. Les produits d'amplification ont été séparés par électrophorèse sur un gel d’agarose 3% (p/v). 151 Étant donné que toutes les régions du génome sont également sensibles à l'impact des substances toxiques, les régions inactives de la chromatine sont protégées et moins sujettes à modification que celles actives (Cambier et al., 2010). Par conséquent, on ne devrait pas s'attendre à ce que toutes les amorces RAPD permettent de révéler l'effet génotoxique du métal. Les amorces testées 2, 3, 4, 5 et 6 ont révélé différents profils de bandes RAPD entre les mélanges des ADNs génomiques contrôles et exposés (Figure 47 P2 à P6), ce qui suggère des différences de sensibilité en fonction de la séquence d'amorçage. L'apparition de nouvelles bandes ou la disparition des autres avec les cinq amorces, indique clairement la capacité des ETMs tels que Cd, Zn, Cu et Ni à provoquer des lésions de l'ADN chez les poissons. Il a été montré que le Cd est capable d'induire des dommages de l'ADN et des mutations telles que des mutations ponctuelles, des petits inserts et des suppressions modifications changements de ploïdie cassures simple et double brin, la substitution de base les bases oxydées, et même des adduits volumineux à des loci spécifiques de l'ADN dans les cellules de poisson (Castaño et Becerril, 2004). En outre, Cu induit un niveau significativement plus élevé de dommages oxydatifs à l'ADN, ce qui suggère que les dommages de l'ADN chez les poissons peuvent servir de bio-marqueurs sensibles des changements de qualité de l'eau ainsi que la présence de produits chimiques génotoxiques (Bertin et Averbeck, 2006; Mustafa et al., 2012). Ensuite, comme indiqué par Alabaster et Lloyd (1982) et Enserink et al. (1991) lorsqu'ils sont mélangés les ETMs peuvent avoir une toxicité chronique supplémentaire par rapport à leur effet individuel. Ces résultats peuvent expliquer les dommages induits à l'ADN dans les poissons soumis à la pollution polymétallique dans la lagune 4 (Étueffont). 6.1.4. Conclusion Cette étude a démontré que la pollution polymétallique au niveau de la lagune 4 de la décharge d’Étueffont est potentiellement génotoxique pour le gardon R. rutilus comme en témoignent les différences dans les profils RAPD entre les gardons contrôles et exposés. Nos résultats donnent la première preuve de l’utilisation de la technique RAPD-PCR pour détecter le potentiel génotoxique de polluants sur les poissons exposés aux lixiviats de décharge. 152 Conclusion générale Le suivi de l’effluent généré par les sites de la décharge « lixiviat » est l’une des obligations imposées par les réglementations Européennes. Ainsi, dans le cadre de trois travaux de thèse précédents sur le site de la décharge d’Étueffont, le suivi de la composition des lixiviats était d’une importance prépondérante. Dans la présente étude la composition du lixiviat est tributaire de plusieurs contraintes dont les principales sont: météorologiques hydrologiques et dépendant de l’âge de la décharge. Généralement la diminution temporelle des teneurs en ETMs (Al, Ag, As, B, Cd, Cr, Cu, Sn, Fe, Mn, Ni, Pb, Se et Zn) ainsi que des autres éléments chimiques (P, PO4, NH4, NK, NO2, NO3, Ca, K, Mg, Na, Cl, F, HCO3 et SO4) et physique (conductivité) depuis l’amont vers l’aval du système de lagunage justifie son importance dans l’amélioration de la qualité du lixiviat. Le fer et le manganèse sont les éléments les plus représentés avec des teneurs maximales de l’ordre de 4,49 mg L-1 et 3,14 mg L-1 respectivement. Notre étude montre que le site de la décharge d’Étueffont est en phase méthanogène d’une part par un pH à tendance basique, un refroidissement modéré des lixiviats d’autre part par les faibles concentrations en ETMs. L’indice de la pollution métallique diminue tout en s’éloignant de la source de rejet du lixiviat brut (amont de la lagune 1). Cependant, la quatrième lagune reste un peu contaminée en comparaison avec la lagune de référence (Franchevelle). Le suivi de l’accumulation des ETMs au niveau du sédiment des quatre lagunes du site de la décharge d’Étueffont, nous a permis de mettre en évidence l’importance de deux filtres de graviers installés au niveau de la première lagune pour le piégeage de ces éléments. Cela se traduit par une diminution considérable des teneurs en ETMs en passant de la première à la deuxième lagune une diminution remarquable des teneurs en ETMs en allant de l’amont à l’aval du système et pendant toute la période d’échantillonnage (2010-1012). La phytoremédiation est considérée comme une technologie peu coûteuse très efficace respectueuse de l'environnement dans laquelle les capacités des plantes, à absorber et accumuler des polluants tels que les ETMs sont exploitées à des fins de nettoyage de l’environnement. Ainsi, l’étude de la bioaccumulation des ETMs au niveau des différents organes 153 (racines, rhizomes tiges feuilles