BARB WIRE - DeVilDead

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BARB WIRE - DeVilDead
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BARB WIRE
Titre original : BARB WIRE
Autre titre : BARBWIRE
Année : 1996
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Pamela Anderson, Temuera Morrison, Victoria Rowell, Jack Noseworthy, Xander Berkeley, Udo
Kier, Andre Rosey Brown, Clint Howard & Steve Railsback
Réalisateur : David Hogan
Scénario : Ilene Chaiken, Chuck Pfarrer & Chris Warner
Musique : Michel Colombier
même quelques années plus tard avec «Predator» et publiera en
1992 le premier Comics «Alien versus Predator». Ces deux
juteuses licences permettront à la firme de créer en 1992 une
branche cinéma nommée «Dark Horse Entertainment». Dés
lors les films s´enchaînent et c´est ainsi qu´arrivent sur nos
écrans le DR. RICTUS, THE MASK, TIMECOP et, en 1996,
le BARB WIRE dont il est question ici.
En quelques années, le congrès américain s´est octroyé les
pleins pouvoirs et a réussi à instaurer une véritable dictature.
Bien sûr, cela ne s´est pas fait sans heurt et l´Amérique a dû
traverser deux guerres civiles ravageuses. Résistante lors de la
seconde guerre, Barbara Kopetski (surnommée «Barb Wire») a
aujourd´hui, en 2017, opté pour une neutralité qui lui permet de
tenir un bar en plein cœur de Steel Harbor, dernière ville libre
des Etats-Unis… Malheureusement, son passé ne va pas tarder
à la rattraper et bien vite, elle va devoir combattre à nouveau
aux côtés de la rébellion.
Barb Wire (signifiant «fil barbelé») voit le jour en 1994 sous
la forme d´un Comics créé par une équipe de cinq
auteurs/artistes répondant au nom de CGW (Comics' Greatest
World). De cette équipe, nous retiendrons essentiellement le
nom de Chris Warner qui, en plus d´être à l´origine du projet
Barb Wire, oeuvrera en 1998 comme encreur et scénariste sur
les quatre volumes de la mini-série «Barb Wire : Ace Of
Spades». La série dite «classique» s´étendra pour sa part sur
deux années seulement (1994 et 1995) et ne comportera que
neuf petits volumes compilés par la suite dans un pavé intitulé
«Barb Wire : Omnibus»… Le succès du personnage sera donc
très éphémère mais il tombe en réalité à point nommé. C´est en
effet la maison d'édition Dark Horse Comics qui se charge de
la parution des aventures de la blonde expéditive. Or, la société
connaît un vif succès depuis 1988 avec la saga «Alien» dont
elle possède les droits d´adaptation sur papier. Elle fera de
Le Comics d´origine reposait essentiellement sur une chose :
Son personnage principal. Blonde, plantureuse, vêtue de cuir,
dotée d´un caractère volcanique semblable à celui de TANK
GIRL et de méthodes aussi expéditives que celle d´un JUDGE
DREDD, Barb Wire se devait d´exploser à l´écran. La
production s´orientera alors vers l´actrice Pamela Anderson
Lee, blondinette bien connue pour avoir couru au ralenti durant
des années sur les plages d´ALERTE A MALIBU. Mais il
serait dommage de réduire sa carrière à ce seul «tremplin»
puisque la miss avait déjà à son actif en 1992 une bonne
poignée d´apparitions dans différentes séries télévisées. En
1993, elle se dénude pour les besoins du long métrage
SNAPDRAGON et conserve cette même tenue d´Eve pour
STRIP GIRL en 1994 et NAKED SOULS en 1995. Ses
«vidéos de vacances», la taille très variable de sa poitrine
synthétique et ses nombreux déboires sentimentaux prennent le
relais, alimentent le mythe et font d´elle l´une des icônes des
années 90…
Malgré son jeu d´actrice très limité, la Dark Horse fait sans
aucun doute à cette époque un excellent choix en lui confiant le
rôle titre de BARB WIRE. Pour Pamela Anderson Lee, le film
est l´occasion d´une première incursion significative sur grand
écran. Consciente que cette chance ne se renouvellera peut être
