Ressources

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Ressources
muzikalité
Le bulletin trimestriel
du Pôle Régional des Musiques Actuelles de la Réunion - RUNMUZIK
Profession luthier : J-L Robert et Travis Davis
Ressources : les contrats du spectacle
Opération Cité de la Musique
Do Pagaal au Printemps de Bourges
Médias : Azenda / Kanal Austral
Marché du disque : sur les traces du rapport Zelnik
# 38
EDITO
SOMMAIRE
RUNMUZIK
L’actualité du Pôle Régional .........................................................3
ACTUALITE
Professionnelle / Artistique............................................................4
ZOOM
Le marché du disque en 2009......................................................5
EXPORT
Do Pagaal / Opération Cité de la Musique ..............................6
EXPORT
Bilan des tournées de Backstroke et de Ziskakan ...............7
CHRONIQUES .......................................................................8/9
SUR LE SECTEUR
Le maloya et ses polymorphoses contemporaines..................10/11
SUR LE SECTEUR
Profession Luthier : J-L Robert et Travis Davis...............................12
SUR LE SECTEUR
Médias : Azenda et Kanal Austral...............................................13
SUR LE SECTEUR
Studios : Balapako et Def Prod Music ........................................14
RESSOURCES
Les contrats du spectacle vivant..................................................15
ZONE OCÉAN INDIEN
Les news......................................................................................16
Muzikalité, le bulletin d’information du Pôle Régional
des Musiques Actuelles de la Réunion - Runmuzik
N°38 avril - mai - juin 2010
Éditeur : PRMA - 6 bis rue Pasteur - BP 1018
97481 Saint-Denis CEDEX
Tél : 02 62 90 94 60 / Fax : 02 62 90 94 61
E-mail : [email protected]
Site internet : www.runmuzik.fr
Directeur de la publication : Dominique Carrère
Rédaction : Olivier Pioch / PRMA (GS, TJ, A-CH, MM)
Coordination : Matthieu Meyer
PAO : mYsterfab
Distribution gratuite - Tirage : 5000 ex.
ISSN : 1622-2598 - Dépôt Légal N° 08 00 52
Imprimeur : Forma4
Couverture : Studio Lab
Dernière minute :
Tournée Générale 2010
La Tournée Générale est un dispositif piloté par le Kabardock qui a pour but d’offrir à 5 groupes réunionnais par an des conditions techniques et administratives professionnelles pour une tournée programmée dans les
«cafés-concerts» de l’île. Le projet rassemble sept lieux aux quatre coins de l’île : Chef Hugo (Saint-Benoît), Les Récréateurs (Saint-Denis), Le Kabardock Café (Le Port), Le Coco Beach (Saint-Gilles), Le 211 (Saint-Leu),
L’îlôt (Saint-Louis) et le Pub à Tapas (Saint-Pierre). Les groupes sélectionnés pour les pour l’année 2010 sont : Alex, Mangalor, Jaboticaba, Mounawar, Rougail Manouche.
La Tournée Générale a reçu le soutien de La Région Réunion, de La Sacem, de Dodo Musik et de Runmuzik-PRMA.
Plus d’infos www.kabardock.fr
Change de disque
Les nouveaux locaux de Metronomie Records sont situés au 13 rue Marius & Ary Leblond à Saint-Pierre. Plus d’espace, plus de disques et toujours d’excellents conseils du maître des lieux : Fred.
Plus d’infos www.metronomie-records.com
Crédits photos (par ordre de publication) :
Couv : Destyn - DR / Kiltir - DR / KTD - DR / Lindigo - O live / Mangalor - Nicolas Millet / Melanz - DR / PM - Willy Payet / Simangavole - E.Grondin / Alex -DR / ZM - DR / UP - C.Baptisto / Salem - D Schaffer / GL - Xiop
/ MG- DR / DS - Betty CM / Tiloun - Yann Oulia // Page 3 : PRMA // Page 4 : DR/DR/DR/XIOP // Page 5 : PRMA // Page 6 : XIOP / Cité de la musique // Page 7 : DR / DR // Page 10/11 : Waro - DR / Davy - DR / MN - DR /
Destyn - DR / KTD- DR / Lindigo - O.live / Simangavole - Dominique SANDIRA / Natiembé - XIOP / Salem - A.Vekha // Page 12 : PRMA / PRMA // Page 13 : AZENDA / DR // Page 14 : PRMA / PRMA // Page 15 : Oxid / PRMA //
Page 16 : DR / OCORA / DR / DR
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RUNMUZIK
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L’ACTUALITE DU PRMA
6 ZOOM :
Ouverture du centre de ressources
Babel Med Music
Chaque année à la fin du mois de mars, le PRMA-Runmuzik est présent au Babel Med Music,
salon des professionnels des musiques du monde qui a lieu à Marseille au Dock des Suds.
Ce «forum des musiques du monde» organisé autour de stands est couplé à des show-cases
destinés aux professionnels présents mais par ailleurs accessibles au grand public. Cette
année, La Réunion et Madagascar étaient à l’honneur avec les concerts de Zorteil (électro), Alex
(rap-maloya), Kamlinn (La Réunion-Maroc, création entre Lo Griyo et des musiciens gnawas)
et Mami Bastah (lauréat du prix Musiques Ocean Indien et chantre du « tandonaka »
malgache). Une délégation emmenée par le PRMA et composée de managers, producteurs et
organisateurs était par ailleurs présente sur un stand dédié et décoré aux couleurs de La Réunion. Les
structures suivantes étaient représentées: Sakifo Production et Festival, label Akord, Maron’R
Production, Master CD Lab, Kabardock, Kelyma Productions, Run Management, association
Kouler Maloya. - Plus d’infos sur l’événement. www.dock-des-suds.org
Partenariat avec le Bureau Export
Autre étape dans la nouvelle orientation Runmuzik prise par le Pôle Régional des Musiques
Actuelles de La Réunion, le centre de ressources ouvrira ses portes courant mai. Il sera animé par
Annie-Claude Hoareau et prendra place dans nos anciens bureaux - au rez-de-chaussée de nos
locaux actuels . Le centre de ressources proposera des revues et des périodiques en rapport avec les
musiques actuelles et le patrimoine musical de l’Océan Indien. Des ouvrages spécialisés seront mis
à disposition des usagers dans les domaines juridiques, économiques ou administratifs. Certains
ouvrages seront disponibles à la vente notamment ceux édités par l’IRMA (Centre de ressources
et d’information pour les musiques actuelles) dont nous sommes les correspondants régionaux.
Par ailleurs une salle de conférence est ouverte aux réunions de travail, rencontres, conférences
de presse… que souhaitent organiser les acteurs des musiques actuelles à La Réunion. Enfin des
postes informatiques avec accès Internet seront à terme mis à disposition du public. Annie-Claude
se chargera de renseigner, aider, conseiller les usagers sur les points qu’ils désirent aborder et
effectuera un suivi personnalisé. Pour passer au centre de ressources : rendez vous au 6 bis rue
Pasteur à Saint-Denis, dans la cour du Conservatoire à Rayonnement Régional.
Horaires d’ouverture : le lundi 14h-17h et du mardi au vendredi 9h-12h et 14h-17h
Renseignements et prises de rendez-vous au 02 62 90 94 69
Suite à une discussion menée par Runmuzik avec le Bureau Export de la Musique Française lors
du Womex en octobre dernier, un partenariat a été lancé entre nos deux structures. Le Bureau
Export accompagne depuis 15 ans la filière musicale française dans le développement de ses
artistes à l’international, dans le domaine des musiques actuelles et des musiques classiques.
Son action se situe sur un double registre : conseil (information, contacts, veille concurrentielle)
et soutien financier sur des projets à l’export.
Le Bureau Export a mis en place des critères visant à évaluer les stratégies d’export des
structures candidates à l’adhésion : nombre de disques et spectacles vendus à l’étranger,
existence de structures relais impliquées dans le projet (distributeurs, tourneurs…).
Notre partenariat permet au PRMA-Runmuzik d’accompagner les candidatures de structures
réunionnaises souhaitant adhérer au Bureau Export.
Plus d’informations auprès de nos services et sur www.french-music.org
Folk songs from a new generation
C’est
le
nom
d’une
compilation
parue sous le label du magazine musical
mensuel
Vibrations,
distribuée
par
Harmonia Mundi et dédiée à la scène folk
des années 2000. Parmi les artistes retenus :
Olle Nyman, Patrick Watson, Susanna and the
Magical Orchestra et Alain Péters. La
rédaction de Vibrations qui tient l’artiste
réunionnais en haute estime a choisi la
chanson « Rest’là maloya » pour alimenter sa
tracklist.
L’espace personnel Runmuzik.fr
Le site web Runmuzik.fr permet aux internautes de créer
un compte et d’accéder à des services interactifs comme
publier une annonce, proposer une information, modifier
ou publier une fiche muzikannuaire, participer au forum
(rubrique Echanger), commander des disques de la boutique
Takamba… Comment utiliser ses services ?
Créer son compte : Il vous faut cliquer sur « Se connecter »
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Les services interactifs Runmuzik : Une fois connecté, s’affiche un espace perso en haut à droite
du site qui vous permet de publier en ligne. Il est à noter que pour modifier ou publier une fiche
muzikannuaire, il vous faudra en faire la demande à l’administrateur du site (rubrique « mes fiches
muzikannuaire »). Vous pouvez aussi publier sur le forum (rubrique échanger) ou passer commande
dans la boutique Takamba. - Plus d’infos sur runmuzik.fr dans la rubrique « Runmuzik ? »
6 A NOTER :
Compilation World and Pluriel
La nouvelle mouture de cette compilation promotionnelle éditée par Runmuzik sortira courant
mai : un double album permettant de traverser les musiques actuelles réunionnaises de la world
music au rock en passant par le ragga, le rap ou l’électro et réunissant plus d’une trentaine de
groupes locaux, confirmés ou émergents, ayant une actualité récente.
Compilation disponible chez tous les bons disquaires, dans la collection Vibrations Folk.
www.vibrations.ch
Takamba au Bénélux et au Japon
Suite à des négociations menées lors du dernier Womex 2009 à Copenhague, un contrat de
distribution du catalogue Takamba a été signé avec Xango Music pour les pays du Benelux. Cette
structure qui s’est spécialisée dans la distribution et le booking d’artistes musiques du monde
distribue des labels tels que Realworld et Soundway. Par ailleurs, le magasin El sur Records
assurera la distribution des disques du label pour Tokyo et le Japon.
Plus d’infos www.xangomusic.com et www.elsurrecords.com
Muzikozman
Après le « muzikozman » organisé avec Daniel Yvinek, directeur de l’Orchestre National de
Jazz sur «L’appropriation d’un répertoire» en partenariat avec les Théâtres Départementaux
de La Réunion le 9 avril dernier, le PRMA poursuit son cycle de réunions d’information. Un
« muzikozman »s est organisé avec Jacky Low-Hong du Pôle Emploi, le 28 avril de 9h30 à 12h
sur le statut des intermittents. Merci de confirmer votre présence auprès d’Annie-Claude au
02 62 90 94 60. Pour les prochains rendez-vous, connectez-vous sur runmuzik.fr dans la rubrique
dédiée au centre de ressources.