et fleurs) des deux espèces de macrophytes Typha latifolia et Phragmites australis qui peuplent les lagunes du site de la décharge a montré l’important rôle de ces deux macrophytes dans l’assimilation et la séquestration des éléments traces métalliques. Les racines demeurent les plus susceptibles d’accumuler tous les éléments et elles jouent un rôle de filtre pour prévenir la migration de ces éléments, surtout les plus toxiques, vers la partie aérienne. Les concentrations des ETMs étudiés ont diminué selon l’ordre suivant: racines > rhizomes ≥ feuilles > tiges > Fleurs. Les corrélations positives trouvées dans cette étude entre les concentrations des ETMs dans les différents tissus de la plante et celles dans l'eau et les sédiments ont indiqué que les tissus de T. latifolia et P. australis reflètent les effets cumulatifs de la pollution de l'eau et / ou des sédiments, enregistrant ainsi des fluctuations temporelles des ETMs. Par conséquent, leur utilisation est recommandée pour les programmes de bio-surveillance visant à fournir une évaluation quantitative de la qualité de l'environnement en ce qui concerne l'eau et les sédiments. L’investigation menée sur la bioaccumulation des ETMs au niveau des différents tissus (branchies, arêtes, foie et muscle) du gardon Rutilus rutilus introduit au niveau de la deuxième et de la quatrième lagune du site de la décharge a permis de déterminer: un ordre d’accumulation des ETMs variant d’un tissu à un autre. un ordre d’enrichissement des tissus variant d’un élément à un autre. Les branchies représentent le principal site d’accumulation des ETMs (contact direct avec le sédiment et les lixiviats), suivies du foie (centre de détoxification) et des muscles, accumulant de faibles teneurs en ETMs. Les arêtes sont principalement contaminées par des ETMs qui ont une structure proche de celle du calcium. En fait, les différents tissus sont plus chargés en zinc et moyennement chargés en Fe, Mn et Cu. Les gardons des deux lagunes sont affectés par la toxicité inhérente aux teneurs élevés en ETMs essentiels. L’étude de la génotoxicité induite par la pollution polymétallique des lixiviats de décharge en utilisant la technique RAPD-PCR, a mis en évidence l’impact enchaîné des ETMs présents au niveau des lixiviats et par suite au niveau des sédiments sur le muscle du gardon, pêché dans la quatrième lagune et ce en comparaison avec celui du gardon pêché dans l’étang de référence (Franchevelle). L’analyse des profils RAPD réalisés à partir d’un mélange d’ADNs génomiques, nous a permis de révéler l'effet génotoxique des ETMs, se traduisant par des modifications (apparition au disparition des bandes) entre les profils d’amplification des gardons contrôles et exposés. 154 Perspectives Les zones humides artificielles constituent des alternatives efficaces pour l’assainissement des sites contaminés par des composés xénobiotiques. Parmi les mécanismes potentiels de dégradation des composés xénobiotiques dans les zones humides la dégradation par des bactéries, la volatilisation à travers les tissus végétaux aérenchyme, et l'absorption vasculaire dans le flux de transpiration des plantes. Un autre mécanisme par lequel les zones humides artificielles pourraient améliorer la biodégradation des composés xénobiotiques correspond à la stimulation de la croissance des bactéries méthanotrophes. La présence de bactéries méthanotrophes pourrait améliorer la biodégradation des polluants xénobiotiques. Notre perspective est d’approfondir l’approche moléculaire par la caractérisation et la quantification des bactéries méthanotrophes en utilisant le QPCR, au niveau du sédiment des lagunes du site de la décharge d’Étueffont sur six carottes: Trois carottes de la première lagune en amont (C1a) milieu (C1b) et aval (C1c) Une carotte au niveau de la lagune 2 (C2). Une carotte au niveau de la lagune 3 (C3). Une carotte au niveau de la lagune 4 (C4). 155 Liste des figures Figure 1: Carte de localisation géographique du site d’Étueffont. ..........................................20 Figure 2: Schéma de présentation du site et surface des différentes entités (Belle, 2008). ......21 Figure 3: Chronologiededifférentes campagnes deprélèvements deslixiviats ......................... 24 Figure 4: Schéma de prélèvement des échantillons des lixiviats. ...........................................25 Figure 5: Tableau périodique des éléments que l'on peut analyser par ICP-OES.................... 26 Figure 6: Variations saisonnières des paramètres physiques dans les 4 lagunes. .................... 30 Figure 7: Variation spatiale du P, PO43-, NH4+, NK, NO2-, NO3 -, Ca, K, Mg, Na, Cl, F, HCO3et SO42- au niveau des quatre lagunes. ................................................................................... 35 Figure 8: Variation spatio-temporelle de l’aluminium. .......................................................... 