le bulime - Nouvelle

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le bulime - Nouvelle
LE BULIME
Plascostylus fibratus
Les escargots terrestres du genre Placostylus se rencontrent uniquement dans les îles du
plateau mélanésien (Papouasie Nouvelle-Guinée, Vanuatu, Fidji et Nouvelle-Calédonie), Lord
Howe et dans le Nord de la Nouvelle-Zélande.
Il existe 6 espèces en Nouvelle-Calédonie ; communément appelées Bulimes ; toutes
endémiques mais seules les populations de Plascostylus fibratus de l’Ile des Pins
(abondantes et de grandes tailles) donnent lieu à une activité traditionnelle de cueillette et de
préparation alimentaire (en soupe, bougna ou « à la bourguignonne »)
Description du Bulime
L’escargot de l’Ile des Pins, ou Bulime est un escargot terrestre endémique très apprécié des consommateurs.
Description et milieu de vie :
C’est un gros escargot, ayant une coquille de 9 à 11 centimètres et qui pèse de 80 à 100 grammes. Les
adultes présentent un bord de coquille épaissi et un dent pariétale (protubérance à l’intérieur de la coquille vers
l’ouverture).
Cet animal est assez fragile et n’apprécie pas de trop grandes variations des conditions de milieu. On voit dans
les forêts de l’île les sentiers tracés par les femmes alourdies par les sacs pleins de ces précieux gastéropodes
qu'elles transportent sur de longues distances.
Rythmes d’activité et alimentation :
Les Bulimes ont une croissance très lente. Il faudra attendre 3 ou 5 ans pour que ces escargots atteignent l’âge
adulte et soient comestibles. Ils ont une durée de vie de 15 à 20 ans.
Ils vivent en permanence au sol , dissimulés entre les feuilles mortes et les blocs de corail, et se déplacent très
peu. Ils sont essentiellement actifs la nuit.
Dans la nature, ils se nourrissent de feuilles mortes en voie de décomposition, de petits lichens et
champignons divers.
Reproduction :
La période de reproduction s’étale de mai à octobre. Les escargots pondent en moyenne une fois tous les 3
ans. Bien qu’hermaphrodites, un accouplement entre 2 escargots est nécessaire pour la reproduction. Ils
peuvent chacun pondre environ 200 œufs dans un trou creusé dans la terre puis soigneusement rebouché. La
durée d’incubation, qui dépend des conditions climatiques, varie de 15 jours à 1 mois. Après éclosion, le petit
escargot reste quelques jours dans le nid de ponte, puis il perce la couche de terre qui recouvre le nid et
émerge à la surface. A ce stade, il est très fragile ; le taux de survie est de seulement 3%.
Le Bulime : espèce en danger
Pour recenser les Bulimes, les chercheurs dessinent des carrés de 10 mètres sur 10 mètres, raclent le sol et
comptent les escargots puis font des estimations. La population des Bulimes était estimée à :
- 13 500 000 en 1980
- 5 000 000 en 1993
- 2 100 000 en 1998
- 3 500 000 en 2000
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Cette diminution du nombre de Bulimes est en partie due à 3 facteurs dont la présence d’un escargot prédateur
qui mange les œufs, la sécheresse (les animaux se déplacent moins et donc se rencontrent moins) et la
collecte.
Les prélèvements effectués sur la population naturelle de l’Ile des Pins sont devenus de plus en plus
importants au fil des années (près de 50 tonnes en 1994).
Une baisse de près de 20% entre 1993 et 1994 a été observée d’où une décision des autorités locales de
mettre en place des mesures limitant le niveau de prélèvement comme par exemple l’interdiction de ramasser
ces escargots durant la saison de reproduction.
Parallèlement à ces mesure de contrôle, un outil de conservation comme la mise au point de méthodes
d’élevage est apparue comme voie à explorer.
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Depuis le 1 janvier 2001, afin de protéger cette espèce, les Bulimes ne peuvent être dégustés que dans les
restaurants des hôtels ou gîtes de l’Ile des Pins. L’exportation est donc interdite même vers la Grande Terre.
Le Bulime en captivité
Un programme de recherche a été mis en place par le CIRAD (aujourd’hui Institut Agronomique néoCalédonien : IAC) avec le soutien financier de la Province Sud. Il comporte deux volets principaux :
- Etude de la biologie de cet animal
- Test en élevage expérimental visant à maîtriser la reproduction en milieu artificiel et la croissance
des jeunes escargots.
Ainsi, il s’agit de produire massivement des jeunes (système d’écloserie) en captivité afin de
renforcer les populations naturelles pour que le stock en forêt redevienne compatible avec une
exploitation raisonnée de la ressource et pour que les Kuniés puissent continuer à bénéficier du
potentiel économique, mais aussi pour sauvegarder une espèce endémique qui fait partie du
patrimoine biologique calédonien.
Leurs efforts portent sur l’étude de l’adaptation en milieu naturel de jeunes issus de captivité et
lâchés en forêt (quand et où lâcher les animaux, comment vont-ils se comporter, s’alimenter…)
En captivité, le bulime peut pondre 3 à 5 fois par an car les conditions sont très favorables et le taux
de survie des nouveaux nés est de 70%.
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