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ACTUALITÉ
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Actualité artistique
Kamlinn, Musique de transe
Tournée Kaf Malbar
Initiée par Brahim el Mazned, du festival Timitar, en partenariat avec le Kabardock, qui fût aussi à
l’origine du projet 3 MA, la rencontre entre Lo Griyo et le trio gnawa composé de Mehdi Nassouli, Khalid
El Berkaoui et Boussine Foulane ouvre les portes d’un mélange original entre les musiques marocaines
et les mélodies de l’Océan Indien. Après une résidence au Maroc en octobre, Kamlinn s’est produit au
Kabardock en mars dernier puis au Babel Med Music à Marseille. Il seront à nouveau réunis en juillet
pour une résidence au Maroc suivie d’un concert lors du Festival Timitar à Agadir. Plus d’infos sur
Lo Griyo www.logriyo.com
Kaf Malbar, après avoir fait le plein au Cabaret Sauvage en octobre dernier, retrouve la salle
parisienne en point d’orgue d’une tournée qui le mènera le 16 mai à Bordeaux (Barbey Rock School),
le 18 à Montpellier (Rockstore), le 20 à Lyon (Nin Kasi Kao) et le 22 à Paris (Cabaret Sauvage). Cette
série de concerts fait suite à son dernier album «le Yin et le Yang» sorti en fin d’année 2009 et
déjà vendu à plusieurs milliers d’exemplaires. Plus d’infos www.myspace.com/kafmalbarofficial
René Lacaille, tiercé gagnant
Trois prix décernés en janvier par l’Académie Charles Cros viennent saluer la carrière de René
Lacaille : un prix Coup de coeur, un «Grand Prix International du Disque et du DVD» dans la catégorie
«Musiques du Monde» pour son dernier double album « Cordeon Kameleon », ainsi qu’un «Prix de la
Francophonie». Après une tournée européenne en mars et une programmation dans le cadre du Kriol
Jazz Festival au Cap-Vert, René Lacaille sera à Paris le 24 avril pour l’opération « Une île, un monde
» montée autour de La Réunion et Mayotte par la Cité de la Musique (voir page 6). Il poursuivra sa
tournée en mai le samedi 8 à Genève, le samedi 15 à Saint–Quentin, le mardi 18 à Saint Martin
d’Hères (38) et le vendredi 21 à Murs-Erigne (49). Plus d’infos www.renelacaille.com
Groove Lélé chez Winter & Winter
C’est lors d’un voyage à La Réunion que le violoncelliste hollandais d’avant-garde Ernst
Reijseger fait la connaissance de la Famille Lélé. Rencontre musicale et humaine que Stefan
Winter se propose alors d’immortaliser sur son prestigieux label Winter & Winter. Le partenariat
qui unit ce dernier à l’association Musiques de Nuit Diffusion, basée à Bordeaux lui suggère un
enregistrement lors de la venue de Groove Lélé dans le cadre du Festival des Hauts de Garonne. Le groupe
réunionnais y anime des ateliers, se produit sur scène et enregistre en parallèle l’album « Zembrocal
Musical ». Le disque qui mêle les mélodies du maloya au violoncelle d’Ernst Reijseger et à la voix du
sénégalais Mola Sylla sortira courant avril. Groove Lélé et les Tambours des Docks seront par ailleurs les
invités des Musiques Métisses d’Angoulême pour une rencontre avec le groupe brésilien Olodum.
Plus d’infos www.winterandwinter.com
Actualité professionnelle
6 La Kabardock vous accompagne
6 Espace Kervéguen, nouvelle direction
Le Kabardock propose un accompagnement sur mesure au chanteur ragga Zorro Chang qui
passera par un suivi artistique scénique, une formation «coaching scène» et un appui
communication autour d’une grosse date prévue lors du Sakifo 2010. Cet appui n’est pas
exclusif et d’autres groupes seront épaulés par la salle portoise, Jim Fortuné, Warfield ou Virus Eye
notamment. Plus d’infos www.kabardock.fr
L’espace Kervéguen est un projet engagé par la mairie de Saint-Pierre qui se
concrétisera par la rénovation des entrepôts du même nom, sur le front de mer de la ville, et leur
transformation en espace dédié aux musiques actuelles à l’horizon 2011-2012. Suite au non
renouvellement de la convention du Bato Fou géré par les Jazzomaniaques de l’océan Indien – qui a
trouvé un nouveau lieu à Bourg Murat grâce à un partenariat avec la ville du Tampon -, la Mairie a
repris le projet en régie communale avec une coordination et programmation confiée à Pierre Macquart, ancien directeur du Bato Fou. Al Ramalingom, nouveau directeur des affaires culturelles de
la ville, a souhaité, compte tenu des délais importants nécessaires pour réaliser les travaux du futur
espace, lancer le projet en poursuivant une programmation musiques actuelles dans l’ ancienne
salle du Bato Fou, déjà rebaptisée Le Kervéguen, au centre culturel Lucet Langenier. Plus d’infos
www.ville-saintpierre.fr
6 La salle Leconte de Lisle
Arrivé à la direction de l’Espace culturel Leconte de Lisle de Saint-Paul en 2009, Dominique
Carrère entend donner à cette scène une dynamique artistique et culturelle forte. Loin d’en faire
un lieu dédié uniquement à la diffusion, le nouveau directeur souhaite ancrer son action dans le
territoire en favorisant l’éducation artistique et les démarches de création. L’espace sera donc mis
à disposition des artistes . L’association La Cerise sur le Chapeau installera un café culturel au
rez-de-chaussée du bâtiment. De nouveaux objectifs et des perspectives ambitieuses appuyées
par le service culturel de la mairie de Saint-Paul.
6 Une année riche pour Sakifo
Le catalogue du label Sakifo s’est étoffé avec la sortie du dernier album de Bazbaz « La Chose »
le 1er mars dernier. Opus qui annonce de nouvelles ambitions pour la structure réunionnaise qui a
signé un accord de distribution avec Wagram. Le label réédite par ailleurs le dernier album d’Alex
(signé en édition chez Sakifo ) « Piton mi lé » qui était épuisé et sort le nouvel album de Tumi And
The Volume - « Pick a dream » le 12 avril ainsi que celui de Jeff Lang - « Chimeradour » le 24 mai.
Le label continue par ailleurs son travail de développement sur Nathalie Natiembé et Toguna. Plus
d’infos sur www.sakiforecords.sakifo.com
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6 En direct des Tremplins
De nombreux tremplins ont été organisés ces derniers mois, en voici les résultats. Les grands
salués de la clameur 2009 sont, en l’absence d’un « Best Of Clameur », KLO et Lion’s Youth.
Le jury du concours Musiques de RU à la salle Vladimir Canter du campus universitaire du Moufia
a salué les groupes Okaïn , Kompèr Kampus et Lion One.
Quant au concours de jazz organisé par l’association Tropical Jazz également à la salle
Vladimir Canter, il a été marqué par les prestations de Gwendoline Absalon (meilleure chanteuse),
ensemble vocal Polysongs ( Révélation) Koté Manouche ( meilleur groupe confirmé) et Small Jazzy
Men (meilleur groupe jeune) et Mickaël Chellin ( instrumentiste jeune espoir), pianiste du groupe
Steep In Jazz.
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Le marché du disque 2009 : bilan et perspectives
Alors que l’application de la loi Hadopi soulève nombre de questions techniques et juridiques et que son efficacité
dissuasive semble contestée, le Midem, rassemblement des professionnels de la musique s’est bouclé fin janvier à Cannes sur une
baisse de fréquentation de l’ordre de 15% par rapport à l’année précédente et sur des questionnements autour de la mission Zelnik.
6 Un marché en baisse
6 Penser l’avenir en mode numérique : les conclusions de la mission Zelnik
L’offre légale de musique en ligne a besoin de surmonter un certain nombre de questions.
Ces dernières ont été abordées par la «mission Zelnik». Ce groupe de réflexion composé de
Patrick Zelnik, Jacques Toubon et Guillaume Cerutti a remis ses conclusions en fin d’année
au Ministère de la Culture et de la Communication.
Le marché de la musique enregistrée est en forte baisse depuis 2003 mais cette
dégradation s’est ralentie cette année avec une chute de 10,8% des ventes physiques1.
Au total le marché physique représente encore 814,8 millions d’euros TTC pour 59,4
millions d’unités vendues en France. Dans le détail, on notera trois évolutions majeures
: le sursaut de la vente de video musicale (+15%)2, le poids de Michael Jackson sur
le marché (3% du marché mondial) et la progression assez faible de la vente par Internet
face au maintien des grandes surfaces spécialisées (Fnac, Virgin, + 5,5%). Notons les
bons chiffres annoncés par le Syndicat National des Editeurs Phonographiques (SNEP)
pour le dernier semestre 2009 (+9,2% sur les revenus éditeurs).
6 Un numérique à la traîne
Le marché du numérique représente en France 12,9 % du chiffre d’affaires des éditeurs
phonographiques réparti de la façon suivante : 50,5 % pour le téléchargement, 37,9 % pour
les sonneries et la téléphonie mobile, et 11,6 % pour le streaming. La part du marché digital
reste encore faible en France comparée au marché américain (27 %)3. Pour les indépendants qui représente 22% du marché, le physique reste leur source principale de revenus.
Cette année marque une baisse de 1,9 % des revenus éditeurs sur le marché numérique.
Cette chute s’explique autant par le ralentissement de la hausse du téléchargement légal
(sur mobile et PC : au détail + 26% en 2009 contre + 56,4 % en 2008) que par la forte
chute des revenus du téléchargement de sonneries. Les revenus du « streaming » sont en
progression nette (+ 143,9%) mais cette hausse ne compense pas la baisse du marché.
6 Des modèles en question
Du côté du téléchargement, la question de la rentabilité des plateformes est posée. Des
sites tels que Fnac.com annoncent un équilibre précaire entre revenus et dépenses4.
A contrario, I-Tunes apparaît comme le grand gagnant de ce marché avec l’annonce du
cap des 10 milliards de chansons vendues depuis sa création. Mais la grande question qui
préoccupe aujourd’hui les acteurs du marché concerne le « streaming », ses modèles et les
revenus potentiels qu’il pourrait générer. Premier modèle, celui financé par la publicité. Sur
les neuf premiers mois de l’année, le modèle publicitaire représentait 12 % des revenus
du numérique contre 4,6 % sur la même période en 20085. Malgré certaines recettes non
négligeables (Deezer génererait 700 000 euros de recettes publicitaires par mois), les sites
tirant leurs recettes de la publicité ont peine à atteindre la rentabilité. D’autres modèles
se sont donc développés. Le modèle du « freemium » reposant sur une partie gratuite et
l’autre payante semble par exemple connaître un certain succès comme en témoigne le
développement de l’offre de Deezer (100 000 abonnés visés pour 2010) et surtout de
Spotify (250 000 abonnés annoncés en janvier 2010). Ces sites proposent des versions
mobiles payantes avec un mode « off line ».
Reste que le mode de fonctionnement des plateformes de streaming n’est pas forcément
compatible avec les exigences des producteurs et des artistes en terme de revenus6.
Premier axe de développement : aider l’offre en ligne
Il s’agit de trouver des modes de gestion entre producteurs et plateformes de
distribution. La stratégie des majors est en l’espèce directement visée. Après avoir imposé aux
plateformes de téléchargement de longues négociations sur les conditions commerciales,
elles exigent des sites de « streaming » des avances et des minimums garantis qui
constituent de véritables barrières à l’entrée de nouveaux acteurs. La mission Zelnik a
véritablement innové en posant le principe d’une gestion collective des droits et ce dans deux
domaines. Elle propose une licence légale pour les web-radios (« streaming » en continu)
copiée sur le modèle de la rémunération équitable appliqué aux radios hertziennes. Les
radios diffusant en « streaming » sur le web pourraient donc piocher dans le catalogue des
maisons de disques en échange du paiement d’une redevance globale. (à l’instar de la licence
appliquée à la web-radio Pandora qui annonçait un quatrième trimestre 2009 rentable7.)
La mission Zelnik pose en outre les bases d’une gestion collective des droits qui permettrait
aux plate-formes de téléchargement et d’écoute à la carte de négocier auprès d’un seul
interlocuteur la mise à disposition des morceaux. Le SNEP s’est clairement positionné contre
cette proposition la jugeant irréalisable et contraire aux intérêts « souverains » des producteurs.
Deuxième axe de développement : la demande légale en ligne
Alors que la plupart des sites de « streaming » sont loin de connaître les audiences des
radios, ils seraient proportionnellement 20 à 50 fois plus rémunérateurs8. En développant
leur audience et en affinant leur outil marketing, ces sites sont susceptibles de générer des
revenus bien plus importants pour les artistes et les producteurs : publicité, abonnements.
Pour accroître la proportion de consommateurs se tournant vers l’offre légale, la mission
Zelnik propose donc une carte «musique en ligne» prise en charge en partie par l’Etat.
Troisième axe : soutenir la production.