37 Figure 9: Variation spatio-temporelle de la concentration en fer...........................................37 Figure 10: Variation spatio-temporelle de la concentration en manganèse. ........................... 38 Figure 11: Variation spatio-temporelle de la concentration en bore ....................................... 38 Figure 12: Variation spatio-temporelle de la concentration en zinc. ......................................39 Figure 13: Variation spatiale des concentrations de l'aluminium (a), du fer (b), du manganèse (c), du bore (d) et du zinc (e). ............................................................................................... 39 Figure 14: Graphique sémantique différentiel des métaux dans les lixiviats. ......................... 42 Figure 15: Variation spatiale de l’indice de contamination dans les différentes lagunes en rapport avec celle trouvée au niveau de l’étang du Franchevelle. ..........................................44 Figure 16: Variation spatiale de l’indice de contamination polymétallique moyenne dans les différentes lagunes et l’étang de Franchevelle. ......................................................................45 Figure 17: Chronologie des différentes campagnes de prélèvements des sédiments. .............. 51 Figure 18: Schéma de prélèvement des échantillons du sédiment. ......................................... 52 Figure 19: Variations spatiotemporelles des concentrations d’aluminium dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 54 Figure 20: Variations spatiotemporelles des concentrations d’arsenic dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 54 Figure 21: Variations spatiotemporelles des concentrations du bore dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 55 Figure 22: Variations spatiotemporelles des concentrations du cadmium dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 55 156 Figure 23: Variations spatiotemporelles des concentrations du chrome dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 56 Figure 24: Variations spatiotemporelles des concentrations du cuivre dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 56 Figure 25: Variations spatiotemporelles des concentrations de l’étain dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 57 Figure 26: Variations spatiotemporelles des concentrations du fer dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 57 Figure 27: Variations spatiotemporelles des concentrations du manganèse dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 58 Figure 28: Variations spatiotemporelles des concentrations du nickel dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 58 Figure 29: Variations spatiotemporelles des concentrations du plomb dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 59 Figure 30: Variations spatiotemporelles des concentrations du zinc dans les différents échantillons de sédiment des quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ................................ 59 Figure 31: Variation spatiale des concentrations des différents métaux (Min, Moyenne, Max) des échantillons de sédiment de quatre lagunes exprimées en mg kg -1 MS. ........................... 60 Figure 32: Variation spatiale de l’indice de contamination des sédiments dans les différentes lagunes de la décharge en rapport avec l’étang de Franchevelle. ...........................................62 Figure 33: Variation spatiale de l’indice de contamination polymétallique moyen (Al, As, B, Cd, Cr, Cu, Fe, Mn, Ni, Pb et Zn) du sédiment dans les différentes lagunes d’étude. ............. 63 Figure 34: Chronologie des campagnes d’échantillonnage des macrophytes. ........................ 71 Figure 35: Schéma de prélèvement des échantillons des deux espèces de macrophyte : Typha latifolia et Phragmites australis. ........................................................................................... 72 Figure 36: Biomasse de la pousse (partie aérienne) exprimée en (gramme MS par plante) de T. latifolia et P. australis prélevée entre l’amont et l’aval de la lagune 4 pendant la période d’échantillonnage (n=6 moyenne ± SD). ............................................................................... 90 Figure 37: Relation entre la performance (P : croissance, fécondité, survie) et les concentrations des éléments essentiels (Ce) et non essentiels (Cne) dans l’alimentation des animaux (d’après Hopkin et al., 1989). ............................................................................... 118 Figure 38: Morphologie du gardon Rutilus rutilus............................................................... 121 Figure 39: Distribution géographique en Europe et en Afrique du nord de Rutilus rutilus d’après Garcia-Berthou (1999) modifié............................................................................... 