SAODAJ`
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SAODAJ' Dossier pédagogique SOMMAIRE OBJECTIFS 1. Présentation du groupe 2. Tour d'horizon : le maloya 3. Proximité artistique et influences 4. Les instruments de SAODAJ' 5. Lexique 6. QUIZZ 7. Fiche d'écoute 8. Pistes pédagogiques autour et au-delà du concert Ce dossier vise à contribuer à la formation du goût, du jugement et de la sensibilité des élèves. Il peut être exploité afin d'accompagner les classes à s'interroger sur l'acte de participation au spectacle et plus généralement sur l'importance de la participation aux manifestations culturelles quelles qu'elles soient. PUBLICS VISÉS CONNAISSANCES ET COMPÉTENCES VISÉES 1er degré / 2nd degré - Culture humaniste - Compétences sociales et civiques - Autonomie et initiative KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 1. Présentation du groupe 1.1 Naissance de SAODAJ' Le groupe voit le jour en 2011, d'abord sous forme d'un quatuor, à l'initiative de la chanteuse réunionnaise Marie LANFROY. Jonathan ITÉMA apporte le socle des percussions traditionnelles, Adrien LAXENAIRE et son didgeridoo amènent la touche mystique, et Frédérick CIPRIANO importe l’Afrique de l’Ouest en mêlant les rythmes maloya de l’île à ceux du grand continent. En 2013 Adrien LAXENAIRE laisse sa place à Anthony SERY qui le remplace. Le groupe sera également rejoint la même année par Laurence COUROUNADIN MOUNY dont les harmonies vocales deviendront vite une signature sonore du groupe. SAODAJ' devient alors un quintet qui propose d'emblée une formule artistique ouverte sur le monde. Les voix cristallines et les rythmes ternaires trouvent naturellement leur place au sein de ce mélange, laissant à entendre un univers sonore riche et coloré. Les textes en créole sont signés par Marie et Guillaume HUNEZ, orfèvre dans le maniement de la langue réunionnaise. 1.2 Métissage d'idées, de personnalités, de couleurs Issus d’une génération à l’identité plurielle décomplexée, les cinq musiciens de SAODAJ’ envisagent la tradition réunionnaise comme un tarmac d’où l’on s’envole avant d’y revenir changé par les voyages. Une recherche musicale qui façonne le son si original du groupe, où l’on sent tout à la fois le souffle du vent celte et les torpeurs de l’orient, la puissance de l’héritage indo-océanique alliée à une totale liberté d’esprit. A travers ses lignes mélodiques inclassables, ses rythmiques puissantes et proche de la transe, SAODAJ’ parle de cette jeunesse qui interroge ses ancêtres, son histoire, et qui s’est construite sur le terreau de l’exil. Porté par un trio vocal d’exception, SAODAJ’ s’est d’emblée trouvé une place dans le paysage musical de l’île qui l’a vu naître. Une création rare où l’enchantement est sauvage et emporte dans un ailleurs qui entête à jamais. 1.3 Le groupe et son public Rapidement, dès 2012, le groupe propose sa musique au public à l'occasion de divers concerts donnés sur l'île de La Réunion. Accompagné par des figures emblématique telles que Jean-Luc TRULES et Firmin VIRY, il développe un spectacle qui valorise sa musique et les amène également à intégrer de façon originale la musique et la danse traditionnelle bretonne au maloya. Le projet est alors baptisé Breizh Kabar en partenariat avec la Kevrenn Alré (bagad d’Auray, Bretagne). Entre 2013 et 2015 le groupe se lance dans trois tournées en métropole, sort un premier disque enregistré dans des conditions « live » au Centre culturel Lucet Langenier, enchaîne les premières parties d'artistes renommés (Moryarty / Christine Salem - Hadouk Quartet), et s’affirme progressivement dans le paysage musical réunionnais comme un groupe novateur et ambitieux, salué par les professionnels du secteur (finaliste du Prix musiques de l'océan Indien, octobre 2015 à l’île Maurice). KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 1.4 Cinq musiciens, cinq rencontres Marie LANFROY : Chanteuse et auteure du groupe, née à La Réunion, elle a vécu à Madagascar, au Cameroun, puis en métropole. « Je me suis sentie déracinée des années » dit-elle. Laurence COUROUNADIN MOUNY Choriste et percussionniste, elle puise ses premières influences dans le reggae roots et les musiques traditionnelles et se forme également au Jazz Vocal Jonathan ITÉMA Percussionniste, auteur et interprète, il joue les instruments composant l’effectif