pas, l´ex-Playmate n´hésitera pas à donner de sa personne en
enchaînant des journées de 18 heures et ce dans des conditions
particulièrement difficiles. On lui demandera ainsi de courir,
bondir et se trémousser dans d´improbables tenues de cuir si
moulantes que son tour de taille sera, lors du port du corset,
réduit à 43 malheureux centimètres ! De telles «prouesses» ne
seront bien évidemment pas sans conséquence et l´actrice aura
à souffrir d'une fausse-couche durant le tournage et des
complications lors de la phase de post-production… Reste que
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le résultat de tant d´efforts est là : Bien que les dialogues soient
débités sans talent, Pamela Anderson EST Barb Wire. Sexy
jusqu´à la vulgarité, aussi sauvage qu´une panthère et plus
teigneuse qu´un pou, l´héroïne prend vie de la manière la plus
fidèle qui soit. Évoquant la Brigitte Bardot qui n´avait, dans les
années 60, besoin de personne en Harley Davidson, la seule
photographie de Pamela Anderson Lee chevauchant un
monstre mécanique (une Triumph 900 T-Bird) suffit à créer
l´attente…
Arrivant très tôt dans la genèse du film, le choix de l´actrice
ne sera pas cependant sans conséquences. En effet, la blonde
incendiaire a des engagements et doit annuellement ré-enfiler
son maillot de bain rouge afin de donner la réplique à David
Hasselhoff. La production de BARB WIRE se voit donc
contrainte de réduire ses délais et de se ré-organiser en dépit du
bon sens… Les scènes d´action par exemple sont réfléchies
bien en amont, avant même qu´un début de scénario n´ait été
rédigé. En fait, c´est même sur la
seule description de ces séquences que
Pamela Anderson Lee a signé son
contrat ! La pré-production débute
donc d´un mauvais pied et bien vite, la
scénariste alors débutante Ilene
Chaiken est contactée pour rédiger
dans l´urgence un script qui tienne la
route. Particulièrement inspirée, celleci va calquer son histoire sur celle de
l´un des classiques de la Warner :
CASABLANCA. Ledit métrage avait
cependant de nombreux défauts dont
ceux de proposer un développement
des personnages (via un flashback
parisien) et même des dialogues ! A
quoi cela pouvait-il bien servir ? A
rien bien évidemment… Qu´à cela ne
tienne : Ilene Chaiken va donc
s´associer à Chuck Pfarrer (NAVY
SEALS, CHASSE A L´HOMME,
etc...) pour remplacer ces séquences
laborieuses par quelques phrases
hygiéniquement douteuses («Je vous
arracherai le coeur par l'anus et vous
le remettrai en place par la gorge») et
les fameuses séquences d´action qu´il
faut bien caser quelque part !
Reste qu´outre ces quelques
modifications
destinées
bien
évidemment à valoriser le film (!?),
BARB WIRE n´est autre qu´une réadaptation éhontée mais par ailleurs
très fidèle du chef d´œuvre de Michael Curtiz. Chaque
personnage de CASABLANCA trouvera ainsi écho dans le
script de Ilene Chaiken… Barb Wire est la décalque pulpeuse
de Rick Blaine (incarné à l´époque par Humphrey Bogart),
farouche résistant durant la seconde mondiale et tenancier d´un
bar à la mode. Ingrid Bergman, qui incarnait à l´origine Ilsa
Lund, se voit pour sa part supplantée par le très imposant
Temuera Morrison (L´AME DES GUERRIERS) et Jack
Noseworthy prend la place jadis tenue par Peter Lorre. Citons
encore Xander Berkeley qui occupe dans BARB WIRE le rôle
du flic collabo tenu par Claude Rains dans CASABLANCA et
Steve Railsback qui prend la relève de Conrad Veidt dans la
peau du fasciste tout de cuir vêtu… L´imaginaire seconde
guerre civile américaine prend par ailleurs le relais de la
seconde guerre mondiale et les nazis sont ici remplacés par des
soldats du congrès américain aux tenues particulièrement
évocatrices.
La liste des emprunts (le visa qui devient ici des lentilles de
contact, le bar tenu par le héros, le final dans le hangars, etc...)