Parmi les autres propositions du rapport - il en existe pour le cinéma, le livre et d’autres
industries-, notons trois mesures destinées à aider la production : l’extension du crédit
d’impôt (réduction de l’impôt sur les sociétés) ; l’abondement de l’IFCIC (Institut pour le
Financement du Cinéma et des Industries Culturelles) ; et la création d’une taxe sur les
revenus publicitaires du web. Cette taxe dite «taxe Google» permettrait de financer la
création en taxant les opérateurs du web tels que les moteurs de recherche ou les réseaux
sociaux. Elle pourrait remplacer une taxe sur les Fournissseurs d’Accès à Internet (FAI),
réclamée par l’ADAMI et, depuis peu, par la SACEM comme une alternative pertinente
aux préjudices subis par les ayants droits en raison des échanges illégaux de fichiers. Les
deux sociétés civiles ont d’ailleurs fait part de leur déception quant à l’abandon de cette
mesure.
Le disque physique constitue encore une étape indispensable dans le développement
de la carrière des groupes et la source majeure des revenus des labels notamment
indépendants. L’abandon du marché dénote d’une stratégie de fuite technologique sans
lien avec les réalités de la production et du développement artistique.
Le développement de modèles d’abonnements en ligne constitue une source
potentiellement importante de revenus complémentaires centrée sur le conseil et la
personnalisation des services (off-line, cloud.....)
Pour en savoir plus www.disqueenfrance.com / www.electronlibre.info / www.inpi.fr
MM
1 - Source Observatoire de la Musique / GFK : marché au détail (la baisse est de 3,4 % pour le marché de gros) //
2 - Source Snep / GFK // 3 - Source IFPI // 4 - François Gerber, directeur des activités numériques de la Fnac, cité dans
le Monde des Technologies du 21/04/09. // 5 - Source Philippe Astor dans Musique Info Hebdo de décembre 2009. //
6 - Voir sur ce point la position du Music Managers Forum (MMF) // 7 - Voir Electron libre // 8 - A titre d’exemple, Jiwa
garantit 0,01 euros par écoute à chaque producteur soit 0,001 euros aux artistes.
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Rencontre avec Do Pagaal : deux fous font le Printemps
Do Pagaal (« deux fous », en hindi) représentera La Réunion aux sessions Découvertes du Printemps de Bourges, le
14 avril prochain. Emmenée par Automat (producteur parisien installé à La Réunion) et Nikola Raghoonauth (poète
mauricien version « dark side of the ile »), la formation coachée par Josef Cebollero et la Cie Baba Sifon propose un
projet live expérimental baptisé « spokelectro ». Confidences en trois questions.
6 S’il fallait définir votre musique, que diriez-vous ?
Nikola Raghoonauth : Difficile à expliquer parce qu’on sort des cadres prédéfinis. Je dirais qu’on
est dans une forme hybride : très rock’n roll dans l’esprit mais sur un support électro, avec des
ambiances slam, dub, trip-hop, hip-hop… En même temps, notre univers est sombre. Moi j’y vois
un cousinage avec Portishead, en plus radical. Quand j’écris, je cherche une forme de langage
intérieur ; j’ouvre des portes qui débouchent sur d’autres portes. Ensuite, je mets des mots sur ces
images ou ces émotions. Bref, tout ça est très introspectif. D’autant que la musique d’Automat est
encore fortement influencée par le climat parisien.
Automat : En fait, on ne calcule pas trop. Tous nos titres racontent une histoire, mais on est dans
le brut, le direct, l’émotion pure. On ne fait pas de compromis, pas de démarche commerciale. En
même temps, on n’est pas non plus dans une forme de militantisme antisystème. On est juste
sincères. Si ça plait, tant mieux !
6 Quels sont vos projets pour l’avenir ?
6 Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Nikola Raghoonauth : Ça s’est passé au Séchoir, en décembre 2008, par l’entremise de Jean
Cabaret. A l’époque, j’avais une formation en trio mais je n’étais pas satisfait. Je voulais
confronter mes textes avec quelqu’un qui était encore dans une forme de recherche, plutôt dans
un univers électro. Jean m’a présenté Automat qui était alors en train de réaliser l’album de Jako
Maron. On a tout de suite senti qu’il se passait quelque chose.
Automat : En métropole, j’ai toujours travaillé seul. Il a fallu que je débarque à La Réunion, en
2007, pour avoir un vrai échange avec un autre artiste, en l’occurrence Jako Maron. D’une certaine
manière, ça a marqué un tournant pour moi. La rencontre avec Nikola s’est faite naturellement
dans la foulée. J’étais mûr pour participer à un projet. Ensuite, tout s’est enchaîné. On a fait notre
première performance sur scène en février 2009, après seulement 15 jours de travail. Puis le
Séchoir nous a reprogrammés en octobre et maintenant on part à Bourges !
Nikola Raghoonauth : D’abord, on va voir comment ça se passe à Bourges ! On aura cinq morceaux
et à peine une demi-heure pour se montrer, mais c’est un bon début. Après, ce qu’on veut, c’est
tourner. A La Réunion, les programmateurs sont encore frileux, ils attendent de voir. De plus, on
est confrontés à un soupçon d’illégitimité. Mais ça nous donne la rage et finalement on s’en
nourrit. En revanche, en métropole, notre projet séduit. On a de bons échos des professionnels
qui estiment que notre projet arrive au bon moment. Le public est mûr pour ce genre de choses, y
compris les gens qui ne sont pas particulièrement fans d’électro.
Automat : C’est vrai qu’on a de bons contacts. Pas mal de programmateurs sont curieux de nous
voir à Bourges. En radio, en télé, les choses bougent, on sent que ça frémit. On ne peut pas en dire
plus sans insulter l’avenir, mais on sent que notre projet séduit par son côté alternatif et nouveau.
Après Bourges, on fera sans doute un clip. Il devrait y avoir un album dans la foulée, mais on ne
veut pas se presser. D’abord, on veut tourner !
Plus d’infos : www.myspace.com/dopagaal et www.printemps-bourges.com. La Cité de la Musique fête La Réunion et Mayotte
6 Evénement immanquable, fin avril à Paris ! La Cité de la Musique consacre un week-end entier aux musiques de La Réunion
et de Mayotte avec toute une série de concerts programmés sous l’intitulé « Une île, un monde... ».
Par le passé, la Cité de la Musique avait déjà organisé une manifestation mettant Madagascar à l’honneur. Mais La Réunion et Mayotte n’avaient
encore jamais fait l’objet d’un tel événement au sein de la vénérable institution ouverte depuis 15 ans dans le quartier de La Villette.
Aussi peut-on parler d’un véritable regain d’intérêt pour le patrimoine musical de l’Océan Indien occidental. Un nouvel intérêt qui s’est
notamment manifesté ces derniers mois à la faveur de travaux de rénovation au cours desquels nos luthiers ont été sollicités pour fournir à la Cité des
instruments emblématiques de La Réunion (opération montée en partenariat avec la D.A.A.C. du Rectorat dans le cadre de sa convention avec la Cité
de la Musique, voir notre portrait page 12) ; des instruments affectés au tout nouvel atelier pédagogique de pratique des percussions réunionnaises.
La manifestation « Une île, un monde», programmée les samedi 24 et dimanche 25 avril, se situe dans le droit fil de ce nouvel engouement – une
première pour La Réunion et Mayotte, qui doit beaucoup à la venue organisée par le PRMA d’Alain Weber, programmateur à la Cité de la Musique et
au Musée du Quai Branly en octobre 2008.
Au programme : les Tambours Sacrés de La Réunion, grand concert maloya avec Firmin Viry et le Laya Orchestra (ensemble du Kerala qui avait
participé à la création du dernier album de la famille Viry à l’initiative de l’association Hamsa) précédé d’Urbain Philéas et de la Famille Lélé, un
bal séga avec René Lacaille et un zoom sur les traditions de Mayotte avec Forfort (chant, luth, kabossa) et l’ensemble féminin du Déba de Mayotte.
Cette opération a bénéficié du soutien des Théâtres Départementaux de La Réunion (qui programment en avant première une soirée au théâtre de
Champ-Fleuri le 20 avril avec Firmin Viry et le Laya Orchestra, Urbain Phileas et les Tambours Sacrés), ainsi que de l’appui financier des services du
Département, de la Drac et de La Région Réunion.
Dernière minute : En raison d’un problème de santé, le spectacle de Firmin Viry avec Laya Orchestra est remplacé par Gramoun Sello, autre grande figure du patrimoine réunionnais.
Plus d’infos : 01 44 84 44 84 et www.citedelamusique.fr. www.theatreunion.re
06
OP
EXPORT
E
X
P
O
R
T
Backstroke, bilan d’une tournée
Aboutissement d’un accompagnement lancé en 2008 par le Bato Fou (Scène de Musiques Actuelles de La Réunion), la
tournée métropolitaine du groupe Backstroke s’est achevée après une quinzaine de dates entre décembre et février
derniers.
Bosser son jeu de jambe
Monter sur scène implique d’être à la hauteur…et le quatuor a dû travailler dur lors des
résidences organisées par le Bato Fou, au Jardin Moderne à Rennes et à Fleury Goutte d’or à
Paris avec Randall Cinelli et Karim Kanal, en partenariat avec le PRMA-Réunion: jeu de scène,
technique, enchaînements... Ce travail va d’ailleurs se poursuivre puisque le groupe a signé
pour un accompagnement de trois ans avec la structure parisienne.
Se faire accompagner
La démarche d’accompagnement du Bato Fou est assez singulière tant dans son
déroulement que dans ses résultats. « Nous avons effectué un premier voyage de reconnaissance
pour discuter avec des professionnels de métropole », explique Stéphane Barbieri, chargé de
développement des projets artistiques au Bato Fou. « Cette démarche a surpris nos
interlocuteurs habitués à être sollicités à des fins commerciales. » Les qualités et le
professionnalisme du groupe couplés au soutien d’une SMAC et de leur manager Fabrice
Paulee leur ont permis de gagner la confiance d’un tourneur.
Leur tourneur Rage Tour avait concocté un tour de France intensif avec plusieurs premières
parties d’Ultra Vomit et de Napalm Death. Partis défendre leur premier album « Crossing
the Boundaries », le groupe et son encadrement reviennent riches de leçons et de paris sur
l’avenir.
Conquérir un public
Très appréciés des amateurs de métal réunionnais, les membres de Backstroke sont allés au
devant d’un public qui ne leur était pas acquis d’avance. « Lors de notre première tournée en
décembre, le public était jeune, et très réactif », explique Sébastien, batteur du groupe….
« Jouer en première partie de Napalm Death a été une autre affaire. L’auditoire,
essentiellement composé de fans, était plus âgé, observateur, et critique. Au début c’est très
déstabilisant. Et puis, personne ne te connaissant, tu dois faire tes preuves ».
Poursuivre
« Nous avons essayé d’accompagner le groupe aussi loin que possible…. Et nous
continuerons à leur offrir un cadre de répétition et un suivi. Mais c’est à eux de jouer
maintenant » ajoute Stéphane Barbiéri. Le groupe part d’ailleurs s’installer en métropole .
« Nous avons besoin d’être sur scène, et pour cela, il nous faut quitter La Réunion » confie
Sébastien. Backstroke bénéficiera sur place de l’accompagnement de Fleury Goutte d’or. Quant
à Stéphane Barbieri, il quitte La Réunion et assurera le co-management du groupe avec
Fabrice Paulee. La formation est aussi en course pour obtenir le dispositif 78 tours mis en
place par la Fédurok. L’avenir est plein de promesses mais il s’annonce difficile comme le
confirme Sébastien « Pour réussir, il faut te prendre des baffes, manger et rebondir ».
Plus d’infos www.backstroke-music.com
MM
Tournée Indienne pour Ziskakan
6 Alors qu’une délégation réunionnaise foulait le sol indien en janvier dernier, Ziskakan était en parallèle l’invité, aux côtés des Tambours Sacrés, du festival Bonjour
India. Retour sur ce festival et la tournée d’un groupe qui fêtait l’année dernière ses 30 ans de carrière.
Bonjour India
Avec près de 200 événements culturels et économiques, le festival Bonjour India, organisé par Culture France et
l’Ambassade de France en Inde est un temps fort de la collaboration entre l’Inde et la France. Il est organisé autour
d’expositions, de concerts, de conférences et réunit artistes, designers, chercheurs et entrepreneurs.