traditionnel du maloya (roulèr, kayam, sati, pikèr, bob, triangle, tambour malbar, morlon, tarlon, etc...) Frédérick CIPRIANO Passionné par les percussions d’Afrique de l’ouest, il voyage en Guinée et au Mali et fabrique lui même certains instruments traditionnels. Avec Saodaj’, il propose une palette percussive allant des côtes occidentales africaines aux confins de l’océan Indien. Anthony SÉRY Ethnomusicologue de formation, est passionné par les musiques oubliées de l’océan Indien. Curieux des métissages sonores, il élabore un vocabulaire rythmique original, mêlant diverses percussions de l’océan Indien (Ravann, Sati-Pikèr, Frame Drums …) aux vibrations du Didgeridoo. KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 2. Tour d'horizon : le maloya 2.1. L'origine du mot ? Le mot « maloya » est probablement d’origine malgache ou est-africaine. Le maloya désigne une musique, un chant, une danse propre à l’île de La Réunion. Apporté par les esclaves venus d’Afrique de l’Est ou de Madagascar, il s’est créolisé sur les plantations sucrières pendant la période de l’engagisme entre le 2ème quart du XIXème siècle et le 2ème quart du XXème siècle. Notamment au contact des engagés venus des villages de l’Inde du Sud et qui apportaient leurs mélodies, leurs épopées, leurs mythes, leurs rituels. Les textes chantés du maloya « traditionnel » empruntent aussi aux romances françaises du XVIIIème et du XIXème siècle. 2.2. Le principe de cette musique ? Dans sa forme traditionnelle, le chant du maloya est exécuté en alternance entre soliste et chœur. Il est accompagné par un ensemble de tambours (rouler), d’idiophones (piker, sati) et de hochets (kayamb). A ces instruments, peuvent s’ajouter, selon les formes et les contextes d’exécution, le bob (un arc musical), d’autres percussions d’introduction récente comme les djembés d’Afrique de l’Ouest ou les congas d’Amérique latine et, dans le cas du maloya électrique, des instruments modernes (guitares, synthés, basse, batterie, etc.). Dans le cas présent, SAODAJ' intègre le didjeridoo à son maloya, instrument venu d'Australie, à l'origine joué par les Aborigènes du Nord. Les textes du maloya sont le plus souvent composés en créole, bien que l’on utilise parfois une forme de malgache créolisé. 2.3. A quoi sert le maloya ? Comme la plupart des musiques traditionnelles, le maloya est à la base une musique fonctionnelle. Tout d'abord, le maloya est pratiqué dans un cadre rituel, appelé servis malgas ou servis kabaré. Il s’agit de cérémonies où des animaux sont sacrifiés et donnés en offrande aux ancêtres malgaches ou africains que l’on honore. Les chants servent à initier la communication avec les ancêtres et à entretenir la possession de certains participants. Historiquement pratiqués dans le cercle familial et de voisinage, certains servis deviennent de plus en plus publics ou semi-publics. Jusque dans les années 1960, le maloya fut aussi pratiqué dans le cadre de soirées festives (bals maloya) où l’on dansait et où l’on improvisait des chants de critique et de commentaire social. Le maloya était alors un élément de régulation sociale au sein des communautés de travailleurs des plantations sucrières. Depuis les années 1970 et 1980, le maloya est devenu un vecteur important de revendication politique, culturelle et de construction identitaire. Dans sa forme néo-traditionnelle ou à travers des adaptations plus modernes (fusion avec le reggae, le jazz, le rock, la musique folk, le rap...), il fait l’objet de nombreuses productions discographiques. Il est aujourd’hui le symbole même de l’identité culturelle réunionnaise, et ce de manière intergénérationnelle. Aucune manifestation festive ou culturelle de quartier, de village ou à un niveau plus large ne se déroule sans une présence du maloya. Mais le point d’orgue de la visibilité du maloya se situe, dans toute l’île et dans la diaspora, lors des manifestations du 20 décembre, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Durant toute la nuit, les troupes se succèdent, soit sur les podiums dressés par les collectivités publiques, soit dans les kabars organisés de manière plus ou moins improvisée dans les cours ou d’autres espaces privés. KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 3. Proximités artistiques : SAODAJ' et ses influences SAODAJ' se nourrit de