Avancée sociale ou bouleversement du système de Sécurité Sociale ?

Transcription

Avancée sociale ou bouleversement du système de Sécurité Sociale ?
Généralisation d’une couverture complémentaire
santé dans toutes les entreprises...
D
epuis janvier, les
contrats de complémentaire santé
sont obligatoires à l’entreprise. C’est l’application de l’Accord National
Interprofessionnel du 11
janvier 2013 signé entre
la CFDT, CGC, CFTC et
le patronat, combattu
par la CGT. 600 000 entreprises, essentiellement
les TPE - PME, étaient
non pourvues de contrat complémentaire Santé,
soit 4 millions de salariés dont la grande majorité 3,6 millions avait déjà un contrat individuel
pour eux même et leur famille.
Avancée sociale
ou bouleversement
du système
de Sécurité Sociale
Ce nouveau contrat captif et juteux est une aubaine pour
les assurances privées. La bataille commerciale est ouverte avec un marché de 4 milliards d’euros qui s’ouvre.
Par contre, il n’est pas du tout sûr que les salariés
concernés par ce contrat obligatoire s’y retrouvent même
si la participation financière de l’employeur au dispositif
est de 50%.
Le Conseil Constitutionnel a retoqué la possibilité de négociations de contrat par branches professionnelles, pourtant ceux sont-elles qui auraient pu garantir aux salariés
une meilleure négociation des complémentaires santé..
La réalité aujourd’hui: Un contrat obligatoire de base
anémique avec un « Panier de soins » à minima.
Il se limite au remboursement après intervention de
l’Assurance Maladie du ticket modérateur pour arriver au
maximum à 100% du tarif défini par la Sécu, remboursera « en plus » le forfait journalier hospitalier de 18
euros/jour et participera aux frais optique d’une paire de
lunettes tous les 2 ans (100 à 200 euros suivant le type
de verre).
Les assurances privées ont flairé la bonne affaire et bradées les premiers contrats à 30 ou 40% du coût réel,
pour capter une future clientèle de salariés qui de fait
se trouvera avec une complémentaire santé d’entreprise
à minima et dans l’obligation de se payer une « sur
complémentaire » pour eux et leur famille.
Soit un 3ème niveau de couverture santé uniquement
réservé aux salariés pouvant encore se l’offrir. Ce 3ème
niveau sera souscrit entièrement à leur frais.
Les assurances privées lorgnent toutes sur ce marché
laissant les Mutuelles en situation financière fragile.
Les Mutuelles vont perdre leurs adhérents individuels
actifs fragilisant leur équilibre financier les contraignant
mécaniquement à augmenter les niveaux de cotisation
des adhérents individuels comme les retraités, les privés
d’emploi… en fait tous ceux qui n’auront pas accès à la
complémentaire santé d’entreprise.
?
C’est une prise en charge des besoins de Santé à 3 niveaux qui s’installe.
C’est l’avenir de la Sécurité Sociale qui est fragilisée.
Pour la CGT la seule solution est de ré inverser le désengagement de la Sécurité Sociale dans la prise en charge
du remboursement des soins courants.
Aujourd’hui, le « petit risque » comme le qualifie l’Assurance Maladie n’est remboursé qu’à 50% par la Sécu :
C’est la visite chez le médecin, les médicaments, les soins
réparateurs chez le dentiste… sans oublier le scandale
d’une prise en charge quasi nulle de l’optique ou de la
prothèse dentaire qui font qu’en France le président Hollande peut qualifier les plus pauvres de « sans dents ».
C’est aussi pour les 20-60 ans, une population majoritairement en bonne santé, l’appréciation d’une Sécu qui
dans la prise en charge de leurs besoins de Santé courant rembourse mal.
Un jugement façonné sur leur vécu, mais qui n’appréhende pas la réalité d’une Sécu qui prend en charge
les besoins de santé de la population : prise en charge
à 100% des Affections Longues Durée, des pathologies
longues et coûteuses, souvent chroniques. Dans les faits
une Assurance Maladie solidaire et universelle qui couvre
plus de 70% des besoins de santé de la population de
la naissance à la fin de vie.
Plutôt qu’une complémentaire santé à minima, il faut
reconquérir une Sécurité Sociale qui doit mieux prendre
en charge tous les besoins de Santé. Il faut améliorer et
garantir notre système solidaire et assurer les recettes de
l’Assurance Maladie pour y répondre.
C’est possible, son financement est essentiellement basé sur le salaire socialisé.
Développer l’emploi, augmenter
les salaires et stopper l’hémorragie des 230 milliards d’aides et
d’exonérations aux entreprises,
ça c’est une vraie idée neuve !

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