La lettre d`information hebdomadaire N° 119 du lundi 28

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La lettre d`information hebdomadaire N° 119 du lundi 28
La lettre d’information hebdomadaire
N° 119 du lundi 28 avril 2014
TENDANCE
Un plan très volontariste ?
Le programme de stabilité budgétaire du gouvernement, dévoilé mercredi, est accéléré pour ramener le déficit à 3
% en 2015. Près de la moitié des 50 milliards d’euros d’économies (21 milliards) prévues seront réalisées dès
2015, alors que les baisses de dépenses devaient initialement être plus lissées.
C’est à n’en pas douter un exercice difficile puisqu’il s’agit de réaliser en deux ans un effort équivalent à 1,3 point
de PIB, soit près de 30 milliards d’euros. Ce plan d’économies concerne pour 21 milliards la protection sociale, 18
milliards l’Etat et 11 milliards les collectivités territoriales. Il touche notamment aux prestations sociales et
pensions de retraite, qui resteront identiques jusqu’en 2015 et le gel du point d’indice, qui sert de base au calcul
des salaires des fonctionnaires, jusqu’en 2017.
Dans le même temps la progression de la dépense publique restera limitée à 0,1 % en volume (hors inflation) sur
2015-2017, a indiqué le Secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert.
Outre la baisse du déficit public, le gouvernement table aussi sur une baisse du déficit structurel (hors aléas de la
conjoncture) qui lui permettrait de stabiliser puis de faire baisser la dette de la France à 91,9 % du PIB en 2017.
Rappelons que la dette publique représente actuellement une facture de 30.000 euros par Français.
Pour « faire passer la pilule », le Gouvernement compte beaucoup sur le Pacte de responsabilité et de solidarité
pour accélérer la croissance française à hauteur de 0,5 point de PIB par an d’ici à la fin du quinquennat et
générer 200.000 emplois supplémentaires.
Ce programme de stabilité doit être soumis au vote des parlementaires mardi prochain, avant d’être transmis à
Bruxelles le 7 mai.
Un nombre croissant de députés PS indique ne pas vouloir voter le texte sauf si le Gouvernement fait un effort
sur les « petites retraites », les « petits contribuables », les « petits salaires de la fonction publique » et « la mise
en place rapide du plan pauvreté ».
Michel Sapin s’est déclaré « ferme sur les grandes orientations et extrêmement ouvert sur le détail des
dispositions ». Raymond Barre aimait à répéter que tous les plans, qu’ils soient de relance ou de rigueur, sont
excellents dans leur conception mais qu’ils sont souvent rendus inefficaces par toutes les exceptions ou
dérogations que les lobbys ou les politiques réussissent à obtenir.
A suivre…
GOUVERNEMENT
Focus : Mars 1983 : quand la gauche prenait (déjà) le tournant de la rigueur
Au printemps 1983, la « parenthèse enchantée » de 1981 semble bien loin. Le 13 mars 1983, la gauche subit une
cuisante défaite aux élections municipales, elle perd 31 grandes villes. Pire, les effets des deux précédentes
dévaluations ne se ressentent pas.
Jacques Delors qui réclamait une pause dans les réformes sans être entendu, passe à l’offensive.
La situation du pays est en effet calamiteuse. Après deux dévaluations, la fuite des capitaux se poursuit, une
nouvelle dévaluation semble inéluctable, d’autant que tous les indicateurs financiers sont dans le rouge : déficit
budgétaire, déficit de la balance commerciale, déficit de la balance des paiements.
Jacques Delors formule le voeu de réduire le train de vie de l’Etat et d’améliorer la compétitivité des entreprises.
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Pendant une dizaine de jours, François Mitterrand hésite : rompre avec la Communauté économique
européenne, quitter le Système monétaire européen, et isoler l’espace économique français en développant une
politique protectionniste. Le gouvernement est divisé : Jean-Pierre Chevènement défend la rupture, tandis que
le Premier ministre, Pierre Mauroy, le Ministre de l’Economie, Jacques Delors, et le Ministre du Budget,
Laurent Fabius, souhaitent la rigueur, pour laquelle le Président de la République finit par opter.
Le gouvernement doit mettre les bouchées doubles pour redresser les comptes. Le 21 mars 1983, le franc
dévalue de 2,5 % et le mark est réévalué de 5,5 %. Cette fleur de l’Allemagne a pour contrepartie un plan de
rigueur sans commune mesure. Il sera annoncé quatre jours plus tard.
Les impôts augmentent fortement, de même que les tarifs de l’énergie et le forfait hospitalier. Le contrôle des
changes est instauré. Mieux, le 6 avril, un emprunt forcé est instauré sur les ménages qui paient plus de 5 000
francs d’impôts, rappelant furieusement un précédent sous la Révolution (le milliard sur les riches de 1793).
Le plan prévoit également une diminution des dépenses budgétaires, et un contrôle renforcé des changes pour
limiter les fuites des capitaux. Malgré la construction européenne, un appel à la préférence nationale pour l’achat
de produits est lancé aux consommateurs.
La ponction sur l’économie de ces différentes mesures est estimée à 2 % du PIB, soit le double de l’argent
distribué en 1981… François Mitterrand déclare le 15 septembre 1983 : « Je préférerais être impopulaire que
manquer à mon devoir. »
Ce tournant de mars 1983 qui signifie le ralliement socialiste à l’économie de marché et la politique de rigueur
initiée auront deux conséquences.