différentes influences afin de proposer sa formule sonore originale et personnelle. La poésie, l'ouverture au monde et la force scénique du groupe proviennent notamment de l'influence de Danyel WARO. Album : Foutan Fonnkèr Le groupe se revendique aussi de l'héritage afro-malgache présent dans la musique de Géropse Barivoitse dit le RWA KAF. Album : Somin Galizé L'incoutournable Alain PÉTÈRS, grand parabolèr, génie des mots inspire tout naturellement les musiciens de SAODAJ'. Album : Parabolèr La musique de GRANMOUN LÉLÉ trouve sa place dans ce qui nourrit SAODAJ', pour la transe de son maloya et ses mélodies inégalables. Album : Soléyé Enfin, le groupe se nourrit également d'univers musicaux extérieurs comme notamment la musique de DEAD CAN DANCE, univers décalé, aérien, à la musique très mystique et dont le personnage charismatique de Lisa GERRARD influence à sa manière SAODAJ'. Album : Toward the Within Saodaj s'inspire aussi beaucoup des musiques traditionnelles et puise dans les autres traditions du monde telles que l'Afrique, l'Inde, l'Australie ainsi que l'Europe de l'Est. 4. Les instruments de SAODAJ' Des sonorités réunionnaises ◄ Le roulèr Instrument prépondérant du maloya, il s'agit d'un tonneau sur lequel est tendue une peau de boeuf. L'instrumentiste le chevauche et le joue à l'aide de ses deux mains. Le kayamb ► Idiophone par secouement qui incarne à lui seule l'âme réunionnaise. Construit par les esclaves avec ce qu'ils trouvaient dans les champs, à savoir du bois pour le cadre, des tiges de fleur de canne fixées sur le cadre, et des graines (safran marron, kaskavel ou conflor), l'instrument est joué par le musicien à l'aide de ses deux mains. Il le secoue afin que les graines frappent les parois et créent une sonorité homogène. ◄ Le pikér Ensemble de deux ou trois noeuds de bambou posé sur pied, on les frappe à l'aide de 2 baguettes. Le sati ► Fabriqué à partir d'un morceau de tôle replié sur lui-même, l'instrument se joue à l'aide de deux baguettes et produit un son aigu incisif. Parfois le sati et le piker sont joués par le même musicien. KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] ◄ Le bob (ou bobre) Arc musical à un fil et résonateur (calebasse). Le joueur le tien face à lui et frappe le fil à l'aide d'une petite baguette. Le son varie en fonction de la position du résonateur choisie par le musicien. Au Brésil, cet instrument est bien connu sous le nom de Bérimbau. Le tambour malbar ► Issue des cérémonies religieuses tamoules, son utilisation profane dans le maloya date des années 1990. Retrouvez en ligne une vidéo expliquant les principes de fabrication de chacun des instruments du maloya : http://www.la-ptite-gazette.com/2012/12/les-instruments-de-musique-traditionnels-de-la-reunion/ Des sonorités d'Afrique de l'Ouest ◄ Le dum dum Tambours traditionnels assurant la base de nombreuses polyrythmies africaines. Le musicien frappe la peau à l'aide d'une baguette tenue dans la main droite, tandis qu'il fait résonner une cloche fixée sur le dessus de l'instrument, à l'aide de la main gauche. Le kamélé n'goni ► Instrument de la famille des cordes pincées, sorte de harpe-luth pouvant comporter de 6 à 12 cordes selon les modèles (instrument cousin de la kora). Des sonorités australiennes ◄ Le didgeridoo Instrument de musique à vent de la famille des cuivres (en raison de sa large embouchure) et originaire d'Australie. On le fabrique généralement dans un tronc d'eucalyptus creusé. Il est joué à l'origine par les Aborigènes du Nord de l'Australie. La plupart des joueurs utilisent la technique du souffle continu (dite aussi respiration circulaire), permettant de jouer sans s'arrêter même lors de l'inspiration. Des outils contemporains issus des musiques actuelles amplifiées La pédale d'effet ► Appareil électronique permettant au musicien ou au chanteur d'appliquer en direct des effets sonores sur le son de l'instrument ou de la voix (résonance, écho, vibration etc …) et d'enregistrer en direct des courtes séquences sonores ensuite répétées en boucle lorsque le musicien actionne les pédales. Cet outil de création est plutôt rare dans le paysage des musiques traditionnelles tel que le maloya. C'est là un apport original de SAODAJ' KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 5. Lexique Maloya Il est avec le sega l'un des deux genres