Expression vocale et jeux vocaux.

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Expression vocale et jeux vocaux.
Circonscription de Bordeaux-Blanquefort – Année scolaire 2007/2008
L’EDUCATION MUSICALE AU CYCLE 1
Groupe 1 : 30janvier / Groupe 2 : 13 février / Groupe 3 : 2 avril
Nadia Fontaine – CPEM
L’EXPRESSION VOCALE ET LES JEUX VOCAUX
Objectifs spécifiques
Rendre son corps disponible, découvrir et exploiter son potentiel vocal
Explorer sa voix et développer ses capacités vocales de communication et d’expression
artistique
Écouter sa voix et celle des autres
Situations
Les jeux vocaux sont à vivre pour eux même (situations d’exploration et d’expression vocale) ou
dans le cadre du chant (situation de « mise en chant »), ou dans le cadre d’activités de création
(sonorisations, paysages sonores).
Démarche
L’écoute-production
On part de l’écoute (environnements sonores, productions vocales spontanées, voix diverses,
comptines et chansons) pour développer l’inventivité vocale des enfants, tout en nourrissant
leur imaginaire sonore.
Au cycle 1, les productions vocales sont d’abord des imitations (bruits, sons, paroles, rythmes,
chant), puis des inventions (exploration vocale).
A partir de cette exploration, des productions collectives organisées sont obtenues à travers les
jeux à consigne sonores (histoire), visuelle (codage, dessin), gestuelles (jeux de chef
d’orchestre).
Activités spécifiques
o Jeux vocaux, jeux d’expression vocale
o Histoires pour se mettre en voix, liée au chant
o Sonorisations d’histoires et paysages
Un rituel à instaurer: du corps à la voix
L’entrée dans l’activité vocale se fait par un rituel qui
o installe l’écoute et la disponibilité
o ouvre un espace de relations entre les enfants chanteurs / entre meneur et chanteurs
o libère et améliore le « geste » vocal.
Les étapes de ce rituel sont :
1. Réveil du corps et mise en espace :
Jeux de communication et d’espace (regards, réaction à des consignes sonores ou
visuelles, déplacements, conscience de sa place dans l’espace et par rapport à
l’autre…)
Jeux de détente corporelle et de posture (enroulements, étirements, tapotements,
bâillements, appuis, équilibre, souplesse, disponibilité du corps, énergie)
2. Réveil du souffle
Jeux de respiration (souffles)
3. Réveil de la voix
Jeux de voix
Histoires vocales
Au cycle 1 tout cela se fait à travers des petites mises en scènes, des histoires amenant les
enfants à utiliser toutes les ressources de leur voix accompagnée par le corps.
Toutes les sensations vécues à travers ces jeux seront peu à peu réinvesties dans l’acte de
chanter.
EXEMPLES DE SITUATIONS
Jeux de communication et d’occupation de l’espace :
1. « Chacun sa bulle »
Apprendre à se disperser
Préparation du jeu : Contre les murs des bancs sont prévus sur lesquels les enfants vont s’asseoir
quand ils entrent dans la salle / des emplacements (1 par enfant) sont dispersés dans l’espace.
Ces emplacements (croix formées avec de l’adhésif, petits plots sur lesquels les enfants peuvent
s’asseoir…) sont de 3 à 4 couleurs différentes, mélangées dans l’espace.
Consigne : « On va chacun se choisir une place dans la salle ; sur cette place chacun construira sa
bulle »
Principe et déroulement du jeu : Un premier enfant choisit du regard un emplacement et va en marchant
s’y asseoir ; quand il est assis, un 2ème enfant se lève, et va s’asseoir sur un autre emplacement qu’il a
choisi du regard avant etc… Important : « Quand je me lève du banc, j’ai déjà choisi avec les yeux
l’emplacement sur lequel je vais m’asseoir ».
Quand tous les enfants sont assis en ordre dispersé dans la salle, on leur fait remarquer qu’ils ne se
touchent pas, que l’on peut circuler entre eux, qu’ils ont de la place pour construire leur bulle :
l’emplacement marqué est le milieu de la bulle, « on va dessiner la bulle avec ses bras tendus ».
Une musique calme et douce peut accompagner ce moment.
