La Compagnie dans L`Arbre
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La Compagnie dans L`Arbre
La Compagnie dans L'Arbre L'enfant debout j' « avais lu un article sur cet enfant pakistanais assassiné. Le lendemain, on n'en parlait déjà plus. Il y a un an, j'ai retrouvé son nom et son visage sur une affiche, soulevée par le vent sur un mur. J'en conviens: j'avais oublié cet enfant, comme j'ai oublié quantité d'histoires horribles qui me frappent quotidiennement. Sans doute parce que j'en entends trop, et qu'elles sont trop horribles. La mémoire des choses se perd. La mémoire collective mais aussi la mémoire individuelle, me semble-t-il. Notre mémoire devient de plus en plus paresseuse, brumeuse, à l'égard d'un passé qui, à force d'être remanié, pollué, révisé et refoulé, nous amène, au bout du compte, à douter de nos souvenirs. […] Voilà une autre de ces histoires trop nombreuses et trop douloureuses, qui seront oubliées. Que quelqu'un la raconte s'il vous plait. » Francesco D'ADAMO , Iqbal, un enfant contre l'esclavage Gestation d'un projet Avril 1995. J'ai 11 ans et je suis en CM2. La maîtresse, alors que nous étudions les droits de l'Homme, nous apprend qu'Iqbal Masih, un garçon de mon age qui se battait alors contre le travail des enfants, a été assassiné en pleine rue dans son pays au Pakistan. Elle nous raconte son histoire, et nous faisons des recherches, des exposés. Est-ce dû à l'âge que nous partageons ou au destin injuste de ce garçon, je ne sais pas, mais cette histoire me marque. Juillet 2005. J'ai 21 ans et je suis à Bombay. Je parcours l'Inde pendant un mois et je suis frappé par tous ces enfants qui mendient, ou qui doivent marcher deux heures avant d'arriver à l'école. De retour en France, je n'arrive pas à m'ôter de la tête que le combat pour les Droits de l'Enfant est loin d'être gagné. Novembre 2009. J'ai 25 ans et je suis au feu rouge d'un carrefour de Lille. On frappe à la vitre de ma voiture. Les yeux brillants qui me dévisagent sont ceux d'une petite fille poussiéreuse et qui a froid. A sa taille, je dirai qu'elle n'a pas 8 ans. On ferme les yeux sur ces enfances fichues en l'air, sur ces Droits bafoués partout dans le monde, en Asie comme en Europe. Nous, adultes, ne respectons plus nos devoirs envers l'enfant. Des devoirs de protection, d'équilibre, de sécurité. Il y a des manques que rien ne rattrape. Comment l'adulte va grandir en ces enfants? Quelle vie peut-on leur souhaiter avec une telle enfance? Et combien de personnes ne se « rendent comptent » de rien? J'ai envie qu'on y pense, qu'on y réfléchisse, qu'on agisse. Pour agir il faut savoir. Un spectacle pour savoir. Un spectacle sur l'histoire d'Iqbal, comme un miroir de tant d'autres histoires. Simon DUSART Auteur et interprète Le droit à une enfance Le Droit d'être un enfant. Le Droit d'être nourri, soigné, aimé. D'être libre. D'être respecté. De rêver. d'apprendre, de jouer. De dire ce qu'on pense. D'être protégé. D'être. Et nous, adultes, le Devoir de garantir ces Droits. Le devoir de réagir. De s'indigner face au harcèlement, à l'exploitation, à la violence de certains adultes. Parfois même de certain parents Le Devoir de protéger. De donner la parole. D'écouter. Que deviendront-ils tous ceux là? Ceux qui travaillent depuis l'âge de 4 ans? Ceux qui ont une arme à la main? Ceux dont on a abusé? Ceux dont on abuse encore? Ceux qui tendent la main pour manger? Ceux qui dorment dehors? Qui n'ont jamais appris à lire ou à compter? Et qui n'apprendront sans doute jamais? Ceux qui sont désœuvrés, perdus, sans projet ni perspective? Que deviendront-ils dans quelques années? Que penseront-ils de notre responsabilité à tous? Comment deviendront-ils des adultes? Iqbal Masih, l'enfant