MICHÈLE OUIMET
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MICHÈLE OUIMET
A 14 LA PRESSE MONTRÉAL JEUDI 9 NOVEMBRE 2006 llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll MICHÈLE OUIMET L Short, libido et accommodement a ruelle est étroite. D’un côté, la sy nagog ue, de l’autre, le YMCA. À peine u ne d i z a i ne de mèt res sépa rent les deu x bâtiments. Dans les faits, quelques siècles les éloignent. Un gouffre sépare les deux univers. Un Québec moderne, laïque, avec ses femmes libres, côtoie une communauté pétrie de traditions religieuses, qui vit en vase clos. La femme hassidique doit couvrir ses bras, camoufler ses jambes sous une longue jupe et cacher ses cheveux sous une perruque pour ne pas provoquer le désir des hommes. Les hassidim ont demandé au YMCA de givrer quatre vitres parce que la vue des femmes « aux trois quarts dévêtues » les offensait. Des femmes qui font tranquillement du yoga ou du taï chi. Pas un striptease. Le YMCA s’est bêtement empressé d’obtempérer. Je n’ai pu entrer dans la synagogue parce que je suis une femme. Je me suis donc contentée de la ruelle, où j’ai discuté avec quelques membres de la communauté hassidique. Des hommes, évidemment. Première constatation: les vitres du YMCA ne donnent pas directement sur la salle de prière. La syna- gogue est un peu en retrait et les hassidim ont givré leurs fenêtres et installé des rideaux. La lecture de la Torah n’est donc pas troublée par le corps des femmes en sueur, vêtues de leggings moulants. Reste la cour de la synagogue où s’ébrouent des garçons âgés de 12 à 18 ans. « Un âge délicat », précise un membre de la communauté hassidique, Mayer Feig. Même si une clôture, solide- sonnes, toujours les mêmes, nous harcèlent parce que nous sommes juifs, croit Mayer Feig. C’est du racisme, de l’antisémitisme. » Sauf qu’il n’y a ni racisme ni antisémitisme dans la vague d’indignation soulevée par la décision précipitée du YMCA. Les hassidim ont l’épiderme trop sensible. C’est à eux de prendre les mesures nécessaires pour empêcher leurs adolescents de reluquer les nes à l’ensemble de la société. En formulant une demande aussi farfelue, les hassidim discréditent l’accommodement raisonnable, patiemment tricoté au fil des crises. Oui, à l’érouv, ce fil qui ceinture un quartier et permet aux hassidim de contourner les règles de leur religion ; oui à la souccah, une cabane installée sur un balcon pour commémorer une fête juive ; oui au kirpan ; oui tolérance latente des Québécois face à la com mu nauté ju ive. Certains ont tendance à mettre les juifs, tous degrés de croyance confondus, dans le même panier. P ou r t a nt , le s ha s sid i m , de s ultra-orthodoxes, ne représentent que 5 à 10 % des juifs de Montréal. J’ai parlé à plusieurs membres ou représenta nts de la communauté juive : l’avocat Julius Grey, le directeur général l’Association d’études Les hassidim ont l’épiderme trop sensible. C’est à eux de prendre les de canadiennes, Jack Jedwab, le Congrès juif canadien et mesures nécessaires pour empêcher leurs adolescents de reluquer même un rabbin orthodoxe les femmes. C’est leur problème, pas celui de la société. de la Congrégation Beth Israël Beth Aaron, Reuben ment cadenassée, bloque l’accès de femmes. C’est leur problème, pas au foulard islamique. Tous ces Poupko. Tous désapprouvent la la ruelle, les jeunes hassidim n’ont celui de la société. accommodements permettent à demande des hassidim. qu’à lever la tête pour fixer un La com munauté hassidique des juifs, des sikhs ou des musulLe rabbin Poupko a même été regard libidineux sur les bras et n’est privée d’aucun droit. Elle mans de pratiquer leur religion. catégorique: «Ils n’ont qu’à fermer les jambes dénudés des femmes. prie, vit, travaille en toute quiéMais il y a des limites. Par leurs yeux ou tirer leurs rideaux!» La décision du YMCA de givrer tude. Elle ne peut pas brandir la exemple, il faut rejeter les tribuLa société doit éviter de dire ses fenêtres a choqué. Les hassidim Charte des droits et libertés parce naux islamiques car ils consa- oui à toutes les demandes de sont stupéfaits par la controverse qu’une poignée d’adolescents est crent un système parallèle et crainte de se faire traiter d’intosoulevée par leur demande. Pour troublée par l’éveil de sa libido. encouragent la formation de ghet- lérante. Il ne faut pas se laisser eux, c’est une évidence: des femmes Quelle sera leu r prochaine tos. Non aussi aux horaires sépa- manipuler par des groupes minoen tenue légère n’ont pas à se dan- demande ? Que les femmes ces- rés dans les piscines, car une telle ritaires qui brandissent la Charte diner sous le nez de jeunes garçons sent de se balader en short dans demande freine l’intégration. à la moindre contrariété. tourmentés par leurs hormones. les rues d’Outremont et du Mile Ces groupes testent leurs droits. Ils ont leur théorie, teintée d’un End ? Les hassidim n’ont pas à IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII À nous de leur dire non et de trabrin de paranoïa. « Quelques per- imposer leurs normes puritaiLes hassidim ont réveillé l’in- cer des limites. Raisonnables. lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll Les Canadiens veulent plus de recherche en santé Jeanne et Claude nous aident tous en participant à une étude clinique T H O M A S G E R VA I S Neu f Ca nadiens su r 10 voud raient que le gouvernement investisse dava ntage da ns la recherché en santé. C’est ce que rapporte le premier sondage de Recherche Ca nada , u n organisme non gouvernemental voué à la promotion de la recherche en santé. « Ces résultats don nent u n mandat clair au gouvernement. L es C a nad ien s va lor isent la recherche en santé et sont prêts à y investir », dit Deborah GordonEl-Bihbety, présidente de l’organisme sondant. Sur chaque dollar dépensé en santé au Canada, à peine un cent est octroyé à la recherche. Selon le même sondage, effectué par le Groupe Environics, 85 % des répondants souhaiteraient que cette part augmente. La vaste majorité (69 %) serait d’ailleurs prête à débourser directement un dollar par semaine par ménage pou r soutenir la recherche médicale. Candidats recherchés : hommes et femmes non-fumeurs entre 50-75 ans. Durée du séjour : 3 séjours avec visite de retours. Indemnité compensatoire : 3 200 $ 3440268A 3441292 Pour notre mieux-être à tous ! 514.333.0010 / www.mdspharma.ca 3441294