étant encore bien longue et son exhaustivité ne présentant, à
dire vrai, que peu d´intérêt, évoquons maintenant le cas du
réalisateur Adam Rifkin. Rapidement toutefois puisque celui
qui fût le metteur en scène de A TOUTE ALLURE et
PSYCHO COP 2 prendra la porte après une semaine seulement
de tournage ! La raison de ce départ précipité sera bien
évidemment l´habituel «différent artistique» qui oppose la
vision sombre du bonhomme avec celle, plus décontractée, que
souhaitent les producteurs… David Hogan, réalisateur de
quelques clips pour Sheryl Crow («Leaving Las Vegas», «All I
wanna do»…) et responsable des séquences mouvementées de
ALIEN 3 et BATMAN FOREVER, est alors approché dans
l´urgence par le producteur exécutif Brad Wyman. L´amitié
fait parfois faire des choses stupides et Hogan prend donc le
relais de Rifkin au pied levé. Les
quelques séquences déjà tournées
(l´arrivée du «Parrain» Big Fatso en
bulldozer) ne conviennent pas au
nouveau réalisateur qui va donc tout
reprendre depuis le début et, bien
évidemment, dans la précipitation. Un
nouveau départ est donc donné et le
nouveau «maître des lieux» entend
bien capitaliser au maximum sur le
charme de son actrice principale.
Force est de reconnaître que l´homme
y parvient sans mal et se montre
même particulièrement habile…
L´abondance, la redondance et la
longueur des séquences dédiées aux
courbes de la demoiselle ont
cependant un effet pervers et
inattendu : L´ennui. La danse
d´introduction,
dévoilant
Pamela
Anderson en train de réaliser un
striptease soft de plus de cinq minutes,
en est d´ailleurs le parfait exemple. De
nombreux changements de tenues
prendront le relais en cours de
métrage, détournant volontairement
mais
aussi
malheureusement
l´attention du spectateur. A trop
vouloir exhiber la plastique de Barb
Wire, David Hogan en oublie
manifestement de développer ses
personnages. Ainsi, bien que les
intervenants de la bande dessinée
d´origine répondent tous ici présent, ceux-ci souffrent d´une
sous-exploitation très notable et surtout très regrettable. Udo
Kier n´est dès lors plus bon qu´à passer le balai en sifflant «Lili
Marlène» ou à servir des verres, «rôle» qu´il tenait déjà dans
JOHNNY MNEMONIC un an plus tôt… De même, Jack
Noseworthy, incarnant le frère de Barb Wire, n´est ici qu´un
pauvre alcoolique, source de nombreux problèmes pour
l´héroïne.
Mais outre son manque de profondeur manifeste, l´un des
principaux soucis de BARB WIRE est bien évidemment son
aspect terriblement fauché. Réalisé avec 14 millions de dollars
au lieu des 20 initialement prévus, le film semble par instants
n´en avoir coûté que la moitié ! Outre le bar de l´héroïne (le
«Hammerhead Bar»), les différents décors ne sont autres que
les ruelles et entrepôts de Long Beach (en Californie), ville
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portuaire ayant servi de lieu au tournage. Les aménagements
sont pour ainsi dire inexistants et bien qu´il soit supposé se
dérouler en 2017, le film de David Hogan possède un «cachet»
tristement contemporain. Si l´aspect «cyberpunk» du matériau
d´origine est bien présent, constatons qu´il demeure léger et
très simplement retranscrit via quelques maquillages et gadgets
sophistiqués. Rien de bien réjouissant donc, surtout après un
JOHNNY MNEMONIC qui, doté d´un budget certes plus
confortable (26 millions de dollars), s´avérait pour sa part très
convaincant…
BARB WIRE a donc tout du bien triste gâchis.
Particulièrement fidèle à l´esprit du comics, porté par une
actrice principale faite pour le rôle et nourri d´intentions
louables, le film n´en est pas moins une déception aux allures
d´oeuvrette réalisée sans le sou. Bien que le résultat ne soit pas
dramatique et puisse se ranger aux côtés de TANK GIRL et
autre CHERRY 2000, il demeure donc très en deçà des attentes
et détruit malheureusement le fort
potentiel du comic-book de Chris
Warner. En plus de cela, il réduira à
néant le travail acharné de Pamela
Anderson Lee (impliquée jusque dans
la bande originale aux côtés de son
mari le batteur Tommy Lee), la
contraignant dès lors à retrouver le
petit écran et ses abominables
prestations de godiche pulpeuse…
Sorti tout d'abord sous la bannière
Polygram, le DVD est ressorti par la
suite chez Universal sans pour autant
se voir modifié d'une quelconque
façon. Le DVD Zone 1 chroniqué ici
est donc disponible depuis quelques
années déjà. Reste qu´il était bon d´en
parler puisqu´il comporte quelques
singulières spécificités. Tout d´abord,
comme
beaucoup
de
disques
américains, il propose de découvrir le
métrage via deux cadrages différents :
le 1.33, destiné à la télévision, et le
1.77, très proche du ratio cinéma
d´origine. Dans le premier, nous
aurons bien évidemment un encodage
en 4/3 alors que dans le second, nous
pourrons profiter d´un 16/9ème de
qualité. Dans les deux cas, les
couleurs sont chaudes, les contrastes
puissants et la définition très correcte.