esclave Vendu dès le plus jeune âge par sa mère à un riche marchand, Iqbal fabrique des tapis douze à quinze heures par jour, enchaîné à son métier à tisser. La servitude pour dettes est un système de remboursement très répandu au Pakistan. Des parents cèdent souvent leurs enfants moyennant un peu d’argent et c'est ainsi le travail de l'enfant qui rembourse la dette. Mais l'employeur retient sur le salaire de l'enfant des frais de nourriture, de logement et les amendes infligées en cas de faute. La dette n'est donc jamais être remboursée, et l'enfant reste l'esclave de son employeur. Un jour, Iqbal rencontre Eshan Ullah Khan, fondateur du Front de Libération du Travail Forcé. Séduit par la maturité et le déterminisme de l'enfant, Eshan Khan va faire sortir Iqbal de son atelier, et le prendre sous son aile à Lahore, la capitale du Pakistan. Là, Iqbal découvre un autre monde. Il va à l'école, rencontre d'autres enfants de son âge. Dans sa tête, germe rapidement une idée : il veut lui aussi s'engager aux cotés d'Eshan Khan, et témoigner de son vécu d'enfant exploité. Iqbal devient alors très vite populaire et obtient la fermeture de plusieurs ateliers. Sa renommée s'étend jusqu'en Occident où il est invité à des conférences : Stockholm, Boston... « N'achetez pas le sang des enfants! » déclare-t-il. Mais en avril 1995, il est mystérieusement abattu, sur son vélo. Malgré les circonstances troubles du meurtre, l'affaire est classée comme simple règlement de compte entre voisins. Mais Eshan Khan ne veut pas croire à cette version des faits. Pour lui, ça ne fait aucun doute: la Mafia du Tapis s'est lâchement débarrassée d'un témoin devenu trop dangereux. L'enfant debout, ou l'histoire d'un garçon devenu le symbole de la lutte contre l'exploitation des enfants. Propos L’idée n’est pas de faire un spectacle autour de la vie d’Iqbal (naissance, esclavage, combat, et mort) mais plutôt de transformer l’histoire de cet enfant en point de départ d’une réflexion. Comment se fait-il que des histoires comme celles d’Iqbal existent encore aujourd’hui ? Comment se fait-il que de telles situations, dénoncées et (re)connues de tous, existent encore aujourd’hui ? Comment se fait-il que chacun de nous le permette ? Que nous continuions tous à acheter des produits dont nous savons pertinemment qu’ils ont été confectionnés par des enfants ? Comment se fait-il que les intérêts des États soient si forts qu’ils priment sur les conditions de vie des citoyens ? Que l’ONU accepte que des pays signataires de la convention des droits de l’enfant continuent de les bafouer officiellement ? Ce qui interpelle dans l’histoire d’Iqbal c’est la force intérieure qui le pousse non seulement à sortir de cette usine/prison et à dénoncer sa condition, mais aussi à aller plus loin - jusqu’à payer de sa vie - pour défendre les droits des enfants. La force première de cet enfant réside aussi dans la prise de conscience de l’injustice de son enfermement, au milieu d’enfants que la société de castes et la précarité ont rendu quasiment esclaves à la naissance. Comment ne pas trouver un écho avec des récits d’enfants européens que la misère a asservis et qui, ancrés dans cette condition, ne penseront jamais à la remettre en cause ? Aujourd’hui encore, dans le monde et en France, la servitude des plus pauvres découle directement du pouvoir des puissants. Ce qui nous a particulièrement touché dans cette histoire c’est également la solidarité entre les enfants de l'usine pour couvrir Iqbal et organiser sa fuite. Au delà de l’anecdote spectaculaire, c’est une leçon de courage et de persévérance. C’est aussi à mettre en lumière dans une société de l’égo où l’individualisme est … … devenu valeur fondatrice, où la précarité favorise