Besoins cognitifs - Académie d`Amiens

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Besoins cognitifs - Académie d`Amiens
Besoins cognitifs
Extraits du document d’accompagnement "Pour une scolarisation réussie des tout petits "SCEREN
2002 :
Les tout-petits sont curieux de tout, ils s’interrogent sur le pourquoi des choses et ont besoin
d’apprendre et de comprendre. Cet appétit doit être abondamment nourri.
…Les deux ans ont besoin qu’on leur parle et qu’on traduise en paroles ce qui se passe, ce qu’ils
expérimentent et ce qu’ils éprouvent. Ce langage d’action constitue un premier cadre pour aider le
tout-petit à développer sa maîtrise du langage.
Charte des 2/ 4 ans DASEN OISE :
Le développement intellectuel est très différent suivant les expériences vécues et les cheminements
singuliers de chaque petite personne. Les modèles de développement linéaire issus des recherches
en psychologie se sont avérés très incomplets. Nous parlons aujourd’hui d’intelligences multiples et
l’école doit aider chacun à développer ses talents.
Néanmoins, la pensée du jeune enfant est plutôt globale, intuitive et symbolique. Il la construit à
partir des objets qui l’entourent et de leur apparence, d’où l’importance de la manipulation pour
l’aider à trier et à classer. Il réajuste ses idées grâce à des expériences sensorielles multiples.
Le développement et la structuration de sa pensée sont essentiels dans ses apprentissages scolaires.
Il est attaché au symbole. C’est pourquoi le faire semblant, l’imitation ont une fonction
d’apprentissage très importante. Le jeu est une activité fondamentale pour son développement et
pour son équilibre.
Le petit a encore de grandes difficultés à structurer l’espace et le temps. À deux ans, il comprend
"tout de suite", "bientôt". Vers trois ans, il distingue le passé proche du présent mais la succession
des actions dans leur déroulement n’est pas encore acquise.
Cette construction sera centrale à l’école maternelle. Ce temps vécu, passé à l’école, les événements
festifs, les sorties seront autant de jalons pour poser des repères.
Ce sont également les expériences menées dans l’espace qui vont l’amener à passer d’une
expérience immédiate à une perception plus fine de l’environnement.
À deux ans, il a déjà des compétences numériques : il conceptualise le « un ». À trois ans, il
comprend « deux » puis « trois » et l’école maternelle va l’aider à développer ses capacités sur les
nombres.
Il possède déjà une variété de stratégies cognitives pour l’aider à résoudre des problèmes et les
dispositifs pédagogiques mis en œuvre l’aideront à choisir les cheminements les plus efficaces.
V Le Bihan, CPD EPS – L Sagot, CPD Maternelle Oise
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Si le développement de la parole est très variable suivant les caractéristiques intrinsèques de chaque
enfant, les progrès réalisés entre deux et trois ans sont néanmoins considérables.
À deux ans, l’enfant a déjà mis en mémoire environ 300 mots. La syntaxe s’organise, passant d’une
juxtaposition de mots à l’élaboration de mots phrases (deux mots).
Entre deux et trois ans, il va passer du "bébé" à "il" jusqu’à la conquête magnifique de l’utilisation
du "je". En un an, il va mémoriser près de 1500 mots.
Vers trois ans, 90% des enfants sont capables d’énoncer une phrase (sujet + verbe + complément).
Le développement langagier, c’est-à-dire l’acquisition du vocabulaire, l’enrichissement de la syntaxe
et la cohérence des propos, sera le pivot de tous les apprentissages menés au cours de ces deux
années passées à l’école. La maîtrise de la fonction symbolique est importante. On peut affirmer que
l’être humain est génétiquement symbolique.
