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ACTUALITÉ Cancer et thrombose: Pr. Ismail Elalamy, Chef du service d'hématologie rencontre nationale biologique de l'Hôpital Tenon à Paris des experts a alger à Santé Mag Cancer et thrombose, une dualité naturelle, mais délétère Le lien entre cancer et thrombose est aussi ancien qu'avéré. La maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) constitue un facteur majeur de mauvais pronostic, chez les patients atteints de cancer et plus grave encore, représente la deuxième cause de mortalité au cours du cancer. C'est ce qu’a rappelé le Pr. Ismaïl Elalamy, chef du service d'hématologie biologique de l'Hôpital Tenon à Paris, en marge de la rencontre des experts organisée par le laboratoire LEO Algérie, à l’hôtel Hilton d’Alger. Regroupant des spécialistes en oncologie, médecine interne, réanimation, cardiologie, chirurgie et pneumologie, cette réunion d’experts, qui a été modérée par le Pr. Elalamy, a permis de jeter les jalons, pour l’amélioration de la prise en charge de la thrombose, chez les patients atteints de cancer. Ainsi, ce comité d’experts, dont les travaux sont parrainés par LEO Pharma Algérie, s’est donné pour tâche de réfléchir à la formalisation des bonnes pratiques dans la prévention et la prise en charge de cette «dualité infernale». «La science ne vaut que si elle est pratiquée», rappelait le modérateur, qui a axé son intervention sur la formation du médecin, qui doit avoir une vision élargie pour pouvoir prendre en charge le patient, dans sa globalité. La formation continue, la participation régulière aux EPU sont, plus que jamais, nécessaires, au vu de la progression continuelle des connaissances, dans le domaine de la médecine et de la science. La prise en charge de la thrombose, chez les patients atteints de cancer, s’appuie sur ces nouvelles connaissances et permet une approche personnalisée, par la stratification du risque, qui s’adapte à l’évolution de la maladie L'existence d'un cancer, le fait de subir une chirurgie (comme la chirurgie orthopédique, qui est particulièrement thrombogène), ou l'immobilisation, par un plâtre «sans appui», constituent des circonstances précipitantes et des contextes pourvoyeurs de thrombose. C’est la raison pour laquelle la prise en charge des patients doit passer, avant toute chose, par la prise de conscience de ces dimensions. Le praticien pourra, alors, opposer, à cette menace potentielle, une stratégie adaptée. Entretien réalisé par Tanina Ait Santé mag: Quel est le lien entre cancer et thrombose? Est-il établi depuis longtemps? Pr. I. Elalamy: La notion du lien entre la thrombose et le cancer est ancienne. Dès la moitié du 19ème siècle, un brillant sémiologue français, Armand Trousseau, a été le premier à relater à ses élèves que la survenue de thromboses veineuses, récidivantes ou bilatérales signaient la nature néoplasique chez un patient se plaignant d'épigastralgies et que, dans ce cas, la lésion gastrique traduisait la présence d'un cancer. Ironie du sort, Armand Trousseau devait décéder, deux ans après cette communication, d'un cancer de l'estomac, alors qu'il avait, lui-même, présenté des phlébites à répétition. Il a donc, ainsi confirmé et validé, luimême, sa constatation de médecin: c'était un homme d'expérience ! La thrombose contribue au développement du cancer et le cancer profite de la thrombose, pour progresser. Le risque vasculaire, associé au cancer, est tout aussi sournois et une embolie pulmonaire peut survenir brutalement, avec des conséquences dramatiques: on parle de la «mort silencieuse». Un traitement antithrombotique peut, ainsi, permettre d'éviter au patient la survenue d'une embolie pulmonaire, qui est mortelle une fois sur deux. Je ne dis pas que donner un traitement anti-thrombotique permet de traiter le cancer, mais cela pourrait, d'une part, limiter la prolifération de la tumeur, et d'autre part, favoriser l'impact du traitement anti-cancéreux. Quelle est la prévalence de la thrombose, chez le patient cancéreux? La thrombose est intimement associée au développement tumoral: le cancer profite de la thrombose pour grossir, croître et se disséminer. C'est pourquoi, on estime que 20% des patients atteints de cancer (tous cancers confondus) développent une thrombose. Ce risque thrombotique varie selon le type de tumeur et son stade évolutif. Chez le patient atteint de cancer, le risque de récidive thrombotique est, aussi, trois à quatre fois supérieur, par rapport à un patient sain. En cas de chirurgie, le sujet atteint de cancer a trois à quatre fois plus de risque de faire une thrombose post-opératoire qu’en l’absence de cancer. N°12 - Novembre 2012 Santé-MAG 39 ACTUALITÉ Estimez-vous que les praticiens prennent, suffisamment, en considération le