4 pages.qxd
Transcription
4 pages.qxd
AC O S S S T A T BILAN LES EXONERATIONS DE COTISATIONS EN 2004 : FORTE HAUSSE POUR LES PETITS ETABLISSEMENTS N°33 - DECEMBRE 2005 Dans le secteur concurrentiel, les petits établissements, avec un salaire moyen plus faible, bénéficient en moyenne de plus d’exonérations que les grands établissements. La réforme des exonérations issue de la loi du 17 janvier 2003 leur a été très favorable. Les secteurs des services aux particuliers, du commerce et de la construction recourent plus fortement que les autres aux allégements. Parmi les régions, outre les DOM bénéficiant d'allégements spécifiques, Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon apparaissent comme très utilisatrices d'exonérations. L'Ile-de-France et la Corse sont les deux seules régions dont les cotisations exonérées baissent en 2004. En 2004, les exonérations de cotisations de Sécurité sociale atteignent un total de 20,1 milliards d'euros, en hausse de 3,7 % par rapport à 2003 (encadré 1 et annexe 1). Hors exonérations relatives aux employeurs de personnel de maison, le montant de cotisations exonérées s'élève à 19,3 milliards d'euros, dont 18,9 milliards pour le seul secteur concurrentiel (tableau 1). cotisations patronales de Sécurité sociale (dispositif dit « Fillon »), issue de la loi de janvier 2003 (éclairage), dont le mécanisme de calcul favorise les établissements, secteurs et régions caractérisés par des salaires moyens plus faibles, et 1,1 milliard d’euros les aides incitatives à la RTT (lois « Robien » et « Aubry 1 »). Les autres mesures d'exonérations soutiennent l'emploi des publics particuliers (2 milliards d’euros), de Plus de 14 milliards d'euros en 2004 concernent la réduction unique de certaines zones géographiques (1 milliard d’euros) et des associations prestataires de services à domicile (0,4 milliard d’euros). Les allégements de cotisations sociales sont plus concentrés dans les petits établissements En 2004, 27 % du total des allégements concernent les établissements de moins de 10 salariés, qui représentent 19 % de la masse salariale du secteur concurrentiel. Tableau 1 : Cotisations exonérées et masse salariale du secteur concurrentiel par taille d’établissement en 2004 Taille de l'établissement (nombre de salariés) Cotisations exonérées En milliards d'euros (1) Entre 0 et 9 salariés Entre 10 et 19 salariés Entre 20 et 49 salariés Entre 50 et 199 salariés Entre 200 et 499 salariés Entre 500 et 999 salariés Entre 1 000 et 4 999 salariés Plus de 5 000 salariés Secteur concurrentiel Secteur non concurrentiel (3) 5,1 2,1 3,4 4,5 2,2 0,8 0,5 0,1 18,9 0,5 Total (4) 19,3 Part (en %) 27,2 11,2 18,2 24,0 11,6 4,4 2,7 0,6 100,0 Masse salariale Evolution 2003/2004 (en %) En milliards d’euros (2) 15,6 8,8 5,7 3,2 - 5,1 -13,0 -20,6 -49,1 3,8 65,3 36,2 58,4 89,3 52,4 32,5 47,3 27,7 409,1 72,5 3,5 481,6 Part (en %) 18,6 9,7 15,6 20,1 11,8 7,3 10,7 6,2 100,0 Taux d’exonération apparent (1)/(2) (en %) 6,8 5,3 5,4 5,5 4,5 2,8 1,2 0,5 4,6 0,6 Salaire mensuel moyen (en euros) 1 580 1 873 1 915 1 844 1 874 2 060 2 020 2 044 1 971 1 482 4,0 1 859 Source : Acoss - Urssaf (3) Les cotisations exonérées du secteur non concurrentiel concernent des mesures spécifiques auxquelles peut recourir le secteur public : contrat emploi solidarité (CES), contrat emploi consolidé (CEC), apprentis secteur public. Certains CES et CEC utilisés par les associations se retrouvent dans le secteur concurrentiel. (4) Ce total concerne l’ensemble des entreprises, mais ne prend pas en compte les