alien tornado

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ALIEN TORNADO
Titre original : ALIEN TORNADO
Année : 2012
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs :
Réalisateur : Jeff Burr
Scénario : Paul A. Birkett
Musique :
Tornade extra-terrestre ! Quel titre ! Quelle promesse !
Quelle... mais que peut-on vraiment attendre d´un film qui se
nomme ALIEN TORNADO ? Quelle nouvelle trouvaille
hydride nos amis bricoleurs de série B ricaines vont-ils nous
balancer en pleine tête ? Des tornades provoquées par des
aliens, donc. Mais pourquoi tant de haine ?
Judd (Jeff Fahey) est un fermier veuf tranquille qui voit sa
ferme dévastée par une tornade inédite. Ces phénomènes sont
aussi remarqués par Gail, une chasseuse de tornades (Kari
Wuhrer), alertée par une bloggeuse locale (Claire Conti). Il
faut se rendre compte à l´évidence : le gouvernement n´en
parle pas, les medias non plus mais de curieux officiels sont sur
place. Les tornades semblent viser quelque chose et menacer
Chicago.
Vu le look, l'odeur et le sujet, ça suinte le produit à vocation
de diffusion sur SyFy et donc un produit fait pour le câble.
Bingo. Pour commencer : des acteurs en perte de vitesse, avec
des noms connus (plus ou moins) mais suffisant pour une tête
d´affiche. Donc Jeff Fahey. On le connaît bien Jeff. BODY
PARTS, CHASSEUR BLANC CŒUR NOIR, LE COBAYE,
PSYCHOSE III, WYATT EARP... et comme beaucoup,
l´enchainement de série B voir C (BLUE DEMON, quand
même) et un retour en grâce plus récent dans la série LOST ou
encore MACHETE. Et la jolie Kari Wuhrer, au destin plus ou
moins similaire : DAR L´INVINCIBLE 2, LA PEAU SUR
LES OS, ANACONDA, la série SLIDERS, ARAC ATTACK,
KING OF THE ANTS et... enchainement de série B (avec
HELLRAISER DEADER, quand même). Très dur de rester au
top toute une vie d´acteur. Les plus cinéphiles verront Terry
Kiser lui aussi en fin de parcours : de son petit début dans
RACHEL RACHEL en 1968 en passant par WEEKEND AT
BERNIE´S et VENDREDI 13 CHAPITRE 7 : UN NOUVEAU
DEFI, il y a une marge terrible avec ALIEN TORNADO. Idem
pour David Jensen, qui fait partie de ces visages qu´on oublie
pas mais incapable de dire où et quand on l'a vu, pas plus
quand. C´est également le constat quant au réalisateur Jeff
Burr. Qui pouvait être considéré comme un espoir du film de
genre avec THE OFFSPRING, MASSACRE A LA
TRONCONNEUSE 3 où à la rigueur LE BEAU PERE 2.
Malheureusement, une fois enchainé PUPPET MASTER 4 et
PUPPET MASTER 5 ou encore WEREWOLF REBORN !
c´était plié. J´allais oublier Griff Furst (qui fait un cameo ici) et
qui se trouve au générique en qualité de producteur. Ahem! Le
réalisateur de LAKE PLACID 3, SWAMP SHARK ou des
prochains GHOST SHARK (un requin fantôme !) et de
RAGIN CAJUN REDNECK GATORS n´a franchement rien
pour rassurer sur l´aspect qualitatif de l´ensemble.
Inutile d´attendre le graal, ALIEN TORNADO n´est en pas
un. Du tout. C´est nonsensique, stupide dans son essencemême. SyFy dans l´âme, quoi. Le début du film tente
maladroitement de faire vivre des personnages dont la destinée
semble toute tracée. La fille adolescente vivant seule avec son
père fermier et qui veut s´émanciper en devenant «une grande
scientifique». Guéguerre avec papa qui comprend rien. Puis
une jolie spécialiste de tornades célibataire. Vous me suivez ?
Le fermier veuf ? La météorologiste seule ? Spectateur, ne senstu pas poindre l´amour et la réunion d´une famille disloquée,
hein ?. Il y a aussi cette bloggeuse obèse qui suit Gail comme
son ombre. Ca ajoute d´ailleurs un peu au charme du film, avec
des dialogues enlevés et on se dit que, finalement, le film
trouve peut-être une once d´originalité dans les seconds rôles.
Dont Barney (Caleb Tourres) un informaticien de génie
agoraphobe nain. Le scénariste Paul A. Birkett (auteur de
ALTITUDE ou encore de ARACHNOQUAKE) possède
quelques petites trouvailles puisque généralement, les obèses et
les nains, entre autres minorités visibles ou invisibles, sont
réduits à la portion congrue et moqueuse du cinéma B...
Le problème demeure que ca ne dure pas longtemps et que
l´histoire va enfiler du non-sens au kilomètre. Entre le fait que
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Fahey laisse sa fille sur la bas-côté de la route «cache-toi sous
le pont, je te dis» en pleine poursuite avec les méchants
fédéraux et avec les tornades aux fesses, on peut se demander
si le père de famille est vraiment responsable de sa progéniture
! Ou encore la mère Wuhrer qui s´ingénie à filmer au
smartphone des tornades fluo malgré leur proximité extrême et
subitement «vite, barrons-nous» : on pense secrètement à une
bonne Nabillade pour le dialoguiste/scénariste qui a du fumer
grave pour pondre de telles énormités. On passera aussi sur
l´ado qui va craquer un code que même les grosses têtes du
gouvernement n´auront pas réussi à faire. Les trois agents
fédéraux aux lunettes noires se faisant avoir comme des bleus
avec l´ado rebelle, habillés à la hâte en cuir menaçant (et
ridicule).