Le groupe Ziskakan a dans le cadre de ce festival bénéficié d’une tournée de huit dates dans les villes de
Bharat Nivas (Auroville), E-Space (Pondichery), Old Port (Pondichery), Saarang Festival at the IIT (Chennai), B-Flat
(Bangalore), Blue Frog (Mumbai), Big Ben (Kolkata).
Redécouverte artistique
Pour le leader Gilbert Pounia, il s’agissait d’un retour à ses origines et son attirance pour l’Inde qu’il n’a eu de
cesse d’intégrer à sa musique. De fait, les rencontres et collaborations artistiques ont été nombreuses : musiciens
classiques et modernes (Raghu Dixit, King Jassim, Surajit, Emergence, Divin Dondieu, Manoj), Comédiens (Pichaya
Manet), Plasticiens (Lalit Verma)... « Il est vrai que le personnage de Gilbert a suscité un certain attrait, tout
comme le métissage musical que propose le groupe » précise Maya Pounia, qui a participé à toute la tournée.
Un public enthousiaste
Pari pas évident que celui d’affronter de nouveaux publics, mais pari semble-t-il réussi puisque confie Maya, « Nous avons joué sur des campus où tout le monde était debout… les gens
sont très curieux… ils marient très bien ce côté moderne de l’Inde à l’aspect très traditionnel ».
Un pari sur l’avenir
Si les conditions économiques locales peuvent pénaliser à court terme le développement d’échanges économiques dans le domaine de la culture (piratage, salles en cours d’équipement, prix
d’achat des spectacles....), le marché Indien recèle un potentiel énorme pour l’industrie culturelle : cinéma, littérature, échanges numériques. « L’accueil et l’engagement de chacun a fait
beaucoup pour la réussite de la tournée. Nous souhaitons développer nos relations avec ce pays, ajoute Maya Pounia...Nous avons notamment gardé des liens forts avec le réseau des Alliances
Françaises avec qui nous avons prévu une tournée en fin d’année 2010 ». Plus d’infos sur le groupe www.myspace.com/ziskakan
07
CHRONIQUES
C
H
Hervé Himbert
« Best Of »
Autoproduction
Autodistribution
Ex-chanteur du groupe
Union, Hervé Himbert tourne
depuis 2002 sur les podiums
et dans les discothèques
de l’île, mais c’est bien un
« Best Of » qu’il propose
sur cet opus résolument
séga. En bon spécialiste du
genre, il s’était déjà essayé
à l’exercice en participant
à l’album « Ségayar – les
meilleurs souvenirs de la
Réunion », en compagnie de
Johnny Laporte, Orage, Jimmy
Therméa, etc. Cornaqué par
Mustapha Bahdi et sa KDM
Family, l’artiste signe ici la
quasi-totalité des textes et
musiques. Il est accompagné
par les musiciens de Valorizon
pour un séga festif bien
cadencé. Seize titres pour
« met l’ambians dan l’kabaré »
avec une tapée de tubes bien
connus par les auditeurs des
radios « soleil » locales. La
station Kréol FM, très active
sur ce front à la Réunion,
est d’ailleurs partenaire de
l’opération.
Quelques-uns
de ces tubes font également
l’objet de vidéos clips visibles
sur le net.
Infos et contact scène :
Association Mi Zik Si L’île
06 92 60 74 56
Nous avons aussi reçu
08
R
O
Bac Rouge
« Nos cool heures »
Autoproduction
Autodistribution
Thierry Delbourg à la guitare,
Jacky Moutoussamy à la
batterie, Bernard Permal à
la basse et Jovany Velleyen
aux claviers. Voilà Bac
Rouge ! Quatre musiciens de
talent qui, depuis 1997, se
retrouvent chaque jeudi soir
pour des sessions d’impro
virevoltantes dans leur fief de
la Saline. Zapatistes version
Frank Zappa, ces pistoleros du
jazz-rock fusion dévoilent sans
complexe leurs inspirations :
Weather Report, Joe Satriani,
Jaco Pastorius ou encore Jean
Luc Ponty, dont ils ont assuré
la première partie en 2002, à
Saint-Gilles. Treize ans après
leur rencontre – alors que
chacun est très demandé
– les virtuoses sont enfin
réunis pour un premier album
très abouti. Neuf titres qui
plantent le décor d’une fusion
métisse bercée d’influences
orientales (Inde, Maroc). En
guests de prestige, François
Legros, Tot, Didier Makaga et
Zakïa Prioux apportent leur
pierre à l’édifice. Une belle
réussite.
Plus d’infos : 06 92 82 98 32
[email protected] ou
www.myspace.com/bacrouge
N
Sonia Finold
« Nigra Sum Sed Formosa »
Autoproduction
Autodistribution
A 9 ans, Sonia Finold arpentait
les podiums et les concours de
chant. Une histoire de destin
et de racines. Puis la petite
fille a grandi et s’est trouvé un
style. Entre séga, jazz, gospel
et maloya, sa jolie voix séduit
d’abord « Mélodie group »
puis la troupe « Kalou Pilé »,
qui la lance définitivement.
Elle tente alors sa chance à
Paris, collaborant notamment
avec « Exil Harmony », avant
de retourner à la Réunion, huit
ans après, pour reconquérir
son public. Bonne pioche !
En 1987, elle sort un premier
45-Tours (« Africain ») élu
meilleure création de l’année
par la presse. En 1994, avec
« Kaloubadia », elle sort «
Fénwar mon Limiér » qui
réunit plusieurs des meilleurs
musiciens de l’île. Ce nouvel
opus est celui de la maturité
pour une artiste qui prend
plaisir à s’affranchir des codes
en mixant les genres et les
rythmes avec quelques invités
choisis : D.Waro, N.Ebrard,
G.Barcaville…
Eclectique et réjouissant.
Ecoute et achat sur
www.cdreunion.com
Bruno Sinama
« Mon frère »
I
Q
Shad
« Sunshad »
Autoproduction
distribution Discorama
Petit prodige du dance-hall
réunionnais, Shad fait ses
premières scènes à l’âge de
11 ans. En 2005, sa rencontre
avec le rappeur Ezio est un
tournant. Programmé en
première partie de Krys au
Palaxa, devant plus de 2 000
personnes, le jeune homme
fascine par son charisme,
son style résolument US et sa
présence scénique. Dès lors,
tout s’enchaîne. Il sort un
premier single indépendant
en 2006 (« High lov ») et
rencontre Babiluzion. En 2008,
il est finaliste du concours
Flamboyant Riddim de DJ Dan
et se fait repérer par Atep, une
figure emblématique du hiphop à la Réunion. Avec lui, il
signe le tube « I fo bouger »
puis rentre dans le cercle
vertueux de la « Hot-Game
family » : Futur Crew, Malkijah,
Zorro Chang… Concentré de
beats pour boîtes de nuit, ce
premier album inspiré par
Bob Sinclar et David Guetta
bénéficie de featurings d’Atep,
Secteur 410, Masterbass et
MC Duc.
Plus d’infos sur
www.shadofficiel.skyrock.com.
Contact scène :
06 92 86 59 50.
www.discorama.fr
U
Backstroke
« Crossing The Boundaries »
Autoproduction
Autodistribution
Toujours aussi énervés
les Backstroke ! Normal,
lorsqu’on sait que le nom
de cette formation signifie
« retour de force », un terme
emprunté à l’univers de la
métallurgie. Après plusieurs
années de scène (le groupe
est né en 2004) et un bon
coup de main du Bato Fou,
Joël Pattiama (chant), Frédéric
Hoareau (guitare), Sébastien
Bonneau (batterie) et Johan
Grondin (basse) signent enfin
leur premier album. Un opus
puissant, qui navigue entre
métal hardcore, riffs enragés
un tantinet trashy et envolées
à la Zuul-Fx (La référence du
groupe). Sur la majeure partie
des pistes, le son frôle parfois
la brutalité. Mais l’opus reste
teinté d’émotions grâce à
quelques titres (« Larmes
nout zancètres ») mêlant
les voix claires aux arpèges
sensibles. A l’enregistrement
et au mixage, Yann Hernot
et Kaptain (du Kaloubadia
studio) sont un gage de
qualité. Les aficionados
apprécieront !
Plus d’infos sur www.myspace.
com/metalbackstroke.
Management (Fabrice) :
[email protected]
Frin Kaline
« Noire Période »
E
S
Daddy Happy
meets Miohjah
« Flowing from field »
Autoprod. Autodist.
Dernier né du studio JahJah Records (communauté
rasta prolifique basée à l’îlet
à Cordes, dans le cirque
de Cilaos), Daddy Happy
est un chanteur originaire
du Surinam (proche de
la Jamaïque, donc), qui a
grandi en Guyane et a fait
une longue traversée pour
s’installer à Mayotte en
2005. Numéro 1 des charts
guyanais avec son groupe
Energy Crew, cet adepte d’un
reggae puissant version
nu-roots devient rapidement
incontournable dans l’île
hippocampe avec le Daddy
Happy Band (sa nouvelle et
talentueuse formation). C’est
là que Miohjah le rencontre.
Suivront une tournée à la
Réunion, en février et mars
2009, et ce premier album
où interviennent tous les
membres du collectif. Le
résultat ? Un roots reggae
d’excellente facture, qui
monte en puissance au fil des
pistes, laissant apparaître
quelques perles en cours de
route pour terminer sur un bon
dub des familles.
Contacts : 06 39 23 13 00
[email protected]
[email protected]
06 92 01 02 48.
MC Duc
« Métissage »
CHRONIQUES
C
H
R
Métis Intelleckt
« Métempsychose »
Autoproduction
Autodistribution
En 2000, il fut le premier
rappeur réunionnais à
collaborer avec une figure
de la musique locale, en
l’occurrence Ti’Fock, pour
le titre « 20 Désanm » sur
le maxi « Ganidan ». On
l’avait ensuite quitté en 2005
avec l’album « Fiesta »,
véritable « bombe » des
dance floors entièrement
réalisé par un certain Meddy
Gerville. Puis on l’avait un
peu perdu de vue, entraperçu
dans l’ombre de Gondwana
en tant que chanteur
choriste.
Nyxthanatos
revient aujourd’hui avec
une formation bien à lui et
de nouvelles ambitions. En
compagnie de la jeune G-Nie
Killa et d’Antho K-Lit (Fon’
Sien PDY Studio), le jeune
artiste signe ici l’essentiel
des musiques (batterie,
basse, percussions, guitare
solo, piano et Hammond),
la direction artistique, la
réalisation et même le
graphisme du livret ! Sur
ce 18-titres, on retrouve
ses obsessions tranquilles :
du rap, du ragga, du hiphop, du funk et du reggae.
Contact management :
[email protected],
[email protected]
O
Morgane Ji
« Idiomes »
Production, distribution : Faune
Box Records
Après l’accueil enthousiaste
réservé à son premier album
(« In.Organic », voir notre
chronique in Muzikalité 34
mars 2009), Morgane Ji revient
avec son comparse bidouilleur
de son E.R.K pour un nouvel
opus rock-électro-world qui
ne déçoit pas et passe avec
brio le cap du deuxième CD.
La jolie créole aux yeux de
Breizh (père réunionnais, mère
armoricaine) utilise encore
à plein cette voix profonde et
sensuelle, capable de passer
du plus grave au plus aigu
dans le même phrasé. Ses
étranges onomatopées font
écho aux samples hypnotiques
et autres matières brutes
saturées (pierre, truelle,
verre cassé) de son ingé-son
préféré. Le tout crée un univers
envoûtant, aux sonorités à la
fois technoïdes et animales,
qui ne peut laisser personne
indifférent. Une « vraie
découverte » pour Jean-Louis
Foulquier, un « phénomène »,
pour la presse d’outremanche. Bref, à écouter
d’urgence.
Infos sur www.morganeji.
com ou www.myspace.com/
morganejilive. Ecoute et achat
sur www.faunebox.com.