Progression du jeu :
→ Les enfants gèrent, sans l’aide de l’enseignant, les déplacements successifs du banc vers les
emplacements (on attend que l’enfant précédent soit assis sur son emplacement avant de se lever ;
on sait d’avance vers quel emplacement on va se diriger)
→ Les enfants connaissent leur couleur et vont se mettre sur les emplacements en entrant dans la
salle. (On ne passe pas par les bancs, on choisit du regard depuis l’entrée de la salle, on y va en
marchant ; si l’emplacement que l’on a choisi est pris, on se dirige vers un autre qui est libre.)
→ Les emplacements ne sont plus matérialisés, les enfants ont pris conscience d’une disposition en
dispersion.
2. « Exploration »
Apprendre à se déplacer en ordre dispersé
Mise en place du jeu :
Des groupes de couleurs ont été formés. Les enfants sont en dispersion, assis dans leur bulle, couleurs
mélangées.
Consigne : « Au signal tu quittes ta bulle pour aller te promener, puis il faudra retrouver ta bulle. »
On leur fait écouter une musique attribuée à chaque couleur.
Consigne : « Quand tu entends ta musique, tu sors de ta bulle et te promènes dans la salle pour
explorer les autres bulles. / Quand ta musique s’arrête, ça veut dire qu’il est l’heure de retourner dans
sa bulle. Alors, tu retrouves ta bulle du regard et tu t’y dirige en marchant tranquillement ; tu as le temps
car la musique continue encore. Une fois que tu as retrouvé ta bulle, tu t’y assois, la promenade est
finie. »
On demande aux enfants de se regarder, de prendre des repères pour situer et mémoriser leur
emplacement dans l’espace (près du mur, près de tel enfant…) puis on commence le jeu.
Déroulement du jeu :
L’enseignant met en route la musique des verts : Les verts se lèvent et vont déambuler tranquillement
entre les obstacles (les enfants assis). La musique des verts s’arrête, il est temps de retrouver son
emplacement de départ, et d’y revenir toujours en marchant.
Quand tous les verts sont assis, c’est la musique des rouges… puis des jaunes…
Progression du jeu :
→ Préciser la consigne de déplacement : « Je prends tous les chemins que je veux mais j’essaye de
rester toujours loin des autres qui se déplacent aussi. »
→ Les enfants sont assis en dispersion dans l’espace, ils ont mémorisé leur emplacement. Il n’y a
qu’une musique ; quand elle commence, on va tous explorer l’espace : on choisit son chemin, tout
en regardant le chemin des autres pour faire attention à ne pas faire d’embouteillage, à ne pas
croiser les autres de trop près, on essaye d’aller là où il y a le moins de monde…
Au silence, on se dirige tranquillement vers son emplacement de départ pour s’y asseoir.
→ Quand le jeu est fait dans un espace sans obstacles (les enfants savent se disperser sans
matérialisation des emplacements), varier la consigne : évoluer le plus près possibles les uns des
autres (se regarder, se frôler) / évoluer le plus loin possible les uns des autres (se regarder,
s’écarter). 2 musiques distinctes peuvent être le signal de l’un ou l’autre.
3. « Figures imposées»
Apprendre à se disposer en ligne, cercle, demi-cercle…
Inventer des jeux pour apprendre aux enfants à former une ronde, un demi-cercle, des lignes…
Inventer des jeux pour apprendre aux enfants à se déplacer en colonne, à tourner en ronde, en
essayant de toujours garder le même espacement avec celui qui est devant…
L’objectif est que les enfants soient capables de venir prendre la disposition indiquée de manière
autonome, avec matérialisation puis sans. Il est important de verbaliser les actions, que le vocabulaire
de l’espace soit acquis et que les enfants réagissent à des consignes sonores, visuelles et verbales. Au
cycle 1, notamment chez les petits, on peut guider un enfant par la main, mais ne pas le pousser vers
un emplacement sans expliciter le mouvement (ex : « viens, tu vas te mettre à côté de … sur la ligne…).
Les règles : on n’est jamais serrés les uns contre les autres (les épaules ne se touchent pas).
Pour connaître la place dont a besoin chaque enfant, procéder comme suit : les enfants forment une
colonne à l’entrée de la salle. Le guide (1er enfant de la colonne) conduit sa colonne vers un point
indiqué ou matérialisé : c’est le point de départ d’une ligne, d’un cercle, d’un demi-cercle… Il s’assoit en
tailleur sur ce point, et seulement quand il est assis (et a pris tout l’espace qui lui est nécessaire), le
suivant s’assoit, puis le troisième, etc… tout en suivant le tracé (matérialisé ou non) de la ligne prévue.
En grande section, habituer les enfants à être autonomes dans cette mise en place.