Sur le plan économique, la baisse de l’inflation est impressionnante. Alors que l’augmentation des prix était de
13,4 % en 1981, elle passe à 9,6 % en 1983, 7,4 % l’année d’après et 2,7 % en 1986. Dès lors le spectre de
l’inflation est définitivement terrassé. Le déficit commercial est divisé par trois entre 1982 et 1984.
La France est dans les rails pour poursuivre la construction européenne.
Sur le plan politique, ce n’est pas la même musique. La gauche se coupe durablement de la classe populaire.
Les trois quarts des ouvriers et des employés ont voté Mitterrand en 1981. Ils n’acceptent pas le revirement et
l’expriment depuis trente ans dans les urnes. Depuis, les hommes politiques, de gauche comme de droite, ont
bien retenu la leçon. Ce mot est dès lors banni du langage par les conseillers en communication… même si la
rigueur s’inscrit dans une réalité qui ne cesse de faire débat. (D’après le Monde)
MINISTERE DE l’OUTRE-MER
George Pau Langevin s’exprime sur le Pacte de responsabilité
Dans un entretien exclusif à Francette Rosamont pour Interentreprises.com lors de son déplacement en
Martinique la semaine dernière, la Ministre des Outre-mer est revenue sur la déclinaison outre-mer du Pacte de
responsabilité. Durant cette interview, elle a évoqué sa méthode de travail, de même que les grands axes qui
guideront son action : attention particulière aux TPE, renforcement de la compétitivité des secteurs exposés à la
concurrence, soutien à la production locale, renforcement de l’insertion des économies ultramarines dans leur
environnement régional, simplification de la vie des entreprises afin de leur faciliter l’accès à des financements
adaptés à leur développement, attention particulière au secteur touristique…
Pour lire son interview :
http://www.outre-mer.gouv.fr/?george-pau-langevin-a-rencontre-les-grands-acteurs-economiques.html
DU COTE DU PARLEMENT
Le Réunionnais Ferdinand Mélin-Soucramanien nommé déontologue de l’Assemblée nationale
Dans un communiqué, Claude Bartolone a annoncé que le bureau de l’Assemblée nationale a désigné mercredi
à l’unanimité le Professeur de droit constitutionnel, Ferdinand Mélin-Soucramanien au poste de déontologue de
l’Assemblée. Ce Professeur des Universités et agrégé de droit public avait récemment fait partie de la
Commission Jospin sur la rénovation et la déontologie de la vie publique.
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Le déontologue de l’Assemblée est chargé de conseiller les députés dans toute situation délicate en matière
déontologique et d’alerter le Bureau en cas de manquement. Il avait aussi pour mission de recueillir les
déclarations d’intérêt des députés mais depuis l’adoption l’an dernier de la loi sur la transparence de la vie
publique, c’est la Haute autorité pour la transparence qui s’en charge.
VIE DES ADHERENTS
Bernard Siriex réélu à la tête de la FRBTP
Bernard Siriex a été réélu à son poste de Président de la Fédération réunionnaise du BTP, à la suite du Conseil
d’administration de la FRBTP qui s’est réuni mercredi 23 avril 2014. Roger Georges, Frédéric Gardes, Eric
Buffi et Clément Deletre ont été élus membres du bureau. Yannick Painiaye et Thierry Legros occupent
respectivement les postes de trésorier et de secrétaire.
Les acteurs économiques de la Réunion se mobilisent pour promouvoir la destination à Paris
Les forces vives de la Réunion, et notamment les milieux économiques, ont fait le pari de présenter le 12 mai au
Casino de Paris le spectacle Li Te Ve War, afin de montrer un nouveau visage de la Réunion, aux antipodes des
images classiques véhiculées par la presse nationale qui ne parle que de crise économique, de chômage, de
requins et de chikungunya.
Pour en savoir plus sur cet évènement, consultez le dossier de presse :
http://www.fedom.org/wp-content/uploads/2014/04/dossier-de-presse-12-mai-mailing.pdf
LU DANS LA PRESSE
Un parc naturel en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle Calédonie possède désormais la plus grande aire marine française.
Le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie vient de créer le parc naturel de la mer de Corail, une zone qui
couvre près de 1,3 million de kilomètres carrés, soit trois fois les eaux métropolitaines. Le réseau français d’aires
marines protégées passe du coup de 4 à 16 % des eaux sous juridiction nationale. Le parc comprend les fonds
les plus vertigineux des eaux françaises (plus de 7.900 mètres), 25 espèces de mammifères marins, 48 espèces
de requins, 19 espèces d’oiseaux nicheurs et 5 espèces de tortues. Un comité de gestion coprésidé par le Hautcommissaire de la République et par le Président de la Nouvelle-Calédonie veillera à concilier écologie et
développement économique. (Les Echos)
Sylviane Terooatea présidente de l’ACCD’OM
Suite aux résultats des élections municipales, l’Association des communes et collectivités d’outre-mer
(ACCD’OM) a modifié ses instances. Le tavana de Uturoa (Raiatea) prend la direction de ce rassemblement
d’élus ultramarins jusqu’à la fin de l’année.
La Réunion : mauvais chiffres pour le tourisme
La fréquentation touristique de La Réunion a chuté de près de 7 % en 2013, à 416.000 visiteurs. Une étude de
l’Insee et de l’Ile de la Réunion Tourisme (IRT) pointe la baisse des touristes venus de métropole, mais aussi
l’effet de la hausse des attaques de requins, l’absence de compagnies aériennes étrangères et la politique des
visas. (les Echos)
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