123 157 Figure 40: Chronologie des campagnes d’échantillonnage du gardon. ................................. 123 Figure 41: Emplacement des incisions. ............................................................................... 124 Figure 42: Vue latérale gauche résumant la position des principaux organes / appareils chez le gardon. ............................................................................................................................... 125 Figure 43: Extraction de l’ADN du gardon à l’aide du DNeasy® Tissue Kits (Qiagen, S.A. Allemagne). ........................................................................................................................ 144 Figure 44: Fonctionnement de la PCR classique. ................................................................ 146 Figure 45: Produits d’amplification de la réaction PCR à l’aide de la première amorce pour différentes concentrations d’un mélange de 10 ADN de R. rutilus. Ligne 1: 5-ng, ligne 2: 50ng et ligne 3: 500-ng. La colonne M est celle du marqueur de taille Lambda Hind III et EcoRI. ........................................................................................................................................... 147 Figure 46: Profil d'ADN génomique purifié de Rutilus rutilus Les ADN génomiques purifiés extraits de dix poissons recueillis dans l’étang de Franchevelle (ligne 1) et dans la lagune 4 du système de lagunage naturel (ligne 2). La colonne M est celle du marqueur de taille Lambda Hind III. ............................................................................................................................. 149 Figure 47: Profils RAPD-PCR à partir d'ADN génomique de 10 gardons R. rutilus de l’étang de Franchevelle (a) et la lagune 4 du système du lagunage naturel (b). ................................ 151 Liste des tableaux Tableau 1 : Valeurs limite pour le rejet des lixiviats dans le milieu naturel. ........................... 16 Tableau 2: Composition moyenne d’un lixiviat en phase acidogène et méthanogène (unités en mg L-1 sauf pour le pH). ....................................................................................................... 17 Tableau 3: Caractéristiques morphométriques des quatre lagunes du site d’Étueffont. ..........22 Tableau 4: Teneurs des éléments nutritifs, anions et cations des différents échantillons du lixiviat des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (min_max, moyenne ± écart-type) exprimés en mg l-1 ................................................. 33 Tableau 5: Teneurs des ETMs des différents échantillons du lixiviat des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (moyenne ± écart-type, valeurs limites) exprimées en mg l-1. ..................................................................................... 36 Tableau 6: Les valeurs seuils des ETMs dans l’eau WHO (2002). ......................................... 42 158 Tableau 7: Indices de Contamination Moyenne (ICM) et Indices de Contamination Moyenne des Lagunes (ICML) calculés par rapport à l’étang de Franchevelle (EFv) dans les échantillons d’eau des quatre lagunes d’Étueffont. ................................................................ 44 Tableau 8: Concentrations des éléments traces métalliques dans les lixiviats au cours du temps (Kruempelbeck et Ehrig (1999)). ................................................................................ 47 Tableau 9: Les caractéristiques des lixiviats (min-max) d’autres décharges dans le monde en comparaison avec la présente etude Les unités sont µS cm-1 pour la conductivité, mg L-1 pour tous les autres paramètres sauf le pH..................................................................................... 48 Tableau 10: Teneurs des ETMs des différents échantillons de sédiment des différentes lagunes du site de la décharge d’Étueffont durant les deux ans 2010 et 2012, (moyenne ± écart-type, valeurs limites) exprimés en mg kg -1 MS. ............................................................ 53 Tableau 11: Concentration des ETMs (Min, Max, moyenne ± SD), exprimée en mg kg -1 MS (pour les sédiments) et en mg L -1 (pour les lixiviats) au niveau de quatre lagunes en automne et printemps (2010-2012)...................................................................................................... 75 Tableau 12: Concentration des ETMs (Min Max moyenne ± SD) au niveau des différents organes de T. latifolia exprimée en mg kg-1 MS échantillonnés dans les quatre lagunes en automne et printemps (2010-2012). ...................................................................................... 76 Tableau 13: Ordre de la bioaccumulation des ETMs au niveau de différentes parties de T. latifolia................................................................................................................................. 