l’enfermement sur soi-même, où on fait peur à chacun à coup de crise économique et de montée du chômage. L’histoire d’Iqbal permet de remettre en avant des notions essentielles et simples telles que l’entraide et la solidarité. L'enfant debout, une création pour sensibiliser le public de tout âge et de toute origine aux droits de l'Enfant et de l'Homme, à une époque où l’importante précarité, la misère grandissante, les faits divers et autres abominations semblent se faire les témoins d'une perte de terrain de la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité. L'enfant debout, un spectacle familial, dès 10 ans, pour se rappeler ensemble que chacun a des droits et le devoir de les défendre encore. Le choix du conte Le conte, plus encore que le théâtre, amène à ce délicieux constat : il n'y a pas de barrière entre ceux qui regardent et ceux qui racontent. C'est une construction qui a lieu ensemble. Le conteur s'adresse réellement à ceux qu'il a en face de lui et bâtit son histoire différemment selon les réactions du public. D'ailleurs, dans L'enfant debout, le public ne sera pas plongé dans le noir, favorisant l'interaction entre conteur et spectateur. C'est donc d'un spectacle au présent qu'il s'agit. Certes écrit, car la poésie et la littérature du texte auront leur importance pour servir l'histoire, mais les digressions et les apartés sont tout à fait envisageables: préciser quelque chose, s'attarder sur un détail, faire le lien avec un événement, prendre en compte une réaction particulière du spectateur. De la même manière, le spectacle sera accompagné de musique en direct: le musicien réagira en effet aux aménagements du conteur, proposant lui même en réponse des aménagements musicaux. Tout a lieu à l'instant et à l'endroit où le public a rendez vous, pour un théâtre ici et maintenant. Le choix du conte c'est aussi le choix d'une tradition populaire de transmission orale. Le spectacle s’adresse à un public familial que nous espérons hétérogène et mélangé. Mais la force de l’adresse directe du conteur est de pouvoir s’adapter à un public : le spectacle ne prendra pas la même couleur devant un groupe d’adolescents d’un centre social ou devant une assemblée de maison de retraite. Il est important que chacun se reconnaisse dans le langage employé pour se sentir concerné par cette histoire. Et la raconter à son tour. Choisir le conte c’est surtout défendre un théâtre pour chacun et tous, alors que tout tend à rendre le théâtre inaccessible et étranger. Pouvoir jouer partout est donc notre première ambition. Nous créerons un spectacle léger, facilement transportable, avec un dispositif aisément adaptable, en prévoyant toutefois un habillage lumière modulable afin de jouer aussi bien dans les écoles que dans les salles de spectacles. Le rapport à l'objet Pour rester dans une dimension spectaculaire et concentrer l'attention du public (notamment dans les salles qui ne sont pas équipées pour recevoir des spectacles), un soin particulier sera apporté aux choix esthétiques et scénographiques. Un peu comme un écrin pour l'histoire. Tout le spectacle se déroulera autour d'un métier à tisser, ressemblant fort à ceux utilisés par Iqbal et ses semblables, duquel les accessoires, costumes et autres éléments pourront sortir (trappes, tiroirs, volets,...). Celui-ci sera construit par un scénographe, afin qu'il soit, lui aussi, face au spectacle, force de proposition dans son registre. Un métier à tisser comme point fixe de notre histoire, tout comme il est le point fixe des enfants esclaves. La structure originale d'un métier à tisser crée aussi des espaces, des cadres, castelets intéressants pour situer l'action à différents endroits et y apporter un certain dynamisme. D'autant