exonérations des particuliers employeurs. Direction des Statistiques, des Etudes et de la Prévision Tableau 2 : Cotisations exonérées et masse salariale du secteur concurrentiel par secteur d'activité en 2004 Cotisations exonérées Secteur économique En milliards d'euros (1) Masse salariale Evolution 2003/2004 (en %) Part (en %) En milliards d’euros (2) Part (en %) Taux Salaire d’exonération mensuel apparent moyen (1)/(2) (en euros) (en %) Agriculture, sylviculture, pêche 0,1 0,3 - 2,1 0,4 0,1 14,0 1 544 Industries agricoles et alimentaires 0,8 4,1 0,7 11,2 2,7 6,9 1 779 Industries des biens de consommation 0,7 3,5 - 9,3 17,2 4,2 3,8 2 307 Industrie automobile 0,2 0,9 - 16,4 8,1 2,0 2,2 2 375 Industries des biens d'équipement 0,6 3,2 - 5,2 22,9 5,6 2,6 2 500 Industries des biens intermédiaires 1,4 7,3 - 6,0 35,5 8,7 3,9 2 182 Energie 0,1 0,3 - 16,7 7,5 1,8 0,7 2 652 Construction 1,7 9,1 11,5 25,3 6,2 6,8 1 654 Commerce 4,2 22,2 8,7 65,3 16,0 6,4 1 813 Transports 1,1 6,0 18,6 28,5 7,0 4,0 2 145 Activités financières 0,3 1,8 -16,4 22,6 5,5 1,5 3 023 Activités immobilières 0,3 1,8 12,8 7,6 1,9 4,5 1 720 Services aux entreprises 3,4 17,9 7,0 89,1 21,8 3,8 2 071 Services aux particuliers 2,0 10,6 9,2 24,2 5,9 8,3 1 423 Education, santé, action sociale 1,7 9,2 - 5,4 28,4 6,9 6,1 1 479 Administration 0,3 1,7 - 6,2 15,3 3,8 2,1 2 462 18,9 100,0 3,8 409,1 100,0 4,6 1 971 0,6 1 482 Secteur concurrentiel Secteur non concurrentiel 0,5 Total (3) 72,5 19,3 3,5 481,6 (3) Ce total concerne l’ensemble des entreprises, mais ne prend pas en compte les exonérations des particuliers employeurs Le taux d'exonération apparent, qui rapporte le montant d'exonérations à la masse salariale, s'élève en moyenne à 4,6 points pour le secteur concurrentiel. Il est de près de 7 points de la masse salariale pour les établissements de moins de 10 salariés et de 5,4 points pour ceux ayant entre 10 et 200 salariés. Le montant des cotisations exonérées a augmenté de 16 % entre 2003 et 2004 pour les établissements de moins de 10 salariés et de 9 % pour ceux dont les effectifs sont compris entre 10 et 19 salariés (tableau 1). L'augmentation des allégements, plus forte pour les petits établissements, décroît en fonction de la taille en 2004. Ceci provient de la fusion du dispositif de réduction dégressive sur les bas salaires (RBS) et de l'allégement relatif à la réduction sur le temps de travail en l'allègement dit « Fillon », mis en place en juillet 2003 pour compenser les fortes hausses du SMIC prévues dans cette loi. Ces petits établissements, moins concernés par la réduction du temps de travail et majoritairement bénéficiaires de la Graphique 1 : Évolution des cotisations exonérées 2003/2004 et niveau du salaire moyen par tête 2004 Taux d'exonération (en %) 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Services aux particuliers Construction Ind agricoles et alimentaires Commerce Education Activités immobilières Transports Ind biens de consommation Service aux entreprises Ind des biens intermédiaires Ind biens équipement Industrie automobile Administration Activités financières Energie 0 1 200 1 700 2 200 SMPT (en euros par mois) 2 700 3 200 Source : Acoss - Urssaf 4,0 1 859 Source : Acoss - Urssaf réduction dégressive sur les bas salaires fin juin 2003, ont été avantagés par le mécanisme de calcul du dispositif dit « Fillon » (annexe 2), notamment la hausse du taux d’exonération au niveau du Smic. Un cinquième des allégements sont consacrés aux établissements de plus de 200 salariés, qui versent plus de 35 % de la masse salariale du secteur concurrentiel. Les taux d'exonération apparents de ces établissements sont plus bas que la moyenne. Leurs allégements ont diminué en moyenne de 12 % par rapport à 2003. L'ampleur de cette diminution atteint 21 % pour les établissements ayant entre 1 000 et 5 000 salariés et même 50 % pour les établissements de plus de 5 000 salariés. Majoritairement bénéficiaires de l'allégement dit « Aubry 2 » fin juin 2003, ces établissements ont été à l’inverse désavantagés par le mode de calcul du dispositif dit « Fillon », fortement dégressif : la réduction maximale est en effet de 26 % du salaire brut en 2004, et l'allégement devient nul dès que le salaire dépasse 1,7 SMIC. 2 ACOSS STAT N°33 - DECEMBRE 2005 Les services aux particuliers, la construction et le commerce recourent fortement aux exonérations Les secteurs aux salaires moyens les plus bas concentrent le plus d'exonérations (graphique 1). En 2004, le commerce verse 16 % de la masse salariale, et bénéficie de 22 % des exonérations (soit un taux d'exonération apparent de 6,4 %). Les cotisations exonérées ont fortement augmenté dans ce secteur et dans ceux de la construction, des transports, des services aux particuliers et des activités immobilières, qui comptent une majorité de petits établissements. En 2004, les allégements ont en revanche diminué de 16 % dans l'industrie automobile, l'énergie et les activités financières (tableau 2). Ces trois secteurs bénéficiaient principalement des allégements dits « Aubry 2 » fin juin 2003. En 2004, le salaire moyen pratiqué dans chacun de ces secteurs est situé parmi les plus élevés (ACOSS STAT n°23) alors que leur taux d'exonération apparent, inférieur à 3 % d'assiette salariale, est parmi les plus faibles. En métropole, les régions à faible salaire moyen affichent des taux d'exonération apparent parmi les plus élevés Les taux d'exonération apparents sont de manière générale plus élevés dans Les cotisations exonérées ont augmenté en revanche très faiblement dans le Limousin, région qui s'est distinguée par un fort taux de recours aux allégements RTT dès 2002. Ceci traduit la convergence des modes de calcul des allégements dit « Fillon », qui réduit d’une part la disparité des taux d’exonération entre régions, mais maintient encore des différences de niveaux du fait de la diffusion des 35 heures. les régions où la diffusion des 35 heures a été plus importante, puisque le mécanisme de calcul de l'allégement « Fillon » a d'emblée maximisé l'allégement pour les entreprises ayant abaissé leur durée de travail. C'est le cas du Limousin (ACOSS STAT n° 04). La distribution des salaires influe aussi sur le taux d'exonération apparent. Plus le salaire moyen est élevé, plus les taux d'exonération apparent sont bas. Ceux-ci sont élevés en Bretagne et Basse Normandie, et en revanche plus faibles en Ile-de-France ou dans l'est de la France. La Corse et les DOM sont des régions fortement bénéficiaires d'exonérations et enregistrent des taux particulièrement élevés (carte 1) de par les spécificités des mesures pour l’emploi qui leur sont accordées (éclairage). Les exonérations en Ile-de-France, région qui bénéficie le plus d'exonérations du fait de sa taille, diminuent de 1,1 %. Ceci s'explique par le salaire moyen élevé de cette région, qui est de 2 500 euros, contre 1 900 en moyenne pour l’ensemble des régions. La Corse est la région où les cotisations exonérées diminuent le plus (- 1,9 %). Cette baisse s'explique par la sortie progressive du dispositif Zones Franches