Melanz Nasyon
« Perd pa tradisyon »
N
I
Jean Albany
« Zamal, 25ème anniversaire »
Autoproduction
Autodistribution
Poète incontournable à la
Réunion, chantre de la créolie,
auteur de nombreux recueils
(Miel Vert, Zamal, Vavangue...)
qui sont au socle de la culture
« péi », Jean Albany a laissé
une trace que l’on croyait
indélébile. Mais la poésie
du « génial moustachu »
a tendance à disparaître
de la mémoire collective
car les jeunes générations
s’intéressent peu à la chose
écrite. Amie fidèle, Anne
Sadala a eu une fameuse
idée pour y remédier : mettre
ces mots en musique pour
les rendre plus accessibles.
Deux opus sont déjà parus
sur ce principe. Celui-ci est le
troisième. Les poésies de Jean
Albany resplendissent ici d’un
nouvel éclat, magnifiées par
Firmin Viry, Christine Salem,
Gilbert Pounia, Lindigo ou
encore Danyèl Waro (superbe
interprétation !), MarieArmande et Henry-Claude
Moutou, Gondwana, Joël
Manglou… Difficile de tous
les citer mais l’entreprise
est salutaire et l’objet
particulièrement émouvant.
Infos et contact association
Bambolé (Anne Sadala) : 02
62 57 26 16 et 06 92 13 48 92
Q
DJ Sanjiva
« Mega Sound Vibration »
Autoproduction
Distribution : JV Prod
Sanjiva est bercé par la
musique depuis sa plus tendre
enfance. A 6 ans, il prend des
cours de batterie et remporte
plusieurs diplômes avec les
félicitations du jury. A 11
ans, il s’essaye au mix dans
les mariages, communions,
baptêmes et autres fêtes de
famille. A partir de là, tout
s’enchaîne pour le jeune DJ.
Son premier piano, un cadeau
qu’il reçoit pour ses 17 ans,
le conduit à composer ses
propres morceaux. A 18 ans, il
mixe en boîte de nuit. La même
année, il sort son premier CD.
Le succès est quasi-immédiat
puisque la galette n’est sortie
qu’en décembre dernier mais
cartonne sur les ondes grâce
à deux tubes en puissance :
« A la le son 974 » et une
reprise étonnante du thème de
Fort Boyard en version dance.
Sur cet opus, le jeune homme
assure le coup en invitant
quelques valeurs sûres du
dance-hall réunionnais :
Zorro Chang, Secteur 410 et
Choupinou Style, notamment.
Infos : www.djsanjiva.skyrock.
com. Contacts :
06 92 13 65 74 (production) et
06 92 86 84 71 (distribution).
Nicolas coyez
« Fonkèr »
U
E
S
Subhash
Lo Griyo
« Yé Mama »
Autoproduction
Autodistribution
« Ahimsa »
Coproduction avec Shruti Music
Autodistribution
Sorti courant décembre, « Yé
Mama » est le premier opus
très attendu d’une formation
qui a gagné ses galons de
trio « électro-trad » dans
la presse spécialisée et qui
s’est illustrée aux Découvertes
du Printemps de Bourges
2009. Un album puissant,
parfois surprenant (on notera
quelques « featurings »
avec des « figures » de la
scène locale), mais surtout
marqué par la continuité avec
l’univers sonore et les valeurs
morales qui fondent son
identité. En bon griot créole,
Sami Pageaux-Waro, le fils de
qui vous savez, revendique un
héritage maloya qu’il véhicule
en « passeur » de mémoire
métissé,
accompagnant
sa voix et ses « fonnkèrs »
(poésies) d’une kora ou
d’une sanza et de rythmes
salegy ou gnawas qu’il
sample sur scène en direct.
Il est accompagné par Luc
Joly, solide souffleur de jazz
(clarinette, flûtes, mélodica,
saxes), et de Yann Costa,
qui mixe et manipule cette
matière sonore en « delays »
dubisants et en basses
synthétiques habillant le trio
d’une belle parure électro.
[email protected]
Né à Maurice, Subhash
Dhunoohchand découvre les
tablas auprès de son père
chanteur de musique indienne.
Sa passion l’emmène en Inde,
où il suit l’enseignement d’un
maître du tabla classique.
Très vite, il court le monde en
compagnie des maîtres de la
musique classique indienne.
En chemin, le chercheur
insatiable s’acoquine avec
des stars du jazz (Gurtu,
Gulikson, Melander...) et
du rock (Susheela Raman,
Xavier Rudd...). Installé à La
Réunion, il devient professeur
de tabla au Conservatoire
national de Région et joue
pour Ziskakan, Baster, Filip
Barret, Firmin Viry, Meddy
Gerville… Avec sa dernière
formation, « Subhash & The
Cosmic Sound », ce maître
de l’improvisation réconcilie
modernité et traditions. Après
le très tablatronic « Voyage
au Rajasthan », « Ahimsa »
(non-violence en sanskrit)
est son troisième album ; un
disque virtuose entre musique
indienne, séga, blues, salegy
et chanson lontan de la
Réunion.
www.myspace.com/
subhashtablatronic
www.dsubhash.com
RAVAZ
« Déporté »
09
DOSSIER
S U R - L E - S E C T E U R
Le maloya et ses polymorphoses contemporaines
Considéré depuis les années 1970 comme une musique de résistance et de lutte culturelle, le maloya occupe aujourd’hui une place
de choix dans le paysage musical réunionnais. Voici, en quelques mots, une plongée au cœur de ses nouvelles expressions.
Reconnu récemment par l’UNESCO sur la liste du patrimoine
immatériel de l’humanité, le maloya fait l’objet d’une mise
en valeur institutionnelle importante ainsi que d’un fort
investissement identitaire et symbolique par certaines catégories
de musiciens réunionnais. Ceci s’est traduit depuis une vingtaine
d’années par une importante diversification stylistique du genre
qui fonctionne autant comme une musique à part entière que
comme une source d’inspiration musicale. Ainsi, à côté des
formes plutôt traditionnelles du maloya, se sont développées
d’autres types de répertoires qui y font plus ou moins clairement
référence. Ceci témoigne de l’inscription du maloya dans le
champ des musiques actuelles, tout en soulevant des questions
d’identité et d’authenticité que nous n’aborderons pas dans cette
rapide présentation.
6 Traditions et néo-traditions
Parmi les tendances contemporaines les plus marquantes, le
style néo-traditionnel est au cœur des démarches de création
et à La Réunion ; travail qui devrait ce concrétiser cette année
avec la sortie d’un nouvel album. Ce genre de procédé permet
de s’inscrire dans une continuité mémorielle tout en favorisant
l’émergence d’individualités et d’identités artistiques singulières.
Ceci constitue une des caractéristiques essentielles de la création
musicale réunionnaise.
6 Maloya électrique
Apparu à la fin des années 1970 avec les groupes Caméléon
puis Carrousel, le maloya électrique a surtout émergé dans les
années 1980-90 autour de quelques groupes phares comme
Ti Fock, Zoun, Ziskakan, Sabouk, Baster, Ravan… Cette veine
musicale est aujourd’hui investie par des artistes venant
d’univers musicaux divers qui produisent une forme de chanson
réunionnaise marquée par les sonorités électroacoustiques
et une adaptation des rythmes du maloya aux instruments
modernes ou folk. Dans des styles somme toute assez éloignés,
Mamo et Fabrice Legros constituent deux exemples récents des
Kiltir
Mangalor
Kozman Ti Dalon
Le groupe Kilitir est un groupe originaire de l’Est de La Réunion. Les
Après avoir participé à l’aventure du groupe Zarné, Pascal Bret fonde en
Kozman Ti Dalon est une formation réunissant une dizaine de danseurs
sept membres de cette formation ont, outre leur parenté, la particularité
2001 Mangalor avec des musiciens issus des quartiers saint-pierrois
et musiciens. Elle mélange un maloya puisant dans les servis’ kabaré à
commune d’avoir grandi dans une famille dans laquelle le maloya (des
de Basse-Terre et de La Ravine Blanche. Le groupe accueille en 2007 de
des chorégraphies acrobatiques nourries de moring. Cette particularité
servis’ et des fêtes) tenait une place centrale. Révélé par le tremplin
nouveaux membres qui renouvellent la structure musicale du groupe.
rend leurs prestations très spectaculaires. Kozman ti Dalon est avant
La Clameur des Bambous, Kiltir connaît un succès d’estime à partir
Cette année sera aussi celle de leur rencontre avec l’équipe du Bato
tout une histoire de famille puisque le groupe, réuni autour de Jonathan
de la fin des années 90. Ils assurent à cette époque la première partie
Fou qui lui propose un accompagnement. La SMAC saint-pierroise
Camillot est composé de ses cousins, tous petits fils de Gramoun Louis
de Granmoun Lélé au Théâtre-de-Plein-Air de Saint-Gilles et sortent
organise un échange suivi d’une résidence au Mozambique avec le
Jules Bébé Manent, figure du maloya du Sud de l’île. Le groupe a sorti
leur premier single « Destin Maloya ». Deux albums seront publiés
groupe Mitchichi Band. Après plusieurs prestations dans les salles de
deux albums et s’est produit sur de nombreuses scènes en Europe et
par la suite chez Discorama. Une prestation remarquée lors du festival
l’île, Mangalor a entamé un travail de composition pour la sortie d’un
dans l’Océan Indien. Bénéficiant d’un encadrement professionnel,
Africolor leur ouvre les portes de nombreuses scènes à l’étranger et en
premier album en 2010. Plus d’infos www.myspace.com/mangalor
Kozman Ti Dalon espère pouvoir exporter ses spectacles à l’étranger
métropole. Un nouvel album est prévu pour 2010 avec des ambitions
de distribution en Europe. L’énergie débordante qui se dégage de leur
musique en live leur a valu la paternité du style « Speed Maloya »
Melanz Nasyon
Le maloya comme forme d’expression et de revendication, voilà le crédo
à l’image des tournées qu’il a déjà effectuées en Angleterre. www.
kozmantidalon.com
de Melanz Nasyon. Cette formation issue d’un quartier populaire de
Destyn Maloya
Saint-Joseph s’est construite autour d’amis bercés dès leur enfance par
Originaires de l’Est de La Réunion, les membres de Destyn Maloya ont
le maloya. Emmené par Thomas Medor et Sebastien Carpaye, Melanz
baigné très tôt dans le maloya familial. Le groupe naît sur scène un soir
Simangavole
Nasyon s’est fait connaître en proposant un mélange original entre
de 20 décembre en 1996 peu après leurs études secondaires. Il connaît
Simangavole est un groupe de maloya traditionnel qui a la particularité
le maloya traditionnel et des textes ancrés dans une réalité sociale.
un certain succès, sort trois albums et se voit proposer des concerts à
d’être composé de quatre femmes et d’un percussionniste. Ces
Le groupe a beaucoup voyagé de 1999 à 2009 et a sorti 5 albums. Si
l’extérieur de l’île (Paris, Madagascar, Rodrigues...). Le groupe entame
dernières ont grandi en métropole et ont été bercées par des sonorités
Stéphane Grondin (responsable de Maloyallstars) a, entre temps, quitté
2010 en fanfare avec la recherche d’un encadrement professionnel et la
urbaines. Ce n’est qu’assez tard, en revenant s’installer à La Réunion,
l’aventure, leur dernière production «Perd pa tradisyon», parue chez
préparation d’un nouvel album à paraître en juillet. Destyn propose un
qu’elles découvrent le maloya. Cette formation atypique propose un
Piros, remet le groupe sur le devant de la scène. Un maloya énergique
«maloya explosif» au croisement du maloya traditionnel et d’influences
“Maloya Manièr Fanm” qui est au croisement de rythmiques maloya
sachant mêler musique de fête, danses africaines et textes engagés.
aussi diverses que le ragga, le rock ou la chanson. Le leader Fabrice
traditionnelles, de textes partant sur des thématiques actuelles et de
Plus d’infos à [email protected]
Ramaye a d’ailleurs suivi le stage de composition musicale d’Astaffort
nommé ainsi par Nono (leader du groupe) en référence aux esclaves
révoltés. Plus d’infos sur la fiche Akout du groupe.