que certains passages de la vie d'Iqbal seront illustrés avec des marionnettes et objets, créant ainsi un parallèle non réaliste, une entrée dans l'imaginaire. Ceux-ci seront fabriqués à base d'objets relatifs à l'usine de tapis; et peignes, bobines, écheveaux de fils pourront alors se transformer en patron aux dents acérées, en vieux saddhu sage de conseils, voisine bienveillante... Comme pour raconter à la manière des enfants, qui voient un œil dans le simple nœud d'un arbre, ou se créent des amis imaginaires pour se rassurer dans le noir. Un décalage onirique, un peu à la manière du Labyrinthe de Pan (G. Del Toro) où le personnage principal se fait un univers fantastique de tout ce qui l'entoure, ou de Big Fish, où Tim Burton utilise le réel, et le transforme pour entrer dans l'imaginaire. … … Forts d'une expérience marionnettique solide (La R'vue, Cie Mano Labo, … ), c'est aujourd'hui autant le détournement d'objet de Claire Dancoisne que la petite marionnette de table de Garin Troussebœuf qui nous attirent, car ils apportent un temps en suspens. Le recours à l'objet, c'est raconter sans les mots, parfois. Dans le silence, dans l'image, le corps. Prendre le temps de créer une atmosphère. Un appel aux sens, pour que l'histoire ne repose pas que sur la voix. ébauche de scénographie Création musicale Dans ce souci de créer une atmosphère complète et riche, la musique occupera une place importante. Au plateau, le musicien, Sylvain Manet en sera aussi le compositeur. Tantôt en soutien du récit, tantôt comme une obsession (à la manière de Baladamenti, P.Glass), la musique sera aussi force de proposition parfois, relançant le rythme, créant des ruptures, répondant au conteur sur scène. De fait, le rapport entre conteur et musicien est un élément important de mise en scène, le musicien n'étant pas un simple accompagnateur, mais un partenaire de jeu à part entière. Inspirée de la musique traditionnelle indienne (l. Subramaniam), la création musicale résultera d'un ensemble d'instruments différents, utilisés en Inde et au Pakistan : violon et hautbois indiens, boîtes de tabla, tempura, … Leur mariage créera des ambiances différentes, dont nous pourrons nous servir pour différencier les lieux, les étapes de l'histoire par exemple. Une création musicale qui sera riche aussi de sonorités contemporaines occidentales, pour élargir le propos, ne pas le sectoriser au Pakistan, notamment parce que le spectacle se joue ici et maintenant, et qu'il doit être musicalement ancré dans le présent pour toucher chacun. Pour contribuer à cet appel aux sens déjà invoqués par la marionnette. Rencontres avec le public Dans une dimension d'ouverture et de militantisme culturel, nous voulons mener des rencontres autour de cette création et associer à notre travail des publics extérieurs au monde du spectacle et ce, de diverses manières. Durant la phase de création, des étapes de répétitions seront montrées à certains groupes et associations afin de construire le spectacle en tenant compte de leurs retours et de partager avec eux les différentes phases d'une création. Durant la phase d'exploitation, outre notre souhait de jouer à la fois dans les théâtres et « hors les murs » (centre sociaux, foyers, collèges, lycées,...), nous envisageons de mener des stages (reprenant les techniques et/ou les thèmes du spectacle) et des rencontres, afin de sensibiliser les publics en amont ou en aval de la représentation. Dans cette optique, nous menons actuellement des démarches de partenariats avec des associations spécifiques (Amnesty International, Collectif Iqbal Masih, Collectif Ethique sur l'Etiquette,...). L' équipe Simon Dusart, auteur et interprète Sorti du conservatoire de Roubaix en 2003, il