Corse, qui ne s’appliquait que pour une durée de cinq ans et auquel peut être substitué l’allégement « Fillon ». L'augmentation des exonérations en 2004 a deux origines. D'une part le mécanisme de calcul « Fillon » a dynamisé les exonérations dans certaines régions à salaire moyen plus faible. C'est le cas en Basse-Normandie et en Bretagne (7,7 % et 6,8 % en 2004). D'autre part, la moindre diffusion des 35 heures dans certaines zones a augmenté de manière significative la part des exonérations concernant les entreprises non bénéficiaires des allégements liés à la RTT (« Aubry 2 »). C'est le cas de la région Rhône-Alpes où les exonérations ont augmenté de + 6,8 % en 2004. Laure Berné Elodie Simonneau Département des études statistiques et de l'observatoire des cotisants (DESOC) Carte 2 : Évolution des cotisations exonérées entre 2003 et 2004 Carte 1 : Taux d’exonération apparent par région en 2004 (en %) Taux national : 3,8 % Taux national : 4,6 % NORD PAS NORD PAS DE CALAIS 1,9 % GUYANE 5,3 ILE DE FRANCE 2,2 CHAMPAGNE ARDENNE 5,8 23,7 5,1 POITOU CHARENTES 6,8 BRETAGNE 6,8 % ALSACE PAYS 5,8 BASSE NORMANDIE 7,7 % LORRAINE 5,3 6,0 DE LA LOIRE HAUTE NORMANDIE 3,8 % PICARDIE HAUTE NORMANDIE BASSE 5,0 NORMANDIE 6,2 BRETAGNE DE CALAIS 5,8 PAYS GUADELOUPE CENTRE BOURGOGNE 5,5 5,7 FRANCHE COMTE 4,4 DE LA LOIRE AUVERGNE 6,2 GUYANE 0,3 % ILE DE FRANCE -1,1 % LORRAINE CHAMPAGNE ARDENNE 5,2 % 4,2 % BOURGOGNE 5,3 % MIDI-PYRENEES 5,4 LANGUEDOC ROUSSILLON 6,5 10,9 % 7,2 % MARTINIQUE -8,2 % AUVERGNE 6,6 % RHONE-ALPES 6,8 % REUNION REUNION AQUITAINE 5,4 % AQUITAINE 5,8 GUADELOUPE COMTE LIMOUSIN 3,3 % 16,1 RHONE-ALPES 4,4 0,0 % FRANCHE 5,6 % POITOU CHARENTES 5,3 % 7,0 % 2,6 % ALSACE CENTRE 13,4 MARTINIQUE LIMOUSIN 6,5 PICARDIE PROVENCE ALPES-COTE D'AZUR 5,2 7,8 % PROVENCE ALPES COTE D'AZUR MIDI-PYRENEES 15,3 4,2 % LANGUEDOC 4,5 % ROUSSILLON 6,0 % CORSE CORSE -1,9 % 7,4 Source : Acoss - Urssaf 3 ACOSS STAT N°33 - DECEMBRE 2005 Tableau 3 : Cotisations exonérées et masse salariale du secteur concurrentiel par régions en 2004 Cotisations exonérées Région En milliards d'euros (1) Alsace Aquitaine Auvergne Basse Normandie Bourgogne Bretagne Centre Champagne - Ardennes Corse Départements d'Outre - Mer Franche Comté Haute - Normandie Ile de France Languedoc - Roussillon Limousin Lorraine Midi - Pyrénées Nord Pas de Calais Pays de la Loire Picardie Poitou - Charente Provence - Cote d'Azur Rhône - Alpes Secteur Concurrentiel Secteur non concurrentiel Total (3) 0,6 0,9 0,4 0,4 0,5 0,9 0,8 0,4 0,1 0,9 0,3 0,6 2,9 0,7 0,2 0,6 0,8 1,3 1,1 0,5 0,5 1,4 1,8 18,9 0,5 19,3 Part (en %) 3,4 4,9 2,2 2,3 2,6 4,9 4,0 2,2 0,5 4,8 1,5 2,9 15,6 3,5 1,2 3,4 4,2 6,7 6,0 2,6 2,9 7,2 9,4 100,0 Masse salariale Evolution 2003/2004 (en %) 0,0 5,4 6,6 7,7 5,3 6,8 4,2 5,2 - 1,9 4,8 10,9 3,8 - 1,1 6,0 3,3 2,6 4,2 1,9 5,6 0,3 5,3 4,5 6,8 3,8 3,5 En milliards d’euros (2) Part (en %) 12,6 15,8 6,6 7,1 8,7 15,3 13,7 7,0 1,2 5,8 6,3 11,0 131,8 10,3 3,4 12,1 14,8 22,0 19,6 9,3 7,9 26,2 40,5 409,1 73,0 482,0 (3) Ce total concerne l’ensemble des entreprises, mais ne prend pas en compte les exonérations des particuliers employeurs 3,1 3,9 1,6 1,7 2,1 3,7 3,3 1,7 0,3 1,4 1,5 2,7 32,2 2,5 0,8 3,0 3,6 5,4 4,8 2,3 1,9 6,4 9,9 100,0 Taux Salaire d’exonération mensuel apparent moyen (1)/(2) (en euros) (en %) 5,1 1 920 5,8 1 740 6,2 1 724 6,2 1 667 5,7 1 739 6,0 1 703 5,5 1 778 5,8 1 739 7,4 1 625 15,7 1 777 4,4 1 739 5,0 1 858 2,2 2 548 6,5 1 637 6,5 1 672 5,3 1 767 5,4 1 800 5,8 1 787 5,8 1 818 5,3 1 745 6,8 1 771 5,2 1 664 4,4 1 891 4,6 1 971 