Agnès FLORIN, Professeure à l’Université de Nantes:
Rappelons que le cycle 2 des apprentissages fondamentaux est précédé par le cycle 1 dit des
«apprentissages premiers », et ceci pas uniquement pour des raisons chronologiques. Ils sont
premiers parce qu’ils permettent à l’enfant de découvrir qu’apprendre fait partie de la vie, parce
qu’ils doivent lui donner le goût de la découverte, des savoir-faire inconnus, des connaissances
nouvelles. Ils doivent l’aider à devenir progressivement un élève, dans l’articulation entre les jeux et
les activités structurées par l’enseignant. Une telle conception est parfaitement intégrée dans les
programmes de l’école maternelle….
…. Il n’existe pas de jeune enfant qui n’ait pas le désir d’apprendre. En revanche, on en voit trop
souvent qui n’ont déjà plus confiance en eux, dès quatre ans, se sentent moins bien que les autres,
ou se trouvent devant des difficultés qu’ils pensent insurmontables. De ceux-là, on dit qu’ils
manquent d’attention, d’autonomie, qu’ils ont des difficultés à suivre le rythme de la classe, alors
que le problème est surtout pour eux de ne pas comprendre ce qui se passe, ce qui se dit, et ce qu’on
attend d’eux. Il importe d’expliciter la vie de la classe, les activités proposées, ce qu’on attend des
élèves, la démarche nécessaire pour résoudre un problème ou répondre à une demande. Ce qui est
évident pour les adultes (enseignants) ne l’est pas toujours, loin de là, pour (tous) les enfants
(élèves).
Paul FERNANDEZ, psychologue clinicien, Professeur à l’INSHEA : Ils sont dans l’attente d’être
reconnus et ont besoin de l’étayage de l’adulte, sinon ils sont en « stand by ». Ils attendent que
l’adulte vienne les interpeller personnellement. Tant qu’il n’y a pas eu ce contact personnalisé avec
l’adulte, il ne se passe rien, ils ne sont pas éveillés. C’est ce qui va leur permettre de se mettre en
mouvement.
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Besoin de communiquer ( www.maternelle.ia94 )
Les jeunes enfants communiquent tout autant avec leur corps, leurs mimiques qu’avec la parole,
encore balbutiante pour certains.
L’entrée à l’école implique des changements importants dans leur système de communication. Dans
le cadre familial les personnes qui s’occupent de lui comprennent ce qu’il exprime et il les comprend
aussi. À l’école il va falloir procéder à un ajustement réciproque. Il est important que le maître parle
avec les enfants, ce qui est complètement différent de la didactique de l'école qui pose des
questions.
Durant cette période, les écarts entre les enfants peuvent être considérables.
À deux ans, selon les enfants, le vocabulaire peut compter de 50 à 200 mots. Certains parlent encore
par mots isolés, d’autres pratiquent des phrases. Pourtant ceci ne préjuge pas de leurs capacités
d’expression ultérieures.
On ne doit pas oublier qu’une grande partie du langage compris par les très jeunes enfants est du
langage en situation. Il est donc important de donner du sens à toutes les situations proposées.
S’appuyer sur des photos confiées par la famille, élaborer l’album de la classe avec des photos prises
à l’école, commenter l’emploi du temps, le déroulement d’une activité de motricité…
Prendre beaucoup de temps pour les contes, les histoires lues ou dites, relues ou redites parfois avec
des marottes qui aident à l’identification des personnages.
Il faut à la fois présenter des albums brefs qui peuvent se lire en une seule fois, chaque jour, et
engager une exploration de certains albums en tout petit groupe.
C’est une première entrée dans le monde de l’écrit. C’est aussi une entrée dans la culture de l’écrit
pour réfléchir la notion de personnage, envisager des thématiques, des auteurs et entrer
progressivement dans le langage oral pour commenter, échanger…
Eduscol : des ressources pour la scolarisation des moins de trois ans en maternelle :
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/maternelle_moins_de_3_ans/16/8/article_P_SEVE_201
3_290168.pdf
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/maternelle_moins_de_3_ans/17/0/article_P_SEVE_200
5_290170.pdf
V Le Bihan, CPD EPS – L Sagot, CPD Maternelle Oise
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