Jeux de réveil corporel
1. « Aventuriers »
Prise de conscience corporelle (équilibre, détente, énergie, posture)
Situation : « Aujourd’hui, nous partons pour une grande randonnée. »
Se réveiller (le réveil sonne, s’étirer, bailler…), se préparer (prendre son petit déjeuner, se laver,
s’habiller, enfiler son sac à dos…).
« Nous voilà partis ; nous allons traverser différents paysages. »
Ici, un terrain boueux : marche lourde, les pieds collent au sol
Là des troncs couchés et des rochers partout : enjamber, passer ou sauter par dessus
Nous voilà devant une rivière : traverser à la nage
Sur la berge, le sable est brûlant : courir sur la pointe des pieds, en touchant à peine le sol
Nous arrivons devant une forêt sombre et profonde : passer sous des branches basses, sous
des lianes, entre des troncs serrés…
Progression :
→ De 2 à 4 types de « paysages » donc de déplacement
→ Vivre en motricité sur un parcours aménagé afin que les enfants vivent réellement les différents
déplacements et mouvements
→ Partager la classe en deux groupe : « des obstacles » / « des aventuriers » (on n’utilise que le
terrain jonché d’obstacles et la forêt dense)
→ Transposer dans l’imaginaire (mimer les déplacements) ; c’est une musique qui induit le
déplacement :
• compilation d’extraits
• percussions jouées par l’enseignant : il produit différentes musiques en utilisant différents
gestes instrumentaux ou en jouant de différentes percussions
• l’enseignant dirige un petit orchestre de 2 à 4 sections et fait jouer les sections
alternativement (triangles, tambourins, maracas, lames sonores…) ; dans ce cas, la classe
est divisée en 2 groupes : le groupe des aventuriers et le groupe des musiciens.
2. « Drôle de rêve »
Expression et détente du visage
Situation : « … J’étais si fatigué que je me suis endormi et voilà le drôle de rêve que j’ai fait : »
Chaque élément de la scène (ci-dessous) est exprimé par le visage (sans utiliser la voix car ce n’est
qu’un rêve…)
Un petit chinois -------------------------------- Visage plissé
Qui fait du tam tam----------------------------- Tapoter ses joues
Sur une grosse grenouille ! ------------------- Visage gonflé, gros yeux
La grenouille mâchouille---------------------- Mouvements exagérés de mâchoires
Un truc dégoûtant------------------------------ Mine dégoûtée
Et le p’tit chinois------------------------------- Visage plissé
Se met à bouder ! ------------------------------ Moue
Mais voilà une belle--------------------------- Oh ! (juste la forme)
Et il est béat ! ---------------------------------- Mine béate
Et il est ravi ! ---------------------------------- Sourire jusqu’aux oreilles
Sourcils à ressort------------------------------- Faire bouger les sourcils
Et petits clins d’œil---------------------------- Un, puis l’autre, les deux…
Les yeux de la belle---------------------------- Cillements
Le suivent partout ! --------------------------- Yeux qui tournent sans bouger la tête
Jeux de réveil du souffle et d’exploration vocale
1. « Les arbres dans le vent »
Réveil du souffle (et du corps)
Principe du jeu :
Les arbres, bien enracinés (pieds légèrement écartés, bien ancrés au sol) bougent en fonction du vent :
o petite brise douce (chchch…) : les bras s’agitent doucement
o grand vent dans les feuilles (ffff…) : les mains poussent vers l’avant pour donner de grands
coups de vents
o vent qui tourbillonne (vvvou…) : les bras font des moulinets de bas en haut
o vent qui hurle comme un fantôme (houhou…) : les bras et le corps s’agitent dans tous les sens,
sans « déraciner » les pieds
Progression :
→ Jouer avec 2, puis 3, puis 4 vents différents
→ L’enseignant souffle les vents, les enfants réagissent corporellement
→ L’enseignant mime les vents, les enfants soufflent les vents en accompagnant du geste
corporel
→ Les enfants sont par deux, l’un en face de l’autre ; ils se regardent, l’un est le vent, l’autre
est l’arbre…
→ La classe est divisée en deux groupes qui se font face (les arbres et les vents).
L’enseignant est au milieu, tourné vers les vents qu’il va diriger. Chaque vent choisit du
regard un arbre qu’il a envie de déraciner. Son regard va du « chef d’orchestre » pour
savoir quel vent il doit produire à son arbre sur lequel il va souffler. Les arbres réagissent
corporellement et ne doivent pas déraciner.