0,6 1 482 4,0 1 859 Source : Acoss - Urssaf Encadré 2 : Sources et méthodologie Champ de l'étude : Les données présentées dans cette étude correspondent aux exonérations de cotisations patronales de Sécurité Sociale (maladie, famille, vieillesse, accident du travail) accordées aux employeurs relevant du régime général. Ces exonérations sont déclarées sur les bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC). La base ORME, construite à des fins statistiques, centralise les informations issues des BRC. Elle regroupe l'ensemble des mesures, compensées ou non. Les données présentées dans cette étude proviennent des BRC traités en URSSAF jusqu'à fin mars 2005 et concernent les périodes de versements de salaires jusqu'à fin décembre 2004. Les données traitées ultérieurement et relatives à 2004 conduiront à réévaluer les montants 2004 à la marge et de ce fait à revoir légèrement à la hausse le taux d'évolution 2004/2003. L'analyse par taille d'établissement, par activité économique et par région n'intègre pas les mesures « particuliers employeurs de personnel de maison » non disponibles dans la base statistique ORME Il existe par ailleurs d'autres sources disponibles sur les exonérations de cotisations. Il s'agit de données comptables utilisées par l'ACOSS pour notifier à l'Etat les montants à compenser au régime général (source RACINE) (Acoss Stat n°27). Elles sont définitives, une fois la période comptable achevée. Elles sont mobilisées pour les analyses financières de la Sécurité Sociale et sont en phase avec l'exigibilité des cotisations. Les données ORME, utilisées dans cette étude, affectent les exonérations à la période d’emploi les concernant. Elles sont privilégiées pour l'analyse économique car elles sont les seules à permettre des analyses par taille d’entreprise, secteurs d’activité et régions. Les montants globaux de ces deux sources diffèrent donc par leur nature. Cependant ils restent très proches (l'écart est de 0,3 % en 2004 et de 1 % en 2003). Ces faibles écarts expliquent la différence de croissance des montants de cotisations exonérées qui est de 3 % dans l'Acoss Stat n°27 et de 3,7 % dans cette publication. Les données de masse salariale sont issues de la base SEQUOIA (Système pour l'Etude Quantitative et l'Observation des Assiettes). SEQUOIA centralise les déclarations mensuelles et trimestrielles faites par les employeurs sur les bordereaux récapitulatifs de cotisations. SMPT : le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l'effectif moyen observé sur le trimestre. Taux d'exonération apparent : c'est le rapport des cotisations exonérées à la masse salariale brute. Pour approfondir … - « Les entreprises bénéficiaires des allégements liés à la RTT à fin juin 2002 », ACOSS STAT n° 04 décembre 2002. - « Les exonérations dans les Dom en forte croissance depuis 2001 », ACOSS STAT n° 10 novembre 2003. - « En 2003, les cotisations exonérées se sont stabilisées », ACOSS STAT n° 16 septembre 2004. - « Des situations contrastées pour les entreprises lors du passage aux allègements de la loi Fillon », ACOSS STAT n°22 janvier 2005. - « La masse salariale et l'emploi du secteur privé au 4ème trimestre 2004 », ACOSS STAT n°23 mars 2005. - « En 2004, le montant des cotisations exonérées à nouveau en hausse », ACOSS STAT n°27 juillet 2005. N° ISSN 1636-4201 - Agence centrale des organismes de Sécurité sociale - 65, Bd Richard Lenoir - 75536 Paris Cedex 11 - Tél. 01 49 23 30 00 Directeur de la Publication : Jean - Luc TAVERNIER - Réalisation : Direction des