10
de nombreux groupes de maloya. S’inscrivant dans les pas de
Granmoun Lélé, des jeunes groupes comme Lindigo, Kiltir, Kozman
Ti Dalon… proposent un maloya qui se nourrit autant des servis’
kabaré que d’influences africaines, malgaches (voire indiennes)
plus récentes. Puisant dans les ressources de l’ancestralité pour
développer leur identité musicale et scénique, ces groupes font
cohabiter des répertoires anciens avec des adaptations et des
créations contemporaines qui laissent place à d’importantes
innovations linguistiques et instrumentales. Par exemple,
l’utilisation par Lindigo de l’accordéon diatonique et du kabosy
marque l’entrée d’instruments mélodiques et harmoniques
malgaches dont l’usage, bien que n’étant pas forcément
« traditionnel » à La Réunion, fait cependant bien référence à
une certaine idée de « Tradition ». Autre illustration apparentée
à ce type de démarche, le projet « Rasinaz » de Christine
Salem. Cette dernière a entrepris un travail de recherche et
d’écriture à partir de rythmes joués à Madagascar, aux Comores
sonorités modernes. Le groupe est aujourd’hui encadré par MaronR Prod
et plusieurs de leurs morceaux sont chantés en anglais, français ou
et sortira un album courant 2010. www.myspace.com/simangavole
espagnol. www.myspace.com/destyn974
DOSSIER
S U R - L E - S E C T E U R
développements du genre, l’un se situant plutôt sur le marché
local et régional, l’autre fomentant des projets d’exportation et
de reconnaissance nationale. Pour certains groupes de rock,
comme Andémya, le maloya constitue un moyen de donner une
dimension réunionnaise à des compositions marquées par la
musique pop/folk des années 1970. Ce rapprochement entre
le rock et le maloya, dans lequel s’inscrivent aussi certaines
chansons de Nathalie Natiembe, semble pourtant peiner à
trouver de véritables espaces de diffusion. Pour d’autres groupes,
comme Lao ou Zorkri Maloya, le maloya sert de base textuelle et
rythmique à des « chansons créoles » parfois qualifiées par leurs
auteurs de « maloya romans ».
etc.). Ce rapprochement entre la dance hall locale et le maloya
néo-traditionnel constitue également le cœur des compositions
présentes sur la compilation Zenes maloya éditée par JPR et
sur laquelle sont présents le groupe Kiltir ainsi que le rappeur
Alex. En touchant de la sorte les cultures musicales urbaines,
le maloya gagne en visibilité médiatique et commerciale. Dans
le cadre de la dance hall réunionnaise, il fonctionne comme un
référent identitaire local pour des jeunes artistes qui se sont
appropriés les musiques américaines et caribéennes.
A filetta (polyphonies corses). Meddy Gerville privilégie quant à
lui la fusion entre musiques d’Amérique latine, jazz et maloya.
En fait, l’insertion de références musicales associées au maloya
dans des genres « exogènes » constitue une tendance lourde
de la scène musicale insulaire. Le maloya participe en cela au
« tourbillon d’influences » dans lequel est prise la création
artistique réunionnaise en général. Il pénètre autant la musique
electro (Jako Maron) que la chanson de variété créole (Clarice
Técher).
Depuis les années 1980 et la déferlante mondiale du reggae,
l’influence jamaïcaine demeure une donnée essentielle pour la
compréhension du champ musical réunionnais. A l’heure actuelle,
les artistes réunionnais de ragga et surtout de dance hall
accordent une importance singulière au maloya qu’ils évoquent
dans leurs textes mais aussi dans leur musique. En 2007, DJ Dan
(Daniel Boyer) a réuni sur sa compilation « Ker maron dan béton
» des artistes de dance hall (Malkijah, James, Kaf Malbar) et
quelques groupes de la scène maloya (Lindigo, Damien Mandrin
6 Jazz, musiques latines, musiques électroniques et autres
influences
Au final, le maloya est susceptible de ramifier une partie
importante de la création musicale réunionnaise. Marchant
dans les pas des expérimentations de François Jeanneau et du
Trio Tambours au début des années 90, plusieurs artistes de
jazz réunionnais se sont tournés vers le maloya pour donner
une plus grande originalité à leur travail. En 2002, Olivier Ker
Ourio et son quartette ont ainsi collaboré avec Danyèl Waro pour
la réalisation d’un disque de Jazz maloya intitulé « Sominn
d’ker » (label Cobalt). Danyèl Waro a, depuis quelques années,
multiplié les collaborations avec des artistes d’horizons très
divers tels que Tumi and The Volume (rap, Afrique du Sud) ou
Dans ce cadre, il est parfois très éloigné musicalement de ses
formes traditionnelles et néo-traditionnelles. Il est parfois
simplement évoqué dans le texte, le rythme ou à travers
l’insertion d’instruments emblématiques comme le kayamb ou
le rouler. Le travail de Davy Sicard constitue un bon exemple
de cette fonction référentielle du maloya. Son « maloya
kabosé » traduit une réinterprétation très personnelle du genre
qui cohabite avec d’autres influences musicales plus ou moins
explicites (world, soul…). Cette présence du maloya dans les
musiques populaires réunionnaise est susceptible d’alimenter
une réflexion sur l’identité du genre et d’alimenter des discours
sur l’authenticité des créations contemporaines.
Patrick Manent
Le groupe a d’ailleurs vendu plusieurs milliers d’exemplaires de
Ziskakan avec le groupe «Source, Source, Source» et après plusieurs
Petit fils de Gramoun Bébé, Patrick Manent a grandi dans une famille où
chacun de ses albums. Lindigo s’impose comme une des valeurs sûres
prestations remarquées sur les scènes locales, Firmin Viry lui propose
le maloya festif et les servis’ kabaré tenaient une place prépondérante.
de la nouvelle génération maloya et Olivier Araste comme un de ses
d’intégrer sa formation. Tâche dont il s’acquitte pendant quatre
Il collabore dans un premier temps avec Dédé Payet du groupe Lansor
représentants les plus charismatiques. www.myspace.com/lindigo
années avant de fonder «Tiloun» encouragé en cela par Danyel Waro
6 Maloya et musiques jamaïcaines
puis intègre la formation de Danyel Waro. Ce compagnonnage l’amène
à participer à des tournées internationales (Europe, Afrique, Japon...).
Malgré ce succès, l’envie d’une carrière solo grandit peu à peu. Il sort
en 2003 un premier album « Tombé Lévé Maloya » puis un second
en 2007 « Kozmann kèr » (chez Oasis). Sa musique s’inscrit dans la
lignée du maloya traditionnel du Sud mais il reste ouvert à d’autres
influences pouvant faire évoluer le style.
Il s’est produit sur plusieurs scènes de l’île et envisage aujourd’hui une
nouvelle formule scénique lui permettant d’exporter ses prestations.
www.myspace.com/patrikmanent
Groove Lélé
En arpentant les sentiers défrichés par leur père Granmoun Lélé,
Urbain et Willy Philéas relèvent un pari difficile : transmettre un
héritage familial de renom marqué par les servis’ et proposer des
formes musicales novatrices s’en inspirant. Après le décès de leur père
en 2004, les deux frères entament l’aventure Famille Lélé. Plusieurs
concerts en métropole et à La Réunion et le groupe se mue en Groove
Lélé. Les « Lélé » connaissent un succès grandissant et leur popularité
se confirme à la faveur d’une prestation lors du Sakifo 2008 et du
prix Alain Peters qu’ils se voient alors attribuer. Un album, sorti en
et Gilbert Pounia. Un album avec sa formation « Dé pat ater » sort
en 2008 en autoproduction. La musique de Tiloun renvoie dans ces
compositions et son instrumentation à l’univers du maloya traditionnel
avec une large place faite au texte. Un maloya d’émotion et de poésie
porté par une conscience sociale aiguë. www.myspace.com/tiloun974
A ne pas rater, « Zenes Maloya », soirée annuelle en forme de
festival dédiée au maloya, et organisée au mois d’août au TPA de
Saint-Gilles par l’association les Chokas.
Ces portraits forcément incomplets et non exhaustifs nous ont
permis d’appréhender des groupes renouvelant le maloya « dans sa
forme néo-traditionnelle ».
Lindigo
2009 chez Discorama suivi d’une collaboration avec le violoncelliste
Le groupe Lindigo emmené par Olivier Araste est né à la fin des années
hollandais Ernst Reijseger parue chez Winter et Winter confirme que la
Dans un autre registre, certains musiciens, dans la lignée de Davy
90 dans l’est de La Réunion. Très influencé par les servis’ kabaré, les
recette familiale fonctionne et séduit y compris à l’étranger. Précisons
Sicard, Meddy Gerville ou Nathalie Natiembé, s’inspirent du maloya
traditions malgaches et plus généralement par la multi-culturalité
par ailleurs qu’Urbain mène aussi une carrière sous son propre nom
dans leur écriture et/ou revendiquent son influence. Nous n’avons
réunionnaise, leur musique s’ancre dans le maloya traditionnel tout
et a sorti plusieurs albums chez Oasis. www.myspace.com/famillelele
en puisant dans les sonorités actuelles de l’île. Ce mélange original
a séduit le public en métropole (festival Africolor, tournées…), à
l’étranger (Brésil, Europe, Afrique du Sud,…) et évidemment à La
Réunion où le groupe s’est bâti une popularité singulière. Ce succès
s’appuie sur des qualités musicales indéniables, des prestations live
explosives et un environnement professionnel abouti : management
(Lundi Production), tourneur métropolitain (Helico), label (Cobalt).
Tiloun
S’il se produit sous son nom depuis cinq années seulement, Tiloun
gravite dans l’univers du maloya depuis une vingtaine d’années. Il
découvre la musique au sein du quartier dyonisien de la Source. Cet
endroit qui l’a vu grandir nourrit encore aujourd’hui son imaginaire
artistique. Il se produit sur scène en 1985 en première partie de
pu en citer que quelques-uns : Fabrice Legros, Lao, Dj Dan, Lo
Griyo, Jako Maron, Alex, Andémya, Kalouban’, Nicolas Coyez, Tipari,
Malouz…
Vous pourrez tous retrouver leurs coordonnées sur muzikannuaire
(annuaire des musiques de l’Océan Indien) consultable depuis
runmuzik.fr.
GS / MM
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SUR LE SECTEUR
S U R
L E
S E C T E U R
Luthier, Jean-Luc Robert, le facteur roulèr !
Ce n’est pas tout à fait son métier, mais c’est bien plus qu’une passion. Hommage aux traditions, les instruments de
« Zanlik » Robert sont bien connus des musiciens de La Réunion. Entre bobre, sati, kayamb, pikèr et roulèr : tour
d’horizon.
Il y passe ses week-ends et ses soirées ! Couvreur en charpente métallique la semaine, Jean-Luc Robert se mue en facteur
d’instruments quand son métier lui laisse le temps.
L’artisan n’est pas particulièrement musicien, mais il baigne depuis tout petit dans l’ambiance des servis’ kabaré, ces
cérémonies dédiées aux ancêtres. En outre, il s’est longtemps étonné que les instruments traditionnels soient si peu représentés
dans les événements consacrés à la musique locale. En vrai passionné, il a décidé d’y remédier.
« Je fais des roulèr depuis une quinzaine d’années pour les servis’ kabaré. Mais le véritable déclic a eu lieu en 2004, à
l’occasion d’une exposition sur la musique péi. Il y avait peu d’instruments traditionnels et très peu de luthiers spécialisés. Je
me suis lancé. »
En pur autodidacte, Jean-Luc apprend le métier tout seul, fait des recherches et développe son propre savoir-faire. Pour se faire
la main, il rénove un roulèr presque centenaire légué par son beau-père, une merveille !
Depuis, son carnet de commande s’est étoffé. Intervenant agréé en milieu scolaire, Jean-Luc a également fait partie de la
délégation invitée à la manifestation « La Réunion à Paris » en 2006 ; de quoi nouer quelques contacts utiles qui ont abouti
notamment à la livraison de cinquante instruments à la Cité de la Musique dans le cadre d’un partenariat avec le rectorat de
La Réunion.
Sur l’ile, beaucoup d’artistes font désormais appel à lui pour un sati, un bobre, un pikèr, un kayamb ou un roulèr. Ils connaissent
sa légendaire méticulosité et le soin apporté au choix des matériaux ; une question de respect, pour l’instrument, l’artiste, les
ancêtres et le son lontan.