2. « Des bruits dans la forêt »
Réveil vocal, exploration sonore vocale, imitations, conscience de sa voix dans la voix du groupe,
écoute des autres, la voix dans l’espace
Situation 1 : Exploration vocale et sonore
« Imaginons tous les sons que l’on peut entendre dans une forêt »
→ Sons continus : vent, ruisseau, serpent…
→ Sons discontinus à répéter : petits animaux qui passent (frrt, crcrcr, pssst…), oiseaux qui
piaillent…
→ Sons ponctuels à faire surgir : coucou, colombe, hurlement de loup, ricanement de singe,
tonnerre…
Chercher quels moyens vocaux mettre en œuvre pour produire tel bruit / son, classer (sons forts/doux,
longs/courts, aigus/graves)
Organisation des productions :
Les enfants produisent librement ensemble ; départ et arrêt au signal (sonore ou visuel)
L’enfant désigné du doigt produit un son, les autres imitent
Les sons s’enchaînent : d’un enfant à l’autre
Situation 3 : Les sons s’ajoutent (mémoriser et reproduire)
« Tu produis un premier son, ton voisin le répète et ajoute un nouveau son ; le suivant répète les 2 sons
précédent et ajoute un 3ème, etc… »
Quand il y 4 (à 6) sons à répéter, on recommence avec un nouveau son.
Situation 4 : Ecouteurs et bruiteurs en promenade (conscience du déplacement du son dans l’espace)
Les écouteurs sont dispersés, accroupis, yeux fermés ; les bruiteurs choisissent un son et le produisent
en allant de d’un écouteur à l’autre.
Situation 5 : Trouver son groupe (discerner les sons)
Chaque enfant a un son à produire parmi 4 ou 5 déterminés ensemble. On se promène dans l’espace
en cherchant ceux qui font le même son que soi, pour former des groupes.
(En petite section, la situation privilégiée sera l’exploration vocale par l’imitation)
Productions de paysages sonores et enrichissements de comptines et chansons
1. « Paysage sonore de la forêt »
C’est une suite aux situations vécues dans « Bruits de la forêt » :
L’enseignant « chef d’orchestre » anime un tableau sonore après avoir précisé avec les enfants qui fait
quoi (choisir de 3 à 6 sons différents):
→ Installer une nappe de sons continus (groupes)
→ « Ouvrir » et « fermer » des sons discontinus (groupes)
→ Faire intervenir des sons ponctuels (individus)
On peut aussi disposer dans l’espace les groupes et/ou individus « sons » ; 2 à 4 meneurs vont de l’un
à l’autre, quand ils s’arrêtent devant un groupe, celui-ci fait le son, quand ils s’en vont le son s’arrête. Le
fait de « s’arrêter » et de « partir » peut être remplacé par « montrer un foulard vert » (on joue) /
« rouge » (on s’arrête de jouer).
2. « Les animaux rigolos »
Expression vocale, jeux vocaux et ostinatos à partir d’une chanson, inventions vocales autour des
textes de la chanson (voir texte et partition)
Situation : Raconter chaque couplet en faisant participer (le groupe imite ou répond …)
Prendre les enfants à témoins, les inciter à réagir individuellement en faisant des commentaires, en
répétant des mots avec diverses intonations (étonné, moqueur, en colère…).
Puis indiquer par un geste reconnu des enfants, qu’on va maintenant faire les jeux vocaux proposés en
imitation :
Ouiiiiii (sur une sirène descendante)
oui oui oui oui ouisssstiti : son chuchotés de manière aléatoire
ouiuiuiuiuiuiuiui : son grave en continu, dans le nez
ou ou oui : son aigu et léger sur une quinte descendante, répété
régulièrement
Même déroulement avec les épisodes suivants :
Le lama oua oua oua : vx grave à harmoniques
Glaglagla : seulement les sonorités des consonnes
Le perroquet !( voix de perroquet)
K’K’K’
Claquements de langue
HAN ! un éléphant !
Ostinatos rythmiques sur le mot éléphant
Les différents jeux vocaux peuvent être réinvestis dans une production collective dirigée (voir les
situations proposées dans « bruits de la forêt »).
Enchaîner par l’apprentissage de la chanson en l’adaptant au niveau de sa classe : un seul couplet / les
parties où les mots s’enchaînent sont parlées au lieu d’être chantées / utilisation en vocalises
(seulement les débuts des phrases)…
3. « Petites histoires vocales»
Sonoriser des histoires - Exemples :
o « La nuit effrayante d’une souris » (extrait de « Petites aventures musicales » de
Colette Reibel)
Le sens des mots oriente le choix des matériaux sonores (petits sons aigus et foisonnants pour la
souris, souffles, frottements pour les bruits de la nuit et de la peur).