Statistiques, des Etudes et de la Prévision. Rédacteur en chef : Alain GUBIAN - Responsable éditorial : Marianne CORNU PAUCHET - Coordination/Contact : 01 49 23 30 99 mél : [email protected] - Internet : http://www.acoss.fr - Maquette : Acoss/Diame - Impression : Hélioservice Eclairage : Rappels sur les mesures générales d'encouragement à la création d'emplois et à la RTT La réduction dégressive sur les bas salaires (RBS), mise en place le 4 août 1995, permettaient aux entreprises de bénéficier d'une réduction de cotisations sociales patronales, dégressive avec le salaire. La réduction valait 18,2 % du salaire brut pour un salarié au Smic et s'annulait à 1,33 fois le Smic. Pour la Zone Franche Corse, mise en place à partir du 1er janvier 1997, la ristourne portait, en 2004, à 204 euros maximum au niveau du Smic et le seuil d’annulation était de 1,5 Smic. faitaire (dite aide structurelle à la réduction du temps de travail) et une partie dégressive jusqu'à 1,7 Smic. En 1996, la loi du 11 juin (dite « Robien ») introduisait un dispositif d'exonérations de cotisations sociales patronales (sous forme d'abattements de 30 % à 50 %) lors d'une réduction de la durée du travail supérieure ou égale à 10 %, associée à des embauches ou en contrepartie du renoncement à des réductions d'emploi à hauteur également de 10 %. La loi n° 2003-47 du 17 janvier 2003 dite « Fillon » relative aux salaires, au temps de travail et au développement de l'emploi met en place une réduction de cotisations patronales applicable aux cotisations dues au titre des gains et rémunérations versés à compter du 1er juillet 2003, accessible à tous les employeurs, à l'exception de l'Etat et des collectivités locales, sans condition de durée de travail. de la réduction est de 26 % pour un salaire au niveau de la GMR. Pour les autres entreprises, en 2004, l'allégement s'applique jusqu'à 1,6 fois le Smic horaire et le taux maximum de réduction est de 23,4 % au niveau du Smic. Au 1er juillet 2005 l'allégement converge vers celui octroyé aux premières entreprises. Ce dispositif est cumulable, au titre d'un même salarié, avec l'aide incitative « Aubry 1 » (jusqu'au 31 mars 2004 loi de finances 2004), l'allégement « Robien » (jusqu'au 30 juin 2005), l'abattement de 30 % accordé en cas de temps partiel pour les employeurs qui n’employaient pas de salariés ouvrant droit à l’allégement « Aubry 2 » au 30 juin 2003 et la réduction forfaitaire des cotisations patronales dues au titre de l'avantage en nature constitué par la fourniture du repas au salarié dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants. Cette nouvelle réduction est calculée en fonction de la rémunération horaire. Elle remplace les allégements « Aubry 2 » ainsi que la réduction dégressive des cotisations sur les bas salaires, laquelle était calculée sur la base du salaire mensuel puis tenait compte du temps travaillé proratisé. Pendant une période transitoire, comprise entre le 1er juillet 2003 et le 30 juin 2005, les modalités de calcul de la réduction sont différentes selon qu'au 30 juin 2003 l'employeur occupait ou non des salariés ouvrant droit à l'allégement « Aubry 2 ». Pour les entreprises ouvrant droit au 30 juin 2003 à un allégement « Aubry 2 », le nouveau dispositif est dégressif jusqu'à 1,7 fois la garantie mensuelle de rémunération de référence (dite GMR2, appliquée dans les entreprises passées aux 35 heures entre le 1er juillet 1999 et le 30 juin 2000). Le taux maximum Les majorations accordées pour certaines zones géographiques ont été supprimées : pour les établissements situés en Corse, l’article 11 de la loi dite « Fillon » permet aux établissements de choisir entre le bénéfice du dispositif Zone Franche Corse ou le seul allégement « Fillon ». Pour les établissements en Outre-mer, la loi de programme pour l’Outremer (LOPOM, loi n° 2003-660 du 21 juillet 2003) a élargi les modalités d’exonérations accordées aux employeurs des DOM, mises en place par la loi d’orientation pour l’Outre-mer du 13 décembre 2000. Ainsi, la dégressivité instaurée par la loi du 13 décembre 2000 lorsque l’effectif devient supérieur à 10 salariés est supprimée mais l’exonération jusqu’à 1,3 Smic est maintenue pour les 10 premiers salariés, quel que soit le secteur d’activité (ACOSS STAT n°10). Le 10 juin 1998, la loi « Aubry 1 » mettait en place une nouvelle aide incitative à la réduction du temps de travail (supérieure ou égale à 10 %) subordonnée également à un quota d'embauches, cette fois limité à 6 %. Ces aides sont forfaitaires et dégressives dans le temps (1 372 euros la première année pour chaque salarié). Les allégements « Robien » et « Aubry 1 » étaient prévus respectivement pour sept et cinq années. La loi du 19 janvier 2000 (dite « Aubry 2 ») instaurait pour l'ensemble des entreprises passées aux « 35 heures » par accord négocié comprenant certaines clauses (ils devaient notamment avoir été signés par des syndicats majoritaires ou validés par un référendum auprès des salariés), un nouvel allégement pérenne sur les bas et moyens salaires se substituant à la réduction unique dégressive sur les bas salaires et comprenant une partie for- Les entreprises ne bénéficiant d'aucune aide incitative entraient directement dans ce dispositif. Les autres pouvaient cumuler les aides incitatives (« Robien » ou « Aubry 1 ») avec le nouveau dispositif. Enfin il existait des majorations pour quelques entreprises sous condition (zone franche Corse, zone de revitalisation rurale, majoration 32 heures). Tableau récapitulatif des calculs de l'allégement dit « Fillon » : Employeur bénéficiant au 30 juin 2003 de Autre employeur l'allégement 35 heures Réduction maximale : 20,8% du salaire Réduction maximale : 26 % du salaire brut Du 1er juillet 2003 au 30 juin 2004 Limite : 1,7 fois la garantie de rémunération applicable brut / Limite : 1,5 SMIC Du 1er juillet 2004 au 31 décembre 2004 au 1er janvier 2000 (garantie dénommée GMR2) Réduction maximale : 23,4% du salaire Du 1er janvier 2005 au 30 juin 2005 (loi Réduction maximale : 26% du salaire brut brut / Limite : 1,6 SMIC de finances 2005) Limite : 1,6 SMIC A compter du 1er juillet 2005 Réduction maximale : 26% du salaire brut / Limite : 1,6 SMIC Périodes Montant mensuel des allégements « RBS », « Au- Montant annuel de cotisations exonérées selon les bry 2 » et « Fillon » à partir du 1er juillet 2004 en différents dispositifs depuis 1999 fonction du salaire en 2004 350 « Fillon » suite à « Aubry 2 » « Fillon » autres employeurs « Aubry 2 » Réduction sur les bas salaires 250 200 150 100 50 1, 1 Sm ic Sm 1, ic 2 Sm 1, ic 3 Sm 1, ic 4 Sm 1, ic 5 Sm 1, ic 6 Sm 1, ic 7 Sm 1, ic 8 Sm 1, ic 9 Sm i 2 c Sm 2 , ic 1 Sm 2, ic 2 Sm 2, ic 3 Sm 2, ic 4 Sm 2, ic 5 Sm ic 0 1 En euros 300 Cotisations exonérées 1999 2000 (en millions d'euros) Réduction bas salaire 5 836 5 089 Mesure « Robien » 502 467 Mesure « Aubry 1 » 580 2 118 Mesure « Aubry 2 » 0 3 583 Mesure « Fillon » Total des mesures générales d’encouragement à la création 6 918 11 257 d’emplois et à la réduction du temps de travail (RTT) 2001 2002 2003 2004 4 688 4 