musicaux majeurs de La Réunion. A la fois danses et chants, il trouve son origine dans les musiques de tambours accompagnant les rituels funéraires malgaches (servis kabaré). Il est ainsi le symbole de la culture créole et représente l'héritage des premiers esclaves. A la manière du Blues en Amérique, le maloya peut exprimer la nostalgie, mais aussi la joie de vivre et la liberté, notamment à l'occasion de la Fête réunionnaise de la liberté qui célèbre chaque année l'abolition de l'esclavage à La Réunion, proclamée le 20 décembre 1848. Kabar (ou servis kabaré, ou servis malgas) Fête réunionnaise incluant musique, danse et chant. On y interprète essentiellement du maloya. Les kabars trouvent leurs origines dans les cérémonies malgaches importées par les premiers esclaves et dédiées originellement aux défunts et aux esprits. Chant réponsorial Principe d'alternance entre un groupe (un choeur) qui répond à un soliste. Quartet Ensemble composé de quatre musiciens (instrumentistes ou chanteurs). Quintet Ensemble composé de cinq musiciens (instrumentistes ou chanteurs). Rythme ternaire Division en trois parties égales d'une pulsation et/ou d'une mesure (le maloya est généralement considéré comme un exemple de musique aux pulsations ternaires, créant cette sensation rythmique souple et effrénée). Rythme binaire Division en deux parties égales d'une pulsation ou d'une mesure (les musiques issues du rock par exemple sont majoritairement binaires, avec une sensation rythmique plus rigide). Idiophone Instrument à percussion dont le son est produit par le matériau de l'instrument lui même, lors de l'impact d'une baguette sur celui-ci (ex : cymbale, wood-block, xylophone) ou par une autre partie de l'instrument, notamment des graines (ex : kayamb, maracasses). Membranophone Instrument à percussion dont le son est créé par la frappe d'une peau tendue sur un fût (ex : caisse claire, grosse caisse, roulèr …). Polyrythmie Superposition de deux ou plusieurs rythmes différents et complémentaires. Polyphonie Superposition de lignes mélodiques distinctes et interdépendantes. KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 6. Quizz Fabrice Legros Granmoun Lélé Nathalie Natiembé Maya Kamaty Lo Rwa Kaf Davy Sicard Alain Peters Firmin Viry Danyèl Waro Saodaj' Olivier Araste (Lindigo) Samy Waro Ils ont contribué au développement de l'esthétique du maloya. Ils l'ont rendu populaire et inspirent aujourd'hui des groupes comme SAODAJ' 1. Qui est ce ? 2. Qui est ce ? 3. Qui est ce ? __________________ ___________________ ___________________ 4. Qui est ce ? 5. Qui est ce ? 6. Qui est ce ? ___________________ __________________ __________________ Ils prolongent, renouvellent ou réinventent le maloya en le confrontant à la diversité des esthétiques du monde contemporain : 7. Qui est-ce ? 8. Qui est-ce ? __________________ _________________ 10. Qui est-ce ? 11. Qui est-ce ? __________________ ___________________ 9. Qui est- ce ? ___________________ 12. Qui est-ce ? ___________________ Réponses 1. Danyel Waro 2. Alain Peters 3. Granmoun Lélé 4. Christine Salem 5. Lo Rwa Kaf 6. Firmin Viry 7. Maya Kamaty 8. Davy Sicard 9. Fabrice Legros 10. Saodaj 11. Samy Waro 12. Olivier Araste (Lindigo) KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 7. Fiche écoute Out' Po Retrouvez l'extrait sur le site internet de SAODAJ' - www.saodaj.com/ Interprètes SAODAJ' Musique Maloya Formation instrumentlale Voix (soliste et choeur), percussions, didgeridoo Structure 1ère partie (Introduction) - Temps musical lisse (rythme non mesuré, absence de pulsations, absence de tempo) - Caractère statique, effet d'attente - Bourdon grave au didgeridoo (technique du souffle continue/respiration circulaire permettant de jouer sans s'arrêter même lors de l'inspiration) - Ponctuations par les percussions (cymbales, accent et roulements au roulèr) - Voix lead soprano, caractère libre et flottant - Harmonies vocales colorant les fin des phrases de la voix soliste (principe de l'alternance soliste/choeur typique du maloya traditionnel) - Accroissement progressif de la tension vers la seconde partie contrastante 2ème partie - Entrée des percussions, premier palier de l'énergie musicale du morceau - Temps musical strié rapide, en opposition avec la partie précédente (cette fois le rythme est mesuré et les pulsations