« Musicalisation » de mots (transformation en objet sonore en jouant sur les paramètres des sons :
timbre, intensité, durée, hauteur…) pour faire des effets en relation avec le sens ou l’atmosphère
recherchée : feuille, tourbillonne, gouttelette, nuage…
o La basse cour (extrait de « Aria maternelle »)
Opposition groupe / soliste (les poules / le coq)
Choix vocaux en fonction du caractère des « personnages » et du sens du texte
Pour aider les enfants à produire :
→ Retenir des mots, des images clés
→ Utiliser des mots, des sonorités, des bruits, la voix parlée ou la voix chantée
→ Utiliser les images, les sentiments (peur, joie, rire…), des personnages pour
jouer avec les paramètres de la voix (hauteur, timbre, intensité) et des sons
(durée, vitesse…)
Pour organiser les productions :
→ Utiliser la trame d’une histoire
→ Utiliser la répétition, la superposition, l’écho, les ostinatos…
→ Répartir les rôles : tout le monde ne fait pas forcément la même chose au
même moment, dans le groupe.
→ Guider les enfants : chef d’orchestre / consignes visuelles ou sonores / lecture
d’une « partition » élaborée avec les enfants
ANALYSE DE CES SITUATIONS :
Le choix d’une (ou de plusieurs) situation(s) dépend des objectifs de la séance :
Elles peuvent être vécues individuellement, en tant que jeux-exercices corporels, vocaux et sonores
Elles peuvent être intégrées dans des « histoires pour se mettre en voix », en relation ou non avec le
chant en apprentissage : exemple « l’histoire de l’arbre »
L’objectif peut être une production sonore à partir d’un texte, d’un thème, d’une histoire
Il ne faut pas hésiter à reprendre plusieurs fois les mêmes jeux, jusqu’à ce que les enfants soient
suffisamment familiarisés et autonomes ; corriger, faire progresser, enrichir les productions.
-
OUTILS :
Phonétines (castor poche Flammarion) : textes à articuler et à chanter
Jeux, voix, vocalises n°1(Fuzeau) : petits jeux vocaux
Petites histoires pour jouer avec sa voix au cycle 1 (Sceren-CRDP) : exemples
d’histoires à sonoriser avec la voix
Le jardin des sons (Van de Velve) : comptines et petites histoires à mettre en son avec
des petits instruments
EN COMPLEMENT :
Exemples d’histoires pour jouer avec sa voix :
« L’histoire de l’arbre » (cette histoire contient les ingrédients de base que l’on peut réinvestir dans
toute autre histoire) – voir ci-dessous
Voir aussi :
Exemples de mise en voix autour de chansons : « La pluie, le vent » / « Trois petits ours à la rivière »
L’outil « Petites voix » CD édité par le SCEREN –CRDP
L’HISTOIRE DE L’ARBRE
Dans mon jardin, il y a un grand arbre, bien enraciné (planter ses racines, un pied puis l’autre)
Avec des branches qui touchent le ciel et des branches qui touchent le sol (s’étirer vers le haut puis le
bas)
Chaque matin, mille gouttes de rosée se déposent sur son feuillage
Et si le vent souffle, c’est comme si l’arbre s’ébrouait, comme un chien tout mouillé ! (se secouer)
Ma maison est au bord de la mer et je croix bien que mon arbre aime la mer.
Quand les vagues dansent, il danse avec elles : en avant, en arrière… (se balancer, poids du corps sur
la pointe puis sur le talon)
C’est à force de se balancer comme ça qu’il a réveillé l’écureuil qui dormait dans son tronc !
Ecureuil s’étire (s’étirer)
Et puis regarde autour de lui, de tous les côtés ! (tourner doucement la tête à droite, gauche, en haut,
bas)
Tout le monde dort encore, il va pouvoir prendre son petit déjeuner tranquillement !