risque thrombotique chez un patient atteint de cancer? Malheureusement, en dépit de l'amélioration de nos connaissances sur ce lien entre le cancer et la thrombose, la prise de conscience dans le monde médical est particulièrement limitée. Les études révèlent que moins de la moitié des patients médicaux à risque de thrombose reçoivent une prophylaxie. Ainsi, malgré les recommandations internationales et les avis concordants d'experts, près de 70% des patients atteints de cancer et hospitalisés ne reçoivent pas de traitement préventif anti-thrombotique. Certains cancers sont-ils plus thrombogènes que d'autres? Le risque thrombotique est associé au type histologique et au degré d'évolutivité du cancer. On sait que les tumeurs dites solides (poumon, pancréas, colon, estomac, les adénocarcinomes en général) sont les plus thrombogènes. La chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, et l'hormonothérapie favorisent, aussi, le développement d'une thrombose. C'est pour cette raison qu'il existe des recommandations internationales, pour les patients atteints de cancer, traités, en ambulatoire, par chimiothérapie. Les patients bénéficiant de cette combinaison thérapeutique doivent, alors recevoir, systématiquement, une prévention anti-thrombotique adaptée, pour limiter ce risque. Quels sont les traitements préconisés? Les recommandations internationales présentent les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) comme l’outil thérapeutique de première ligne pour la prévention et le traitement anti-thrombotique, chez le patient atteint de cancer. Il faut prévenir la thrombose chez ces malades, aussi longtemps que le risque persiste, tout en adaptant ce «bouclier» à l'agression qu'il y a en face. C’est pour cette raison que les HBPM sont recommandées, en renforçant cette protection, particulièrement chez les patients atteints de cancer. Les HBPM pourraient, ainsi, influencer l'évolution, voire le pronostic, de certains cancers 40 Santé-MAG N°12 - Novembre 2012 Chafik Oussedik Directeur Général LEO Pharma Algérie, à Santé Mag LEO Pharma Algérie Une fondation au service du patient Devenu fondation, le Groupe peut pleinement exprimer sa vocation pour la recherche médicale et ce d’autant mieux que n’ayant aucun actionnaire, tous les profits réalisés restent dans l’entreprise, pour consolider son indépendance et pour financer ses programmes de recherche. La Fondation LEO consacre, aussi, un budget important à aider des projets de recherche des étudiants en cours de spécialisation, des œuvres humanitaires et décerne différents prix, comme par exemple le prix Charles Grupper, qui récompense, chaque année, de jeunes chercheurs ayant publié, en langue française, dans le domaine de la dermatologie. Pouvez-vous nous présenter LEO Pharma? LEO est peut-être le plus ancien laboratoire du monde, puisque l’officine, qui lui a donné le jour, a été créée en 1620, au cœur de Copenhague. . Les apothicaires danois avaient choisi le cygne ou le lion. La Kjobenhavns Loveapothek (La pharmacie du Lion de Copenhague) fut la première autorisée au Danemark. Elle a fonctionné sans discontinuité jusqu’au XXème siècle pour donner naissance, en 1908, aux laboratoires LEO, devenus, par la suite, "LEO Pharma". Le Groupe LEO Pharma, emploie actuellement, plus de 4500 personnes à travers ses filiales, dans 61 pays. Aujourd’hui, près de 150 pays commercialisent les produits LEO, y compris les Etats-Unis et le Japon. Vous confirmez bien que LEO Pharma est une fondation ? Absolument, LEO pharma est restée une société familiale, jusqu’en 1983, année où son propriétaire a créé la fondation LEO et lui a fait don d’une partie du capital, avant de le lui transmettre, intégralement, trois ans plus tard. A quand remonte la présence de LEO Pharma, en Algérie? Pertinente question !! La réponse est, d’ailleurs, de circonstance puisque la filiale Algérie a fêté, ce mois, sa présence depuis 10 années, en Algérie, en tant qu’entité légale de droit Algérien (SARL). Ceci m’amène à souligner que la pénétration de LEO Pharma, en Algérie, remonte à bien au-delà de 2002, puisque la 1ère commande, vers l’Algérie, a été réalisée en 1963. Quelles sont les spécialités dans lesquelles active Leo Pharma? Dans le monde et en Algérie, Leo Pharma intervient dans 2 pôles thérapeutiques, en l’occurrence: La dermatologie (Psoriasis, Infections cutanées) et la Thrombose veineuse. Depuis plusieurs années, LEO Pharma, a mis au point des produits à la fois plus efficaces et mieux tolérés, dont le chef de file demeure une association fixe unique, composée de Calcipotriol et de Betaméthasone. A noter que ce produit innovant est mis à la disposition des professionnels de la santé en Algérie, depuis 2008, dans le domaine de l'hemostase et de la coagulation.