Les défauts de pellicule sont
inexistants et les soucis numériques
savent se faire très discrets. Nous n'avons en réalité rien de
plus à reprocher qu'un léger manque de profondeur dans les
noirs...
Sur le plan sonore, le disque nous propose la version
originale anglaise en stéréo surround ou en Dolby Digital 5.1.
Le doublage français est lui aussi présent mais uniquement via
un encodage sur deux canaux. Les deux options stéréo
surround sont d'une qualité indiscutable et font bien
évidemment la part belle à l'action, sans pour autant empiéter
sur les dialogues. L'ensemble est clair, nerveux et plutôt riche
en basses. Le mixage anglais sur six canaux s'avère fort
heureusement meilleur mais il n'apporte en réalité pas grand
chose. La spatialisation n'a rien de transcendante et seules les
séquences d'action ou celles se situant dans le nightclub
profitent d'un réel gain d'ampleur. Reste qu'il s'agit, dans la
mesure du possible, de la piste à privilégier. Les nonanglophones seront toutefois gravement pénalisés par l'absence
totale de sous-titres sur le disque. Notons donc que le DVD
zone 2 palie le problème et offre même un remixage Dolby
Digital 5.1 du doublage français...
Lors de sa sortie dans les salles obscures, le film avait été
purgé de quelques séquences dénudées qui auraient pu, à
l´époque, engendrer un classement plus sévère. L´édition DVD
les ré-inclus au montage pour nous proposer donc la version
«Uncut» d´une durée de 100 minutes et 16 secondes. Avec le
recul, il est assez amusant de constater que ce sont les
mamelons féminins qui posaient problème ! En effet, la
première coupe (la plus longue avec plus de deux minutes)
intervenait dès l´introduction et le fameux striptease de Barb
Wire. Si l'on voyait clairement Pamela Anderson Lee ouvrir
son bustier et pétrir ses étonnantes miches de plastique, aucun
téton n´avait en revanche l´audace de s´exhiber à l´écran.
L´affront est désormais réparé ! Bien
que ce fût sans aucun doute à l´époque
une déception de taille pour les
mammophiles de tous poils, cette
coupe n´était en réalité qu´un mal
pour un bien tant la scène complète
s´avère longue et laborieuse… Les
deux autres micro-scènes coupées
n´excèdent pas la seconde et se
trouvent lors de la première entrée
dans le bar de Miss Wire. Dans les
deux cas, des demoiselles se
trémoussaient lascivement en ayant
omis de porter Tee-shirt et soutiensgorge... Là encore, le DVD réintègre
les images et nous permet de profiter
pleinement
d´une
collaboration
réussie entre Dame Nature et le
chirurgien local.
Vous pensiez chaque bout de sein
siliconé désormais imprimé sur votre
sensible rétine ? Grave erreur car le
DVD propose en sus un bonus des
plus indispensables : L´intégralité
(vraiment intégrale cette fois !) des
plans réalisés pour la séquence du
striptease de la poupée peroxydée.
Autant dire que cet étrange
supplément ne s´adresse qu´aux fans,
ceux qui ne jurent que par Pam, ses
pare-buffles improbables et son
déhanché proche de la dislocation…
Ceux-là pourront donc profiter de
neuf minutes et vingt-sept secondes d´une vulgarité crue et
sans détour. Du bien bel ouvrage, pas soporifique pour deux
sous…
Outre cela, le disque nous propose la bande annonce
d'origine (ici au format 1.33) excédant de peu la minute et
faisant la part belle à l'action. Il nous sera par ailleurs possible
de voir et revoir encore Pamela sous tous les angles via une
vingtaine de photographies de tournages. Nous finirons le tour
de cette édition américaine avec les cinq filmographies qu'il
propose sous forme de pages fixes à faire défiler...
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Xavier Desbarats
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : Polygram
Zone : All - USA
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 109 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.85
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
English (Dolby Surround 2.0), Francais (Dolby
Surround 2.0)
Sous-titrage(s) : Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Plans sexy du striptease de Barb Wire (9mn27)
• Bande-annonce
• 20 photographies du film
• Filmographies
• Pamela Anderson Lee
• Udo Kier
• Temuera Morrison
• Xander Berkeley
• David Hogan
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