ternaires sont caractéristiques du maloya traditionnel) - Roulèr, kayamb, triangle et didgeridoo - Voix lead soliste sans enrichissements harmoniques des autres voix - Caractère déterminé et effréné faisant contraste avec le statisme de la partie précédente 3ème partie - Rupture rythmique vers un nouvel accroissement de l'énergie musicale - Effet de surprise créé par la transformation binaire du rythme maloya précédemment ternaire et par l'entrée d'un second didgeridoo élargissant la palette sonore proposée jusqu'ici - Harmonies vocales en alternance (soliste/choeur) - Motif vocal grave (basse) en contrepoint du bourdon donné depuis le début par le didgeridoo, source d'équilibre avec la voix lead aiguë (soprano) - Résurgence du rythme ternaire traditionnel qui n'est pas sans rappeler la partie n° 2 - Le morceau aboutit finalement à un point culminant après lequel la tension se relâche. Les roulements non mesurés du roulèr et du kayamb nous réinstallent, pour conclure, dans le caractère libre et "lisse" de la première partie. Activités pédagogiques (Toutes disciplines) - Inviter les élèves à écouter plusieurs fois le morceau pour le découvrir et noter leur remarques A propos du texte : - Demander aux élèves de relever un maximum de phrases entendues afin d'en discuter. Y a t-il des couplets ? Un refrain ? De quoi parle les paroles ? - Est-ce une chanson au même titre que ce que les élèves écoutent à la radio ? (Couplet ? Refrain ?) A propos de la musique : - Quel caractère dégage ce morceau ? - Combien il y a t-il de musiciens ? De chanteurs ? - Entendre les moments où les voix sont en harmonie / polyphonie ou en solo. - Quels sont les instruments qu'ils reconnaissent ? - Percevoir les différentes pulsations et tempi. - Frapper dans les mains la pulsation et percevoir la différence entre la première partie non mesurée, la seconde partie ternaire et la troisième partie binaire. - S'interroger sur l'évolution du maloya / l'histoire KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected] 8. Pistes pédagogiques autour et au-delà du concert En éducation musicale - Faire découvrir des Negro spirituals : un style de musique vocale et sacrée né chez les esclaves noirs des États-Unis au XVIIIème siècle. Parmi les plus connus : Down By The Riverside / Nobody Knows / Rock My Soul… En éducation civique et morale - S'interroger sur les règles élémentaires et les attitudes à adopter dans un lieu de diffusion culturelle (salle de spectacle / musée / exposition / cinéma / lieu de culte / théâtre / centre culturel / en intérieur-extérieur… En français - Lire un album autour des thèmes de l'esclavagisme et du racisme : * BARSONY P. Tanbou Ed. Seuil, 2000 * MARET P. Esclave ! Ed. Milan Poche Junior/Aventure 2003 (A reçu le prix des enfants du livre au festival de Saint-Orens en 2004) * POMMIER, M. Catfish. Ed. Gallimard Jeunesse, 2012. (Pour les élèves de CM1/CM2) * GERBER, A. Le roi du jazz Ed. Bayard Jeunesse, 1994. (Pour les élèves de CM2) En géographie & langues vivantes - Un élargissement de la notion de créolité avec repérage sur planisphère des lieux où sont pratiqués les différents types de créole sur le globe : * à base lexicale française (louisianais / haïtien / guadeloupéen / martiniquais / guyanais / réunionnais / mauricien / rodriguais / seychellois ...) * à base lexicale anglaise (Hawaï / Jamaïque / Îles Salomon...) * à base lexicale espagnole (Philippines / Colombie...) * à base lexicale portugaise (créole du Cap-Vert…) En histoire - Travailler sur l'histoire de l'esclavage en temps qu'évènement fondateur. Bien qu'existant depuis l'Antiquité, l'esclavage prend de l'ampleur avec la découverte et la mise en valeur de l'Amérique dans le cadre du « commerce triangulaire ». En technologie - Approche des matériaux utilisés dans la fabrication des instruments du maloya (bois, métal, fer, peaux, tiges de fleur de cannes, calebasse…) Sources : www.mcur.re [Maison des civilisations et de l'unité réunionnaise - MCUR] Encyclopædia Universalis [en ligne] www.runmuzik.fr [Pôle régional des musiques actuelles de La Réunion] Guide de la Théorie de la Musique – fayar KABARDOCK - www.kabardock.com - Tél. : 02 62 54 05 40 Chargée des publics : Marine FOLIO - [email protected] - Tél. : 06 92 72 60 65 Professeur relais - DAAC / Rectorat : François MARTIN - franç[email protected]