Tiens une délicieuse pomme de pin : il l’attrape et croque et mâche (croquer et mâcher)
C’est un peu dur, ça y est, il avale doucement, hum ! (déglutir doucement en faisant « huuum »)
Quel gourmand, voilà qu’il dévore sa pomme de pin comme un goinfre :
Il croque plein de morceaux à la fois, il en a la bouche pleine (mimer les joues gonflées)
Hum hum, que c’est bon, délicieux, miam ! dit-il la bouche pleine (parler la bouche pleine)
Ah ! Le voilà en pleine forme pour aller réveiller les autres habitants du grand arbre
Il saute de branche en branche : « hop hop hop » (3 petits sauts légers et quasi silencieux)
Il réveille d’abord la belette qui furette « fft fft fft… »
« Hop hop hop », il réveille le serpent qui s’enroule autour d’une branche « sss ssss sssss… »
« Hop hop hop », il réveille l’abeille qui butine « bzzzzz… »
« Hop hop hop » il réveille la colombe qui roucoule « rrrrrrou… »
Mais voilà que le vent aussi se réveille
Petite brise douce « chchch… »
Grand vent dans les feuilles « fffff… »
Vent qui tourbillone « vvvvou… »
Vent qui hurle comme un fantôme « hououou… »
Tout à coup, le silence, le vent s’est arrêté !
« Ecuuuureuil !, abeieieieille !, belette, belette !! »
« Hé ho », « ouh ouh … » (appels en jouant le plus possible avec les hauteurs)
« Où êtes vouououous… ? »
Pas de réponse, le vent les a fait fuir, le calme est revenu et l’arbre soupire d’aise
Il va pouvoir écouter tous les bruits de la terre, et les chants et la musique des oiseaux… (passer à la
suite de l’activité musique : chant, écoute, exploration, production,…)
LE CHANT
Les jeux vocaux sont un puissant vecteur de découverte et de libération de la voix, le chant aide à
« discipliner » le corps et à canaliser la voix vers l’expression musicale.
Les chansons contiennent des éléments fondamentaux de la musique (rythme, mélodie, harmonie,
organisation, expressivité…). La pratique du chant collectif développe le sens musical et le sens social
des enfants.
Sur le chant à l’école, voir les ressources existantes, notamment :
→ La chorale à l’école (CDDP Auvergne) : informations complètes sur les
objectifs et la mise en œuvre d’une chorale d’enfants + répertoire et
exploitations
→ Chanter en chœur en classe (DVD Sceren-CNDP) : quelques séquences de
chant filmées en maternelle
LE RYTHME ET LA PULSATION
Objectifs
Développer la sensibilité rythmique des enfants, à travers les sensations corporelles
Adapter ses mouvements, ses déplacements naturels, son geste à la pulsation, au tempo,
à la dynamique de la musique
Chanter ensemble ou jouer ensemble
L’éducation au rythme touche le dynamisme, la motricité, la sensorialité, et l’audition des
enfants. Elle affine la conscience temporelle et spatiale (schéma corporel et latéralité).
Situations
Les jeux rythmiques (imitations et inventions rythmiques) sont à vivre :
- Dans le cadre de l’écoute active (éléments rythmiques de la vie et de
l’environnement, mouvement et déplacement sur musique)
- Dans le cadre du chant (les chansons et comptines à gestes permettent
notamment de développer la relation entre chant et mouvement ; la chanson
permet de vivre des rythmes variés ; utilisation du parlé-rythmé, ostinatos,
accompagnement rythmique)
- Dans le cadre des rondes et jeux dansés
Démarche
L’écoute-mouvement
Le rythme est d’abord une sensation corporelle et se traduit par le mouvement (gestes,
déplacements…), les frappés (percussions corporelles, mains) et le geste instrumental.
Au cycle 1, les productions rythmiques sont d’abord spontanées et ne sont pas reliées à une
pulsation ; elles s’enrichissent et s’affinent par la pratique du rythme des chansons, des
imitations en dialogue puis des inventions.
Des productions collectives organisées sont obtenues dans le cadre du chant ou de la danse, et
sont mises en place par le jeu du chef d’orchestre, avec support de la pulsation
(accompagnement de la chanson, musique rythmique, percussions africaines, boîte à
rythme…).
Activités spécifiques
o Déplacements et frappés sur extraits musicaux rythmiques
o Percussions corporelles et jeux rythmiques d’imitation et d’invention
o Rythmes et polyrythmies vocales et instrumentales simples pour accompagner des
chansons ou comptines (pulsation / ostinato puisé dans la comptine ou la chanson /
pulsation + division du temps / pulsation + ostinato)
SITUATIONS :
1. Vivre la pulsation, le tempo et la division du temps
Par son rythme et ses appuis, chaque musique induit une sensation rythmique particulière.