000 1 979 0 468 460 456 335 2 214 2 149 1 829 760 5 979 7 899 4 029 0 6 662 14 526 13 349 14 508 14 955 15 621 Source : Acoss - Urssaf 5 ACOSS STAT N°33 - DECEMBRE 2005 Annexe 1 : Montant de cotisations exonérées par grande catégorie de mesures en 2004 - 2003 Les mesures en faveur de l'emploi sont réparties pour l'analyse en 4 catégories, en fonction de leurs objectifs. Mesures générales d'encouragement à la création d'emplois et à la réduction du temps de travail (RTT) ARTT - Loi Robien Aide incitative à la RTT - 1ère loi 35H Loi Aubry 2 Réduction Fillon suite à Aubry 2 Réduction Fillon autres employeurs Réduction dégressive des cotisations sur les bas salaires (RBS) Réduction avantage en nature - hôtels cafés restaurants Embauche 1er salarié Exonérations allocations familiales (A.F.) Abattement 30% temps partiel Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise (A.C.C.R.E.) Loi sur l'initiative économique Mesures en faveur de publics particuliers (jeunes, chômeurs de longue durée…) Contrats d'apprentissage Contrat de qualification Contrat d'orientation Contrat de professionnalisation Contrat initiative emploi (C.I.E.) Contrat d'accès à l'emploi dans les DOM (CAEDOM) Contrat de retour à l'emploi (C.R.E.) Contrat d'insertion par l'activité (C.I.A.) Contrat emploi solidarité (C.E.S.) Contrat emploi consolidé (C.E.C.) CIRMA Associations intermédiaires Entreprises d'insertion Structures agréées au titre de l'aide sociale Jeunes Entreprises Innovantes Mesures en faveur de l'emploi dans certaines zones géographiques Embauche du 1er au 50ième salarié en zone de revitalisation rurale ou en zone de redynamisation urbaine (ZRR-ZRU) Loi programme pour l'Outre Mer (LOPOM) Zone franches urbaines (ZFU) Zone franche Corse (ZFC) Mesures en faveur de l'emploi à domicile Particuliers employeurs Aide à domicile (associations,…) Total des mesures hors particuliers employeurs Total des mesures (avec particuliers employeurs) Cotisations exonérées 2003 (en millions d'euros) 2004 (en millions d'euros) évolution 2003/2004 (en %) Structure 2004 (en %) 15 376 15 963 3,8 81,3 456 1 829 4 029 3 974 2 688 1 979 108 51 1 235 26 0 335 760 0 8 008 6 518 0 131 1 1 188 20 0,3 - 26,6 - 58,4 1,7 3,9 0,0 40,8 33,2 0,0 0,7 0,0 0,0 1,0 0,1 0,0 2 044 1 967 - 6,1 7,8 604 639 4 0 188 21 26 18 282 434 0 62 13 23 0 955 655 358 4 1 113 21 18 19 254 372 0,1 67 14 25 47 1 042 14,8 - 2,8 - 4,5 9,1 1,1 1,8 0,0 0,0 0,6 0,1 0,1 0,1 1,3 1,9 0,0 0,3 0,1 0,1 0,2 5,2 1,8 0,2 32 33 671 238 14 1 002 685 317 18 692 19 376 721 279 10 1 121 747 374 19 346 20 089 21,2 - 98,6 - 14,2 - 19,8 - 22,9 - 40,0 2,2 - 30,5 3,0 - 10,0 - 14,2 9,2 4,9 5,3 7,4 3,6 17,5 1,4 - 32,3 0,0 11,8 5,7 9,0 3,8 17,9 1,9 3,5 96,2 3,7 100,0 Source : Acoss - Urssaf Annexe 2 : Cotisations exonérées et masse salariale par taille des établissements utilisant l'allègement « Fillon » Cotisations exonérées 2004 Taille de l'établissement (nombre de salariés) Entre 0 et 9 Entre 10 et 19 Entre 20 et 49 Entre 50 et 199 Entre 200 et 499 Entre 500 et 999 Entre 1 000 et 4 999 Plus de 5 000 Total Fillon En milliards d’euros (1) 4,0 1,6 2,6 3,6 1,7 0,6 0,3 0,1 14,5 Masse salariale 2004 27,5 10,9 17,9 25,2 12,1 4,1 1,9 0,4 Evolution 2003/2004 (en %) 27,3 23,2 16,1 13,2 3,3 - 0,8 - 15,3 - 28,3 En milliards d'euros (2) 65,3 36,2 58,4 89,3 52,4 32,5 47,3 27,7 100,0 15,2 409,1 Part (en %) 6 Part (en %) 18,6 9,7 15,6 20,1 11,8 7,3 10,7 6,2 Taux d'exonération apparent (1) / (2) (en %) 5,2 3,9 4,0 4,4 3,6 2,0 0,6 0,3 100,0 3,5 Source : Acoss - Urssaf ACOSS STAT N°33 - DECEMBRE 2005