77 Tableau 14: Facteur de transfert au niveau du T. latifolia. ..................................................... 78 Tableau 15: Concentrations des ETMs (milligrammes par litre) des lixiviats en amont / aval de la quatrième lagune du système de lagunage d'Étueffont. ................................................. 86 Tableau 16: Concentrations des ETMs (milligrammes par gramme MS) dans le sol et les sédiments prélevés dans le site d'étude en amont / aval pendant la période expérimentale. .... 88 Tableau 17: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des racines de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ................................................................................................................................. 93 Tableau 18: Concentrations en ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des rhizomes de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ........................................................................................................................ 94 Tableau 19: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des tiges de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ............................................................................................................................................. 95 159 Tableau 20: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des feuilles de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ................................................................................................................................. 96 Tableau 21: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des fleurs de T. latifolia en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ................................................................................................................................. 97 Tableau 22: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des racines de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ........................................................................................................................ 99 Tableau 23: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des rhizomes de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ...................................................................................................................... 100 Tableau 24: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des tiges de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ............................................................................................................................... 101 Tableau 25: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des feuilles de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ...................................................................................................................... 102 Tableau 26: Concentration des ETMs (milligrammes par kilogramme MS) au niveau des fleurs de P. australis en amont / aval de la quatrième lagune du site d'Étueffont pour les deux saisons. ............................................................................................................................... 103 Tableau 27: Facteur de concentration biologique (moyenne ± écart-type) le coefficient d'enrichissement (pour les racines rhizomes tiges et feuilles) le ratio feuilles / tiges et facteur de transfert (feuille / racine) de T. latifolia et P. australis de la quatrième lagune du site d’Étueffont. ........................................................................................................................ 105 Tableau 28: Concentration des ETMs au niveau des différents tissus du gardon R. rutilus prélevé au niveau de la deuxième et quatrième lagune du site de la décharge d’Étueffont (Moyen ± écart-type) exprimée en mg kg-1 MS (Matière Sèche). ....................................... 126 Tableau 29: Concentrations des ETMs au niveau des différents organes du R. rutilus prélevé au niveau de la deuxième et quatrième lagune en (Printemps été et automne 2010 - 2011) exprimée en mg kg -1 MS. ................................................................................................... 134 Tableau 30: Concentration en Cd Cu Fe Mn Pb et Zn (exprimée en mg kg -1 MS) au niveau du muscle de R. rutilus en comparaison avec des concentrations trouvées dans la littérature. ... 137 160 Tableau 31: L'enrichissement en métal dans les quatre tissus de R. rutilus pour les différents ETMs analysés. .................................................................................................................. 138 Tableau 32: Séquences des amorces utilisées dans les réactions RAPD. .............................. 148 Tableau 33: Concentration des ETMs dans les eaux des deux sites exprimée en µg L -1. ...... 149 161 Références Bibliographiques A Aanand S. 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