continue à se former auprès de la Ligue d’improvisation de Marcq (Emmanuel Leroy) et suit différents stages (danse, masque, commédia, ….) axant sa recherche autour du corps et du rapport à l’objet. Comme comédien, il travaille sur différentes créations, avec J-M Boudeulle (la R'vue, 2006/2010, les Dépanneurs, 2010) Lucas Prieux (Arill, les Autres 2007, Freaks Carnival, 2009) Pierre Boudeulle (le Songe d'une nuit d'été, 2007).Il écrit et tourne différents spectacles de contes (Versailles vaut bien une dernière histoire) et assiste JM Boudeulle à la mise en scène sur Cache moi (2008). Avec la R'vue, il mène différentes actions culturelles (écriture, ateliers et représentation en centre sociaux,...) qui lui font découvrir l'importance du travail de terrain avec les publics. Pauline Van Lancker, metteur en scène Elle se forme au conservatoire d'art dramatique de Mons, dans la classe de Frédéric Dussenne et de Thierry Lefevre, pédagogues qui abordent le texte comme structure au travail de plateau. Parallèlement, elle suit de nombreux stages dirigés par Guy Ramet (masque neutre, choeur, clown) et découvre le langage théâtral corporel. En tant que comédienne elle travaille avec Vincent Goethals (Salina, 2006), Sarra Latrèche (Le violon sans âme, 2006), Pierre Boudeulle (Le songe d'une nuit d'été, 2007), J-M Boudeulle (La r'vue, 2008-2009), Françoise Delrue (And Bjork of course, 2010) Elle débute à la mise en scène en 2007 en créant "La plus forte" d'après le texte de Strindberg. Une place importante était faite au travail corporel et chorégraphique. Quelques années plus tard, après avoir découvert l'univers de la marionnette (notamment au sein de la r'vue), elle crée "Wépi-Flagada: une histoire de fraises" , spectacle pour enfants réunissant marionnette et jeu burlesque. Sylvain Manet, musicien Après 7 ans d'études au Conservatoire de Compiègnes, il débute un cursus de formation professionnelle au Conservatoire de Lille, où il étudie la clarinette et l'alto. Il suit également un cours de violon indien au Faubourg de Musiques (Lille). Il crée et joue dans différents groupes, allant de la musique klezmer (Paye ton Schtreimel) à la chanson française (Les Brinchieux), se produisant ainsi dans les bars, les rues, les municipalités, … Il découvre également la scène par diverses expériences de théâtre, avec Simon Dusart (Contes du bout du monde, 2008) et Matthieu Jedraszak (Beat from Age, 2009-2010). Bibliographie Iqbal, un enfant contre l'esclavage, Francesco D'Adamo Iqbal l'enfant escalve, Richard Werly Esclaves, Dominique Torres Allah n'est pas obligé, Ahmadou Kourouma Bombay Victoria, Christian Petit Oublie les mille et une nuits, Marco Varvello Filmographie Iqbal, Cinzia Torrini Salam Bombay, Mira Nair Bandit Queen, Shekhar Kapur Partenariats Collectif Iqbal Masih (Epinal) Théâtre de l'Aventure (Hem) La Manivelle Théâtre (Wasquehal) Festival L'ivresse des mots (Marcq en Bareoul) ... Calendrier prévisionnel Février-Mai 2010 Recherche de partenaires et de lieux de diffusion pour 2010/2011. Travail d’écriture et de recherche scénique. Réflexions sur le rapport conteur/objet/musique. Novembre Décembre 2010 Premières étapes de création (3 semaines). Présentation d'une étape de travail à la fin de la période. Construction Janvier Février 2011 Deuxième phase de répétitions (4 semaines). Présentation d'étapes de travail et confrontations au public. Création lumière. Représentations tout public et scolaires: → 17 et 18 février, au théâtre Massenet, Lille (59) → 1 et 2 mars, dans le cadre du festival L'Ivresse des Mots au théâtre du Millénaire, La Madeleine (59) → 10 au 13 mars au théâtre de l'Aventure, Hem (59) Contact La Compagnie dans l'arbre Simon Dusart 06.30.55.98.41 [email protected]