« Je travaille sur-mesure, ce qui nécessite de beaucoup discuter avec l’artiste. Une fois cernés ses croyances, ses interdits
éventuels et la qualité du son souhaité, je sélectionne mes peaux. Pour un tambour malbar, ce sera de la chèvre. Pour un roulèr,
ce sera du bœuf, plus épais, à la sonorité plus grave. Quant au bois, j’essaie de travailler avec des essences locales comme le
letchi, le natte ou le tamarin des Hauts. Mais le plus souvent, je fais venir par container des fûts de chêne du Bordelais, plus
résistant et plus facile à travailler. »
Pour tester ses instruments, Jean-Luc peut compter sur ses enfants : Daniella et Luciano Robert. Membres du groupe « Loryzin’
nout’ zenès », ils ont inventé un style de maloya « décalé » dont on devrait très vite reparler. Ils ont déjà deux albums à leur
actif.
Jean-Luc Robert (association Zenes Bélo) : 110, rue des Pinpins, à Saint-André (la Cressonnière).
Contacts : 06 92 14 76 32 – [email protected] - www.myspace.com/zanlik974.
Travis Davis, l’Américain qui fabriquait des instruments africains
6 Drôle de type que ce Travis Davis ! Originaire de l’Etat de New York, le jeune homme ne connaît rien de la ville, préférant arpenter le monde avec ses souliers crottés. A 13 ans,
une amourette fait naître en lui une véritable passion pour l’Afrique. Il la découvrira bien plus tard, après des pérégrinations qui le mènent d’abord en Irlande où il s’installe huit
ans durant, puis à la Réunion où il vit maintenant depuis cinq ans.
Entretemps, Travis a appris à jouer du N’goni et à fabriquer des instruments traditionnels au cours d’un séjour dans une famille
de griots du Burkina-Faso. A Paris, il a rencontré le malien Tom Diakité en compagnie de Célia Reggiani et, depuis, se rend
régulièrement au Mali.
Il y a fait la connaissance de Ballaké Sissoko, s’y est marié et a perfectionné son art avec un maître de musique. Ses clients
disent assez l’excellence de sa formation : Ballaké Sissoko, William Parker, Richie Stearns, mais aussi Rajery et Sami PageauxWaro, qui tourne avec une de ses koras.
Ce qu’il aime en Afrique ? « Tout ! La vie sociale, l’authenticité, les gens vrais… Et les instruments n’y sont pas des objets morts.
Ce sont des témoignages d’une culture riche et d’un patrimoine bien vivants. »
Travis aime tant le Mali qu’il s’y installera dans quelques mois pour « travailler respectueusement, sans l’esprit de pillage
qui anime habituellement les occidentaux ». Dommage de le voir partir si tôt. Mais les passionnés pourront toujours passer
commande sur Internet, son site est presque prêt.
Pour le contacter : 06 92 28 02 04 – [email protected] ou www.myspace.com/256143965.
OP
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SUR LE SECTEUR
S U R - L E - S E C T E U R
Médias, Z éditions, ambitions raisonnées
Ambiance détendue mais concentrée au sein des bureaux de Z Editions. L’équipe vient de boucler le second numéro du
magazine Keskispass. Un nouveau titre qui s’inscrit dans une stratégie « cross média » mise en place par le gérant
Sandrick Romy et ses acolytes. Retour sur la démarche de cette entreprise dédiée aux médias culturels mais pas seulement….
6 L’Azenda, référence culturelle
Z Editions publie depuis 4 ans le magazine l’Azenda, mensuel gratuit tiré à 15 000
exemplaires. Ce guide construit sur le modèle de Lylo (Paris), Clubs et concerts (Bordeaux)
ou Letsmotiv (Toulouse) a la particularité de proposer, en plus d’un agenda, des articles
approfondis sur l’actualité culturelle locale. Il est devenu une référence pour le public
réunionnais. « Nous pourrions doubler ou tripler le tirage, il en manquerait toujours »
avoue Sandrick Romy. Cette popularité n’a pas empêché le magazine de connaître des
difficultés financières intimement liées à son modèle économique. «Le modèle publicitaire
de la presse gratuite est fragile, surtout en période de crise », explique le gérant.
Voguer à l’horizontale
L’Azenda a donc mis en place de nouveaux supports à commencer par une version web.
Développé par la Société Cilaos Aventure , Azenda.fr est loin d’être une simple déclinaison
du format papier. « Le web offre une réactivité incomparable qui nous permet de donner
une information sans cesse actualisée et participative » explique Jérôme, rédacteur en
chef. L’Azenda a par ailleurs développé un service de flux RSS avec des partenaires tels
que Orange.re ou Runmuzik.fr ainsi qu’une web application optimisée pour être compatible
avec tous les mobiles (azenda.mobi)…. «Nous avons plus de 35000 visiteurs par mois
avec une progression constante… le web c’est l’avenir et déjà le présent » confie Sandrick
persuadé du bien-fondé de la théorie de la Convergence…
Loin de se contenter de jouer dans la sphère du gratuit difficile à monétiser, l’Azenda a
lancé récemment un titre payant distribué en kiosques. Keskispass se veut le pendant
« critique » d’un Azenda informatif. « Nous nous adressons à une cible plus âgée, avide de
conseils et d’expérimentation ». Le pari est ambitieux, et l’image de marque du magazine
prendra du temps à s’installer.
Surmontant les réalités commerciales et financières du marché, Z éditions est avant
tout une équipe de férus de culture qui a su développer son offre de services. Cette
diversification est très commune dans l’univers médiatique mais elle témoigne, en
l’espèce, d’une volonté d’inscrire la qualité et la diversité culturelle dans une logique
économique.
Plus d’infos sur Azenda.fr.
L’Azenda est distribué gratuitement dans plus de 250 points publics et Keskispass est
disponible chaque mois en kiosques.
Contact Commercial Sandrick 06 92 70 40 23
Rédaction [email protected] /
Développement Web Guillaume 06 92 37 23 82
MM
Maîtrise en verticale
L’entreprise a cependant diversifié ses activités pour subvenir à ses besoins en
trésorerie. « Notre implication dans la sphère culturelle s’est faite par passion, mais nous
avons besoin d’autres sources de revenus pour faire vivre cette fibre artistique » explique
Sandrick. Z éditions propose donc des prestations en routage, distribution, graphisme,
photo, impression et rédaction. Cette maîtrise de la chaîne graphique permet à l’Azenda de
revendiquer un savoir-faire complet dans de nombreux secteurs économiques.
Kanal Austral, télé « tropicale »
Créée en 2002 par Serge Lacour, Kanal Austral a été reprise en 2006 par Jean-Claude Poujois qui possède par ailleurs le studio
Toulimana et la discothèque Le Pandora à Tananarive. La chaîne, accessible sur Canal Sat Réunion, dispose actuellement de
600 heures de programmation musicale. Elle consacre l’essentiel de son temps de diffusion aux vidéo clips produits dans la
région Océan Indien ainsi qu’en Amérique latine, en Polynésie et aux Caraïbes (20% des clips diffusés proviennent de La Réunion, 15% de Madagascar, 15% de Maurice, 10% des Seychelles, des Comores et de Mayotte, 15% des Antilles, 15% d’Afrique
et d’Amérique latine et 10% de l’océan pacifique).
Facile d’accès et gratuite pour les artistes, elle offre un espace de diffusion et de promotion télévisuelle grand public. La programmation, qui est très marquée par les musiques soleil, a fait l’objet d’un taux d’écoute assez important en 2009 puisque la
chaîne a été classée dixième (ex aequo avec Eurosport) dans le top 12 des chaînes les plus regardées à La Réunion. La chaîne
diffuse par ailleurs quelques émissions consacrées à la musique locale comme 7PO7 produite par Oasis Production. Pour
autant, Kanal Austral éprouve quelques difficultés à attirer des annonceurs. Ce constat interroge la viabilité commerciale de ce
genre de chaîne dont l’existence aide à la diffusion de nombreux groupes locaux qui ont parfois du mal à accéder aux radios et
aux chaînes de télévision généralistes.
Plus d’infos www.kanalaustral.com / [email protected]
GS
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SUR LE SECTEUR
S U R
L E
S E C T E U R
Studio, Balapako Production : le studio des défis et des paris
Au cœur de Saint-Louis, Augustin Balaka a créé un studio dédié aux musiques du monde. Son crédo ? Donner leur
chance aux artistes écartés des autres studios.
Le premier album enregistré en ce lieu n’est pourtant pas l’œuvre d’un novice. Pour
« Maska-rad », Luçay Canon a essuyé les plâtres avec succès. Six à sept mois de
collaboration ont été nécessaires pour aboutir à cet album autoproduit d’excellente
facture. L’occasion, pour les deux compères, d’échanger sur la qualité du son et des
équipements.
« On n’est pas dans le tout-numérique, explique Augustin Balaka. L’idée, c’est de
mixer un son chaud, vrai, avec un son plus métallique. Pour ça, j’ai gardé ma console
analogique et un magnéto à bandes numérique. En plus, on dispose évidemment de
l’équipement de base : batterie, amplis, guitares, micros, cabines insonorisées… Et je
mets deux techniciens à disposition des artistes : Jean-Hugues Moutalkan et Sulliman
Vally. Pour le mastering, en revanche, ça se passe ailleurs ; on ne joue pas avec ça. »
Le studio est aussi équipé pour des captations live. C’est même comme ça qu’il a
démarré. On se souvient notamment d’un gros événement dédié à Nelson Mandela,
au stade du Gol, en mai 2009. En présence de son petit-fils député, quarante enfants
étaient venus de son village natal pour faire le bœuf avec Kaf Malbar, les Gospels du
Port, Alain Ramanisum, Baster et Ti Fock. On se souvient aussi d’un hommage à Kaya à
l’Etang du Gol, en septembre dernier.
Augustin Balaka est une figure bien connue du milieu des artistes à La Réunion.
Sonorisateur de métier, manager de Ti Fock, Frédéric Joron, Racine Seggae ou encore
Patrick Manent, c’est un professionnel expérimenté.
Pour donner leur chance aux artistes écartés des studios, il a créé sa propre structure
voici un an, en plein cœur de Saint-Louis. Son nom ? Balapako production ! Un studio
qui marche aux défis et qui entend multiplier les paris.
Côté actu, Augustin a quelques fers au feu. Il vient d’enregistrer gracieusement un EP
(extended player – maxi cd) en faveur d’Haïti. En septembre prochain, il co-organise un
festival de musiques du monde à Sagunto (Espagne), où il envisage également de créer
un studio avec Paco Noguera, son contact local.
En attendant, le malgache Maki Rasta peaufine son violon pour ce qui devrait être
la deuxième galette officielle du studio. Un nouveau pari qui, là aussi, pourrait vite
s’avérer payant.
Balapako production : 14, rue du Gal de Gaulle, Saint-Louis – 06 93 70 91 82
[email protected].
DEF Prod Music : le son clé en main
Pas besoin de cinquante machines pour faire un bon son ! La preuve avec Dominique Mara et son nouveau studio à
la Rivière Saint-Louis.
Côté instruments, il y a tout ce qu’il faut : guitare, percus, kayanm, clavier… Mais coté
machines, ce petit studio créé par Devoe (alias Dominique Mara) a de quoi dérouter
avec sa toute petite console numérique provisoirement disposée dans une chambre de
la maison familiale, à la Rivière Saint-Louis.
Si l’ensemble a un petit côté étudiant, la production du cru ne laisse pas d’étonner.
Touche-à-tout de talent, musicien accompli (il a enregistré un album à son nom), Devoe
est passionné d’informatique musicale depuis ses seize ans. Il s’est d’ailleurs installé
en métropole pour se professionnaliser.
Après 15 ans d’exil à Lyon et Paris, pour suivre les formations de la Baleine Bleue et du
studio Sincère, Devoe est revenu au pays voici cinq ans. D’abord installé à Saint-Denis,
le jeune homme fraye un temps avec la KDM Family. Puis il déménage dans le Sud avec
femme et enfant, investit sa nouvelle maison et crée son association. Depuis, Def Prod
Music a produit l’album de Ruddy-S (« Le flow dans la peau ») et l’EP de Nat’s (« Sans
sa mère »).