Le meilleur vient cependant des tornades extra-terrestres.
Pourquoi les tornades, visiblement des créatures faites
d´énergie, veulent-elles détruire la Terre ou tout du moins la
campagne d´Illinois pour commencer,
puis Chicago ? Pourquoi aspirent-elles
des humains en l´air ? PARCE QUE !
Voilà. C´est tout. Parce qu´elle le
peuvent. Aucune raison à chercher.
Rien de rationnel. Il n´y a qu´à
entendre le ramassis d´explications
championnes de l´à-peu-près à la
66ème minute du film. On est sur du
cinéma abscons. Faut avaler le
concept à sec et au gravier car sinon,
ça ne marche pas. Donc accepter le
fait que : les tornades, elle sont
violentes, méchantes et elle sentent
mauvais. L´alien de chacal, qu´elles
possèdent. C´est pour ça qu´elles sont
si méchantes. En fait, en regardant des
bandelettes Bis comme cela à
longueur de temps, on deviendrait
presque des experts en pression
atmosphérique,
on
parlerait
hectopascal comme on pourrait
disserter sur le pouvoir hypnotique de
ZOMBI HOLOCAUST. Ou de la
séduction innée des zooms de Bruno
Mattei. Ou encore des brisures des
conventions
cinématiques
chez
Charles Band. On devient des experts,
quoi. Et là, on peut dire : ALIEN
TORNADO, c´est très très très con.
Ce qui amène à se poser des
questions importantes. Les tornades
changent–elles les couleurs de vêtements après leur passage ?
La réponse est oui. Il n´y a qu´à faire attention aux deux
bloggeuses qui montent dans leur pickup avec habits de
couleurs X et qui en ressortent au plan d´après avec des
couleurs Y. Le gouvernement américain est-il TELLEMENT
sûr de son coup face à l´invasion extra-terrestre qui se prépare
qu´il envoie TROIS agents sur le terrain. TROIS AGENTS ? Si
on était en plein Andorre, on comprendrait mais là... non,
vraiment pas sérieux. Les tornades ne pouvaient-elles pas
directement attaquer Chicago, voire la Terre entière dès le
début du film ? Non, car il n´y aurait pas eu de film !
rigolote et peu crédible avec ses pixels qui s´envolent. Mais
sans être gratuitement méchant, certains effets méritent le
respect vu le budget engagé. Et en fait, ALIEN TORNADO
fait office de digne représentant de cette mouvance série B
pour le câble US. On se surprend à suivre le film de manière
plaisante, la narration s´évertuant à faire apparaître l´action à
tous les coins de l´écran. La première tornade est par ailleurs
filmée de manière efficace, comme par ailleurs la majeure
partie du film. On passera à Jeff Burr sa volonté tenace de faire
trembloter sa caméra aux scènes de tornade, histoire de faire
croire à un minimum de drame d´action où il se passe quelque
chose. Ca peut compenser, sans ce tour de passe-passe, le jeu
catastrophique de certains acteurs notamment le shériff à la
77ème minute, mimant très mal la proximité de vents violents.
Pour une bonne rigolade, un petit fast-forward à cette scène
sauvera quelque peu le reste. On aura une pensée émue pour
l´ensemble du casting qui fait ce qu´il peut pour demeurer
sérieux à l´écran, livrer une performance d´acteur qui doit
croire à la stupidité intense du projet
auquel il adhère. Rien que les trois
agents coincés dans leur costume
bricol´boy genre soirée SM à la con :
respect.
Le DVD français s´avère au
diapason de ces quelques lignes.
Minimum
syndical
requis.
Accès/Découpage en 12 chapitres
avec menu animé. Au format 1,77:1 et
16/9e et d´une durée complète de
83mn53. Version française doublée à
la hussarde (qui provoque une
irrépressible envie de napalmer le
studio qui a permis ça) et une version
originale anglaise avec sous-titres
obligatoires toutes deux mixées en
5.1. La piste doublée privilégie le
dialogue en français, qui est enregistré
plus
fort
au
détriment
de
l´environnement sonore. Ce qui n´est
pas le cas avec la version originale,
équilibrée par rapport à la partition
musicale,
les
bruitages
et
l´atmosphère élaborée. Si vous avez le
courage de regarder le générique
jusqu´au bout en version française,
vos oreilles seront déchirées par un
crachouillis
sonore-effet-larsen
insupportable ! La définition de la
copie est agréable à l´œil, mais il ne
faut pas trop regarder lors de scènes se
déroulant de nuit ou pendant la panne d´électricité vers la fin
du métrage. Les contrastes ne sont pas très heureux. Mais la
couleur de peau demeure naturelle et les détails abondent en
précision. Et pour couronner le tout, les tornades ont tout
emporté sur leur passage, y compris les éventuels bonus.
Francis Barbier
Comme on se rattrape comme on peut, le film nous montrera
peut-être de bons effets spéciaux numériques ? Mouais. On
dira poliment qu´ALIEN TORNADO demeure dans une
honnête moyenne. La destruction de Chicago avec son stade de
base-ball qui virevolte par morceau reste, comment dire,
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : MEP
Zone : 2 - France
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 84 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.77
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
Francais (Dolby Digital 5.1)
Sous-titrage(s) : Francais
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Aucun
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