Mouvements corporels, déplacements et frappés sur des extraits musicaux :
→ Sentir « le cœur qui bat régulier » de la musique
→ Traduire corporellement cette sensation en cherchant le déplacement qui convient le
mieux au rythme ressenti (marche, course, sautillé, saut, pas chassé, balancé,
tourné…)
→ Traduction par les frappés corporels (utilisation des différentes parties du corps :
cuisses, torse, pieds, mains… ; combinaisons simples)
Rondes, comptines et chansons à vivre par les mouvements et les frappés
2. Du rythme libre au rythme mesuré
Production de chocs rythmiques avec le corps et la voix (reproduire puis inventer) :
- librement
- sur une pulsation donnée ; vers un enchaînement de formules sans rompre la pulsation
→ Exemples d’onomatopées à utiliser pour sonoriser les chocs:
- chocs longs : bam / boum / badoum / zim / zoum / bzzz / pijjj / Zouou / Viouou /
tch…
- chocs courts : tap / clop / pic / tic tac / tagada / choup...
- et leurs combinaisons.
→ On peut aussi utiliser des mots et des expressions
→ Le corps doit mimer les chocs en montrant leur durée et leur intensité (gestes légers,
petits, secs ou amples, puissants, lourds…)
→ L’enfant doit être capable de faire la formule qu’il propose deux fois de suite à
l’identique
3. Rythmer un texte
Différentes façon de « caler » un texte dans une pulsation et une mesure :
→ Dire d’abord librement (intonation, expression) puis sur une pulsation ou un rythme
4. Exemples d’exploitation rythmique de chansons et comptines :
« Tout doucement à petits pas » : de la marche à la course, vivre une accélération
« Rythmes » : texte rythmé par des bruitages avec la bouche, puis des frappés / superpositions de
rythmes
« C’est un tout petit moteur » : texte parlé-rythmé à différents tempos
« Balalan » : rythme du texte joué sur des petites percussions
« Rumbali » : chanson et ostinato
OUTIL :
« Tontines, sontines, comptines » (Van de Velve) : exploitation pédagogique de comptines conçues sur
une structure rythmique
L’ECOUTE MUSICALE ET LES JEUX MUSICAUX
Objectifs
Rendre l’enfant attentif à l’environnement sonore quotidien, et capable de discerner les principales
caractéristiques du son (timbre, hauteur, intensité, durée) et leurs variations
L’amener à identifier, comparer, reproduire des bruits et sons de l’univers familier puis jouer
avec eux pour faire de la musique
L’amener à produire des sons et adapter son geste instrumental, en fonction d’une consigne,
d’une intention précise de plus en plus musicale
Situations
Au cycle 1, l’écoute musicale et les jeux musicaux sont à vivre :
- Dans le cadre de l’écoute active (environnement sonore immédiat et plus lointain)
- Dans le cadre de la pratique instrumentale (exploration sonore sur des objets,
découverte d’un instrumentarium)
- Dans le cadre de la sonorisation d’histoires, de comptines ou de chansons
(recherche, production, comparaison, choix de sons et de structures sonores)
- Mais aussi bien-sûr dans le cadre de l’écoute-mouvement (rythme) ou de l’écoutemémorisation (apprentissage de comptines et chansons)
Démarche
L’exploration, l’écoute-production et les jeux musicaux (jeux de consignes)
Ecoute réponse corporelle spontanéeoralisation spontanée productions structurées par
des consignes expériences de codages et décodages symboliques interaction écouteproduction
Activités spécifiques
• Ecoute-imitation (par la voix puis sur des objets) des sons de l’environnement proche
• Exploration des sons de son corps, de sa voix
• Exploration sonore libre ou par les jeux musicaux sur des corps sonores et des petits
instruments
• Réinvestissement dans des paysages et des petites histoires sonores
• Jeux musicaux
Quelques chansons qui parlent des sons :
Les sons de l’environnement « Chut écoute »
Le son des objets « Dans mon sac à puces » le sac à sons
Le son des instruments « Ecoutez dans la brousse »
Les jeux musicaux :
Les jeux musicaux mettent l’enfant dans une situation ludique permettant de développer une
compétence musicale (discrimination auditive, conscience d’un paramètre, action pour faire varier un
paramètre du son, affinement du geste instrumental, réaction à des consignes visuelles, gestuelles ou
sonores, analyse intuitive d’une forme sonore, conscience de sa place et de sa production dans le
groupe…
Quelques situations de jeux :
LE PERROQUET : répéter avec son instrument ce que joue le meneur (formule libre ou rythmée)
SIGNAL SONORE : un instrument indique que l’on joue fort, un autre que l’on joue doucement
DIALOGUE PAR SECTION : les musiciens sont regroupés par instruments ou familles d’instruments ; une
section joue quand le meneur montre son signe (image) / quand le meneur la désigne du doigt / quand
une autre s’arrête…
JEU EN ALTERNANCE : En cercle, chacun joue sur son instrument à tour de rôle ; c’est le meneur qui
désigne / c’est le joueur qui donne la parole à son voisin (par le regard, le fait de poser son instrument,
de toucher…)
JEU EN ACCUMULATION : chacun entre à tour de rôle et se superpose au précédent, guidé par le chef
d’orchestre (l’enseignant, un enfant)
LE BERET MINEUR :
Situation : Deux séries identiques d’instruments (exemple : grenouilles, guiros, cloches, œufs,
tambourins, claves) sont donnés à deux groupes d’enfants, placés en deux lignes parallèles ou en
cercle : les enfants se tournent le dos.