« L’idée, c’est de suivre l’artiste de bout en bout. Si je m’engage sur un projet, j’en
prends pour un an, depuis l’écriture jusqu’à la promo, en passant par l’aide au montage
de dossiers de subventions, la réalisation du CD, le contrat d’édition, les contacts avec
mon réseau de distributeurs et même le graphisme de la jaquette. » Pour l’ensemble,
compter un tarif forfaitaire de 300 euros par morceau.
Def Prod Music : 9b, chemin des Prunes, Rivière Saint-Louis
02 62 35 00 68, 06 92 46 83 04, [email protected].
OP
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RESSOURCES
R
E
S
S
O
U
R
C
E
S
Les contrats du spectacle vivant
Pour qu’un artiste ou groupe se produise sur scène, il y a obligation d’avoir un contrat entre l’organisateur du
spectacle et le producteur. Nous allons aborder dans cette fiche les différents types de contrats sachant que dans ce
cadre général, les contrats se négocient souvent de gré à gré.
le déchargement du matériel, du réglage des lumières etc. Il assume également toutes
les responsabilités relatives à l’accueil du public, à l’encaissement, à la comptabilité des
recettes, et en supporte tous les frais.
Recettes et charges
- Les deux parties s’entendent pour partager les recettes selon un pourcentage prévu au
contrat. Cette répartition varie en fonction des coûts et des recettes estimées par chaque
partie. Elle se fait en général sur la recette nette. La recette brute renvoie au total du
montant TTC des billets vendus alors que la recette nette correspond à la recette brute
moins les frais communs dont la liste est fixée au contrat tels que les droits d’auteur,
la taxe parafiscale et la TVA due sur les recettes du spectacle. Cependant le partage
intervient parfois sur la recette brute, charge à chacun d’assumer le paiement de ces frais
selon le partage prévu. De plus les frontières entre recettes brutes et nettes varient au
cas par cas ; les contrats faisant remonter ou non certaines dépenses dans les charges
communes.
- En aucun cas le producteur ne supporte les pertes liées à la diffusion du spectacle. Un
minimum garanti versé par l’organisateur est souvent prévu au profit du producteur pour
garantir la couverture de ses dépenses. Cependant il existe un contrat de coréalisation dit
« à l’envers » par lequel le producteur s’engage à reverser à l’organisateur la différence
entre le minimum garanti convenu et le pourcentage de recettes lui revenant.
4 – Le contrat de coproduction :
C’est un contrat aux termes duquel deux ou plusieurs parties (producteurs, producteurs
et organisateurs,…) prennent ensemble l’initiative et la responsabilité de la réalisation
d’un spectacle vivant et règlent en commun les charges afférentes à sa production et
à sa représentation (financement, réalisation et exploitation du spectacle, etc). Elles
partagent le bénéfice du spectacle mais elles sont aussi solidairement responsables des pertes
provenant de son exploitation (contrairement au contrat de co-réalisation).
1 – Le contrat d’engagement :
C’est un contrat par lequel l’organisateur de spectacles emploie et salarie directement
l’artiste ou les artistes.
2 – Le contrat de cession de droits de représentation ou contrat de
vente :
Le contrat de vente couramment appelé «contrat de cession du droit d’exploitation d’un
spectacle» est un contrat conclu entre un producteur et un organisateur de spectacles aux
termes duquel le producteur s’engage à donner, dans un lieu dont dispose l’organisateur,
un certain nombre de représentations moyennant une somme forfaitaire.
Le producteur fournit le spectacle «clefs en main» à un organisateur qui dispose d’un lieu
«en ordre de marche». Cela signifie que :
- l’organisateur est responsable du lieu, de la billetterie, de l’accueil du public et de la
promotion du spectacle.
- le producteur fournit le spectacle et le plateau artistique. La relation avec les artistes est
contractualisée par le producteur qui prend donc à sa charge de déclarer et de rémunérer
les artistes et techniciens qui composent ce plateau.
5 – Le Contrat de rétrocession
C’est un contrat de cession entre deux diffuseurs au terme duquel un diffuseur (diffuseur
cédant ou promoteur) qui a acquis le droit de diffusion auprès du producteur cède le
droit de diffusion du spectacle à un autre diffuseur (diffuseur cessionnaire). Ce contrat
permet en l’espèce au diffuseur cédant d’acheter plusieurs dates du même spectacle, de
le diffuser et de le vendre à d’autres diffuseurs. Le diffuseur cédant garde à sa charge le
paiement du plateau artistique ainsi que l’ensemble des frais d’approches (transports,
hébergements, repas). Le diffuseur cessionnaire assume l’ensemble des frais liés à la
réalisation du spectacle.
6 Muzikressources : des réponses à vos
questions.
Pour le producteur et l’organisateur, quels sont
les avantages du contrat de cession par rapport à
un contrat de co-production ou de co-réalisation ?
- pour le producteur : c’est qu’il n’encourt aucun
risque financier puisqu’il a vendu son spectacle
et que dans son tarif toutes ses charges sont
comprises. Et il n’est en aucun cas responsable s’il y
a perte financière pour l’organisateur.
- pour l’organisateur : une fois ses charges
déduites sur les recettes brut, il n’ a pas à
partager le bénéfice.
Dans un contrat de cession, le producteur perçoit une rémunération forfaitaire en contrepartie de la vente sans intéressement sur la recette.
3 – Le contrat de coréalisation :
C’est un contrat conclu entre un producteur et un organisateur (diffuseur) de
spectacles vivants aux termes duquel les parties s’associent pour parvenir à la réalisation de
représentations et se partagent la recette générée par le spectacle.
Principes
Le « producteur » est la personne qui assure la représentation et « l’organisateur » celui
qui accueille le spectacle. Ils se partagent les obligations et les responsabilités de la
façon suivante :
- Le producteur, qui s’est engagé à fournir un spectacle entièrement monté, assume
toutes les responsabilités liées au plateau artistique.
Il assume le paiement du cachet des
artistes et des techniciens dédiés au spectacle, les indemnités et les charges s’y
rapportant, la fourniture des décors, des costumes, des meubles et des éléments de
publicité.
- L’organisateur fournit la salle en ordre de marche, le plateau technique, et en
supporte les frais, c’est-à-dire les salaires et les charges annexes du personnel nécessaire
au service général de la salle, le montage ou le démontage des décors, le chargement et
Pour le producteur et l’organisateur, quels sont
les avantages ou les inconvénients d’un contrat de
co-réalisation par rapport à un contrat de co-production ?
L’avantage pour un producteur de faire un contrat de co-réalisation dépend de la capacité
d’accueil du lieu de représentation et du tarif des entrées. La coproduction est intéressante
car le producteur n’est plus seul à supporter les frais de production du spectacle (création,
répétition, communication…), l’organisateur qui devient dans ce cas aussi producteur va
investir pour que la réalisation du spectacle puisse avoir lieu. La différence majeure est que
dans le cas d’un contrat de coproduction l’organisateur et le producteur sont responsables des
pertes (si elles ont lieu) par rapport au montant investi par chacune des parties.
Sources : CND / DRAC / IRMA / La Scène
A-CH / TJ / MM
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ZONE OCÉAN INDIEN
Z O N E
O C E A N
I N D I E N
6 Quand le pantsula de Via Katlehong rencontre le maloya de Lindigo
Entre Lindigo et Via Katlehong, c’est une affaire qui roule ! Les deux troupes ont créé un spectacle « Umqombothi Kabar : quand
le Pantsula rencontre le Maloya » – réunissant dix-sept artistes sur une mise en scène de Xavier Plutus. Si beaucoup connaîssent
Lindigo, en revanche une petite explication s’impose pour Via Katlehong.
Cette compagnie de danse fondée en 1992 tire son nom du township Katlehong dans l’East Rand en Afrique du Sud, célèbre pour
sa participation au soulèvement anti-apartheid des années 1980. Ses membres ont créé un nouveau langage scénique à partir des
danses issues du ghetto : pantsula, tap-dance, gumboot…
L’équipe du Séchoir de Saint-Leu est à l’origine de leur rencontre avec Lindigo. La première représentation aura lieu les 6 et 7 mai,
au Théâtre de l’Onde (Vélizy), et du 11 au 14 mai au Parc de la Villette. Plusieurs dates sont également programmées en juin et
septembre, en France et à Montréal. Pour la Réunion, il faudra attendre mai 2011 et le festival Leu Tempo.
Coproduction Théâtre de l’Onde, Séchoir, Parc de la Villette, Théâtre départementaux de la Réunion, IFAS, Kabardock, commune de
Katlehong. Plus d’infos : (JLLJ’s prod) 02 62 42 46 31 - [email protected]
6 L’océan Indien s’invite en Suisse
Fondée à Genève en 1983, l’association les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM) est très dynamique sur
l’information et la diffusion des musiques et danses du monde. Chaque année, elle organise des concerts, festivals, cours, stages…
En outre, elle publie des livres et des CD. Du 6 au 11 mai prochain, l’association propose un joli programme de concerts, films et
conférences consacrés aux musiques des îles de l’océan Indien.
On pourra notamment y voir la danse extatique du Deba de Mayotte, les polyphonies malgaches de Salala – Tiharea, le bal séga de
René Lacaille et les grands solistes de l’ensemble malgache Ny Malagasy Orkestra. Côté cinéma, l’ADEM programme « Ligne Paradis »,
de Luc Bongrand et « Angano Angano – Nouvelles de Madagascar », de Marie-Clémence et César Paes. Enfin, Victor Randrianary
animera une conférence sur les liens historiques et les affinités musicales dans l’océan Indien.
Plus d’infos : www.adem.ch.
6 Le Deba chez Ocora
Le Deba de Mayotte (chœur polyphonique féminin reprenant des danses et des chants traditionnels soufis) avait remporté le prix
France Musique des Musiques du Monde au Babel Med Music de Marseille en 2009. Un prix qui leur offrait la possibilité d’enregistrer
un album aux frais de la « Maison ronde » sur le label Ocora de Radio France. Pour l’occasion, Françoise Degeorges (productrice de
l’émission Couleurs du monde sur France Culture) s’est rendue à Mayotte, début décembre, avec son technicien Charles Le Gargasson
et Yann Costa (Zong) pour assurer la prise de son.
La galette a bien été enregistrée et a été présentée au Babel Med Music 2010 tout récemment. Elle devrait être disponible dans les
bacs d’ici quelques semaines. Le PRMA est étroitement associé à cette opération puisque l’opus est produit en partenariat avec le
label Takamba.
Plus d’infos : Serge Noël-Ranaivo (chez Ocora) : 01 56 40 38 04 ou www.radiofrance.fr/francemusique.
6 La SACEM à Mayotte : ça marche !
Michel Mey, le délégué régional, l’avait annoncé dès son arrivée à la Réunion : la Sacem devait être plus présente à Mayotte ! C’est
chose faite depuis l’an dernier, puisque une permanence y a été ouverte le 1er mars 2009. Provisoirement installée à Kawéni, la
société est désormais hébergée au 5/5, un bar très connu de Mamoudzou. Cécile Pelourdeau (notre photo) y assure par ailleurs le
relais de la Sacem sur le terrain. Les responsables réunionnais (Michel Mey, Amandine Fontaine et Pierre Chardon) s’y déplacent
tous les deux mois et demi pour une semaine de permanence au plus près du terrain.
« Tout reste à faire, explique Pierre Chardon. Jusqu’en juillet, il n’y avait guère que RFO qui payait ses droits d’auteur. Depuis, nous
avons amorcé un gros travail de pédagogie auprès des diffuseurs. Quant aux artistes, ils sont séduits. La plupart ne s’exportent
pas ou très peu. L’enjeu est de faire en sorte qu’ils perçoivent effectivement des droits d’auteur pour leurs prestations dans l’île.
Et ça marche ! La preuve, il y avait 50 sociétaires à notre arrivée. Aujourd’hui, ils sont une centaine et le mouvement s’amplifie. »
La prochaine permanence aura lieu mi-avril : rendez-vous au 5/5 ! Contacts Sacem : 02 62 94 82 22 ou www.sacem.fr.
OP
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