Consigne : « On joue quand on entend le même instrument que le sien résonner ou quand on est pointé
du doigt par le meneur »
Objectif : reconnaître des timbres, discriminer des timbres de plus en plus proches
Difficulté : ne pas jouer, attendre son tour / être concentré
Evolution : sons de plus en plus proches / le meneur déclenche plusieurs sons simultanément / le
meneur est un enfant
LE CACHE-TAMPON :
Situation : Un enfant X sort provisoirement pendant qu’un objet est caché par le groupe.
Consigne : L’enfant X doit retrouver l’objet ; pour l’aider, le groupe joue plus ou moins fort, selon que X
s’approche ou s’éloigne de l’objet caché.
Objectif : travailler les variations d’intensité, maîtriser et adapter son geste instrumental à son intention
sonore
Remarque :
Au cycle 1, cacher des grenouilles (images) sous des nénuphars (livres) ; l’enfant X se promène entre
les feuilles de nénuphar et décide de s’arrêter devant l’une d’elle ; si une grenouille est cachée dessous,
le groupe joue fort ; s’il n’y a rien sous la feuille, le groupe joue doucement.
Dans le jeu de cache-tampon, quand l’objet est trouvé, c’est le groupe qui a gagné (il a bien joué !).
Difficulté : trouver le bon geste pour différencier un jeu fort d’un jeu doux (avec les tambours, cela
amène spontanément à utiliser les frottés et les frappés)
LE CHEF D’ORCHESTRE :
Situation : les enfants ont chacun un instrument (objets et instruments variés) et sont assis en demicercle devant le meneur. Un code gestuel ou visuel est déterminé avec les enfants.
Consigne : on joue sur son instrument mais en réagissant aux images ou aux gestes du meneur
Objectif : réagir à des consignes gestuelles ou visuelles, suivre le chef d’orchestre, produire des
improvisations collectives
Difficulté : pour le chef d’orchestre : séquencer sa direction pour qu’elle soit claire (arrêter le son avant
de passer à un autre geste) / pour les musiciens : mémoriser un nombre de plus en plus grand de
gestes, réagir en maîtrisant son émotion
Evolution :
→ chez les petits : départs (les mains s’ouvrent) et arrêts (les mains se ferment). La consigne visuelle
peut être remplacée par une consigne sonore (2 sons bien distincts signalent le départ ou l’arrêt), le
temps que les enfants s’habituent à jouer et puissent détacher leurs yeux de l’objet qu’ils
manipulent.
→ chez les moyens, on ajoute l’opposition fort/doux : jouer doucement (les mains sont proches) / jouer
fort (les mains sont éloignées)
→ chez les grands, on rajoute :
• les variations d’intensité : de plus en plus doucement (les mains se rapprochent) / de plus
en plus fort (les mains s’éloignent)
• le geste de simultanéité : un « coup ensemble » (levée du bras pour l’élan, main qui s’abat
de manière autoritaire).
• D’autres gestes spécifiques à certains instruments peuvent être inventés ; exemples :
glissés (la main fait une petite vague), frottés (la main à plat tourne) …
OUTILS :
La musique au quotidien au cycle 2 (CRDP Bourgogne) : des séquences autour du « sac à sons »
exploitable au cycle 1
100 jeux musicaux (Van de Velde) : éventail de jeux sonores et musicaux
Ecouter autrement, premiers repères sonores à l’école maternelle (Nathan) : situation d’écoute et de
production pour jouer avec les sons de tous les jours.

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